Brrrrrrr. Quel temps de merde. Depuis que Diji avait quitté sa femme et son enfant prêt à naître, jamais il n'avait encore mis les pieds dans un bled aussi... frais. La température devait facilement avoisiner le négatif, et les bouts des doigts du jeune Révolutionnaire commençaient sérieusement à lui faire un mal de chien. Même dans ses poches, le froid brûlait. Il n'aurait jamais pensé que des températures si basses pouvaient provoquer de telles douleurs. Soit, il irait se coucher mon bête ce soir... S'il ne crevait pas stupidement en s'exposant à l'air glacial trop longtemps avant ça.
Errant au milieu de la ville principale de Shivering Island, il cherchait désespérement un coin pour dormir, se restaurer. De surcroît, il avait un incommensurable besoin d'uriner. Mais il avait trop peur de sortir son engin dehors. Vu l'état de ses doigts, il n'osait même pas imaginer l'effet que la température aurait sur... Bref.
Ici, les gens semblaient taciturnes, discrets, peu enclins à rendre service. Ils craignaient indéniablement les étrangers, et cette prudence poussée à l'extrême énervait Diji au plus haut point. Tant d'êtres peureux rassemblés dans un seul coin du monde lui mettait le moral dans les chaussettes. Décidément, il ne s'attarderait pas ici. La fin de journée approchait, et il faisait déjà presque nuit noire. Tous les volets des fenêtres étaient clos, et on n'entendait pas un bruit. Cette ambiance était surnaturelle, et donnait des frissons au jeune homme. On trouvait vraiment des lieux étranges de par le monde.
La tête levée vers le ciel, il chercha un quelconque signe de la lune ou des étoiles. Mais il n'en vit nulle part. Tout était brumeux, stagne, mort. Une vraie ville fantôme.
Dans d'autres circonstances, cette ambiance de fumée glacée lui aurait peut-être convenu, mais dans l'immédiat, sa seule envie, c'était de se griller une clopinette le plus rapidement possible. Sortir ses mains de ses poches par un temps pareil relevait du suicide, même pour une cigarette…
...
Bon, tant pis. D'une main fébrile et déjà bleutée, il se muni péniblement - ses doigts réagissaient bizarrement - d'une clope et l'alluma, non sans peine pour activer le mécanisme du briquet. Inhalant avec un soupir la fumée divine, il fut quelque peu frustré de voir que son crachat de vapeur toxiques se mélangeait à celle de son propre souffle chaud dans l'air glacé ambiant.
- C'est vraiment à chier, ici. Et j'ai la dalle. Tsss. Quelle journée pourrie ! se plaignit-il à haute voix.
Finalement, après quelques minutes de marche, il dégota laborieusement une enseigne à peine éclairée par une lampe à huile qui luttait vaillamment contre le froid pour dispenser sa chaude lueur dans le brouillard alentours. Sans demander son reste, il pénétra avidement dans le bâtiment, qui semblait, contre toute attente, bien entretenu. Ben ouais, le froid, ça conserve et ça évite de tomber en ruine !
Le contraste lumineux entre dehors et dedans n'avait d'égal que celui de l'ambiance. Lorsque ses yeux furent habitués à la clarté amicale et réconfortante qui régnait en ces lieux, il fut frappé de stupeur par la différence flagrante entre la mort, au-dehors, et la vie, ici-dedans. Effectivement, c'était incroyable ! Dans cette taverne, des gens chantaient, mangeaient, buvaient goulûment, se tordaient de rire. Certains dormaient même sur leur table, d'autre par terre, dans leur vomi. Tout le monde semblait heureux, détendu, apte à prendre du bon temps. Mais à bien y regarder, la majorité des personnes présentes en ce lieu étaient des voyageurs. Seuls les barmans, pâles comme l'hiver perpétuel qui gouvernait ici semblaient originaires du coin. D'ailleurs, ils étaient les seuls à tirer ouvertement la gueule. Bah, tant pis, ils n'allaient pas lui gâcher son plaisir. La nourriture sentait bon, et les clients se régalaient. C'est tout ce qui importait. Mais avant… Sa vessie ! Il s'enquit du lieu divin, et pissa l'équivalent d'un bon gros baril. Ahhh. Maintenant, il pouvait manger en toute détente. Prenant place à une table disponible, il somma le serveur de prendre sa commande.
C'est une fille qui arriva, blanche comme le lin, les yeux rouges. Diji avait déjà entendu parler d'une telle maladie qui frappait aussi bien les animaux que les être humains. Les pigments de la peau n'existaient pas chez ces personnes, et il ressemblaient plus à des morts qu'à des vivants.
- Oui ? demanda-t-elle d'une voix monotone et lasse.
Diji ne se fit pas prier :
- Je veux un poulet. Non, deux. Accompagné de la garniture que vous voudrez, je m'en tape ! Avec ça, je veux de quoi faire passer mes bouchées avec une bonne rasade de bière. Ce sera tout pour le moment.
Se frottant les mains - et ces dernières se réchauffaient peu à peu, enfin ! - il écouta son estomac couiner d'impatience. De la nourriture chaude, c'était le pied !
Alors qu'il piaffait d'impatience, il eut la désagréable sensation que quelqu'un l'observait. Bah, le froid lui faisait peut-être tourner la tête. De toute manière, il était trop affamé pour s'occuper de quoi que ce soit d'autre dans l'immédiat.
Les éventuels observateurs attendraient.
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Sabor
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Mer 12 Mar - 11:47
« Fiesta et baston ! ♪ »
Cela fait trois jours que je suis arrivé ici à Shivering Island et je ne sais pas trop ce que j'attends. A vrai dire, l'unique raison pour laquelle je suis sur cette île est que mon capitaine a la fainéantise de repartir enfin non, c'est plus compliqué. Le chef marchand refuse de monter ses marchandises lui-même et vu qu'ici tout le monde semble être plus mou les uns que les autres, aucune personne payée pour ça accepte de le faire. C'est donc la raison pour laquelle je suis dans cette auberge depuis trois jours et que Rolanda, elle, reste enfermée dans son box puisqu'avec ce temps plus que pourri, je n'ai pas le cœur de la sortir pauvre mère. La jument semble aller bien du fait que je lui rends visite tous les jours, que je la brosse parfois et que je la caresse et lui parle, elle adore ça et moi aussi. Depuis que j'ai perdu Aria et Marcel, je n'ai plus qu'elle et, elle sait me le rendre en vue de son comportement maladif envers moi.
La tête dirigée vers l'extérieur en appui sur mon bras qui lui est en appui sur la table, je regarde le temps horrible qui me fait froid dans le dos malgré la chaleur parfois étouffante à l'intérieur. Puis, alors que je plonge dans mes pensées concernant un avenir qui n'arrivera jamais, une personne me bouscule du coin du coude. Je la regarde, c'est la jeune femme avec laquelle je m'entends bien depuis que je suis ici. Doucement, elle commence à parler.
-Dis, Mike, tu pourrais jouer un peu pour dynamiser les clients, beaucoup se sont endormis, ta musique pourrait les remettre un peu d'aplomb pour la soirée tu ne penses pas ? -Oui, oui d'accord ! -Merci beaucoup ! -Tu voudras de l'aide ensuite pour servir ? -Non ça va merci, je m'en sors !
