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Lun 4 Aoû - 19:27
Le royaume qu'on disait calme.
Illusia… S’il y avait bien un endroit sur West Blue sur lequel je ne pensais pas mettre un pied un jour, c’était bien celui-ci. Un royaume déchiré par une guerre intestine entre les révolutionnaires et les marines. Pourtant, en apparence, tout allait bien. L’atmosphère était guillerette, un peu trop même. Une fête avait lieu au moment où je m’étais arrêté sur cette île. Une fête pour montrer que la joie n’avait pas disparu. Que les envahisseurs, les révolutionnaires, ne pourraient jamais arrêter l’élan de combativité de la marine, et que même si un jour ça allait mal, le lendemain le sourire reviendrait sur les lèvres des vaincus pour leur faire livrer une nouvelle bataille. Quelle bande d’inconscients. C’était du moins ce qui m’avait traversé l’esprit lorsque j’avais vu quelques marines en faction sur les abords de l’île, à regarder avec envie le Royaume dans sa plus imposante splendeur. Plus loin, une dizaine de personnes s’étaient réunies pour une excursion prévue par les habitants des lieux, une excursion un peu sauvage qui permettrait de se balader aux abords de la ‘frontière’. En réalité, le lieu n’était pas délimité par une telle ligne imaginaire. Le groupuscule qui se battait pour récupérer les terres avait été poussé dans ses derniers retranchements, si bien que l’on pouvait affirmer que le royaume était totalement sous le joug de la Révolution. Pourtant, les constantes attaques des résistants n’avaient de cesse de montrer que l’équilibre dans lequel ils se trouvaient était précaire.
Soupirant, je m’approchai du groupe pour la visite. Ordre de Malia qui m’avait demandé de les accompagner. Apparemment, un de ses amis se trouvait parmi les civils. Elle l’avait décrit comme ‘un grand brun ténébreux à l’air sombre et aux cheveux en bataille’. Avec toute la gentillesse dont elle était capable, elle avait ajouté un ‘Démerde-toi avec ça’. Cette informatrice me faisait tourner en bourrique depuis un peu moins d’un mois, me demandant d’aller aux quatre coins de cette mer pour effectuer des petits boulots. C’était cependant une chance pour moi de me faire quelques dizaines de milliers de berrys et ainsi pouvoir chopper un bateau pour changer de mer. Les tarifs étaient de plus en plus élevés, et même si on dit que l’argent ne fait pas le bonheur, il faut avouer qu’il est plus facile d’être heureux en pouvant accomplir son rêve.
En arrivant à côté du groupe, j’entendis quelques personnes ronchonner des paroles insensées sur une partie du groupuscule qui s’attaquerait à un avant-poste révolutionnaire. Rien que ça… Me dirigeant vers le guide, je ne fis que signaler ma présence et versai les quelques berrys qu’il me demanda, localisant la personne sur qui je devais veiller.
Hideyoshi Soma, trente-deux ans, informateur spécialisé dans l’espionnage des révolutionnaires pour le compte de la marine. Officiellement civil. Il avait apparemment un certain tact pour parler aux gens et leur faire livrer quelques informations. En revanche, il était beaucoup moins doué pour le combat depuis qu’une de ses mission lui avait coûté un bras. Il n’avait pas cherché à le faire remplacer, n’ayant pas les moyens contrairement à certains. Et sa fierté l’interdisait de demander de l’aide. Cependant la jeune Malia s’était arrangée pour lui venir en aide à chaque occasion. C’était un service spécial qu’elle payait de sa poche… Et ça c’était quelque chose d’assez exceptionnel quand on connaissait le personnage.
« - Vous pouvez voir par ici la première avant base des révolutionnaires qui ont su apporter le calme sur l’île, lança le guide en riant. »
Alors qu’il était au milieu de la rue pavée, entre le mur surélevé sur lequel se situait le bâtiment dont il parlait, et une maison dont le toit n’atteignait pas la moitié de la hauteur du mur, des coups de feu commencèrent à retentir. Une sorte de mascarade assez amère s’en suivit. Des dizaines d’hommes armés vinrent bousculer les clients du guide qui profita de la confusion pour se carapater. Le groupuscule composé de soldats utilisa de puissants pics et des cordes pour commencer à grimper le mur. Je vis le corps d’un homme, sûrement un révolutionnaire, basculer par la fenêtre. Et Soma s’abrita sans atteindre derrière un pan de mur, de sorte à ne pas être à vue de possibles tireurs. Déglutissant, je regardai la scène se faire.
