Quoi de mieux pour se forger le caractère que d’atterrir dans un lieu où sévissait la pire espèce dans ce monde. Ceux que l'on nommait Pirates et qui, en plus de cela, était tous ivres. Mais cela, je n'en savais pas grand chose. Les effets de l'alcool, cela n'avait pas vraiment fait parti de mon éducation. Ajoutons à cela que je n'avais jamais vu personne ayant trop bu, du moins, dans mes souvenirs actuels. J'en avais probablement déjà aperçu, mais je n'arrivais simplement pas à m'en souvenir.

J'étais, à cet instant, allongée sur un lit pas bien confortable. Il faisait nuit et, malgré cela, je ne parvenais tout simplement pas à fermer les yeux. J'avais peur de m'endormir. Je ne voulais pas que cela arrive et le meilleur moyen était certainement de sortir prendre un peu l'air, jusqu'à ce que je sois assez fatiguée pour m'endormir sans réellement le souhaiter. Prenant une inspiration, je posai mes pieds à terre et, discrètement, j'attrapai de quoi m'habiller. Un simple pull en laine et un pantalon, puis j'enfilai mes chaussures. Akimitsu m'avait formellement interdit de sortir la nuit et je ne savais pas trop pourquoi. En effet, à peine étions-nous arrivés, qu'il m'avait déjà poussé vers un hôtel de m'y enfermer soigneusement et me demander de m'y reposer. Ce que je ne voulais pas faire. J'essayais donc de lui désobéir sans qu'il ne le voit. Après tout, je ne voulais que prendre l'air quelques minutes.

Saisissant mon autre katana que je glissais dans mon dos, je me dirigeai vers la porte de sortie en prenant soin de ne pas faire entendre mes pas. Néanmoins, il était loin d'être stupide. Et, avant que je ne puisse toucher la poignée de la porte, je sentis une main me saisir le pull pour m'empêcher de continuer à avancer. Sa voix claire et stricte retentit alors dans l'obscurité :

- Je pensais t'avoir dit de ne pas sortir, ne serait-ce qu'une seule seconde. Je ne fais pas cela pour t'embêter, mais bien pour te protéger. Si tu ne veux pas mal finir ce soir, tu ferais mieux de m'obéir.

Marmonnant quelques paroles de mécontentement dans ma barbe, je savais qu'il avait bien raison. Je savais qu'il connaissait mieux que moi les lieux et qu'il était au courant des dangers que je pouvais encourir sur cette île. Néanmoins, je voulais simplement prendre l'air quelques minutes, rien de plus. Soupirant, je répondis néanmoins plus clairement pour que mon interlocuteur puisse mieux comprendre mes intentions et, avec un peu d'espoir, qu'il me donne la liberté de vagabonder tranquillement dans les rues de la ville :

- Je voulais simplement sortir un peu pour respirer... Je ne risque pas grand chose, et je sais très bien me défendre toute seule. En plus de cela, ce n'est pas en me protégeant en permanence du danger que je vais apprendre à me débrouiller seule. Cela ne durera que quelques minutes, je te le promets.

J’entendis le soupire de mon arme derrière moi qui répondit finalement :

- D'accord, mais je t'accompagne dans ce cas-là.

Souriant, je me rendis compte que j'avais gagné. Il acceptait enfin de me laisser un peu de liberté. J'allais lui prouver qu'il n'allait pas le regretter et que j'étais prête à affronter n'importe quoi. Je pouvais bien me tromper.

Saisissant mon arme qui avait repris sa forme initiale, je la glissai à son tour dans mon dos puis, je pus enfin ouvrir la porte, non sans un sourire victorieux sur le visage. Lorsque, enfin, je fus à l'extérieur, j'inspirai une grande bouffée d'air et me rendis compte que le quartier était relativement calme malgré les craintes d'Akimitsu. Les problèmes se situaient peut-être plus loin. Je me mis donc à me promener, tranquillement, sans me poser de questions.

Je croisai quelques personnes un peu étranges sur le chemin qui avaient l'air un peu folles, néanmoins, je ne me préoccupais pas vraiment de ce qui, pour moi, n'était qu'un petit détail sans importance. Si seulement j'avais été un peu plus consciente de ce qui m'entourait, j'aurais peut-être pris un peu plus peur et je me serais plus méfier des personnes. Mais là, tout me semblait normal et je n'étais pas le moins du monde anxieuse. Pourtant, une fille seule dans un tel quartier aurait dû l'être.

Rapidement, je me retrouvai sur une grande place où beaucoup de personnes étaient présentes. On aurait dit des zombies assoiffés. Il me fixait avec des yeux de fous, ils marmonnaient des choses incompréhensibles dans leur barbe et leur marche déséquilibrée était lente. Ils s'écroulaient à peine avaient-ils fait un seul pas. Ici, c'était l'apocalypse. Je tentai donc de traverser l'endroit en évitant les nombreuses personnes qui m'effrayaient plus qu'autre chose.