En trois jours, je me suis fait une amie. Enfin, une connaissance et vu que je dors ici aussi, à l'étage, je passe presque toutes mes journées dans l"auberge, il est donc normal que j'aide à son bon déroulement ... Et puis aussi ... Ça m'occupe on va dire. Elle veut que je remotive la salle de restauration, bien ! Je commence à taper du poing sur la table, montant ensuite dessus en donne des coups de talons sur celle-ci puis, je me mène l'instrument magique à ma bouche, commençant à jouer en me déplaçant de table en table. Bien sûr, je commence directement avec une mélodie joyeuse et forte pour réveiller et encourager les clients à chanter et danser. Au début, il y a juste une femme, bien alcoolisée qui commence à danser, rapidement accompagnée par un homme qui tentera sans doute d'abuser d'elle une fois le tout fini mais ceci ne me regarde pas.
-Plus fort !
A l'autre bout de la pièce, une table d'hommes bien arrosés aussi commence à hurler, du moins, chanter ... Ils sont rapidement accompagné par une table devant moi et, fier du fait que j'arrive à motiver un peu les troupes en musique, je me dirige entre les tables, vite rejoint par des hommes et des femmes qui m'attrapent par la taille les uns derrière les autres, motivant pas mal de personne à se réveiller et l'on fait ainsi le tour de l'auberge. Pendant presque une petite heure, je joues, amusant qui veut et motivant qui peut l'être, les regardant ensuite s'amuser seuls, prenant un peu une pause, étant essoufflé et en sueur.
-Bon boulot !
Toujours avec sa douce voix, la jeune femme aux yeux rouges recommence à faire le tour de la salle, prenant les rares commandes ainsi que la vaisselle sale laissée sur les tables par les clients ivres d'alcool comme de joie. Je m'installe ensuite au bar, la flûte sur les jambes quand je sens quelqu'un entrer. Oui, je sens ! Je sens le froid qui entre en même temps que lui et qui me refroidit le dos. Une fois la porte refermée et le chaud de retour dans mon corps, je laisse ma nouvelle amie partir vers le nouveau client, écoutant la discussion, du moins la commande, malgré tout car je n'ai rien d'autre à faire.
-Oui ? -Je veux un poulet. Non, deux. Accompagné de la garniture que vous voudrez, je m'en tape ! Avec ça, je veux de quoi faire passer mes bouchées avec une bonne rasade de bière. Ce sera tout pour le moment.
Après avoir noté la commande sur son petit calepin jaune, elle revient en cuisine pour annoncer la commande et elle cherche ensuite un baril qu'elle peine à soulever. Dans un élan de gentillesse, je passe par-dessus le comptoir, la flûte à la main.
-C'est pour le gars là-bas ? -Oui. -Je m'en occupe !
Je mets la flûte à ma ceinture, attrapant le baril sur l'épaule que je mène jusqu'au nouveau client. Le laissant presque tomber sur la table, je remarque que l'homme a encore les doigts bleus, il va sûrement chopper un mauvais rhume avec cette transaction froid-chaud aussi rapide. Je hausse les épaules, me tournant vers la serveuse albinos.
-Sers-moi aussi un poulet s'il te plaît !
Je m'installe face à l'homme sans lui demander. Je crois que mon séjour ici parmi les alcooliques m'a quelque peu rendu impoli mais je m'en moque en fait. L'homme a l'air d'être un bon vivant, différent des autres de l'auberge, et puis ... Comme si j'allais le revoir un jour ...
-Alors, tu fais quoi par ici ?
Question banale mais il faut bien commencer quelque part ...
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Mer 12 Mar - 22:44
Sans dec', c'était qui ce mec ? Il était arrivé, tout frais, comme un cheveux dans la soupe, et s'installant bruyamment en face de Diji, et engageant la discussion comme si de rien n'était. Enfin bon, il avait amené avec lui de quoi boire, et grâce à ca, il avait marqué un point. Un très bon point. S'allumant une cigarette, Diji rempli sa chope de bière.
-Alors, tu fais quoi par ici ? Le harangua l'homme.
En voilà une curieuse manière de créer un premier contact ! Il aurait pu donner son nom, ou alors demander si il dérangeait. Et bien non, il avait foncé dans le tas, sans se préoccuper des règles de politesses en vigueur ; et en était directement venu au plus croustillant. Que faisait Diji ici ?
Le jeune Révolutionnaire ne savait pas vraiment qui était cet homme. Lui révéler des informations capitales sur ses fonctions au sein de l'armée de l'insurrection aurait été d'une stupidité crasse, et ses supérieurs l'aurait probablement pendu par la peau des fesses. De fait, Diji opta pour la réponse mystérieuse :
- Tu vas pas tarder à le savoir.
Dans les faits, le borgne avait été envoyé dans ce coin pourri reculé de North Blue pour enquêter. Voir à quel point la Marine était présente, tester le crédulité des habitants, et leur potentiel à en faire des révolutionnaires. Ses chefs devaient probablement préparer un grand coup, car une telle opération n'était jamais réalisée dans le vide. Les autochtones de cette île étaient-ils réceptifs aux idées de la Révolution ? La poudrière pourrait-elle prendre ? Les habitants plussoyaient-ils les exactions du GM et de leurs chiens de Marines ? La présence de Diji ici avait pour but de répondre à toutes ces questions. Seulement voilà, pour l'instant, il n'avait pas vu grand-chose. La majorité des villageois étaient cloitrés chez eux à longueur de journée, et ne sortaient que rarement. A croire que la nuit perpétuelle qui régnait en ces lieux les avait rendus casaniers, craintifs du monde extérieur. Diji en avait déduit qu'ils ne se préoccupaient pas vraiment de ce qu'il se déroulait en-dehors de leur île ; et de fait, ils ne seraient pas extrêmement prompts à réagir et prendre parti si la révolution devait intervenir dans ce coin des Blues.
Pourtant, même si cette île ne revêtait pas réellement l'enjeu d'un point stratégique, géographiquement parlant, elle ferait une base de premier choix. Mystérieuse et brumeuse, assez grande et inhabitée. C'était le coin parfait pour fomenter des plans et organiser des opérations. Pour stocker du matériel, également. La Marine avait mieux à faire que se déplacer jusque dans une partie aussi exclue des Blues, n'est-ce pas ?
Entre deux gorgées de bières, et deux taff de clopes, Diji observa attentivement son interlocuteur, et désormais camarade de table. Il semblait plutôt jeune, propre sur lui. Il n'avait pas la dégaine d'un type violent et impulsif, mais renvoyait une agréable sensation de confiance en lui. Après tout, un peu de conversation l'aiderait bien à oublier le long voyage solitaire et glacial qu'il venait de se taper.
- Moi, c'est Diji. Navré, mais pour l'instant je dois rester muet sur la raison de ma présence en ces lieux. Je peux juste te dire qu'il va se passer quelque chose très bientôt, ici même. Mais d'abord, je suis impatient de goûter leur poulet. il a l'air carrément délicieux. Et toi ? T'es qui, et tu fais quoi ici ? J'arriverais pas à dire si t'es un Marine, Pirate ou autre. Mais en tout cas t'es pas d'ici. Tu m'a l'air de bien meilleure humeur que les habitants. On dirait qu'ils sont en deuil à longueur de journée, c'est franchement déprimant.
Les poulets arrivèrent, fumants, et délectant leurs narines d'une odeur loin d'être désagréable. L'estomac de Diji couina une dernière fois, et il se rua, sans prendre le temps de couper quoi que ce soit, sur la viande chaude et dégoulinante de jus.
Il leva la tête, en attente d'une réponse de son nouveau pote de bouffe.
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Jeu 13 Mar - 10:47
« Fiesta et baston ! ♪ »
Je me laisse glisser sur la banquette, attendant une réponse. Il est vrai que demander ce que fait un inconnu dans les parages peut-être une bonne comme une mauvaise idée, surtout lorsque cette personne est au final un inconnu. Oui, il peut très bien être un marine en mission comme un pirate sanguinaire qui prend des dispositions pour tous nous tuer ou alors même un simple voyageur qui fait le tour du globe à la recherche d'une île sur laquelle se poser. Je prends ma flûte qui est sur mes jambes pour la poser à côté de moi sur la banquette, je la regarde quelques secondes, n'aimant pas trop le regard curieux et presque oppressant de l'homme face à moi qui finit par me répondre.
