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[FB] Un plus un font cinq, n'est-ce pas? [PV Shigo Ike]
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Mer 27 Aoû - 20:52




]Quand votre labo fait BOUM!



Il faisait chaud, ce matin là. Enfin, c’était sans doute le cas, mais mon corps en décomposition ne ressentant ni chaleur, ni toucher, ne pouvait en être sûr. Je me levais rapidement sans m’étirer ou bailler puisque, comme depuis dix-sept ans, je n’en ressentais pas le besoin. Je quittais la petite cabine qui me servait de maison pour aller observer l’horizon, pas un nuage n’osait pointer le bout de son cumulus, comme à l’accoutumée, j’avais de la chance quand je naviguais.

All, tu peux m’expliquer ce qu’on fout ici ? Quand est-ce qu’on passe aux choses sérieuses, quand est-ce qu’on part pour Grand Line ?!

Bientôt Lenn, bientôt… Je t’ai dit qu’on passait d’abord à Armageddon Town pour voir ce qu’on pouvait faire.

Mais c’est la marine et les révolutionnaires ! Tu sais bien qu’il y a rien à faire avec ceux-là, quoique tu fasse, ils se taperont toujours dessus.

Peut-être, mais on ne perd toujours rien à aller voir, on trouvera peut-être quelque chose.

Je te le répète, avec eux, il y a qu’une réponse. L’extermination totale.

Je ne répondis pas, les discussions philosophiques sur comment mettre fin à un conflit, ça n’allait jamais bien loin avec Lenn. Aussi je m’allongeai sur le pont de mon navire, et j’ouvrais ma sacoche pour en tirer un de mes nombreux carnets de médiation.

Alors… Il y a 6 ans, on a réussi à arrêter une bataille entre les révolutionnaires et les marines en tuant les chefs des deux camps. Bon, ça n’était pas très orthodoxe comme méthode, et le combat n’était pas de la même ampleur mais…

Mais comme tu l’as dis, c’était juste deux petits régiments, rien de bien compliqué, alors que là on parle de deux bases, avec des hauts gradés, ils seront pas aussi facile à dézinguer. Et puis même si on y arrivait, Les deux camps enverraient du renfort, et la paix ne serait que temporaire.

Une paix temporaire, c’est toujours mieux que rien.

Mouais, n’empêche que la récompense ne vaut pas les risques.


J’apercevais alors un grand bateau, visiblement des révolutionnaires. Il semblait paré au combat, difficile de croire qu’il ne se dirigeait pas vers une bataille, et Armageddon Town était presque à l’opposé.

On dirait qu’on va avoir une escale de plus avant de partir sur Grand line.

Pfff… tu dis toujours ça, par étonnant qu’on y soit pas encore depuis 10 ans qu’on a dit qu’on irait.

Je suivais donc le bateau révolutionnaire à bonne distance, et ce, à tour de bras. Jusqu’à au bout de presque une heure passée à ramer qui m’aurait sans doute donné des fourmies dans les bras si je pouvais encore les sentir, apercevoir une petite île couverte d’une jungle qui nous rappelait notre terre natale. Les révolutionnaires ne tardèrent pas à accoster, aussi le mort-vivant que je suis fit de même un peu plus loin sur la côte. Je me cachais dans les fourrés à portée suffisante pour voir et ne pas être vu, accompagné par les remarques de mon alter ego.

Qu’est-ce que tu fous, fais comme d’habitude, va te présenter et essaye de comprendre la source du problème.

Tu l’as dit toi-même, avec les révolutionnaires, ça ne marche pas comme ça.


Les hommes s’armèrent rapidement et se dirigèrent au pas de course vers le centre de l’île. Je marchais dans la même direction, en écartant les branchages qui pouvaient me gêner, curieux de savoir quel pouvait être l’objectif de cette expédition. Au bout d’environ trois minutes à crapahuter, j’arrivais devant un énorme bâtiment que je reconnaissais rapidement comme appartenant au gouvernement mondial. J’avais vu les révolutionnaires prendre d’assaut l’entrée principale, mais je me contentais d’en faire le tour pour trouver un autre point d’accès. J’arrivais rapidement devant ce qui ressemblait à une entrée de service, et y trouvait un homme à lunettes, habillé en blouse blanche, tranquillement en train de fumer une cigarette. Ni une ni deux, et surtout avant qu’il n’ait le temps d’appeler à l’aide, je me jetais sur lui, l’assommais d’un coup sec et lui prenais sa cigarette des mains avant d’en tirer une bouffée.

Pouah ! Les clopes de south blue ont vraiment un gout dégueulasse !

Arrête de faire ta chochotte et avance !


J’enfilais sa blouse blanche par-dessus mon costume, je n’avais rien à y perdre, même si mon apparence ne laissait pas grande place au camouflage. J’entrais donc dans la bâtisse en laissant cet homme étalé sur le sol en slip. Les couloirs étaient assez étroits, et on entendait des cris et des coups de feu de toute part.

Le plus simple pour mettre fin aux hostilités, ce serait de faire sauter la place.

Dommage que tu ais assommé le seul gars qui pourrait nous renseigner gamin.

C’est pas grave, il doit y en avoir un pelletée d’autres.


Au détour d’un couloir, j’entendais deux personnes discuter d’un sujet qui n’avait pas l’air d’avoir été placé sur mon chemin par hasard.

- Les révolutionnaires sont là, il ne faut pas qu’ils aient vent de l’expérience ! Il faut faire s’autodétruire la base !
- Mais t’es dingue ! Et si on la détruit en même temps ?! On a déjà assez galéré pour en trouver un, on ne va pas tout refaire.

Sans que son interlocuteur ait pu placer un mot, je l’avais déjà assommé et je prenais l’autre scientifique par la nuque pendant qu’il était à la limite de baver, absolument terrorisé.

- Ne me tuez pas, je vous en prie !

- Tout ira bien pour toi si tu réponds simplement à ma question. Où se trouve le mécanisme d’autodestruction ?! dis-je en affichant le rictus informe que j’avais si souvent vu se refléter sur le visage de Lenn.

Wow, fais gaffe mon gars, tu me ressemble de plus en plus à certains moments.

Si je le fais pas chier dans son froc, il refusera de me répondre.


C’est par là dit le jeune homme qui regrettait soudainement d’avoir fait des études, tout un m’indiquant la direction que je cherchais.

Je l’assommais rapidement lui aussi, avant de continuer ma progression.

Tu sais que tu vas tuer les trois types que tu as assommés si tu fais péter la place Huhuhu...

Tu n’as pas tort, mais c’est nécessaire.


J’arrivais ensuite dans la salle sans encombre, où un gros bouton rouge m’attendait comme dans un mauvais livre. Il y avait un compteur à côté du bouton, j’étais arrivé à ce bouton en à peine deux minutes de marche à travers les corridors, et trois minutes à travers la forêt. Je sortais une des clopes que j’avais volé au scientifique de l’entrée, je l’allumais, et je prenais une petite minute pour me poser. Et c’était partit ! Je réglais le compteur sur le chiffre « 10 » et j’appuyais sur le bouton avant de partir comme un dératé à travers les couloirs pendant qu’une alarme déclarait : « - Programme d’auto-destruction lancé du complexe lancé. Explosion dans dix minutes. En trente secondes à peine, j’avais rejoint l’endroit où j’avais rétamé les deux pauvres erres de tout à l’heure. Ni une, ni deux, je les montais tous deux sur mes épaules et je mettais le paquet pour sortir du laboratoire. J’arrivais devant ma première victime que je réveillais avec deux ou trois baffes, avant de lui dire de dégager avant que tout n’explose.

Tu te la joue insensible, mais tu les sauve quand même. me fit Lenn alors que je progressais à travers la forêt, deux fois mon poids sur le dos.

Quand je peux éviter de tuer les gens, je le fais.

Mon pauvre, tu es vraiment trop sensible.


J’arrivais enfin sur la plage, il ne devait pas me rester plus d’une ou deux minutes, j’eu juste le temps de voir où en étaient les révolutionnaires et de remarquer un jeune homme, habillé en haillon, menottes au poignet, que je n’avais pas cru voir à leur arrivée. Je déposais les deux types que je trimballais sur le sable, avant de prendre mon bateau et de quitter l’île dont le centre ne tarda pas à exploser, j’étais rassuré, les deux hommes restés sur grève devaient s’en être sorti.

Et bah, tu t’es crevé le cul pour ces enfoirés, mais tu as réussi. Félicitation gamin.

Merci! Et j’ai aussi arrêté la bagarre, tu vois que quand on veut, on peut.

