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La faute des phéromones ? [PV Erwin]
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Mar 29 Avr - 20:19

La faute des phéromones ?


« Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès. » - Oscar Wilde




La fumée d’une cigarette posée sur le bar se propageait en hauteur, s’attardant près des narines d’un homme tout vêtu de noir, sans jamais se consumer entièrement. La cendre s’effritait à l’intérieur d’une petite coupelle de verre, perdant rapidement sa flamme, à l’air ambiant. La chaleur habituelle des beaux jours avait forcé l’ouverture d’une ou deux fenêtres de la petite auberge, laissant la douce brise matinale parcourir l’ensemble de la pièce principale. Sur cette île, le bâtiment faisait son effet. Bien des gens s’y arrêtaient une ou plusieurs nuits avant de reprendre la route. Oui, c’était le genre d’endroit que la Terreur Endettée aimait fréquenter. Cela faisait déjà trois jours très exactement qu’il y séjournait, particulièrement grâce à la gérante qui, de naturel sympathique et compréhensif, acceptait d’être payée par la distraction de ses clients. En plus de ça, il fallait savoir que ce n’était guère la première fois que notre Gentleman s’y frottait. Sa présence et son talent l’avaient déjà conquise quelques mois auparavant, et une certaine relation s’était profilée. En effet, la femme d’âge mur le considérait presque comme le petit fils qu’elle n’avait jamais pu avoir. Il était bien tôt pour obtenir une telle considération de la parte d’une aubergiste, certes, mais Shikisha l’acceptait avec plaisir.

L’homme à la peau d’ébène se trouvait donc là, assit près d’elle, à siroter un Whisky léger. Les autres pensionnaires, eux, préféraient la tasse de café ou de thé afin de bien commencer la journée qui s’annonçait on ne peut plus douce. Rapidement, l’ambiance dégénéra quelque peu lorsque deux hommes, parfaitement sobres, haussèrent la voix afin d’affirmer leur point de vue sur un sujet qui semblait ma foi très important. Il ne s’agissait clairement pas de la meilleure façon de se réveiller et de prendre des forces, mais peut-être était-ce là leur propre façon de s’encourager ? Non, cela n’inspirerait que le ridicule. L’index frottant la paroi externe du verre désormais vide, le Gentleman se leva, déposant le verre sur le bois travaillé qui servait de bar, et fit quelques pas jusqu’au piano se trouvant un peu plus loin dans l’un des coins de la salle. Ses doigts ne manquèrent pas de frôler le dessus de celui-ci en s’avançant, jusqu’à ce qu’il puisse s’asseoir sur le long et confortable siège recouvert de tissu. Un léger sourire sur le coin des lèvres se fixa sur le visage angélique du musicien, alors que ses pieds s’installèrent sur les pédales, et ses doigts sur les premières touches du morceau qu’il comptait jouer. Un regard complice lancé à l’aubergiste, suivi d’un léger soupir de satisfaction, et l’homme aux yeux dorés annonça sa prochaine interprétation.

« Détendez-vous, mesdames et messieurs. La musique qui va suivre risque malheureusement de vous emporter vers un calme appréciable… »


Les touches commencèrent alors à être appuyées, lentement, s’enchaînant avec une parfaite cohésion, sans aucune erreur discernable. Une voix douce et entraînée accompagna la composition du musicien, ne perdant aucunement son tendre sourire. La musique était réellement tout ce qu’il appréciait, le chant également. Rien ne pouvait le rendre plus heureux que de se poser et jouer un morceau pour le plaisir de tous.

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Jeu 1 Mai - 19:37
Drôle de matinée, qu'ils disaient.


