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[FB] L'ange et l'innocent [PV Khaan d'Asturias]
Tadake Kyoshiro
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Tadake Kyoshiro
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Mer 5 Fév - 4:36
L'ange et l'innocent



Les années s’étaient écoulées à une vitesse ahurissante à tel point que le jeune homme n’arrivait pas à se rendre compte qu’il avait terminé son entraînement, pour devenir un homme, depuis déjà trois longues années. Vous vous rendez compte ? Trois années passées à écumer les mers à la  recherche d’aventure et à la recherche de ce qui pourrait émerveiller les sens du jeune homme ici présent. Les gens aiment à penser que les aventuriers, qu’ils soient pirates ou non, sont des hommes d’expérience que rien ne semble pouvoir effrayer ou faire reculer, mais que dire de ce jeune homme alors ? Il ne connaissait rien à la vie, il ne connaissait rien en dehors de son île et du dôjo où il passât l’essentiel de son existence, tentant de se perfectionner pour plaire ou autres plus qu’à lui-même. Et c’est justement cette énervante ignorance qui poussa ce jeune homme à embrasser la vie d’aventurier, à découvrir tout ce que le monde avait à lui offrir comme merveilles à découvrir…ou tout du moins était-ce ce dont, après tout ce temps, il était intimement persuadé. La réalité était toute autre, plus brutale que prévue, plus cruelle que ce candide ne pourrait le supporter et c’est ici que son esprit tenta de sauver toute l’innocence qui pouvait l’être en se cloisonnant : c’est ainsi que le sombre gardien est né.
Telle une sentinelle veillant du haut de sa tour, le gardien posait constamment sur les agissements et les pensées de son créateur afin que celui-ci ne soit jamais confronté aux horreurs de ce monde. Pourquoi ? Pour que, pour une fois dans ce monde, un enfant ne jette pas un regarde triste et désabusé sur le monde qui l’entoure, afin qu’au moins un enfant garde intacte sa flamme de l’espoir…l’espoir d’une vie qui valait la peine d’être vécue, l’espoir d’une vue pleine de surprises et de beautés. C’était peut-être illusoire de vouloir protéger un individu du monde extérieur, mais le gardien savait que son créateur n’était pas prêt à cela, il savait aussi qu’il lui faudrait du temps…après tout il n’était encore qu’un enfant, un enfant dans un corps de guerrier.

Par où aurais-je pu commencer ? Je ne cessais d’écrire à mes parents, chaque fois que l’occasion m’était donnée, mais je ne savais pas trop par quoi commencer tant mes aventures étaient incroyables. M’y ferais-je un jour, à tout ce qui m’entourait ? Je ne le savais pas et ne désirais, d’ailleurs, pas le savoir. Les îles étaient plus uniques les unes que les autres, les individus rencontrés étaient tous uniques et rayonnaient d’une chaleur humaine qui ne rendait mon périple que plus agréable. M’arrêter maintenant ?  Prendre le temps d’apprécier toute cette nouveauté ? Je me levais chaque jour devant un paysage nouveau, autour de personnes nouvelles et ne désirais nullement que cela change. Cette vie me plaisait et était décidément faite pour moi, il n’y avait aucun doute là-dessus.
Mais en quoi était-ce étonnant ? Les parents connaissent mieux leurs enfants que ces derniers ne se connaissent eux-mêmes, ils savaient ce qui était bon pour eux et, ici, les miens avaient vu juste en acceptant ce pari risqué. Risqué car ce monde n’était pas sans dangers, risqué parce que ce monde était si vaste que j’aurais pu m’y perdre et disparaître à jamais des yeux de ma famille.
Aujourd’hui la météo faisait des sienne et semblait insister pour me montrer qu’il était temps que je m’arrête pour la nuit, je ne cherchai pas à la contredire et m’arrêta sur une île de taille respectable, fréquentée par les voyageurs et marchands de passage. Après plusieurs mois passés sur West Blue cette île était une des dernières étapes avant que je ne me dirige vers la cour des grands : Grand Line.


Cette voie n’avait pas été choisie et imposée, ce monde n’était ni merveilleux ni exempt d’horreurs, mais c’était ce que l’esprit de Kyoshiro avait choisi de croire, contre toute attente. Le jeune garçon, cette fois aux commandes de sa vie et de son corps, amarra donc son petit bateau et enfila un manteau pour se protéger d’un vent glacial qui semblait vouloir s’infiltrer dans ses vêtements, qui semblait vouloir pétrifier sur place le jeune homme. Une fois correctement équipé il se mit donc à la recherche d’une auberge où manger et passer la nuit, car il trouvait tout simplement triste de passer sa nuit seul et dans le froid. Pas vous ? Poussant la porte de la première auberge trouvée, le garçon y pénétra, accompagné d’une bourrasque de ce vent glacial qui attira les regards vers le nouveau venu. Comment pourrait-il en être autrement ? Il était celui qui venait de briser la bonne ambiance apparente en amenant le froid au milieu de cet oasis de chaleur et de bonne humeur, un bon vieux trouble-fête comme on n’en veut jamais.
Nombre de tables étaient déjà occupées par des hommes, principalement des hommes, occupés à boire et discuter bruyamment, ne perdant pas du regard cet individu qui venait de pénétrer sur leur territoire, ce niais au  visage et au corps de tueur. Si son expression ne pouvait cacher un certain contentement, à l’idée de partager son temps avec toutes ces personnes, cette expression innocente n’allait pas vraiment avec le mystère qui baignait autour de son visage et de son regard. Mais ce n’était qu’un détail.
Ni une ni deux, le jeune homme se dirigea vers une table située dans un coin de la pièce, juste à côté d’un des nombreux feux allumés pour l’occasion, tout autour de la pièce. Avant même qu’il put s’assoir il fut accueilli par une jeune serveuse, une brunette, qui lui demanda ce qu’il désirait. Commandant de la blanquette de veau, il refusa poliment l’alcool proposé par la serveuse, préférant simplement du thé.
Mais bientôt, lorsque le jeune homme enleva sa veste, tous les curieux détournèrent le regard et plongèrent le nez dans leurs plats ou dans leurs verres. Pourquoi ? Parce que tous purent constater, aux deux sabres qu’il portait à la ceinture, qu’il n’était peut-être pas qu’un simple rigolo mais qu’il ne devait pas porter ses sabres juste pour parader. Il était de notoriété publique qu’il ne fallait pas emmerder un homme armé, même s’il ne payait pas de mine comme Kyoshiro.

