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Mer 12 Mar - 10:54
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
-Et là, Jack se prend la balle dans le visage ! Et voilà, trois dents en moins ! Ahah ! Ce jour était sûrement le plus drôle de toute ma vie !
Et bien parle pour toi le nain, aujourd'hui, je m'ennuie. Quand j'ai entendu que Marcel voulait rendre visite à un ancien ami spécial, je pensais passer une bonne journée et non rester à cuire sous le soleil pour écouter des histoires qui sortent les unes après les autres sans liens logiques entre chacune d'entre elles. Les bières vont et viennent sur la table alors que les serveuses, aussi petites que les clients, se laissent draguer par les clients déjà bien alcoolisés en ce début d'après-midi. Je m'appuie sur mon coude sur la table, laissant tout le poids de ma tête tomber sur ma main, regardant ensuite dépiter les personnes passer à côté de nous.
-Bah alors le petit ? On t'intéresse pas ? -Pardon ? -Sors de tes pensées, bois donc ça ! -Qu'est-ce que c'est ? -De l'eau-de-vie !
J'attrape la choppe. Ils boivent de l'eau depuis tout à l'heure ? Mais ils ne sont même pas bourrés en fait ... Ils en ont bien l'air pourtant. Les trois amis et Marcel me fixent, ce dernier souriant en coin comme il aime me faire avant chaque mauvaise surprise. Un peu sceptique, j'interpelle une serveuse qui passe à côté de nous. La rousse me regarde intriguée.
-C'est bien de l'eau ça, n'est-ce pas ? -De l'eau-de-vie oui, pourquoi ? -Comme ça, merci !
Elle a senti la choppe, je peux donc lui faire confiance. Je bois donc le reste du récipient, c'est-à-dire la moitié, d'une seule traite. Dégueulasse ! Aussitôt avalé, je lâche la choppe vide sur la table. Comment peuvent-ils boire un truc aussi immonde ? Je grimace, entendant rire Marcel et sa bande de copains.
-Bon, je vais faire un tour !
Certes je suis un peu vexé, je m'ennuie depuis tout à l'heure et la seule fois où ils me parlent et prêtent attention à ma présence c'est pour se moquer de moi. Je suis un peu énervé en fait, j'attrape ma flûte et me lève, commençant à jouer en me promenant. La musique me calme, la douce mélodie fait aussi en sorte que les passants, tous les uns plus petits que les autres, se retournent en m'écoutant jouer. Je me déplace dans la ville, arrêtant à un moment de jouer pour tout de même éviter de casser les pieds aux passants, non pas que je joues mal mais que cela fait tout de même du bruit, lorsque j'arrive devant une place où un bon nombre d'auberge sont ouvertes et pas mal sont déjà pleines. Je m'installe en terrasse quand une femme arrive, le calepin en main pour prendre ma commande.
-Un truc frais sans alcool s'il vous plaît !
Ah oui, j'ai encore le mauvais goût de cette fameuse eau-de-vie, je ne veux pas renouveler l'expérience avec un autre alcool dont j'ignore le nom. Non, je ne suis pas un expert en alcool, je sais m'amuser en soirée au village et j'aime certains alcools mais en général, je les connais. Je me laisse un peu glisser sur ma chaise, étendant mes jambes en m'étirant. Drôle de journée pour une drôle d'île n'est-ce pas ? Je tourne la tête vers la droite, laissant mon regard parcourir la place quand il s'arrête sur un petit oiseau qui picore le sol, ignorant totalement la foule qui l'entoure. La serveuse arrive, me donnant ma boisson contre quoi je la paie. Autant le faire de suite ça évitera d'oublier.
-Ouais, mais ma fille est un peu perturbée en ce moment, je ne sais pas trop ce qu'elle a ...
J'écoute entre deux gorgées une discussion entre deux petites personnes devant moi. Puis, par mégarde, je pense trop fort.
-Je me demande à quoi peut ressembler un bébé nain ...
Un silence s'installe sur la terrasse et le nain se retourne, le regard noir et me jette son verre à la figure que j'évite en me penchant, sirotant toujours ma boisson fraiche tout de même arrosé à cause du jet. Je me lève quand celui-ci se dirige vers moi, lâchant mon verre et haussant un sourcil. Il saute sur la table et m'attrape le col.
-Tu nous as appelés comment demi-portion ?
Je souris, ne pouvant pas retenir l'ironie de la situation, c'est lui, le demi-homme qui me nomme la demi-portion, c'est tout de même drôle. Je me dégage de son emprise malgré la bonne poigne qu'il a et je regarde un peu partout, je crois avoir dit une bêtise en fait ...
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Sabor
Tadake Kyoshiro
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Jeu 13 Mar - 1:26
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
Cela remontait à peine à trois années, quelques mois après que le jeune home ait prouvé à son maître qu’il pouvait correctement se défendre dans le maniement du sabre, mais à bien y réfléchir Kyoshiro se souvenait de cet évènement comme si ce n’était qu’hier. Bien sûr c’est toujours ce que l’on se dit concernant des évènements particulièrement marquants, mais le jeune candide s’en souvenait réellement très bien. La tête toujours remplie des enseignées accumulés durant ces 10 dernières années, le jeune homme avait donc décidé de reprendre enfin la mer pour voyager à travers le monde comme il l’avait désiré à la base. Pourquoi rester ? Son maître lui avait appris tout ce qui lui était nécessaire afin de survivre, pendant un temps du moins, aux épreuves que ce vaste monte lui réservait. Cependant, aussi reconnaissant qu’il soit, le jeune homme n’en oubliait pas pour autant la raison pour laquelle, initialement, il avait choisi de parcourir le monde : si la cause n’était pas celle qu’il croyait, masquée par son esprit pour mieux le protéger, la raison, elle, n’avait nullement eu besoin d’être altérée. Il était un rêveur, il était de ceux qui rêvaient de libertés et de magnifiques paysages lointains, il était de ceux qui désiraient découvrir toujours plus, sans jamais totalement se satisfaire de ce qu’ils avaient déjà.
Que voulez-vous que je vous dise ? Il avait soif de connaissance, soif de liberté et soif de….d’aider les autres, même si je ne suis pas certain que cela se dise. Les leçons de son maître trottant toujours dans sa jeune tête écervelée, le jeune homme quitta east blue pour, enfin, changer de paysage et découvrir north blue. C’était la première étape de son voyage, il quittait la mer sur laquelle il était né, en quelque sorte, et allait découvrir d’autres horizons. Comment aurait-il pu résister ? Après quelques jours en mer il débarqua donc enfin sur une nouvelle île qui, vue de loin, semblait peuplée. Il allait donc pouvoir faire des rencontres et se renseigner sur les autres îles alentours ou les rumeurs qui circulaient. Ainsi il saurait vers où se diriger ensuite et quel endroit il valait mieux qu’il évite. Il avait beau avoir soif d’aventures et de sensations fortes, il n’était pas candidat au suicide pour autant…et de toute façon le gardien serait là pour veiller au grain. Si, de loin, cette île semblait être tout à fait banale et de taille raisonnable, la réalité fut tout autre et figea le jeune homme sur place. Si, en arrivant au port de la ville la plus proche, il aperçut des bâtisses aux tailles raisonnables, ce furent les habitants qui surprirent le jeune homme plus qu’il ne l’attendait vraiment. Face à eux se tenait une ville peuplée de personnes si petites que la plupart lui arrivaient à la taille, tandis que d’autres ne parvenaient que difficilement à sa cuisse. Comment cela était-il possible ? Comment ces personnes pouvaient-elles être aussi…minuscules ? Si le sourire et l’expression joyeuse sur son visage pouvaient être considérés comme une marque de moquerie envers cette magistrale différence de tailles, ces marques ne faisaient, en réalité, que souligner la fascination pour une autre merveille que ce monde venait de lui dévoiler. En effet, si des êtres aussi petits pouvaient exister, sans qu’il ne trouve cela vraiment ridicule, cela voulait surtout dire qu’il était susceptible, un jour, de rencontrer des géants. Non ? Si l’un existait, pourquoi pas l’autre ? Génial !