Erwin
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Mer 6 Aoû - 3:02
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Erwin
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Mer 6 Aoû - 13:24
Un logia qui change la donne.
L’homme qui tomba par la fenêtre ne semblait pas des plus banals. Il éclata en plusieurs dizaines de feuilles de papier, provoquant l’étonnement chez certains soldats. J’écarquillai les yeux et déglutis en faisant un mouvement de recul, décidant de me diriger vers Soma qui était toujours cacher derrière un pan de mur. Il semblait inquiet, et tremblait légèrement. En me voyant arriver, sa première réaction fut de vouloir s’enfuir, mais je levai les mains pour lui montrer que je n’étais pas armé. Quand bien même je l’aurais été, sa réaction avait été plutôt étrange : Est-ce qu’il s’agissait vraiment d’un informateur ? Surtout d’une personne assez compétente pour que mon amie Malia s’en préoccupe… Soupirant, je me mis à sa hauteur, genou à terre.
« - Ecoute-moi, on va devoir partir d’ici… »
Il secoua de la tête négativement et gloussa en posant sa main droite sur mon épaule. S’approchant de mon oreille, il me murmura quelques mots que je compris à peine mais qui me suffirent à savoir qu’il ne partirait pas avant d’avoir obtenu les informations qu’il désirait sur le Royaume d’Illusia. Pourquoi ? Peut-être était-ce son rôle d’informateur qui voulait ça. Je me contentai d’acquiescer silencieusement en regardant les marines dans la rue se faire battre un à un. Il fallait qu’on trouve un moyen d’entrer dans la base sans trop se faire remarquer. Mais deux problèmes se portaient à nous : le premier était bien sûr que nous étions désarmés et le second que nous n’avions pas la moindre idée de la manière dont nous pourrions entrer en ces lieux.
Me dirigeant vers le corps d’un marine qui trempait dans une flaque de sang, je vis un bleu de l’escadron qui avait attaqué la base me lancer un regard affolé. Il avait l’air de ne pas savoir ce qu’il faisait ici et les larmes aux yeux il fixait un point dans le vide comme pour supplier une puissance divine de lui venir en aide. Lui prenant la main, je l’amenai au port en un mouvement de téléportation, puis revint sur les lieux du massacre sans ajouter un mot. Il n’était pas en état de se battre, et un soldat mort ne vaudrait pas grand-chose pour les forces armées du Gouvernement. En revenant sur les lieux, je me mis à détailler la scène : l’homme qui posait problème était sans conteste le logia. Il ne devait pas avoir été pris en compte dans les plans de celui qui avait lancé cette attaque.
Tournant le regard vers Soma, je me téléportai à ses côtés et lui chuchotai de rester calme. Ses yeux devinrent alors parfaitement lucides, son corps cessa de trembler et il hocha simplement la tête en fixant la fenêtre pas laquelle était tombé l’homme qui se battait en bas.
« - Mauvaise idée, dis-je en soupirant. On ferait mieux d’entrer par derrière. »
Il se tourna alors vers une sorte de ruelle où étaient précédemment postés deux hommes qui avaient pris part à la bataille. L’un d’entre eux avait une balle entre les deux yeux, mais ce n’était pas la peine de m’en faire pour eux. Courant devant la porte qu’ils surveillaient, je l’ouvris d’un geste simple et y pénétrai avec mon collègue du jour, fermant derrière moi. Un ascenseur, bien sûr. Pour monter au sommet du mur, c’était l’un des moyens les plus faciles.
Le mécanisme s’enclencha alors, nous emportant tandis que la bataille faisant rage en bas.
« L’intervention d’un homme dangereux. »
Un marine dans la ruelle regardait le logia du papier perpétrer son petit massacre tout en prenant soin de ne blesser aucun civil. Il sourit. Après avoir vu le garçon disparaître avec un de ses soldats et avoir entendu dire par escargophone que ce soldat était sain et sauf au port, il avait décidé de ne pas interpeller le jeune sauveur.