Faire peur n’était pas du tout mon intention, bien au contraire, mais sil la confiance se gagnait à force de travail, le respect devait se gagner immédiatement. Je ne m’attendais pas à être bien accueilli, mais je désirais néanmoins passer un moment agréable et les regards fixant étaient plus gênants qu’autre chose. Par expérience je savais désormais que les simples curieux, à la vue d’une arme quelconque, préféraient éviter les ennuis potentiels en détournant le regard. Peut-être qu’avec le temps ils se rendraient compte que je n’étais pas un si mauvais bougre que cela, que j’étais quelqu’un on pouvait s’amuser et passer du bon temps. Du moins c’était l’image que j’aimais laisser dans l’esprit de ceux que je venais à regarder.
Pour le moment je pensais m’en être assez bien sorti. Ces hommes et ces femmes ne me voyaient plus comme un gêneur, un trouble-fête, mais comme un client comme les autres qu’ils n’avaient aucune raison d’embêter. Le rapprochement viendrait plus tard, comme à chaque fois.



La commande ne tarda pas à arriver et le jeune homme put enfin se restaurer avec bien trop de nourriture pour une seule personne. Il n’en demandait pas tant mais n’allait pas se plaindre non plus. Cette soirée ne commençait, finalement, pas si mal que ça.
Tadake Kyoshiro
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Mer 5 Fév - 19:34
[HRP : je tente une nouvelle narration, avec un style différent de ce que je fais. Du coup, je vais peut-être changer en cours de route si ça ne « colle » pas. De même, si ça te dérange, dis-le-moi et je repasse à une narration plus classique.
Je précise juste que le « tu » s'adresse au personnage et non pas à toi, le joueur. Enfin, tu comprendras ^^]


    Encore une fois, la porte s'ouvrit, déversant des tourbillons d'air glacial dans la pièce et pendant quelques instants, il n'y eut plus que le bruit des rafales de pluie fine qui tambourinaient sur les fenêtres. Puis la silhouette qui s'était découpée en contre-jour dans l'embrasure du seuil avança, fermant le pan de bois derrière elle, isolant à nouveau l'utopie qu'était la pièce principale de l'auberge de la réalité de cette bien triste nuit.
    Tu n'avais aucun doute sur la question : le nouveau venu était une nouvelle venue, ou un okama très convaincant, de par sa démarche. Difficile d'en savoir plus, les plans une longue cape procurent une sorte de cocon protecteur sans pour autant empêcher l'inconnue de voir par dessus le bord du capuchon relevé. Par contre, tu ne peux t'empêcher de remarquer le tissu étrange dans lequel est taillé l'enquiquinant habit. Ça n'est pas de la laine, ni du velours, encore moins du coton. Ça ressemble à de la fibre végétale, mais rien que tu aies déjà vu. D'accord, tu n'as pas encore tout vu du monde, mais des marchés plus ou moins louches, oui, et ça, tu n'as jamais vu avant...

    La femme s'approcha du comptoir et tu la vis sans rien pouvoir entendre, malgré le calme relatif de la salle – les gens n'étant pas retournés pour la majorité, à leurs occupations personnelles – échanger quelques mots avec le tenancier, qui désigna alors les escaliers montant vers les chambres de l'étage. Ni une, ni deux, hop, elle tourna et grimpa les marches, comme si rien d'autre n'existait.
    Sa disparition, comme avalée par les ombres, laissa flotter un moment d'indécision derrière elle, avant que les conversations et le cliquetis des verres et couverts ne reprirent le dessous.
    Comme on dit chez vous, un ange venait de passer.
    Littéralement, en fait, mais ça, tu ne le savais pas encore.

    Pour le moment, l'arrivée et l'existence de la fille à la capuche semblèrent être oubliées. La vie continuait, avant d'être grossièrement interrompue par un chahut aussi soudain que violent à l'étage. Les têtes se levèrent vers le plafond, suivant à l'oreille les mouvements de pieds, jusqu'à ce que déboulant dans les marches, un bonhomme assez insipide de prime abord débarqua. Il se vautra à terre après donc cette roulade d'entrée, mais se reprit bien vite, sautant sur ses pieds. Il fit bien car une flèche se planta au sol à l'endroit même où il était l'instant d'avant. A son tour, l'étrangère s'encastra dans le palier de demi-niveau, décrocha encore une flèche en la direction du fuyard qui se débattait avec le fermoir de la porte. Le trait fila droit et emporta une partie de l'oreille du gars qui ne dut sa survie qu'à ses tremblements de frayeur qui l'agitaient tellement au point de le faire comme osciller de droite à gauche. Avec un feulement de contrariété enragé, la fille sauta jusqu'au rez-de-chaussée, décochant encore deux autres projectiles qui se perdirent dans la tempête nocturne, tandis que l'homme préférait affronter vents et verglas plutôt que la furie d'une blonde archère. Oui, blonde, tu le voyais maintenant que sa capuche était retombée en arrière, mais tu entendis surtout sa voix :


    - « Reviens ici, sale mécréant !!Tu vas voir ce que je fais aux escrocs de son espèce, l'humain !!! Je vais t'arracher la peau jusqu'à atteindre ton cœur et te l'enfoncer par les narines pour le récupérer et recommencer !!!! »
    En pure perte. Seul le chuintement du vent lui répondit. Avec un « tsk » énervé, la jeune femme baissa son arc et alla récupérer sa flèche dans la porte, la fermant – enfin – au passage d'un coup de botte éloquent. Se faisant, elle laissa une marque profonde dans le bois, preuve qu'elle avait tiré pour tuer, sans ménager sa force. Si la tête, la main ou tout autre partie du corps avait été intercepté lors du tir, il n'en resterait pas grand-chose, hormis le fait de justement être resté sur place. Un nouveau tourbillon de cape et elle retirait du sol l'autre flèche, examinant sa pointe avec un autre claquement de langue contrarié.

