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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
Race : Humaine
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| Dim 13 Juil - 16:01
Si j'avais su que cette île où je ferais étape allait me livrer une des aventures les plus palpitantes de ma vie, je ne l'aurais, dans un premier temps, pas du tout cru. C'était une île des plus paisibles où rien ne semblait s'y passer. Pas un marine à l'horizon et c'était à peine si des gens y habitaient. Une glorieuse et majestueuse montagne trônait au milieu de l'endroit, faisant de l'ombre à l'île comme les aiguilles d'une montre se déplacent au cours du temps. En fonction de l'endroit où se trouvait l'ombre de cette montagne, il était très facile de deviner l'heure qu'il était. Mais, le moment était mal choisi pour parler de l'emplacement du soleil car, en effet, cette île cachait un terrible et triste secret qui risquait de bouleverser ma vie et de me changer à tout jamais. En effet, un terrible fléau semblait s'être abattu sur un village en contre-bas de la montagne.
À cet endroit, les gens semblaient avoir du mal à vivre. La faim et la peur se lisait sur le visage des habitants et je n'étais pas habituée à voir cela. Ma nature me donnait envie d'aider ces pauvres personnes, même si je ne connaissais pas encore l'horreur de ce qui se passait ici. Je songeais simplement à une mauvaise année de récolte, ce genre de choses qui nuisait généralement beaucoup à la vie paisible de certaines personnes. Néanmoins, je me trompais lourdement et, avant de mener ma petite enquête, j'avais décidé de faire le tour du village, histoire de me familiariser à celui-ci. En apparence, il avait l'air plutôt normal, mis à part quelques bâtisses détruites, l'apparence était assez traditionnelle. Les villageois, quant à eux, étaient bien différents. Certes, des enfants s'amusaient innocemment à l'extérieur, mais les adultes, eux, les surveillaient d'un œil inquiet tout en parlant à leur voisin d'une voix qui se voulait horrifiée et encore plus anxieuse que l'étaient leurs regards.
Lorsque je me décidai à interroger la population sur l'origine de cette angoisse, je vis une silhouette qui ne m'était pas inconnu se dessiner en face de moi. En effet, je me rappelai encore bien de ce personnage avec lequel j'avais affronté un temple maudit truffé de piège et un vieux fou dont j'ignorais toujours l'âge. Je me demandais alors quelles aventures nous allions affronter ce jour. Mais, avant de le découvrir, je devais lui passer le bonjour. Je m'approchai donc de lui en courant et en faisant des grands gestes de la main, tout en écriant un simple mot :
- Kyo !
Il est vrai que son nom complet correspondait plutôt à Kyoshiro, mais, je considérais que j'avais déjà le droit de lui donner un surnom. Après tout, je n'avais que très rarement l'occasion de rencontrer des gens que je connaissais, alors autant en profiter, cette occasion risquait de ne pas se présenter à nouveau dans un avenir proche. Lorsque j'arrivai à son niveau, étant certaine qu'il n'avait pas pu me louper en ayant fait autant de grabuge et en espérant qu'il se souvienne encore moi, je lui demandai tout en reprenant mon souffle :
- Alors, comment ça va ? J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on ne s'est pas vu !
J'étais peut-être trop enthousiaste pour une personne que je n'avais vu qu'une seule fois dans ma vie, mais il fallait dire que les personnes avec qui j'avais l'occasion de me lier d'amitié ou de revoir tout simplement étaient rares. Bien sûr, il y avait Akimitsu que j'avais à mes côtés tous les jours et Shiro à qui je parlais régulièrement par Den Den Mushi, mais cela n'allait pas loin. Je n'avais personne d'autre à qui tenir, ou, du moins, je n'en avais pas gardé le souvenir. C'est bien pour ça que je tenais, avant tout, à donner le plus aux personnes que j'avais l'honneur de rencontrer. N'attendant pas sa réponse, je repris la parole :
- Au fait ! Tu sais ce qui se passe par ici ? Ces pauvres gens n'ont vraiment pas l'air bien, je me demande bien ce qui a pu causer cela, l'île doit regorger de bonnes choses à manger pourtant. Enfin, je ne suis pas agricultrice, mais ça n'a pas l'air désertique.
Je m'arrêtai alors de parler, laissant l'occasion à Kyoshiro de prendre la parole par lui-même, après tout, je ne lui avais pas laisser l'occasion d'en placer une depuis que je l'avais appelé pour le saluer. J'espérais qu'il ne m'avait pas oublié, sinon, j'aurais l'air bien idiote.
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| Dim 13 Juil - 22:40 Le gang des monstres multicolores à câliner
Cela faisait plusieurs moi que le jeune homme avait quitté cette île au volcan et au temple mystérieux, plusieurs mois qu’il avait été tout bonnement roulé dans la farine en suivant une rumeur qui était totalement fausse sinon absolument plus d’actualité depuis un bon bout de temps. Même s’il n’aimait pas celui, lui et sa compagne d’infortune avaient dû jouer les oiseaux de mauvais augure et annoncer aux habitants et aux curieux que tout cela n’était qu’une invention et que tous les curieux venus ici étaient probablement disparus ou morts pour rien. Ce n’était pas difficile d’imaginer pourquoi annoncer cette nouvelle ne l’enchantait guère, cependant ils durent le fait pour empêcher d’autres personnes de payer leur curiosité au prix fort. Mais tout cela était légèrement derrière lui, il avait traversé plusieurs autres îles entre temps, fait de nouvelles rencontres, certaines plus intéressantes que d’autres, et aujourd’hui il mettait les pieds sur une nouvelle île avec la particularité d’avoir une montagne grognant facilement toute la moitié nord de l’île, ce n’est qu’en arrivant sur un port improvisé que le jeune homme vit qu’il n’y avait qu’un seul village, au pied de la montagne…ou du moins ne put il voir qu’un seul village de là où il se trouvait. D’ordinaire il tombait toujours sur des communautés animées, pleines de vies et parfois réfractaires à l’idée d’accueillir des étrangers, cependant ce qu’il trouva ici le ramena facilement plus de dix ans en arrière. Il se baladait dans un minuscule village, pas plus d’une centaine d’habitants, et partout où se posait ses prunelles écarlates il ne voyait que des visages fatigués, étirés, ainsi que des corps trop maigres pour que ce soit intentionnel. Cela le ramenait en arrière car il se serait crut sur son île natale, une petite île à la météo rude et aux ressources alimentaires bien trop maigres pour satisfaire tout le monde, il s’en rappelait assez bien malgré sa mémoire fragmentée pour reconnaître de la sous-nutrition quand il en voyait.
Pourtant, à voir les étalage de fruits sur ce qui semblait être la place centrale, les gens d’ici ne semblaient pas manquer de grand-chose alors pourquoi semblaient-ils aussi mous et maigrichons ? Le jeune homme marcha quelques mètres en direction de la vendeuse de fruits de la place lorsqu’il entendit une personne qui l’appela. Si presque personne, voire même absolument personne ne l’appelait par ce diminutif qui résonna dans tout le petit village, Kyoshiro n’eut aucune difficulté à reconnaître ce timbre de voix et un sourire vint éclairer son visage lorsqu’il se retourna pour avoir confirmation. Comment aurait-il pu oublier une si fraiche et charmante demoiselle, surtout après leur petite escapade mouvementée dans ce temple ? Impossible ! Arrivant devant la demoiselle, le jeune homme prit un air gêné car il ne savait pas vraiment comment saluer une personne qu’il connaissait, cela ne lui était jamais arrivé. Il faisait toujours de rencontres, toujours une première fois, rares étaient les fois où son chemin recroisait l’une de ses connaissances. Devait-il lui serrer la main, lui faire la bise ou la serrer dans ses bras ? Il n’était pas à l’aise avec les demoiselles et ne savait pas comment les aborder, encore moins les saluer. L’air évidemment gêné, le jeune homme se planta devant elle et lui lança sur un ton tout aussi enjoué que le sien :
« Ça fait une éternité ! Ça va plutôt bien et toi ? Que fais-tu dans le coin ? » Bientôt la demoiselle remarqua également qu’il y avait quelque chose d’étrange avec les habitants de ce petit hameau, ce qui rassura le jeune homme car c’était toujours bon d’avoir un autre avis pour être certain d’être sur la bonne voie. À cela le bretteur ne put que répondre, en regardant les habitants déambuler :
« Je ne sais pas. Ils ont l’air…fatigués ? » Tenant son menton entre son pouce et son index, un air pensif sur le visage, le jeune homme réfléchit longuement avant de proposer :
« D’ordinaire je serais parti pour aller discuter avec eux, savoir ce qui ne va pas et tenter de les aider, si je le peux. Est-ce que quelque chose dans ce goût-là pourrait t’intéresser ? Je ne voudrais pas te forcer, bien sûr, simple proposition. Ça ne doit pas être aussi étrange que le temple de la dernière fois.» D’habitude il agissait toujours seul pour ce genre de chose, pour ne pas impliquer quelqu’un d’autre et surtout parce qu’il était généralement le seul à s’y intéresser, mais aujourd’hui il connaissait quelqu’un d’autre dans la place et il voulait simplement lui faire une proposition. Jamais il ne l’aurait forcée à faire quelque chose si elle ne le désirait pas, mais cela ne coûtait vraiment rien de demander.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Lun 14 Juil - 11:08
Kyoshiro avait l'air plutôt gêné, du moins, beaucoup plus que je ne l'étais moi-même. Je ne cherchais pas à réfléchir, j'étais simplement contente de revoir une connaissance à moi sur cette île et je pensais que le montrer n'avait rien de problématique. Peut-être ma présence le dérangeait-il ? Non, cela était peu probable, après tout, je ne devais pas être si embêtante que cela, si ? Ou bien, je ne m'en rendais tout simplement pas compte. Néanmoins, lorsqu'il me répondit, je fus un peu rassurée, il ne semblait pas que ma présence lui causait souci. En vérité, il me disait que tout allait bien de son côté et me demandait ce que je faisais dans ce village. Avant qu'il ne me dise que les gens avaient l'air fatigué, j'eus le temps de lui répondre :
- Moi, ça va très bien ! Et je suis venue ici pour te chercher voyons !
Lui souriant, je savais que ce que je disais n'était pas vrai, mais je n'avais rien trouvé de mieux à dire. Après tout, il n'y avait pas de raison particulière à mon arrivée ici, juste la nouvelle découverte d'une île qui pourrait me mener à de nouvelles aventures. Néanmoins, cette réponse me paraissait un peu trop simpliste et sans aucun intérêt, alors, j'avais décidé de dire quelque chose d'un peu plus novateur pour faire sourire mon interlocuteur.
Par la suite, mon ancien coéquipier du temple reprit la parole, me faisant comprendre qu'il était bien tenté de chercher à comprendre ce qui causait les troubles de ces villageois et de les aider. Il me proposa donc de l'accompagner dans cette tâche. Je n'allais certainement pas refuser une proposition si intéressante. Après tout, j'avais l'intention de le faire, qu'il soit là ou non et je savais que plus on est de fous, plus on rit, alors autant saisir l'occasion. Il ajouta par la suite que cela ne pouvait pas être plus étrange que ce que nous avions vécu au temple. Cela me fit sourire, mais j'avais comme l'intuition que les choses allaient encore plus dégénérer, je ne savais pas vraiment pourquoi. Néanmoins, je ne me fiai pas à cette intuition, j'avais simplement envie de porter secours à ces pauvres habitants, de voir un sourire sur leur visage et de faire disparaître cette inquiétude qui semblait les perturber. Prenant une inspiration, je répondis donc :
- Tu ne me forces en aucun cas, j'avais de toute façon envie de comprendre ce qui se passait et aider si c'était possible, alors, autant le faire à deux, nous serons plus efficaces et plus utiles !
Je lui fis alors un grand sourire pour le rassurer et le saisit par le bras pour l’entraîner avec moi dans le village, j'étais plutôt de bonne humeur et peu de choses pouvaient entacher cette joie à présent. Être avec une de mes connaissances et avoir l'occasion de rendre service, que demander de plus ? Je ne voyais vraiment pas, c'était une situation idéale et j'en venais presque à oublier tous mes rêves idiots.