Cependant, lorsqu’il sortit de sa cachette pour attaquer le logia du papier, il déclencha son Haki de l’Armement pour toucher celui-ci plus aisément. La vraie bataille allait commencer.
Erwin
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Jeu 7 Aoû - 9:51
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Erwin
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Jeu 7 Aoû - 18:50
Cannibalisme.
La scène en contrebas me fit froid dans le dos. Une fois n’est pas coutume, un massacre avait lieu juste devant mes yeux : l’homme au fruit du démon s’opposait à un homme qui semblait appartenir aux marines et la tendance penchait pour celui que je classai dans la catégorie des révolutionnaires. Derrière moi, Soma regardait les dossiers et une palanquée de personnes évanouies ainsi que d’escarméras détruits reposaient derrière nous. Cet avant-poste était la destination qu’avait choisi le jeune informateur : il ne s’enfoncerait pas plus dans Illusia, de peur de tomber sur le terrible Commandant Eken Sor. Il était réputé pour sa force, et je ne doutais pas à cet instant que nous ne ferions pas le poids contre lui. Soupirant, je détournai les yeux de la bataille : ce n’était pas mon combat.
Mon regard se promena dans les locaux, inspectant les systèmes qui permettaient de contrôler la base. La plupart étaient des systèmes de transmission. Quand je vis un escargophone sonner, je le saisis immédiatement en le secouant légèrement avant de décrocher. L’expression passablement énervée d’un homme apparut tandis que Soma m’intimait de me taire, un doigt sur les lèvres :
« - Que se passe-t-il ici ?! Répondez, bordel ! »
Je détournai le regard en jetant un coup d’œil vers la place publique, observant les civils qui couraient dans tous les sens. De là où j’étais, on n’apercevait plus le combat, caché par le haut des toits. Soupirant, je me dirigeai vers l’escargophone que je pris en main, et lançai d’une voix posée :
« - Vos hommes sont justes… évanouis. Ne vous pressez pas, merci. »
Je raccrochai en balançant l’appareil de communication, me mettant sur le bord de la fenêtre tout en masquant mon visage. Soma m’indiqua qu’il avait terminé, n’ayant pris qu’une feuille qu’il plia dans une de ses poches. Me tenant l’épaule, il soupira à son tour sans cacher son exaspération. Nous pouvions partir de l’île maintenant, ni vu, ni connu. Personne ne savait que je faisais partie de ce groupe qui avait volé… Quelque chose, au Royaume d’Illusia. Pourtant, le jeune homme fit signe que quelque chose se déroulait plus loin.
« - C’est… C’est quoi ce bordel ? »
Mes yeux s’écarquillèrent tandis que j’arrivai au-dessus de la scène. Un homme était en train de dévorer la chair d’autres humain. Du cannibalisme. Là encore, ce n’était pas la première fois que j’avais l’occasion d’assister à une scène pareille, mais ça ne voulait pas dire que j’y étais habitué. J’aurais préféré ne pas avoir à nouveau à voir une telle horreur. En regardant Soma, je vis que celui-ci était d’accord avec moi. Il se laissa tomber sur un toit à proximité, de sorte à être hors de portée de l’homme de papier que je reconnus à peine. En arrivant à côté de lui grâce à ma téléportation, je tentai d’un coup de pied en plein de l’estomac pour qu’il arrête de se goinfrer de chair humaine. En vain, peut-être. Je ne sus pas l’effet qu’eut mon coup car le marine se jeta sur moi en courant comme un dératé et me poussa à terre. Son bras, ou du moins ce qu’il en restait était ensanglanté, et il semblait réellement mal en point. Je n’eus pas besoin de le toucher pour l’emmener au loin, il s’était collé à moi dans sa chute. En l’apportant au port, j’hurlai pour que quelqu’un vienne s’en occuper. Mon tee-shirt était couvert de sang, et quand je fus sûr que quelqu’un avait pris en charge le blessé, je revins sur les lieux du crime, hurlant au cannibale :
« - Arrête tout de suite, bordel ! Ce ne sont que des civils, ils n’ont rien fait ! »
Je me savais inutile contre un logia. La seule chose que je pouvais faire, c’était crier. Au moment où je parlai, quelques révolutionnaires s’ameutèrent dans les rues, prêts à faire feu.
