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Race : Humain
| Mar 11 Fév - 0:07 Proposition alléchante J’avais longtemps déambulé dans cette ville sans couleurs. Les habitants, à force de vivre dans les ténèbres, avaient fini par se vêtir comme elles. La plupart de leurs tenues étaient d’un noir plutôt profond. Je les regardais avec curiosité et dégoût. Certains avaient obtenu un sourire de ma part, cependant, du fait de leurs tenues de marine qui égayaient la cité. L’un d’entre eux m’approcha, une connaissance de la veille. C’était un chercheur. Il se nommait Breval, ses cheveux châtains ébouriffés et sa stature imposantes ne donnaient pas l’impression d’avoir à faire à un scientifique, pourtant il appartenait bel et bien au corps de recherche de la Marine. Il me prit directement dans ses bras en me soulevant du sol et m’obligea à tournoyer jusqu’à m’en donner le tournis.
« - Alors comment s’est passé le mariage ? Demandai-je, me renseignant sur les évènements de la journée.
- Bien… Merci de m’avoir soutenu la nuit dernière, je t’en dois une, Erwin, me lança-t-il avec un sourire gêné. Je n’ai pas fait de scandale grâce à toi ! »
Il avait une histoire étrange, je ne m’y attardai pas à y penser et lui souris simplement avec fierté. Aider son prochain c’était toujours gratifiant. De paroles en paroles, il m’indiqua d’une part qu’il quitterait l’île le soir même et de l’autre qu’un commerçant recherchait activement des mercenaires indépendants dans le plus grand secret pour protéger sa fille lors d’un gala privé qui aurait lieu le soir même. J’étais curieux d’en connaître la raison. Qu’avait-elle de si particulier cette demoiselle ? Miu me sauta sur l’épaule, lui aussi agité après avoir saisi la situation. D’habitude, je ne vendais pas mes services, mais cela pourrait être une occasion particulière de le faire.
Après avoir mémorisé l’adresse et le chemin pour y arriver, je quittai Breval qui me serra à nouveau dans ses bras, plus doucement cette fois-ci. Le commerce était une bijouterie très prisée. A l’extérieur, quelques femmes bien habillées faisaient la queue pour chercher la pièce parfaite pour accompagner leur plus belle robe. Au comptoir, une fille plutôt quelconque avait été engagée sûrement pour mettre en valeur la beauté radieuse des clientes. Je me mis dans la file d’attente.
Après une heure d’interminable concours de patience, j’arrivai à l’accueil où je chuchotai avec le plus de discrétion possible à la jeune fille étonnée que je souhaitais parler au patron pour une affaire urgente. Elle me fit alors accéder à un salon privé au premier étage du bâtiment. Le vieux maître des lieux était assis sur un canapé en velours rouge, les jambes croisées, les bras flageolants. A côté de lui se tenait un homme plutôt grand aux allures de gorille enchaîné.
« - J’aimerais être engagé comme garde du corps pour votre fille, je m’appelle Erwin, lançai-je sur un ton calme et détaché. »
Il toussa en entendant ma demande et me jaugea un instant avant de hausser des épaules et de faire un geste de la main à son macaque en costard. Celui-ci commença à bouger vers moi et brandit son poing, sûrement pour m’envoyer valser. Je n’allais pas attendre sagement pour le découvrir. En instant, je disparus, le touchai et apparu à un nouveau à mon emplacement initial tandis qu’il retourna derrière son boss et stoppa son coup.
« - Intéressant… Tu es Erwin, c’est cela ? Je te payerai pour protéger ma fille aînée, ce soir, au gala. Vous serez deux à être assignés à cette mission. Je ne veux pas qu’il lui arrive quoique ce soit ou qu’un manant vienne la déranger, vous m’avez bien compris ? Notre humble maison vous fournira un costume. »
Sa voix trop aigue m’avait percé les oreilles mais je fis mine de ne rien ressentir et acquiesçai. Il me donna une enveloppe avec l’heure du rendez-vous inscrite dessus en lettres gothiques : Dix-neuf heures, devant la bijouterie. Plus qu’une heure. | | | | |
| | Jeu 13 Fév - 17:23 C'est avec inspiration que Heinz faisait une répétition des morceaux qu'il allait jouer dans la soirée gala pour la famille d'un grand commerçant de Nighty Town. Ce n'était pas la première fois que le jeune homme passait dans la ville nocturne, la dernière fois il était venu avec les "Gardiens de l'Ouest", un petit groupe de musique connu de West Blue. Le jeune homme supposait qu'il avait été engagé par le commerçant parce qu'il l'avait reconnu comme ayant brièvement joué dans le groupe sus-nommé... ou alors parce qu'il était doué et pas trop cher a engager ? Ou peut-être qu'il avait été recommandé par Ernest parce que les gardiens ne pouvaient pas se déplacer eux même.
Ces considérations ne touchaient pas beaucoup Heinz qui avait l'occasion de mettre en avant sa musique devant le gratin de Nighty Town qui pourraient, il l’espérait, financer sa tournée. Peut-être même trouverait-il quelqu'un qui voudrait rejoindre son groupe, ce serait le pieds !