-Tu vas pas tarder à le savoir.
Bien, et quand ? Toujours en attendant les poulets qui se font désirer, l'homme s'allume une cigarette et prends de la bière. Les cigarettes, il y avait bien longtemps que je n'en avais pas vu et je me portais très bien ainsi. C'était le seul point négatif de Marcel ce petit truc malodorant qu'il aimait tant et dont il ne pouvait jamais se passer. Puis, après mon départ de l'île de Micqueot, je n'ai pas vraiment revu ce genre de plaisir dégoûtant. Oui, dégoûtant ! J'y avais goûté une fois lorsque le vieux m'avait recueilli alors qu'il ne me connaissait même pas, j'avais tendance à dire oui à tout de peur de finir dehors. Du moins ça c'était les premiers temps, ensuite, mon caractère a commencé à se forger.
J'attrape à mon tour de quoi boire, me servant comme si cette bière était la mienne. Au pire, je pourrais toujours lui payer quelques tournées après ça s'il est cool ce type. Assoiffé, je bois mon verre d'une traite, c'est que depuis que j'ai joué tout à l'heure, je n'ai pas bu ... Seulement, boire mon verre aussi vite, je vais sans doute passer pour un alcoolique auprès de lui. Je souris en coin, le regardant fumer et boire.
-Moi, c'est Diji. Navré, mais pour l'instant je dois rester muet sur la raison de ma présence en ces lieux. Je peux juste te dire qu'il va se passer quelque chose très bientôt, ici même. Mais d'abord, je suis impatient de goûter leur poulet. il a l'air carrément délicieux. Et toi ? T'es qui, et tu fais quoi ici ? J'arriverais pas à dire si t'es un Marine, Pirate ou autre. Mais en tout cas t'es pas d'ici. Tu m'a l'air de bien meilleure humeur que les habitants. On dirait qu'ils sont en deuil à longueur de journée, c'est franchement déprimant.
Il est de la marine ou quoi ? C'est quoi cet interrogatoire là ? Je m'apprête à parler quand la jolie serveuse arrive avec les trois assiettes. Deux pour l'homme en face de moi qui a sans doute complètement oublié qu'il avait froid en entrant et le dernier pour moi. Ils fument et la peau de mon poulet semble délicieusement craquante. Souriant tout seul, j'oublie de répondre à mon camarade de table. J'enlève mes gants que je pose sur le côté de la table près de la flûte que je pose également sur la table pour l'avoir dans mon champs de vision. Cette flûte est l'unique chose qui peut me faire penser à mes parents heureux. Je n'ai rien d'autre.
Je ne me souviens presque plus comment je l'ai eu. Est-ce mon père ou ma mère qui m'a accompagné à la boutique pour l'acheter ? Est-ce pour ma mère ou mon père que j'ai appris à en jouer ? Tant de question auxquelles j'ai su répondre fût un temps mais auxquelles je ne peux plus répondre aujourd'hui et ceci me rends fou parfois. Du bout des doigts, j'attrape la peau du poulet qui craque au fur et à mesure que je la retire pour la manger, me régalant ! J'évite de faire en sorte que mes paumes de main, armées de mes deux coussinets, touchent le volatile fumant, je ne veux pas que mon repas finisse dans le mur de l'autre côté du bâtiment ... Après m'être régalé avec la peau, je regarde le fameux Diji, finissant ma bouche pour lui répondre.
-Moi c'est Mike ! Et je suis en voyage en fait. Je navigue avec des marchands mais ils sont têtus du coup, j'attends qu'ils se décident à monter la marchandise eux-même sur le bateau pour repartir d'ici. Moi de la Marine ? Jamais ! Ils ont détruit ma vie et j'ai failli devenir un pirate mais c'est une très longue histoire ...
J'attrape mes couverts, commençant à couper le blanc du poulet encore fumant pour le manger ... Excellent ! Une bouchée, puis deux et enfin trois. Je finis de manger puis je reprends.
-Toi aussi tu as remarqué ? Les seules personnes gaies sont ici, dans l'auberge donc autant te dire que cette île ne vaut vraiment pas le coup ...
J'arrache ensuite une cuisse que je mange comme un gosse. Aucune tenue les jeunes je vous jure mais comme le disait une amie : "C'est meilleur avec les mains !". Une fois ma première cuisse finie, je laisse l'os tomber dans l'assiette, faisant du bruit. Je me redresse sur mon siège, posant les coudes sur la table et croisant les doigts, la tête en appuie dessus.
-D'où tu viens toi ? T'es aussi un voyageur ?
Je sais uniquement son nom, je veux plus d'informations !
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Jeu 13 Mar - 15:45
-Moi c'est Mike ! Et je suis en voyage en fait. Je navigue avec des marchands mais ils sont têtus du coup, j'attends qu'ils se décident à monter la marchandise eux-même sur le bateau pour repartir d'ici. Moi de la Marine ? Jamais ! Ils ont détruit ma vie et j'ai failli devenir un pirate mais c'est une très longue histoire ...
Voilà qui était intéressant. La Marine avait détruit sa vie ? Et ce mec était devenu marchand, après ca ? Diji n'en croyait pas un mot. Lorsque quelqu'un vous fait souffrir atrocement, l'être humain désire ardemment se venger. En tout cas dans un premier temps. Après, la douleur peut s'estomper, on peut mûrir et comprendre la futilité d'une vengeance qui n'engendrerait rien de mieux qu'une autre vengeance, et ainsi de suite. Le spirale infernale de la violence. Mais quoi qu'il en soit, la première réaction, face à quelqu'un qui vous avait fait du mal, était la haine, le désir de meurtre. Toujours. C'était là une réaction humaine normale.
A première vue, ce Mike ne désirait pas vraiment s'étaler sur son histoire. Seulement voilà, la curiosité de Diji avait été piquée. Il était toujours à la recherche de nouvelles preuves que la Marine et le GM ne valaient rien, et qu'ils emmenaient ce monde droit à sa perte. Si Diji pouvait soutirer à cet homme un nouvel exemple de la tyrannie autoritaire que faisaient subir les hauts décideurs de ce monde, il n'allait pas s'en priver. Mais Mike serait-il prêt à lui révéler la raison de sa haine pour la Marine ?
Pour le mettre en confiance, le jeune révolutionnaire devait faire un pas dans son sens et lui expliquer plus précisément qui il était, et la raison de sa présence ici. Cependant, ce Mike pouvait très bien lui mentir, et n'être qu'un agent du gouvernement sous couverture. Diji avait déjà rencontré des cas similaires, et il ne se laisserait plus prendre dans le piège une fois de plus.
Je jeune homme borgne analysa la situation. Sur cette île, la Marine semblait totalement absente. Les gens paraissaient se cogner royalement des histoires de Révolution, de Gouvernement Mondial et de guerre d'idéologie. Tout ce qui leur importait, c'était de survivre dans cet environnement sordide et hostile à toute forme de vie. Ceci étant posé, qui avait-il de mal à lâcher le morceau ? Non, c'était trop risqué. Il n'avait pas reçu de tels ordres. Avant ca, il devait recevoir la preuve que l'homme assis en face de lui était bel et bien sincère.
-D'où tu viens toi ? T'es aussi un voyageur ?
Concentré sur son poulet restant - l'autre se trouvait déjà bien à l'abri dans son estomac ! - Diji ne répondit pas directement à Mike.