Avança dans les rues de cette bourgade, regardant partout avec une certaine fascination pour cette société qui semblait avoir fait de sa taille un atout et une fierté, le jeune homme arriva enfin sur la place où son attention fut attirée par la présence d’une autre personne comme lui, un autre homme qui semblait géant au milieu de ces petites personnes. S’approchant, Kyoshiro fut navré d’entendre une conversation qui fut sur le point de dégénérer, un petit être semblant ne pas apprécier les remarques sur sa taille. Mais pourquoi s’en vexer ? Tous ici étaient égaux et ne semblaient pas avoir honte de leur particularité. Pourquoi s’énerver, alors ? Kyoshiro ne comprenait pas et n’avait, en fait, pas envie de comprendre : il préférait calmer les tensions plutôt qu’en comprendre la cause. S’approchant, il posa sa main sur celle du petit homme qui attrapait le géant par le col, mais fut repoussé par ce petit individu qui possédait une force admirable pour un si petit corps. Malheureusement, en agissant pour tenter de calmer le jeu, le jeune homme s’attira les foudres du belliqueux petit homme et ses camarades qui voyaient en son geste un simple soutien d’un grand homme à un autre.
« Vous vous croyez meilleurs que nous, demi-portions ? »
Meilleurs ? Non, bien sûr, la taille n’avait rien à voir avec la qualité d’un être humain, si tenté qu’on pouvait parler de qualité pour une personne. Mais vous avez compris l’idée ! Faisant des gestes discrets et usant de paroles rassurantes afin de calmer le jeu, le jeune candide ne put accepter de se rendre à l’évidence : ces petits hommes ne cherchaient pas à se calmer, ils voulaient profiter de la situation pour donner une leçon et faire un exemple. Le plus belliqueux du groupe desserra son emprise sur le premier géant, focalisant son attention sur les deux hommes qui, à ses yeux, l’avaient offensé.
« Il n’y a qu’un seul moyen pour remettre les gens comme vous à leur place! Boufbowl !!!! »
Il pointa alors du doigt le stade massif et immense qui trônait là, au nord de la ville, comme l’un des monuments les plus visibles depuis la mer. Boufbowl…dès que ce mot fut prononcé la foule toute entière sembla rallier le porte-parole belliqueux. Assi enjoué la foule semblait désormais être, cela n’aidait absolument pas le jeune candide à savoir ce que cela signifiait, ce que c’était. Cela se mangeait ? Non, vu le ton employé ça ne présageait strictement rien de bon.
« Boufbowl ? »
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Jeu 13 Mar - 17:37
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
Un gars, tout comme moi, un humain, arrive et tente de calmer le jeu dans lequel le nain m'a forcé à entrer en s'énervant sur moi. D'ailleurs, le petit être s'énerve encore plus suite à ça. Le pauvre gars, il vient pour aider et voilà qu'il est à son tour entraîné là-dedans. Le petit bonhomme commence à avoir les nerfs à vif pour une raison complètement futile. Limite, le petit nerf au-dessus de son oreille droite, bien visible grâce à la chevelure inexistante de celui-ci, est limite sur le point d'exploser on dirait.
-Vous vous croyez meilleurs que nous, demi-portions ?
Encore ? Mais ce nain n'a que cette insulte à la bouche enfin ? Bon ... Insulte est un grand mot dans ce cas, quoique pour eux, du moins pour lui, vu comment il s'énerve pour une simple maladresse, je me demande ce que cela aurait été avec une insulte réelle, un truc bien grossier. Alors que le petit bonhomme à la barbe blanche concentre son regard devant l'homme qui aurait pu être mon sauveur, je remarque que pas mal de gens écoutent la scène. Des nains, tous aussi grands les uns que les autres nous fixent le gars et moi quand soudain, le nain, toujours debout sur la table, s'exclame.
- Il n’y a qu’un seul moyen pour remettre les gens comme vous à leur place! Boufbowl !!!
Le petit homme pointe du bout de son petit doigt le Nord de la ville, visant fièrement ce qui ressemble à un stade de là où je suis. La foule qui écoutait la conversation depuis quelques secondes commence enfin à parler et l'humain avec moi semble s'interroger.
-Boufbowl ?
Boufbowl ... J'ai déjà entendu ça quelque part. Les nains et la populace commencent à se diriger vers le stade au loin que le barbu montrait plus tôt. Je reste là, ne comptant pas vraiment y aller, et attrape mon verre, le finissant d'une seule traite quand je me rends compte que je suis en train d'être mené vers le stade à mon insu. Je tente de faire demi-tour malgré tout, voulant tout de même poser mon verre sur la table mais une naine aux cheveux roux me le pique des mains, le jetant et l'éclatant par la même occasion contre la façade du lieu où je me suis arrêté pour boire, laissant ainsi des personnes sortir. D'ailleurs, celles-ci se joignent à la marche vers le stade, ayant sans doute compris de suite ce qu'il se passait. Sur le coup, j'ai l'impression d'être une feuille menée par des fourmis dans la fourmilière pour se faire manger. A un moment même, ils commencent même à chanter un hymne ou je ne sais pas trop quoi. Tous en cœur, ils commencent donc à chanter, exclamant la puissance de leur peuple où je ne sais pas trop quoi.
-Boufbowl, ça me dit un truc ça ...
Je plonge dans mes pensées, je veux vraiment me souvenir de ce dont ils parlent tous. Le Boufbowl ... Je me souviens que Marcel en a parlé avec ses amis plus tôt quand on était sur la terrasse mais je n'écoutais pas vraiment ce qu'ils disaient, du coup, je n'ai pas de souvenirs. Arrivé à mi-chemin sur la colline qui nous permet d'aller au stade, j'interromps le chant d'une petite femme, blonde cette fois, lui demandant de m'expliquer le truc que l'on va faire. Après tout, qui de mieux renseigné qu'un nain pour expliquer ce qu'est le boufbowl ?
-Bah c'est simple pourtant, on va vous regarder faire du boufbowl ! -Oui oui, mais, qu'est-ce que c'est que ça ? -Et bien, vous allez être sur le terrain et faudra mettre des buts, voilà quoi ! Vous allez faire du boufbowl quoi ! Bien rare de voir des gens ne pas connaître le boufbowl par ici tiens !
Ah, mais c'est un sport basique quoi ... Et puis, quand on n'est pas de la région, pas évident de se faire aux coutumes d'un seul coup. D'ailleurs ... Pourquoi lui donner un nom spécifique alors ? Je hausse les épaules, voyant le stade duquel on s'approche. Il est en fait immense le terrain. L'entrée mesure au moins quinze mètres de hauteur et les tours qu'il y a autour en font presque le double ! On passe la porte au toit de chaume et un nain arrive, laissant une caisse poussiéreuse devant nous.
-Jaune ou rouge ? -On prend jaune ! Comme ça, une fois qu'on les aura explosé on ne verra plus la différence entre l'équipement et le sang ! -Combien de joueurs par équipe ? -Deux !
La femme se retourne et les nains la suivent. Beaucoup sont déjà partis, j'ignore où ils sont allés mais j'ouvre la caisse, découvrant une drôle d'armure ...