Finalement, je n'eus même pas besoin de m'approcher des villageois pour les interroger car un d'eux vint vers nous de lui-même alors que je venais tout juste de faire quelques pas. Je lâchai alors le bras de Kyoshiro pour écouter ce qu'avait à dire cette pauvre personne qui se trouvait être un homme ayant probablement la quarantaine, mais étant beaucoup trop maigre pour son âge. Deux enfants étaient cachés derrière lui. Il s'agissait certainement des enfants de cet homme et, même s'ils avaient l'air moins maigrichons que le père, ils le restaient tout de même. Probablement que l'homme se sacrifiait pour donner à manger à ses enfants. C'était émouvant, mais plutôt triste à voir, c'est pourquoi j'écoutai avec attention les mots de l'individu :
- S'il vous plaît, aidez-nous ! Nous n'avons plus de quoi nous nourrir depuis que ces monstres descendent de la montagne toutes les semaines pour nous voler notre nourriture ! Nous ne savons pas comment les dissuader de nous voler ! Ils sont tellement violents et ne nous laissent pas l'occasion de les faire fuir, aucun de nous n'est assez fort pour les affronter, nous ne savons plus quoi faire pour les éloigner et vous avez l'air plutôt bien armé. Vous ne pourriez pas faire quelque chose pour nous, s'il vous plaît ?
Je ne savais pas trop ce qu'il voulait entendre par « monstres », mais je n'allais pas tarder à le découvrir. Me tournant vers Kyoshiro, je me demandais quelle allait être sa décision à ce propos, pour moi, c'était déjà tout décidé et je dis donc à l'homme d'une voix assurée :
- Pour ma part, je vais faire mon possible pour vous secourir !
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| Lun 14 Juil - 22:41 Le gang des monstres multicolores à câliner
De par sa nature timide le jeune homme n’avait jamais vraiment été doué pour approcher les femmes et encore moins leur parler comme il le faudrait, il n’avait clairement rien d’un tombeur et dire ce qui lui passait par la tête n’était pas forcément toujours ce que les demoiselles voulaient entendre. Certes son honnêteté pouvait parfois avoir du bon car ce qu’il avait sur le cœur pouvait être exactement ce qu’une personne rêvait d’entendre, mais il n’avait simplement pas le courage d’aller vers une femme seule, encore moins vers un groupe de femmes, et entamer une conversation avec une personne qu’il ne connaissait absolument pas. D’habitude quand il parlait avec une personne c’était pour savoir s’il pouvait l’aider de quelque façon que ce soit, ou si cette personne pouvait lui donner les informations recherchées. Il n’était pas du tout le genre de dragueur qui tenterait sa chance avec n’importe quelle belle femme et se dirigerait vers une autre, sans se décourager, après s’être fait rembarrer.
Discuter pour discuter, parler pour apprendre à connaître une personne, ça il savait le faire mais cela ne se produisait jamais intentionnellement, il n’était pas celui qui provoquait cette discussion…et cette timidité était ce qui le bloquait et l’empêchait de gagner en expérience et en confiance en soi. Quoiqu’il en soit aujourd’hui il se sentait un petit peu plus à l’aise car il connaissait cette femme qui se tenait devant lui, ou du moins n’était-elle pas totalement inconnue à ses yeux. Elle était joyeuse, rayonnante et tenta un trait d’humour qui vint rougir le visage du jeune bretteur.
« Me chercher ? Je… » Même si ce n’était qu’une plaisanterie, dire qu’elle venait spécifiquement pour lui le fit se sentir mal à l’aise et gêné au point de passer les quelques secondes suivantes à essayer de formuler une phrase qui ne naquit jamais. Il ne savait plus où se mettre mais, fort heureusement, sa camarade le sortit de cette situation sans vraiment s’en rendre compte en l’amenant par le bras jusqu’aux habitants du village. Plus il les regardait plus il avait l’impression qu’ils étaient tous sur le point de s’évanouir à chaque instant tant ils semblaient faibles, sur le fil du rasoir. Ce spectacle était vraiment triste à voir, il semblait presque que l’intérêt qu’ils portaient aux deux nouveaux venus soit la seule chose qui les maintienne debout. Vraiment, pour une raison évidente, il ne se sentait pas vraiment à l’aise ici et savait qu’il était urgent de faire quelque chose pour aider ces gens. Fort heureusement la raison de leurs problèmes ne fut pas bien dure à découvrir : de sinistres individus résidant en haut dans la montagne et descendaient régulièrement pour leur voler la nourriture dont ils avaient besoin pour survivre. Soit ils devaient être en supériorité numérique pour que personne ne tente quoi que ce soit, soit ils étaient assez doués pour être dissuasifs. Rien que parler de ces monstres effrayait les plus jeunes et faibles habitants de ce village, la terreur pouvait aisément se lire dans leurs yeux ce qui ne fit que renforcer la détermination du jeune niais à venir à vous de cette situation délicate. Désireux de ne pas se tromper de cible, il s’approcha et demanda :
« Et c’est…monstres, à quoi ressemblent-ils ? » La personne interrogée leva les yeux vers lui et, d’un ton hésitant, lui répondit :
« Ils sont horribles, terrifiants ! Leurs rires résonnent encore dans ma tête ! Croyez-moi, vous ne pourrez pas les rater. » Bien, c’était bien de savoir que les deux étrangers n’auraient pas besoin de se creuser la tête pour trouver les responsables et engager la conversation. Posant sa main sur l’épaule de la personne en se fendant d’un sourire se voulant rassurant, le garçon lui souffla :
« On va faire de notre mieux pour régler ça. Pas d’inquiétude. » Invitant sa camarade à le suivre, le jeune homme plongea ses mains dans ses poches et débuta sa petite marche à travers le village, marche qui ne s’arrêta qu’au début du chemin qui semblait zigzaguer jusqu’en haut de cette petite montagne. Se tournant vers sa camarade, le garçon lui lança :
« Pour une fois, j’aimerai tomber sur des brigands qui acceptent de partir sans violence. Ça me changerait vraiment. » Les brigands résistaient toujours, il leur arrivait même d’être impoli au moment où ils savaient qu’ils ne pouvaient plus user que de la force pour s’en sortir. Kyoshiro ne pouvait-il pas tomber, pour une fois, sur des brigands raisonnables ? Il espérait vraiment pour en trouver quelques spécimens en haut de cette montagne.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Mar 15 Juil - 13:57
Après ma promesse pour secourir l'homme, Kyoshiro se montra désireux d'en apprendre plus sur ces monstres. Il devait donc, certainement, être préoccupé par la sécurité des habitants de ce village et n'allait donc pas me laisser seule les affronter. Heureusement pour moi, j'aurais quelqu'un sur qui compter au moins. Il demanda donc à l'homme à quoi ressemblaient les créatures. Celui-ci indiqua qu'elles étaient vraiment effrayantes et qu'il était impossible de se tromper sur leur nature.
Mon coéquipier indiqua alors au père que nous allions faire notre possible pour les secourir. C'était certain, nous allions faire notre possible, mais encore fallait-il que cela suffise pour mettre fin aux sévisses de ces monstres donc j'ignorais encore et toujours la nature. Si mon allié pensait qu'il s'agissait de brigands, moi, j'imaginais bien voir apparaître d'horribles monstres des neiges avec de grandes dents et des griffes puissantes, mais, encore une fois, je me trompais lourdement.
Nous nous mîmes ensuite en marche, silencieusement, dans le village, jusqu'à parvenir au pied de la montagne où un chemin en zigzague semblait y grimper. Nous allions certainement devoir emprunter ce chemin. Cela n'allait pas être de tout repos, mais j'avais déjà eu pire à affronter, alors, je me sentais prête à monter pour ensuite faire fuir les méchants monstres qui effrayaient les villageois. Ce fut alors à mon camarade de prendre la parole pour faire remarquer qu'il aimerait tomber sur des brigands qui partent sans grabuges. Moi aussi, j'aurais voulu tomber sur des monstres des neiges qui partent sans rien dire et en silence, repentant. Néanmoins, cela n'arrivait que très rarement. Acquiesçant aux paroles de mon coéquipier, je commençai à emprunter le chemin tout en lui disant :
- J'espère aussi que ce qui se trouve en haut de cette montagne soit compréhensif.
En vérité, rien ne semblait indiquer que les terribles voleurs se trouvaient en haut de cette montagne, mais toute mon intuition semblait me crier qu'ils se trouvaient là-bas, alors, je la suivis. Après tout, il devait rester la semaine en haut du pic et, lorsqu'ils n'avaient plus rien à manger, ils descendaient de l'endroit pour aller voler de la nourriture chez les autres. C'était plutôt triste et ils devaient être affamés pour faire cela, non ? Enfin, nous n'allions pas tarder à le découvrir.
Alors que je marchais et considérant que mon compagnon m'avait suivi et je pris la parole pour engager la conversation dans cette longue montée :
- Je ne m'attendais pas à voir quelqu'un de ma connaissance dans un si petit village ! Le hasard fait parfois bien les choses, n'est-ce pas ? En tout cas, je suis contente de te revoir. Je suis généralement plutôt seule dans mes voyages, alors avoir enfin quelque chose à partager avec quelqu'un, ça fait plaisir de temps en temps !
Souriant, je continuai à marcher avant de me rendre compte que nous étions presque arrivés au sommet. Là-haut, une espèce de grotte était présente. J'en déduisis que les pilleurs devaient certainement se cacher là-bas. C'était un bon endroit pour avoir le village sous l’œil et ne pas être trop loin pour pouvoir descendre et monter rapidement la montagne avec leur précieux butin. J'espérais qu'ils allaient partir sans faire d'histoires. Soupirant, je continuai à m'approcher de la grotte lorsque j'entendis des rires fuser de celle-ci. Il était difficile de déterminer combien ils étaient mais, dans tout les cas, ils étaient plus que deux, c'était certain. Et, soudainement, une chanson se fit entendre dans laquelle quatre voix résonnaient. Cette chanson, elle ne faisait pas vraiment peur, on avait plutôt l'impression qu'elle était chantée par quatre merveilleuses et gentilles créatures. En vérité, je me demandais si nous ne nous étions pas trompés d'endroit et si cette grotte regorgeait, ou pas, de ces monstres dont nous avait parlé l'homme dans le village.
La chanson en question : https://www.youtube.com/watch?v=MJTOtrGKEls&feature=youtu.be&t=1m24s _________________ >> Dans la vie, il ne s'agit pas nécessairement d'avoir un beau jeu, mais de bien jouer de mauvaises cartes. << | | | | |
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| Mer 16 Juil - 3:00 Le gang des monstres multicolores à câliner
Tout éternel optimiste qu’il était le jeune homme ne désespérait jamais un seul instant de pouvoir aider les gens qui croisaient leur chemin, même si ce n’était pas grand-chose il s’accrochait toujours à sa volonté d’apporter de la lumière dans la vie des malheureux forcés de vivre dans les ténèbres sans pour autant se considérer comme un sauveur ou comme un chevalier en armure venant au secours de la veuve et de l’orphelin. Non, il n’était pas aussi prétentieux que cela et ne se vantait jamais de ses actions, qu’elles soient minimes ou incroyables. Il ne faisait pas cela pour la reconnaissance, pour la gloire ou pour espérer toucher quelques récompenses en pièces sonnantes et trébuchantes, il voyait simplement cela comme une main tendue et un geste de solidarité qui devrait être partagé pour tous. Certes, il était conscient que certaines personnes étaient dans une situation bien trop précaire pour se mettre à aider d’autres personnes, mais il fallait que quelqu’un tende la main une première fois afin que les autres puissent avoir l’idée de l’imiter. Il ne se voyait pas comme un précurseur ou un révolutionnaire, simplement comme un être humain faisant preuve d’humanité envers les moins fortunés que lui. Il n’y avait pas d’arrière-pensée derrière ses actions, simplement la volonté d’aider car il fallait bien que quelqu’un montre l’exemple. Et, fort heureusement, il fut soulagé de voir qu’il était tombé sur une demoiselle qui partageait la même vision des choses que lui et qui ne semblait pas rechigner le moins du monde à l’idée d’aider ces pauvres gens affamés. D’ordinaire il tombait toujours sur des personnes beaucoup moins scrupuleuses que lui et beaucoup plus facilement enclines à user de la violence quand ce n’était pas nécessaire. Nombreuses avaient été les fois où il avait cru tomber sur la bonne personne et où il s’était en fait trompé du tout au tout, c’était aussi frustrant qu’humiliant de voir son instinct lui faire finalement défaut. Même si à chaque déconvenue il finissait par se dire qu’il serait plus prudent la prochaine fois, son caractère optimiste finissait toujours par tendre la main à une autre personne sans se poser la moindre question pour finir par être déçu, une fois encore. Il était trop optimiste et ouvert pour son propre bien et si, jusqu’à maintenant, cela ne lui avait causé que des déceptions, par la suite cela pourrait lui attirer des ennuis bien plus terribles. Mais aujourd’hui il avait la certitude d’être tombé sur la bonne personne, comment pourrait-ce en être autrement alors que c’était cette demoiselle qui s’était dirigée la première vers ces pauvres malheureux pour les rassurer et leur assurer qu’elle ferait tout son possible pour les aider ?
