Messages : 1388
Race : Humaine
Équipage : Badlands Outlaws / Kujas
| Dim 10 Aoû - 14:42
Cela ne faisait que très peu de temps que j'avais enfin acquis ma liberté et j'avais l’impression que, soudainement, tout venait de changer. Ma vie de solitaire était finie. Je ne faisais plus ma route seule, cherchant à progresser et à gagner en force et connaissances. Me voilà désormais accrochée à un groupe dont je ne connaissais pas grand chose. Me voilà alliée à un individu dont je ne connaissais rien sauf son nom, si celui-ci était vrai. Impossible de voir son visage, un refus catégorique de sa part et cela n'était pas pour me plaire, bien au contraire. Soupirant, j'avais enfin trouvé un endroit tranquille, éloigné de tous ces gens. En faite, je m'étais pris une chambre d'hôtel sans trop en parler, histoire de régler quelques petites affaires sans avoir à craindre d'être dérangée. De toute façon, j'avais de quoi me payer un peu de tranquillité et personne ne me ferait changer d'avis.
M'installant sur mon lit, j'avais pris soin de poser mes deux katanas contre le mur à côté, me doutant bien qu'Akimitsu allait bientôt prendre la parole. Après tout, nous n'avions pas eu l'occasion de se parler jusqu'à présent. Mais, j'avais une chose plus importante à faire en premier lieu et je devais le faire avant qu'il ne commence à parler. Sinon, nous risquions d'en avoir pour des heures et ce n'était certainement pas ce que je souhaitais. Prenant mon Den Den Mushi, je regardai l'heure avant de passer mon coup de fil à Shiro. J'espérais simplement qu'il allait répondre. Ne pas entendre sa voix était certainement la dernière chose que je pouvais souhaiter actuellement. Finalement, au bout d'une longue minute d'attente, sa voix se fit entendre, fatiguée. Je me demandais ce qui avait bien pu se passer et la première question que je posais, concernant son état général fut suivi d'un court silence. Ce silence laissa place à une réponse qui n'étais pas du tout satisfaisante. Il prétendait que tout allait bien, mais j'entendais bien que cela n'était pas le cas. Fermant les yeux, je me décidai à me concentrer sur mon ouïe pour tenter de percevoir le moindre indice qui pourrait me permettre de mieux comprendre ce qui était en train de se dérouler.
Soupirant, je l'entendis me rendre la question. Je lui répondis alors que tout allait bien de mon côté et que j'avais trouvé des compagnons de voyage. Ce fut par la suite que je fus forcée de tout lui expliquer. Il voulait tout le temps tout savoir mais, moi, je ne pouvais jamais être au courant de rien. C'était désolant. Lorsque j'eus finis de raconter ma petite histoire. Il garda le silence, comme s'attendant à ce que je ne pose pas de questions à mon tour. Comme s'il l'espérait secrètement, mais qu'il n'osait pas l'avouer. C'était très certainement le cas. Toujours dans cet état que j'utilisais pour être attentif au moindre bruit derrière le combiné, je pris la parole pour, à mon tour, interroger Shiro sur ce qu'il avait fait et ses projets futurs. Comme d'habitude, il se montra très vague, disant qu'il réalisait quelques contrats par-ci, par-là pour gagner sa vie d'une manière pas toujours très légale. Mais ça, ce n'était pas très surprenant. Après tout, il avait toujours agi comme ça et ne me l'avait jamais caché. Néanmoins, en y réfléchissant, j'avais l'impression que ce qu'il faisait pour gagner de quoi vivre n'était pas forcément très beau, ni très enviable et le mettait grandement en danger. Soupirant, je ne savais plus quoi lui dire. Je ne savais pas comment le faire parler, comment lui faire tout avouer.