Peut-être, mais pour Armageddon Town, ce ne sera sûrement pas pareil.

On verra bien !


Je sortais ensuite un calepin de ma sacoche, cette fois presque tout neuf, et je commençais un nouveau chapitre.
Prochaine destination… Armaggedon Town !

Cette aventure, je l’avais vécu il y a à peine quelques jours, alors quand l’exact même type châtain que j’avais vu menotté sur l’île se trouve accoudé à un bar à à peine 3 mètres de moi et raconte comment il a réussi à s’enfuir d’un bateau de révolutionnaire en tapant un type avec une chaise avant de voler un barque et de ramer jusqu’à Armageddon Town, j’ai à la fois une impression de déjà-vu et celle d’être le seul dans toute la salle qui croie à cette histoire délirante. Mais qui était ce type ?! Il n’était clairement pas un révolutionnaire, pas un scientifique non plus, et il serait étonnant qu’il soit un prisonnier des scientifiques, après tout c’était le seul type menotté que j’avais pu voir, la seule explication, c’était qu’il avait servi de cobaye.
Tout d’un coup, le type nous sort son flingue et le glisse sous le nez de son interlocuteur qui refuse de croire son histoire à dormir debout pour quiconque ne l’aurait pas vu ou vécu. Je me retiens d’intervenir, il ne me semble pas sérieux, mais simplement un peu dérangé. Il sortit ensuite une bourse qui détonnait clairement avec ses vêtements et l’air misérable qu’il pouvait avoir en quittant l’île-laboratoire, paya ses consommations, puis sortit. Je finissais mon verre rapidement tout en sortant une cigarette d’une de mes poches intérieures, avant de sortir à sa suite, en prétextant une envie de tabac aux deux bougres qui partageaient ma table. Je sortais du vieux bâtiment de bois pour trouver le bonhomme au milieu de la rue, visiblement en train de réfléchir.

On lui pète la gueule pour qu’il nous dise ce qu’il sait ?!

Inutile, si j’ai raison, il va tout nous dire tout seul.


Je m’adossais tranquillement à la taverne où je m’étais posé pour saouler les restes de mon foie en décomposition, je portais la cigarette à mes lèvres avant de sortir un briquet de ma poche gauche et d’enflammer la clope. Je parlais alors tout en tirant une bouffée, toujours à portée de voix du jeune homme au visage quelconque.
- Le vol, c’est mal.




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Shigo Ike
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Ven 29 Aoû - 13:53




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"




Ike réfléchissait à toute blinde. Il était face à un dilemme étonnamment épineux. Il venait de sortir du bar, la panse bien pleine et la tête fourmillant d’envies. Maintenant qu'il était libre il lui fallait, même s'il rechignait à l'admettre, un minimum "d'organisation" - il détestait ce mot - pour ne pas retomber dans un piège stupide ! Tous trois étaient d'accord sur ce point essentiel au début de leur grande aventure : bien fixer ses priorités. Néanmoins, c'était bien là la seule chose qu'ils avaient réussi à établir, justement. La bataille intérieure pour savoir qui ou quoi devait atterrir en première place faisait rage. Quelques secondes auparavant, « les fringues » avaient semblé l’emporter. C’était sans compter sur Wilson, qui venait de se rendre compte à quel point leurs armes étaient dans un piteux état. Vraiment, Ike n’était pas doué pour dresser des listes. À tel point qu’il s’était arrêté à quelques mètres à peine de l’entrée, en proie à un débat intérieur :


« Il faut trouver de quoi s’habiller ! » disait Chuu.
« Tu déconnes ? T’as vu l’attirail qu’on se trimballe ? Jamais on n’arrêtera quiconque avec ça ! Et sans Berry, on va à nouveau crever de faim. ‘Faut d’abord trouver du matos, little chick. »
« J’aimerais bien des cartes, moi… »
« C’pas le moment Wade, y’a plus important ! A big fucking gun, par exemple. »
« Non, avant ça de quoi changer ces haillons. Ils me dégoutent ! »
« Ou alors un petit canard en plastique qui couine ? », continua malgré tout Wade.


Alors que le trio se crêpait le chignon, une voix s’éleva soudain derrière eux.


- Le vol, c’est mal !


Ike se retourna d’un bloc, tout en se justifiant par réflexe :


- J’ai rien fait, c’est Chuu !


Il fit alors face au fameux mec qu’il avait aperçu dans le bar. Il le détailla des pieds à la tête, cette fois à la lumière du jour. Le résultat était encore pire que sous les planches de la taverne. Ses cheveux filasses n’avaient pas été peignés depuis des lustres, sa peau voyait tellement peu le soleil qu’elle en devenait translucide. Ses yeux semblaient à la fois vitreux et pourtant bien vivants, procurant un effet bizarre lorsqu’on le regardait en face. Il tenait à la main une cigarette, dont il tirait une bouffée à l’instant, lui donnant un air plutôt cool, nonobstant sa tronche de cadavre. Sans rire, on l’aurait recousu avec une pelleteuse que ça aurait été mieux ! Encore heureux, le mec qui avait fait le travail avait eu l’air de se souvenir où se trouvaient le nez et la bouche… Mais Wilson se doutait que, si le moralisateur à deux balles se cachait un œil avec les cheveux, ce n’était pas forcément pour un effet de style. Cette vision cauchemardesque arracha un frisson à Chuu. Et ce ne fut pas le smoking blanc, quand même bien classe fallait le reconnaitre, qui la rassura le moins du monde.


- Voler, c’est toujours mieux que de crever de faim. Plus important, c’est qui ton chirurgien, que j’aille jamais le voir, bro’ ? lui lança Wilson d’un ton incisif.


Wade, loupant là une bonne occasion de se taire, enchaina de sa voix enjouée par un classique :


- Ta braguette est ouverte, mec.


Il espérait ainsi forcer ce donneur de leçon à regarder son entre-jambe pour se payer sa tête. Ce faisant, il avait empêché Wilson de demandé à cet opportun son nom, pourquoi il venait les couper dans le choix de leur artillerie future et s’il n’avait pas une pièce ou deux pour lui. Bref, des trucs plus importants qu’une putain de blague de gosse !


« Ce que tu peux être immature, gamin… », le tança Wilson en observant la réaction de leur visiteur, au fond tout de même un peu amusé lui aussi.






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Ven 29 Aoû - 17:22




]ça devient une habitude.



j'était là, adossé au mur, plus pour me la jouer que par nécessité puisque je ne le sentais même pas, tranquillement en train de fumer ma cigarette, quelques nuages dans le ciel annonçaient la pluie et le type étrange à qui je parlais n'avait visiblement pas assez d'argent pour se payer un hôtel, d'ailleurs il me semblait bien qu'il avait dépensé ses derniers deniers pour payer la bibine bue quelques secondes plus tôt. Peut-être devrais-je me montrer charitable?

- Voler, c’est toujours mieux que de crever de faim. Plus important, c’est qui ton chirurgien, que j’aille jamais le voir, bro’ ?

Je ricanais car je me sentais clairement en position de force, mourir de faim? Dans les 17 dernières années je n'avais jamais eu peur d'une mort pareille, d'ailleurs je ne savais même pas si je pouvais mourir. Mais pour quelqu'un à qui cela pouvait arriver, c'était probablement l'une des pires morts possible, après se faire écraser par une montage bien évidemment. l'argent était décidément bien un moteur utile.

Tu profite de la malchance des gens, t'es vraiment pas mieux que moi.

Si ça nous profite à tous les deux, je ne vois pas où est le soucis.



Oh il pourrait t'être utile un de ces jours, ce chirurgien.

Ce chirurgien, c'était moi, et ça m'amusait beaucoup de laisser planer du doute, être mystérieux, c'était la meilleure manière d'intéresser les autres, et d'avoir des réponses à ses questions. Quoi qu'avec cet hurluberlu, je doutais que cela soit extrêmement efficace. Celui ci m'adressa d'ailleurs une remarque;

- Ta braguette est ouverte, mec.

Ah bon?!

Il se fout de ta gueule Gamin! Regarde pas!

Je me retenais de regarder, et ricanais à nouveau avant de tirer une taffe sur ma cigarette, mais le tabac de south blue était résolument dégouttant. Visiblement, son sens de l'humour était aussi vicié que le sang qui coulait dans mes veines. Je mettais donc mon plan en marche.

- Dis moi, tu n'as pas l'air assez bourré pour être sorti du bar parce que tu avais trop bu, j'en déduis que tu n'as plus le moindre sou. J'ai bien aimé ton histoire, mais je me doute que tu n'as pas tout dit, que dirais tu si je te proposais un jeu?!

