Holly Wate & Erwin Dog & Mike Tay

Graou Island, au petit matin. Le soleil pointait à peine le bout de son nez, mais Holly était déjà debout. A vrai dire, la demoiselle n’avait pas vraiment dormi, trop occupée qu’elle était à chercher un quelconque remède miracle pour les habitants de l’île. Toute la nuit elle avait farfouillé dans les dossiers du comte, cherchant sa « formule secrète » pour engendrer de telles abominations. Maintenant, la jeune médecin était lessivée. Retrouver son lit, voilà tout ce dont à quoi elle aspirait. Faire le tour de l’horloge pour se reposer convenablement, ne plus penser à ce vaccin. Car, même si la demoiselle avait réussi à trouver un début de remède, il n’était pas encore tout à fait au point. Il lui faudrait des cobayes, des personnes assez fortes pour se porter volontaires. Elle devait rejoindre un des villages pour trouver ces personnes. Le crocodile qu’ils avaient capturé, la médecin l’avait remis dans la forêt, espérant que cette personne ne leur tienne pas rigueur. Assez ironique, quand on savait que c’était cette bestiole qui avait voulu les bouffer.

Holly marchait dans la forêt, un sac en bandoulière, contenant les informations dont elle avait besoin, sous le bras. Volpha était sur ses talons, tout comme Areia. L’heure matinale rendait la forêt fraiche et la rose se mit à frissonner, frottant ses bras avec ses mains. Elle n’avait pas pensé à prendre un gilet, avec tout ça. Soupirant un bon coup, la demoiselle continua sa traversée de la forêt, espérant arriver rapidement à destination. Autant commencer le plus vite possible les expériences, ces personnes avaient beaucoup trop souffertes. Surtout qu’ils avaient dû causer des dégâts avec les différents combats qu’ils avaient menés contre les habitants de l’île. Sauf si, en plus de la mutation, le comte avait doté ses cobayes d’un moyen de régénération hors du commun. Mais là, cela tournerait plus du domaine de la science-fiction que de la réelle science. Enfin, il ne fallait plus s’étonner de rien maintenant.

Profitant de cette promenade dans la forêt, la rose portait un regard attentif sur les différentes plantes qu’elle dépassait. Des teintes oscillantes entre le vert et le bleu. Le rouge d’une plante toxique détonnant dans le paysage. Des couleurs ternes, puis des couleurs plus flashy, plus fascinantes. Cette forêt regorgeait de trésors botaniques, Holly en était certaine. Et cela aurait été un crime que de ne pas y prêter un peu plus attention. S’arrêtant un instant, la demoiselle s’agenouilla pour mieux observer les arbustes devant elle. Aucuba Japonica Thunberg. Toxique. Elle sourit, passant à la plante juste à côté. Actaea Spicata L. Mortelle à trop forte dose. Précautionneusement, la botaniste prit un plant de cette plante herbacée, faisant attention à la manipulation. Il était préférable de ne pas abîmer des échantillons, après tout. Perdue dans ses pensées, au fur et à mesure qu’elle retrouvait le nom des différents spécimens, elle ne prêta pas attention à ce qui l’entourait. Les grognements de Volpha, couplaient aux mordillements d’Areia sur sa cheville, la tirèrent de ses pensées. Holly se tourna, se redressant à la vue de la femme face à elle. D’un geste de la main, la rose fit taire sa louve, son regard ne quittant pas celui de son vis-à-vis. Qui était-elle ?

« Holly Wate. »

Une affirmation plus qu’une question. Fronçant les sourcils, la rose ne pipa pas un mot, continuant de détailler la femme devant elle. Habillée de noire, elle ne portait rien d'autre qu'une sacoche. Pourtant, le regard de cette femme mettait mal à l’aise la pirate. Un regard ferme, semblant la transpercer. Un peu comme si elle la connaissait, comme si la rose n’avait aucun secret pour elle. C’était troublant, beaucoup trop troublant.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? »

La rose avait tenté de prendre une voix ferme, qui perdit tout de même en assurance vers la fin. Une sensation bizarre la prenait. Un peu comme celle qu’elle avait eue avec cet agent du gouvernement, à l’entrée de Grand Line. La seule fois où elle s’était réellement battue seule. Nerveuse, elle chercha cependant à le cacher. Le silence sembla durer une éternité, avant que l’inconnue reprenne la parole, sa voix ne trahissant pas une quelconque émotion.

« Vous allez bientôt le savoir. »

Voilà qu’elle entretenait le mystère, la bougresse. Ne cillant pas, la rose attendit. Après tout, on n’accostait pas une personne comme ça, cette femme devait bien avoir ses raisons. En espérant que celles-ci ne soient pas malsaines.