Soupirant, je m'apprêtai à prendre la parole pour lui demander où il se trouvait et vers quel endroit il se dirigeait, dans l'espoir de le rejoindre pour le forcer à tout me raconter. Il ne pourrait pas se défiler quand je serais face à lui. Il n'aurait pas le droit, à moins de vouloir s'attirer ma colère. Ouvrant la bouche, je la refermai soudainement en entendant un étrange bruit de fond. Une voix, c'était une voix que je percevais non loin et elle semblait parler à Shiro. Lui dire quelques mots que je ne parvenais pas à comprendre. Trop éloignée. Néanmoins, je pouvais au moins affirmer une chose : il s'agissait bien là d'une voix de femme et pas autre chose. Le souffle de mon ami me fit penser à un soupire. Que se passait-il donc là-bas ? J'avais envie de lui demander qui c'était, de l'interroger, de le forcer. Mais cela ne servirait à rien. Il risquait de refuser, de décrocher et de ne plus jamais vouloir rien me dire. Non, si je devais le forcer, il fallait que je le fasse d'une façon bien plus subtile. Ou plutôt, de façon à ne pas lui laisser d'autres choix. Reprenant mon inspiration, je laissai encore quelques secondes de silence avant de reprendre la parole, lui demandant l'endroit où il se trouvait et le lieu vers lequel il allait se diriger. Avec un peu de chance, je pourrais le croiser quelque part. Il n'était pas encore au courant de mon arrivée sur Grand Line, ni même du fait que je me trouvais actuellement sur la dernière île d'une de ces voix. Je préférais ne pas lui en parler car cela risquait de grandement le refroidir. La réponse qu'il me donna était pour le moins satisfaisante car, d'après ses dires, il n'allait pas tarder à se rendre à Shabondy. Un lieu dont je n'étais pas si éloignée que ça. Un sourire s'élargit sur mes lèvres. Cette fois-ci, il n'allait plus pouvoir m'éviter. Cette fois-ci, j'allais enfin pouvoir lui prendre la vérité et tout comprendre. Rien n'allait pouvoir me faire changer d'avis. Je n'avais plus qu'à annoncer à l'homme à cagoule qui m'avait embarqué dans ses histoires que je prendrais désormais la direction de Shabondy. Je n'étais pas certaine qu'il soit en accord avec cela et, de toute façon, je n'avais pas l'intention de lui en parler s'il refusait encore et toujours de m'en dire plus sur lui, sur son pouvoir et sur toutes ces choses qu'il tentait de me cacher. Je n'aimais pas ça, et j'avais du mal à lui faire confiance. Je me rendais alors compte que bien des personnes dans mon entourage refusaient de me dire leur secret. C'en était plutôt agaçant. Je ne savais pas grand chose de Shiro, de l'individu cagoulé et d'Akimitsu. Ces trois hommes étaient un véritable mystère pour moi. J'étais peut-être simplement malchanceuse ou bien une bien piètre détective. À moins que personne n'ait envie de m'accorder sa confiance. Après tout, tout était possible.
Finalement, la conversation se termina sans que je puisse en apprendre plus. Néanmoins, désormais, j'étais convaincue que j'allais enfin tout découvrir dans très peu de temps et cela me mit de bonne humeur, même si je ne me doutais absolument pas de ce qui risquait de m'attendre. Peut-être que cela n'allait pas me plaire, mais, à ce moment-là, je ne m'en souciais pas, seul le fait de pouvoir enfin accéder à la vérité me mettait en joie et je ne me préoccupais pas de la forme qu'elle allait prendre. En vérité, je ne pensais absolument pas que celle-ci puisse me faire perdre mon sang-froid, bien au contraire. Je me sentais prête à tout affronter, quel qu'en soit le prix à payer.
Soupirant, je m'allongeai sur le lit en attendant que la suite des événements s’enchaînent. Désormais, j'étais certaine qu'Akimitsu allait prendre la parole. Il ne pourrait pas rester muet plus longtemps, c'était plus fort que lui. Ma théorie se vérifia très rapidement lorsque j'entendis les pas de mon arme sur le sol. Les yeux fermés, sur le lit, j'attendais qu'il commence à parler. Je ne tenais pas particulièrement à engager la conversation avec lui, après tout, je faisais bien ce que je voulais, je n'avais plus à lui demander d'autorisation à présent et je n'allais pas me gêner pour ne plus jamais le faire. Soudainement, sa voix gronda dans la salle. Il n'avait pas l'air en colère, simplement exaspéré. Cela n'était pas surprenant et ses premiers mots furent une explication très claire et précise de tout ce qu'il avait accumulé ces derniers jours en me voyant faire ce que je faisais et en se rendant compte de toutes les idioties que j'avais réalisé et de tous les pas qui étaient de travers. Il dit donc :
- Qu'est-ce que tu pensais faire ? Je ne suis pas persuadé que ce que tu es en train de faire soit la meilleure solution pour toi. Je t'avais bien dit que Grand Line était bien plus dangereux que les autres mers et toi, tu t'allies au premier venu !
Gardant le silence, je ne cherchais même pas à me défendre. Je savais ce que je faisais, j'étais certaine que je faisais ce qui était de meilleur et il n'allait certainement pas me convaincre du contraire. Encore plus agacé, il reprit alors la parole :
- Tu pourrais au moins ouvrir les yeux et faire mine de m'écouter quand je te parle ! Tu n'es vraiment qu'une enfant capricieuse qui ne réfléchit pas du tout aux conséquences de ce qu'elle fait ! Idiote.
