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| | Mer 12 Mar 2014, 4:03 pm "Tenez votre jus de fruit monsieur."Le client remercia d'un signe de la tête et d'un sourire la serveuse qui s'en alla rejoindre le propriétaire de la taverne. Puis, il laissa échapper un long soupire. Cela faisait trois jours qu'il était à Shivering Island et donc trois jours qu'il s'ennuyait. Il avait fait le tour de l'île plusieurs fois mais n'a trouvé ni un pirate ni un autre criminel à attraper et à vendre aux autorités. S'il s'était dit qu'il allait devoir prendre le bateau à nouveau pour aller sur une autre île mais malheureusement pour lui les marchands ne pourraient que quelques jours plus tard. Il devait attendre que les négociations entre les commerçants se terminent et les dieux savaient que cela ne devait pas tarder. Après tout, ne faisait-il pas très froid? Les hommes n'allaient pas s'amuser à rester des semaines entières sur Shivering Island.
Le chasseur de primes commençait à siroter le nectar lorsqu'il vit quelques bons vieux hommes entrer de mauvaise humeur. Ils se plaignaient de cette nuit continuelle qui plongeait la ville dans l'obscurité. Il les comprenait d'un côté. Déjà que le froid lui donnait envie de dormir, être bercé par les lumières empirait sans doute les choses. Surtout que cela faisait des heures qu'il attendait un potentiel client, autrement dit, un collègue qui voudrait lui demander quelques informations. Mais cela l'étonnerait de voir un autre chasseur de primes dans les parages. S'il n'y avait pas de proies, pourquoi est-ce qu'on irait dans un lieu aussi froid et plongé dans le noir si ce n'est que pour y visiter et attraper quelques informations? En tout cas, le muet commençait à fermer les yeux lorsqu'un grand fracas le réveilla. Non, cela ne servait à rien de rester là à ne rien faire. Après tout, il devait bien avoir quelque chose à découvrir, n'est-ce pas?
Erwenn se releva et s'étira légèrement avant de payer ses commandes au tavernier et sa serveuse avant de s'en aller. Il eut un grand frisson en sentant le vent froid l'accueillir. Il était vrai qu'il avait vécu pendant plusieurs années sous les ponts avec sa famille, que ce soit aussi bien en hiver qu'en été. Il avait pu supporter avec sa fratrie les pires intempéries, mais il devait bien avouer que là, il ne pouvait pas en faire de même en passant souvent du chaud au froid. De plus est, il était habillé comme à son habitude et n'avait aucun autre vêtement pour pouvoir se protéger du vent. Mais bon, il ne fallait pas qu'il reste debout à ne rien faire. Ainsi donc il commença à marcher dans les rues de Shivering Island à la recherche de quelque chose d'intéressant à faire ou à voir... | | | | |
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| Mer 12 Mar 2014, 6:45 pm Cherche Informateur
Hope le regardait, ses mains bloquant les siennes sur le lit, son visage à quelques centimètres du mien, à moitié nu. La respiration constante de Katia à côté venait briser l’instant de sensualité qu’il essayait vainement de créer face aux réactions frigides d’Erwin. Celui-ci ne semblait pas être intéressé le moins du monde par le corps musclé et bien forgé de l’ancien marine. Quand le défenseur de la justice se leva, libérant par la même occasion le voyageur de son étreinte. Il dévoila alors son corps, à moitié nu, juste couvert par une petite serviette blanche qui laissait entrevoir ses parties génitales. Essayant de mettre en avant ce côté de son anatomie, il se dirigea maladroitement, de travers, vers la salle de bain où un bruit de vomissement se fit entendre après qu’il eut fermé la porte. Totalement saoul. Il avait beaucoup trop bu. Son haleine qui empestait l’alcool avait à présent les relents de l’expérience qu’il venait de vivre. Et incapable de faire face à son nouvel ami, il s’installa tranquillement dans la baignoire où les bras de Morphée vinrent l’accueillir.