Oh non pas encore...

Et si mon gros.

M’appelle pas mon gros, tu sais que je supporte pas ça, gamin.

Désolé mon gros.

Toi je te jure que si j'avais mon propre corps je te réduirai en charpie.

C'est bien dommage alors.


- Je t'explique, c'est tout simple, on rentre dans le bar avant que ça se gâte, et on boit. C'est moi qui paye. Le premier qui s'écroule doit répondre à toutes les questions de celui qui tient. Et si tu gagne, je peux rajouter quelques Berrys en bonus. dis-je, des étoiles dans les yeux.

Arrête de faire comme si tu pouvais perdre...

ça sera rigolo de le voir se bourrer la gueule tout seul, et puis on aura nos réponses. J'suis même sûr qu'on doit pouvoir régler quelques différents avec ça!

Le plus affligeant, c'est que tu as sûrement raison.


- En revanche, si tu veux que je rajoute des Berrys dans le pari et que tu perds, tu me devras un service.

Le plan était difficilement faillible, je voyais mal ce type refuser de l'alcool gratuit, et encore moins la possibilité de rajouter de l'argent, même si le fait que l'alcool n'avait aucune emprise sur moi rendait ses chances totalement nulles. Puis je profitais de sa visible immodestie pour en rajouter.

- A dire vrai, je trouve incroyable que tu aies réussi à échapper à une météorite frappant ta barque de plein fouet, et j'aimerai vraiment en savoir plus.




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Shigo Ike
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Ven 29 Aoû - 23:13




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"




« Arf ! Il est pas tombé dans le panneau. », maugréa Wade en voyant le nouveau venu ricaner et tirer à nouveau une latte sur sa cigarette.


Ce faisant, il grimaça un peu, comme si le tabac n’était pas à son gout. À moins qu’il ne supporte pas la fumette et qu’il ne s’allume des clopes que pour la frime ? Ah ! Le gland ! Pourtant, il semblait également content de lui, comme si cette petite discussion l’amusait ou lui apportait quoi que ce soit. Tout à coup, il reprit la parole d’un air assuré :


- Dis moi, tu n'as pas l'air assez bourré pour être sorti du bar parce que tu avais trop bu, j'en déduis que tu n'as plus le moindre sou. J'ai bien aimé ton histoire, mais je me doute que tu n'as pas tout dit, que dirais tu si je te proposais un jeu?!

- Un jeu ? lâcha Ike, perplexe, mais l’autre ne sembla pas l’entendre.


« Mais d’où il sort ce type ? », se demanda Wade. « D’abord la leçon de morale et maintenant il veut jouer ? L’est con ou quoi ? »
« Ou alors ce « jeu » serait une sorte de chantage. », déclara Wilson. « On est quand même du côté de l’ile qui appartient à la marine. Il pourrait très bien nous forcer à lui rendre un service ou nous menacer de nous dénoncer. Tiens-toi prêt gamin, j’aime pas ce type. »


C’est à ce moment là que l’homme à la figure recousue continua sur sa lancée :


- Je t'explique, c'est tout simple, on rentre dans le bar avant que ça se gâte, et on boit. C'est moi qui paye. Le premier qui s'écroule doit répondre à toutes les questions de celui qui tient. Et si tu gagnes, je peux rajouter quelques Berrys en bonus.

- Hein ? réussit à articuler un Ike totalement décontenancé.


Tandis qu’il affichait la plus belle imitation du hibou qui fut, Wilson riait aux éclats, à l’intérieur de sa tête :


« Il nous offre à boire… et nous paierait presque pour ça ? HAHA ! This retard ! C’est l’heure de s’en jeter un, gamin ! »
« Et pour les questions ? », tenta de rappeler Chuu.
« On s’en balance ! », s’exclamèrent Wade et Wilson en cœur.


- En revanche, si tu veux que je rajoute des Berrys dans le pari et que tu perds, tu me devras un service.


Ike se retint de foncer tête baissée. Le suturé avait l’air très sûr de lui, aussi il préféra la jouer sécurité : des boissons gratuites, c’était déjà beau ! Il allait se saouler comme pas permis, et pour les questions… Bah ! Il s’en tamponnait en fait. De plus, cette histoire de « service » ne lui plaisait pas. Il venait de s’échapper des griffes d’un fou furieux, ce n’était pas pour jouer le larbin de quelqu’un d’autres ! Il accepta la proposition de l’homme d’un geste et le suivit en direction du bar. Alors qu’ils allaient entrer, son bienfaiteur alcoolique lui mit du baume en cœur :


- A dire vrai, je trouve incroyable que tu aies réussi à échapper à une météorite frappant ta barque de plein fouet, et j'aimerais vraiment en savoir plus.
- Ah ! T’as entendu mon échappée magnifique ? Ouais, tout à été gâché par cette météorite. C’était pas loin, hein, à une cinquantaine de mètres de la cote, pas plus. Crois-le ou pas, mais je l’ai coupée en deux avec mon sabre pour l’empêcher de me couler. Mais j’ai pas bien contrôlé ma force, que veux-tu, quand on est trop balèze… ‘Fin bref, j’ai coupé ma barque et j’ai été repêché par des gars qui trainaient.


Le voyant revenir, et reparti de plus belle dans ses histoires, le barman se renfrogna. Mais, à l’annonce d’un concours de boisson, il résolut apparemment de prendre sur lui… Enfin, surtout de prendre les Berrys de… Et bin de… hum… D’abord, à boire. Ensuite, le reste se fixa Ike.


- Et maintenant, patron, deux tonnelets de ton meilleur saké, ça évitera les allers-retours inutiles !


Il se tourna alors vers son hôte et lui déclara d’un ton qui se voulait solennel :


- Sinon, avant que j’en oublie mon nom à force de boire, je m’appelle Ike ! Ravi de te rencontrer. Et toi mon gars, tu t’appelles comment ?


Sans vraiment attendre la réponse de son compagnon de boisson, Ike se saisit de sa coupe et entreprit de vider peu à peu sa propre part. Le gars voulait jouer ? Il n’allait pas être le seul ! Le saké était très légèrement tiédi, empêchant Ike de réellement estimer sa teneur en alcool, mais après tout il était là pour une bonne cuite, pas pour s’arrêter « à temps ». Aussi, il y alla franco et descendit les trois premières coupes d’un trait. Pour faire bonne figure, il s’arrêta juste un instant pour remercier à nouveau son vis-à-vis :


- Merci mec, je revis ! T’es la première personne vraiment sympa que je rencontre sur cette île. J’espère que t’as le cœur accroché, mon poulet, car ton foie va décéder cette nuit ! Haha !


Ce faisant, il continua à ingurgiter le saké, son tonnelet juste à côté de lui. Il n’avait qu’à allonger un peu le bras et plonger la coupe à même le liquide translucide avant de boire tout son saoul. Doucement mais surement, il sentit la chaleur propre à l’ivresse lui envahir les joues. Sa tête commença à lui tourner, mais toujours il écopait la petite barrique, s’étant fixé comme objectif d’au moins finir celle-ci ! Néanmoins, il dut progressivement ralentir la cadence car, il le sentait bien, ces semaines passées dans le complexe et la diet’ des derniers jours avaient affaibli sa résistance à l’alcool. Il trouva enfin son rythme de croisière, ponctuant la vidange du saké par diverses anecdotes sur South Blue ou des petits tours de passe-passe. Même ainsi éméché, sortir de nulle part une pièce de sa bouche, ou bien faire disparaitre le paquet de clopes du suturé pour le faire réapparaitre dans la poche de son smoking… cela n’avait rien d’extraordinaire pour lui !

Il était en train de faire disparaitre un petit verre derrière l’oreille de son bienfaiteur, lorsque la porte s’ouvrit à la volée. Surprit, le prestidigitateur en lâcha le shot, qui vint s’écraser avec fracas sur le plancher. Par réflexe, il se pencha vers son nouveau pote et lança au barman d’une voix pâteuse :


- C’est lui qui paye la casse… hips !
- Aidez-moi ! Par pitié ! lança la personne qui venait de rentrer.


Malgré l’alcool, Ike reconnu le timbre de voix d’un jeune enfant, et la détresse qui perçait à chacun de ses mots. Il tourna une tête rougeaude vers le dernier arrivant et confirma : un gosse, dix ans pas plus, habillé en haillons et les yeux embués de larmes. Yep. Ca sentait la mouise pour lui ! D’un geste peu assuré, il se pencha à nouveau vers le tonnelet… pour se rendre compte qu’il était vide. Il se leva d’un bond et leva un poing vers le plafond, tel un signe de victoire évident. Cependant, l’enfant ne le comprit pas de cette manière-là…


- Monsieur ! S’il-vous-plait ! Mon père… Il… il, sanglota le gosse.