Soupirant, je cédai finalement en ouvrant mes yeux et en m'asseyant sur le lit en le fixant dans les yeux. Je n'avais pas peur d'affronter son regard réprobateur. Je n'avais pas peur de ce qu'il pouvait dire, tout simplement. Et tant pis si je l'énervais, et tant pis s'il n'appréciait pas ce que je faisais. J'avais toujours eu à obéir à quelqu'un jusqu'à présent. Je n'avais même jamais réellement connu la liberté et, maintenant que je commençais enfin à y goûter, il m'empêchait d'en profiter. Il voulait me retirer ce droit. Encore une fois. Hors de question pour moi. M'apprêtant à ouvrir la bouche pour prendre la parole et chercher à m'expliquer, Akimitsu fut plus rapide que moi et recommença à monopoliser la parole :
- Je préfère ça ! Alors, je ne sais pas ce que tu es l'intention de faire avec cet homme louche qui ne veut même pas te montrer son visage, mais il est hors de question que tu demeures plus longtemps avec lui si cette situation devait persister. Comment peux-tu seulement lui faire confiance ? Je te conseille de rapidement t'en aller et de le laisser régler ses affaires bizarres tout seul. Qui sait ce qu'il peut bien te vouloir ? Explique-toi avec lui ou va-t-en sans plus de cérémonie, c'est bien compris ?
Poussant un long soupire d'exaspération, je gardai à nouveau le silence, sachant pertinemment que cela allait fortement l'agacer. C'était l'objectif à vrai dire. Je n'avais pas envie de lui donner ce qu'il voulait et de lui répondre pour lui obéir gentiment. C'était fini désormais. J'étais sortie de cette période où j'avais besoin qu'on me tienne la main en permanence. Face à mon absence de réponse, il reprit la parole, cette fois-ci bien plus coléreux :
- Tu vas me répondre ou tu as envie de rester buttée comme une idiote ? Remarque, ça te va plutôt bien.
Cette fois-ci, c'en était trop. Il n'en avait jamais assez de me dire que je n'étais qu'une imbécile. C'en devenait gênant et agaçant. J'avais envie de lui dire tout ce que j'en pensais, mais je ne pouvais pas, je risquais de le perdre et il était bien trop précieux à mes yeux pour que je puisse prendre ce risque. Je contenais donc encore calmement ma colère avant de prendre une inspiration pour répondre. Il me coupa alors d'un geste sec de la main avant de dire :
- Ne dis rien. De toute façon, tout ce que tu peux dire ne changera rien. Contente-toi de m'écouter et de faire ce que je te dis. Je n'ai pas envie que tu te retrouves mêlée à de mauvaises histoires à cause de cet étrange personnage. Il n'a pas le droit d'interférer dans ta vie comme ça ! S'il le faut, j'irais te sortir moi-même de ses griffes. Il ne mérite ni ton aide, ni ton soutien !
Poussant un long soupire, j'étais désormais persuadée que je n'allais pas plus le laisser parler et le forcer à m'écouter dès à présent. Je n'avais plus l'impression d'être cette imbécile naïve qui ne comprenait pas grand chose à ce qui l'entourait. Après tout, j'avais passé plus de deux années à l'extérieur, je ne pouvais pas être aussi bête qu'au départ, c'était impossible. Ouvrant la bouche, je pris la parole, ne laissant pas l'occasion à Akimitsu de m'interrompre dans mon discours :
- Je ne suis pas une idiote. Je sais très bien que je ne devrais pas lui faire confiance et d'ailleurs, je ne lui fais pas confiance. Je n'ai même pas vu son visage. Mais laisse-moi un peu de temps pour m'adapter ! Je t'assure que je découvrirai rapidement ce qu'il cache, ce n'est qu'une petite affaire de temps. Tu pourrais, pour une fois, croire en moi, non ? Ou bien, c'est trop te demander que de me laisser, ne serait-ce que quelques jours de liberté, sans que tu veuilles immédiatement prendre le dessus sur moi ! J'ai presque l'impression que tu prends un malin plaisir à chercher à maîtriser la moindre parcelle de ma vie. Tu n'es pas mon père, tu ne fais même pas partie de ma famille. Je ne sais même pas vraiment qui tu es, tu refuses de me parler de ton passé, tu refuses de parler de mon passé. Quel est donc le problème ? Qu'as-tu à cacher ? Tu prétends que je ne peux pas lui faire confiance, mais toi alors ? Est-ce que je peux t'accorder ma confiance ?