- Je viens de South Blue. Je pourrais en effet te dire que je voyage, mais ce serait te mentir. Je suis ici pour une raison bien précise, et crois-moi, tu n'as pas envie d'être mêlé à tout ça... Mais si d'aventure tu insistais, je serais prêt à être plus bavard. Toutefois, ton profil m'intrigue. Si tu acceptais de m'expliquer ce que la Marine avait fait de si terrible pour toi, je t'informerais avec joie de mon activité. Marché conclu ?
Diji avait essayé d'être le plus mystérieux possible, pour que Mike soit intrigué et désire prolonger la discussion. Quant à savoir si cela fonctionnerait ou pas...
Remplissant son verre de bière, - son quatrième, déjà ! - il jeta un regard autour de lui. Personne se semblait prêter attention à eux, mais pourtant, Diji avait été entraîné pour reconnaître les éventuels agents gouvernementaux, leurs techniques d'espionnages et autres stratagèmes dégoutants. Depuis que le jeune borgne avait pris la mer, il avait retenu au moins une leçon, et pas la moins importante : les murs avaient des oreilles. De fait, un homme suspect se tenait en retrait, dans un coin de la pièce. Il ne parlait à personne, et personne de lui parlait. Il regardait ailleurs, mais Diji savait de quoi il retournait.
Reportant son regard sur l'homme souriant en face de lui, Diji ôta pour quelques instants son cache oeil droit, et lui désigna son horrible cicatrice rosacée :
- Ca c'est la Marine. Au cas où tu aurais des doutes sur mon affiliation. T'inquiètes pas, on semble partager notre aversion pour le GM. C'est pour ca que tu m'intéresses.
Si Mike acceptait de lui en dire plus, Diji pourrait passer à la phase numéro deux.
Cette soirée avait bien besoin d'être animée...
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Ven 14 Mar - 13:51
« Fiesta et baston ! ♪ »
Ma dégustation du poulet rôti se fait bien plus lente comparée à celle de l'homme en face de moi. En effet, sur les deux poulets qu'il a commandés tout à l'heure, il y en a déjà un bien au fond de son estomac, le second sur le point de se faire attaquer par l'homme aux cheveux rouges. Je souris, un peu amusé, jusqu'à ce qu'il parle, laissant le dit sourire disparaître montrant presque ainsi une mine cadavérique.
-Je viens de South Blue. Je pourrais en effet te dire que je voyage, mais ce serait te mentir. Je suis ici pour une raison bien précise, et crois-moi, tu n'as pas envie d'être mêlé à tout ça... Mais si d'aventure tu insistais, je serais prêt à être plus bavard. Toutefois, ton profil m'intrigue. Si tu acceptais de m'expliquer ce que la Marine avait fait de si terrible pour toi, je t'informerais avec joie de mon activité. Marché conclu ?
Parler de ce qu'il s'est passé ce jour-là ? Je ne sais pas. J'y pense parfois quand je suis seul puis je déprime. Seulement, je suis souvent seul à vrai dire ... Peut-être qu'en parler à un inconnu peut soulager cette peine ? Mais d'ailleurs, pourquoi veut-il savoir ça lui ? ... Il dit venir de South Blue aussi, la chance ... Je n'ai jamais quitté le Nord moi, j'aimerais tant voyager, découvrir de nouveaux horizons dire que je viens de tel ou tel endroit et raconter d'incroyables aventures à mes enfants ... Je soupire, réalisant qu'il a aussi dit que mon profil l'intéresse ... Qu'est-ce qu'il entend par ça ? C'est quoi mon profil ? Je hausse un sourcil pendant qu'il se sert un verre et ensuite, il semble inspecter les alentours. Maladroitement, je regarde moi aussi ce qu'il peut chercher parmi les ivrognes de la taverne ... Quand je tourne la tête vers lui, je grimace un peu, il a enlevé son cache-œil pour me montrer sa cicatrice.
-Ça c'est la Marine. Au cas où tu aurais des doutes sur mon affiliation. T'inquiètes pas, on semble partager notre aversion pour le GM. C'est pour ça que tu m'intéresses. -Ce qui s'est passé ? Et bien, un soir, quelqu'un a frappé à la porte de chez nous. Mon père travaillait loin de la maison, on avait de ses nouvelles que par courrier. Bref, ma mère faisait à manger quand la personne insistait malgré le fait que ma mère disait qu'elle arrivait. Ma petite soeur s'était réveillé et du coup, ma mère a dû aller la chercher avant d'ouvrir. Je jouais à l'étage, j'étais donc descendu pour voir qui c'était, curieux. L'homme a annoncé à ma mère la mort de mon père et celle-ci est tombée à genoux avec ma soeur dans les bras. Puis, je ne sais pas pourquoi mais l'homme a sorti son arme à feu et ... Et il a tiré. La balle a transpercé le crâne de ma mère et ... Elle a continué dans celui de ma soeur. Ensuite, quand il m'a vu. Il m'a pris avec lui et j'ai passé un an ou un peu plus, je ne sais plus, enfermé dans une calle grâce à une fille qui m'a abandonné avant mon départ avec les marchands. J'avais décidé de devenir pirate avec elle mais, elle a dû changer d'avis au dernier moment, elles sont compliqués les filles après tout hein ... Bref, elle m'avait aidé à m'échapper de la calle sauf que, j'ai atterri sur une île que j'ai pensais déserte pendant longtemps. J'ai passé mon adolescence comme un sauvage à cause de la Marine. J'ai perdu ma famille à cause de la Marine et je crois aussi avoir perdu la fille que j'aime ... J'aimais ... Je ne sais pas comment le dire ... Bref, aussi à cause de la Marine.
A la suite, tremblant, je pose mes couverts et fixe mon poulet qui ne fume presque plus. En parler m'a effectivement fait du bien mais ça m'a aussi fait remonter de mauvais souvenir et forcé à faire face à la triste réalité dans laquelle je suis. Je n'ai plus que Rolanda au final ... Je suis seul. Horriblement seul. Je lève les yeux devant Diji, le pauvre homme, il voulait sans doute passer une bonne soirée et pas forcément écouter les malheurs du premier venu. Me resservant en bière que je bois d'une traite encore une fois, je me force à sourire, le questionnant à mon tour.
-Et toi, comment ils t'ont fait ça ? La cicatrice là.
Un peu culotté je sais mais il faut bien. Je passe une main sur mon visage, soupirant et attrapant ensuite mes couverts, reprenant ma dégustation de poulet, attendant une réponse de l'homme en face de moi. Je viens de lui raconte ma vie ... Ca fait du bien.
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Lun 17 Mar - 1:16
Même si durant toute la tirade de Mike, Diji continua à se goinfrer avidement - il avait vraiment une dalle de tous les diables ! - aucune miette de l'histoire de son interlocuteur ne lui avait échappé. Jackpot, badaboom. Mike était l'exemple vivant de la nécessité de se battre contre la tyrannie autoritaire du GM et de leur toute-puissance. De quel droit se permettaient-ils de ruiner une vie toute entière ? De décimer une famille dans de si atroces conditions ? Tout ceci relevait de l'impensable. Voilà pourquoi Diji protestait, voilà pourquoi la Révolution existait. Cette guerre ne prendrait fin seulement le jour où un gouvernement honnête - dirigé par le peuple, et pour le peuple - naîtrait. Aucun retour en arrière n'était envisageable ; la Marine et le GM avaient déjà répandu trop de sang derrière eux. Leurs actes et décisions immorales étaient inexcusables.
Au nom de Mike, et de toutes les personnes victimes des horreurs de MarieJoa, Diji se battrait jusqu'à la mort. Et même après, s'il le pourrait.