Ike s’approcha de lui d’un pas très légèrement titubant et mit un genou à terre. Cela n’était pas du tout une preuve qu’il venait de se rendre compte que son équilibre lui jouait des tours. Non non non ! Il voulait simplement se mettre à la bonne hauteur pour regarder le garçon dans les yeux. Voilà. C’était ça.


- Qu’essi se passe, p’tit ? lui demanda-t-il d’une voix qui se voulait sûre.


L’enfant détourna la tête et fronça le nez sous les vapeurs d’alcool. Ike découvrit alors que le garçon avait le teint grisâtre, les cheveux noirs de jais et semblait très fatigué et maigre. Malgré la légère brume qui flottait devant les yeux du chasseur de primes, il lui sembla que l’enfant hésitait. Il paraissait peu convaincu par son « sauveur » mais, voyant que personne d’autre ne semblait l’écouter, il se résigna :


- Mon père fabrique des armes et les révolutionnaires l’ont enlevé ! Ils veulent le faire travailler de force, et ils vont le tuer s’il refuse ! Je les ai entendus !
- Z’aime pas trop ces mecs non plus, p’tit. T’inquiètes donc pas, va ! Tu viens d’te trouver un super héro en service ! PATRON ! La même chose pour le voyage, siouplait. Quoi que, j’suis en service, donc pas d’alcool. Z’auriez un jus de canneberge ? Non ? Tant pis.


Ike se racla la gorge et se releva du premier coup. Il se tourna alors vers… bordel, il avait oublié son nom ! Bref, il se tourna vers lui-là, et lui demanda, tout sourire :


- Cher ami… compagnon de boisson respectable, l’heure est grave. M’est avis que l’garçon a besoin d’un super héro. Deux ça ne serait pas de refus. T’es partant, collègue ?


Se tenant à moitié au gosse, Ike afficha le sourire le plus confiant que ses trois grammes lui permettaient d’arborer et attendit la réponse du suturé.





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Dim 31 Aoû - 7:31




]ça devient une habitude.



J'avais réussi à ramener le jeune homme avec moi dans le bar, étonnamment plus facilement que prévu, mais ça ne m'étonnait pas, au contraire, je m'en réjouissais. Il ne m'attendit pas pour commander deux tonnelets d'alcool de riz, je n'en aimait pas le goût mais si cela me permettait d'avoir mes réponses, je m'en tamponnais l'oreille avec des babouches. En attendant l'alcool que nous avions demandé, je me présentais simplement, et je ne posais pas encore de question, ça, ça viendrait après. Je vidais mon tonnelet lentement, cette fois en faignant d'être atteint par les effets de l'alcool, et en rigolant aux quelques anecdotes délirantes et autres tours de passe-passe de mon compagnon de beuverie. Celui ci avait du mal à finir sa commande, et d'ailleurs, il en lâcha un verre qui vola en éclat en heurtant le parquet miteux du tripot quand il entendit la porte s'ouvrir avec fracas. Il s'agissait d'une jeune enfant aux cheveux noirs, qui demandait de l'aide. Ses vêtements poussiéreux et trempés par la pluie qui frappait dehors en faisaient une figure pitoyable. il expliqua rapidement après la demande de Ike que son père était fabriquant d'arme et que les révolutionnaires l'avaient capturé, et le forçaient à travailler sans quoi ils le tueraient. Je n'avais pas trop fréquenté les révolutionnaires du coin, mais ce n'était pas la manière de faire de ceux que j'avais pu rencontrer, sans doute la guerre permanente les avait elle contraint à user de moyens douteux.

Ça pourrait nous aider à trouver un moyen de les calmer gamin.

Je suppose.


Je n'eu pas besoin de proposer mon aide moi même puisque Ike ne tarda pas à se porter volontaire, il n'avait pas l'air en état, mais après tout, ce n'était pas mon problème. Ce qui me dérangeait plus, c'était que j'aurai plus de difficulté à interroger l'éméché qui allait me servir de partenaire. Celui ci ne tarda pas à me demander mon aide également.

Refuse, on va pas se trimbaler un gars complètement bourré dans toute l'île.

Tu sais qu'il nous cache des choses, je veux savoir de quoi il s'agit.


je cessai immédiatement de feindre l'ivresse, me relevais et buvais le reste de mon tonnelet en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Je payais rapidement les consommations et le verre brisé, m'approchais et je l'emmenais dehors en le prenant par l'épaule, comme si l'alcool me faisait rechuter. Une fois sortis du bouge, je lâchais son épaule et m'adressais à lui;

- Ecoute, je sais que tu étais prisonnier d'un laboratoire du gouvernement qui a explosé, et que tu as été sauvé par les révolutionnaires, d'ailleurs c'est moi qui ai appuyé sur le bouton d'autodestruction, je voulais savoir ce que tu faisais là bas.

Je le regardais dans les yeux, jaugeant ses réactions, il eut été mal prit qu'il se mette à m'attaquer parce que j'avais failli le tuer puisque d'une certaine manière, je lui avais aussi sauvé la vie. Je ne l'ai pas vu faire quoi que ça d'incroyablement surprenant, il ressemble juste à un hurluberlu comme un autre qui aurait un peu perdu les pédales, mais rien de bien grave, enfin rien de plus grave que la deuxième voix que je pouvais entendre dans ma tête.
Nous allions y aller, et n'avions d'autre moyen que d'être guidé par le jeune enfant, car, bien que je sois déjà venu ici, cela remontait à 17 ans, et je n'avais pas vraiment eu l'occasion de visiter l'île. Je prenais donc le petiot sur mon dos, mes épaules étant prises par mon énorme boulon. Il pleuvait, ce n'est qu'en voyant Ike prendre une goutte dans l'oeil que je me rendais enfin compte que le ciel nous tombait sur la tête, il faut dire que je ne le sentais pas. Je me dépéchais donc de changer de sujet avant que le garçon sur mon dos n'attrape la crève ou ne tourne de l’œil à cause du froid.

- Bon, il faut y aller, et vite.




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Dim 31 Aoû - 18:49




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



Ike avait peut être très légèrement abusé de la boisson, sur ce coup là. Le mec responsable de son état venait de finir, sous ses yeux ébahis, le tonnelet de saké presque cul sec ! Respect ! Il paya ensuite les consommations et la casse, puis emmena les trois nouveaux compères dehors. Il eut été plus juste de dire que le suturé servit presque de béquille au chasseur de primes, mais passons. Une fois dehors, il lâcha l’épaule d’Ike pour lui dire d’un ton ferme :


- Ecoute, je sais que tu étais prisonnier d'un laboratoire du gouvernement qui a explosé, et que tu as été sauvé par les révolutionnaires, d'ailleurs c'est moi qui ai appuyé sur le bouton d'autodestruction, je voulais savoir ce que tu faisais là bas.


Malgré le peu de sang qu’il lui restait dans son alcool, Ike comprit qu’il devait la vie à ce mec étrange, tout autant qu’aux révolutionnaires. S’il prévoyait de remercier les seconds à grand coups de tatanes dans la tronche, vu leur attitude sur le bateau et sur l’ile, il en allait tout autrement pour son sauveur et bienfaiteur. Une gratitude éternelle, exprimée bien haut et avec tout plein de fioritures l’attendait. Néanmoins, sa bouche pâteuse ne lui permit pas tout de suite de répondre de la sorte. Pour ne pas paraitre ingrat, il se contenta de s’appuyer sur le gamin et d’adresser un grand pouce de remerciement à… « machin », quelque soit son nom. Appelons-le Benny.

Benny donc, pas très réactif à la pose « spécial thanks » d’Ike, se contenta de prendre le gosse à califourchon et de lui demander de les guider. Ce faisant, il priva Ike de son appui, qui regarda le ciel, implorant presque une aide divine pour l’aider à décuver son alcool. La réponse ne tarda pas : une goutte de pluie en plein dans l’œil.

« Parfait ! Ça c’est de l’intervention divine, on croirait presque à un Deus Ex machina, mec ! » s’exclama Wade en pensée.
« Une bonne douche, rien de tel pour dessaouler un homme ! », dit simplement Wilson.

- Bon, il faut y aller, et vite, décida le balafré.