Bientôt les deux camarades se mirent donc en marche et commencèrent à arpenter ce chemin qui semblait bien plus facile à descendre qu’à gravir tant le dénivelé était grand. Au cours de la marche, la demoiselle avoua au jeune homme que, tout comme lui, elle espérait une résolution pacifique de ce problème. Avait-elle conscience du soulagement que provoquait cette phrase chez son interlocuteur ? Soulagement de trouver enfin quelqu’un qui ne désirait pas faire couler le sang à la moindre contrariété. Soufflant et se fendant d’un sourire en entendant la réponse de la demoiselle, le jeune optimiste passa les secondes suivantes à réfléchir à la façon de résoudre ce conflit sans user de violence. La meilleure solution serait d’arriver à convaincre ces fameux monstres de partager la nourriture volée avec les habitants, voire même de les aider dans leurs récoltes afin que tous puissent profiter de cette nourriture sans devoir se serrer la ceinture. Peut-être seraient-ils d’accord de faire partie de cette petite communauté plutôt que de la piller, c’était sans doute trop optimiste pour être réalisable mais il n’avait rien à perdre à tenter le coup. Il espérait sincèrement que ces monstres soient aussi compréhensif que sa camarade le souhaitait. Il répondit donc à sa camarade :
« Avec ma chance habituelle, je doute que ce soit le cas. Mais on ne perd rien à espérer que ça puisse se finir calmement. » La marche silencieuse reprit donc son cours jusqu’à ce que, arrivé en vue de l’entrée de la grotte, la demoiselle avoue au jeune homme qu’elle était contente d’avoir trouvé quelqu’un qu’elle connaissait, car généralement elle se retrouvait toujours toute seule à voyager. Une lueur de surprise passa dans le regard du jeune homme qui réalisa enfin qu’il avait peut-être plus de points communs avec cette charmante personne qu’il ne le soupçonnait de prime abord. Peut-être qu’après cette petite aventure ils pourraient prendre un peu de temps pour discuter…du moins si Kyoshiro arriverait à oser demander. Ni une ni deux, il répondit donc :
« Je t’avoue que c’est un peu pareil pour moi, en fait. Je fais toujours de nouvelles rencontres, mais retrouver quelqu’un que je connais est une chose trop rare pour ne pas être appréciée. » Finalement, après quelques mètres de plus, tous deux arrivèrent devant l’entrée de cette grotte massive qui, après quelques pas supplémentaires, se révéla être plongée dans les ténèbres à l’exception de la pièce d’entrée qui était éclairée par de nombreuses torches alignées sur chaque paroi. Mettant un pied dans la grotte, le jeune homme posa ses deux mains autour de sa bouche, en porte-voix, avant de lancer d’une voix puissante :
« Ohé ! Il y a quelqu’un ? » Il ne voulait pas débarquer ici comme s’il était en terrain conquis car ce serait la meilleure façon de mal débuter des négociations qui n’avaient même pas encore eu lieu. Il devait tout faire pour ne pas faire de boulette et demander avant d’entrer chez quelqu’un était la moindre des politesses. C’est alors que, à son tour, le jeune homme put entendre une chanson entraînante et énervante à la fois tellement elle était niaise, une chanson qui semblait fredonnée par des enfants qui, vu le volume croissant, semblaient s’approcher du duo. Après plusieurs secondes c’est, sortant des ténèbres, que les fameux monstres au nombre de quatre se dévoilèrent enfin à la lueur des torches. Ils étaient horribles mais en même temps très décevants :
- Spoiler:
« Je…je ne sais pas pour toi mais je m’attendais à….autre chose. » Quand on lui parlait de monstres le jeune homme s’imaginait à des forbans très laids ou à des bêtes sauvages mais, en voyant ces autres monstres sortir des ténèbres, il fut à la fois terriblement déçu et terriblement soulagé. Pourquoi les appelait-on monstres alors qu’ils ne semblaient ni impressionnants ni terrifiants ? Surpris et décontenancé par cette situation étonnante, le jeune homme se tourna vers sa camarade comme s’il espérait qu’elle pourrait li donner le soutien ou les réponses qu’il cherchait. Que devait-il faire face à ces…choses ? © Never-Utopia | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Ven 18 Juil - 22:50
Ce fut après que Kyoshiro m'avoua qu'il voyageait également seul et qu'il faisait beaucoup de rencontres sans vraiment rester avec ces personnes que nous arrivâmes devant la grotte et que la chanson commençait à retentir. J'avais l'impression de me trouver dans une colonie de vacances dans laquelle des animateurs chantaient des chansons joyeuses et amusantes à des enfants pour les égailler et mettre de la joie, de le bonne humeur et de la gentillesse dans leur cœur. Moi, en tout cas, cela ne me laissait pas de marbre et je trouvais ça très attendrissant, voire même émouvant. Oui, j'étais peut-être un peu trop émotive pour le coup.
Alors que nous entrâmes dans la grotte, la chanson se fit de plus en plus forte. Quelques torches éclairaient doucement la grotte. Je commençais un peu à avoir peur de me retrouver ici. Et si nous tombions sur des monstres ? Certes, je savais plutôt bien me battre, mais ce n'était pas pour autant que je n'avais peur de rien, bien au contraire. Généralement, j'évitais de cacher ma peur, mais il m'arrivait très souvent d'être prise d'effroi et de vouloir prendre mes jambes à mon cou pour partir au plus vite. Il me fallait être courageuse et suivre le jeune homme. À propos, comme il était là je me sentais plus en sécurité. Le fait de ne pas être seule à affronter cette épreuve était très rassurant. Le fait d'être, en plus, accompagnée d'une personne connue l'était encore plus. J'étais presque tentée de le suivre en m'accrochant à lui, derrière lui, cachée. Mais j'aurais vraiment l'air d'une idiote alors, je me contentais de le suivre, quelques centimètres en arrière.
Soudainement, les monstres sortirent de la nuit. Je m'attendais à des choses imposantes et vraiment très laides, mais, en vérité, elles ne ressemblaient pas du tout à cela. Là, j'avais plutôt l'impression d'être tombée face à des personnes déguisées en personnages très mignons. J'avais simplement envie d'ouvrir mes bras et de leur faire un énorme câlin. J'avais du mal à me retenir en vérité et je songeais qu'il ne s'agissait pas des bons monstres. Non, j'en étais persuadée. Je jetai un coup d’œil à Kyoshiro qui me fit remarquer qu'il s'attendait à autre chose. N'ayant pas conscience du danger, je me surpris à rire et à répondre :
- Je m'attendais aussi à autre chose ! Mais il ne s'agit certainement pas de ces « monstres ». Ils sont tellement mignons, ça ne peut pas être possible, regarde-les ! Et puis, ils chantent bien en plus.
En effet, ce que je venais de dire était de la plus grand naïveté et de la plus grande idiotie. Combien de fois allais-je devoir me le répéter ? Un monstre pouvait se cacher derrière une apparence d'ange tout comme un ange pouvait se cacher derrière le visage du monstre. Pourtant, je ne parvenais pas à me faire à l'idée. Ces choses ne pouvaient pas être méchantes. Elles étaient colorées. Un petit rouge, un grand violet, un jaune et un vert d'une taille moyenne. Chacun avait une antenne sur la tête qui variait en fonction de leur couleur. Un éclair jaune, un triangle violet, une antenne toute droite et verte et un rond rouge. J'avais envie de toucher ces peluches vivants, de les serrer dans mes bras, bien fort. En plus de cela, ils avaient un carré gris sur le ventre et des oreilles d'Elfe. Je me demandais de quelle planète il pouvait venir. En plus de cela, je n'avais pas l'impression qu'ils avaient des griffes ou des dents. Rien de bien dangereux en soit.
Après cette rapide vérification, j'étais presque persuadée que désormais, c'était bon, tout danger était écarté. Ces bêtes ne pouvaient rien me faire, ni à moi, ni à Kyoshiro. Nous étions hors de danger, elles n'allaient pas nous attaquer. Bien au contraire, elles étaient même gentilles.
Commençant à me dandiner sur place, j'avais du mal à résister et je jetai un dernier coup d’œil à Kyoshiro avant de prendre une petite voix comme pour m'excuser, n'étant pas très fière de ce que j'allais faire car j'étais certainement sur le point de me faire sombrement avoir. Je dis donc :
- Je suis désolée, je ne peux vraiment pas résister, ils sont trop mignons !
À peine eus-je fini ma phrase que je me dirigeai vers les « monstres » en ouvrant mes bras, comme pour les prendre dans ceux-ci. Non, pas comme, j'allais les prendre dans mes bras, je ne pouvais pas résister plus longtemps et j'allais certainement être mêlée à ce qu'ils appelaient un « Gros câlin ». Je réaliserai ce geste avec beaucoup de joie et de bonheur. Je me dirigeai donc vers les créatures, ouvrant l'espace dans mes bras, je n'étais plus qu'à quelques pas, presque complètement à leur merci s'ils se mettaient soudainement à changer de comportement et à m'attaquer.