L’ambiance dans le bar était d’une surdité impressionnante. Les quelques pecnots qui s’étaient retrouvés autour d’un verre de scotch servi coupé avec de l’eau faisaient mine d’être saoul pour dévoiler leurs secrets les plus noirs à voix basse. Ils regardaient de temps à autre, avec envie, le jeune garçon roux, solitaire, qui sirotait un jus de fruit en faisant tourner en bourrique la petite créature à ses côtés. On ne pouvait pas dire qu’un animal tenait vraiment compagnie. Ils n’étaient pas là pour discuter et se fichaient pas mal des problèmes des humains. Ces êtres vivants étaient tous justes bons à rôtir dans leurs assiettes. En rigolant un peu trop fort, les travailleurs dérangèrent la quiétude du rouquin qui leur accorda un simple regard noir avant de payer sa collation et de sortir du bar. Au final, tous ces lieux se ressemblaient : la seule différence était la qualité des alcools qu’on y servait. Encore un point qui n’intéressait pas le jeune homme.

En vagabondant dans les rues, il sembla porter un regard dénué d’intérêt sur les baraques aux lumières éteintes qui bordaient les allées. Soit les habitants n’étaient pas encore réveillés, soit ils étaient déjà partis au boulot. Peut-être aussi était-ce quelque chose d’autre qui avait capté l’attention des travailleurs. Des notes fluides et vigoureuses, sûrement d’un pianiste en herbe, sortaient d’un des bâtiments qu’il n’avait pas encore observé. Erwin se dirigea d’un pas lourd, matinal, vers le pseudo-bar agité. Il pénétra dans les lieux, les yeux agressés par la fumée de cigarette qui régnait dans le bistro et toussa un coup en s’essuyant maladroitement le regard.

« - Ça promet, chuchota-t-il en grognant, de mauvais poil à son cause de son réveil. »

S’il avait su que sa chambre d’hôtel recevait les bruits des bateaux qui partaient à la pêche très tôt le matin, il n’aurait pas loué à cet endroit-là. En écoutant un peu la musique, le souk, après avoir commandé un diabolo et échappé à un éternuement de son compagnon, Miu, le jeune homme s’assit près du piano, essayant d’ignorer la cacophonie dont il en sortait. Soit ce musicien était très mauvais, soit le bruit était à présent insupportable aux oreilles d’Erwin. En regardant les touches s’enfoncer tels les clous dans le corps d’un martyr, le civil eut envie d’arrêter ce capharnaüm.

Il regarda, sans y porter vraiment attention, la population qui composait la salle dans laquelle il se trouvait : quelques femmes mais surtout des hommes. Au loin, supplantant un instant la mélodie, le bruit d’un bateau qui arrivait au port retentit dans toute la ville. Insupportable, écœurant, récurrent. Erwin allait pour se lever quand Miu renversa son verre à force de s’amuser sur la table, éclaboussant au passage le rouquin, le piano, et peut-être même le musicien. Le garçon lança un regard noir, fatigué à son ami. Pas le même qu’il avait lancé plus tôt aux travailleurs mais un nouveau, plus tranquille, moins décourageant. Une serveuse accourut, jetant maladroitement un chiffon sale sur Erwin pour qu’il s’essuie avec et s’occupant en priorité du piano, peut-être même de l’homme aux doigts d’ors.

Le garçon, bien qu’il n’ait pas apprécié la série de bruits qui sortait de l’instrument de si bon matin, ne pouvait pas dénigrer avec persistance le talent indéniable que cette personne possédait. Il n’était cependant pas encore prêt à parler gaiement avec ce genre de personnes de leur art. En commençant à s’essuyer, il se rappela que cette journée commençait vraiment mal.
Erwin
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Sam 3 Mai - 16:05

La faute des phéromones ?


« Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès. » - Oscar Wilde




L’ensemble de la pièce entendait la beauté de cette chanson, censée détendre l’atmosphère et apporter un certain sentiment de bien-être. Shikisha était tellement plongé dans son art qu’il ne se préoccupait presque plus du reste, si bien qu’il ne remarqua même pas le brouhaha incessant surenchérissant les notes de piano. C’est seulement lorsqu’il eut terminé qu’il s’aperçut de la dure réalité. Mais qu’importe, lui, au moins, avait apprécié ce qu’il venait de faire. Ses doigts quittèrent alors les touches du piano, alors qu’un liquide venait d’y être renversé. La serveuse s’était d’ailleurs précipitée pour venir le nettoyer, par peur qu’il ne soit abîmé. Il est vrai qu’un instrument de si bonne qualité doit être entretenu avec le plus d’attention possible, c’est la moindre des choses quand on en possède un.

Lorsque le piano fut comme neuf, brillant et miroitant, le Gentleman se releva,  attrapant la cigarette qu’il avait laissé consumer de moitié en venant jouer, et l’amena jusqu’à ses lèvres fines et humides. Une légère inspiration, les yeux fermés, le musicien se rassit sur le petit siège du piano, regardant dans le vide complet. C’est alors que l’aubergiste sortit de l’arrière du bar avec un bout de papier. Il s’agissait du journal de ce jour. A l’intérieur, une image, ou plutôt un dessin : un portrait-robot d’un certain homme. Me montrant la page en question, la vieille femme m’interrogea.

« Dis-moi, Shikisha. Tu as déjà vu cet homme-là, dans les parages ? Son visage m’est familier mais.. Je ne peux être sûre. A ce qu’on raconte, il aurait débarqué sur l’île il y a une semaine environ, et il causerait quelques soucis. D’après les détails de l’article, plusieurs femmes ont été retrouvées inconscientes. Et étrangement.. Cela s’est passé ces derniers jours.  Quand elles se sont réveillées, elles ont toutes énoncé des clairement qu’elles avaient remarqué la présence d’un homme étrange avant de faire leur malaise. Il y a de fortes chances que ça soit lié, tu ne penses pas ? »

« Hm… Vu comme ça, c’est en effet ce que je dirais aussi. Ça ne fait pas de doute, ces femmes ne peuvent pas avoir vu le même homme avant d’être touchées par le « maléfice » par hasard. Il doit forcément y être pour quelque chose. Un Fruit du démon peut-être ? »

« J’y ai pensé aussi. Malheureusement, nous n’avons pas plus d’informations à l’heure actuelle. Par contre, il est bon de noter que les femmes n’ont jamais été retrouvées près d’un cours d’eau, ou d’un lac. »

« Intéressant.. »

Le Gentleman écrasa sa cigarette sur la coupelle qu’il avait apportée avec lui près du piano, et soupira un coup, détendu. Il allait probablement devoir chasser cet homme par la suite, il avait donc bien le droit à un peu de détente…


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Lun 5 Mai - 0:05
Une femme est le pire poison dont un homme puisse rêver pour sa liberté.


La lumière de ce bar était tannée par quelques boules de papiers qui l’entouraient, laissant passer la majorité des rayons affaiblis. Erwin avait fini par se concentrer sur ça, son oreille trainant à droite et à gauche et captant quelques conversations sur une crise monétaire qui aurait malheureusement atteint quelques classes sociales de l’île et une histoire à dormir debout de malaises de femmes et d’un homme recherché. C’était là le moindre de ses soucis. Pourtant, quand l’aubergiste trifouilla son journal, la photo m’apparut nettement et je faillis régurgiter mon eau sirotée. Cette tête ne m’était pas inconnue. Il s’agissait d’un écrivain, la trentaine, son pseudonyme… Revon. Il n’avait jamais publié, pour une raison qui échappait totalement au maudit, mais il s’était montré à plusieurs reprises muni de ses manuscrits sur des îles de South Blue. Est-ce qu’il cherchait un éditeur ou juste quelques bonnes âmes pour lire ses petits ouvrages ? Que ce soit l’une ou l’autre raison, cela ne l’empêchait pas d’exceller dans son art de la plus élégante manière.