Sans mot dire, Ike emboita le pas au gosse perché sur son fier destrier, en direction de la planque des méchants. La pluie commença à lui battre le corps, le sortant peu à peu de sa torpeur alcoolisée. Néanmoins, c’était pas gagné vu ce qu’il s’était ingurgité… Le petit les mena avec des indications précises vers le lieu du drame. En à peine un quart d’heure, ils se retrouvèrent devant une petite bâtisse d’apparence banale. Elle avait été construite avec des murs en bois, un toit penché en bardeaux et de rares fenêtres en verre. Une porte tout ce qu’il y a de plus commun en fermait l’accès. Sous le déluge qui persistait, ils s’abritèrent bien vite sous un porche, non loin de la maison, surement afin de réfléchir à une méthode d’approche. Seulement, Ike avait sa façon de faire :


- J’vais tenter de négocier, restez-là, réussit-il à articuler.


Avant que quiconque ne puisse le retenir, le chasseur de primes était parti. Marcher sous la pluie lui faisait un bien fou. Même s’il se sentait encore un peu incertain dans ses mouvements, un peu ralenti et embrumé, c’était déjà mieux qu’à la sortie du bar ! Ceci étant, il arriva à bon port sans souci. D’une main qui se voulait assurée, il frappa trois fois à la porte et attendit. Après quelques minutes sans réaction, il toqua derechef, un peu plus fort cette fois. Il entendit du bruit à l’intérieur, puis la porte s’ouvrit. Un homme imposant se dessina, l’air mauvais et dominant Ike d’une tête. Il remarqua tout de suite, à sa ceinture, la forme caractéristique d’une grenade… ou peut être deux ? Il avait du mal à voir clair. En tout cas, de l’autre côté de sa taille pendait un sabre. Ça, il en était sûr ! D’un coup d’œil rapide, Ike crut discerner quatre ou cinq autres personnes dans la pièce, peut être plus… peut être moins. Mais toutes étaient armées et habillées comme le bonhomme devant lui. Bordel, le plancher n’avait pas l’air stable, avec ça ! Il se ressaisit à temps et, avant que le malabar ne puisse ouvrir la bouche, Wade s’exclama gaiement :


- Salut à toi… truc. J’ai une question : vous auriez vu, toi et tes copains, le marchand d’armes qui traine avec son gosse par ici ?
- Joue pas au con, mon gars. Si tu veux rester en un seul morceau, casse-toi.
- Une offre intéressante… « truc », mais j’en ai une meilleure : si le marchand est par ici, vous le laissez partir et j’me casse. C’est honnête, non ?


Comme seul réponse, le molosse lui administra un revers au visage, qui le fit reculer en titubant. Profitant de cet instant de faiblesse, l’homme claqua la porte au nez d’Ike. Ce dernier, loin de se démonter, se retourna vers ses deux compagnons d’un air sûr de lui. Il leur fit signe que tout allait pour le mieux, en joignant son pouce et son index en un cercle maladroit. Avant qu’ils ne réagissent, il frappa de toutes ses forces dans la porte, la défonçant à moitié. Cette fois-ci, l’homme sorti un sabre au poing et le pointa vers Ike d’un air menaçant :


-Dernier avertissement, ducon ! Tu te casse tout de suite ou j’te coupe en morceaux !


Remarquant que ses potes se levaient derrière-lui, puis commençaient à s’approcher de la porte, Ike se racla la gorge et posa une main sur l’épaule de l’homme d’un air amical. Sa tête tournait un peu, aussi il s’appuya peut être un chouïa trop sur l’homme qui se dégagea d’un mouvement sec. Ike tomba à genoux, son équilibre précaire détruit, et en profita pour piquer la fameuse petite arme rondouillette qui pendait à la ceinture du mec. Sans que personne ne se rende compte de rien, il la cacha rapidement derrière sa main gauche. Il se releva, s’épousseta sous le regard assassin de l’autre… puis laissa Wilson s’amuser :


- Gentlemen, cela semble ne nous mener nulle part. Nous sommes dans une impasse. Je n'ai plus qu'une seule proposition ! Last but not least ! Et si je vous bottais à tous ce qui vous sert de cul ?
- Quoi ?! articula le révolutionnaire, avant que Wade ne surenchérisse :
- LEEROOOOOOOOY JENKINS !


Tout en hurlant, Wade administra à l’homme du mieux qu’il pût un fameux coup de pied, dit du « casse-noisette ». Le gaillard tomba à genoux, les deux mains sur l’entrejambe et les larmes aux yeux. Ike en profita pour fourrer d'un grand coup la grenade dégoupillée dans sa bouche, avant de se carapater vite fait. Il fit une dizaine de grands pas, puis s’emmêla les pinceaux et se vautra comme une bouse. L’explosion le souffla une seconde plus tard, et il fut projeté tel un fétu de paille ! Heureusement, la grenade était apparemment faite main et sa capacité de destruction n’était pas très élevée… sinon le chasseur de primes serait parti en fumée, lui aussi ! Il se retourna, vautré au sol cul par-dessus tête, afin de jeter un coup d’œil à la maison. Ike vit que l’entrée était à présent en ruine, un petit cratère de 1 mètre de large l’ayant remplacée. Si « truc » était parti en confettis, il lui restait quelques potes sonnés, mais sacrément énervés.

Y’avait plus qu’à espérer que son pote balafré à lui se démerde pas mal en combat. Non parce qu’entre l’alcool et l’explosion, si Ike arrivait à se remettre debout, ça serait déjà un miracle ! Mais pas d’inquiétude, il avait promis un super héro au petit, aussi super héro il serait ! Enfin, il l'espérait...




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Ven 12 Sep - 19:03




]Bien le bonjour messieurs



J'avais beau avoir sorti le grand jeu et dit clairement pourquoi je m'intéressait à lui, la seule chose que j'avais pu obtenir, c'était un big up de la part de mon compagnon super-héros, pour mes réponses, j'attendrai encore un peu. Nous partions donc sous la pluie battante qui aiderait sans doute ma pauvre victime à cuver un peu, pendant que je demandais au gamin sur mes épaules de m'indiquer la direction.

- C'est par là! me fit-il en indiquant une petite ruelle que nous traversions rapidement.

Pendant le trajet, aussi bizarre que cela puisse paraître, mon compagnon marmonnait tout seul, comme si il parlait à quelqu'un, mais impossible d'entendre quoi que ce soit avec la pluie et l'alcool qui rendait sans doute ses propos encore plus confus et inaudibles. Pendant ce temps, je parlais avec mon double à moi.

C'est peut-être un piège All, fais gaffe quand même.

Bizarre que tu me prévienne, d'habitude tu essaye plutôt d'en profiter pour sortir et faire un massacre.

Oui mais là, il y a beaucoup trop de révolutionnaires sur cette île, même pour moi, et sans doute des haut gradés, on est peut-être immortels, mais si ils sont trop nombreux, ce sera dur d'éviter de se faire briser les os.


C'est rare que tu évite la confrontation directe.

Peut-être que tu déteins un peu sur moi.

Et bah si c'est le cas, ce n'est pas réciproque.

Oh que tu crois.


Je ne répondis pas, j'avançais tranquillement en foulant les pavés submergés, la couleur rouge des briques donnant presque l'impression de marcher dans une rivière de sang, la pluie était de plus en plus forte. Nous arrivions. Une petite bicoque en bois pourvue de quelques fenêtres desquelles perçaient la lueur de bougeoirs, j'aurai bien voulu penser à un plan, mais mon acolyte ne m'en laissa pas l'occasion et alla toquer à la porte. Je déposais le gamin au sol et marchais quelques pas histoire de voir comment cela allait se passer, mais il n'obtenu aucune réponse, aussi je retournais auprès du petit être visiblement effrayé de rester seul avec moi. Il frissonnait à cause de la pluie, et ses vêtements décousus n'arrangeaient rien.

- Monsieur, vous êtes un monstre? dit le garçon les larmes aux yeux, de la morve lui coulant du nez.

Venant d'un adulte, j'aurai certainement pris cette question comme quelque chose d'insultant, mais venant de cette petite chose fragile, je ne pu qu'accepter le fait que oui, j'étais un monstre, ou du moins j'en avais l'air. Je m'accroupis, pour me mettre à sa hauteur. J'enlevais mon costume blanc et lui passais aux épaules, évidemment, il était beaucoup trop grand pour lui, d'ailleurs le bout traînait par terre. Je fis mon plus beau sourire et lui mettais la main sur la tête.