Je me réveillai de bon matin en regardant le ciel obscur s’étendre à perte de vue. Cette île pouvait totalement décaler un cycle de sommeil normal, surtout quand on s’allongeait sans réfléchir en plein après-midi et que nos paupières devenaient lourdes… Toujours plus lourdes… Je me ressaisis, baillant un bon coup avant d’aller dans la salle de bain où Hope dormait, à moitié nu. Une chance encore que ce n’était pas Katia la première éveillée, ce spectacle lui aurait certainement arraché un cri d’indignation. Passant ma main dans les cheveux du jeune marine, j’en profitai pour toucher sa peau lisse et chaude. La chaleur humaine, qu’y avait-il de mieux en ce bas monde ?
« - Tu as bien dormi, Erwin ? Me demanda-t-il en s’étirant, une main caressant ma cuisse brièvement avant de retourner devant ses yeux pour empêcher la lumière de lui monter au cerveau.
- Mieux que toi, répondis-je en soupirant. Je vais t’apporter de quoi t’habiller, tu vas reprendre une douce, t’empestes l’alcool ! »
Je sortis sans lui laisser le temps de répliquer. Il m’avait dit la veille au soir, avant de commencer à boire, qu’un informateur était présent sur l’île. Bonne nouvelle pour moi, et surtout pour l’avancée de nos recherches quant à la mère de la jeune fille que nous venions de recueillir. Celle-ci dormait paisiblement, attachée à la petite créature dans ses bras. Je souris, pris des habits à portée de main et les posai sur le bord du lavabo sec avant d’aller attendre sur le lit, patiemment.
Quelques heures plus tard, mon corps frissonnait à présent dans les rues froides de Shivering Island. Quelle île surprenante et dénué de chaleur. Je soupirai. Encore une fois, ce n’était pas mon jour de chance. Je me retrouvais totalement seul, abandonné, pour rencontrer l’informateur qui n’avait même pas eu vent de mon existence, avec pour seuls indices le nom de la mère de ma protégée. Cette journée avait, de toutes les manières, était riche en rebondissements incohérents et stupides avant d’en arriver ici. Mes mains vinrent se cacher dans un pull bleu acheté au rabais dans une ville sur East Blue, quelques mois auparavant.
Avançant de manière discrète, je me dirigeai vers la personne qu’on m’avait indiqué comme étant le chasseur de prime qui pourrait éventuellement posséder l’information désirée. Lui aussi errait dans les rues. Je me mis à sa hauteur, derrière lui, et dis d’une voix à la fois honnête et blasée :
« - Vous êtes bien un Informateur ? J’aurais besoin de vos services pour retrouver quelqu’un… »
Une de mes mains s’était naturellement posée sur son épaule, geste peut-être trop familier pour l’occasion. Je la retirai presque immédiatement, essayant par la même occasion d’éviter de ne pas déclencher un scandale. | | | | |
| | Jeu 13 Mar 2014, 5:01 pm Il faisait froid. Trop froid même. Son corps ne tremblait pas, mais il était complètement crispé. Ce qui était assez mauvais pour lui puisqu'il sentait qu'après une bonne nuit au chaud il allait avoir mal aux muscles. Donc il lui suffisait juste de se réchauffer d'une manière ou d'une autre. Aller dans un magasin et y traîner pendant plusieurs jusqu'à ce que le propriétaire le fasse dégager n'était pas une solution. Il fallait qu'il se réchauffe de lui-même, qu'il bouge. Ainsi donc, Erwenn se décida à grimper à un toit. Tant pis si les tuiles étaient glissantes, après tout, il avait l'habitude de marcher sur l'eau alors pourquoi pas sur les autres toitures? Ne désirant pas de se faire voir par les habitants de Shivering Island, il se mit à la recherche d'une rue plutôt isolée où il pourrait faire tout ce que bon lui semblait sans qu'on ne vienne l'embêter. Mais alors