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| Sam 19 Juil - 23:29 Le gang des monstres multicolores à câliner
Comme tout candide qu’il était, le jeune homme savait bien que les gens avaient tendance à légèrement diaboliser leurs agresseurs et à les voir sous leur plus mauvais jour car c’était, ainsi, plus facile de leur en vouloir et de leur déverser toute leur haine et leur malheur. Malheureusement il avait aussi tendance à prendre les gens aux mots et à les croire sur parole, si bien que quand on lui parlait de véritables monstres qui agressaient les gens, il s’attendait à des abominations aussi laides que pestilentielles dont la simple vue pourrait provoquer des vomissements chez le commun des mortels. Certes c’était sans doute un peu tiré par les cheveux mais il avait beaucoup d’imagination. Sur le chemin le menant au repaire de ces bandits, toutes sortes d’images trottèrent dans sa tête comme des monstres humanoïdes géants bossus à deux têtes ou encore une créature mi-homme, mi-ours et mi-porc derrière : c’était assez dérangeant mais ce n’était pas vraiment de sa faute ! Il arriva donc devant cette caverne sombre et probablement humide en ayant bien en tête que ces créatures étaient dangereuses et qu’il ne fallait ni être clément avec eux ni baisser sa garde à aucun moment. Si d’ordinaire les créatures chassaient les intrus de leur territoire en poussant des rugissements qui se voulaient aussi effrayants que dissuasifs, le jeune homme fut clairement déconcerté parce ce qu’il reconnut comme étant une chanson au rythme entraînant et aux paroles assez simplistes pour sortir de la bouche d’un enfant. Non, il ne se laisserait pas prendre au piège car cela pouvait aussi bien être une tentative d’amadouer les assaillants et de les forcer à baisser leur garde avant de leur sauter dessus et de les réduire en lambeaux. Il avait beau être candide, le jeune homme savait désormais que les apparences pouvaient très souvent être trompeuses et qu’il ne fallait pas juger un livre à sa couverture…ou une musique à ses premières paroles, en l’occurrence. Ses yeux ronds de surprise et d’incompréhension s’ouvrir lorsque ces créature soi-disant monstrueuses sortirent des ténèbres pour se révéler être tout sauf monstrueuses. Rondes, mignonnes et chantant en chœur, comment le jeune homme aurait pu deviner que c’était à cela que ressemblaient ces fameux monstres dont il ne savait rien ? Ils n’avaient absolument rien d’abominable à première vue et la demoiselle fut on ne peut plus d’accord avec Kyoshiro. Se grattant la tête tout en affichant un air totalement déconcerté sur son visage, le jeune homme regarda sa camarade, en admiration devant ces drôles de bestioles, avant de souffler :
« Ils ont bien dit qu’on ne pourrait pas les rater mais…comment est-ce qu’ils veulent qu’on en veuille à de pareilles créatures ? » Certes, ce n’était pas la première fois qu’il faisait face à des créatures mignonnes qui pourraient se révéler dangereuses, mais au premier regard il ne voyait pas vraiment comment ces grosses bestioles pouvaient représenter un quelconque danger pour la population…vu leurs petits bras il ne voyait même pas comment elles pouvaient frapper qui que ce soit. Il savait que les apparences étaient trompeuses mais cette première rencontre venait de saper, en un instant, la presque totalité de sa détermination à aider ces hommes et ces femmes en se montrant sévère envers ces 4 créatures. Non, elles devaient être les bonnes car les villageois avaient bien dit qu’ils ne pourraient pas se tromper…mais comment frapper de telles choses ou se montrer cruelles envers elles ? Cela paraissait aussi insensé que de frapper des enfants. Alors qu’il était en train de rassembler son courage pour entamer une conversation, le jeune homme fut coupé par sa camarade qui se rua vers ces créatures, les bras écartés, avec l’évidente intention de leur faire un bon gros calin.
« Mais…mais je… » Comment pouvait-il lui en vouloir de montrer son affection envers ces grosses bestioles qui ne demandaient qu’à être câlinées ? Non, il ne lui en voulait pas mais il se rendait compte que, au fil des minutes, c’était sa détermination et donc son objectif premier qui s’envolait aux quatre vents. Se tapotant les deux joues et se secouant la tête pour tenter de se remettre les idées en place, le garçon déglutit lourdement et commença à chercher ses mots en balbutiant :
« Euh..je…nous venons aux sujet du village en bas et…enfin…ils ont dit que vous n’étiez pas très gentils avec eux et….je… » Cette première phrase, outre son manque de charisme évident, ne sembla pas avoir l’effet escompté car les créatures continuèrent de tendre les bras à la demoiselle qui bondissait joyeusement vers elles. Elles semblaient bien plus acaparées par la demoiselle qui voulait leur montrer de l’affection que par l’autre individu qui ne semblait même pas capable de s’exprimer correctement sans bredouiller. Mettant sa main devant sa bouche et se raclant la gorge comme pour essayer de se redonner une consistance, le jeune homme finit par :
« Enfin…ce serait bien si vous arrêtiez…s’il vous plait ? » Bon d’accord cela n’avait pas l’air d’être très autoritaire alors que la situation était tout sauf rose, mais il fallait bien commencer par tendre une main et être gentil pour avoir une chance d’avoir une réponse sensée en retour. Mais, immédiatement, le jeune homme eut une mauvaise impression lorsque les quatre créatures, n’effaçant pas leur sourire jovial, se tournèrent tous vers lui tel un seul homme, oubliant la demoiselle qui se ruait toujours vers eux en quête de câlins. Pourtant il s’était montré courtois et ne comprenait pas ce soudain silence et cette fixation que ne le mettait pas vraiment à l’aise. Qu’allait-il devenir de lui ?
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Dim 20 Juil - 14:10
Alors que je me dirigeais vers les créatures, Kyoshiro sembla, quant à lui, ne pas bouger et ne pas comprendre qui étaient réellement ces créatures. Si elles étaient vraiment méchantes, c'était probablement qu'elles avaient très faim. Je ne voyais pas d'autres solutions. Après tout, le manque, qu'il soit celui de nourriture, de boisson, d'affection, entraînait très souvent des réactions inattendues pouvant mener à des violences incompréhensibles et étonnantes de la part de créatures des plus innocentes et sympathiques. Il s'agissait peut-être là d'une explication logique et qui tenait la route.
Alors que je continuais ma marche vers les bestioles, prête à recevoir tout leur amour et leur affection, je pus percevoir la voix de Kyoshiro qui semblait beaucoup hésiter quant aux mots à utiliser. Il essayait de signaler aux « monstres » que les habitants nous avaient dit qu'ils les volaient et que cela ne leur plaisait pas vraiment. La demande était indirecte ici. Le but était de les prier le plus gentiment possible d'arrêter. Néanmoins, je n'étais pas certaine que cela allait arrêter les monstres multicolores, si ces horribles actes étaient de leur ressort. Après tout, ce n'était pas en demandant tout simplement que les méchants des histoires réagissaient généralement. Il fallait plutôt, et très souvent, qu'ils soient punis pour comprendre que ce qu'ils faisaient n'était pas bien. Les gentils, quant à eux, s'en sortaient toujours bien. Ils recevaient en permanence une récompense. Mais, les histoires, ça n'était pas la réalité, alors, on pouvait espérer que pour une fois, les méchants changent avant d'avoir à le regretter. C'était ce que je souhaitais au fond de moi, car, après tout, ces bestioles mignonnes, je ne pouvais tout simplement pas les attaquer. Certes, si elles s'en prenaient à moi, je me défendrais, mais je n'oserais pas passer à l'offensive à mon tour. Je ne pourrais pas, c'était hors de mes capacités mentales, en dehors de mes valeurs.
Ma marche ne s'était donc pas arrêtée malgré les mots de Kyoshiro, j'avais du mal à me dire qu'on était là pour arrêter les créatures et non pas pour partager avec eux un peu d'affection et d'amitié. Cela serait comme trahir les villageois qui nous avaient demandé de l'aide. Je ne pouvais pas me permettre de faire cela et pourtant, c'était plus fort que moi. Néanmoins, mon allié reprit soudainement la parole en priant les bestioles d'arrêter de s'en prendre aux villageois, cette fois-ci de façon très directe et les créatures qui étaient plus préoccupées par notre futur câlin que par ce que disait mon coéquipier changèrent tout à coup d'attitude. Toujours aussi souriante, elles se tournèrent toutes vers Kyoshiro. Je m'arrêtai soudainement de me diriger vers elles. Secouant la tête, je me rendis compte que le moment était très mal choisi. Je voulus alors faire marche arrière et retourner vers Kyoshiro, mais il était trop tard et les « monstres » avaient compris mes intentions. Ils ne voulaient pas se faire avoir et soudainement, je sentis des bras tout doux me saisir. Le contact était plutôt apaisant, mais je me rendis rapidement compte que la créature verte venait de me prendre contre elle comme pour m'empêcher de partir. En fait, je ne pouvais plus partir et j'eus beau essayer de me délivrer de son emprise, rien n'y fit. Cette chose avait beaucoup de force, même si elle n'avait pas l'air puissante à première vue. C'était assez surprenant en vérité.
Soudainement, ce fut à la créature violette, qui avait toujours un terrible sourire sur les lèvres, de s'adresser à Kyoshiro. Elle ressemblait étrangement au chef de ce groupe, pourtant, elle avait l'air aussi gentille que tous les autres personnages. Je l'écoutai donc dire à l'intention de mon coéquipier :
- Nous prenons la nourriture des villageois pour faire des offrandes au dieu des câlins, le Grand Calinours rose. Il se mettrait en colère si nous ne faisions pas cela, ce serait très dangereux.
Gardant son sourire qui me paraissait désormais plus effrayant qu'autre chose, il ne laissait que quelques secondes de pause pour laisser à Kyoshiro le temps d'avaler ce qu'il venait de dire avant de reprendre la parole :
- Nous ne ferons rien à ton amie si tu nous laisses tranquille. Sinon, nous la tuerons avec notre attaque ultime : le Gros Câlin. Sa punition sera divine et viendra directement du Grand Calinours. Même s'il s'agit d'un grand honneur, je ne pense que c'est ce que tu souhaites !
Il se dirigea alors vers moi et me tapota légèrement le haut de la tête avec sa main. Mourir dans un grand câlin, je ne trouvais pas ça si dérangeant, néanmoins, je ne pensais pas que cela soit réellement possible et je songeais plutôt à une sombre blague. Ces créatures, elles ne pouvaient pas me vouloir du mal, pour moi, cela était inconcevable.
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| Lun 21 Juil - 14:22 Le gang des monstres multicolores à câliner
Contrairement à ce que l’on attendrait d’un pirate, même s’il ne se considérait pas comme tel encore aujourd’hui, le jeune homme était de ceux qui préféraient user de patience et de mots pour résoudre un conflit ou le tuer dans l’œuf plutôt que de prendre les armes et user de violence et d’intimidation pour se faire entendre. À quoi bon user de violence pour se faire entendre si cela ne signifierait jamais vraiment avoir raison ? Faire entendre raison aux gens restait la meilleure solution de paix, leur ouvrir les yeux et les faire comprendre que la voie empruntée ne mènerait à rien restait la meilleure solution pour empêcher le sang de couler inutilement. Même s’il savait que ce n’était pas toujours efficace, même s’il savait que beaucoup étaient trop habitués au gout du sang pour lui tourner le dos en un claquement de doigt : il n’abandonnerait jamais. On pourrait croire que faire face à des créatures aussi avenantes et charmantes que celles-ci pourrait faciliter les choses car, à l’inverse des horribles hors la loi, elles semblaient plus sympathiques et donc probablement plus enclines à écouter de façon posée ce que le jeune niais aurait à leur dire, mais l’avenir montra au jeune homme que ce n’était pas forcément le cas. Même s’il avait tendance à le faire sans s’en rendre compte, il savait qu’il ne fallait pas toujours juger un livre à sa couverture et que derrière un beau sourire pouvaient se cacher les plus odieuses intentions…mais il n’y pouvait rien, il avait naturellement foi en l’humain et tendait la main sans rien attendre en retour, sans même penser une seule seconde que l’on pourrait mordre cette main tendue. Il faisait donc face à des créatures qui semblaient tout droit sorties d’un conte pour enfant et dont le timbre de voix haut perché rappelait lesdits enfants, des créatures qui se révélèrent être de ferventes religieuses qui se servaient de la nourriture dérobée pour rendre hommage à leur divinité au nom plus qu’improbable. En entendant son nom, le jeune home ouvrit des yeux ronds comme des culs de bouteilles et répéta :
« Le Grand Calinours rose ? » D’habitude les dieux étaient toujours anonymes ou avaient parfois des noms mystérieux qui en disaient long sur la religion qui leur était liée, mais ici ce nom n’avait rien de mystérieux et, l’espace d’un instant, Kyoshiro se demanda presque si son interlocuteur n’était pas en train de se moquer de lui. Bien sûr, comme toutes les religions, la colère divine était un élément présent qui dissuadait les croyants de renier cette religion et de passer à autre chose. Était-ce pour cela qu’ils continuaient leurs offrandes et continuaient d’affamer la population ? Se fendant d’un sourire qui se voulait rassurant, le jeune homme regarda son interlocuteur et lui demanda :
« Je respecte votre ferveur religieuse mais elle se fait au dépend de ces villageois qui meurent de faim. Que ferez-vous quand ils seront tous morts de faim et qu’il n’y aura plus personne pour récolter ou amener la nourriture que vous leur dérobez ? » Le jeune niais n’y connaissait pas grand-chose en religion, ce fut sans doute la raison pour laquelle il préféra faire appel au bon sens de leurs interlocuteurs plutôt que de rentrer sur le terrain d’une discussion idéologique où il partirait forcément perdant. Prendre de la nourriture sans essayer de la rationner, alors que la nourriture était récoltée par les mêmes personnes qui mourraient de fin à cause de la privation, était le meilleur moyen de se tirer une balle dans le pied car, un jour ou l’autre, tous finiraient par mourir et ces 4 créatures n’auraient plus personne pour créer et récolter les offraient dont elles raffolaient. C’était de la pure logique, la meilleure solution pour contenter tout le monde était de diminuer la quantité des offrandes afin de pouvoir continuer à en avoir et de laisser les villageois manger à leur fain…ce n’était pas si compliqué que cela, si ? Cependant ces créatures semblaient décidées à continuer et à prendre en otage la camarade du jeune niais en la câlinant jusqu’à la mort s’il ne les laissait pas tranquille. Câliner jusqu’à la mort, était-ce vraiment possible, pour commencer ? Non, il ne pouvait pas prendre le risque. Après réflexion, le jeune homme se rendit compte qu’il n’y avait pas vraiment 36 solutions et qu’il devait tenter la carte risquée de la religion, bien qu’il n’y connaisse absolument rien. Déglutissant comme pour se donner du courage, il lança donc à l’assemblée :
« Avant que vous ne nous…câliniez jusqu’à la mort, essayons au moins de trouver une solution. Je suis sûr que vous ne voulez pas avoir la mort de ces gens sur la conscience. Aucun dieu, aussi câlinant et aimant soit-il, ne voudrait cela. » Oui, c’était lancé et le silence de mort qui suivit était assez éloquent pour montrer que les créatures étaient en train de réfléchir à ce qui venait d’être dit. Elles se tournèrent toutes les unes vers les autres et se regardèrent, en silence, sans doute pour décider de ce qu’elles allaient finir par répondre. Respirant profondément à quelques pas de là, le jeune niais se contentait d’être le plus serein possible car il ne voyait pas trop quoi faire pour sauver sa camarade, de toute façon, sans déclencher des hostilités qui seraient inutiles. La violence ne résoudrait rien et il préférait jouer la carte de la diplomatie le plus longtemps possible. © Never-Utopia | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Lun 21 Juil - 22:44
Le nom du dieu que vénérait ces créatures sembla grandement surprendre Kyoshiro qui fit de grands yeux et répéta les mots du monstre violet avec étonnement. Moi, ça ne m'avait pas plus choqué que cela en vérité. Après tout, ces bestioles n'étaient pas naturelles, ce n'était pas normal. Alors, au stade où nous en étions, plus rien ne pouvait réellement me choquer. Par la suite, il eut un sourire rassurant. Cela eut même pour effet de me rassurer alors que je n'étais pas forcément dans une situation très facile. Comme précédemment, il utilisait des mots pour combattre. C'était une stratégie qui j'appréciais fortement car je ne voulais pas que ces bestioles soient blessées ou quoi que ce soit dans ce genre. J'avais de l'affection pour elle, malgré le fait que, par la suite, elles ne menacent de m'étouffer sous des câlins.