- Non petit, je ne suis pas un monstre. Juste un homme un peu différent. Mais je vais te dire quelque chose, je n'ai pas vraiment connu mon père, et j'ai toujours rêvé qu'un jour je pourrai le revoir. Et si je peux te promettre quelque chose, c'est que ton papa, tu vas le revoir. En attendant, tu dois être fort.

Le jeune garçon renifla sa morve.

Oh que c'est émouvant! fit Lenn en ricanant

Je me remettais sous le porche où nous nous étions arrêtés, et je me rebaissais vers le garçon pour récupérer mes cigarettes dans la poche intérieure de ma veste. Le paquet était trempé, mais les clopes n'avaient pas trop souffert. Les allumettes que j'avais dans la poche de mon pantalon, en revanche... j'en sortais une, que j'essayais de griller, mais elle était trempée. Je du m'y reprendre à 7 fois avant de réussir à allumer cette fichue cigarette.

Il fait quoi l'autre timbré d'ailleurs?

Tiens, bonne question.


Je tendais le cou pour voir ce qui se passait, mais je fus surpris par un grand "BOOM", une explosion qui projeta Ike à quelques mètres de la porte, et laissa un petit cratère sanglant à la place de celle ci. Les quelques personnes à l'intérieur, apparement au nombre de 5, se levaient et l'un brandissait son sabre vers mon compagnon super-héros, cul à l'air et tête en bas. Je donnais une tape sur la tête du gamin en lui disant de ne pas bouger et que l'on revenait, puis je fonçais d'un pas élancé, maintenant uniquement vêtu de ma veste noire et de ma cravate rouge. Le sabre allait s'abattre, mais je me mettais en travers de la trajectoire, l'arme traversant mon abdomen pour ressortir, pleine de sang, juste sous le nez de la loque qui m'avait servit de camarade de boisson. L'homme fut d'abord surpris de mon intervention, mais bien content d'avoir réussi à éliminer un adversaire, il me regarda dans les yeux.

- Crève! Charogne!

Je lui répondais par le regard dément et le rictus habituels.

- Oh tu aimerais bien mon gars.

Alors que le gars est sur le point de lâcher son arme et tomber de frayeur, je lui attrape le bras, et enchaîne avec un direct en pleine mâchoire, avant de le lâcher et le laisser s'effondrer bruyamment sur le parquet arqué du cabanon. Ses camarades me regardent avec de grand yeux, sortants leurs armes. Je prends alors la parole tout en sortant tranquillement le sabre de mes pectoraux, pendant qu'un peu de sang coule le long de la plaie pour souiller le sol déjà pourri, la pluie allait nettoyer ça. Je parlais de façon ouverte tout en faisant quelques moulinets avec le sabre qui venait de me transpercer, c'était de la camelote.

- Bonjours messieurs! Je vous la fais courte, on vient récupérer un fabriquant d'arme à qui vous faites du chantage, je suis immortel et mon pote derrière, bien que bourré comme un coin, a réussi à faire péter un de vos copains, alors vous pouvez déposer les armes et directement nous dire ce que vous savez.

Les homes refusent de lâcher leurs armes, évidemment, ils ne me croient pas.

- On va bien voir si tu es immortel. dit l'un des leurs en braquant un pistolet vers moi.

Je marchais tranquillement vers lui, il était tétanisé et incapable de presser la détente. J'arrivais à son niveau, et plaçais son pistolet contre mon front, avant de placer ma nouvelle épée sur sa nuque, lui faisant une légère incision.

- On va faire un paris, si tu tire et que je ne meurs pas, je prends ta tête et je la donne à manger aux corbeaux

L'homme claquait des dents pendants que ses camarades lui criaient de tirer, facile à dire quand on a pas une arme sur la nuque. Il restait comme ça pendant une longue minute. puis je criais.

- ALORS?! CHOISIS!

L'homme fut surpris comme jamais, il baissa le bras et s'écroula.

- Qu'est-ce qui se passe?! Je ne sens plus mes jambes!!

- Oh, ça? Ce n'est rien, juste tes nerfs qui lâchent. J'ai injecté mon sang dans ton corps quand je t'ai coupé, d'habitude il ne fait que fatiguer, mais combiné avec un stress intense et un stimulis puissant...

J'avais eu l'effet escompté, les trois hommes restants n'osaient plus bouger, comme quoi, faire peur, ça a parfois du bon.







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Dim 14 Sep - 3:31




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



Le pote de « truc », celui avec un sabre déjà sorti, fut le premier debout. Ivre de rage, il se jeta sur Ike en lui hurlant quelque chose, mais tout ce que ce dernier saisit se résumait à des grognements et des bruits de chats qu’on étrangle. Il allait tenter de se relever, lorsque son pote couturé s’interposa.

« Haha ! Comme je l’avais prévu ! », trouva le moyen de craner Wade.
« Et ça aussi, tu l’avais prévu ? », répliqua Wilson lorsque son pote se fit transpercer de part en part.

Saisi d’effroi, Ike regarda, sans pouvoir faire grand-chose, le sabre rougi de sang dépasser du dos de son comparse. C’était peut être pas un si bon plan que ça qu’il avait eut, pour une fois. Trouvant une force insoupçonnée en lui, le chasseur de primes luta contre la pluie, l’alcool, le vertige et les douleurs. Il réussit... à s’étaler proprement au sol, même cette fois sur le dos. C’était un progrès indéniable, mais guère suffisant pour aider le pauvre Benny. C’était bien son nom, d’ailleurs ?


- Crève! Charogne! lui hurla soudain le révolutionnaire.
- Oh tu aimerais bien mon gars, lui répondit contre toute attente l’homme blessé.

« Euh, qué qu’il a dit, là ? », pensa d’une voix avinée Wade.

Avant que Wilson ne puisse répondre, voilà que le rebelle, tout d’un coup plus aussi sûr de lui, se faisait attraper le bras ! Notre pote Benny enchaina sur un direct du droit à lui décrocher la mâchoire. L’homme tomba à terre, inerte. Ses compères regardèrent alors d’un œil neuf le nouveau venu, toujours le sabre en travers de la paillasse. Pourtant, il ne souffrait visiblement pas, où alors il le cachait à merveille ! Nouveau coup de théâtre ! Le jeune homme aux cheveux blanc retira comme si de rien n’était l’arme de son corps ! Pas un cri, rien, un vrai putain de badass ! À côté de lui, le chasseur de primes se sentait un peu con, rond comme un ballon et incapable de même se relever !


- Bonjour messieurs! Je vous la fais courte, on vient récupérer un fabriquant d'armes à qui vous faites du chantage, je suis immortel et mon pote derrière, bien que bourré comme un coin, a réussi à faire péter un de vos copains, alors vous pouvez déposer les armes et directement nous dire ce que vous savez.

« Ah, non ! Tout va bien, il est juste complètement pété lui aussi. L’alcool a du lui bousiller la sensation de la douleur. », pensa Wade.
« Non, je pense qu’il est sérieux. », rétorqua Wilson.
« Dans ce cas c’est nickel ! S’il peut pas crever, on est tirés d’affaires ! »
« Ça ou son cerveau a abdiqué devant le tonneau de saké et, dans ce cas là... we’re screwed. »

D’un effort surhumain, Ike réussit à lever le pouce en direction de son coéquipier de fortune et à lui adresser un « Nice, Benny ! J’te laisse te charger du reste. », ou tout du moins essaya-t-il. Les rebelles ne se laissèrent pas intimider et la remarque de la loque étalée par terre passa inaperçue. La suite lui parût un peu floue. Benny se faisait braquer, mais il réussit à nouveau à descendre un des rebelles. Le mec s’était dégonflé et était tombé par terre comme une bouse ! Ses copains se concertèrent rapidement du regard avant de détaler sans demander leur reste.

Le petit garçon accourra à toutes jambes, à peine les révolutionnaires partis. Il fonça jusqu’aux ruines de la bâtisse et cria à la recherche de son père. Soudain, malgré tout le tumulte de la pluie sur son crane, Ike entendit une voix grave lui répondre. Des pleurs s’élevèrent mais, bientôt, il aperçut une forme floue accompagner le gosse à l’extérieur de la baraque. Ils s’approchèrent d’Ike, en piteux état. Il réussit à s’asseoir au prix d’un effort colossal, et faillit même retomber en arrière tant sa tête lui tournait. Gardant le contenu de son estomac à l’intérieur sans broncher, il engagea la conversation, mine de rien :

- Salut à toi... toi. Te voilà donc sauvé par lui et moi, deux super-héros de passage. Pas de merci, c’est cadeau de la maison.
- Je vous suis reconnaissant de m’avoir tiré de ce mauvais pas, mais... hésita l’homme.
- Mais ? l’encouragea Ike en se forçant à rester éveillé.
- Eh bien, c’est ma maison que vous avez détruite.
- Ah. Sûr que... Vraiment ? Euh... Hum. Et bien, je vais trouver de quoi... euh... vous rembourser.
- Je préférerais que nous nous mettions à l’abri, avant. Entre la pluie et les révolutionnaires qui risquent de revenir, je ne veux pas m’éterniser ici.
- Tout à fait. Mais. Voilà. Vous permettez que je pique un somme avant ? J’me sens pas très bien...