qu'il s'engageait dans une ruelle il sentit une présence derrière lui. Il ne se retourna pas, pensant que c'était un autochtone, mais il sentant une main se poser sur son épaule il se sentit dans l'obligation-même de s'arrêter. Une voix masculine lui adressa la parole, lui demandant premièrement s'il était bel et bien un Informateur, puis de l'aider. Tiens? Du travail? Le muet se retourna avec un grand sourire aux lèvres, amical comme à son habitude. Aider des gens étaient dans ses cordes, que ce soit aussi bien les chasseurs de primes et la Marine (mais juste quelques fois), que les bons citoyens. D'ailleurs, c'est ce qu'on lui reprochait le plus : aider des simples gens qui n'avaient aucune importance aux yeux de certains hunters et soldats. Il regarda le jeune homme en face de lui qui avait récupérer sa main. Il ne devait pas avoir plus de dix-huit ans et était donc aux yeux d'Erwenn un enfant. Un jeune adolescent qui venait lui demander de l'aide, il avait eu à faire avec plusieurs personnes dans ce genre. Et souvent, si c'était pour retrouver quelqu'un, c'était un père ou une mère qui aurait laissé son enfant à l'abandon. Toujours souriant, Erwenn prit dans sa poche son calepin et son stylos avant de commencer à écrire. Puis, il arracha la feuille sur laquelle était écrit "En effet, je suis Informateur. Erwenn Privel à ton service." avant de la tendre au jeune inconnu. Puis, il arracha une nouvelle feuille sur laquelle était gribouillé "Peut-être préfères-tu qu'on parle de cela au chaud? Tu risques d'attraper froid.". Le chasseur de primes avait remarqué que le rouquin n'avait qu'un pull et non un bon gros blouson. Après peut-être était-il un des natifs de cette île, mais à voir sa couleur de peau et de cheveux, l'Informateur pouvait deviner que c'était un étranger, tout comme lui. Il devait lui aussi se geler sur place. | | | | |
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| Jeu 13 Mar 2014, 9:24 pm Cherche Informateur Quand l’homme en face de moi se retourna, je constatai avec dépit qu’il était un tout petit plus grand que moi… Mais aussi certainement plus âgé. Il n’était pas habillé comme un local et semblait avoir des problèmes pour conserver la chaleur puisqu’il grelottait. Rapidement, il sortit un calepin sur lequel il inscrivit son nom et les indications qui me permettaient d’entamer notre relation. Apparemment, il était muet. Je lui rendis son sourire avec une pointe d’amusement, ça allait être drôle de communiquer avec lui, tiens. De plus, je n’avais pas le langage des signes inscrit en moi, donc j’étais bien incapable d’entamer une conversation avec ce mode de communication s’il le désirait. J’aurais pourtant parié que Katia le connaissait, une intuition étrange me disait qu’elle devait l’avoir appris, un après-midi où elle s’ennuyait. Soupirant, j’acquiesçai silencieusement, bien qu’en réalité mon esprit bouillonne de questions.
Sur le chemin vers le bar chauffé le plus proche, je fis quelques remarques anecdotiques sur le temps de l’île et sur les habits qu’on devrait porter dans ces conditions-là, sans pour autant m’attacher à obtenir une quelconque réponse de sa part. Parfois, je sentais que ça pouvait être insultant alors je m’arrêtai pour le regarder et lui lancer un sourire amusé, cachant une inquiétude à peine visible. Arrivant au bar, je vis que celui-ci n’avait pas une grande fréquentation mais que les lieux possédaient une cheminée qui chauffait l’intérieur avec force. Mon corps accueillit ce changement d’atmosphère avec un agréable sentiment de bienfait. Je m’assis à une table autour de laquelle seuls deux fauteuils rembourrés étaient disponibles.
