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Lun 28 Avr - 9:43
Est-ce de la folie ?
Le ciel s’était couvert de nuages orageux, démontrant l’instabilité du temps à cette époque de l’année. Erwin s’avançait sur l’île, son cœur battant la chamade. Il ne semblait pas encore réaliser ce qui lui était arrivé, ce qui leur était tous arrivé. A Hope, Katia et lui. Lorsqu’il était arrivé dans l’auberge où il les avait laissés, Hope était inconscient, gisant sur le sol à côté de Miu qui semblait plus dormir qu’autre chose. Les dernières traces familières d’un gaz soporifiques avaient imprégné l’air, rendant celui-ci à peine respirable. En cherchant sur cette île, Erwin s’était rendu compte qu’il perdait son temps. Il avait donc décidé de rejoindre directement East Blue, où il avait croisé Mike pour la dernière fois. Ce n’était pas comme s’il recherchait un personnage éminent en plus. La recherche n’en était que plus ardue, il devait se contenter de fouiller d’îles en îles, interrogeant les civils. Il n’eut pas d’autre choix que de chercher du côté de Mirror Ball.
Il n’était jamais allé là-bas, mais en avait entendu parler à plusieurs reprises. C’était un lieu où la danse trouvait sa raison de vivre, mais Erwin n’était pas ici pour faire quelques pas en compagnie d’une belle demoiselle. Accompagné de Hope, il arrivait, après un long et dangereux voyage en mer, devant l’île Funky. Il semblait épuisé, malgré le fait que son pouvoir ne lui coûtait pas d’énergie, devoir rester concentrer sur une longue durée était plus dur qu’il n’y paraissait. Il avait failli utiliser son casque pour accélérer le mouvement mais ça n’aurait fait que l’éreinter et ça n’aurait rien eu de productif. Il n’avait pas dormi depuis trois jours. Trois longues et interminables journées qu’il avait passé à rechercher Mike Tay. Le jeune homme demeurait cependant introuvable, un vrai fantôme. On aurait dit qu’il était coincé dans une autre dimension, à l’écart du monde.
Enfin, en arrivant sur cette île, à bout de souffle, Erwin s’écroula, genoux à terre, soufflant, épuisé. Il ne semblait pourtant pas question de se reposer. Hope le fixait, l’esprit torturé par son incompétence, cherchant une excuse valable mais ne se confrontant qu’à un échec cuisant. Le jeune roux semblait déjà lui avoir pardonné, n’ayant pas de temps à perdre avec une rancœur mal placée. L’un comme l’autre, ils n’avaient pour objectif que de trouver Mike. S’ils n'y arrivaient pas, jamais ils ne pourraient retrouver Katia. Et pour le civil, c’était une chose impensable.
Il se tourna vers le châtain en lui partageant sa détresse. Tout le monde hurlait, les voix des passants qui observaient les jeunes hommes apparus de nulle part s’amplifiaient. Elles étaient devenues si importantes qu’elles semblaient noyer la propre conscience d’Erwin. Il n’arrivait plus à réfléchir, et ça lui faisait un bien fou ! Mais le bourdonnement devint intenable au bout de quelques secondes. Après une minute, il s’écroula à terre, ne sentant pas la main de Hope sur son épaule qui tentait de le retenir maladroitement. Sa voix, d’abord un chuchotement à peine perceptible, se mit à grandir, emplissant l’espace sonore pour au final faire taire tous les parasites autour :
Mais les voix continuaient à s’immiscer dans sa tête plus profondément encore, à supplanter le moindre de ses gestes, la moindre de ses réflexions. Tout mourrait, tout disparaissait. Sa famille, Katia, et bientôt même la voix de Hope qui tentait de le réconforter fut avalée par la foule. Il se sentait perdu, abandonné, délaissé, égaré, submergé, effacé. Parmi toutes ces petites présences qui formaient un tout imposant, la sienne était devenue inexistante. Il sentait le sol se dérober et l’impression de tomber ne s’arrêta que lorsqu’il eut atteint les méandres de son esprit.
Alors sa tête se désemplit. Le visage, la voix, le sourire de Katia lui revinrent peu à peu en mémoire. Puis, à ce tableau si frais et si vivant, vinrent s’ajouter Hope et Miu. Le premier, un regard tendre sur le visage, se positionnait en arrière-plan. Miu, dans les bras de la jeune fille, ressemblait à une peluche qu’on aurait eu envie de serrer contre soi. Erwin, dans ses pensées ou son rêve, se dirigea vers les siens et commença à les appeler. Ils ne répondirent pas. Alors, au milieu d’une nuit étoilée, il expira un coup et se réveilla, trempé de sueur, dans des draps blancs, immaculés.