    La salle était silencieuse et tu aurais pu entendre péter une mouche à trois cent mètres. Le feu semblait presque se retenir de crépiter. Le temps suspendait son vol, attendant de voir si la blondasse allait continuer à tirer dans tous les sens ou se contenter de... de soupirer apparemment, se dirigeant vers une table à côté de la tienne, tournant brusquement une chaise pour s’asseoir à califourchon dessus, le dossier contre la poitrine. Là, elle déposa son arc sur la table et se défit enfin de sa cape, montrant alors à tous deux petites ailes aux plumes hérissées comme celles d'un paon, froufroutant à qui-mieux-mieux pendant que la représentante du sexe faible s'installait confortablement dos au mur, carquois haut sur la hanche.

    - « Liqueur de cerise !! Et de la soupe avec du pain. »demanda-t-elle alors d'une voix que tu pourrais qualifier de sèche mais de contenue.

    Et la salle n'avait toujours pas réagi.
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Tadake Kyoshiro
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Jeu 6 Fév - 2:33
[Ce style, en soi, ne me dérange pas, même si je le trouve trop centré sur les autres personnages et pas assez sur le tiens. Il faut juste faire attention à connaître suffisamment le personnage en face pour que les suppositions ou affirmations faites ne soient pas erronées.]

L'ange et l'innocent



Cette soirée ne commençait pas si mal que ça et, pour un peu, si le jeune homme n’était pas aussi absorbé par son simple mais savoureux repas, il se serait probablement laissé aller à profiter de l’instant avec tous les clients de la taverne, qu’ils soient des habitués ou des nouveaux venus comme lui. Mais il savait que c’était clairement trop tôt, il savait qu’il devait laisser les gens venir à lui car l’idée d’être  approché par un inconnu, un inconnu armé, n’était pas la chose la plus sage à faire pour mettre ces hommes et ces femmes dans de bonnes dispositions. Il ne cherchait nullement querelles et c’était précisément la raison pour laquelle il ne souhaitait pas faire de vagues, il ne voulait presser personne. Qui aimait voir un étranger débarquer chez soi, et qu’il agisse comme s’il était en terrain conquis ? Personne, bien évidemment.
Ne pouvant effacer l’air satisfait et content présent sur son visage, le jeune homme fit une pause dans son repas, se servant un peu de thé pour faire passer le tout, avant d’admirer le spectacle qui se jouait devant lui. Hommes et femmes dégustaient boissons et repas ensemble, certains jouaient même aux cartes ensemble, le tout formait une fresque assez amusante dans laquelle il ne manquait plus qu’une pointe de musique pour accompagner l’ambiance. Un sourire léger toujours au coin des lèvres, le jeune homme reporta enfin son attention sur la nourriture devant lui et s’efforça de l’engouffrer avec tout l’appétit dont il disposait sur le moment, jusqu’à ce qu’une bourrasque vienne troubler l’ambiance qui s’était difficilement remise en place. Tous les regards, mais celui assez discret de Kyoshiro, se reportèrent sur la personne qui vint troubler le repas des clients de l’auberge. Cette fois-ci le jeune bretteur se situait de l’autre côté de la vitre et pouvait voir à quel point cela pouvait être exaspérant de sentir, au milieu de toute cette chaleur et cette bonne humeur, un vent violent et glacial venir caresser sa peau et lui rappeler ce qu’il se passait derrière cette porte.
Qui était cette personne ? Son apparence floue suggérait une femme mais ses étranges vêtements suggéraient qu’elle n’était clairement pas d’ici, ni de cette région, ni de cette mer pour ce que le jeune homme en savait. Si certains, les moins curieux des clients, replongèrent le nez dans leurs verres ou leurs assiettes, certains suivirent de regard l’inconnue jusqu’au moment où elle s’approcha du comptoir pour demander quelque chose. Quoi ? le jeune garçon était bien trop loin pour entendre de quoi il s’agissait, il n’insista d’ailleurs pas car il savait respecter la vie privée de chacun et savait que cela ne le concernait en rien.
L’inconnue ne tarda pas à monter les escaliers, le jeune homme supposa qu’elle était venue pour chercher où dormir, mais la suite des évènements lui donna tort. Un homme descendu à pleine vitesse les escaliers, esquivant de peu une flèche, avant de se faire lacérer l’oreille par un second et de fuir dans le froid et le vent, préférant sans doute la météo à la personne qui lui voulait du mal. Le sang ? Oh ce n’était pas la première fois que le garçon en voyant, il en avait vu en aidant son père à chasser, c’était sans doute pour cela que le gardien n’était pas intervenu cette fois-ci. Du sang en faible quantité était une des peu nombreuses choses que le jeune garçon pouvait supporter.

Récupérant ses projectiles plantés dans le bois, la demoiselle vint s’assoir, sans doute pour manger, à la table à côté de celle du jeune homme et se dévoila totalement. Kyoshiro, à la vue du corps de la demoiselle, de son visage et surtout de ses deux petites aîles, ne put s’empêcher d’exprimer sa surprise et son émerveillement au travers d’un simple mot :

“Wow.”