Erwin
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Ven 8 Aoû - 15:17
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Erwin
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Ven 8 Aoû - 19:40
Mission sauvetage enclenchée.
« - Je croyais que les révolutionnaires étaient censés aider les civils, et non pas les bouffer, lançai-je d’une voix sourde en tournant le dos aux marines, me dirigeant vers les rues du royaume d’Illusia, sachant très bien que cette situation n’était pas à mon avantage. »
Les marines savaient quel était leur travail. Ils savaient comment l’accomplir et n’avaient pas besoin de mon aide pour arrêter cet homme. Je me savais incapable de faire quoique ce soit contre un logia : il fallait que je me rende à l’évidence, j’étais faible. Je n’avais pas d’armes, et protéger les autres était loin de mon champ de compétences. Si quelqu’un avait pu me prouver le contraire, je l’aurais sûrement cru et suivi.
En me téléportant sur le toit où était Soma, je l’attrapai au vol et l’approchai du port le plus possible, sans ajouter un mot. Il était légèrement choqué, je pouvais le voir aux traits de son visage. Le cannibalisme ne devait pas être monnaie courante dans son métier sur les Blues. Lorsque nous arrivâmes au port, l’ayant traîné les derniers mètres, j’aperçus le marine que j’avais sauvé plus tôt qui tremblait encore tout jetant un coup d’œil aux alentours, prenant sûrement chaque personne pour un révolutionnaire. Quand il m’aperçut, il n’hésita pas et se dirigea vers moi pour me tenir le bras en me disant d’une voix forte :
« - Aidez-moi s’il-vous-plaît ! »
Je le regardai d’un œil interrogatif puis vis qu’il était sérieux. Des larmes commençaient à perler au coin de ses yeux, si bien que cela rendait son expression faciale touchante. Du moins pour moi, car Soma après un bref remerciement décida de prendre la poudre d’escampette. Il avait eu ce qu’il voulait, c’était déjà bien. Haussant les épaules, je regardai le garçon qui devait faire à peu près la même taille que moi. Il devait avoir quinze ans et devait être dans la marine depuis peu vu son inexpérience au combat. En me tenant le bras comme pour ne plus le lâcher, il continuait de scruter les environs avec méfiance.
« - Ah ! S’exclama-t-il en croisant à nouveau mon regard. Oui, je voulais vous dire que mon capitaine a été enlevé. Il faut le retrouver s’il-vous-plaît. C’est l’homme que vous avez ramené au port ! »
Enlevé ? L’homme à moitié mort ? Je fronçai les sourcils tout en me laissant convaincre que ce n’était pas une supercherie de la part du gamin. Après avoir écouté ce qu’il avait à me dire, les détails de son enlèvement et la direction dans laquelle il était parti, sans lésiner sur les détails de sa propre lâcheté qui lui faisait honte, je commençai à réfléchir à un plan d’attaque. J’étais presque sûr que si les choses dégénéraient, cette personne ne ferait pas long feu. Le gamin allait peut-être pouvoir se rendre utile, mais il fallait que je trouve une manière de…
Un sourire fendit mon visage tandis qu’une idée se fraya un chemin à travers mes neurones. C’était une solution comme une autre, mais il fallait être complètement fou pour y penser. Complètement fou ou totalement désespéré. Souriant, je retirai mon bonnet et pris son chapeau marin pour le mettre sur ma tête.
« - Comment tu t’appelles, jeune homme ? »
Il me regarda d’abord sans comprendre pour se mit au garde à vous et lança d’une voix plus que sérieuse :
« - Matelot Dan Scotfield !
- Je m’appelle Erwin Dog. Ecoute-moi bien, Dan, on va récupérer ton chef mais pour ça il faut que tu me fasses confiance. J’ai besoin de tes habits, on va échanger nos identités. »
Il acquiesça en commençant à enlever son haut, laissant paraître un torse juvénile qui commençait à se muscler avec l’entrainement, et quelques secondes plus tard en retirant son pantalon il me rappela vraiment moi à son âge. Nous étions tous les deux plutôt faibles de carrure, on ne payait pas de mine, pourtant notre capacité à nous adapter était certainement notre meilleure arme. En mettant ses habits, je m’y sentis à l’aise. L’uniforme des jeunes marines ne m’allait pas particulièrement bien, mais c’était mieux que rien. J’étais un matelot à présent. Soupirant, je me contentai de passer mes affaires au jeune homme en caleçon qui s’habilla à son tour.