Où était-il ? Il scruta la pièce dans laquelle il se trouvait, analysant par défaut la plupart des éléments qui s’y trouvaient. Les murs étaient en bois, deux portes semblaient donner sur deux endroits distincts, étant situées presque à l’opposé. A sa droite, il y avait une table de chevet sur laquelle était positionnée sobrement une lampe à huile. La mèche usée semblait prête à rendre son dernier soupir. Enfin, il croisa la personne qui l’avait amené ici. Hope, dormant dans un rocking-chair usé, semblait avoir gardé l’œil sur lui jusqu’à n’en plus pouvoir. Erwin n’était pas le seul à être atteint d’insomnie ces derniers temps. Malgré tout, aucun d’entre eux n’avait cédé. Ils avaient résisté jusqu’à présent.
Après avoir passé un long moment à réfléchir, Erwin constata que le soleil était prêt à se lever. Lui-même recommencerait à accomplir son travail, reprendrait les recherches qu’il avait entreprises. Il regarda un instant les premiers rayons du soleil poindre à l’horizon et essaya tant bien que mal d’éliminer les dernières traces de sommeil sur son visage. Les cernes creusés n’allaient cependant pas disparaître en une seule nuit de repos.
Erwin
Sabor
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Lun 28 Avr - 10:53
« Enfin ... ♪ »
-Mike, debout mon grand ! On est arrivé sur Mirror Ball, tu vas voir, cette île est énorme ! On est samedi en plus, ça va être la fête ce soir, tu vas adorer cette île, j’en suis sûr et certain !
Le capitaine vient d’entrer dans ma chambre, il a presque crié ce qui m’a réveillé en sursaut et là, il repart comme si tout était absolument normal. Je me frotte les yeux et regarde dehors par le hublot de ma cabine. On est encore en train de naviguer mais bon, maintenant que je suis réveillé … Je sors donc du lit, me grattant la tête alors que je me dirige vers la salle de bains, tout se passe merveilleusement bien, cette journée va être fabuleuse ! Une fois habillé, je range mon linge propre laissé par Monique, la femme qui lave le linge du bateau puis j’attrape ma flûte, descendant pour retrouver ma chère Rolanda qui, lorsqu’elle me voit, pousse un cri de joie.
-Salut ma jolie, on n’est pas encore arrivé mais je vais quand même t’équiper. Je suis de très bonne humeur aujourd’hui donc je veux que l’on aille faire un tour une fois arrivé, d’accord ?
Souriant, je lui mets donc sa selle, son harnais et tout le bazar puis je m’installe devant son box, mettant ma flûte sur mes genoux. A un moment, j’entends hurler dehors que l’on est bientôt arrivé, me levant, j’explique rapidement à la jument que je reviens, sortant donc sur le pont.
-On arrive déjà ? -Ouais, regarde là-bas Mike ! C’est la ville où tu passeras la meilleure soirée de ta vie, fais-moi confiance, tout le monde y trouve son compte ! -Hein ? -Ah, la jeunesse ! Monique ! Sors-moi mes plus belles fringues, ce soir, c’est mon soir !
Une bonne tape sur l’épaule comme à son habitude et il part vers sa cabine, laissant ses matelots faire le reste du boulot. Il a une super bonne équipe au final, son navire marchand sera vraiment quelque chose qui durera très longtemps si tout reste ainsi. Je me dirige ensuite dans ma chambre, croisant Monique qui, avec un grand sourire, apporte un costume au capitaine, levant les yeux au ciel en me voyant, désespérément amusée de la situation. Puis, en arrivant aux côtés de ma cabine, je croise une nouvelle personne, totalement inconnue de mon registre de visage un minimum familier mais je m’en moque, je suis heureux, la journée est belle, je le salue en souriant. Une fois dans ma chambre, je prends un sac, y fourre un changement pour demain ainsi que des beaux vêtements pour ce soir. Je ne pense pas revenir avant demain sauf peut-être pour déposer Rolanda et dormir si je ne trouve pas d’auberge mais si ce sera vraiment la fête ce soir, je préfère être prêt avant celle-ci et donc juste revenir déposer la belle jument sans devoir m’arrêter plus longtemps.
On arrive, sac sur le dos, Rolanda sous les fesses, je descends du bateau et je commence à partir en trottinant, laissant la jeune jument hennir de joie lorsqu’elle a envie d’exprimer cette émotion. A travers les rues de la ville, des habitants me saluent poliment, d’autres veulent caresser l’animal, des enfants veulent même faire un tour mais je décline pour les enfants, expliquant que je peux leur montrer un numéro, encore plus magique qu’un tour à cheval ! Certes, la jument n’apprécie pas ce que je dis, l’exprimant en me renversant.
-Chipie ! Tu pourrais me blesser ! -Elle s’appelle Chipie ? -Non, non, elle se nomme Rolanda, mais elle est un peu capricieuse. Le temps que je m’installe tu veux faire un tour ? -Bah non ! Elle va me faire tomber ! -Mais non. Elle a fait ça car elle n’a pas aimé que je dise que quelque chose soit meilleur qu’une balade sur son dos.