« - Apportez-moi un chocolat chaud, s’il-vous-plaît, lançai-je au patron qui ronchonna un coup en attendant la commande de l’autre gaillard qui m’accompagnait. »
Je souris à nouveau à celui-ci, me faisant presque mal aux muscles des joues. Trop… Même si j’étais naturellement quelqu’un de souriant, me forcer à ce point-là était tout sauf naturel. Après m’être frotté le visage, je m’éclaircis la gorge et commençai à parler à l’informateur, Erwenn.
« - Je ne me suis pas présenté, je m’appelle Erwin Dog. »
Il valait mieux commencer par-là, et ne pas mentir sur mon nom complet. Chose rassurante, c’était qu’avec sa tête sympathique je n’avais pas peur de me dévoiler un peu. Je repensai alors à Katia, qui devait dormir à l’auberge, et à Hope, traînant dans les rues déçu par mon attitude du jour. Je l’avais repoussé… Assez violemment. Depuis que son père était décédé, il avait commencé à boire à outrance, ce qui le rendait irritable et le poussait à faire quelques approches osées envers moi. Depuis cette lettre et l’enterrement… Je ne l’avais pas connu longtemps avant, mais il n’était plus le même. Je le sentais. Il était brisé.
« - Je vais être direct, j’ai besoin d’informations sur une femme nommée Viviane Ray. Le seul truc que je peux vous dire sur elle, c’est qu’elle a vécu à Las Camp pendant deux ans, il y a un an de cela. Bien sûr j’imagine que vos services ne sont pas gratuits… Quels sont vos tarifs ? »
Je déglutis ne pensant au peu de berries qu’il me restait. Cela allait être dur. | | | | |
| | Mar 25 Mar 2014, 6:06 pm Les deux jeunes hommes marchèrent dans la rue, à la recherche de la taverne où ils pourraient se mettre bien au chaud. Erwenn regardait son client du coin de l’œil. Il n'avait pas l'air d'un pirate et encore moins d'un hors-la-loi dont il aurait vu le visage. Non, il n'avait jamais vu sa bouille. Il lui était arrivé une ou deux fois de rencontrer quelques hors-la-loi qui désiraient lui soutirer quelques informations, sans même tilter qu'il était un informateur chasseur de primes. Remarque, ils lui avaient facilité dans ces cas-là le travail. Pesait un silence durant le trajet jusqu'à la taverne, la même qu'il avait quitté plus tôt dans la journée. L'informateur resalua à nouveau les propriétaires en levant la main droite avec un grand sourire, sous le regard étonné de la serveuse et de son patron. A force de squatter les lieux ils allaient finir par lui faire une carte de fidélité. Il suivit l'adolescent qui ne s'était pas présenté avant de s'asseoir à la même table que lui. Prenant un air professionnel en croisant ses deux mains sur le meuble en face de lui, il sourit et fit signe au propriétaire des lieux qu'il voulait pareil de la main, avec un grand sourire. Il devait bien avouer que la chaleur de la taverne lui procurait le plus grand bien. Si passer du chaud au froid était désagréable, il en était autrement quand c'était l'inverse. Il enleva même son poncho afin que cette sensation déplaisante en soit accrue lors de sa sortie. Erwin Dog, tel était le nom de son client. C'était assez marrant, leurs noms étaient pratiquement pareils. Il recherchait une certaine Viviane Ray. N'écoutant plus le reste de sa phrase, le muet cherchait quelqu'un de ce nom dans sa mémoire. Cela lui disait quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Soudainement, revint en sa mémoire le visage d'une femme puis toutes les informations qu'il avait reçu d'elle. Oui, c'était bon, il la connaissait. Il s'était déjà glissé incognito dans Las Camp afin d'échanger quelques informations avec quelques-uns de ses collègues. Pourquoi est-ce que cet enfant la cherchait? Etait-ce une amie à lui? Son sourire avait un peu disparu. Après tout, il pouvait être en présence d'un potentiel ennemi. Les proches des révolutionnaires ne pouvaient pas-t-ils en être aussi? Remarque, tant qu'ils ne mettaient pas en danger les autres... Pourquoi ne pas respecter