Aussitôt prononcé, surpris d’avoir pensé tout haut, le jeune homme se ravisa et plongea discrètement le nez dans son assiette, préférant retournant à son repas plutôt que de déranger la demoiselle. Bien sûr qu’il n’était pas à l’aise avec la gente féminine, ne sachant pas comment les aborder ou comment leur parler. Mais c’était surtout impoli de dévisager ainsi les gens, aussi uniques et agréables à regarder puissent-ils être, il était suffisamment bien éduqué pour savoir cela et pour préférer laisser la demoiselle tranquille. Ses ailes devaient être un sujet de discussion assez récurent pour qu’elle puisse en être rapidement lassée ou énervée, il préféra donc continuer son repas. Bientôt ce dernier serait-il terminé et alors le jeune homme pourrait aller profiter d’une nuit d’un repos bien mérité.

Tadake Kyoshiro
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Mar 11 Fév - 23:38

    A la suite de ton exclamation, tu verras l'angette tourner un peu son visage vers toi, pour t'examiner d'un coup d’œil rapide avant de retourner à l'examen de ses flèches. Peu à peu ses ailes retournèrent à un état moins hérissé, et quand la commande arriva, elles se rangèrent tranquillement en se repliant avec délicatesse. La jeune ange elle-même était devenue comme invisible, ne faisant aucun bruit, à peine en train de bouger le bras pour avaler sa soupe.

    Mais décidément, tu allais passer une soirée mouvementée. Parce qu'un groupe de trois gars, pas forcément les plus gros bras à mine patibulaires du coin, mais pas des gueules d'anges pour autant. Tu pouvais comparer, tu en avais une sous les yeux. Ceci dit, ils n'avaient pas l'air d'enfants de cœur et clairement, ils avaient l'air contrarié. C'était peut-être une allergie aux plumes ? Qui savait ?

    - « Pourquoi t'as fait ça à Rupert ? »
    - « Ouais, il est pas chiant, Rupert. »
    - « Nous, on aime bien Rupert, et on n'aime pas les gens qui menacent Rupert. »
    Tu la vis poser sa cuillère et lever le menton pour regarder les 3 hommes qui la dominaient, eux debout, elle assise.
    - « Rupert est une enflure et il devrait me remercier de lui laisser une nuit d'avance. Demain, je le traque et je le tue. Mais je commencerai par vous si vous ne disparaissez pas immédiatement de ma vue. » Il y avait plus d'émotions dans sa voix quand elle avait commandé son repas. L'un dans l'autre, ce n'était pas l'expression d'une menace, mais bel et bien une déclaration. Un fait. Demain à l'aube, elle ira par champs et vaux, et la nuit ne tombera pas avant que Rupert fut refroidi et on ne parlait pas de la température ambiante, là.

    La salle accueillit plutôt mal cette prophétie très peu hypothétique mais bien certaine. Rupert n'était peut-être pas le type le plus aimé du coin, mais il l'était. Du coin. Elle, non. Et bizarrement, à moins que Rupert eût tué père et mère et surtout sacrifié un chaton à on-ne-savait-quel dieu du mal, on préférait toujours le salopard autochtone à l'inconnue pétrie de vérités. Ouais, c'était une enflure, mais c'était LEUR enflure.
    Les murmures flottèrent ici et là, rien de bien probant, à peine quelques mots, un embryon de contestation, mais l'angette promena sur eux son regard. Son œil gauche, immobile et reflétant les ambrés de la cheminée, son droit d'un bleu d'acier, semblèrent trouver la faille dans chacun syllabe et sur leur chemin, ils laissaient un sillage d'écho à jamais tus. Jusqu'à toi. Les deux yeux retrouvèrent ta silhouette protégée par l'obscurité toute relative de ton coin et ton silence général. Encore une fois, ils t'examinèrent, glissèrent sur le passé que tu portais toi aussi sur ton visage, jusqu'au long des deux gardes de sabres. Quelque part, tu avais ce sentiment qu'elle ne s'était pas assise ici, à la table voisine par total hasard.

    En tous les cas, les trois gars hésitaient sur la conduite à tenir : faire la chose censée qui consistait à laisser la madame tranquille, qu'elle fut folle ou réellement dangereuse, ou panser leur ego mis à mal et s'obstiner dans la conversation actuelle. Après tout, ils étaient trois, forts et elle, elle n'était qu'une fille, certes avec des plumes, mais bon. En gros, tout allait se jouer sur la prochaine demi-seconde et paroles...



[HRP : je te laisse le champ libre pour faire bouger les 3 gars à ta guise. ]
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Tadake Kyoshiro
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Mer 12 Fév - 18:03
L'ange et l'innocent




Cette soirée avait si bien débuté que le jeune homme ne pouvait qu’être navré de la tournure qu’elle était en train de prendre, alors que trois hommes rentraient pour, semble-t-il, régler leurs comptes avec la superbe créature qui avait blessé leur ami quelques instants plus tôt. Sorti de nulle part, le jeune garçon leva son nez de son plat et ouvrit la bouche pour autre chose que commander de la bouffe. Qui l’eut-cru capable de se dresser de cette façon, ce garçon qui ne payait pas de mine ?

« Messieurs, messieurs, nul besoin de nous quereller de la sorte. Il serait dommage de gâcher un si bon repas. »