J’attrape la petite fille et la pose sur le dos de la jument qui, ravie, marche fièrement, nous menant enfin à un endroit propice de la ville pour me faire de l’argent. J’attache Rolanda à un arbre et m’installe sous celui-ci à la protection du soleil pour ne pas finir avec une insolation avant la fin de la journée, ce serait dommage d’être malade un si beau jour avant une soirée si superbe d’après mon capitaine. Les enfants s’installent devant moi et je commence à jouer de la flûte, hypnotisant ensuite un chat et une mouette qui passent par là. Certains des petits commencent à danser alors que d’autres regardent avec attention les deux animaux sous mon contrôle quand après quelques minutes de musique seulement, une explosion se fait entendre au port. Des passants hurlent qu’un bateau a explosé, que c’est un attentat et que tout le monde doit rentrer chez soi. Dans la panique, les enfants partent dans tous les sens sauf la gamine qui est montée sur Rolanda plus tôt, elle s’accroche à ma jambe en pleurant.
-Écoute petite, je vais voir ce qu’il se passe, tu peux rester ici et surveiller mon amie s’il te plait ? -Me laisse pas ! -Je n’en ai pas pour longtemps !
Je cours vers le port, bousculant des passants qui courent dans le sens inverse au mien ou ceux qui ne bougent pas de là où ils sont, subjugués par les restes du navire en flamme. Passant à travers la foule, mon corps frissonne et mes yeux retiennent difficilement quelques larmes lorsque je réalise que c’est mon équipage, mes amis, enfin, les seules personnes que je pouvais aimer un minimum. Je cours, je sprint, je fonce vers le navire en flamme, espérant trouver quelque lorsque je bute sur quelque chose, m’écroulant lamentablement au sol. Je regarde ce qui m’a fait tomber et c’est Monique, enfin, ce qu’il reste de la femme.
-Mi… Mike … ? -J’y crois pas … Non …
La pauvre femme est coupée en deux, un bras en moins et du sang partout autour d’elle. Je la prends dans mes bras, surpris qu’elle soit encore vivante mais ceci doit être dû à de l’adrénaline ou à une envie de rester en vie à tout prix, je ne sais pas mais je lui attrape la main, la serrant du plus fort que je peux.
-Mais qu’est-ce qui s’est passé ? -Oracle … Je l’aime …
Je suis déjà en larmes mais voici que je le deviens encore plus. Oracle, mon capitaine, il ne doit être qu’un vague souvenir lui aussi … Je ferme les yeux, gardant la femme, Monique, dans mes bras.
Shtoum (c)
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Erwin
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Lun 28 Avr - 12:38
Et ces pleurs qui ruissellent sur tes joues prouvèrent aux anges que tu es humain.
Hope s’éveilla au doux son d’une explosion qui résonna à travers toute la ville. Il regarda dans la pièce, se balançant sur son fauteuil de fortune, et aperçut Erwin à la fenêtre. Il fixa quelques temps le jeune garçon au regard mélancolique. Celui-ci ne semblait pas s’être aperçu que l’ancien marine s’était réveillé. Il se retourna alors et alla s’asseoir au bord du lit, mettant ses chaussures. D’habitude, il serait allé intervenir sur les lieux de l’accident. Lui seul avait le pouvoir de sauver certaines vies, il pouvait ignorer la présence de beaucoup d’éléments, continuer sa route et arriver en un rien de temps sur les lieux du drame. Mais à présent il ne semblait pas décidé à s'en occuper. Sans parler, il regarda Hope, un air triste sur le visage. Il ne semblait pas prêt à tourner le dos à son altruisme, finalement.
« - Katia… Katia attend, et moi je vais tenter d’aider d’autres gens… Katia attend, Hope, on ne sait même pas s’ils vont la garder en vie… »
Sa voix tremblait tandis qu’il évoquait la possibilité que sa sœur soit déjà morte, enterrée six pieds sous terre. Si elle l’était, il ne se sentait pas capable de se pardonner le fait de ne pas avoir su veiller sur elle. Elle était… Elle, Hope et Miu étaient tout le semblant de famille qui lui restait, et ils ne se connaissaient pourtant pas depuis longtemps. Il se sentait pitoyable, vide. Ses mains vinrent chiffonner les draps remis à la va-vite sur le lit. Il posa genoux à terre et commença à ouvrir les valves de son chagrin devant le jeune homme châtain. Il retint ses hurlements, ses cris de peine tandis qu’il sentait le poids du monde se poser sur ses épaules. Sa force chimérique, celle qu’il s’était cru posséder, n’était qu’un mensonge. Il n’avait pas ne serait-ce qu’une once de pouvoir.
En commençant à pleurer, il mit une main devant son visage pour cacher l’horrible grimace déchirée de peur, de déception pour lui-même, qui y trônait. Sa seconde main agrippait toujours les draps, accompagnant ses cris étouffés dans leur froissement inaudible. Hope s’était levé, ne sachant quoi faire. Il ne put que mettre une main sur l’épaule d’Erwin en tentant de le consoler ainsi. Il sentait sa volonté s’effriter peu à peu, mais résistait. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, il était plus fort mentalement que le jeune homme à genoux, la tête à présent enfouie dans les draps.