"Mr. Lonerain."
Heinz leva le regard vers la personne qui venait de l'interpeller sans pour autant arrêter sa mélodie. C'était le maitre de maison, le commerçant, un vieil homme tout ce qu'il y avait de plus banal aux yeux du musicien pour qui les atours riches n'importaient que peu. A ses cotés se trouvait ce qui devait être son garde du corps, un homme grand et massif qui ferait probablement peur au commun de la population... ce qui faisait partit de son rôle.
"Bien, bien, vous semblez être prêt pour votre performance ce soir !"
Heinz fit un petit sourire en terminant son morceau.
"Je serais toujours prêt pour de la musique, monsieur, c'est l'une de mes...~"
Il ne put cependant pas terminer sa phrase, le commerçant le coupa net:
"... et j'ai entendu dire que vous êtes mercenaire aussi ?"
Le musicien posa sa guitare dans son étui qui se trouvait sur la table à ses cotés. Il sortit une cigarette et l'alluma devant son employeur. Le jeune homme avait fait cela en silence, laissant passer quelques secondes avant de répondre calmement en lâchant une bouffée de fumée:
"Mes qualités de mercenaire ne sont pas les raisons pour lesquelles j'ai été engagé ce soir, monsieur. Je suis musicien avant d'être mercenaire ~"
D'un geste de la main du commerçant, son garde du corps se dirigea vers Heinz dans l'intention de le frapper. Heinz poussa un soupire ennuyé avant de cracher sa cigarette au visage de son agresseur, il profita ensuite de la diversion pour se mettre en position de boxe et faire un uppercut qu'il arrêta sous le menton de son "adversaire".
"Est-ce que l'on peux arrêter cette farce ici ? J'ai encore trois morceaux à répéter et je dois régler un ou deux détails avec le pianiste que vous avez engagé ~"
Le vieux commerçant ne semblait pas déphasé par ce qu'il venait de se passer. Heinz récupéra sa cigarette, nettoya brièvement le bout non allumé avant d'en tirer une nouvelle bouffée.
"J'ai déjà engagé deux personnes pour protéger ma fille ce soir, normalement vous n'aurez pas à intervenir mais... prévoyance est mère de sureté. Si tout se passe bien, vous ne serez que musicien ce soir. Vous serez bien sûr payé en circonstance."
Le musicien se contenta de récupérer sa guitare et de se lancer dans une nouvelle mélodie, sans répondre au commerçant qui s'éloigna sans un mot de plus. Cette soirée promettait d'être longue... Il restait trois heures avant l'ouverture du gala.
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| Jeu 13 Fév - 19:16 Jeune fille à protéger. J’étais sur mon trente-et-un, vêtu d’un costume de pingouin parfaitement adapté pour la soirée qui allait commencer dans une dizaine de minutes. L’autre mercenaire m’attendait devant la porte de la boutique, vêtu entièrement d’une cape noire et d’une capuche qui lui couvrait totalement le visage. D’une part, c’était peu convenable pour la soirée qui allait se dérouler là-bas… Mais surtout, comment faisait-il pour voir ? Aucune idée. Il ne semblait pas posséder d’arme, lui non plus. Quand j’arrivai à sa hauteur, il me salua poliment en s’inclinant sans m’adresser un mot. Surpris, je fis de même. On se posa tous deux contre un muret, les bras croisés, le regard fixé sur la devanture d’en face sans oser parler. Pour l’occasion, Miu était resté à la chambre d’auberge que j’avais louée et scellée précautionneusement. Enfin, je l’espérais. Cette crapule pourrait s’échapper à tout moment et semer la zizanie partout où elle passerait.
« - Vous êtes les mercenaires chargés de me protéger ? Lança d’une voix calme et stricte la jeune femme qui s’avançait derrière nous, exaltant chez moi quelques passions que je croyais contrôler. »
Je fis un signe de la tête pour montrer que je comprenais. Ça aurait été mieux avec la bouche fermée. Elle jeta un regard suspect sur l’autre garde du corps et se perdit quelques secondes dans un échange que je ne comprenais pas. C’en était presque… gênant. Je toussai et ils se remirent à bouger comme des êtres vivants, comme sortis d’une torpeur qu’ils ne contrôlaient pas. Oh, c’était intéressant, on dirait qu’ils essayaient de me cacher quelque chose. Je refrénai ma curiosité et me décidai juste à accomplir la mission qui m’avait été confiée. En arrivant devant le grand portail qui menait à la villa dans laquelle se déroulait le gala, je pris conscience que ce monde était vraiment un univers de riches. Il nous fallut presque cinq minutes en marchant à un rythme régulier pour atteindre l’entrée du manoir.