Bien entendu, comme prévu, les têtes des intéressés, et peut-être des autres curieux de la salle, se tournèrent vers le jeune homme qui avait été aussi discret qu’une ombre jusqu’à maintenant, ne souhaitant ni faire de vagues ni se faire remarquer de quelque façon que ce soit. Mais les choses étaient différentes car ces pulsions meurtrières étaient palpables jusque dans l’air, comme un signal du massacre qui était en train de se mettre en place. Pourquoi se mêlait-il de ce qui ne le regardait pas alors que, depuis le début, il avait tout faire pour être discret et ne pas s’attirer d’ennui ? Si l’image que les gens avaient de lui pouvait, par moments, lui être d’une importance certaine, il n’y aurait jamais rien qui passerait au-dessus de sa volonté d’aider les gens, de rendre ce monde un peu meilleur chaque jour.
Cette femme s’était attirée elle-même des ennuis, en pleine connaissance de cause, si bien que le jeune homme ne devrait avoir aucune raison d’aider une telle personne, mais il le fit quand même. Quel bien pourrait être apporté à ce monde s’il laissait le sang de cette jeune femme se répandre sur ce sol ? Toute personne, peu importe ses raisons, avait le droit de vivre une existence heureuse, toute personne pouvait se lever et refuser de se laisser marcher dessus. Du sang avait déjà été versé aujourd’hui, sans qu’il y ait eu de mort, et ces quelques gouttes étaient bien suffisantes aux yeux du jeune homme. Aussi naïf fut-il, l’importance qu’il accordait à la vie était une chose qui forçait le respect de son sombre gardien. Une fois l’attention des trois individus captée, le jeune homme, un léger sourire rassurant aux lèvres, se leva et montra aux hommes une table, non loin de la sienne, avant d’ajouter :

« Pourquoi ne mangeriez-vous pas, vous aussi, un petit quelque chose ? Le temps que les esprits et les langues s’apaisent. »

Les hommes avaient toujours une fâcheuse tendance à laisser parler leurs émotions avant leur cervelle, à laisser s’exprimer leur cerveau droit plutôt que leur cerveau gauche et c’était ainsi que pouvaient débuter des bagarres qui, systématiquement, finiraient par dégénérer. Ils étaient énervés de voir leur compagnon blessé, c’était tout à fait compréhensible, mais cette blessure ne devait pas être sans raison, il devait avoir quelque chose à se reprocher. Non ? Quoi qu’il en soit, le jeune homme ne voulait pas que cette sympathique soirée ne soit gâchée par une mort qui, finalement, serait aussi regrettable qu’inutile. Préférant user de paroles plutôt que d’actes, le jeune candide espérait donc voir ses interlocuteurs changer d’avis, mais ce ne fut pas le cas. En effet, à l’écoute des paroles de ce gamin sorti de nulle part, l’un d’entre eux l’exhorta à se mêler de ses affaires sous peine de, lui aussi, subir une correction.
Se retenant de soupirer afin de cacher sa déception, pouvant être source de conflit, Kyoshiro ne put s’empêcher de penser qu’il n’était vraiment pas à l’aise avec les personnes têtues comme celles devant lui. Pourquoi ? Parce que, pour leur faire entendre raison, il fallait user d’actes ou faire semblant de vouloir en user, chose avec laquelle il n’était pas à l’aise car cela pouvait impliquer de faire couler le sang. C’était la dernière chose au monde qu’il désirait. Seulement parfois il fallait bluffer, tenter un coup de poker afin de voir si la détermination de l’autre était moins forte que la sienne et espérer avoir raison. Dans le cas contraire, le conflit était assuré à 100%.

« J’insiste. Il serait regrettable de verser encore plus de sang, ce soir. »

Il se savait très bon acteur mais n’aimait pas devoir revêtir ce rôle. Ainsi, lentement mais sûrement, il se redressa et empoigna le fourreau du sabre le plus proche de lui, posant son pouce sur sa garde en signe de volonté de sortir la lame de son fourreau si ces hommes ne tournaient pas les talons. D’ordinaire, pour faire plus vrai, le sombre gardien se serait chargé de répandre ses pulsions meurtrières afin de faire fuir les gêneurs, mais ici c’était de sa propre volonté que Kyoshiro venait de tenter ce coup de bluff. Bluff par rapport à ses capacités ? Oh non, bien que peu confiant il se savait capable de tenir tête à ces brutes. C’était un bluff par rapport à sa volonté de combattre.





Tadake Kyoshiro
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Dim 16 Fév - 14:49
    Ouais, mine de rien, tu as ton petit effet. Petit hein... A la hauteur de ta taille, ramenée à la proportionnelle de la leur, ajoutée au vecteur de puissance et tout plein de calculs techniques à cette équation à pleins d'inconnus (au moins deux, toi et la mam'zelle à plumes), dont la solution est l'âge du capitaine. Mais puisqu'il n'y a pas de capitaine dans le coin, le tout retombe comme un soufflé, et on retrouve là une thématique culinaire qui avait fait la pièce centrale de ton dernier discours en date.

    L'angette, tu pourras le voir, a pris ton conseil au pied de la lettre, et a repris sa cuillère pour finir son bol de soupe. Ceci dit, la façon dont elle sert le manche du pauvre couvert te laisse facilement penser qu'elle est plus que capable de s'en servir comme arme. Du genre, planté dans l'oeil d'un des trois grands couillons en face de vous. Ils sont là, les bras ballants, pas trop certains de vouloir réellement s'engager plus en avant dans cet imbroglio...

    - « Pff, de toutes les façons, elle ne retrouvera pas Rupert ! »
    - « Ouais, il connaît le coin comme sa poche, Rupert. »
    - « Voilà, quoi ! »
    Cet argument de poids tire un sourire en coin à la jeune borgne. Un truc du genre « challenge accepted », qui fait décidément froid dans le dos, et là, on ne parle pas de la porte qui venait de s'ouvrir une nouvelle fois pour faire place à un nouvel arrivant dont ladite arrivée fut l'occasion idéale pour que tous se retournent et s'en retournent à leur petite vie.

    L'endroit se vida de loubards et il n'y avait plus que des locaux assis en train de faire ce qu'ils avaient à faire.