- Tu n'imagines pas à quel point je compatis. Je hais le Gouvernement mondial autant que toi ; si ce n'est pour d'autres raisons. J'ai même honte de t'avouer qu'ils m'ont fait moins de torts qu'à toi. Sache que des personnes qui, comme toi, se sont retrouvées à survivre tant la douleur était immense, il en existe des tonnes. Combien de veuves et d'orphelins ont-ils laissé derrière eux ? On ne le sauras jamais vraiment. Mais c'est un véritable génocide qui se déroule sous nos yeux, et personne n'ose élever la voix.
Comme il rencontrait quelques difficultés à ronger l'os de son aile de poulet, il s'arrêta quelques instants. Une gorgée de bière plus tard, il reprit, toujours aussi passionné :
- Le gouvernement agit au nom de la justice, mais lorsque je croise la route de personnes comme toi, je ne peux m'empêcher d'hurler au scandale. Sérieusement, elle est ou la justice, là-dedans ? Toute cette organisation ayant soi-disant pour but de protéger le peuple n'est tout simplement qu'une vaste mascarade. Ce qu'ils veulent, c'est tout simplement le pouvoir. Le contrôle. Ils agissent soit-disant au nom de la liberté, et cherchent à nous protéger des pirates et des hors-la-lois. Ils ont trouvé des coupables à la misère du peuple ; et comme ils possèdent selon eux la solution, le monde entier les acclame. Mais lorsque l'on regarde sous la couverture, on s'aperçoit que ce sont de faux héros. Voilà ce que je pense.
Une nouvelle fois, il s'arrêta pour une gorgée de houblon. L'effet de l'alcool commençait sérieusement à se faire ressentir.
- Mais avant que je te raconte comment ils m'ont fait ça, à l'oeil, j'aimerais quand même soulever un point de ton histoire qui me chagrine. Pourquoi ne t'es-tu jamais tourné vers la vengeance ? La Marine t'as fait énormément mal, et il aurait été normal et même plutôt sain de chercher à leur faire mal en retour. Au lieu de ça, tu as fermé ton poing dans ta poche, et choisi une vie honorable de marchand. Alors soit tu es quelqu'un d'incroyablement stupide - et n'y vois aucune offense - soit ton abnégation force vraiment l'admiration. Par exemple, moi je sais que si j'avais vécu un truc similaire, j'aurais mis les pieds sur MarieJoa pour botter les fesses du Grand Amiral, même si j'aurais signé mon arrêt de mort.
Son assiette était à présent vide, et Diji la repoussa dans un grognement de satisfaction. Ce plat l'avait comblé, et la discussion devenait de plus en plus intéressante.
- Franchement, je te respecte à un point que tu ne peux même pas imaginer. Si tout le monde adoptait les même réactions que toi face aux injustices de la vie, cette terre serait plus paisible. Cependant, une petite voix dans ma tête me crie que si rien ne bouge, c'est parce que, comme toi, des gens subissent des atrocités commises au nom du bien commun sans réagir.
Diji planta intensément son regard dans celui de Mike :
- Après, peut-être m'as-tu mentit sur ton identité. Je n'ai aucun moyen de le savoir. Mais on va dire que je te fais confiance. C'est pourquoi, puisque je te l'ai promis, je vais te révéler la vérité à mon sujet.
Le jeune révolutionnaire allait abattre ses cartes. Au final, il n'était pas certain de la réelle haine de Mike pour la Marine ; peut-être était-ce un odieux mensonge, un vil stratagème de plus du GM pour débusquer les séparatistes. Il avait déjà rencontré des cas similaires, et s'était fait berné en beauté. Maintenant il faisait attention, et ce qu'il s'apprêtait à faire ne relevait en rien de la stupidité, puisque que tout était calculé.
Diji en avait marre de ces vulgaires missions de reconnaissances, ou rien ne bougeait. Il comprenait bien la nécessité de telle quêtes, et de la tactique géographique qui pouvait en découler, mais dans les faits, ce n'était pas du concret. Sauf que lui, dans sa vision des choses, du concret, il en fallait. C'est pourquoi dire toute la vérité à son interlocuteur ne posait pas un problème : si c'était un ennemi, il ne fallait pas être devin pour comprendre ce qu'il se passerait ensuite, et Diji était prêt à toute éventualité. S'il devait se battre, alors il répondrait présent. Si Mike était neutre, rien ne changerait, les discours du jeune révolutionnaire borgne tomberaient dans l'oreille d'un sourd. Par contre, s'il était un pirate, ou même un Révolutionnaire, les deux hommes pourraient se retrouver alliés de circonstance. Et pour la suite, ce ne serait pas une chose négligeable,
- Je fais partie des forces de la Révolution. La cicatrice que tu vois, là ou mon ancien oeil droit se tenait, ce sont quatre chiens galeux de la Marine qui me l'ont enlevé. Ils pensaient que je détenais en ma possession des informations de la plus haute importance concernant certains aspects de l'insurrection. Seulement voilà, je ne savais rien, alors ils ont décidé de me torturer quand même, pour le plaisir. Ce sont seulement grâce à certaines circonstances que j'ai pu m'évader. Depuis ce jour, je m'investis corps et âmes dans la Rebéllion, car à mes yeux - à mon oeil, à vrai dire - elle véhicule les codes moraux les plus proches des miens. Je me considère comme une espèce de messager, j'essaie d'ouvrir les yeux aux gens sur les terribles manigances du Gouvernement. Sur chaque île ou je passe, si la Marine ne semble pas trop présente, je me rends dans les tavernes principales des villages, et je fais des discours Révolutionnaires. Des fois ça passe, des fois ça casse. On ne sait jamais vraiment à l'avance.
Diji marqua une pause.
- Avec ces informations, tu as peut-être déjà compris ce que je suis venu faire ici.
Les mains crispés sur ses deux dagues, sous son manteau, il guettait farouchement les réactions de son interlocuteur. Dans tous les cas, cette discussion n'était pas assez silencieuse. D'ailleurs, Diji avait fait exprès de parler le plus fort possible ; ainsi, même l'homme suspect, dans le coin de la pièce, l'avait certainement entendu. Voilà qu'il s'était levé, et comme si de rien n'était, avait prit la porte.
Peut-être que l'animation allait monter d'un cran d'ici quelques minutes…
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Lun 17 Mar - 23:58
« Fiesta et baston ! ♪ »
Je retourne l'assiette, ayant fini la première partie du poulet, j'arrache ensuite la seconde cuisse sur laquelle je me jette comme si je n'avais pas mangé depuis des semaines. L'homme en face de moi, Diji, commence ensuite à parler, faisant en sorte que je lève mon regard vers lui, montrant ainsi que je l'écoute malgré le fait que mon nez soit dirigé vers l'assiette.
-Tu n'imagines pas à quel point je compatis. Je hais le Gouvernement mondial autant que toi ; si ce n'est pour d'autres raisons. J'ai même honte de t'avouer qu'ils m'ont fait moins de torts qu'à toi. Sache que des personnes qui, comme toi, se sont retrouvées à survivre tant la douleur était immense, il en existe des tonnes. Combien de veuves et d'orphelins ont-ils laissé derrière eux ? On ne le sauras jamais vraiment. Mais c'est un véritable génocide qui se déroule sous nos yeux, et personne n'ose élever la voix.
Je ne sais pas vraiment si je déteste la Marine, je crois que la haine a disparu, qu'elle a simplement laissé place à une envie et une passion de retrouver une personne. Seulement, je ne sais pas du genre à mettre tout le monde dans le même panier. Je souris lorsqu'il dit que personne n'ose élever la voix ... Je crois qu'il me vise en disant ça mais je ne suis pas du genre à avoir une grande gueule. Je ris un peu quand je le vois avoir du mal avec son os puis je me sers aussitôt après lui, buvant quelques gorgées, l'écoutant reprendre.