Les cloches de la ville se mirent alors à retentir, tel le glas mortuaire qui touchait l’île. Erwin se releva, essuyant ses larmes rapidement en se retournant. Il connaissait ce son qui accompagnait les morts jusque dans l’au-delà. Il l’avait entendu, la dernière fois qu’il avait été sur son île natale. En relevant la tête, son esprit combattif réveillé par ce son si distinct, ses yeux rougis brillaient d’une lueur de résolution. S’il ne pouvait pas trouver Mike ici-même, il irait seul sur Graou Island. Hope lui lança un regard tout aussi décidé, mais pour des raisons différentes.
C’était le son qui avait retentit lors des funérailles de son père. Les marines avaient tiré un coup de fusil dans les airs pour saluer sa bravoure, puis les plus proches des personnes qu’il aimait de son vivant avaient jeté une fleur sur sa tombe. Enfin, les cloches de la ville avaient daigné l’accompagner vers l’après-vie. Il ne pouvait pas abandonner, en mémoire de cet homme.
« - Après tout ça, lança Erwin en regardant l’ancien marine, je m’entraînerai plus que jamais, je deviendrai plus fort. Je vous protégerai, Katia et toi. »
Miu sortit de la salle de bain, un gant de toilette mouillé sur la tête. Il semblait un peu affolé, dédramatisant la situation aux yeux des jeunes hommes. Erwin lui enleva l’objet maudit qui lui cachait la vue et le jeta par terre, un grain de malice dans le regard. Les deux êtres vivants semblaient déjà s’impatienter, l’envie de retrouver Katia était devenue plus forte, moins vacillante. Le rouquin s’essuya les yeux et mit un peu d’eau pour essayer de désenlaidir son visage.
« - On ferait bien d’y aller, dit Hope, un regard encourageant. »
Le jeune homme acquiesça, un léger sourire sur le visage. Il toucha l'épaule de Hope et les fit sortir à l’extérieur du bâtiment.
Erwin
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Lun 28 Avr - 15:44
« Enfin ... ♪ »
Je laisse le demi-corps de la femme sans vie glisser de mes bras, lui fermant les yeux et me levant aussi difficilement que si l’on venait de me poser une tonne sur le dos. Le navire qui a fait de mon rêve un début de réalité a explosé et les restes sont en train de prendre feu devant moi. Comment tout cela est-il possible ? Pourquoi eux ? Ils ont toujours été bons avec tous les gens que l’on a croisés. Il … Oracle, le capitaine, il devait passer une soirée magique avec Monique, il m’avait même confié lui demander sa main après la première danse d’amour, un slow ou quelque chose du genre qu’il m’a dit. Pourquoi mettre un terme à la vie de personne de façon complètement aléatoire, comme ça ? Je serre les poings, entendant parmi la foule une personne hurler qu’une petite fille et son cheval se font agresser. Un homme vient de hurler ça, provocant en mon être si faible suite à cette perte qu’est l’équipage avec qui je voyageais une sorte de rage mélangée à de la peur. Mes yeux s’écarquillent et aussitôt sa phrase finie, je cours, bousculant une fois encore les personnes qui m’empêchent involontairement de rejoindre mon objectif en étant face à moi.
-Poussez-vous, dégagez, je vous en prie, laissez-moi passer bon sang !
Je suis pathétique mais déterminé, je ne peux pas accepter que quelque chose arriver à Rolanda et à cette gamine qui n’ont absolument rien demandé à personne … Tout comme les marchands derrière moi d’ailleurs. Après quelques minutes interminables, je sors de cette foule de curieux bons à riens qui ont fui lorsque l’explosion a eu lieu plutôt que de lui faire face. Ces gens qui ne savent rien faire autre que se cacher et attendre la protection de héros, d’hommes et de femmes qui eux ont l’audace de s’opposer aux menaces et j’en suis. Je suis ce genre de héro. Je suis un héros, du moins, c’est ce que je crois.
-Te voilà, Mike.
C’est la même voix que la personne qui a hurlé tout à l’heure. Je fronce des sourcils, voyant qu’il tient les rênes de la jument entre ses mains. Mon cœur commence à battre de plus en plus vite mais les larmes ont arrêté de couler, l’anxiété que j’ai eue jusqu’à arriver ici a fait en sorte que la tristesse de l’équipage a été plus ou moins effacée. Rolanda est plus importante que quiconque au monde pour moi à l’heure actuelle. Les émotions et sentiments que je peux ressentir pour elle sont plus forts que pour n’importe qui d’autre. Je ne suis pas un monstre non plus. Je m’inquiète, je m’interroge aussi pour d’autres personnes, des gens que je ne croise plus mais avec qui j’ai vécu quelque chose comme Aria, Erwin, Yugo. Ils ne sont qu’une petite partie de ma vie, en ce qui concerne le petit Yugo, cela se compte même en quelques heures. Mais le moment vécu avec eux était si important, si fort, qu’ils ont une place dans mes pensées.