    - « Je n'avais pas besoin de votre aide, mais je vous remercie. Je crois... »
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Tadake Kyoshiro
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Mar 18 Fév - 22:16
L’ange et l’innocent



Si le jeune homme, selon son protecteur, n’était pas vraiment prêt à voir quelqu’un mourir ou se vider de son sang, il était néanmoins capable de supporter la vie de quelques sangs en train de perler sur la peau d’un autre être humain. Il avait beau être naïf, il avait beau vouloir chercher le meilleur en toutes choses pour éviter de voir le monde comme aussi sombre qu’il puisse être en réalité, il n’était pas totalement étranger de ce qu’il pouvait se passer en réalité. Il connaissait le principe de la mort car la famine avait réussis à emporter plusieurs de ses jeunes compagnons, lorsqu’il étant bien jeune, mais la mort violente était une toute autre paire de manches. Il n’y avait rien de pire, au monde, que de voir une personnage agoniser devant soi et ne rien pouvoir faire pour la sauver…mais que dire du fait de voir une personnage se faire faucher sans avoir même eu le temps de réagir ?
Malheureusement le sombre gardien n’avait jamais été assez proche d’une personne pour pouvoir ressentir ce genre de douleur lors de la mort de ladite personne. Et, honnêtement, il n’était pas plus pressé que cela de ressentir de ce genre de chose car son travail était déjà assez prenant et compliqué pour ne pas se le compliquer encore davantage. Pour éviter tout bain de sang, et pour éviter d’avoir à intervenir et provoquer ledit bain de sang, le sombre gardien laissa son créateur faire son petit coup de bluff qui, heureusement, sembla refroidir les ardeurs des trois individus. Intérieurement le jeune garçon souffla de soulagement en voyant que son coup de bluff avait fonctionné, il n’était décidément pas à l’aise avec les gens têtus ou aux intentions peu amicales, il était donc d’autant plus satisfait de ne plus avoir à se soucier de ce qui pourrait bien se passer.
Ni une ni deux, voyant les hommes détourner leur attention de leur cible originelle, prétextant qu’elle n’arriverait jamais à trouver l’homme qu’elle cherchait, le jeune candide se rassit sur sa chaise en repositionnant son arme à son côté afin qu’elle n’attire pas davantage les regards. Etrangement, la divine créature tombée des cieux, assise à côté de Kyoshiro, sembla désirer remercier ce dernier pour son intervention. Si, au début, ses yeux ne purent masquer sa surprise et son incompréhension, les secondes qui s’écoulèrent lui permirent de mieux comprendre l’intention de la demoiselle et de l’en dissuader. Lui lançant un sourire discret, le jeune homme rassura son interlocutrice, en s’excusant à son tour :

« Nul besoin. Ce serait plutôt à moi de m’excuser de mon audace. Je n’aurais pas dû m’en mêler. Pour me faire pardonner, puis-je vous payer votre repas ?»
Bien sûr qu’il pouvait se le permettre, bien que la raison pour laquelle il avait de l’argent dans ses poches ne fût pas celle qu’il pensait. Il agissait toujours de bon cœur, aidant les autres sans jamais rien attendre en retour. Comment aurait-il pu se payer tout ce dont il avait besoin sans jamais accepter de recevoir de l’argent pour service rendu ? Il s’imaginait sans doute que, parfois, certaines personnes étaient assez têtues pour lui faire accepter de l’argent pour tel ou tel service, mais la réalité était bien plus simple que cela : son sombre gardien se chargeait d’obtenir ce dont son créateur avait besoin pour survivre.
Avec tous ces évènements le jeune homme ne pouvait s’empêcher de se demander quelle était la raison pour laquelle cette femme semblait si désireuse d’attraper cet homme, que lui avait-il fait pour mériter d’être ainsi traqué ? Il savait que c’était impoli de se mêler de la vie privée d’inconnus, mais son émerveillement et sa curiosité naturelle firent qu’il ne put s’empêcher de se tourner doucement vers la demoiselle, et de lui demander :

« Veuillez m’excuser de ma curiosité, mais, qu’a bien pu faire cet homme pour mériter votre courroux ? »
Bien sûr, à tout moment il s’attendait à recevoir une réponse sèche pour qu’il se mêle de ses affaires et rien d’autre, il ne s’attendait pas vraiment à une vraie réponse mais sa curiosité naturelle faisait qu’il ne pouvait s’empêcher d’essayer d’avoir une réponse. Peut-être pourrait-il aider cette dame à trouver ce qu’elle cherchait, ou à faire en sorte que cet homme rembourse ce qu’il lui devait ? Sait-on jamais….Sur un malentendu ça pourrait marcher.





Tadake Kyoshiro
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Mer 5 Mar - 18:54
[HRP : toutes mes excuses, je n'avais pas vu que tu avais répondu, et moi j'attendais de mon côté >_< Et désolée pour les posts courts, j'ai encore du mal avec ce perso, d'autant plus que Khaan est peu bavarde. C'est peut-être aussi le style de narration. J'sais pas...]


    Elle te regarde, sans vraiment d'émotions dans le regard, ou sur le visage. Et c'est de façon toute aussi atone qu'elle te répond, sans agressivité mais sans vie :
    - « Non. Je paie pour mon repas. »
    Parce que Khaan n'estime pas que tu lui dois quelque chose et surtout parce que Khaan refuse de devoir quelque chose à quelqu'un. L'argent n'était un concept étranger aux îles célestes et Asturias ne faisait pas exception en dépit de son côté idyllique hippie. Mais elle avait quitté ce monde trop tôt pour réellement prendre conscience de ce qu'était le pouvoir – ou la malédiction – de l'argent, et avait vécu sans aucun droit pendant encore de longues années. Son seul rapport à la monnaie se transcrivait par son prix d'achat, à elle, et la côte des paris lors de ses combats. Depuis son émancipation, Khaan avait compris que ces petits machins de métal rond avait une signification symbolique et si la vie avait appris une chose à Khaan, c'était de ne pas dépendre des symboles...