Essayant de détourner son regard pour éviter de croiser celui de l’aubergiste, Erwin se mit à fixer un point vide dans le bar, une femme bien trop habillée pour cet endroit. Elle n’avait qu’une robe rouge légère qui lui collait au corps et mettait en avant ses formes pulpeuses. Cependant la classe qu’elle dégageait, ses yeux captivés par le pianiste, n’étaient pas adaptés à un bar. Son sourire étira à la fois ses lèvres avantageuses et le rouge qui fendit gracieusement une infime partie de ses joues. Elle était malgré tout discrète, et si le rouquin ne s’était pas ennuyé il ne l’aurait certainement jamais vu, dans le coin de la salle, à l’écart de tous les autres buveurs. Une découvreuse de talents ? Peut-être. Erwin n’en avait pas la moindre idée.

Une serveuse passa à côté de lui pour le sortir de ses pensées, lui recommandant de prendre une nouvelle collation, et réclamant au passage le bout de tissu que l’établissement avait daigné lui prêter. Il le rendit sans grimacer, satisfait de s’en débarrasser. Ses mains allèrent épousseter, pour la énième fois, ses vêtements propres, et il stressa en regardant la séduisante femme se lever pour se diriger vers lui. Ou tout du moins, c’est ce qu’il crut lorsqu’elle s’avança en bougeant des hanches, prenant une démarche digne des plus viles créatures.

« - Bonjour, dit-elle langoureusement en s’approchant du pianiste pour attirer son attention. J’ai vraiment aimé votre prestation, vous avez un talent… indéniable. »

Sur ce dernier mot, son regard sembla jauger le jeune homme tandis qu’elle affichait un sourire de sirène. C’était l’une des pires choses qu’elle aurait pu faire. N’importe quel homme digne de ce nom serait captivé par ce spectacle, et ne pourrait en détacher son regard. Tout à coup, elle recommença à parler, sa voix faisant cette fois-ci totalement cruche.

« - Je m’appelle Haruhi. »

Ses paroles résonnaient comme pour décrédibiliser son apparence, son charme, son élégance. Incroyable. En un instant, elle était passée de la sublime et captivante créature à la nunuche de service. Les personnes qui avaient fini par remarquer sa présence pouffèrent devant ce contraste. Erwin soupira et retourna à son verre, collation qu’il ne se souvenait au final plus avoir commandé. Encore des frais en plus. Et puis, ça coûtait combien ici ? Alors qu’il s’apprêtait à demander, la femme près du pianiste commença à défaillir.
Erwin
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Sam 10 Mai - 14:29

La faute des phéromones ?


« Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès. » - Oscar Wilde




L’annonce apparue dans le journal avait particulièrement interpellé le musicien qui n’avait malheureusement pas accompli d’exploits depuis bien longtemps déjà. A vrai dire, rares étaient les fois où il essayait d’attirer l’attention sur lui. Toutefois, lorsque c’était possible et que ça en valait vraiment la peine, il n’hésitait pas un instant. L’aubergiste, sachant très bien que son petit « protégé » allait devoir partir d’une minute à l’autre pour retrouver cet homme, retourna du côté du bar et ouvra une bouteille de scotch, en vidant quelques centilitres dans un petit verre. L’alcool ne lui faisait même plus d’effet, Shikisha en buvait tellement que l’ivresse lui était presque inconnue à présent. Il accepta donc volontiers, attrapant le verre entre son pouce et son index, et commença à boire une fine gorgée. Soudain, une jeune et magnifique femme aux formes bien galbées se leva de son siège et s’avança vers le Gentleman, prenant la parole.

« Bonjour. J’ai vraiment aimé votre prestation, vous avez un talent… indéniable. »

Levant la tête pour la regarder dans les yeux, il put voir toute l’étendue de son corps sublime, parfaitement moulé dans une robe d’un rouge vif. Son visage, lui, rappelait celui d’une femme fatale, sans rire. Surtout lorsque l’on voyait ses lèvres pulpeuses colorées dans les mêmes tons que son vêtement. Décrochant un léger sourire,  à la fois mystérieux et séduisant, Shikisha attrapa sa main avec douceur et l’embrassa, signe de politesse.