Puis, je reçois un coup dans l’arrière des genoux, me retrouvant forcé de ce fait à finir au sol. Mon regard fixé sur la jument, deux hommes très musclés posent leurs pieds sur mes chevilles et m’attrapent chacun un bras, le tendant en arrière, ayant ainsi une position soumise de laquelle je ne peux pas bouger. L’homme en face de moi attache les rênes de Rolanda à l’arbre sous lequel je mettais posé pour jouer avant de partir. Il s’approche ensuite, souriant fièrement et m’attrape le menton, me levant la tête.
-Regarde-moi bien dans les yeux le rouquin. Je vais détruire absolument tout ce que tu aimes. -Toi … C’est toi que j’ai croisé ce matin sur le bateau ! -Exactement. Et regarde, c’est moi que tu vas voir, tuant ton animal de compagnie. -S’il vous plait … Pas ça …
J’ai beau me débattre, vouloir enlever mes gants pour pousser ces enfoirés qui me retiennent mais rien n’y fait, je ne peux pas bouger, pourtant, lorsque l’on est en danger il paraît que notre force est plus présente, plus … Forte ? Mais là rien, je n’arrive pas à bouger mon pied tellement ces deux me tiennent si bien, trop bien. L’ordure devant moi sort un couteau de sa manche, tournant la tête que je peux voir de profil, un sourire méprisant visible sur son visage alors qu’il se dirige vers mon amie.
-Non ! Arrête ! Blesse-moi, torture-moi, tue-moi mais je t’en prie, ne lui fais pas de mal !
Il s’arrête, se retournant totalement pour me faire face. Il éclate de rire alors que pour ma part, les larmes sont à nouveau présentes sur mes joues rouges, en accord avec la couleur de mes yeux. Il revient vers moi, s’accroupit et pose la pointe de la dague sur ma joue. Avec celle-ci, il dévie la trajectoire d’une de mes larmes et s’amuse ainsi, l’enfonçant un peu dans ma chair, laissant ainsi une goutte de sang sortir et se mélanger à mes pleurs. Il se relève alors, fait quelques pas en me tournant le dos puis se retourne à deux ou trois mètres, pas plus, face à moi.
-J’ai été payé pour tuer ta bande de marchands et ton cheval. L’unique condition est que je ne dois pas te faire de mal physiquement. Et puis même, un corps humain contient environ cinq ou six litres de sang. Tu imagines la quantité de sang que je peux faire couler du corps de ton animal ? Hein ? -Tu n’es rien qu’un monstre … Lâchez-moi ! Lâchez-moi !
Je perds mon sang-froid, essayant encore de me débattre quand il se remet à rire, en pleurant.
-Je ne crois pas que tu sois en position de force Mike.
Mais qu’est-ce que j’ai fait … Qu’est-ce que j’ai fait …
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Erwin
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Lun 28 Avr - 16:34
Et les démons vinrent toquer à sa porte et lui donnèrent un poignard.
Depuis Las Camp, Erwin entendait des voix. Il ne savait pas comment, ni pourquoi, mais incontrôlables, elles prenaient parfois le dessus. Il ne pouvait pas décider des moments de calme qu’il aurait, et il vivait douloureusement cette transformation interne. Hope et Katia pouvaient s’en douter mais il ne leur en avait pas touché un mot. C’était son fardeau. Il avait plus urgent à gérer que des voix dans sa tête. Retrouver sa mère et, à présent, sauver sa sœur. C’était pour cette raison que la plupart du temps, il tentait de les ignorer. Et ce n’était pas très probant, des bourdonnements s’immisçaient, parfois omniprésents, parfois absents. Il avait l’impression de ressentir ce que les autres ressentaient. Parfois même d’apercevoir une parcelle de leurs pensées à travers leurs émotions comme la rage, la peur… La déception. Il recevait plus d’énergie négative que d’énergie positive. Hope et Katia étaient peut-être les seules lumières qui arrivaient à le guider hors de ce chemin, et à conserver sa santé mentale presque intacte.
En sortant, il avait ressenti ce même bourdonnement qui l’assiégeait de temps à autre. Il s’était dirigé vers les lieux de l’explosion, un peu tardivement, si bien que la scène était presque déserte. Il ne pouvait voir que quelques curieux, intrigués, qui s’étaient mis à fixer le bateau en pièces. Le cadavre d’une femme, coupé en deux, semblait étalé à côté de la carcasse du navire. Erwin la fixa un instant puis, il se dirigea vers l’arrière du bâtiment noyé. Les flammes laissaient encore échapper une fumée noire charbon qui promettait de recouvrir la ville d’ici peu de temps. L’ancien marine regardait le bûcher funéraire et se demandait combien de personnes avaient pu périr dans cette explosion. Il vit, un peu à l’écart, au bord du port, un soldat en plomb roussi. Une vague qui s’éclata contre le muret de béton, emmenant avec elle le jouet.