    Elle retourna à son repas, recueillant jusqu'à la dernière goutte de soupe, léchant sa cuillère méticuleusement et mâchonna son quignon de pain à n'en laisser aucune miette. Ce n'était pas l'avidité ou une faim galopante. Juste la volonté de ne rien laisser, de ne rien gâcher. Khaan avait eu bien trop faim bien trop souvent auparavant pour ne pas apprécier un repas, quelque fut sa qualité, jusqu'au bout du bout.
    L'angette pencha la tête sur le côté, t'examinant encore une fois puis elle fit une moue. Une drôle de petite moue qui plissa son museau, sans laisser savoir si c'était une bonne ou une mauvaise moue...

    - « Il se dit vendeur d'objets rares mais c'est un receleur. Et un menteur. Un mauvais menteur qui plus est. Il devait me donner des informations sur un objet que je cherche et il m'a fait perdre mon temps. » Et ça, c'était un crime odieux. « Ce Rupert n'est pas une bonne personne. » … et demain, elle le larde de flèches. Cette fin était clairement sous-entendue dans l'intonation.
    Elle ne te semble pas hostile. Elle te parle librement, doucement pour ne pas déranger les autres sans animosité... mais sans curiosité. Un peu à l'inverse de toi, qui fait le premier pas. Elle fait le second, mais certes pas le troisième. Étrange rencontre par une étrange nuit....

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Tadake Kyoshiro
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Ven 7 Mar - 2:39
[Je pense que le souci de longueur vient du style de narration. Ici tu t’intéresses plus aux autres personnages qu’au tiens, plus à ce que les autres personnes pourraient voir qu’à ce que ton propre personnage pourrait voir et penser. Du coup on a un style un peu trop descriptif. Enfin c’est une théorie, tu n’es peut-être juste pas inspirée par mes posts, c’est possible aussi.]

L'ange et l'innocent.





Depuis sa plus tendre enfance, sans qu’il n’ait jamais réussi à en connaître la raison ou la source, le jeune homme avait toujours eu le besoin impulsif de plaire à autrui, de pouvoir lire l’approbation et la joie dans les yeux de ses interlocuteurs. Pourquoi cherchait-il à satisfaire et plaire à autrui au détriment de ses propres envies ? Pourquoi, naturellement, mettait-il ses propres envies de côté au profit de ceux et celles qui étaient plus nécessiteux que lui ? Certaines pourraient appeler cela de la générosité ou de l’abnégation, ou bien simplement de l’humanisme ou de la philanthropie, autant de mots qui ne feraient que louer un tel comportement si rare de nos jours, mais si un tel comportement était si rare ce n’était pas sans raison. Cette ère est celle de l’individualité, cette ère est celle de l’accomplissement de ses propres désirs, cette ère est celle où rien n’est impossible à ceux qui s’en donnent les moyens. Où Kyoshiro serait-il mené s’il continuait sur cette voie ? Que pourrait-il bien arriver à un aventurier qui ne ferait que mettre sans cesse son but, ou sa recherche d’un but,  entre parenthèses, pour aider les miséreux et les faibles ? Il n’était qu’un aventurier, qu’un rêveur…qu’un anachronisme car une telle dévotion pour autrui n’avait plus sa place dans cette époque.
Un rêveur, un éternel optimiste qui essayait de voir ce qu’il y avait de mieux en chaque être humain, un homme qui ne faisait que chercher un but, que chercher une raison de se lever chaque matin car il savait que simplement explorer le monde n’était pas un but en soi…juste une excuse…mais, bien sûr, il ne pouvait se l’avouer. À moins qu’il n’en avait simplement pas conscience et que, comme toujours, c’était son sombre gardien qui s’occupait de faire le tri ? C’était également une possibilité dont la réponse tarderait à se faire connaître.
Cependant, aussi gentil et prévenant puisse-t-il être, il y avait des moments où il lui arrivait d’être simplement fatigué, physique et/ou psychologiquement, des moments où il n’avait rien envie de faire et juste laisser ses pieds le mener vers où il devait ou voulait aller. Aussi candide qu’il puisse être, il n’était pas idiot pour autant et savait quand il ne devait pas insister, il savait quand son interlocuteur ne désirait pas être plus loquace que cela et qu’il désirait être tranquille. Et, de toute évidence, c’était le cas de cette charmante demoiselle qui, bien que répondant à la question de son voisin de table, ne semblait vouloir répondre que le strict minimum. Rien de plus.

« Il doit sans doute avoir ses raisons, je n’en doute pas. »



Cet homme n’avait pas tenu parole mais, bien que Kyoshiro comprenait la frustration et l’énervement de la demoiselle, il préférait croire, une fois encore, que cet homme avait une bonne raison de ne pas avoir tenu parole…que ce soit vrai ou non. Mais c’en était trop, il voyait bien que cette demoiselle, d’humeur peu bavarde, avait bien d’autres problèmes en tête que le prochain sujet de conversation avec son voisin de table un peu trop curieux.

« Navré de vous avoir dérangé.»


Lança un petit sourire discret pour accompagner cette phrase, le jeune homme lu signifia qu’elle n’aurait plus à se soucier de sa présence ca il la laisserait finir sa soirée sans la déranger outre mesure. Sans attendre, il recula légèrement sa chaise et la tourna vers le feu qui crépitait au coin du mur, légèrement à gauche de sa table. À défaut de compagnie il finirait sa soirée à se réchauffer, plongeant son regard et son esprit dans les braises crépitantes et le bois craquelant sous l’effet de la chaleur. À quoi pourrait-il bien penser ? À son passé…son faux passé, évidemment, mais c’était une façon plutôt agréable de termine la soirée, se réchauffer tout en savourant un bon thé. Cela aurait pu être pire, n’est-ce pas ?
Bientôt le sommeil viendrait peut-être le prendre…à moins que la demoiselle désire également se réchauffer. Quoiqu’il en soit il se devait de réfléchir à sa prochaine destination car cette auberge et cette île n’étaient qu’une étape…que lui restait-il à visiter ? Tellement de choses qu’il ne savait que choisir.