-Le gouvernement agit au nom de la justice, mais lorsque je croise la route de personnes comme toi, je ne peux m'empêcher d'hurler au scandale. Sérieusement, elle est ou la justice, là-dedans ? Toute cette organisation ayant soi-disant pour but de protéger le peuple n'est tout simplement qu'une vaste mascarade. Ce qu'ils veulent, c'est tout simplement le pouvoir. Le contrôle. Ils agissent soit-disant au nom de la liberté, et cherchent à nous protéger des pirates et des hors-la-lois. Ils ont trouvé des coupables à la misère du peuple ; et comme ils possèdent selon eux la solution, le monde entier les acclame. Mais lorsque l'on regarde sous la couverture, on s'aperçoit que ce sont de faux héros. Voilà ce que je pense.
Je ne sais pas trop quoi penser. Il est vrai que la Marine ne gère pas forcément tout mais au final, est-ce possible de tout gérer parfaitement ? Le pauvre, à force de parler de plus en plus fort, il doit avoir la gorge sèche ... Je crois avoir vu juste quand celui-ci prend une bonne gorgée de bière, continuant de parler.
-Mais avant que je te raconte comment ils m'ont fait ça, à l'oeil, j'aimerais quand même soulever un point de ton histoire qui me chagrine. Pourquoi ne t'es-tu jamais tourné vers la vengeance ? La Marine t'as fait énormément mal, et il aurait été normal et même plutôt sain de chercher à leur faire mal en retour. Au lieu de ça, tu as fermé ton poing dans ta poche, et choisi une vie honorable de marchand. Alors soit tu es quelqu'un d'incroyablement stupide - et n'y vois aucune offense - soit ton abnégation force vraiment l'admiration. Par exemple, moi je sais que si j'avais vécu un truc similaire, j'aurais mis les pieds sur Marijoa pour botter les fesses du Grand Amiral, même si j'aurais signé mon arrêt de mort.
Voici donc ce que je pensais tout à l'heure, j'étais bien visé lorsqu'il parlait des personnes silencieuses. Je ne bronche pas, attaquant enfin le blanc du poulet sur lequel je cale, souriant quand je réalise que l'homme a fini ses deux poulets alors que j'ai du mal à finir le mien. Je hausse un sourcil quand j'entends Marijoa. Il est vrai que la Marine n'a pas été juste avec moi mais pourquoi me suicider suite à ça ?
-Franchement, je te respecte à un point que tu ne peux même pas imaginer. Si tout le monde adoptait les même réactions que toi face aux injustices de la vie, cette terre serait plus paisible. Cependant, une petite voix dans ma tête me crie que si rien ne bouge, c'est parce que, comme toi, des gens subissent des atrocités commises au nom du bien commun sans réagir.
Il me fixe ensuite dans les yeux, me faisant presque peur sur le coup.
-Après, peut-être m'as-tu mentit sur ton identité. Je n'ai aucun moyen de le savoir. Mais on va dire que je te fais confiance. C'est pourquoi, puisque je te l'ai promis, je vais te révéler la vérité à mon sujet.
Je finis mon verre, gardant mon regard plongé dans celui de l'homme devant moi qui semble prêt à faire ses aveux, à me dire quelque chose qui ne serait pas du genre à dire à n'importe qui, comme si j'avais quelque chose de spécial.
-Je fais partie des forces de la Révolution. La cicatrice que tu vois, là ou mon ancien oeil droit se tenait, ce sont quatre chiens galeux de la Marine qui me l'ont enlevé. Ils pensaient que je détenais en ma possession des informations de la plus haute importance concernant certains aspects de l'insurrection. Seulement voilà, je ne savais rien, alors ils ont décidé de me torturer quand même, pour le plaisir. Ce sont seulement grâce à certaines circonstances que j'ai pu m'évader. Depuis ce jour, je m'investis corps et âmes dans la Rébellion, car à mes yeux - à mon oeil, à vrai dire - elle véhicule les codes moraux les plus proches des miens. Je me considère comme une espèce de messager, j'essaie d'ouvrir les yeux aux gens sur les terribles manigances du Gouvernement. Sur chaque île ou je passe, si la Marine ne semble pas trop présente, je me rends dans les tavernes principales des villages, et je fais des discours Révolutionnaires. Des fois ça passe, des fois ça casse. On ne sait jamais vraiment à l'avance. Avec ces informations, tu as peut-être déjà compris ce que je suis venu faire ici.
Je pose mon verre sur la table et me lèche les babines, enlevant le peu de mousse de la bière qui s'était attachée à ma jeune moustache qui avait commencé à pousser depuis que j'étais arrivé ici.
-Et bien. Que dire ... Tout d'abord, si j'ai gardé le silence c'est parce que tout ceci est arrivé si vite et j'étais si jeune. Par la suite, les circonstances ont fait que je n'ai pas eu le besoin d'en reparler ou d'éprouver une certaine vengeance. Certes, c'est vrai que j'aimerais venger ma mère mais avant tout cela, je veux la confirmation que mon père est mort. Il se peut que j'ai vécu dans le mensonge pendant tout ce temps qui sait ? Et si mon père était encore en vie, j'aurais l'air fin de m'être rebellé envers le Gouvernement Mondial !
Je marque une petite pause, reprenant mon souffle sachant que je commence à mon tour à parler de plus en plus fort et de plus en plus vite, comme si j'avais peur d'oublier de dire des choses.
-Et tout ce que j'ai à dire c'est que la Révolution, je n'ai jamais entendu parler de ça. Tu dois sans doute être le premier homme qui fait partie de ce groupe que je rencontre. Je ne souhaite pas me battre, je ne souhaite pas un monde meilleur où je ne sais pas quoi ! L'unique chose que je souhaite à cette heure ci est le don de la vie et de la liberté que m'a offert Aria ! Comme je l'ai dit, j'ignore si mon père est en vie et je n'ai plus de famille, rien ! Je ne vois pas en quoi cette histoire de rébellion devrait m'intéresser. Si tu essayes de m'ouvrir les yeux, ce n'est pas vraiment utile. Je vois clair tout ce qu'il se passe autour de moi.
Petit à petit, j'ai l'impression inexpliquée de devenir en colère. J'attrape la flûte et pose une main sur mon front. J'ai le crâne bouillant.
-Merci pour la boisson ...
Je me dirige vers la sortie, poussant d'un coup sec la porte en bois et arrivant dehors, profitant de la fraîcheur qui, sur le coup, soulage mon crâne. Je fais quelques pas et je m'assieds sur un banc, réalisant que je n'ai pas de veste et que je vais attraper froid si je reste là. Je soupire, profitant un peu du bien du froid et voyant un homme qui se dirige vers moi, manteau long et chapeau noir comme s'il voulait se fondre dans la nuit.
Shtoum (c)
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Mer 19 Mar - 1:28
Arf, il s'était braqué. Ca arrivait, des fois. Lorsqu'il rencontrait des esprits forts et fiers, comme ce soir, Diji se heurtait à des murs. Tout ce qu'il aurait pu dire serait tombé dans l'oreille d'un sourd. Pas la peine donc d'épiloguer, ou de chercher à convaincre à tout prix Mike : les arguments que celui-ci avaient avancé étaient valables, en tous points de vue. Le jeune révolutionnaire avait bien appris à laisser les gens penser de la manière dont ils le désiraient. Diji réveillait les esprits endormis : mais quand pour les personnes bel et bien conscientes du monde qui les entourait, mais qui avaient choisit un autre chemin, il ne pouvait rien.