Shtoum (c)
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Ven 14 Mar - 2:20
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
La force de ce monde ne résidait pas dans son immensité mais bien dans son grand nombre de cultures différentes. Partout où le jeune homme allait il lui arrivait de rencontrer des gens aux religions qui lui étaient totalement inconnues, aux mœurs étranges ou aux habitudes vestimentaires ou alimentaires considérées comme singulières aux yeux de personnes plus…civilisées, ou raffinées. Certaines îles renfermées des tribus indigènes qui vénéraient des divinités ou de simples objets aussi bizarres les uns que les autres, tandis que d’autres îles, plus grandes, accueillaient de vastes sociétés cosmopolites depuis plusieurs générations. Cependant, malgré tout ce temps passé en mer ou à parler avec d’autres de ce qui pouvait s’y trouver, le jeune homme n’avait jamais entendu parler de personnes de petites tailles. Etrange, non ? Lorsque l’on savait que les géants n’étaient pas inconnus, que ce soit chez les pirates ou au sein du gouvernement mondial, il était triste de voir que leurs opposés étaient totalement oubliés de ce monde. Mais peut-être mieux ainsi, voire même totalement voulu, non ? Ces hommes et ces femmes, même s’ils ne pouvaient l’admettre, devaient avoir conscience de le handicap physique qu’ils avaient vis-à-vis d’autres personnes plus…grandes, ces personnes n’avaient donc aucun réel intérêt à se mêler aux autres communautés de grandes personnes.
C’était peut-être la prise de conscience de cette infériorité physique qui faisait que ces hommes et ces femmes étaient très sensibles et susceptibles lorsque l’on abordait le moindre sujet qui avait, de près ou de loin, rapport avec la taille. Mais comment le jeune candide aurait-il pu deviner que c’était un sujet aussi sensible que cela ? Aussi naïf qu’il puisse être, il voyait cela comme une différence, une caractéristique permettant à ces personnes de se démarquer du reste du monde : à ses yeux ce n’était eu aucun cas une quelconque déficience corporel ou un éventuel sujet de moqueries. Malheureusement tout le monde n’avait pas la même ouverture d’esprit et le même seuil de tolérance que Kyoshiro, tout le monde n’était pas né avec un corps parfaitement proportionné. La foule toute entière semblait rugir d’excitation, comme un seul homme, lorsque le nom s’extirpa de la bouche de cet homme belliqueux. Que pointait-il au fond de cette ville ? Un stade ? Était-ce une sorte de compétition à laquelle il voulait que les deux grandes personnes participent ? Le naïf bretteur n’en savait rien mais se posait encore la question lorsque la foule se déplaça vers le stade, empêchant les deux fauteurs de trouble de reculer pour éviter l’affrontement qui était désormais inéluctable. Plus la foule sur rapprochait du stade plus le jeune homme prenait conscience de la taille impressionnante de cette bâtisse, c’était d’ailleurs assez ironique de construire quelque chose de si grand pour de si petites personnes. Non ? Une petite personne prit soin d’expliquer, très rapidement, le but du jeu aux deux fauteurs de trouble avant de leur jeter une caisse contenant de l’équipement et de les laisser se débrouiller comme ils pouvaient. Cela ne présageait rien de bon mais le jeune homme était confiant. Cependant, avant toute chose, il tint à se tourner vers son coéquipier d’infortune et, lui tendait la main, il lui lança
« Navré de vous avoir embarqué là-dedans. Moi c’est Kyoshiro. »
Bien sûr que cette situation n’était pas de sa faute mais il était dans la nature de Kyoshiro d’essayer d’arranger et de réparer ce qui pouvait l’être, même si cela voulait dire faire le premier pas lorsque ce n’était pas à lui de le faire. C’était stupide et, dans un sens, masochiste, mais il avait une vision des choses trop optimiste pour s’embarrasser de telles considérations. Il préférait donc partir du bon pied car, apparemment, ils ne seraient que deux hommes inexpérimentés face à deux petites personnes qui, sans doute, connaissaient ce sport sur le bout des doigts.
« Essayons de leur tenir tête sans les énerver davantage, bien que je ne pense pas que ce soit possible. »
Sur ces mots il ouvrit la caisse et d’équipa de la tête aux pieds, revêtant une tenue des plus étrange mais qui avait plus pour but de protéger son porteur que de le faire paraître beau. Ainsi préparés, lui et son camarade ne tardèrent pas à pénétrer dans l’arène où les gradins étaient remplis de petites personnes prêtes à savourer le spectacle à venir, sans que les deux grandes personnes ne sachent vraiment en quoi allait consister ce fameux spectacle. Face à eux, à quelques dizaines de mètres de là, se tenaient deux nains en armure complète, comme eux, attendant de pied ferme les deux hommes à qui ils devaient mettre une rouste monumentale.
Enfin c’était ce qui était prévu.
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Ven 14 Mar - 19:31
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
L'homme à côté de moi me tend la main, se présentant ensuite. Je souris par politesse et lui réponds ensuite.
-Navré de vous avoir embarqué là-dedans. Moi c’est Kyoshiro. -Mike ! Et c'est moi qui est désolé, c'est ma faute si tout ce bazar a commencé ! -Essayons de leur tenir tête sans les énerver davantage, bien que je ne pense pas que ce soit possible.
Je lui attrape la main, la serrant fièrement sans forcer. Essayant de montrer ainsi mon optimiste quant au match qui va suivre. Certes je n'ai presque aucune idée de ce que l'on va faire. En ouvrant le coffre en bois, je remarque que l'équipement est plutôt étrange et semble vieux. Je regarde autour de nous, cherchant une quelconque aide quand je vois un tableau où un nain, sûrement fort dans ce sport semble s'être fait une place dans le cœur des gens pour y avoir eu la chance d'avoir un tableau à son effigie. J'enfile donc, comme sur le tableau, la coquille par-dessus le pantalon. Puis, j'enlève mes chaussures pour mettre celle du coffre. Seulement, je rencontre un petit problème, c'est la taille pour nain. Souriant, je les range et remets les miennes, enfilant les gants en cuir. Puis, viens le moment de mettre l'affreux casque en cuir marron avec de la laine qui sort des oreilles et les deux grosses lunettes sur le dessus. Ridicule. Je l'enfile tout de même, attrapant un bouclier et posant ma flûte près du coffre.
-En route !
Ensemble, on entre sur le stade où les deux nains que l'on va affronter sont déjà prêts. Leurs casques sont différents des nôtres mais tout aussi ridicules. Jaune avec une forme de bec ainsi qu'une longue couette en arrière. En regardant dans les gradins, j'ai reconnu un homme. Pas trop dur, il est le seul à sembler grand parmi tous les nains. C'est Marcel, d'ailleurs, je vois qu'il a récupéré mon instrument de musique, je suis un peu soulagé. Soudain, sur un grand panneau à droite, trois nains s'installent sur les sièges en évidence. Deux hommes et une femme.
-Le match va commencer, en espérant que tout se passe pour le mieux pour nos convives et qu'ils arrivent à s'en sortir sans bleus ! Dans trois ! Deux ! Un ! Partez !
Un canon propulse la balle blanche qui tombe au milieu du stade, roulant ensuite sur quelques mètres. Celle-ci ressemble plus à une grosse peluche ronde en laine avec des petites cornes bleues qu'autre chose. Je vois ensuite les deux nains courir vers la balle, l'un d'eux passe à côté sans même la regarder quand l'autre la ramasse. Puis, ils courent l'un derrière l'autre. Intelligent, le premier nain protège et cache le second qui, lui, a la balle dans les bras, la serrant comme si c'était un trésor.
-Go !
Je tourne la tête vers mon coéquipier du jour et du jeu pour lui dire cet unique mot qui veut tout dire puis je commence à courir vers les deux petits hommes. Je remarque que celui qui est devant est rapide, son rythme de course augmente et ralentit en fonction de son coéquipier. Puis, il prend de l'élan et le premier des deux nains me saute dessus, se jetant sur mon visage pour me cacher la vue et presque aussi pour m'empêcher de respirer. J'ignore ce qu'il peut se passer autour de moi mais j'essaie en vain de le retirer. Gagner le match je m'en moque après tout mais je ne veux pas mourir d'asphyxie dans un match de boufbowl non mais !
-Oula ! Le terrible Jim utilise sa technique habituelle ! Ca promet d'être sérieux comme match ! En espérant que nos invités apprécient la surprise !