Kyoshiro sembla alors prendre conscience du danger de la situation, même si les bestioles colorées avaient des traditions étranges et surprenantes. En effet, il semblait qu'il ne voulut pas prendre trop de risque car il essaya, une nouvelle fois de résonner les pillards. Après avoir utiliser la raison des créatures, il usa de leur religion en prétendant que leur dieu ne voudrait certainement pas qu'il y ait plus de morts. Cela n'était pas certain, mais la chose était bien tentée de sa part. Après tout, un Calinours devait certainement souhaiter que ses sujets vivent en paix, heureux et comblés de câlin, non ? Comment pouvait-il seulement souhaiter la mort d'humains ? C'était inconcevable pour moi, mais je pouvais tout aussi bien me tromper lourdement sur ce dieu Calinours rose.
Les « monstres » se tournèrent alors pour se regarder en silence. Échangeaient-ils des paroles secrètes ? Tout était probable mais moi, en tout cas, je n'entendais rien de ce qui se disait et je restais muette face à cela. J'avais peur qu'au moindre mot ils commencent leur câlin géant dans l'objectif morbide de me tuer. Après ce silence, les bêtes acquiescèrent entre elles. Je n'avais vraiment rien compris. Que se passait-il ? J'allais certainement me réveiller et me rendre compte que je n'étais que dans un très mauvais rêve. Après tout, cela était impossible dans vraie vie. Ce n'était même pas envisageable. Oui, j'allais me réveiller. Encore quelques secondes ou minutes et je me retrouverais dans mon lit en réalisant que cela avait l'air très réel, mais ne l'était pas. En attendant, je devais supporter cette situation, toujours dans les bras moelleux de l'humanoïde vert.
Ce fut alors à nouveau au tour du violet de prendre la parole. Les autres étaient très silencieux et laissaient donc leur chef diriger les négociations. Ce dernier désigna alors Kyoshiro d'une patte mauve accusatrice et dit :
- Que sais-tu sur notre Grand Calinours rose ? Il souhaite peut-être la mort de ces habitants. Nous continuerons à réaliser sa volonté tant qu'il ne nous aura pas demandé le contraire.
Tout à coup, un éclair de génie fusa dans mon esprit. Enfin, si l'on pouvait appeler cela comme ça. Je me souvenais encore de ces quelques histoires que j'avais lu où le héros agissait toujours parce qu'il était, en quelque sorte, un élu. Désigné par les dieux eux-mêmes, il venait réaliser leur volonté sans s'en rendre compte. Puisque j'avais l'impression que la réalité n'avait plus lieu d'être, j'avais décidé de jouer sur cette carte. Prenant mon inspiration, je dis alors d'une voix qui se voulait forte et autoritaire, mais qui devait plutôt avoir l'air petite :
- Vous ne comprenez pas ? Cet homme est un envoyé du Grand Calinours rose ! Sa volonté est la volonté de ce dieu ! Vous feriez mieux de l'écouter, sinon, le Grand Calinours rose va se mettre dans une terrible colère et vous devrez subir son courroux !
Cela semblait avoir provoqué une certaine crainte dans le groupe à partir duquel fusèrent des murmures inquiets. Il se tournèrent tous vers Kyoshiro et la bestiole verte me lâcha. Il se dirigèrent alors vers mon allié, les bras grands ouverts, s'apprêtant à lui faire un câlin. Ne venais-je pas de l'exposer à leur attaque ultime ? Qu'avais-je donc fait ? Soudainement, je fus pris de panique et je ressentis une grande peur pour mon camarade. Je risquais d'avoir provoqué la colère des bestioles et il allait mourir par ma faute. Je ne pouvais pas me permettre d'accepter une telle chose.
Je pris donc une grand inspiration pour les prier d'arrêter, mais ils stoppèrent leur marche d'eux-mêmes, à quelques centimètres seulement de l'individu. La créature jaune prit alors la parole et d'une voix douce dit :
- Nous vous attendions depuis si longtemps ! Nous ferrons tout ce que vous souhaitez et après, nous vous renverrons vers le Grand Calinours rose en vous tuant !
Je restais quelques secondes sous le choc. Que venait-il de dire ? Ils avaient l'intention de le tuer. Je repris alors la parole, improvisant rapidement quelque chose :
- Non ! Il a encore d'autres personnes à qui aller parler ! Vous ne devez pas encore le renvoyer vers votre dieu !
Le regard que me jetèrent alors les bestioles étaient effrayants. Il n'y avait qu'une chose à comprendre à travers cela. Je devais me taire avant de me faire tuer.
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| Mar 22 Juil - 22:44 Le gang des monstres multicolores à câliner
Même s’il n’y connaissait clairement pas grand-chose au concept de la religion, le jeune homme comprenait aisément que certaines personnes avaient besoin de croire en quelque chose ou quelqu’un au-dessus d’eux, qui veillait sur eux et qui punissait ceux qui se montraient cruels envers eux. Ces quatre créatures vénéraient une pseudo-divinité au nom improbable qui n’avait rien d’impressionnant ou de terrifiant, mais elles semblaient persuadées que leur protecteur avait besoin d’être remercié pour sa bienveillance en leur apportant autant d’offrandes qu’il était possible d’amener. Jusque-là il n’y avait rien de mal à vénérer un être énigmatique et omniscient en lequel ces créatures croyaient, mais cela devenait problématique lorsque leur culture commençait à mettre indirectement, ou directement, en danger toute une population. Le jeune homme ne savait pas vraiment si cette ferveur religieuse aveuglait ses interlocuteurs au point qu’ils ne se rendent pas compte des ravages qu’ils causaient, ou s’ils s’en fichaient simplement et faisaient passer leur divin protecteur au-dessus de tout…et même du bon sens. Le jeune niais ne sut pas vraiment s’il avait fait une erreur en rentrant sur le terrain de l’idéologie religieuse et en supposant qu’aucun Dieu ne voudrait le massacre d’innocents, ou si ces créatures n’avaient aucune réponse et ne faisait que supposer et inventer au fur et à mesure, cependant la réponse de l’une d’entre elles le laissa assez perplexe. Ces créatures étaient-elles véritablement en communication avec cette divinité au nom ridicule on ne faisaient-elles que continuer en attendant de recevoir un premier contact ? S’interrogeant à ce sujet, Kyoshiro déclara :
« Avec un nom comme Calinours je doute qu’il veuille semer la mort et la destruction. » Ses paroles auraient pu paraitre offensantes mais ses interlocuteurs ne parurent pas s’en formaliser et ne parurent même pas l’écouter le moins du monde. Peut-être n’accordaient-ils pas la moindre importance à quelqu’un qui n’y connaissait rien à leur culte ou peut-être étaient-ils tous persuadés d’avoir raison et de ne pas avoir besoin de rentrer dans ce genre de débat avec quiconque. Désireux de continuer cette conversation et de la mener à son terme, le jeune homme fut pris e dépourvu quand sa camarade se mit à prendre sa défense d’une manière assez inattendue, en fabriquant un vil mensonge dans lequel il était l’envoyé terrestre de cette divinité que vénéraient ces créatures. Ouvrant des yeux ronds comme des billes, le jeune homme regarda sa camarade et lui demanda :
« Ah bon ? » Il lui fallut tout de même quelques secondes pour réaliser que ce n’était là qu’un subterfuge pour éviter d’user de violence et, bien que l’idée de mentir ne lui soit pas agréable, l’idée de faire couler le sang l’était encore plus : il dût donc faire un compris. Se raclant la gorge pour se donner une contenance, il se redressa et, calant ses poings fermés sur ses hanches, il s’écria d’un ton qui se voulait sûr de lui :
« Ahem. Je voulais dire : évidemment que je le suis ! » Certes, il ne paraissait pas bien convaincant vu de cette façon mais il le fut assez pour forcer ses interlocuteurs au silence et à la réflexion, au moins jusqu’à ce que l’un d’entre eux décide de s’approcher de lui avoir la ferme intention de la câliner. Ayant toujours en tête la punition de la mort par câlin, le jeune homme tendit ses bras devant lui en signe de défense et se mit à reculer de quelques pas tout en lançant :
« Euh…je..mais…attendez..non…pas le câlin !» Une fois que son interlocuteur lui avait révélé son intention de le tuer pour le libérer et l’aider à rejoindre le divin créateur, le jeune homme s’immobilisa et campa sur ses position, pointant un doigt accusateur vers l’assistance tout en déclarant sur un ton grave et plein d’assurance :
« Le Grand Câlinours Rose n’est pas satisfait de vous ! Il prêche l’amour et vous tyrannisez les habitants qui vivent au pied de la montagne. C’est inacceptable ! À partir de maintenant vous devrez vous montrer gentils et aimants avec eux, comme le prêche le Grand Câlinours Rose, vous devrez apprendre à vivre en harmonie avec eux ! » S’il fallait mentir autant essayer de mentir et d’essayer d’être convaincant jusqu’au bout, même si le jeune bretteur ne savait pas s’il pouvait être un si bon acteur que cela. Cette accusation sembla interloquer ses interlocuteurs et les surprendre au point qu’ils ne purent que se retourner vers la demoiselle et la foudroyer du regard lorsqu’elle tenta d’en rajouter une couche. Ayant presque oublié la menace de mort qui pesait sur lui, le jeune homme tenta une toute dernière pirouette en leur déclarant :
« Et ne vous avisez pas d’essayer de me tuer ! Ma mission est d’aller prêcher la parole du Grand Câlinours Rose à travers le monde, j’ai encore beaucoup à faire. Je ne peux pas encore aller le rejoindre. » Il imaginait sans doute qu’il serait rapidement fixé sur la qualité de sa prestation mais il espérait vraiment que cela s’arrête-là.