C'était précisément la raison pour laquelle il se battait : laisser les gens penser ce qu'ils voulaient. Même s'ils ne partageaient pas ses opinions, Diji n'avait pas le droit de leur faire un procès. Du moment que leurs façons de penser ne lésait personne d'autre, il n'avait pas son mot à dire. La liberté des uns s'arrête ou commence celle des autres.
Mais tout de même... Ne jamais avoir entendu parler de la Révolution ? En étant marchand, donc grand navigateur ? Ca paraissait tiré par les cheveux. Que Mike ne souhaite pas se battre pour des convictions qui n'étaient pas les siennes, soit. Diji respectait grandement ce choix, bien qu'il fut quelque peu égoïste. Qu'en était-il des centaines de gens qui avaient vécu les mêmes supplices que lui ? Mais bon, comme dit juste avant, c'était le droit le plus légitime de Mike de n'avoir que faire des idées d'insurrection et de rébellion.
Tant pis !
Terminant son chope de bière, il allait quérir la sommelière blafarde et déprimée, pour demander une chambre pour la nuit, lorsqu'un grand fracas se fit entendre.
- Tout le monde dehors ! Ordonna quelqu'un. Et plus vite que ca !
Se retournant, Diji aperçu avec étonnement un groupuscule d'une dizaine de Marines, avec à son commandement un lieutenant ou un commandant, qui venait de pénétrer tonitruement dans l'auberge, braquant sur la totalité des clients présents leurs armes à feu, menaçantes, très probablement chargées et prêtes à faire feu au moindre mouvement suspect.
Au début, l'assistance présente en ces lieux cru qu'il s'agissait d'un blague. Puis, devant l'apparent air apathique de son auditoire, l'homme qui avait prit la parole le fit une nouvelle fois :
- J'AI DIT TOUT LE MONDE DEHORS ! Vous êtes tous suspectés de haute trahison envers le gouvernement mondial. Nous savons de source sûre que parmi vous se cachent des vils serpents de la Révolution. Nous comptons bien les débusquer, les faire parler, et ensuite les pendre au milieu de la place publique, pour qu'ils gèlent tout en crevant étouffés. Et maintenant, si vous ne vous bougez pas le cul immédiatement, j'ordonne à mes soldats d'ouvrir le feu.
L'assistance, bouche bée, se leva l'une après l'autre. Diji resta muet. Les choses risquaient de devenir très dangereuses, mais terriblement intéressantes ! Il avait un message à faire passer. A Mike et à tous les autres. Si les choses se déroulaient comme il l'espérait, peut-être que ces sales chiens galeux de la Marine se décrédibiliseraient tous seuls, comme des grands.
Masquant du mieux qu'il le pouvait ses armes sous son ample manteau, Diji se leva à son tour, et sortit en fil indienne avec le reste des clients dans le froid mordant de cette île hivernale et peu accueillante. L'homme exigea que tous les suspects potentiels se rangent en ligne et exposent leurs visages. Le jeune révolutionnaire savait qu'il se ferait repérer. L'homme-espion, qui avait écouté sa conversation avec Mike, un peu avant, lui avait certainement fait sa description.
Effectivement, les yeux du commandant s'écarquillèrent lorsqu'ils se posèrent sur le borgne.
- TOI ! lui hurla-t-il. Nous savons qui tu es ! Dis-nous immédiatement qui sont tes complices !
Des deux cotés de Diji, on le dévisagea.
- J'ai effectivement des complices içi présents, déclara-t-il. Sur cette rangée même. Mais je ne vous dirai rien. Plutôt crever que de vendre mes camarades !
Sur ce, il cracha aux pieds du Marine leader. Ni une ni deux, on lui asséna un violent coup de crosse derrière la nuque, qui le fit tituber.
- Tu veux jouer au plus malin ? Rétorqua le chef. Ahaha ! Jouons, sale traître ! Je suis plus malin que toi. Je vais tous les tuer, un par un, et tu regarderas tes saloperies de copains révolutionnaires crever devant toi.
Des voix commencèrent à s'élever au sein de la rangée des suspects. Hommes et femmes avaient peur pour leur vie, et ils se demandaient bien qui pouvait bien être les compères de cet homme aux longs cheveux rouges. Mais ils pouvaient chercher tant qu'ils le voulaient, il n'y avait personne que Diji connaissait parmi eux. C'était du bluff, pour pousser le Marine à faire une bêtise.
- Il y a des gens innocents dans le lot, se défendit Diji. De simples voyageurs, des citoyens normaux.
- Rien à foutre ! psalmodia le Marine, en transe. Je vais tous les buter, pour le bien de la Marine et du GM ! Vous autres, révolutionnaires, vous êtes encore plus dégénérés que les pirates !
Des plaintes successives se levèrent au sein de la rangée de civils. Ils suppliaient le commandant de leur laisser la vie sauve, assurant sur la tête de leurs enfants qu'ils n'avaient rien faire de mal, qu'ils n'avaient rien à voir avec la Révolution. Diji savait très bien que tout ce qu'ils disaient étaient la pur vérité.
Alors, le jeune révolutionnaire joua sa dernière carte.
- Vous êtes prêt à tuer de pauvre innocents ? Juste pour un seul homme, moi ? Ma vie n'a pas plus de valeur que les leurs. Les assassiner ferait de vous un être immonde et abjecte, indigne des valeurs véhiculées par la Marine. Ou alors, est-ce la vraie raison d'être du Gouvernement mondial ? Tout écraser sur son passage, même les innocents, pour coincer d'éventuels coupables qui menacent de leur voler leur si précieux pouvoir ?
Diji s'adressa à la foule :
- Voyez, citoyens ! Voyez comme la Marine prend bien soin de vous ! Est-ce que vous attendez d'un garde du corps ? Qu'il vous tue pour débusquer celui qui les dérange ? Est-ce le comportement d'un ange gardien ? Non. C'est le comportement égoïste de la tyrannie absolue. A leurs yeux, vos vies n'ont pas plus de valeur que la mienne, ou que celle des pirates. Si vous leur barrez la route du pouvoir éternel, ils vous écraseront comme ils écrasent les pirates et les hors-la-loi.
Des hommes en colère commencèrent à lever les poings au ciel.
- Comment osez-vous nous traiter comme de la merde ? S'insurgea un grand type baraqué, tatoué de partout. C'est ca, la protection gouvernementale ? Nous sommes innocents, et traités comme des coupables ? A mort la Marine ! Scanda-t-il.
- A mort la Marine ! Reprirent une multitude d'autres voix, hommes comme femmes.
La poudrière venait de prendre feu. Les civils étaient plus nombreux que les Marines, et forts de ce constat, se ruèrent sur les soldats. Diji se tourna vers le commandant, et lui chuchota, dans la cohue générale :
- Pas la peine de les tuer. Je ne connais aucune des personnes ici présentes. Pas un seul d'entre eux n'est révolutionnaire. Ils sont effectivement tous innocents. Bravo, commandant. Je vous annonce officiellement que vous êtes vraiment un gros con, et que vous venez de vous faire baiser.
L'homme, furax, entra dans une colère noire.
- Ne touchez pas à un seul cheveux des civils ! Cria-t-il à ses hommes. Concentrez-vous sur l'homme borgne ! C'est lui le vrai coupable !
Se retournant, il envoya un coup de poing si phénoménal dans le ventre de Diji que celui-ci s'envola quelques mètres plus loin, et s'écrasa lourdement sur le sol, le souffle coupé.
Bon, très bien. Il avait prouvé à tout le monde qu'il avait raison depuis le début. Mais maintenant, il venait vraiment de se fourrer dans une belle merde. Le commandant était plus fort que lui, et les soldats sous ses ordres n'avaient pas l'air d'être des lavettes.