C'est lequel des deux Jim ? Celui qui m'empêche de voir ou l'autre qui est en train de faire quelque chose de spécial ? J'en sais rien en fait et je m'en moque. Quand j'arrive enfin à me débarrasser du microbe qui était sur moi, il passe rapidement entre mes jambes et court vers l'arrière, là où Kyoshiro et moi étions en arrivant. Je me retourne et, fixant le petit nain devant moi qui commence à courir, je fonce. Maintenant que je n'ai plus le nain sur la tronche ... Je veux que l'on mette ce premier but ou point ou je ne sais pas comment on dit, je veux gagner !
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Sam 15 Mar - 1:58
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
Le jeune homme, après avoir parcouru un certain nombre d’îles, avait l’occasion d’en apprendre un peu plus sur certains sports assez populaires. Mais, malheureusement, le Boufbowl n’était pas parmi ceux qu’il connaissait et même le simple nom de ce sport ne lui évoquait strictement rien. De ce point de vue là les deux grandes personnes étaient assez mal barrées car elles allaient affronter deux personnes dont, de toute évidence, ce sport était le sport national…enfin le sport national de cette île. Au fond de lui le jeune homme ne pouvait qu’être ravi de voir qu’une telle activité arrivait à fédérer toute une population, à rassembler jeunes et vieux sous une seule et même bannière, réchauffant les cœurs et les corps pendant quelques minutes. Un tel spectacle de solidarité était tellement rare dans un monde si vaste et cruel que celui-ci qu’il ne pouvait faire autrement que d’apprécier le spectacle qui se jouait devant lui, même s’il était loin d’en être le sujet principal…bien au contraire. Les gradins étaient désormais remplis et, sans être rentré dans le stade, le jeune homme arrivait à entendre les cris des supporters qui hurlaient à la face du monde leur profonde envie de voir un spectacle de qualité, même si le spectacle de qualité signifiait voir du sang couler ou voir les deux grands malotrus malmenés voire blessés. C’était une façon cruelle de voir les choses, mais malheureusement la violence était ce qui offrait le plus beau des spectacles aux personnes venues se divertir. Cela dépassait complètement la compréhension du jeune garçon, qui n’osait même pas envisager faire du mal à quelqu’un pour le plaisir ou pour divertir une assemblée, mais il savait quand même se plier aux règles d’un sport : il ferait, bien sûr, tout pour ne pas avoir à recourir à de telles méthodes brutales. Avançant sur l’herbe, avec son camarade à ses côtés, le jeune homme ne put s’empêcher de trouver sa tenue encore plus ridicule que celle que portaient les petites personnes, à quelques dizaines de mètres d’eux, alors que leur tenue était déjà franchement ridicule. Fort heureusement le look n’était jamais synonyme de réussite..enfin si….enfin non…enfin si mais pas dans le contexte sportif ! Regardant un petit peu le terrain et les lignes de démarcation, le jeune homme cru comprendre que l’objectif était de marquer un but, et cela supposait donc d’amener la balle depuis son camp jusqu’à la ligne délimitant la fin du camp adversaire. C’était assez logique, et beaucoup de sports partageaient cet objectif et la simplicité des règles, et le fait de n’être qu’à deux contre deux semblait simplifier grandement la partie à venir. Mais l’expérience des deux personnes devant Kyoshiro allait sans doute changer la donne, car ces personnes devaient déjà être expérimentées et avoir plusieurs tactiques à leur actif. Enfin bref, il n’allait pas se mettre à réfléchir au pire scénario et préférait laisser faire les choses, improvisant au besoin. Ce n’était pas de l’arrogance de dire que les deux grands étaient plus forts et, probablement, plus rapides que les deux petites personnes.
Le match débuta sur les chapeaux de roues lorsque les deux petits avancèrent l’un derrière l’autre, le premier tentant de cacher ce que son camarade avait l’intention de faire. Malheureusement le camarade d’infortune du jeune candide ne vit pas venir la chose et laissa le premier passer entre ses jambes tandis que, profita de la surprise, l’autre lui sauta au visage pour bloquer son champ de vision et l’empêcher de respirer correctement. Alors c’était donc vrai, c’était un sport où il n’y avait pas vraiment de règle concernant le comportement approprié et les éventuels débordements et gestes fautifs. Ils pouvaient donc faire tout et n’importe quoi du moment qu’ils arrivaient à récupérer la balle et empêcher l’équipe adversaire de marquer. Bien que le jeune homme ne soit pas vraiment adepte de ce genre de technique, il devait rester sur ses gardes en prenant en compte le fait que leurs adversaires n’hésiteraient pas un seul instant à user de violence pour marque. Forçant sur ses appuis, sur ses jambes façonnées par dix années intensives d’entraînement, le jeune homme se rua à une vitesse folle vers le petit homme qui était passé entre les jambes de l’autre géant, tentant de le marquer afin que ce dernier ne puisse rien tenter de risqué. Le second petit homme était toujours en train de gêner l'autre géant, l'empêchant de revenir en arrière pour prendre la balle des mains de la petite personne qui courait vers le camp des géants. Heureusement Kyoshiro était là pour veiller au grain. D'un coup d'un seul, usant de sa vitesse, le jeune homme arriva face au nain et, dans un mouvement rapide, ne prit pas la peine de lui arracher la balle des mains mais cru bon shooter dedans. Le nain ne s'attendait, apparemment, pas à une telle façon d'intercepter la balle et sa prise ne fut pas assez puissante pour retenir le ballon qui lui échappa des mains, s'envolant en l'air, suivi de près par Kyoshiro qui bondit pour l'attraper. Toujours en l’air, effectuant quelques gestes maladroits pour récupérer une balle à laquelle il n’était pas encore bien habitué, le jeune homme jeta un coup d’œil en arrière et aperçut son opposant qui, un air contrarié sur le visage, tenta de lui foncer dessus avec l’intention de lui dérober cette balle. Retombant donc sur l’herbe, le jeune homme resserra ses puissantes mains sur la balle, sifflant un coup pour attirer l’attention de son camarade d’infortune, avant d’effectuer un geste ample et puissant, projetant la balle avec une puissance impressionnante mais totalement justifiée au vu de sa décennie d'entraînement. Marquage, interception et passage. C’était une tactique assez simple se basant sur les points forts physique du jeune homme, sa vitesse et la force de son corps développée par une décennie d’entraînement. Il manquait d’expérience et de finesse dans son approche de ce jeu, mais il essayait de palier à ce manque par des mouvements simples mais rapides et puissants. Avait-il vraiment d’autres moyens de procéder ? Pour le moment il n’en savait rien.
Il restait à espérer que le petit homme qui se trouvait à quelques mètres derrière lui, et qui se mettait désormais à courir vers son camp pour aider son camarade, ne fasse pas payer trop chèrement à Kyoshiro son action précédente.
Tadake Kyoshiro
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Dim 16 Mar - 20:12
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
Toujours en train de courir derrière le nain qui avait tenté de m'éliminer en m'étouffant plus tôt, j'entends Kyoshiro, mon compagnon d'infortune du jour, siffler, attirant comme il le voulait mon attention vers lui. Je le regarde, il a la balle bien serrée entre ses mains. Je ne sais pas comment il a fait mais il a réussi à la piquer des mains d'un nain. Ayant vu ça, je m'arrête laissant le nain que je poursuivais continuer sa route puis, faisant quelques pas en arrière et sautant, j'attrape ainsi la balle qu'il vient de me lancer. Ensuite, je reste quelques petites secondes sur place, ne sachant pas vraiment trop quoi faire quand Marcel, usant toute sa voix qui transperce le silence du stade qui s'est installé lorsque Kyoshiro a envoyé la balle vers moi, comme si le temps s'était arrêté, comme si chaque bruit et chaque respiration avait pris fin, laissant ainsi le hurlement de mon tuteur percer le silence oppressant qui s'était s'installé.
-Cours Mike ! Vite, cours !