Ses cheveux étaient noirs, les miens roux. Si le cannibale nous croisait, nous serions mal, mais il avait certainement d’autres chats à fouetter.
Erwin
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Dim 10 Aoû - 10:30
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Lun 11 Aoû - 19:09
Mission sauvetage.
Nos habits échangés, je me retrouvais pour la première fois de mon existence en tenue de marine. Cela m’amusait doucement mais j’évitai de trop y penser. Le garçon qui m’avait prêté sa tenue, Dan, était très propre sur lui : Pas d’odeurs fétides ou de tâches sur l’uniforme, il n’y avait que la poussière de l’endroit où nous nous étions changés qui avait légèrement sali le blanc immaculé de la tenue. En me regardant dans un miroir, j’eus une moue boudeuse : il était un peu serré au niveau des épaules, cela pourrait jouer en ma défaveur, m’accordant une moindre liberté de mouvements. De toutes les manières, on ne pouvait pas faire autrement. J’allais attirer l’attention des révolutionnaires tandis que mon jeune ami irait libérer son capitaine. C’était un plan très faillible, mais au moins il n’allait pas être exposé au risque de mourir. Et ça, c’était la seule chose que je pouvais faire pour lui.
En arrivant près du quartier où les révolutionnaires étaient censés garder leurs prisonniers avant de les emmener plus profondément dans la ville, je me mis à hurler devant la porte de leur bâtiment. Hurler était un bas mot en réalité. Je m’égosillais, les insultants de tous les noms d’oiseaux possibles. Mon ton était grave et impétueux, et mon attitude totalement suicidaire. Un homme se dépêcha alors de sortir, laissant la porte grande ouverte en me jetant un regard dédaigneux. Bingo. Il porta un uniforme de couleur majoritairement verte.
« - On cherche les ennuis, marine de mes deux ?! Hurla-t-il en se dirigeant, poing fermé, vers moi. »
Je souris et esquivai d’un geste habile sur le côté avant de lui tenir le bras et d’essayer de le faire tourner. Manque de pot, il n’était pas un poids plume et je ne le bougeai pas d’un pouce. Un léger « Oups » m’échappa tandis que mon corps se mouvait de sorte à esquiver sa nouvelle attaque et que Dan pénétrait dans le bâtiment, une main sur la baïonnette que ses supérieurs lui avaient confié. Je souris tout en reculant sous les coups de l’homme pour finir acculé contre un mur sans issue de secours. Soupirant, je me téléportai derrière lui comme si de rien n’était et retournai ma tête en souriant, lui tirant la langue tandis que Dan ressortait déjà, son commandant soutenu par ses faibles épaules.
« - Vous ne partirez pas, bande d’avortons ! »
Il ne semblait pas disposer à nous laisser une chance de nous enfuir. Sa voix tonitruante avait sûrement atteint d’autres personnes dans les alentours, et avec cet uniforme de marine je n’allais pas faire long feu. Soupirant, je me contentai de faire une clef de bras à l’homme qui m’attaquait. J’avais une petite base au final, contre des personnes qui n’avaient pas de meilleures compétences que moi du moins. En fronçant les sourcils, je regardai dans tous les sens, essayant de rester alerte aux possibles signes d’un opposant qui pourrait arriver à n’importe quel moment.
« - Bien sûr qu’on partira, soupirai-je en le lâchant, lui donnant un coup de pied dans le bas du dos pour le faire tomber. »
Il fut d’abord déséquilibré mais se retourna d’un coup sec et envoya son poing fermé vers mon visage. Je lançai alors à Dan :
« - On se retrouve sur le port, cache-toi dans les ruelles, je m’occupe de tout ici. »
Il acquiesça en souriant faiblement avant de partir, me laissant seul avec mon ennemi révolutionnaire qui commençait à hurler.
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Dim 21 Sep - 17:02
La fin est juste un commencement.
Journal du Commandant Riku, Royaume d’Illusia.