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| Jeu 24 Juil - 13:38
Le fait que je donne à mon partenaire le rôle d'assumer l'envoyé sur terre sembla le surprendre et il ponctua cela par une interrogation à mon encontre. Heureusement pour moi, les « monstres » n'y avaient vu que du feu et n'avaient pas porté importance à ce qu'il venait dire, sinon, la situation aurait grandement empiré. Il se rattrapa d'ailleurs bien vite et cela était une bonne chose. S'il ne l'avait pas fait, je ne sais vraiment pas ce que l'on serait devenu, mais les bestioles n'auraient plus jamais voulu coopéré, c'était presque certain.
Lorsque les mignonnes créatures s'approchèrent de l'homme, ce dernier sembla paniquer mais reprendre son calme lorsqu'elles arrêtèrent leur marche au câlin à l'objectif morbide. Ce fut après que les créatures prirent la parole que Kyoshiro sembla tout à coup prendre son rôle très à cœur et malgré la situation un peu saugrenue et dangereuse, cela m'amusa un peu et me fit sourire. En effet, le nouveau personnage qui venait de s'extirper de mon coéquipier jeta un doigt accusateur vers le petit groupe. Il devint alors le parfait prophète. Il prétendit que le Grand Calinours rose souhaitait que les bestioles et les habitants coopèrent en paix. Il exigea que plus de sang ne soit coulé, que plus de violence ne soit produite. En bref, il demandait une chose si simple, et que pourtant personne ne parvenait à atteindre : la paix. C'était un concept difficile à définir et propre à chacun. Pour certains, la paix régnait dans le chaos. Pour moi, il s'agissait simplement d'un compromis que chacun devait passer avec l'autre afin que tout le monde puisse vivre en paix. Un peu de charité, un peu d'amour, une pointe de gentillesse et de souci de l'autre et pour moi, le tour était joué. Mais, chacun était l'instrument de ses propres désirs. Cette vision simple des choses l'était peut-être trop pour être réalisable.
Pour tenter de se sauver de la mort, Kyoshiro prit à nouveau la parole, ajoutant qu'il n'avait pas qu'un seul groupe à qui parler et qu'on ne pouvait pas encore le renvoyer auprès du dieu qui semblait guider les pas de ces bestioles. Qu'allait-en penser les créatures auxquels ce discours était dirigé. Cela allait certainement déterminer la suite des péripéties. J'espérais surtout que les créatures acceptent de nous laisser tranquilles pour le moment et que la paix soit rétablie entre eux et les habitants. Si nous parvenions à les convaincre, rien ne nous disait que les villageois serait aussi compréhensif. Non, rien ne nous le garantissait, après tout, l'être humain pouvait être bien plus cruel que n'importe quel autre monstre. Mais ça, je n'y songeais absolument pas, pour moi, l'accord était logique et aucun villageois ne pourrait souhaiter s'y opposer car elle arrangeait tout le monde. Mais la vengeance était quelque chose de terrible et qui pouvait bien diriger les actions de certains des habitants de l'île et, dans ce cas, il serait délicat de parvenir à convaincre tout le monde du bien-fondé de cette coopération avec les bestioles. Celles-ci, néanmoins, répondirent à l'homme par la voix du personnage violet :
- Que devons-nous faire dans ce cas ? Les habitants ne voudront pas coopérer avec nous et nous avons besoin de manger.
Pour moi, c'était évident, personne ne refuserait d'accueillir les bestioles. Mais les choses étaient évidemment moins évidentes. Je n'en dis néanmoins rien, préférant laisser la parole à Kyoshiro qui était censé être un envoyé. Les bestioles n'avaient pas réagi quant au fait de ne pas renvoyer mon coéquipier auprès de leur dieu. Peut-être était-elle convaincue qu'il ne fallait pas faire cela. J’espérais sincèrement que cela soit le cas, sinon, nous aurions à fuir rapidement pour ne pas qu'il se fasse câliner. Le violet repris alors, me désignant avec sa patte et demandant :
- Et elle, c'est qui alors ? Pourquoi accompagne-t-elle l'envoyé du Grand Calinours rose ?
Encore une fois, je préférais garder le silence avant de raconter une bêtise qui risquait de nous enfoncer tous les deux. Kyoshiro aurait certainement les mots, j'en étais convaincue, persuadée et j'attendais de le revoir à l’œuvre avec impatience. Pour moi, en plus d'aider ces villageois, je trouvais cette scène plutôt amusante. Après tout, il n'y avait rien de bien dangereux, si ?
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| Ven 25 Juil - 3:46 Le gang des monstres multicolores à câliner
Si le mensonge était quelque chose qu’usaient les manipulateurs pour modifier la réalité à leur convenance et faire adhérer des gens à leur point de vue, un petit mensonge ne faisait vraiment de mal à personne à condition que cela ne finesse pas par engendrer de la violence inutile. Même si cela était pour une bonne raison le jeune homme n’aimait pas manipuler la vérité pour la tourner à son avantage, il n’aimait pas dissimuler des choses ou en modifier d’autre car à ses yeux il n’y avait rien de plus précieux que la vérité et la franchise entre deux personnes, rien de mieux pour forger une relation solide car rien ne bon ne pourrait naître du mensonge. Malheureusement, au fil du temps, le jeune homme avait appris que des compromis devaient parfois être fait pour éviter d’avoir recours à la violence, des compromis entre ce qui était souhaitable et ce qui était vraiment réalisable et c’était là qu’intervenait le mensonge dont il ne raffolait vraiment pas. Même s’il n’était pas à l’origine de ce mensonge sur son lien avec cette fameuse divinité au nom ridicule, il s’en était servi et l’avait alimenté à son profit et au profit des hommes et des femmes, en bas de cette montagne, qui attendaient énormément de choses de lui. Oh il savait bien que ces malheureux ne demanderaient rien de mieux que de savoir ces quatre créatures mortes pour que leur vie retrouve enfin un sens et un calme vraiment mérité, mais jamais Kyoshiro ne pourrait s’autoriser à ôter une autre vie de sang-froid, aussi horrible et sacrifiable puisse être cette autre vie. La violence ne règlerait jamais rien et ne ferait qu’alimenter ce même cycle de violence encore et encore jusqu’à la fin des temps, il fallait donc qu’il puisse faire des compromis pour satisfaire les deux parties et il sut d’entrée de jeu que ce ne serait pas une mince affaire. Fort heureusement le caractère presque enfantin de ces créatures joua en la faveur du jeune homme qui parut apparemment assez convaincant pour que ses interlocuteurs le croient être véritablement l’envoyé sur terre de leur protecteur. Oh il n’était toujours pas très fier de cet odieux mensonge mais il ferait amende honorable plus tard lorsqu’il aurait l’assurance que tout se passerait bien par la suite. Sans trop savoir comment cela avait bien pu fonctionner, les créatures semblaient donc persuades de la bonne foi du jeune homme et lui demandèrent donc comme est-ce qu’il envisageait l’évolution de cette situation des plus tendues. Bien sûr, après tout ce temps, les habitants verraient sans doute d’un mauvais œil la collaboration forcée avec leurs bourreaux mais avaient-ils vraiment le choix ? Kyoshiro savait que cela prendrait du temps mais qu’il était important que les créatures soient celles qui feraient le premier pas en signe de bonne foi. Il devrait probablement mettre la main à la pâte comme arbitre entre les deux camps mais il fallait bien commencer quelque part et il était certain que, en diminuant la quantité d’offrandes, les villageois y trouveraient leur compte. Se raclant la gorge, le jeune homme répondit donc :
« Il faudra apprendre à partager la nourriture entre leurs besoins vitaux et vos offrandes. Je suis certain que c’est de l’ordre du possible. » Si la première partie du problème sembla réglé, la demoiselle ne semblait pas sortie d’affaire pour autant et le jeune homme lui tendit la main pour qu’elle le rejoigne tout en avouant à ses interlocuteurs :
« C’est ma camarade qui m’assiste dans la tâche qui m’est dévolue. Elle m’a été d’une grande aide jusqu’à maintenant et continuera à l’être. » S’ils n’osaient pas toucher l’envoyé de leur dieu, ils n’oseraient surement pas toucher celle qui aidait l’envoyé à accomplir son illustre mission à travers le monde. Attendant qu’elle le rejoigne et soit davantage en sécurité, le jeune bretteur plongea son regard écarlate dans ceux de ces quatre interlocuteurs en leur demandant le plus sérieusement du monde :
« Consentez-vous à faire la paix avec ces habitants et à vivre en harmonie avec eux, comme le Grand Câlinours Rose l’attend de vous? » Il avait besoin de savoir qu’il ne serait pas le seul à faire des efforts et que ces créatures allaient y mettre du leur également. Il devait savoir qu’il allait pouvoir jouer l’arbitre sans avoir à se préoccuper de coups fourrés ou de plans tordus de la part de ces voleurs : il allait mettre sa crédibilité en jeu pour aider ces deux camps à s’entendre, il devait être prudent.
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| Ven 25 Juil - 12:06
Les créatures semblaient tout aussi impatientes de connaître la réponse de Kyoshiro que moi. En effet, je me demandais bien ce qu'il allait pouvoir leur répondre et quelles allaient être les réactions des créatures. Si mon coéquipier se montrait assez malin, le problème allait certainement être vite réglé et même si je n'aimais pas trop avoir à jouer avec les croyances de ces « monstres », je ne voyais pas de meilleure solution pour régler le problème sans un bain de sang. Après tout, cela revenait à dire tout simplement qu'il fallait vivre en paix, rien de plus et, même si nous usions certainement de la mauvaise manière pour en convaincre les humanoïdes, il s'agissait peut-être de la méthode la plus efficace. Les mots ne pouvaient pas toujours tout arranger et si, dans ce cas, il le pouvait, c'était bien grâce à un petit mensonge qui me paraissait anodin en apparence mais qui pouvait bien avoir de graves conséquences si, par exemple, les créatures découvraient la mascarade. Mais, moi, je n'étais qu'une enfant qui s'amusait à mentir à ses parents et qui ne prenait pas conscience des problèmes que cela pouvait poser. J'avais encore besoin de comprendre que mentir ne pouvait pas toujours tout arranger et, même si j'étais une très mauvaise menteuse, j'avais eu plusieurs fois à user de cette mascarade pour me sauver et pour garder mon identité secrète.
Cette fois-ci, encore, ne pas dire la vérité permit à Kyoshiro de faire passer son message sans que les créatures n'en soient étonnées ou outrées. En effet, celles-ci écoutaient avec grande attention les paroles de l'homme et s'en imprégnaient avec avidité. Elles semblaient totalement obnubilées par ce que disait l'envoyé de leur dieu. Même moi, j'en venais à croire que je n'avais pas inventé cette histoire. Il leur dit alors qu'il fallait partager la nourriture afin que tout le monde puisse vivre en paix. Le problème, encore une fois, allait se poser au niveau des villageois, néanmoins, je n'en n'avais pas encore conscience.
Par la suite, il m'invita à le rejoindre de la main et je ne me fis pas prier deux fois pour obéir. Je n'aimais pas être seule, là, dans mon coin. C'était assez effrayant d'assister à la scène de loin, en simple spectateur, sans pouvoir agir. Par la suite, mon coéquipier expliqua que j'étais là pour l'aider et que j'avais été d'une grande aide jusqu'à présent. Après tout, ce n'était pas totalement un mensonge. J'étais vraiment ici pour le soutenir dans son objectif qui était de rétablir la paix entre les habitants et les créatures multicolores.