leur choix? Erwenn avait beau détester les hors-la-loi et les pirates, mais il n'avait rien contre les ennemis du gouvernement. Après tout, chacun avait ses idéaux, et il ne pouvait pas les empêcher pour cela. "J'ai quelques informations sur elle, en effet" écrivit-il sur son calepin. Ceci dit, il n'allait pas les dire sans avoir payé le jeune homme. Normalement, il faisait tout gratuitement pour les enfants, mais cette fois-ci c'était autre chose. On parlait bien d'une révolutionnaire connue d'une manière ou d'une autre du réseau d'informateurs. "Pour le prix, disons que je t'échange tout ce que je sais de Madame Viviane Ray contre une réponse" marqua-t-il à nouveau sur une feuille. Etait-ce indiscret ou non de sa part? Il s'en fichait. De toute façon, pour pouvoir exercer à merveille son métier il devait se montrer le plus curieux possible. "Pourquoi cherchez-vous des informations sur elle?". | | | | |
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| Mar 25 Mar 2014, 6:42 pm Informations. Son tarif me satisfaisait, et j’étais même prêt à faire un geste en utilisant mon pouvoir pour l’aider, pour apporter à sa vie une nouvelle dimension et le faire voyager là où cela lui plairait. Mon cœur bondissait dans ma poitrine en pensant aux informations qu’il pourrait me fournir. Si je retrouvais la mère de Katia… Il n’y avait bien sûr aucun doute qu’elles partiraient ensemble et que je voyagerais à nouveau avec Miu. Mais à présent, peut-être que Hope accepterait de faire un bout de chemin à mes côtés, si je lui demandais… Si j’osais seulement. Mon cœur battait la chamade. Une mélodie que même les plus grands musiciens n’arrivaient pas à reproduire telle quel, d’une part car ça n’aurait pas un grand intérêt, de l’autre car peu d’instruments étaient appropriés pour ce genre de sons.
Je devais lui dévoiler mes plans, lui dire quelle raison m’amenait à me tourner vers lui. Et rien n’était plus difficile au monde que de dévoiler un secret… Une information. Il me fallait cependant être honnête, c’était la seule chose que j’avais à lui offrir en dehors de mon pouvoir, et s’il pouvait me fournir des informations alors la vérité avait tout intérêt à se voir dans mes paroles.
« - Sa fille la recherche, Katia… Elle a été déposée ici il y a quelques temps, dans une famille d’accueil, et maintenant elle veut retrouver sa mère pour connaître les raisons de cet abandon et peut-être vivre à nouveau à ses côtés. Elle n’a que dix ans, ajoutai-je en pensant que ce détail pouvait en ajouter à ma crédibilité, toutes les informations que j’avais données étant tout à fait réelles. »
Je soupirai avant de recevoir la boisson chaude et de commencer à la boire presque goulument, oubliant les raisons qui me poussaient à être un homme civilisé… Ou presque. Il allait sûrement falloir que j’offre quelque chose en plus à Erwenn, mais s’il ne me demandait rien d’autre… Ce serait idiot de lui proposer d’utiliser mon pouvoir. Pourtant, en faisant la conversation, j’avais le sentiment qu’il me dévoilerait une localisation où il voudrait se rendre. Mes sentiments n’étaient cependant pas les meilleurs référents et il vaudrait peut-être mieux que je m’en méfie. Je reposai ma tasse, toussotai un instant et détaillai l’informateur en face de moi. C’était le genre de personne qu’on aimerait avoir en tant que camarade. Une source d’informations valide dont on ne disait que du bien, un jeune homme châtains au physique plutôt banal et qui avait comme particularité majeure d’être muet… Voilà comment je pourrais décrire Erwenn en quelques mots, dans mon esprit. Je ne voulais pas lui faire peur en avançant un million de suppositions sur les choses qu’il pourrait me dire sur Viviane, mais à fortiori il était ma seule piste… Et s’il ne pouvait me renseigner sur sa localisation actuelle, il pourrait peut-être me renvoyer à un endroit où elle avait été dans l’année qui venait de passer.