Détournant le regard. Il avait aperçu quelque chose, expulsé sur une autre partie du port. Un corps calciné, allongé sur le béton, semblait encore respirer difficilement malgré tout. La foule affolée ne l’avait pas remarqué, mais Hope était doué pour percevoir les petits détails. D’un pas large, il se mit à courir vers la personne étalée sur le dos, inidentifiable. Ses vêtements, déchiquetés par l’explosion, avaient déjà commencé à se mêler à sa peau déchirée.
Erwin, ayant aperçu son compagnon de voyage s’éloigner, se téléporta à sa hauteur en regardant le vieil homme. Il n’avait pas l’impression de l’avoir déjà vu autre part, mais le bateau lui disait vaguement quelque chose. Peut-être l’avait-il croisé lors de quelques-unes de ses péripéties. Le corps calciné à terre semblait être celui d’un vieil homme. Il n’y avait plus rien à faire pour lui, ses poumons devaient être encrassés, son corps commençait sûrement déjà à s’infecter, personne sur cette île ne serait à même de le sauver… Personne ne serait capable d’un tel exploit.
« - Il souffre, chuchota Hope, voyant agoniser à terre le brûlé. »
Acquiesçant, le jeune homme s’agenouilla au côté du mourant et, évitant de le toucher, il entendit quelques mots qu’il se garda de prendre en compte. Tuez-moi. Tuez-moi. Ses lèvres n’avaient pas bougé. A sa ceinture, un petit couteau était attaché. C’était suffisant pour ouvrir des huitres, ou couper la chair. Une intense douleur submergea l’esprit du jeune civil. La main tremblante du garçon se dirigea alors vers l’arme meurtrière, et il la saisit, partageant le sentiment de cet homme. Comment ? Il n’en avait aucune idée. Hope l’arrêta, partageant son regard un instant. Il ne voulait pas l’arrêter, il voulait lui donner le temps de réfléchir.
« - Hope… Il souffre… J’ai déjà vu ce genre de blessures, il va mettre une dizaine de minutes à agoniser… On ne peut pas le sauver. »
Erwin sentait son cœur lâcher à nouveau. Sa voix avait été assurée, aussi convaincue que les sentiments que cette personne lui transmettait, et qu’il ne pouvait stopper, étaient réels. Cette journée était trop éprouvante. Il dirigea maladroitement le couteau vers la gorge du vieil homme, tremblant, malgré tout encouragé par la voix calme de Hope, à peine présente en arrière-fond dans son esprt. Le rouquin ne ferma pas les yeux, et put alors voir la courte lame s’enfoncer dans la chair brûlée, cloquée, et se retirer, laissant un long filet de sang continu couler. La douleur s’amoindrissait tandis que le silence commençait à revenir. Seule la voix de l’ancien marine résonnait encore dans ce lieu calme. Erwin lâcha l’arme sur le sol et ferma les yeux livides du vieil homme. Il se releva doucement, ses chaussures barbotant dans le sang encore chaud de la première personne à qui il avait ôté la vie.
Erwin
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Lun 28 Avr - 17:44
« Enfin ... ♪ »
Je tente encore de me dégager mais impossible. Les deux brutes qui me tiennent sont pires que des statues de pierres. Le visage déformé par la peur, la haine et la tristesse, je regarde le gars face à moi essuyer ses larmes de rire, soufflant et tendant sa lame face à moi.
-Bien, finis de plaisanter, mon effet attractif au port ne va pas retenir les villageois éternellement. Autant que j’en finisse au plus vite, même s’il est vrai que te voir dans un état aussi pitoyable est plaisant à voir, Mike Tay !
Je laisse ma tête tomber en avant, impuissant quand je le vois planter mon amie, hurlant en même temps que la jument et commençant à entendre de drôle de chose au fin fond de mon crâne.
-Regarde le spectacle Mike, tu ne voudrais pas rater ça, n’est-ce pas ?
Et il recommence, encore et encore malgré le fait que l’animal bouge, se débatte, hurle. Je secoue ma tête dans tous les sens, des cris de haine, de peur tout ceci hurle dans ma tête en même temps que je hurle. Je n’ai qu’une envie c’est de me tenir la tête et me la frapper contre les murs pour arrêter ce bruit.
-Fermez-la, tous ! La ferme !
De plus en plus vite, les voix que j’entends sont de plus en plus fortes et elles semblent de plus en plus nombreuses. J’ai l’impression que mon crâne va exploser, les yeux plissés et le cœur serré, mon regard se pose sur la jument qui est en train de hurler de douleur et de peur, saignant de tous les côtés. Quant à mon esprit, il est torturé entre les voix que j’entends, de la haine et de la pitié. J’entends aussi de la peur et de la douleur. Parfois, ma tristesse prend le dessus. Une personne extérieure à tout ça pourrait me prendre pour un fou à la manière dont je secoue ma tête.