« Je vous remercie mademoiselle. Mais vous savez, je suis né dans le monde de la musique.. J’ai appris énormément de choses jusqu’à aujourd’hui. »

« Oui… Je n’en doute pas. »

Le visage du musicien reprit sa forme initiale, alors qu’il aperçut un jeune garçon non loin de lui, fixant la belle demoiselle. Que lui arrivait-il ? La trouvait-il alléchante, lui aussi ? Très probablement, même s’il semblait bien jeune. Mais après tout… Il n’y a pas d’âge pour avoir des fantasmes. Appuyant doucement sa main sur le piano, Shikisha se leva, déposant la pointe de ses doigts sur le rebord avant de son haut-de-forme pour la saluer lorsqu’elle déclina son identité. Quelques mots sortirent alors entre les lèvres du pirate, en guise de réponse.

« Shikisha, Gentleman de fortune. »

Tout à coup, les jambes de la femme fatale se mirent à trembler, son regard à se vider de toute « vie », jusqu’à ce qu’elle ne flanche. Heureusement, elle n’eut pas l’occasion de s’écrouler à terre, puisqu’elle fut rapidement rattrapée par notre héros qui la tint fortement entre ses bras et tenta de la réveiller. En vain. Etait-ce une coïncidence, ou encore un coup de l’homme du journal ?


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Dim 11 Mai - 14:18
L'homme aux phéromones.


En tendant l’oreille, le rouquin entendit le pianiste décliner son identité de la manière la plus élégante et la plus naturelle possible. Puis la femme lui tomba dans les bras, déclenchant un mouvement de regards qui se fichèrent sur le gentleman. Erwin le regarda quelques instants, intrigué, avant de balader son regard autour de lui. La serveuse semblait elle-aussi avoir fait un malaise, de plus un homme de dos sortit du bar, ne laissant derrière lui que des traces de pas boueux. Intriguant, pourtant son absence sembla concorder avec l’éveil des demoiselles. Le jeune garçon décida de sortir, pour vérifier si ses pensées étaient exactes. Quelques personnes, très rares, une infime minorité en fait, dégageaient des phéromones capables d’obliger les personnes à s’évanouir.

« - Vous m’avez suivi ? »

La voix rocailleuse de l’homme semblait sortie des ténèbres, et ses mains couvertes d’encre vinrent tâcher les vêtements du rouquin. Le regard de ce dernier se figea, puis il put détailler la personne en face de lui. Plutôt grand, il avait une barbe de plusieurs semaines dans laquelle quelques miettes trainaient encore, ses cheveux ondulants à cause de la saleté lui arrivaient jusqu’au coup et son corps maigre transparaissait à travers ses haillons à peine assez corrects pour le couvrir. Il semblait sec, et pourtant dans ses yeux brillaient une lueur de malice enfantine. On aurait dit tout le contraire du pianiste. Et malgré son apparence délaissée, il ressemblait encore au portrait-robot distribué dans les journaux.

« - J’imagine que vous avez remarqué l’effet que j’ai sur les dames… »

Ce n’était sûrement pas à cause de son odeur, car il semblait malgré tout être relativement propre. Miu, posé sur l’épaule d’Erwin, le fixait aussi intensément que le jeune homme sans montrer une once d’hostilité. C’était la seule preuve qu’il fallait au rouquin pour ne pas le trouver dangereux. Cette personne, dans son regard, semblait désespérément avoir besoin d’aide.

Tout à coup, la porte du bar s’ouvrit, provoquant un sursaut, un frisson dans le dos du garçon. Seulement des gars bourrés qui allaient travailler. Soupirant, soulagé, Erwin se mit à réfléchir. Qu’est-ce que cet homme pouvait avoir de si particulier ? C’était juste un… humain, comme les autres. Mais il n’avait pas encore la confirmation que c’était réellement à cause de lui que les femmes étaient tombées dans les vapes. Il lui fallait un indice, quelque chose. Peut-être une expérience. La réponse sembla cependant venir d’elle-même.