« - C’est la vérité, lâchai-je alors que mon regard s’était dérobé vers la jeune serveuse choisie pour attirer les clients de la gente masculine. Nous avons besoin de savoir où elle a été vue pour la dernière fois… »
Il ne fallait pas que j’ajoute qu’on pourrait y être en quelques minutes si je savais où c’était. Mais ce n’était pas mon objectif de transporter Hope et Katia trop rapidement jusqu’au terminus. Avant, je voulais leur faire voir des choses qu’on n’avait pas l’occasion de contempler en restant ici-bas, les pieds posés sur le sol. Il fallait prendre de la hauteur ! S’émerveiller sur le monde vu du ciel ! C’était ça la vérité que je devais leur montrer. | | | | |
| | Jeu 27 Mar 2014, 6:35 pm Intéressant. Très intéressant même. En même temps que le jeune homme répondait, Erwenn l'écoutait sans le lâcher du regard. Il avait le menton posé dans la paume de sa main, cachant ainsi sa bouche avec ses doigts et le coude qui s'appuyait sur la table, lui donnant ainsi un air professionnel. Il n'avait plus le grand sourire comme toute à l'heure. Non, on avait réveillé l'Informateur, celui qui écoute tout et qui ne laisse échapper aucune miette de tout ce qu'il pouvait réutiliser par la suite. Bien sûr, son regard se posa sur le visage d'Erwin, cherchant à savoir si oui ou non il lui mentait. A l'entendre, le muet pouvait comprendre qu'on était honnête avec lui, chose qu'il appréciait énormément. Il n'avait pas la voix qui tremblait et ne semblait pas hésiter dans sa phrase. Il répondait correctement, sans mentir. Les boissons fut servies et il remercia d'un geste la serveuse. Devait-il croire ou non cette personne? Il n'avait pas l'air d'un gamin pitoyable qui l'arnaquait. Puis, ce n'était pas de mauvaises informations : son histoire collait. Il afficha un petit sourire et regarda alors autour de lui afin de s'assurer à ce qu'il n'y ait personne qui puisse lire ce qu'il écrivait.
"Les seules informations que je peux te donner c'est qu'elle a épousé un homme qui s'appelle Horace Ray." écrivit-il sur une feuille qu'il fit passer à l'adolescent. Autant commencer par-là, après tout, c'était peut-être bien important de commencer par présenter le mari. Peut-être que Katia ne connaissait même pas le nom de son paternel. La pauvre enfant, elle lui faisait pitié... On ne peut pas vivre sans ses vrais parents, ou du moins, on ne pouvait pas vivre sans même penser à eux, à se demander ce qu'ils étaient en train de faire, s'ils pensaient à leur progéniture... Un nouveau papier ne tarda pas à être griffonnée : "Je sais qu'elle est une révolutionnaire qui a la capacité de prendre plusieurs identités, ce qui l'arrange sans doute pour ses missions d'espionnages." Le muet s'arrêta net en voyant la serveuse passer à côté d'eux et attendit qu'elle s'en aille pour reprendre son stylo. "Je ne connais rien d'elle si ce n'est qu'elle a vécu pendant deux ans à Las Camp. Malheureusement, elle a disparu il y a quelques semaines sur Grand Line....". Mauvaise nouvelle pour Katia. Rien qu'à penser que retrouver sa mère allait être une tache bien plus compliquée qu'il ne se l'imaginait, Erwenn laissa échapper un soupir avant de passer une main dans ses cheveux. Il avait vraiment pitié pour la gamine. Comment pouvait-on abandonner son enfant comme ça? "Quant au père, il a disparu il y a près d'un an et demi.". Il arracha la feuille et la donna à Erwin. Cela le mettait mal à l'aise.