Aujourd’hui, mes subordonnés ont intercepté un jeune homme déguisé qui s’est mis en travers du chemin de notre escadrille. Il semblait doué au combat mais n’a fait que fuir. Je suis déçu d’annoncer que cet homme habillé en marine a réussi à s’échapper avec le prisonnier que nous avions fait le matin même. Nos forces recherchent de nouvelles traces de cet individu dont les signes descriptifs sont ainsi : environ un mètre soixante-dix, les cheveux roux foncés et le visage fin. Il semble avoir moins de vingt ans, mais nous ne pouvons nous fier à son apparence en ce bas monde.
Outre cet incident, nous avons décidé d’envoyer un groupe armé sur Kaiten-Su. Il semble que ceux-ci soient près à intercepter les Decimas si ces derniers venaient à attaquer. Pourtant, aucun signe ne semble montrer qu’ils vont passer à l’action. Sur les Blues, nos hommes se sentent en sécurité. Mais certains ont des désirs d’aventure, et quoi de mieux que la Route de Tous les Périls pour les mettre en appétit ?
Il y a aussi le problème de ces informations qui filtrent sur nos actions et nous empêchent d’afficher notre suprématie sur West Blue. Apparemment, une informatrice serait à l’origine de ce problème. Une fois localisée, elle deviendra notre cible. Mais pour le moment, tous nos espions sont revenus bredouille… Pour ceux qui sont revenus.
La suite de la page est un récit d’inepties, de banalités. Le Commandant Riku fut tué le soir même et son journal volé. Les informations ne furent cependant pas transférées à la marine, rien de neuf n’ayant été noté parmi celles-ci.
« - Tu sais, normalement on n’emmène pas de civils sur notre bateau, me lança Dan tandis que je m’étais plongé dans la lecture d’un ouvrage passionnant sur la navigation. »
Tout en sortant mon nez des pages qui avaient captées mon attention, je lui lançai un sourire amical mais l’incitant à me laisser finir mon ouvrage s’il ne voulait pas lui-même terminer sa journée à tenir compagnie aux poissons. Il déglutit et décida de s’asseoir à mes côtés tout en croisant les bras. Alors les minutes s’écoulèrent vivement tandis que je commençais à perdre la notion du temps, et lorsqu’il commença à faire nuit, Dan s’était endormi à côté de moi. Avant d’arriver à proximité de ses camarades, nous avions repris nos habits initiaux. De plus, notre mission avait été un succès, comme en témoignait le capitaine du navire qui venait de s’avancer vers moi tout en s’éclaircissant la gorge.
« - Merci pour votre aide, Monsieur… Jeune homme. Sans vous, j’aurais certainement péri là-bas, et même si c’est une honte de ne pas avoir réussi à atteindre mon objectif, les informations que nous avons eu nous permettrons de sauver plusieurs vies. »
J’acquiesçai d’un signe de la tête et fermai bruyamment mon livre, réveillant le matelot à mes côtés dans un sursaut. Celui-ci regarda son capitaine en rougissant avant de se lever comme un piquet et d’épousseter son uniforme. Il se mit au garde à vous sous le regard détendu de l’homme qu’il respectait le plus, et qu’il avait autant sauvé que moi. Apparemment cette action n’était pas passé inaperçue.
« - Nous discuterons d’une promotion très prochain, Matelot. »
Celui-ci acquiesça avec vigueur et, sans ajouter un mot, rejoignit ses collègues pour déverser sa joie. Le capitaine sembla alors se détendre à mes côtés et soupira.
« - Vous avez vraiment eu du culot pour vous opposer à un commandant de la révolution, alors que vous n’êtes qu’un simple civil. - J’ai juste fait ce qui me semblait juste, rétorquai-je sans vraiment prendre personnellement ses propos. - Merci… Merci infiniment d’avoir protégé mon subordonné. N’avez-vous jamais pensé à rejoindre la marine ? - Ce n’est pas mon objectif actuellement. Mais un jour, peut-être que ça arrivera… Malgré tout, avec le Décret Décima en vigueur, il se peut que par inadvertance nous devenions ennemis. Comme je vous l’ai dit, je ferai ce qui me semble juste, à mon échelle. »
Sans ajouter un mot, le capitaine du navire fit un simple signe de la tête et se retira dans ses quartiers. Quelle rude journée.