-Mike. Regarde ça. C’est si beau de voir la vie d’un être sortir d’un corps ainsi, c’est si, plaisant de sentir que l’on tient le pouvoir … La capacité plutôt de vie ou de mort sur les êtres que l’on veut.
La douleur que je ressens au fond de moi en sachant que Rolanda est en train de souffrir est si grande que je n’arrive pas à me concentrer dessus, c’est comme si chaque chose qui m’avait rendu triste et en colère était en train de se réveiller en moi. De plus, il y a comme des encouragements de violences, des cris de soutiens et de joie qui se bousculent dans ma tête, encourageant une haine qui provoque de la douleur. Comment dire, c’est si confus, c’est si bordélique, c’est si douloureux que je tombe. J’ignore où je vais, j’ignore ce que je fais ou ce que je veux faire mais ce que je sais, c’est que je sens mon visage s’écraser par terre et que des douleurs se font sentir dans mes côtes. Reprenant un peu conscience du monde autour de moi, j’ouvre un œil, les voyant me donner des coups de pied alors que l’assassin part. Puis, le trou noir.
Quand je me réveille, il fait toujours jour et la douleur dans mes côtes est toujours là, me relevant à quatre pattes, je crache du sang, regardant autour de moi et voyant que les trois hommes ne sont plus là. Je pleure encore, soupirant à un rythme complètement irrégulier mais ayant malgré tout la tête vide. Mon rythme de respiration reste instable mais il est de plus en plus rapide. Si devient si vite que j’ai l’impression d’étouffer, enlevant ma veste et mon t-shirt que je jette par terre, posant une de mes mains sur le haut de mon torse, la seconde me retenant sur le sol, quand je lève la tête devant moi.
-Rolanda … Non … Pas toi … S'il te plait ...
Toutes mes forces me quittent et je rampe comme je peux vers l’animal allongé au sol, la tête pointant vers le ciel à cause du harnais toujours accroché à l’arbre. Ma vision se fait de plus en plus floue au fur et à mesure que les larmes sortent de mes yeux. Elles sont incontrôlables, inconsolables …Je pose ensuite ma tête sur le ventre de l’animal, mettant mes bras autour d’elle comme je peux. Je dois pleurer si bruyamment que des personnes commencent à m’entourer, un vieil homme détache les rênes de mon amie de l’arbre pour que sa tête puisse enfin est posée délicatement au sol.
-Je suis désolé, tellement … Tellement désolé. Rolanda, je suis désolé …
Je ferme les yeux, n’empêchant pas les pleurs de couler le long de mes joues quand un autre homme arrive, dispersant la foule qui m’entoure. Le regard des autres ne me touchent pas du tout, sur le coup, je suis tellement triste que peu importe ce que l’on pourra me dire, rien ne restera ancré dans ma mémoire.
-Jeune homme … Si je peux faire quoique ce soit … -Partez, partez tous ! Partez !
Ou peut-être pas …
Shtoum (c)
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Sabor
Erwin
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Mar 29 Avr - 8:13
De ce poignard il se saisit, transperçant le corps de son ami jusqu'à ce que le sacrifice soit fini.
En entrant dans le village, en se rapprochant de toutes ces personnes aux idées étranges, malintentionnées, Erwin sentait que son esprit devenait un peu plus confus. Il s’attachait à l’idée que ces voix qui résonnaient étaient liées aux personnes qui l’entouraient. Elles n’étaient pas le pur produit de son imagination. Mais comment les faire cesser ? Comment les contrôler ? Le jeune homme regarda autour de lui et localisa l’une des origines de ces voix. Une femme volumineuse qui piaillait devant une boutique de vêtement. Il n’eut pas le temps de découvrir un peu plus de quoi il en retournait qu’il fut happé par les ténèbres. Une énergie négative des plus spectaculaires, un chagrin des plus profonds. Il se situait près d’un garçon aux cheveux roux, un jeune homme larmoyant sur le corps de sa jument décédée. Hope regardait cette personne sans réellement savoir s’il fallait intervenir, mais quelqu’un semblait l’avoir déjà pris en charge. Erwin, lui, semblait comprendre qu’il y avait quelque chose, un problème. Cette voix… Il ne la connaissait pas, ne l’avait jamais entendu, mais elle lui était pourtant quelque peu familière. Sa texture ? Non. Une voix, ça a une texture d’ailleurs ? A cette idée, son esprit émergea. Les plus petits détails semblaient faire les plus grands effets. Incapable de contrôler les voix dans sa tête, il était cependant peut-être sur le point de trouver un moyen de parvenir à les calmer. Lorsqu’il lorgna sur la personne qui lui avait donné des maux de têtes, il se rendit compte qu’il n’était pas loin du compte. C’était Mike.