J'avale ma salive et je vois les deux nains qui courent vers moi, ayant changé de cible à la seconde où le bruit est revenu dans le stade. Tout le monde crie, encourageant les deux nains. En parlant des deux nains ... Ils ont l'air encore plus bestial que deux chiens se battant pour un os. L'un des deux baves, comme quoi, ma théorie des chiens ne reste pas infondée. Je réalise que je suis planté là depuis tout à l'heure. Je me retourne et commence à courir vers le but adverse. Je serres la balle contre mon torse au cas où l'un des deux petits hommes tente de me la retirer. Ainsi, ils ne pourront pas me la piquer, pas sans user de force du moins. User de force, ceci n'a pas l'air interdit ici, cependant, est-ce que je serai prêt à, moi, user de ma force pour gagner ? Je ne pense pas, du moins, je pense être trop fair-play pour faire ce genre de mauvais coups. Après tout, certes c'est un sport aux airs violents mais ceci reste tout de même un jeu, non ? Je regarde derrière moi, les deux petits êtres sont vraiment rapides ! Ils me rattrapent avec aisance, c'est dingue ! Je regarde autour de moi et je lance maladroitement la balle vers mon partenaire, espérant qu'aucun des deux petits nains ne l'intercepte. Alors que la balle vient tout juste de quitter ma main, l'un des deux nains se jette sur mon dos, la chaussure à crampon en avant. Plantant ses pointes en fer dans mon dos et je tombe sur le ventre de tout mon long. Une fois que je suis à terre, les deux nains foncent vers Kyoshiro.
-Ouh, quel vilain coup de Jim le Jumper mes amis ! -Saletés !
Jim le Jumper ... Donc celui-ci doit avoir l'habitude de sauter partout en plus de courir vite ... Je me relève difficilement et doucement en grognant, fronçant des sourcils. Cet enfoiré de nain m'a fait mal au dos et le fait de m'être étalé dans la terre c'est aussi douloureux sachant que le sol est dur. Crachant dans l'herbe, je cherche ensuite mon camarade et les adversaires du jour du regard. Ils sont tous deux après la balle. Est-ce donc ça leur stratégie ? Courir après la balle comme deux petits chiens ? Enfin, je dirais même deux petits chiens enragés car ces fous n'hésitent pas à avoir affaire à la violence pour l'attraper. Tous des tarés ces nains ce n'est pas possible !
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Tadake Kyoshiro
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Lun 17 Mar - 2:15
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
Si la journée n’avait pas vraiment commence comme le jeune bretteur l’avait espéré, l’inconnu fut bien en rendez-vous et, finalement, rendit cette journée monotone bien plus intéressante qu’il n’aurait pu l’espérer. Après tout, autre la richesse, c’était bien l’aventure que les gens comme Kyoshiro cherchaient, non ? Et l’aventure signifiait, bien souvent, une bonne dose d’adrénaline provoquée par des situations totalement inattendues, voire dangereuses. Si le danger, ici, était moindre comparé à certaines autre situation, puisque ce jeu avait tout de même quelques règles et plusieurs arbitres courant autour du terrain, les deux jeunes gens avaient assez peu de chance d’être grièvement blessés. Si leurs adversaires ne semblaient pas avoir l’intention de se retenir, c’était peut-être parce qu’ils savaient que les protections encaisseraient la grande majorité du choc…ou peut-être comptaient-ils se montrer brutaux, qu’il y ait des protections ou non. Malheureusement, aussi prétentieux et expérimentés que soient ces deux petits adversaires, ils ne semblaient apparemment pas avoir eu l’occasion de beaucoup se mesurer à d’autres adversaires que les autres habitants de cette île. Pourquoi est-ce que Kyoshiro pouvait bien penser cela ? À la réaction de l’homme qu’il vint intercepter, lorsqu’il lui déroba la balle, ce dernier semblait ne pas avoir l’habitude d’être aussi vite rattrapé. Était-ce la première fois qu’il faisait face à un adversaire aux jambes puissantes, ou simplement à quelqu’un d’entraîné ? Sans doute pas, mais à un adversaire plus fort que lui, physiquement parlant, tout semblait indiquer que oui.
Rapidement, le jeune homme s’empara donc de la balle et la projeta vers son camarade qui, rapidement, s’en empara et se fcigea comme un poteau au beau milieu du terrain, comme s’il profitait du silence presque religieux qui s’installa dès qu’il eut réceptionné ladite balle. Que faisait-il ? Qu’attendait-il ? N’avait-il pas compris les règles du jeu ? Toujours sans réponse, le jeune candide positionna ses deux mains autour de sa bouche, en porte-voix, et se préparer à hurler à son camarade de reprendre sa course, mais quelqu’un dans les gradins eut la même idée que lui. Le jeune bretteur ne regarda pas d’où cela venait mais ce devait être une personne qui connaissait le jeune joueur, c’était évident. Dans le doute, ne sachant pas si le cri de l’homme dans les gradins allait provoquer une quelconque réaction chez le jeune joueur, Kyoshiro plia ses genoux et se mit à courir vers son camarade, au cas où il aurait besoin d’aide, car les deux petits joueurs ne semblaient pas désirer attendre de savoir s’il allait agir ou non. Fort heureusement le jeune joueur inconnu agit mais pas assez suffisamment tôt, assez tôt pour avoir la présence d’esprit de relancer la balle mais pas assez tôt pour éviter le double coup de pieds dans le dos. Il tourna la tête pour voir si sa passe avait servi à quelque chose et, heureusement, il put être soulagé de voir son camarade arrivé en toute trombe, une expression sereine et concentrée sur son doux visage. Il prit de cours le premier petit joueur, celui qui n’avait pas bondi, ce dernier ne s’attendant sans doute pas à ce qu’il y ait quelqu’un pour réceptionner cette passe ratée. Mais si, il y avait bien quelqu’un ! Et ce quelqu’un intercepta la balle et, la plaquant contre son torse, se mit à courir en faisant une courbe, terminant par courir en direction du camp adverse, le long de la ligne droite du terrain.
Un simple regard lui suffit à voir le premier petit joueur lui arriver par la gauche, et le sauteur fou faire un détour pour lui arriver en face, cela se présentait assez mal. Il ne pouvait pas reculer et il ne pouvait pas sortir du terrain. Que pouvait-il faire lorsque les deux, à portée, lui sautèrent dessus au niveau du haut du torse, dont l’un avec les deux pieds bien en avant ? Sa réaction la plus logique et la plus imprévisible, compte tenu de sa grande taille, fut de se laisser tomber, glissant sur ses genoux sur quelques mètres sans se retourner tout en se cambrant légèrement en arrière. Il ne put voir la surprise dans le regard de ses adversaires mais il la devina, il ne put voir le spectacle de la rencontre entre les pieds d’un nain et la tête d’un autre mais le bruit de la collision violente lui fit deviner le spectacle qui se jouait désormais derrière lui. Mais même cela ne l’arrêta pas, pourquoi aurait-il dû le faire ? Ces hommes n’avaient pas hésité à user de violence et cette violence excessive venait de se retourner contre eux. Il se releva donc et parcourut quelques mètres jusqu’à ce qu’un silence retentisse de nouveau. Cette fis ce fut à son tour de s’arrêta et de regarder la foule, espérant peut-être que le camarade de Mike lui donne un conseil. Instinctivment il baissa les yeux et se rendit compte qu’il était arrivé à destination. Mais alors pourquoi ce manque de réaction? Les spectateurs attendaient-ils quelque chose du jeune homme ? Ah oui, la balle ! Dès que la balle eut touché le sol le stade tout entier s’enflamma avec, d’un côté, les spectateurs pro-nains qui huaient cette performance et, de l’autre côté, les spectateurs qui appréciaient simplement le spectacle, que le but vienne d’un camp ou d’un autre. Un sourire sur les lèvres, le jeune homme laissa la balle là où elle était et s’approcha de son camarade, lui tendant la main pour l’aider à se relever tout en ajoutant :
« Pas trop mal pour un début. Reste à savoir quelle est la limite de points, ou de temps. »
Son regarde finit par croisé ceux de ses adversaires dont l’un des deux était fou de rage tandis que l’autre semblait…non en fait ils étaient tous deux fous de rage mais, n’ayant pas vu de ses propres yeux le spectacle, le jeune homme ne comprenait pas la raison de cette attitude. Peut-être que son camarade aurait la possibilité de l’éclaircir à ce sujet ?