Un cri dans le bar confirma la théorie d’Erwin et défit l’ambiguïté des paroles de l’homme. Une autre femme s’était évanouie. Elle se trouvait sur le point de sortir quand tout à coup elle avait été prise de vertiges. Pour le rouquin, la conclusion logique était la présence de son nouveau compagnon près de la sortie. Il le prit par le bras et l’emmena vers l’auberge la plus proche, pour l’éloigner de toute présence féminine immédiate. Heureusement, le gérant était un homme et tout le personnel était composé de personnes de sexe masculin.

« - On va pouvoir parler ici, lança le jeune homme en indiquant le petit salon. Il n’y a personne à cette heure-là. »

Il regarda son interlocuteur un instant puis s’installa et l’invita à en faire de même avant de continuer :

« - Je m’appelle Erwin Dog, je suis un voyageur, et voici Miu.

- Mon nom est Bellamy, répondit l’homme en toussant.Je suis écrivain.

- Bien, Bellamy… J’aimerai savoir tout sur votre condition actuelle. Qu’est-ce qui fait que vous provoquez des vertiges aux femmes ? Enfin… Est-ce des phéromones ? »

Il sembla surpris sur le coup puis acquiesça lentement, arrachant un sourire en coin au jeune homme. Il avait trouvé la solution bien rapidement. Ce genre de personnes, il en avait déjà rencontré sur Grande Line. Certains avaient réussi à se guérir grâce aux propriétés de l’eau des lacs des montagnes ou de certaines forêts. Kawai Kazan Shima était connu pour ses forêts luxuriantes, mais le jeune homme n’y était pas depuis assez longtemps pour savoir où se trouvait les principales sources qui auraient été capables de guérir ce… phénomène.
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Sam 17 Mai - 13:36

La faute des phéromones ?


« Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès. » - Oscar Wilde




La jeune femme venait de tomber dans les bras du grand et beau Gentleman qui la tenait bien fermement, de façon à ce qu’elle ne puisse en aucun cas glisser. L’évanouissement lui avait pris d’un coup, alors que tout se passait pour le mieux. Quoi de plus étrange, alors qu’un homme dont les phéromones feraient tourner les femmes de l’œil serait dans les parages ? Cela semblait pourtant évident que ce monsieur était derrière tout ça. D’ailleurs, le jeune rouquin qui se trouvait là depuis déjà un moment, à m’observer, se leva de son siège et se dirigea rapidement vers la porte alors qu’un homme s’apprêta à franchir le seuil de la porte pour sortir. Était-ce celui-ci ? Voyant cela, Shikisha décida de les rejoindre, s’appuyant contre le rebord de la porte, et il les écouta parler. Le « criminel » s’il était possible de l’appeler comme ça, ressemblait à un vieil homme des cavernes. Longues barbes, crasseux, maigre comme un clou, une odeur difficilement supportable, tous les éléments étaient réunis.

Tout à coup, alors que leur discussion continuait –une sorte de discussion du moins-, un cri se fit entendre à l’intérieur de l’auberge. Celui d’une femme qui provoqua une légère panique. Probablement une cible de plus. Ce Cro-Magnon devait disparaître, ou du moins il fallait faire quelque chose pour arrêter ce carnage. A cause de sa présence, les espoirs du musicien s’envolaient en fumée. Les belles femmes devenaient difficiles à trouver, et ça le mettait en rogne malgré ce qu’il pouvait montrer.

« Il faut s’en débarrasser, garçon. »

Celui-ci décida de continuer plus loin, les emmenant dans une seconde auberge où la population active était entièrement composée d’hommes. Le Gentleman commença alors à regarder dans tous les sens, à s’en provoquer un torticolis, à la recherche de la moindre demoiselle, en vain. Comment une telle chose pouvait-elle exister ? Une auberge masculine ? Machiste ? Doux Jésus. Shikisha appuya sa main contre le mur extérieur, se cognant la tête contre celui-ci, réticent à entrer.