Il bu un peu de sa boisson en continuant de regarder son client. Est-ce que les réponses lui était satisfaisantes? Mais aussi, est-ce qu'il élevait seul la petite fille? Sachant qu'il était parfois difficile d'élever un enfant, il se mit à réécrire "Je suis désolé, il n'y a pas pas d'autres informations sur elle. Si jamais j'en ai de nouvelles, j'essaierais de te contacter. Ça va, tu te débrouilles avec la petite?". | | | | |
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| Jeu 27 Mar 2014, 10:31 pm Informations. Toutes ces informations… C’était à la fois peu et beaucoup. Horace Ray était un nom que je ne connaissais pas, ou du moins Katia ne m’en avait pas parlé. C’était certainement l’un des éléments les plus intrigants que j’ai pu avoir, même le fait qu’elle fasse partie de la révolution ne m’étonna pas plus que cela. Après tout, Katia était une jeune fille pleine de talents concernant la construction des armes à feu. Il y avait donc une part d'elle qui devait forcément avoir été élevée dans ce milieu là. Elle avait donc disparue sur Grande Line, c'était une information capitale. Mais sur quelle voie était-elle allée ? Quelle île ? J'avais visité des dizaines et des dizaines d'îles sur cette partie du monde, pourtant je ne pouvais pas penser à sa mère et me téléporter auprès d'elle. C'était rageant d'être sans pouvoir.
Je levai la tête vers Erwenn quand il me passa un nouveau de papier, s'inquiétant de la façon dont je me débrouillais avec la petite. C'était gentil de sa part, et là où d'autres auraient pu dire qu'il se mêlait d'affaire qui ne le regardaient pas, j'étais plutôt touché par l'attention qu'il me portait. Enfin qu'il lui portait, à la gamine. La confusion m'arracha un rougissement sur les joues, et je regardai le muet avec une certaine gêne. Je me caressai la nuque en cherchant mes mots. En réalité, on ne se connaissait pas depuis longtemps Katia et moi, quelques jours à peine. Le problème était que je l'avais pris en sympathie et qu'on avait tous les deux l'impression de partager un lien. Comment pouvait-on définir cela ? Peut-être parce qu'on avait une alchimie plutôt forte et que cela me permettait de la faire rire. Comme j'aurais fait rire ma petite-soeur.
« - On s'en sort plutôt bien, j'ai mon ami, Hope, qui m'aide à la protéger... Au final, les informations que tu m'as donné me seront très utiles. Je vais me diriger vers Las Camp, mais j'aimerais bien lui faire visiter un peu les lieux en même temps. »
Alors je commençai à réfléchir à l'endroit où nous allions pouvoir aller, et plusieurs idées me vinrent à l'esprit. Il y avait une île plutôt simple à West Blue qui m'avait beaucoup plu. Elle me ressemblait en quelque sorte, vivant au jour le jour. Je n'aurais pas pu rêver meilleur endroit pour commencer mon aventure. En regardant les lumières du bar et en me souvenant du froid qu'il faisait dehors, je commençai à m'inquiéter pour Hope. Notre journée avait fini en petite engueulade et au final c'était Miu qui était chargé de protéger la jeune Katia.
Je ne pouvais pas lui en vouloir. En criant sur Katia parce qu'elle avait failli se blesser, en m'inquiétant comme un père l'aurait fait, j'avais dépassé les bornes. Pourtant, la porte s'ouvrit à ce moment-là, comme si mes pensées avaient rejoint celles de Hope. Il entra dans le bar, ses cheveux châtains un peu plus longs couvrants son visage. Il se dirigea vers nous, regardant Erwenn avec une part de jalousie que je ne pouvais que trop discerner. Alors, sans dire un mot, il s'assit à côté de moi et regarda mon interlocuteur.