« Malheureusement, pour l’énervement je crois que c’est fichu. Je leur ai fait quoi pour qu’ils me regardent comme ça ?»
Tadake Kyoshiro
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Mar 18 Mar - 10:40
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
Ce match est vraiment bizarre. Alors que je suis en train de me relever, restant simplement assis au final, l’homme qui m’accompagne pour cette expérience spéciale, Kyoshiro, est en train de courir, attirant les deux petits bonshommes comme des moustiques attirés par la lumière la nuit. Voici donc Kyoshiro, rapidement prit en sandwich par les deux nains. Jim le Jumper de son fameux nom de stade je pense garde son habitude et saute sur mon coéquipier qui, dans un geste habile, se laisse glisser sur les genoux telle une rock star en penchant légèrement son corps en arrière, évitant ainsi les crampons de Jim qui les fait manger à son partenaire. Mon camarade continue ensuite de courir, laissant les deux adversaires à terre, le premier car la douleur sur le visage lui a donné quelques vertiges j’imagine et le second car, désolé pour son ami, a préféré s’arrêter un peu, regardant ensuite Kyoshiro sur le point de marquer.
-Ouais vas-y Kyoshiro !
Au même moment, Jim commence à courir derrière le géant qu’est Kyoshiro par rapport aux deux petits hommes, celui-ci courant en courbe puis en ligne droite pour enfin arriver dans la zone de but. Après quelques secondes de silence et d’attente presque interminable, mon coéquipier pose la balle à terre, déclarant officiel notre premier but. Tout content, je souris, le regardant arriver vers moi. Il me tend sa main que je prends difficilement avec les gros gants que l’on a mais il m’aide ainsi à me relever. Les cris de félicitation se mélangent un peu trop facilement aux houements de la foule, totalement mécontente que les hommes aient marqué avant les nains.
-Pas trop mal pour un début. Reste à savoir quelle est la limite de points, ou de temps.
Il regarde ensuite nos adversaires, commençant ensuite à parler.
-Malheureusement, pour l’énervement je crois que c’est fichu. Je leur ai fait quoi pour qu’ils me regardent comme ça ?
J’explique mon ignorance avec une moue débile pendant quelques secondes. Soudain, le nain qui a donné un coup à son ami saute jusqu’à arriver auprès de la naine là-haut, ayant quelques mèches basses. La naine semble surprise et elle regarde ses deux partenaires assis à côté d’elle, se levant ensuite pour faire une déclaration.
-Je déclare victorieux par forfait les deux hommes. N’étant pas juste dans leur façon de pratiquer le boufbowl, Jim et Patrick veulent arrêter avant de tomber dans un profond ennui.
J’hallucine, on vient de mettre un but et ceci, sans user de la violence et nous sommes injustes ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité là ! Je fais quelques pas en avant, voyant Marcel qui me sourit, le pouce en l’air et qui se lève, sortant comme les autres spectateurs des gradins.
-Ils sont mauvais perdants j’imagine … Ou alors, ils n’ont pas aimé que la violence les fasse perdre au lieu de gagner le match ?
Toujours en souriant dû à notre victoire grâce au jeune homme, quelqu’un arrive, nous expliquant ce qu’il faut faire à présent.
-Allez, venez les enfants, on va vous déséquiper de votre accoutrement ridicule. Donner cet équipement à des humains, quelle honte pour l’histoire du boufbowl !
La femme est la même que celle qui nous a apporté le coffre où était rangé le dit accoutrement. Parfois je ne comprends vraiment pas les personnes qui m’entourent … On vient de gagner le match, certes par forfait mais gagner quand même. Je suis la naine, tournant mon regard vers Kyoshiro.
-Bravo pour ton but ! T’es doué, y a pas à dire … Mais au fait, d’où est-ce que tu viens ?
Il est vrai que je suis curieux mais, peut-être que le fait qu’il soit si fort est dû au fait de l’endroit d’où il vient … J’enlève rapidement l’équipement que je pose délicatement dans le fameux coffre sous le regard presque oppressant de la femme qui embarque le tout une fois que l’on a fini.
-Et bien Mike ! Bravo ! Tiens, ta flûte ! Moi je retourne avec Jack et les autres à la taverne où l'on était tout à l’heure, je te laisse avec ton nouvel ami, tu me retrouves là-bas d’accord ? -D’accord …
Je récupère ma flûte et me tourne vers Kyoshiro, attendant une réponse de sa part quant à l’endroit d’où il vient, pointant la sortie du doigt pour aller quelque part où les regards mauvais ne seront plus posés sur nous.
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Mer 19 Mar - 2:00
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
Le match avait pris une tournure imprévue aux yeux des deux petits joueurs qui, après s’être indignés quelques minutes plus tôt et provoqué leurs adversaires en duel, ne s’attendaient certainement pas à se prendre un point si rapidement. Auraient-ils provoqué deux inconnus en duel s’ils n’étaient pas assez certains de leurs chances de remporter la victoire ? Si le jeune Kyoshiro, dans son infini optimisme, pensait que non, c’était une toute autre histoire concernant les pensées de son sombre gardien. Dans ce domaine les avis divergent…et dix verges, c’est énorme…ouais ça rend moins bien par écrit. Bref, les avis divergent, disais-je. Certaines personnes pensaient qu’il ne fallait combattre que lorsque l’on était sûr de gagner, façon assez prudente mais sensée de voir les choses, tandis que d’autres personnes, plus aventurières, voyaient en l’inconnu la promesse d’une victoire bien plus savoureuses. À quoi bon se battre si l’on sait déjà que l’on va gagner ? Où est le plaisir dans le fait d’acquérir facilement une chose, sans la moindre difficulté ? Même si, en pratique, il n’était pas vraiment prêt à cela, en théorie le jeune homme se pensait bien plus proche du second point de vue que du premier. Non il n’était pas vraiment prêt à réellement en baver pour obtenir ce qu’il voulait, il n’était pas prêt car il ne réalisait pas ce que cela voulait dire de réellement en baver et se battre bec et ongle pour quelque chose. Comment aurait-il pu le savoir ? Sa vie idyllique n’était que pure fiction. Il vivait dans une fiction, totalement en marge de la réalité. Malheureusement, pour en revenir à la véritable réalité, dès que ces deux petits adversaires se rendirent compte qu’ils faisaient désormais face à des adversaires de taille, et pas seulement en terme de centimètres, ils décidèrent de déclarer forfait en prétextant que c’était de la faute des deux géants qui ne jouaient pas correctement. Pardon ? Pas correctement ? Auraient-ils voulu que Kyoshiro se prenne ce double coup de pied sauté en pleine tête pour que cette action soit considérée comme acceptable ? Si le jeune camarade de kyoshiro devait bouillir de frustration et de colère face à une si incroyable démonstration de mauvaise foi et de couardise, le jeune candide ne se débarrassa pas de son sourire habituel et répondit à son compère :
« J’imagine qu’ils ne font que chercher un moyen de ne pas être humiliés, sans trop perdre la face. »
Humiliés, c’était le mot. Leur arrogance et leur arrogance les avait mené à se frapper l’un l’autre et à se ridiculiser sous les yeux de tous les supporters, voisins et amis. Pouvaient-ils davantage se ridiculiser autrement qu’en perdant le match ? Sans doute que non et ils ne voulaient certainement pas tenter le diable pour le savoir, préférant abandonner avant d’être fixés tout en se déchargeant de la responsabilité de cet abandon. Si leurs camarades, aussi conservateurs et chauvins qu’ils soient, croyaient volontiers leurs deux camarades perdants, les deux géants, eux, savaient ce dont il s’agissait vraiment. La peur, la peur du ridicule et de recevoir une fessée déculottée en public.