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« C’est pas possible.. J’y crois pas.. Qu’est-ce qui t’es passé par la tête de nous emmener dans une secte pour gays ?! »

Finalement, il se décida à entrer, cachant sa main sur ses yeux pour en voir le moins possible, gardant tout de même un minimum de vision afin de pouvoir suivre les deux autres. Vint alors le temps des présentations, mais notre héros ne les suivit pas de ce côté-là. Il se contenta donc seulement d’écouter, acquiesçant quelques fois, n’ayant qu’une envie : que tout ça s’arrête et qu’il puisse retrouver de jolies femmes.


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Dim 18 Mai - 17:52
Emprisonné, un homme ne demanda qu'à voir sa famille avant de mourir, son bien le plus cher.


Beaucoup se méprenaient sur les raisons qui faisaient que cette auberge avait un personnel composé uniquement d’hommes. Il s’agissait d’une évidence pour les habitants des lieux, cependant ce n’était pas clair pour les visiteurs. Il était une fois, il y a une vingtaine d’année, un jeune couple qui décida de créer une auberge où les voyageurs pourraient se poser à moindre prix. La femme donna naissance à trois beaux petits garçons, et lorsque le quatrième naquit, il y a de cela dix-sept ans, la mère de famille mourut. Dans un esprit de solidarité, cette famille entretint l’auberge ensemble, unis par des liens incassables jusqu’à ce jour.

Lorsqu’Erwin entra avec le parasite humain, il se trouva face au garçon le plus jeune de la fratrie. Frêle, candide, réservé, il n’avait pas grand-chose de viril dans son apparence. Pourtant, il était déjà fiancé à une jeune et jolie jeune fille. Son frère ainé, lui, par contre, était… attiré par la gente masculine. Il n’avait pas confondu son identité sexuelle avec une autre, il était juste comme ça, sans confusion. Étrangement, c’était aussi celui que son père avait choisi pour reprendre l’auberge. Il n’y avait pas grand-chose à dire des deux enfants du milieu qui semblaient plus concentrés sur l’idée de quitter cet endroit en développant leurs métiers respectifs : cuisinier et charpentier.

En s’installant dans le petit salon, le rouquin ne remarqua pas la présence du pianiste. Il passa en réalité totalement à côté et n’hésita pas à dévoiler des informations telles que l’existence de sources d’eau dans les forêts aux propriétés médicinales. Elles étaient sûrement prisées par les habitants de la ville, mais d’un autre côté il en aurait fallu plus à l’écrivain pour croire les paroles d’un civil, d’un gringalet.

Commençant à hausser le ton pour affirmer la véracité de ses propos, Erwin attira, sans le vouloir, l’un des quatre frères. Celui-ci avait des muscles plutôt développés, des épaules larges et un tee-shirt blanc, Sali à cause d’un travail manuel certainement. Ses mains calleuses semblaient indiquer son métier sans soucis. C’était le charpentier de la famille, sûrement le ‘génie’ à l’origine de l’organisation ingénieuse des locaux.

« - Que se passe-t-il ? Demanda-t-il tandis que le rouquin se rassit en croisant les bras. »

Il regardait les individus présents avec un certain énervement. C’était toujours comme ça, quand des étrangers arrivaient sur l’île ils foutaient le bordel et s’engueulaient à tout va. Il voulait quitter cette île pour cette raison. Peut-être reviendrait-il vers son père un jour ou l’autre, mais ce n’était pas demain la veille. En contractant ses pectoraux, essayant de se montrer menaçant et persuasif, il remonta légèrement son tee-shirt. Erwin sourit à toutes dents, amusé, et finit par rire au lieu de s’énerver.