« - Je m'appelle Hope, lança-t-il. Ravie de vous rencontrer. »
Ce n'était pas vrai. Bien sûr, à présent, je me sentais gêné. Mais il y avait encore quelque chose que je devais faire. Je soupirai, me levai, passant derrière et me mettant devant Erwenn pour lui demander d'une voix claire :
« - Je te suis redevable, alors j'aimerais savoir si tu veux aller sur une île en particulier. N'importe laquelle, et tu y es dans l'heure au maximum ! »
Hope me jeta un coup d'oeil ahuri que je ne relevai pas. Hors de question de me dégonfler maintenant. | | | | |
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| Lun 07 Juil 2014, 1:50 am Informations. Quelques heures s’étaient écoulées depuis ma rencontre avec cet homme muet dans le bar. Après avoir échappé à une bagarre qui avait éclaté au milieu de toute cette agitation, je m’étais rendu dans les rues enneigées où Hope m’attendait après s’être brièvement évadé, et me ramena sans un mot jusqu’à l’auberge où la jeune Katia dormait encore, prise par les bras de Morphée aux côtés de Miu, son fidèle défenseur qui semblait déjà s’être attachée à elle très rapidement. Elle semblait innocente, comme si elle m’avait déjà pardonné mon attitude. Nous resterions encore une journée sur l’île, ce serait suffisant, et après nous pourrions parler de la suite. Hope s’était posé sur le lit deux places sans gêne, apparemment concentré sur d’autres choses, comme si l’attitude qu’il avait eu aujourd’hui s’était totalement évaporée. Quand je m’assis à ses côtés, dos à la tête de lit, je soupirai longuement en regardant devant moi. Il n’y avait pas grand-chose à dire, pas grand-chose à ajouter, pourtant il commença à parler.
« - Je te considère comme un ami, me lança-t-il en chuchotant presque, à peine audible, comme s’il ne parlait qu’à lui-même. Et je n’ai jamais eu beaucoup d’amis… J’étais le fils du capitaine aux yeux de mes collègues, le fils chéri du Commandant et même si j’essayais de me faire une place parmi eux, ça ne servait à rien. »
Il se laissa tomber comme une larve dans le lit. Ses yeux se portèrent sur le plafond tandis que je me croisais les jambes, toujours assis.
« - Moi non plus tu sais… Quand j’étais gamin, j’avais pas mal d’amis, mais en commençant à voyager j’ai appris à ne pas m’attacher. Il faudrait peut-être que j’apprenne à nouveau à former des liens sur de plus longs termes. »
Le marine sourit et retira une partie de ses vêtements avant d’aller se loger sous les draps. Il me tourna le dos, regardant vers la porte de la salle de bain tandis que je faisais de même et regardait Katia qui avait ouvert les yeux, me souriant légèrement. Elle semblait satisfaite, ou peut-être amusée. J’aurais aimé lui tapoter la tête pour lui dire que tout allait bien, me montrer comme une vraie famille pour lui… Mais une fois que nous aurions retrouvé sa mère, elle partirait certainement avec elle, nous laissant sans nouvelles. Il n’y aurait plus que Hope et moi. Lui aussi partirait sûrement en rencontrant la femme de sa vie, formant une famille… Et moi aussi, je finirais un jour peut-être par me caser. Je finirais ma vie avec une femme que je n’aimerais pas pour les simples lois de la procréation, si mon esprit ne me dictait pas de finir avec une personne stérile. De quoi sauver l’humanité d’une invasion de roux.
« - Bonne nuit, dit Hope en commençant à respirer plus doucement. »
Je lui répondis la même chose, dirigeant aussi mes paroles vers Katia qui finit par fermer les yeux. Personne ne ronflait heureusement, c’était agréable. Des souffles humains, de la chaleur, un foyer. Pour le moment, c’était tout ce que je voulais, tout ce dont j’avais besoin. Et nous verrions le lendemain pour la suite des évènements. Autant profiter de l’instant présent. | | | | |
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