Une fois aux côtés de Kyoshiro, je me sentis soudainement plus en sécurité, malgré le regard noir que me jetèrent les personnages. Ils ne m'aimaient pas beaucoup c'était certain. Peut-être un peu de jalousie de leur part ? Après tout, j'étais proche de leur élu, elles ne devaient pas beaucoup aimer ça et auraient voulu être à ma place. Ma nature enfantine me donna envie de leur tirer la langue, mais je me retins pour ne pas déclencher leur colère et me contentai de me placer auprès de Kyoshiro sans un mot tandis que celui-ci faisait une ultime proposition aux créatures de la façon la plus sérieuse possible. Et, même si son « Consentez-vous » me faisait un peu penser à un mariage, je me retins de tout commentaire. Après tout, le moment était mal choisi et il valait mieux que mon amusement ne soit qu'intérieur. Je me contentai donc de sourire bêtement, attendant la réponse des humanoïdes qui viendrait sûrement et, encore une fois, de la bouche du personnage violet. Le chef du groupe en soi. Mais tout le reste devait être également convaincu par les paroles de Kyoshiro, sinon, la paix ne serait que de très courte durée.
Les créatures se regardèrent durant de longues secondes avant d’acquiescer. Elles étaient certainement tombées d'accord. Le violet reprit alors à nouveau la parole pour exprimer la décision à Kyoshiro :
- Puisqu'il s'agit de la volonté du Grand Calinours rose, nous nous y plierons et nous tenterons de vivre en harmonie avec les habitants, s'ils acceptent cela.
Me tournant vers Kyoshiro, je lui dis alors :
- Il faudrait peut-être en parler avec les habitants.
Attendant sa décision, je le laissais diriger totalement les opérations afin que les créatures ne se méfient de rien. Après tout, il était l'élu et je n'étais que là pour l'aider. Il valait mieux que je ne prenne pas en main les prochains actes de Kyoshiro, sinon, le mensonge risquait d'être vite découvert. Il fallait jouer le jeu jusqu'au bout.
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| Sam 26 Juil - 3:55 Le gang des monstres multicolores à câliner
Étonnamment le jeune homme se sentit beaucoup plus calme et relaxé qu’il ne l’était d’habitude, lors d’une conversation d’une telle importance, lorsqu’il sentit l’agressivité et la ferveur religieuse de ses interlocuteurs laisser la place pour un peu de bon sens, juste assez pour qu’ils puisse emprunter la bonne voie. Il était entré ici avec, en tête, la certitude que les choses ne se passeraient pas forcément à la perfection car rien ne se passait jamais vraiment comme c’était prévu, cependant il fut de plus en plus surpris au fil des secondes et il eut de plus en plus confiance en la possibilité que les choses se finissent bien. Tendant la main, le jeune homme fut soulagé de voir sa camarade passer près de ces créatures pour le rejoindre sans trop de mal mais, bizarrement, il se sentait un petit peu mal vis à vis d’elle car, au fond, peut-être qu’elle aurait voulu jouer un rôle plus important dans cette histoire et apporter sa pierre à l’édifice. Naturellement et instinctivement, il avait monopolisé égoïstement la parole sans se rendre compte que sa camarade aurait peut-être voulu pouvoir parler davantage. Enfin bon, il pourrait s’excuser de cela plus tard mais pour l’heure la première moitié du plan était accomplie et il ne restait plus qu’au début qu’à descendre pour essayer de convaincre de en pas accueillir hostilement les créatures et leur laisser une chance comme le duo leur en avait laissé une. Faisant signe aux créatures qu’ils partaient et reviendraient plus tard, le jeune homme sorti de la grotte et, avec sa camarade, entama la descente jusqu’au village. En chemin il se tourna vers la demoiselle et lui demanda sur un ton on ne peut plus franc :
« Je n’aime pas mentir, même si c’est pour la bonne cause. À ton avis…j’ai bien fait ? » Même s’il savait qu’il avait probablement fait le bon choix cela ne coûtait rien de demander un avis extérieur qui serait peut-être plus objectif que le sien. De plus, sa camarade pourrait avoir d’autres idées pour désamorcer ce genre de conflit qu’il pourrait utiliser plus tard, si une situation semblable à celle-ci se présentait de nouveau. Après plusieurs minutes, les habitants accueillirent donc les deux sauveurs et se rassemblèrent autour deux. Regardant sa camarade, le garçon s’éclaircit la gorge avant de déclarer :
« Alors nous avons une bonne nouvelle et une nouvelle…bonne aussi….si on veut. » Les regards se firent tantôt inquiets et tantôt joyeux car la deuxième nouvelle ne semblait pas si bonne que cela dans sa bouche. Bien sûr qu’ils voulaient croire en des lendemains meilleurs mais ils s’accrochaient tellement au passé et étaient tellement désespérés qu’ils ne pouvaient croire à 100% les paroles de cet inconnu. Ce dernier, remarquant le scepticisme ambiant, commença par la bonne nouvelle :
« La bonne, c’est que vos ennuis sont réglés. » Si les visages des plus jeunes s’illuminèrent de joie et d’émerveillement à l’écoute de cette nouvelle plus que bienvenue, les adultes commencèrent à murmurer entre eux et à se demander comment Kyoshiro avait fait ou ce que pouvait bien être cette autre nouvelle si leurs problèmes étaient effectivement réglés. Ils étaient heureux et soulagés, c’était évident, mais avant de commencer à fêter ce changement ils devaient connaître la situation dans le détail et attendre que l’étranger leur donne toutes les pièces du puzzle…et l’autre pièce vint refroidir la situation.
« L’autre nouvelle c’est que…pour votre bien et celui de ces créatures en haut, créatures qui ne faisaient que rendre hommage à leur dieu protecteur, il va falloir que vous appreniez tous à vivre en harmonie. Ils ne vous subtiliseront plus de nourriture, par contre il faudra apprendre à partager avec eux pour qu’ils puissent continuer à offrir des offrandes à leur dieu. » Certains se mirent à hurler et à s’insurger, criant qu’ils avaient partagé pendant suffisamment longtemps et qu’ils ne devaient plus rien à personne, tandis que d’autres restèrent plus réservés et grognons…comment leur en vouloir en apprenant qu’ils allaient devoir vivre avec leurs tortionnaires ? Avant que la situation ne dérape, le jeune homme prit les devants et leur demanda :
« Je ne dis pas que ça sera simple mais ils sont prêts à faire les efforts qu’il faut. Est-ce que vous êtes prêts à en faire de même pour pouvoir enfin vivre en paix et que tout le monde puisse y trouver son compte ? » Il avait enfin jeté sa dernière carte sur la table et se tourna vers sa camarade comme pour y trouver du soutien et, en même temps, voir si elle n’avait rien à rajouter qui pourrait faire pencher la balance en leur faveur. C’était maintenant au tour des villageois de réfléchir à l’avenir de leur communauté…les deux étrangers ne pouvaient qu’attendre. © Never-Utopia | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Sam 26 Juil - 14:30
Après ces quelques événements, ces créatures s’avéraient être capables de réflexion et c'était une bonne chose. Parfois, des humanoïdes pouvaient être bien plus humains que des personnes comme vous et moi. La notion d'humanité était bafouée de plus en plus ces derniers temps et personne n'arrivait à saisir le vrai sens de celle-ci. Il est vrai que le monde n'était pas des plus magnifiques, mais j'avais l'impression que plus j'en apprenais sur l'être humain, plus celui-ci me dégoûtait et m'effrayait. J'en venais à me demander si un jour, je ne finirais pas aussi comme tous ces gens pour qui la vie tournait autour d'eux et d'eux seuls. Je ne voulais pas devenir comme ça, mais parfois, la fatalité allait à l'encontre de tous nos souhaits.
Alors que nous étions en train de descendre de la montagne, les créatures étant restées dans leur grotte, la voix de Kyoshiro me sortit de mes pensées, disant qu'il n'aimait pas mentir et me demandant s'il avait fait le bon choix. Après tout, c'était un peu de ma faute s'il avait été forcé à mentir. C'est moi qui avait commencé à le désigner comme un élu. Je lui répondis alors :
- Je pense que c'était la meilleure chose à faire. Je suis désolée de t'avoir forcé à mentir en inventant cette histoire, mais je ne voyais pas d'autres solutions pour que les bestioles nous écoutent.
Il ne nous fallut plus que quelques minutes pour descendre de la montagne et être rejoint pas de nombreux villageois, impatients de connaître les résultats de notre expédition. Ce fut alors à nouveau à mon camarade de prendre le parole en disant qu'il y avait deux « bonnes » nouvelles, même si la seconde ne serait pas prise ainsi par les habitants par la suite. Voyant que les habitants semblaient plutôt sceptiques, il prit la parole en disant que leur problème était réglé. Cela réjouit toutes les personnes présentes et des murmures joyeux s'élevèrent, se mêlant à certains plus inquiets. Néanmoins, ils se souciaient encore de la deuxième nouvelle que Kyoshiro n'avait pas encore annoncé. J'étais triste de lui laisser le sale boulot, mais je n'avais jamais été des plus douées pour prendre la parole en publique, devant une telle foule.
Mon coéquipier annonça alors la deuxième chose importante qui mit un certain froid dans la population. En effet, il leur dit que les créatures n'étaient pas si mauvaises que cela et qu'il fallait apprendre à partager avec elles pour que tout le monde puisse être tranquille. Il leur proposa alors de partager leur nourriture avec leur bourreau. Il était vrai que dit comme ça, l'idée pouvait semblait bien idiote. Néanmoins, il fallait qu'ils réfléchissent avant de se mettre en colère.
La plupart de la population s'insurgea et refusa en premier lieu ce compromis de façon assez virulente. Soupirant, je les regardai nous jeter des regards noirs qui devaient en dire long sur leur pensée. Ils refusaient tout simplement. Cela n'allait pas loin et rien ne semblait vouloir les faire changer d'avis. Dans le fond, c'était assez compréhensible, mais tellement idiot. Si personne ne faisait des efforts, rien n'allait s'arranger. Kyoshiro reprit alors la parole pour calmer les ardeurs de la foule ajoutant que les créatures étaient prêtes à faire des efforts et en demandant s'ils étaient prêts à faire de même.
Des murmures désapprobateurs s'élevèrent. Personne ne semblait vouloir coopérer avec les créatures. Certaines personnes gardaient le silence, peut-être pensant que la meilleure solution se trouvait peut-être dans ce que venait de dire le jeune homme. Regardant la foule discuter et me rendant rapidement compte que la plupart des gens étaient en accord avec un refus, je pris la parole en espérant que celle-ci porte assez loin pour que tout le monde puisse m'entendre correctement. Je me contentai alors de dire ce que je pensais, ne me souciant pas du jugement que pouvait me porter la population :
- Si vous ne voulez pas partager et si vous refusez de faire des efforts, comment voulez-vous que ces créatures en fassent aussi ? Tout le monde doit coopérer pour pouvoir vivre en paix. Au lieu de rester là à tergiverser et à penser que la meilleure solution est la vengeance, vous feriez mieux d'aller parler à ces créatures et à chercher un compromis qui arrange tout le monde. Elles ne sont pas si monstrueuses que vous l'avez dit et même si elles ne nous ressemblent pas, elles sont capables de réflexion. Elles ont décidé de faire des efforts pour ne pas vous déranger et je suis sûre que si vous tentiez de conclure un accord, il n'y aurait aucun problème. Tout ne se règle pas avec de la violence. Vous avez pour la plupart l'air révolté et je ne comprend vraiment pas pourquoi. Vivre en paix, ce n'est pas compliqué quand même ! Si vous ne voulez pas faire ce qui vous est proposé alors ne comptez pas sur moi pour monter sur cette montagne et tuer ces créatures pour votre vengeance. Faites-le vous même si c'est vraiment ce que vous souhaitez. La solution la plus simple est celle proposée par mon ami.
Je n'étais pas vraiment en colère, j'étais simplement agacée par ce manque de compréhension total. S'ils ne voulaient pas faire d'efforts, alors, je n'en ferais pas non plus et je les laisserai se débrouiller seul. Je n'avais rien d'autre à ajouter et j'attendais les réactions des habitants.