Sans vraiment attendre sa réponse, Ike retomba en arrière, les vertiges ayant redoublé d’ampleur. Il heurta mollement la terre boueuse, mais c'est à peine s'il sentit la douleur. Sa tête lourde lui pesait tellement et le sol semblait si confortable, si chaud... Un vrai bonheur ! Il fut prit de nausée mais résista bravement. Il était hors de question qu’un super héro dégobille devant un gosse. Ça faisait tache. Néanmoins, la torpeur l’envahissait de plus en plus. Peu à peu, il s’abandonna au néant et perdit totalement connaissance.




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Lun 15 Sep - 18:06




]Mais de rien!



Ils s'étaient enfuis, mais quelle bande de lopettes ces révolutionnaires, des "révolutiopettes" même! Je ne les poursuivais pas, je n'en voyais pas l'intérêt, et je n'avais eu à tuer personne. Le petit garçon que j'avais laissé dehors ne tarda pas à arriver pour chercher son papa, je me plaçais dans un coin et j’éteignais la lanterne prés de moi pour créer de l'ombre, un mort-vivant n'était déjà pas beau à voir, mais quand il était couvert de sang, c'était encore pire. Contre toute attente, une réponse parvint du font de la bâtisse, et je vis le vielle homme me passer devant, sans doute sans me voir, pour se diriger vers la sortie, accompagné de son fils, dont je ne connaissais toujours pas le nom. J'écoutais tranquillement la discussion entre Ike et le fabriquant d'arme, toujours calé dans mon coin, de toute façon, il n'y avait plus de porte, difficile de ne pas entendre. Ah? la maison que nous avions ravagé était en fait celle du fabriquant d'arme? enfin ravager, c'était un bien grand mot, il faudrait reconstruire l'entrée et nettoyer le sang sur le sol, mais nous n'avions pas fait tant de dégât que ça, de mon point de vue au moins.

- S'il vous plait, me laissez pas là.

Hein? ah oui, c'était le gars à qui j'avais bousillé les nerfs, il lui faudrait bien une heure pour s'en remettre, mais j'allais être gentil.

- Je reviens dans 5 minutes.

Je traînais ensuite mes pieds sur le parquet ciré de la petite maisonnée, et je passais la porte de derrière pour me retrouver devant une des fenêtres trempées et poussiéreuse dont je pouvais malgrè tout me servir comme d'un miroir, j'essuyais le sang son mon visage, faisais un nœud sur ma veste trouée, puis je longeais le mur sur lequel les gouttes glissaient pour me retrouver devant l'entrée avec les deux personnes que nous avions sauvé, et un Ike totalement dans les vapes. Le père eut le réflexe de protéger son fils en me voyant arriver, et alors que j'allais me justifier, c'est le petit qui s'en chargea.

- Non papa! C'est lui qui t'a sauvé avec l'autre monsieur bizarre.

Je souriais et mettais la main derrière ma tête, un peu gêné.

- Haha, tu n'as pas tort champion, on est de drôles d’hurluberlus.

ça je te le fais pas dire.

- Alors c'est vous qui avez fais fuir ces bandits, mais qui êtes vous? Pourquoi nous avoir aidé?

- Je m’appelle Allenn, je parcours les mers pour régler les problèmes des gens, et ça répond à votre deuxième question aussi.

L'homme allait continuer la discussion, mais je lui fis un signe de la main pour lui dire que c'était inutile, et que nous parlerions plus tard. Je m'approchais du gamin, mettais ma main dans la veste qu'il avait toujours sur lui, et j'en sortais une éprouvette et une seringue, je retournais à l'intérieur de la maison, pour m'accroupir à côté du gars à qui j'avais fais péter un boulon, je remplissais la seringue et lui injectais dans la jugulaire.

- dans 30 secondes tu auras des fourmis dans les pieds, et dans 2 minutes tu devrais pouvoir marcher normalement, n'oublie pas de t'occuper de l'autre type que j'ai étalé, ce n'est plus mon problème.

Le révolutionnaire ne répondit rien, il ne devait pas apprécier de se faire aider par un ennemi qui l'avait autant ridiculisé, toujours était-il que je m'en foutais allègrement, j'en profitais pour vider ses poches à lui et à son camarade, puis je ressortais.

- Allons à l'auberge vous dormirez là bas cette nuit, et ce sera au frais de ces imbéciles.

sans rien dire d'autre que "Merci", le père et son fils commencèrent à marcher pendant que je prenais ike sur mes épaules.









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Jeu 18 Sep - 18:27




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



Ike trainait, comme d’habitude, dans l’appart miteux qui lui servait de piaule. Il fainéantisait, avachi dans un canapé à moitié déchiré, se grattant sa virilité d’un air distrait. Soudain, un DenDen Mushi à sa glorieuse effigie sonna. D’un geste précis, il l’attrapa et répondit. C’était un appel au secours de la part d’une demoiselle en détresse. Ni une ni deux, le chasseur de primes enfila son costume de super héros et enfourcha son fidèle destrier, un vélo-lance-roquettes de son invention. Il fonça, le feu littéralement aux fesses, suite à un mauvais réglage du lance-flamme-propulseur, mais arriva à bon port indemne (on a la classe ou on l’a pas), et avec deux minutes d’avance. En avance sur quoi ? Aucune idée.

Devant lui se tenait la veuve et l’orphelin, la princesse en émoi, l’objet de sa périlleuse mission ! Il admirait Sybil Queen qu’il se devait de sauver de deux féroces robots-mutants-zombies-singes-pirates qui la harcelaient avec des lance-bananes. D’un geste, d’un seul, le sauveur de ces dames s’élança et envoya valser sur orbite la première abomination d’un retentissant « Reecom Kick ». Il dégaina alors son sabre, étincelant dans la lumière du petit matin calme, dans ce pays du soleil levant... Euh wait... Hum. Il dégaina son sabre flamboyant donc, et de sa technique imparable, coupa le lamentable tas de ferraille en milles morceaux. Celui-ci s’écroula dans un fatras de cliquetis et de poussière. Mais le héros, indemne, avait un ventilateur de poche. Il balaya le nuage obstruant sa gloire toute belle puis, dans un élan de bonté, aida la charmante demoiselle en détresse (qu’il venait de secourir, rappelons-le) à monter sur les restes du « Transformer’s » simiesque. La donzelle s’agrippa à lui, pressant son corps de rêve contre celui, pas mal non plus, de notre intrépide chasseur de primes. Ce dernier, tel le preux chevalier qu’il était, pointa son sabre vers le ciel. Des feux d’artifices s’élevèrent en contre plan, hommage au plus grand des héros. Ike, ne laissant pas le pouvoir et la célébrité lui monter à la tête, se contenta d’un bref mais splendide :


- Envoyez les crédits les mecs, ce film va cartonner ! Seriously, we’re done here !


De l’eau glacée réveilla soudain Ike. Il se débattit comme un beau diable, baragouinant des insultes et grognant à qui mieux-mieux. Lorsqu’enfin l’attaque sournoise cessa, il se retrouva dans une sorte d’arrière cours, devant non pas Sybil Queen mais le mec suturé de la tronche, le gosse et son père sauvé un peu plus tôt. Juste au moment où il allait serrer, quoi... C’te bande de jaloux ! La tête de l’énergumène bourdonnait encore un peu, mais il se sentait un peu plus d’aplomb qu’après avoir ingurgité tout son tonneau de saké. Jetant un coup d’œil au ciel, il se rendit compte qu’il devait avoir passé la nuit à pioncer. Surmontant sa gueule de bois tant bien que mal, Ike demanda de l’eau.


- À boire, de préférence... crut-il bon de préciser.

« Ça faisait longtemps que j’avais pas pris une cuite comme ça, gamin. Dat Hungover, mate ! », grogna Wilson.