« - Excusez-moi, dit-il lorsqu’il se fut calmé. Monsieur ne veut pas me croire quand je lui dis que les sources des forêts ont des vertus médicinales.

- C’est très facilement vérifiable, répondit le charpentier en croisant les bras. On a une source d’eau à l’arrière, tirée principalement de celles des forêts. Si Monsieur veut bien se donner la peine d’aller prendre un bain avant d’empester toute l’auberge, il serait fort aimable… »

Rougissant, Bellamy se leva d’un coup et suivit le charpentier tandis que Miu grimpait sur la tête d’Erwin pour avoir une meilleure vue sur les hommes qui s’éloignaient. A peine une minute plus tard, le baraqué revint en soupirant, s’asseyant dans un fauteuil et s’étira. Il semblait fatigué, des cernes qu’Erwin n’avait pas remarqués creusaient sa peau en dessous de ses yeux, lui accordant un regard sombre et épuisé.

« - Vos frères sont là ? Demanda le maudit en s’asseyant en face.

- Notre petit-frère est parti à l’instant chez sa jeune et fringante copine ! Lança amèrement l’homme en baillant, ouvrant la bouche sans mettre sa main devant, dévoilant les parties les plus intimes de son anatomie en gros plan : son amygdale. Et les deux autres sont sûrement en train de se toucher, comme d’habitude, j’suis le seul qui bosse dans cet auberge ! »

Il s’énerva à moitié, comme un enfant au moment où son père entra, les bras chargés de bois, accompagné de l’ainé à la carrure aussi impressionnante que celle de son deuxième frère. Ce dernier tira la langue avant de s’allonger dans le fauteuil, se déchaussant sans gêne.

« - Ton pote devrait bientôt ressortir tout propre et avec un problème de phéromones réglés. Il m’en a parlé rapidement quand je lui montrai où se trouvait le bain, rajouta-t-il en ronchonnant avant de se relever et de frissonner, ses pieds ayant touchés le sol froid de l’auberge. »

C’était toujours le matin. Une femme entra dans l’auberge, tenant un petit cageot de bouteilles de lait frais. Un vrai régal à ce qu’il paraissait. Erwin déclina l’offre que lui fit le troisième frère de la fratrie tandis qu’il commençait à boire goulument l’exquise liqueur. C’était totalement différent de ces personnes qui, dans le bar, buvaient de l’alcool dès le petit matin. En regardant la scène, le rouquin se rappela qu’il était venu en amenant un autre homme ici, et que celui-ci devrait ressortir d’ici peu. Il avait donc besoin d’une personne pour tester, et c’est à ce moment-là qu’une femme sortit, accompagnée du second frère, lui tenant la main.

Souriant avec une malice clairement visible, le charpentier lança d’une voix sobre et rauque qu’il aurait besoin d’une femme pour une expérience intéressante. C’était sûrement une des conquêtes du cuisinier, homme qui avait choisi de ne pas se poser concrètement avec une personne de la gente opposée mais de profiter des plaisirs de la chair tant qu’il le pourrait. Elle accepta de patienter quelques minutes sous les demandes suppliantes du troisième frère, s’asseyant à côté d’un Erwin de plus en plus amusé.

Alors, au bout de quelques minutes, le parasite écrivain revint, la barbe et le corps propres, une odeur de miel se dégageant de son corps. La femme le regarda un instant avec dédain, demandant si cette mascarade était fini, précisant sous le regard effaré du cuisinier qu’elle ferait un tarif de groupe si tout ce petit groupe se joignait à la fête. Rougissant, le rouquin rit nerveusement, se dirigeant vers la sortie en un rien de temps.

« - Bon, maintenant que ton problème est réglé, va te raser, conseilla le jeune homme à l’écrivain. A une prochaine fois, peut-être ! »

Il sortit, accompagné de Miu, ne prenant pas en compte les remerciements de l’écrivain derrière lui.
Erwin
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