Il me regarda, un peu surpris par mes paroles. Après tout, je venais de lui avouer clairement ce que je pensais de toutes ses cachotteries. Je voulais par-dessus tout que les choses changent et cela n'arriverait pas tant que je ne tenterais rien dans ce sens. Si je voulais que les choses changent, il fallait que je commence à changer moi-même. Et ce n'était pas une mince affaire. J'attendis alors la réponse de mon arme qui ne sut trop tarder. Il me dit donc, d'une voix calme et posée :
- Je te l'ai déjà dit il me semble. Tu ne peux faire confiance à personne. Même pas à moi. Je te l'ai répété combien de fois ? T'ai-je un jour seulement demandé de me faire confiance ? Tout ce que je te demande, c'est de m'écouter et de me croire car je sais bien mieux que toi ce qui est bien pour toi. Mais, si tu refuses, alors, tu devras assumer les conséquences et je ne serais plus là pour t'aider car je n'aime pas qu'on ne m'écoute pas. Alors, c'est vrai, je t'ai donné le droit de faire un peu plus ce que tu voulais, mais je ne pensais pas que tu allais te jeter dans les serres du premier inconnu, c'est tout. J'avoue être un peu déçu.
Souriant, ses mots me paraissaient plus amusants que sérieux. En vérité, je me riais de ses paroles quelques peu contradictoires. Il me demandait de ne pas lui faire confiance tout en lui obéissant gentiment. Il n'aimait pas que je ne l'écoute pas et était déçu par mes actions. J'allais lui prouver que je méritais ma liberté, coûte que coûte. Reprenant la parole, je dis alors :
- J'ai simplement envie de profiter du peu de liberté que tu m'as enfin accordé. Je te promet que je ne suis pas en train de faire n'importe, je compte avoir une conversation avec cet individu masqué. De toute façon, je n'ai pas l'intention de le soutenir si je ne sais rien de lui, je ne peux pas me permettre de faire n'importe quoi, puisque tu es là. Si je parviens à lui faire avouer la plupart de ses secrets, je resterai avec lui. Sinon, je te donne le droit de me forcer à lui fausser compagnie, de toute façon je n'aurais pas d'intérêt à demeurer avec lui. Néanmoins, j'ai l'impression qu'il peut m'apporter beaucoup. Déjà, cela va me permettre de me faire quelques alliés sur Grand Line, ce qui n'est pas anodin. En plus de cela, il peut certainement m'aider à chercher mon passé et ça, c'est d'une grand importance pour moi, même si je sais que tu n'aimes pas cela. Je n'ai pas l'impression de me sentir en danger avec lui, de toute façon, il n'a pas l'air bien malin. Il est peut-être même plus idiot que moi, non ?
La longue respiration d'Akimitsu me fit comprendre que je commençais à raconter n'importe quoi et que cela ne lui plaisait absolument pas. Me fixant avec un regard exaspéré, j'avais presque l'impression qu'il était sur le point d'accepter ma demande et de me laisser une nouvelle chance. En vérité, je ne me trompais pas du tout car la suite de ses paroles furent une confirmation de ce que je pensais. En effet, il me répondit :
- Très bien, je te laisse une chance de me prouver que cet homme ne veut pas ton mal et qu'on peut continuer à l'accompagner. Néanmoins, je ne veux pas que tu te mettes à lui faire bêtement confiance, c'est d'accord ?
Acquiesçant, j'étais plutôt fière de moi. Il était d'accord avec moi et c'était l'essentiel, désormais, j'allais pouvoir faire ce que je voulais sans avoir peur que cela ne lui plaise pas puisqu'il m'avait donné son accord. Si j'avais été seule, j'aurais certainement poussé la chansonnette pour montrer ma joie. Néanmoins, je ne voulais pas en faire trop, il risquait de changer trop rapidement d'avis si je devenais trop expressive.
La suite ne fut pas vraiment intéressante. En effet, l'homme masqué était en train de monter sa petite affaire et je flânais en ville pour faire passer du temps en m'amusant et en profitant. Je pouvais enfin prendre une pause, alors, je n'allais pas la gâcher. Bien sûr, je n'oubliais pas que je devais prendre le temps de m’entraîner, mais il y avait d'autres choses à faire qui pouvait me rendre bien plus heureuse à présent. Après tout, je n'étais pas une machine de guerre, loin de là. Néanmoins, j'allais bientôt avoir à affronter un combat auquel je n'étais absolument pas préparée.
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