Tadake Kyoshiro
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Dim 9 Mar - 18:00
Elle te regarde, la tête légèrement inclinée. Quelque chose en elle montre de l'incompréhension. La façon de de te regarder, ou le frémissement de ses ailes. Elle te regarde encore une fois. Décidément, quelque chose ne passait pas.
- « Je ne vois pas pourquoi vous défendez l'honneur d'un homme que vous ne connaissez pas. D'autant plus que d'après vos propres lois, il n'a aucune raison. C'est ce que la Marine combat, non ? Le mensonge, le vol, le mal ? » Elle cligne des paupières, cette fois visiblement déconcertée.

Puis elle se penche en avant, croise les bras sur le dessus de la chaise et pose son menton sur le pont de ses poignets.

- « Vous ne me dérangez pas. Si vous l'aviez fait, vous auriez eu des difficultés à finir votre repas. On ne m'importune pas longtemps. »
Encore une fois, cette affirmation pleine de certitude. Mais ce n'était pas de l'arrogance, pas plus une menace. Un peu comme un enfant qui pense avoir raison, parce qu'il a une vision limité du monde.
Parce que Khaan était Khaan, parce qu'elle avait vécu sa vie jusqu'ici, elle ne pouvait simplement engager une conversation. C'était comme ça. Qui avait peur de déranger qui, c'était à se le demander...
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Mar 11 Mar - 2:24
L’ange et l’innocent



La plupart des gens auraient sans doute rigolé en entendant les paroles de cette demoiselle qui semblait prêcher un monde où tout était noir ou blanc, un monde où il n’y avait que le bien et le mal et pas grand-chose entre les deux. Ce monde avait été totalement bouleversé il y a plusieurs années de cela si bien que, aujourd’hui, la voie de la piraterie attirait chaque jour toujours plus de jeunes gens en mal d’aventures et de sensations fortes, des jeunes gens prêts à faire fi de la morale et des lois pour obtenir la gloire et la fortune qu’ils chérissaient si ardemment. Ces personnes-là, ces aventuriers en herbe, voyaient généralement d’un œil assez amusé les esprits étriqués qui ne pouvaient imaginer sortir du carcan de règles et de lois dans lequel ils étaient enfermés depuis…depuis toujours. Et comment ne pas le faire ?
Mais le jeune homme avait une vision assez différente des choses…il était aussi loin de la vision traditionnelle des pirates que de celle de la demoiselle qui se trouvait à ses côtés. Il n’était ici pas question d’honneur mais de la vie d’un homme dans sa forme la plus brute et la plus simple. En tant qu’homme qui chérissait la valeur de la vie plus que tout au monde, il ne pouvait pas rester insensible lorsqu’une personne souhaiter abréger la vie d’une autre, les choses étaient ainsi faites.
Pour seule réponse il ne fit que hausser les épaules, feignant de ne savoir que dire alors que, au fond il savait bien mais pensait que cela ne ferait que compliquer la situation. Il chérissait la vie si ardemment qu’i lui arrivait, à son grand damne, de passer outre les règles que cette demoiselle semblait tellement chérir. Comment lui expliquer cela alors que, à la moindre offense ou entorse aux règles, elle semblait prête à recourir à la violence et à faire couler le sang ? Elle semblait ne jamais avoir connu autre chose que la violence, elle semblait ne connaître aucun autre moyen de résoudre un conflit et, comme tous ceux de son genre que Kyoshiro avait rencontrés auparavant, le jeune homme ne ressentait simplement que de la tristesse…et de la pitié. Une vie de violence qui ne pourrait que se terminer brutalement, c’était triste de se condamner ainsi toute seule.
Mais aujourd’hui il était fatigué et son corps le lui faisait comprendre. Aujourd’hui il n’avait ni l’envie ni le courage de débattre du bien et du mal avec cette personne ou d’essayer de lui faire voir les choses sous un angle différent. Pour quoi faire ? D’autres personnes, demain, auraient bien plus besoin d’aide qu’elles. Certaines personnes choisiraient de changer sans en avoir les moyens, certaines personnes choisiraient d’avancer et c’était tout ce que le jeune homme pouvait demander.

Même si c’était un homme qui voyait le meilleur en chaque personne qu’il croisait chaque jour, il avait fini par apprendre que certaines personnes, même si elles en avaient le plus grand besoin, ne désiraient pas changer le moins du monde. Que ces personnes ne se rendent pas compte de leur situation ou qu’elles apprécient cette dernière importait peu ; le monde était bien assez grand et peuplé pour trouver des personnes qui avaient vraiment besoin d’un seul coup de pouce pour avancer dans la bonne direction. D’autres personnes se chargeraient de remettre les autres dans le droit chemin, ou tout du moins le jeune Kyoshiro préférait faire comme si ces méprisables personnes n’existaient pas…cela aurait le mériter de ne pas gâcher sa parfaite petite vie inventée.

Peu importe ses raisons, cette demoiselle ne désirait ou n’osait faire le premier pas. Le jeune homme était trop fatigué pour lui tirer les vers du nez et apprendre à la connaître. Peut-être qu’en d’autres circonstances les choses auraient pu être différentes, moins tendues, mais le jeune bretteur ne le saurait sans doute jamais. Allait-il la revoir ? Dans un monde aussi vaste que celui-ci il en doutait fortement, mais comment être sûr ? Les choses se passaient rarement comme elles le devraient.
Il laissa donc le temps passer et le feu se consumer, tout au loin de la soirée ; Quand, enfin, il ne resta plus que quelques braises et qu’il ne resta plus rien de la buche, le jeune homme décida qu’il était temps pour lui de rejoindre le pays des songes. Payant son repas, non sans sourire, il en adressa un dernier à la magnifique demoiselle aîlée avant de monter dans sa chambre d’une nuit.

Peut-être que la nuit saurait le guider vers sa prochaine destination, peut-être que demain il entendrait des rumeurs qui sauraient attirer son attention. Peut-être.

Tadake Kyoshiro
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