Devant la porte un majordome nous attendait, tenant un parchemin bien devant lui, le dos presque courbé pour prendre une pose digne, ridicule. Avec la tête aussi haute pouvait-il vraiment voir ce qu’il y avait écrit en dessous ? La demoiselle qu’on escortait s’arrêta devant lui, il se racla la gorge et annonça sur un ton solennelle :
« - Mademoiselle Saphir est arrivée, suivie par ses deux invités, le Comte Dracule et l’Aventurier Fitsberg. »
J’hallucinais ! Il nous avait créé de fausses identités. Fitsberg ? C’était quoi ce nom de merde ? Et j’étais presque sûr que c’était le mien ! Quel salopard, cet enfoiré ! Je retins mes paroles en comprenant que ça ne servirait à rien. Tant que j’étais payé à la fin, ça me convenait. Miss Saphir nous regarda avec un sourire satisfait et nous fûmes tout à coup assaillis par les demoiselles venues spécialement pour se faire marier. Quelques hommes mécontents venaient aussi engager la conversation pour récolter quelques conseils de séduction. Je désespérais à peine dix minutes après être entré. Le Comte, muet comme un pic, se contentait de suivre la demoiselle sans dire un mot. Je fis la moue en sentant que ces deux personnes étaient bien plus liées qu’elles ne voulaient le dire.
Un orchestre monta alors sur scène et commença à jouer les premières valses. Attrapant la fille de mon employeur par la main, je lui pris sa première danse. Ce fut un spectacle en soit, j’avais fait le premier pas par pur orgueil mais c’était elle qui menait. Au final, je me sentais bien bête. Des dizaines de personnes semblaient se réjouir du spectacle. C’était un bon début de soirée. Quand les premières trente minutes furent passées, l’orchestre sur scène changea. | | | | |
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| Ven 21 Mar - 20:55 It's show time. La musique un peu plus rock-and-roll qui faisait vibrer l’air nous dirigeait à un rythme endiablé, faisant naître de nouveaux mouvements plus dynamiques que leurs prédécesseurs. Alors que l’amusement était à son comble, la jeune femme que j’étais censé surveiller décida de sortir du lot et son autre protecteur, le Comte Dracule, l’emmena sur la terrasse. Je décidai de garder un œil sur eux, essayant tout de même de rester discret. Ce n’était pas très amusant de rester immobile, derrière la vitre, à regarder les deux personnes sur se parler sans même pouvoir entendre ce qu’elles se disaient. A l’intérieur, les lumières s’éteignirent tout à coup, un bruit d’affolement général se fit entendre et le maître des lieux ordonna qu’on évacue… Mais c’était sans compter sur la présence des personnes responsables de ce bordel. Un groupe armé. Je le vis rapidement à leur façon de réunir les civils dans un coin, mitraillette à l’affût du moindre écart. Ils devaient avoir la gâchette facile.
Mademoiselle Saphir s’avança dans la salle, le regard froid et son garde-du-corps plus proche que jamais… Enfin, l’autre, pas moi. Je déglutis en voyant qu’elle s’avançait sans ciller vers le personnel armé. Celui-ci se tourna vers elle, certainement inquiet de l’assurance qu’elle possédait. Je ne pouvais pas la laisser prendre le risque de se faire tuer, mais quand l’un d’entre eux leva son arme, celle-ci finit enfoncée dans son visage. Dedans. Je détournai le regard, légèrement dégoûté par cette scène, observant à peine qu’à l’autre bout de l’arme se tenait le protecteur au visage masqué. Il était fort.
« - Alors comme ça, vous vous croyez forts, lança la fille de mon client avec un ton plus supérieur que jamais. Vous n’avez pas une chance de vaincre mon serviteur, le Comte Dracule ! C’est l’homme le plus fort, le surprenant, le plus beau… »
Sa voix dérailla à ce moment-là et elle toussota, légèrement gênée par la tournure que sa tirade venait de prendre. Je souris, presque certain que mes suppositions étaient exactes. C’est beau l’amour ! Je regardai l’un des hommes un peu plus éloigné, prêt à tirer sur la jeune femme qui venait de balancer son discours au milieu de la salle, et agit en conséquence. Je disparus, réapparus à côté de lui et utilisai la crosse de l’arme pour l’assommer.
Bien sûr il s’était passé un certain nombre de choses par la suite. L’homme à la capuche s’était occupé des gars les plus dangereux avant que la sécurité ne vienne mettre un terme à leurs actions. Puis Mademoiselle Saphir avait mis un terme à la fête en appelant la marine. Elle avait agi en conséquence et en plus d’interroger les personnes présentes à la fête, elle avait ordonné un couvre-feu général pour la journée. Nous étions donc réduits à devoir rentrer chez nous, et mon salaire allait sûrement être bien fauché.
« - Je ne peux pas te dire de la fermer, mais ferme-la ! Hurla la jeune femme au Comte en le regardant droit dans les yeux, celui-ci ayant baissé sa capuche pour dévoiler un visage plutôt fin et juvénile malgré son âge certainement situé au-delà de l’adolescence. »
Je regardai la scène se dérouler sous mes yeux, légèrement interpellé, et comprit que c’était une dispute de couple… Sur quoi ? Je n’en avais absolument aucune idée ! | | | | |
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