Diji soupira. Il faisait vraiment froid, ici.
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Mer 19 Mar - 18:13
« Fiesta et baston ! ♪ »
L'homme entre dans la taverne l'air de rien, accompagné d'une quinzaine de soldats de la Marine qui, eux, n'entrent pas tous, formant un demi-cercle devant la porte du bâtiment, faisant ainsi reculer tous les civils et moi y compris. Une fois reculer, on voit les alcooliques de la taverne sortir les uns après les autres, voyant Diji et la serveuse albinos sortir l'un après l'autre quand un homme, le commandant j'imagine à voir son uniforme un peu différent des soldats, fait en sorte que les suspects potentiels de je ne sais pas quoi s'alignent, voyant mon compagnon de table dans le lot. La serveuse s'approche de moi, souriant en expliquant rapidement la situation. Apparemment, ils en ont après la Révolution et donc Diji. Soudain, le commandant se met à hurler.
-TOI ! Nous savons qui tu es ! Dis-nous immédiatement qui sont tes complices !
Répondant, Diji ne nie même pas, affrontant clairement l'homme qui semble clairement plus fort que lui.
-J'ai effectivement des complices içi présents. Sur cette rangée même. Mais je ne vous dirai rien. Plutôt crever que de vendre mes camarades !
Un soldat derrière l'homme aux cheveux rouges lui donne un coup de crosse une fois que celui-ci a craché au sol, avançant légèrement de la lignée en titubant.
-Tu veux jouer au plus malin ? Ahaha ! Jouons, sale traître ! Je suis plus malin que toi. Je vais tous les tuer, un par un, et tu regarderas tes saloperies de copains révolutionnaires crever devant toi.
Je ne comprends pas. Parmi les clients, certains seraient de la révolution ? Impossible ! Ils sont tous là depuis bien avant moi et ils sont bien différents de Diji, ils n'ont fait que boire et s'amuser depuis le début. Je plisse les yeux, étant bousculé de temps en temps par les personnes autour de moi qui hurlent aussi sur les marines, défendant leurs amis sur la lignée et prouvant comme ils peuvent leurs innocences. Malgré tout, les personnes sur la rangée, des hommes et des femmes, clament également leurs innocences ... Je m'inquiète pour Diji, certes il est de la Révolution mais oser défier ainsi la Marine, il ne s'en sortira jamais, il finira à Impel Down ce fou !
-Il y a des gens innocents dans le lot. De simples voyageurs, des citoyens normaux. -Rien à foutre ! Je vais tous les buter, pour le bien de la Marine et du GM ! Vous autres, révolutionnaires, vous êtes encore plus dégénérés que les pirates !
Tout comme tout le monde, je commence aussi à hurler, expliquant qu'il y a vraiment des innocents, je passe pour un mouton, je fais le mouton, je suis un mouton mais la serveuse m'attrape le bras et me colle sa main sur la bouche, me disant tout bas de me taire. Que je peux aussi risquer ma peau même si je ne suis pas sur la rangée.
-Vous êtes prêt à tuer de pauvre innocents ? Juste pour un seul homme, moi ? Ma vie n'a pas plus de valeur que les leurs. Les assassiner ferait de vous un être immonde et abjecte, indigne des valeurs véhiculées par la Marine. Ou alors, est-ce la vraie raison d'être du Gouvernement mondial ? Tout écraser sur son passage, même les innocents, pour coincer d'éventuels coupables qui menacent de leur voler leur si précieux pouvoir ? Voyez, citoyens ! Voyez comme la Marine prend bien soin de vous ! Est-ce que vous attendez d'un garde du corps ? Qu'il vous tue pour débusquer celui qui les dérange ? Est-ce le comportement d'un ange gardien ? Non. C'est le comportement égoïste de la tyrannie absolue. A leurs yeux, vos vies n'ont pas plus de valeur que la mienne, ou que celle des pirates. Si vous leur barrez la route du pouvoir éternel, ils vous écraseront comme ils écrasent les pirates et les hors-la-loi.
Les hurlements ne suffisant plus, certains hommes commencent à lever le poing, à insulter les soldats même. Un homme baraqué et tatoué, torse nu malgré le froid, passe la chaîne militaire face à lui, s'adressant au commandant.
-Comment osez-vous nous traiter comme de la merde ? C'est ça, la protection gouvernementale ? Nous sommes innocents, et traités comme des coupables ? A mort la Marine ! -A mort la Marine !
Alors que tout le monde hurle de plus en plus fort, je vois Diji se tourner vers l'homme pour lui parler, n'entendant rien mais voyant que l'homme de puissance de la Marine semble très en colère.
-Ne touchez pas à un seul cheveux des civils ! Concentrez-vous sur l'homme borgne ! C'est lui le vrai coupable !
Suite à ces paroles, l'homme envoie voler Diji plus loin avec un coup dans le ventre. Il commence à se diriger vers lui doucement, remontant ses manches. Je décide d'aller l'aider. Non pas pour ses convictions mais pour la personne qu'il est. La serveuse albinos me retient mais je me détache d'elle en enlevant mes gants, rompant également la chaîne de soldat et entraînant sans le vouloir derrière moi une sorte d'émeute où tous les hommes commencent à frapper les pauvres soldats armés seulement de fusils. Je cours ensuite entre l'homme et Diji qui est à terre, écartant les bras exprimant ainsi l'arrêt que je souhaite donner à l'homme qui, visiblement, n'en a rien à faire.
-Arrêtez-vous ! Ça ne va pas de frapper des gens comme ça ?
Il commence à rire et il va pour me donner un coup de poing. Le voyant venir, je place ma paume de main devant moi, faisant voler l'homme contre un arbre lorsqu'il me touche avec son coup. Je regarde derrière moi et regarde Diji.
-Non, je ne te défends nullement car tu es de la Révolution ou que tes principes m'intéressent. Je fais ça uniquement car tu es sympa comme gars, d'accord ?
Un dernier homme sort de la taverne, tirant un coup de feu dans les airs mettant ainsi un arrêt à l'émeute, laissant l'hiver reprendre son silence habituel. Il se dirige vers nous, l'air sérieux sur le visage. On dirait que cet homme n'a jamais souri de sa vie, c'est effrayant ... Je remets mes bras écartés, pensant ainsi protéger Diji qui a pris un mauvais coup dans le ventre. Je ne sais pas dans quoi je m'embarque mais il a raison sur un point ce fou ... Je ne compte pas rester silencieux quand la vie d'autrui est en danger, surtout quand je connais cette personne.
Le combat commence alors. J'ignore comment va le borgne derrière moi mais pour ma part, je dis aux civils d'évacuer, ceux qu'ils font rapidement, fuyant la queue entre les jambes s'ils en avaient une. Ensuite, les sbires du lieutenant de la marine me foncent dessus mais grâce à mon pouvoir, deux d'entre eux s'envolent, ayant été touché par mes coussinets. Riant, je fais un clin d’œil au lieutenant qui sort un sifflet, caché dans sa poche, et souffle dedans. J'ignore ce qu'il se passe mais les marines reculent tous, retournant au niveau du bateau.
-Vous trois, allez faire une patrouille sur l'île pour retrouver les soldats. Et toi gamin, je ne sais pas quel est ton pouvoir mais je te jure que si je te retrouve, je te démonterai.
Déglutissant, je tente de ne pas montrer une potentielle once de peur afin qu'ils déguerpissent. Lors que c'est enfin fait, j'aide le révolutionnaire à se relever. Ainsi, je le laisse rapidement, retournant sur mon bateau de voyage ... Quelle soirée ...