« C’est dommage. Je commençais à bien aimer ce sport. »
Bien sûr qu’il commençait à apprécier ce sport surtout parce qu’il réussissait à assez bien s’en sortir contre ses premiers adversaires. Comment ne pas aimer une telle entrée en matière ? Mais la fin ne fut pas celle escomptée, juste décevante. Même celle qui, plus tôt, semblait si avenante et si gentille en donnant aux deux géants de l’équipement, même celle-ci venait de retourner sa veste. Était-elle aveugle face au spectacle qui s’était réellement jouait ? Était-elle aussi hypocrite que les deux vrais perdants ou simplement stupide ? Un peu des trois sans doute.
« Navré d’avoir ridiculisé vos champions. »
En entendant ces mots la dame se retourna et tenta de foudroyer du regard son interlocuteur pour cette remarque désobligeante mais légitime. En son for intérieur le sombre gardien était content de cette petit pique qui avait fait mouche sans que le jeune Kyoshiro ne l’ai vraiment fait exprès, il était réellement navré d’avoir battu si facilement ces deux petits champions au point de les obliger à abandonner d’une si disgracieuse façon. Se débarassant ensuite, rapidement, de tout cet attirail des plus gênant, le jeune homme diminua son sourire, gêné par ce compliment qu’il ne pensait pas mériter le moins du monde. Cependant son camarade lui avait posé une question sur ses origines, question qui méritait une réponse.
« Moi ? Oh d’une petite île au milieu de nulle part, sur East Blue. Et toi ? »
Qu’avait-il à gagner à mentir ? C’était un garçon sans histoire, du moins était-ce ce qu’il pensait être une vie sans histoire, il n’avait aucun pouvoir caché à sa connaissance, aucun parent qui aurait pu lui refiler des gênes particulièrement puissants. Il s’était simplement entraîné, pendant un dixième de son existence mais entraîné tout de même. En attendant la réponse de son camarade, en espérant qu’il ait des origines plus intéressantes que le jeune candide, ce dernier se dirigea avec son compère en direction de la sortie du stade et cru bon ajouter :
« J’espère qu’ils ont à manger dans cette taverne, ce petit match m’a donné faim. »
Les deux hommes se mirent donc en route vers cette fameuse taverne, le jeune bretteur espérant secrètement pouvoir remplir son estomac qui, depuis la fin du match, criait famine. Où allait-il se rendre ensuite ? Peut-être que les nains le sauraient…non, après cette victoire ils ne voudraient sans doute pas lui parler. Peut-être que Mike et son camarade pourraient lui indiquer une île sympathique non loin d’ici. Voilà ce qu’il espérait en s’approchant de la taverne : trouver sa prochaine destination !
Tadake Kyoshiro
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Mer 19 Mar - 14:14
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
Comme ça, Kyoshiro vient donc de East Blue, la chance ! J'aimerais moi aussi voyager autant ainsi ! Aller d'une Blue à l'autre, visiter toutes les sortes d'île et voir les différentes coutumes. J'ai entendu dire que les mers de Grand Line étaient si dangereuses que par contre, elles, je ne compte pas m'y aventurer, seulement, les Blues semblent bien plus paisibles au moins. Étant enfin sorti du stade, on décide de se diriger vers une petite auberge pas très loin, pouvant ainsi nous rafraîchir et nous poser aussi un peu. Un peu partout, on est dévisagé par les petits habitants du village, comme s'ils n'avaient pas apprécié notre match de boufbowl et qu'ainsi, c'est une raison pour nous voir d'un mauvais oeil. C'est vrai que là où nous allons n'est pas très loin du stade, pas besoin de redescendre pour la colline du coup.
-J'espère qu’ils ont à manger dans cette taverne, ce petit match m’a donné faim.
J'entre, me dirigeant vers le comptoir où je commande un jus de fruit à la serveuse, m'installant sur un tabouret haut. Après le sport qui, croyez le ou non, était épuisant, autant prendre quelque chose de bien frais et plein de vitamine. Je réalise qu'il y a un blanc. Un silence d'église dans l'auberge depuis notre entrée s'est installé. Je tente cependant d'essayer de briser ce silence en répondant à la question de Kyoshiro qu'il m'a posé avant d'entrer.
-Hum, j'habite ici, sur North Blue. Plus précisément sur l'île de Micqueot si jamais tu veux vraiment savoir. Ce me ferait mal d'habiter sur une île où à voir, je ne serai sans doute pas accepté depuis longtemps !
Je lui souris, essayant de ne pas me laisser contaminer par les mines de cadavre qu'adoptent les nains en nous voyant. J'attrape mon jus fruité et le descend cul sec, passant pour un assoiffé de la vie. Je souris toujours quand je me penche vers la serveuse naine, baissant d'un ton pour lui parler.
-C'est à cause du match où l'on a gagné lui et moi que le monde est silencieux ainsi ?
Elle plisse les yeux puis, soupirant elle les lève ensuite ses yeux au ciel. Un homme, nain, se lève de sa chaise, exprimant son mécontentement en tentant de trouver du soutien auprès de ses confrères.
-Si vous avez gagné, c'est uniquement parce que Jim et son frère vous ont laissés gagner ! Rien d'autre ! Comme si vous pouviez gagner contre nous !
Il rit jaune, suivi par d'autres petits bonshommes qui, ensuite, commencent à nous huer ou plussoyer le nain qui a pris la parole, tous en fronçant des sourcils ou en ayant des regards noirs et accusateurs.
-Je ne vois même pas pourquoi on vous permet de boire dans la même salle que nous bandes d’ignares ! Partez donc que l'on soit en paix ! C'est déjà une honte que vous ayez eu le droit de porter les couleurs de notre peuple !
Je perds mon sourire, je ne pensais vraiment pas que ma maladresse de tout à l'heure allait faire ainsi un cirque énorme ! Je pose mon verre sur le comptoir, voyant ainsi que la serveuse est avec eux. Me sentant pas vraiment à l'aise, je décide d'aller dehors, là-bas au moins, ce sera sans doute plus facile pour éviter les regards noirs, les hurlements et les insultes. Je ne sais pas pourquoi ce peuple de nains qui semblent très chaleureux puisse être aussi très froid pour une raison particulièrement débile qui plus est. Je montre à Kyoshiro la sortie du doigt, au cas où celui-ci préférerait me suivre plutôt que de rester enfermé ici à se faire insulter par des petits bonshommes aux airs colériques pour le coup.
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Jeu 20 Mar - 1:04
Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains !
Bien évidemment les choses n’étaient pas aussi simples que l’on pourrait le croire, les deux champions auraient beau s’excuser autant de fois qu’ils pouvaient, ou faire profil bas, ils n’étaient apparemment pas les bienvenus dans cette taverne. Malheureusement le jeune bretteur avait faim et soif, il décida donc de s’assoir malgré tout en espérant que la présence des grandes personnes serait acceptée le temps que leur repas se termine. Malheureusement un nain crut bon ouvrir sa bouche et s’indigner de la présence des deux champions. Pourquoi ? Parce qu’il voulait se faire remarquer, très certainement. Malheureusement ces paroles eurent raison de la détermination de Mike qui, pour éviter les ennuis, décida de sortir. C’est plus par solidarité qu’autre chose que le jeune homme commença à lui emboiter le pas, lorsque la grande gueule lança de nouveau :
« C’est ça, barrez-vous et ne revenez pas. Tricheurs ! »
C’en était trop, à ces moments le regard du jeune homme perdit son innocence et, l’espace d’un court instant, le sombre gardien prit la place de son créateur pour intervenir. Il se fichait éperduement de ce que l’on pouvait bien penser de la façon d’agir de son créateur mais il ne le laisserait certainement pas se faire insulter, aussi injustement et gratuitement que cela. Une expression froid et déterminer sur le visage, le gardien se leva donc brusquement de sa chaise et s’approcha rapidement du nain juché sur sa chaise, le même qui avait commencé à chercher la merde et qui continuait encore maintenant, galvanisé par le soutien des autres poivrots du coin. Ni une ni deux le jeune homme empoigna le nain par le col et le souleva sans ménagement jusqu’à mettre son visage face à celui de ce misérable. Le regard du petit homme ne put masquer la surprise face à cette prompte réaction, comme s’il s’était attendu à ce que ces deux géants se laissent cracher dessus de la sorte sans jamais réagir, et ça aurait été le cas sans l’intervention du gardien. Seulement une telle attitude n’était ni justifiée ni méritée, elle était simplement le résultat de la mauvaise foi de ces petits hommes et ces petites femmes qui n’acceptaient pas que des étrangers viennent leur mettre une fessée déculottée en public : il était l’heure de les remettre à leur place. D’un ton des plus glacials, tranchant complètement avec la voix calme et enjouée de Kyoshiro, le gardien plongea son regard empreint d’énervement dans le regard décontenancé de son prisonnier, lui crachant à la figure :
« J’ai été plus que raisonnable jusque-là. Maintenant, nabot, tu vas fermer la fosse à merde qui te sert de bouche avant que je t’arrache la tête et que je m’en serve comme ballon pour votre soi-disant sport. »
Cette déclaration des plus agressives ne souffrait, de par son ton, aucune ambiguïté. Il n’était pas là question d’un quelconque jeu d’acteur ou d’une banale blague afin de détendre l’atmosphère ensuite, même si le gardien ne pensait pas perdre son temps à tuer de si misérables individus il ne restait pas moins sérieux dans son intention d’effrayer ces hommes et ces femmes…et faire en sorte qu’ils n’ouvrent plus la bouche en sa présence. À quoi bon faire prendre de gentillesse lorsque ces personnes continuaient à lui cracher dessus ? Ce n’était que du pur masochisme. Ils haïssaient ces deux géants pour ce qu’ils faisaient ? Très bien, quitte à partir et ne plus revenir sur cette île le jeune gardien préférait leur donner une vraie raison de chercher à éviter à tout prix les deux étrangers qu’ils étaient. Ces nains ne changeraient certainement pas d’attitude et ce n’était pas aux gagnant d’êtres désolés d’avoir gagné. Pourquoi continuer à tendre l’autre joue alors ? Une fois le message clairement passé, et une peur passagère lisible dans les yeux du nain qui réalisait que sa grande gueule allait lui faire littéralement perdre la tête, le gardien lâcha son prisonnier à terre comme s’il se débarrassait d’un sac un peu trop lourd, faisant tomber sa chaise dans sa chute.
« Apprenez à perdre avec dignité la prochaine fois. Pitoyables perdants. »
Une fois les choses clarifiées, le gardien ressortit et, sur le chemin, redonna sa place à son créateur qui pensait avoir réglé les choses à l’amiable, en usant de mots savamment réfléchis. Que restait-il encore à faire sur cette île où personne ne semblait les considérés comme les bienvenus ? Rester ne serait qu’un gaspillage de temps, d’énergie et de ressources que Kyoshiro ne pouvait se permettre. S’approchant de son camarade d’infortune, il lui sourit et lança :
« Bon, du coup il n’y a pas grand-chose qui nous retient sur cette île, il est sans doute l’heure de se séparer. »
Bien sûr qu’il était toujours embêtant de perdre à un jeu, aussi amusant puisse-t-il être, cependant ces hommes et ces femmes prirent la chose bien mieux que je ne l’aurais suspecté et, après une petite discussion, comprirent que nous ne voulions pas tourner leurs champions en ridicule mais simplement nous amuser. Car n’était-ce pas le but principal de tout jeu ?
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Jeu 20 Mar - 18:39
« Un affrontement hors du commun ♪ Les hommes contre les nains ! »
-C’est ça, barrez-vous et ne revenez pas. Tricheurs !
J’ignore ce que viens de dire le nain, d’ailleurs, depuis tout à l’heure, le petit être a une grande gueule mais est-ce qu’il a réellement quelque chose dans le slip ? Honnêtement je ne sais pas et je me moque de savoir, pas envie de créer une bagarre dans la taverne sachant que l’on n’est déjà pas les bienvenues à cause de notre taille. Kyoshiro, méconnaissable d'un coup en sachant qu’il est agréable et gentil depuis tout à l’heure, il attrape le nain par le col, le levant en l’air. Le pauvre malheureux nain est maintenant suspendu dans les airs en balançant ses jambes dans tous les sens, le visage partagé entre la surprise et le manque de respiration, l’humain, à présent plutôt en colère à mes yeux s’exprime, n’y allant pas de main morte.
-J’ai été plus que raisonnable jusque-là. Maintenant, nabot, tu vas fermer la fosse à merde qui te sert de bouche avant que je t’arrache la tête et que je m’en serve comme ballon pour votre soi-disant sport.
Il lâche ensuite, après de longues secondes de silence au sein de la pièce, le nain sur sa chaise en bois qui tombe avec lui en arrière. Sur le dos, le nain regarde Kyoshiro apeuré, celui-ci continue ainsi :
-Apprenez à perdre avec dignité la prochaine fois. Pitoyables perdants.
Puis il sort alors que l’homme semble totalement redevenu comme avant, s’adressant ensuite à moi qui l'ai suivi sans faire de bruits. Je me fais tout petit ayant peur de me faire disputer à mon tour ... C'est quand même de ma faute si il y a eu tout ce bordel.
-Bon, du coup il n’y a pas grand-chose qui nous retient sur cette île, il est sans doute l’heure de se séparer.
Je hoche la tête, un peu perplexe par son attitude et le regarde partir, me dirigeant vers la taverne où Marcel doit être. Je descends donc la colline, le retrouvant entouré des nains qui, se forçant, m’accueillent et me félicitent.
-Je sais qu’on n’est pas tous super cools mais en tout cas, ton pote et toi vous avez gagné. Bravo. -Oui, je suis fier de toi Mike.
Je souris, m’installant et les laissant parler. Ici je me sens un peu plus en sécurité du fait que les nains semblent plus cléments envers moi, sûrement car je suis le petit protégé de leur ami de longue date. Cependant, ils semblent les seuls, tous les gens me dévisagent et je décide de croiser les bras, plongeant ma tête dedans, commençant ainsi à réfléchir. J’ai certes fait une bêtise, mais comme je pense tout le monde : Qui est-ce qui peut deviner quel peuple aime telles choses ou non ? Je peux excuser le fait d’avoir été provoqué dans un match de Boufbowl et d’avoir pris des coups car j’ai merdé et que c’étaient les règles, cependant, être traité ainsi car nous avons été plus forts qu’eux, non, je refuse ! Je serre les poings et je monte sur la table, attirant ainsi l’attention de toute la terrasse et même des nains qui passent aux alentours.
-Certes c'est moi qui ai fait une bourde. Certes vous êtes petits et moi je suis grand, mais pourquoi vous vexer pour si peu ? Nous avons beaucoup de points communs ! La même terre, le même air, le même ciel ... Peut-être que si vous faisiez plus attention à ce qui nous rapproche plutôt qu'à ce qui nous sépare ... Qui sait ? Sans doute vous auriez moins de mal à accepter le fait que vous soyez des nains et tout le monde pourrait venir sur cette île en paix dans l'espoir de ne pas tomber sur des grognons poilus et qui sentent mauvais ! -Mike ... -Non Marcel ! Ca suffit à présent.
Je descends de la table en bois, un peu soulagé suite à cette déclaration qui laisse pas mal de monde perplexe et me dirige vers le navire qui nous a mené ici, Marcel et moi. Je n'ai aucunement envie de rester une seconde de plus ici et je ne pense pas y revenir un jour ... J'arrive au bateau et je monte dans ma cabine, vivement que l'on rentre tiens.