Cette personne, au milieu de la place, près du cadavre de cheval c’était le gars qu’il était venu chercher, qu’il avait mis plusieurs jours à trouver. Hope sembla capter le regard d’Erwin car il s’avança vers le jeune homme, essayant ainsi de capter son attention. Il hurlait que tout le monde devait partir, mais le rouquin n’était pas venu pour le laisser glandouiller sur cette île tandis qu’il sauverait Katia tout seul. La plupart du temps, il était contre le fait de téléporter les gens sans leur accord. Enfin, sauf quand ils l’emmerdaient. Mais là, c’était un cas d’exceptionnelle urgence. Ils devaient se rendre sur Graou Island au plus tôt.
Inspirant profondément, le garçon s’apprêta à continuer quand il entendit les villageois recommencer à parler bruyamment autour de lui. Ils arrivaient en masse, observant le spectacle. Hope saisit la veste à terre et la posa négligemment sur les épaules du garçon torse nu, apparemment baigné dans le sang. Erwin soupira, essayant de calmer ces incontrôlables et insupportables bruits. Cette cacophonie digne des plus mauvais chefs d’orchestre.
« - Je suis désolé… Miu, sur mon épaule ! »
La petite peluche sauta de Hope et alla se loger à l’endroit indiqué. L’ancien marine mit une main sur l’épaule d’Erwin, et celui-ci saisit sans ménagement le bras de Mike. Il ne savait pas encore à quoi il allait bien pouvoir servir sur l’île sur laquelle il l’emmenait, mais si c’était de sacrifice, il devait être prêt à laisser de côté quelques valeurs morales. Katia était sa famille, et comme on dit… La famille avant tout.
Erwin
Sabor
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Mar 29 Avr - 9:21
« Enfin ... ♪ »
Un gars arrive à mes côtés, une fois de plus, j’ignore qui il est et ce qu’il me veut. Ce n’est vraiment pas possible, c’est toujours dans les moments on l’on souhaite être seul, on l’on désire être au calme que les gens t’entourent, te parlent, t’emmerdent. Cependant, je ne réagis pas à cet homme, restant le visage collé à mon amie. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Tous les membres de l’équipage sont morts, Oracle, Monique et même le petit gars avec qui je parlais de temps en temps … Je n’ai plus personne avec qui voyager en sécurité, plus personne avec qui plaisanter quand je souhaite laver mes affaires … Et Rolanda, ma belle et adorable jument, elle a été un sacrifice pour une raison que j’ignore. Ressasser ces pensées en boucle ne me donne pas de raisons de me calmer, bien au contraire. C’est donc pour cette raison que je reste là à pleurer bruyamment, ne pensant à absolument rien d’autre qu’au chagrin qui fait part de mon être faible, allongé sur le sol et le corps sans vie de l’animal.
Ma respiration est toujours aussi irrégulière et rapide, j’entends que Erwin est à mes côtés mais je n’arrive pas à réagir, je veux partir, je veux vraiment partir mais pas maintenant, pas comme ça. Tout ceci, ce n’était pas dans mes plans. Je devais d’abord rembourser le capitaine puis, trouver un bel endroit où mon amie Rolanda aurait pu vivre paisiblement pour pouvoir la voir de temps à autre quand le temps et l’envie du garçon derrière moi lui auraient dit, mais, ceci n’était pas voulu, ni prévu, ce qui me fait pleurer de plus belle. Je sens que l’on pose quelque chose sur mon dos et, entrouvrant les yeux, je vois ma veste et laisse un merci imaginaire se dire dans ma tête. J’attrape la veste, la serrant contre mon torse en essuyant involontairement sur sang dans lequel le vêtement commence à se tremper.
-Je suis désolé … Miu, sur mon épaule !
Erwin m’attrape le bras, il doit vouloir me téléporter comme il le fait si bien et même si ceci était quelque chose que je désirais le plus au monde il y a quelques jours, à cet instant, je ne veux plus. Lui attrapant la main, je me retourne, fronçant des sourcils et hurlant.
-Erwin, s’il te plait, non !
Mais il est déjà trop tard. J’ai déjà eu affaire à cette téléportation, mais jamais réellement contre mon gré. Seulement, en y réfléchissant, ce n’est pas non plus la meilleure solution pour moi de rester allonger à côté du cadavre de mon amie. Mais, qu’est-ce qu’ils vont faire d’elle ? Et du bateau ? Et des cadavres de l’équipage marchand avec lequel je naviguais ? Qu’est-ce qu’ils vont faire de mon passé ? J’ai entendu parler de personne qui, après un malheur comme ça, en profitait pour changer littéralement de vie. Mais pourquoi dois-je le faire moi ? Comment puis-je le faire ? Je suis juste un simple rouquin qui joue de la musique tout en pouvant tout pousser avec ses mains. Comment changer ce qui a fait de ma vie ce qu’elle est ? Et Erwin, maintenant que je l’ai retrouvé, vais-je trouver au final le courage de lui dire que je veux l’accompagner partout où il ira ? Si je dois changer de vie, autant passer la nouvelle aux côtés d’un garçon en qui je fais confiance car en fait, il ne me reste plus que lui …