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| Dim 27 Juil - 11:08 Le gang des monstres multicolores à câliner
Bien que le jeune homme ait toujours la certitude d’agir parce qu’il le fallait, d’agir pour le bien commun ou le bien du plus grand nombre, cela ne lui faisait jamais de mal de se tourner vers d’autres personnes afin d’avoir un avis extérieur et un certain recul sur la situation qu’il ne pouvait avoir sur le coup. Bien que d’ordinaire il voyage toujours seul et qu’il lui soit donc impossible d’avoir ce genre d’avis extérieur, aujourd’hui ce fut le cas et il ne se priva donc pas de demander son avis à sa jeune camarade. Étrangement, en plus de donner son avis, celle-ci s’excusa auprès du jeune bretteur pour l’avoir un peu forcé à adhérer à son mensonge comme il l’avait fait. Tournant sa tête de gauche à droite pour signifier son désaccord, le garçon répondit :
« Tu ne m’as forcé à rien. Je préférais juste m’assurer que c’était la meilleure solution. » À bien y réfléchir le jeune homme ne savait même pas s’il aurait été capable de pouvoir trouver une excuse aussi valable que celle de sa camarade pour éviter que la situation ne s’envenime, il fut donc soulagé d’avoir quelqu’un à ses côtés pour l’aider dans cette tâche qui ne fut pas de tout repos. Qu’aurait-il bien pu faire pour convaincre ces créatures de sa bonne foi et les pousser à écouter et suivre ses recommandations ? Il ne le sut pas et ne voulut pas non plus perdre de temps à y réfléchir. Qu’est-ce que cela pourrait bien changer, de toute façon ? Cette partie de l’histoire était réglée et il allait maintenant falloir convaincre les villageois qui, logiquement, devraient se montrer plus sensés et raisonnables que leurs tortionnaires. En tout cas c’était ce que le jeune homme supposait en voyait les courbes des bâtiments de ce village se dessiner au loin, pensant être accueilli par des sourires et des longs soupires de soulagement mais en même temps par un certain scepticisme à l’égard de ce qu’il allait leur demander. Pendant bien longtemps, peut-être même des années entières, ces hommes et ces femmes avaient dû se serrer la ceinture bien au-delà du raisonnable tout cela parce qu’ils n’osaient pas se lever et s’opposer à ces créatures qui descendaient pour leur subtiliser des vivres, sans trop en comprendre la raison. Et là, du jour au lendemain, deux étrangers débarquaient et leur annonçaient que pour pouvoir vivre en paix et manger de nouveau à leur faim ils allaient tous devoir collaborer et cohabiter avec les mêmes créatures qui les avaient forcés à se serrer autant la ceinture. Même s’il était optimiste et candide, le garçon ne pouvait espérer que cette nouvelle soit accueillie dans la joie et l’allégresse mais il savait qu’il allait devoir redoubler d’effort pour les convaincre. Surpris du silence qui régnait suite à la fin de cette déclaration, le jeune bretteur fut sur le point de s’écarter pour laisser ces villageois discuter entre eux et prendre une décision, lorsque sa camarade prit la parole avec une fougue et une détermination qu’il ne lui connaissait pas. Si, jusqu’à maintenant, elle s’était faite relativement discrète et s’était contentée de soutenir le jeune homme dans ses choix et dans ses discours, elle avait désormais décidé de prendre la main et d’achever de convaincre les villageois qui semblaient toujours sceptique et qui, de toute évidence, avaient besoin qu’on leur secoue un peu les plumes. Même si ces paroles étaient lancées sur un ton un peu plus direct que celui qu’aurait employé son camarade, tous ses mots étaient vrais et portaient un message clair et précis : la violence ne résoudrait rien s’ils n’avaient pas eu le courage d’agir eux-mêmes, ils allaient devoir accepter l’idée de suivre un autre plan. Cela n’était peut-être pas plaisant mais avec le temps ils comprendraient que le duo avait agi pour le mieux et surtout pour éviter que du sang coule inutilement. Si ces villageois étaient trop faibles et soumis pour user de violence, ce n’était peut-être pas le cas des 4 créatures car Kyoshiro ne savait pas du tout de quoi elles pouvaient être capables. Grommelant en écoutant la demoiselle leur secouer les plumes, certains villageois se tournèrent vers Kyoshiro comme s’ils s’attendaient à du soutien ou à un avis totalement différent. Ouvrant les mains devant lui, paume vers les villageois, il lança :
« Ne me regardez pas comme ça. Elle a tout dit. » Les plus vieux se retournèrent, grommelant dans leurs barbes une fois encore et commencèrent à discuter avec le reste du village dans un brouhaha pas possible. Reculant de quelques pas, le jeune homme tint à lui faire part de ce qu’ils pouvaient, tous deux, encore fait pour aider ces habitants e se raclant la gorge et ajoutant :
« Nous pouvons vous laisser prendre en charge la suite ou nous pouvons rester encore un peu, le temps que ces créatures descendent. C’est à vous de choisir. » Il savait que laisser les villageois seuls était une assez mauvaise idée car cela pouvait bien vite dégénérer, mais il espérait surtout qu’ils fassent tous le bon choix…ni plus, ni moins.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Dim 27 Juil - 14:52
Je n'étais pas persuadée que mon discours ait vraiment l'effet escompté. Après tout, l'être humain pouvait être connu pour être véritablement borné et cela n'était pas une nouveauté. Soupirant, je ne pus m'empêcher d'être un peu agacée à l'écoute des grommellements des villageois qui semblaient ne pas du tout se réjouir ni de la nouvelle, ni de mon discours. S'il ne voulait pas changer d'avis, ils allaient devoir se débrouiller seuls pour régler leur problème. Ils demandaient notre aide et, par la suite, ils la refusaient. Cela manquait cruellement de logique et c'était bien malheureux.
Les habitants eurent même l'audace de se tourner vers Kyoshiro pour y trouver comme un soutien. S'ils pensaient qu'il allait se mettre de leur côté, il pouvait toujours attendre. J'étais intimement persuadée qu'il pensait la même chose que moi et que, si l'être humain était borné, alors nous le serions encore plus que ces villageois. Pour moi la décision était déjà prise : je n'agirais plus tant que les villageois n'auront pas accepté de coopérer avec les créatures. Je refusais d'user de la violence, alors, je les laisserai simplement se débrouiller. Si un bain de sang résultait de tout cela, alors, ce sera leur faute et uniquement la leur car ils auront refusé notre proposition et celle des créatures. Soupirant une nouvelle fois, je ne cachais pas ma mine exaspérée.
Mon camarade fit d'ailleurs comprendre aux villageois qu'il était en accord avec moi. Cela me rassura et me rendit moins crispée. Un immense brouhaha s'éleva où aucune voix n'était discernable des autres. Ce fut dans ce grand bruit incompréhensible que Kyoshiro reprit la parole pour proposer aux villageois que nous restions le temps que les créatures rejoignent les habitants ou que nous nous en allions immédiatement. Il était dangereux de partir tout de suite car si les villageois refusaient de parler aux créatures, il était certain qu'ils refuseraient que nous restions et cette histoire allait mal finir. Je fixai donc les habitants d'un air anxieux. Si ils refusaient que nous restions plus longtemps, alors je m'en irai sans un bruit car je ne voulais pas plus avoir à faire avec des êtres de la sorte qui refusait de ne pas régler leur conflit dans le sang, mais je partirai très déçue, encore une fois, par l'Homme.
Soudainement, le silence s'installa dans l'assemblée. Ils semblaient que les villageois aient pris une décision. Un vieux bonhomme prit alors la parole au nom de tous les habitants. Il n'avait pas vraiment la carrure d'un chef, mais il semblait imposer le respect à tous les autres. Il devait certainement dégager un certain charisme que les villageois n'avaient pas loupé ou devait être un vieux sage qui avait en permanence les bonnes réponses. Quoi qu'il en soit, il s'adressa à Kyoshiro et moi pour nous dire avec une voix apaisante, qui contrastait du brouhaha précédent :
- Nous acceptons de tenter de coopérer avec ces créatures, néanmoins, nous n'avons toujours pas confiance en celles-ci. Elles nous ont longtemps pillé et nos craintes ne ce sont toujours pas envolées. C'est pour cela que nous vous prierons de rester ici encore un peu pour vous assurer que tout se passe bien et intervenir dans le cas où ces voleurs s'en prendraient à nouveau à nous. Nous ne voulons pas que ces tristes événements se reproduisent. Nous avons faim et nous acceptons ça en dernier espoir et en dernier recours. Si cela ne marche pas et que personne ne peut intervenir, nous ne tarderons pas à mourir de faim.
La personnage âgée se tut sur ces derniers mots. Regardant mon camarade, j'attendais sa réaction avant de donner la mienne. Cela ne me dérangeait pas plus que cela de rester un peu, mais, je ne pouvais pas non plus demeurer ici trop longtemps. J'avais des objectifs à remplir et il était hors de question de s'attarder ici. Tout au plus, je pensais rester ici quelques jours pour au moins prendre un peu de repos avant de reprendre la route. Pour moi, la décision était déjà prise et je me décidais finalement de dire :
- Je veux bien rester ici un peu pour m'assurer que tout se passe bien.
Puis, je me tournais vers Kyoshiro pour connaître sa propre décision. Il serait dommage qu'il s'en aille tandis que je demeurais ici, je risquais de m'ennuyer et je n'aimais pas trop les adieux précipités. J'en avais déjà vécu quelques uns et cela n'était jamais appréciable. C'était comme se dire au revoir en n'ayant pas eu le temps de bien faire les choses.
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| Dim 27 Juil - 23:09 Le gang des monstres multicolores à câliner
Enfin, finalement les villageois avaient pu passer au-delà de la surprise et de la frustration pour commencer à discuter entre eux et réfléchir à la meilleure solution qui leur permettrait de sortir de cette impasse : ils finiraient par mourir de faim s’ils ne trouvaient pas un accord et ils étaient trop faibles et dociles pour oser se révolter et combattre leurs tortionnaires qui semblaient désormais leur tendre la main. Ceux qui les avaient fait souffrir auparavant leur donnait désormais une porte de sortie en leur proposant de vivre en harmonie…certains villageois devaient probablement voir cela comme une blague de très mauvais goût. Malheureusement, même si la réalité n’était pas toujours plaisante, ils durent vite se rendre à l’évidence que ce n’était pas une blague mais bien la solution proposée par le duo d’étrangers qui se tenaient devant eux. Après plusieurs minutes d’un brouhaha qui ressemblait vaguement à une conversation, l’un d’entre eux sortit du lot et soulagea le duo en leur avouant qu’ils acceptaient ce plan à condition que le duo rester ici pour jouer un peu les médiateurs, ce qui ne surprit pas Kyoshiro le moins du monde. Si sa camarade semblait déterminée à rester ici pour accompagner cette bien étrange transition, son camarade ne pouvant qu’en faire autant et se tourna vers les villageois en leur répondant directement :
« Dans ce cas je resterais, sans doute quelques jours si vous voulez bien de moins, afin d’accompagner cette transition. » Sur ces belles paroles le jeune homme alla donc chercher directement les créatures en haut de la montagne afin de leur faire part de l’avancement de la situation et de les mener aux villageois pour une première rencontre marquée du sceau du silence et de la méfiance. Aussi sympathiques que puissent paraître ces créatures, elles impressionnaient les habitants dans le mauvais sens du terme et les empêchaient d’avoir une vision claire des choses. Mais n’était-ce pas pour cela que les deux étrangers étaient-là ? Ils étaient là pour apaiser les tensions et faire en sorte que chaque camp comprenne les objectifs et les inquiétudes de l’autre. Ce ne serait clairement pas facilement et il faudrait probablement plusieurs jours aux deux étrangers pour faire accepter la présence des créatures aux villageois et inversement…mais cela en valait réellement le coup et c’était, finalement, tout ce qui importait aux yeux du jeune homme.
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