Le gosse lui apporta de quoi se désaltérer et le chasseur de primes eut l’impression de revivre. Le liquide luit faisait un bien fou, apaisant sa bouche pâteuse et délayant un peu la bouillis qui lui servait d’esprit pour le moment. Lorsqu’enfin il retrouva des idées à peu près claires, il se découvrit une faim de loup. Il se leva progressivement, mais fut heureux de constater qu’il avait retrouvé son sens de l’équilibre ! Il jeta un regard hagard aux trois larrons qui discutaient entre eux, puis il se souvint par flashs. Bar. Gosse. Maison. Kaboom. Baston. Dodo. Dans les grandes lignes, c’était à peu près ça. Il rassura le paternel du gamin d’une voix légèrement éraillée :


- Ah oui ! La maison. J’vais te rembourser, petit papa, pas d’inquiétude !
- Cela m’aiderait beaucoup, mais je crains surtout les représailles des révolutionnaires, à présent.
- Ouais, euh... Chaque chose en son temps, hein ? J’vais prendre un petit dej’, ensuite on discutera. Y’a quoi à manger ?


Se tournant alors vers Benny-boy, il chercha à se rappeler son vrai nom... En vain. Evitant d’appeler le couturé par son patronyme imaginaire, Ike lui demanda alors d’un air enjoué :


- Sacré soirée, hein ? On r’met ça ?

« Moins d’alcool. Plus de gonzesses, cette fois. », réclama Wilson en pensée.

Ike n’osa trop demander à Benny de lui avancer le repas, mais il espérait bien que son tout nouveau pote (immortel en plus, il venait de s’en souvenir) n’avait pas les poches aussi désespérément vides que lui... Au pire, il le rembourserait après avoir trouvé comment s’en mettre plein les fouilles. Mais d’abord, son ventre criait famine et il voulait vraiment le faire taire !




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Jeu 2 Oct - 0:11




]bouc émissaire



Pendant que le galopin courrait un peu partout d'un air beaucoup plus enjoué depuis que nous avions sauvé son père, celui ci et moi même discutions de la suite des événements. Tranquillement assis sur mon canapé, une jambe par dessus l'autre, je fumais une cigarette dont je laissais échapper la fumée dans une fenêtre stratégiquement située derrière moi, et tomber la cendre dans un cendrier posé sur une petite table en acajou située entre le père et moi. J'avais eu le temps de refermer mes plaies et mes vêtements la veille, et je portais à nouveau mon costume blanc rayé, me donnant l'air d'un homme d'affaire en plein brainstorming.

- Alors vous n'êtes pas la seule personne que les révolutionnaires ont pris en otage?

- Oh non! Beaucoup de mes concurrents ou collègues ont étés enlevés, mais je ne sais pas où ils les ont emmenés. Moi même, ils comptaient de ramener quelque part, après avoir passé la nuit chez moi, je suppose donc que ce n'était pas à deux pas, ou alors ils voulaient éviter quelque chose. Toujours est-il qu'ils risquent de revenir et je ne sais pas ce que je ferai si jamais c'est le cas.

- Nous devrions réveiller Ike, ce serait plus simple de pouvoir voir ça avec lui, même si j'ai moi même ma petite idée.


Dès que j'eu finis ma phrase, le gamin revint avec un verre d'eau qu'il jeta à la face de son sauveur, drôle de manières, mais elles étaient efficaces. Le jeune homme se mit à gesticuler en balbutiant des insultes, comme si on l'avait violemment sorti d'un doux rêve dont il ne souhaitait pas se réveiller. Il demanda ensuite maladroitement qu'on lui apporte de l'eau, ce que le petit homme fit rapidement, comme quoi il n'était pas que malpoli. Je n'entamais pas tout de suite la discussion, j'avais compris qu'il fallait prendre son temps avec cet énergumène. Il nous scruta tous trois comme si il attendait quelque chose de nous, puis il fit des yeux qui assureraient qu'il avait été prit d'un éclair de génie, et entreprit de rassurer le père célibataire.

- Ah oui ! La maison. J’vais te rembourser, petit papa, pas d’inquiétude !

- Cela m’aiderait beaucoup, mais je crains surtout les représailles des révolutionnaires, à présent.

- Ouais, euh... Chaque chose en son temps, hein ? J’vais prendre un petit dej’, ensuite on discutera. Y’a quoi à manger ?

- Il est déjà midi, l'escargophone de l’hôtel est là si tu veux, tu peux demander qu'on nous monte à manger, je paierai plus tard, mais n'abuse pas trop.
Dis-je en désignant un petit appareil posé sur une petite commode à côté de la porte, avant de me tourner vers le père qui s'était présenté à moi sous le nom de Eins Kaiji.

- Vis à vis de ces représailles, je ne suis en ville que de passage, et je ne prévois pas d'y revenir, ou du moins avant très longtemps, la meilleur solution pour vous serait donc que j'empoche l'entière responsabilité de ce qui s'est passé, après tout, c'est aussi un peu le cas.

- Mais... Vous êtes sûr?! Même si vous quittez l'île, vous risquez de devenir une cible des révolutionnaires!

- Si vous voulez tout savoir, ça m'arrange plus qu'autre chose, plus j'attirerai leur attention et moins ils en porteront aux autres.

- Je vois... Je suppose que je vous devrai une fière chandelle.

- Ce n'est rien, dites moi plutôt les noms et les adresses des gens qui ont étés enlevés, je libérerai, avec l'aide de Ike si il le veut bien, et une fois que ce sera fait, je quitterai l'île.

Ike se tourna vers moi, d'un air enjoué.

- Sacré soirée, hein ? On r’met ça ?

- J'y penserai si tu réponds aux questions auxquelles tu n'as pas pu répondre hier et si me donne un coup de main pour calmer les révolutionnaires du coin.





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Ven 3 Oct - 23:40




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



La dernière phrase de Benny le laissa sceptique un instant. Questions ? Réponses ? Qu’est ce qu’il entendait par là, au juste ? Au bout d’un moment, son cerveau de désembruma totalement et il se rappela :


- Ah oui ! J’me souviens. Le complexe que t’as fait sauter pour me sauver ? C’est vrai que j’te dois bien ça. Longue histoire, mais pour la faire courte le gouvernement m’a enlevé pour tenter de me lobotomiser et de me transformer en soldat parfait, because i'm awesome. Mais ça a foiré parce que j’suis trop balèze. Ouais... en gros. J’ai aussi chopé un fruit du démon au passage, mais aucune idée duquel il s’agit ! Voilà, voilà...


Sur ces bonnes paroles, et sous les cris de son estomac, Ike se saisit du Den Den Mushi pour appeler le room service. Il comptait bien se caler le bide avant de passer aux choses sérieuses car, évidemment, s’il fallait tataner du révolutionnaire, il était de la partie ! Il comptait surtout essayer de rattraper sa prestation minable de la veille... D’ailleurs comment ça se faisait que Benny n’ait même pas un semblant de gueule de bois ?! Il était immortel son foie aussi ? Le chançard... Toujours était-il qu’en tentant de commander assez de pancakes pour alimenter un régiment entier pendant trois jours, Ike laissa ses oreilles trainer du côté de la conversation entre le gosse, son papounet et son pote qui se la jouait Highlander.


- Vous devez bien comprendre que ces hommes ne sont pas à prendre à la légère ! Leurs effectifs sont tels qu’ils peuvent continuer à se battre, malgré l’arrivée du colonel Del Porto !
- Et il a l’air super fort le colonel ! rajouta le gosse.


Ike, sans doute un peu jaloux de l’émerveillement dans la voix du petit, ne se priva pas de la ramener.


- Mouais, j’suis sûr que j’lui casserais les dents si j’le voulais... marmonna-t-il d’un air suffisant, avant de retourner à sa commande. Non, non, non ! Si vous ne pouvez pas en faire autant, alors je veux bien diminuer. Mais je veux au moins vingt pancakes, vingt ! Z’avez compris ? Avec du sirop d’érable et du jambon... Comment ça y’en a pas ? De la quoi... ? « De la confiture de fraise sur des biscottes » ? Tu veux que je descende pour te montrer que j’suis pas une grand-mère ? Vingt pancakes et , si ça te fait plaisir, un peu de confiture... ou tu vas entendre parler de moi, pigé ? Je préfère ça ! Et fissa !


Le chasseur de primes raccrocha violemment le combiné et attrapa une phrase en plein vol. Apparemment, le père du gosse listait toutes les adresses où des révolutionnaires retenaient des armateurs, forgerons ou ingénieurs de l’ile. Il les écrivait en même temps sur un bout de papier, pour faciliter la tache à ses deux sauveurs. D’un rapide coup d’œil, Ike compta bien cinq endroits ! Avant qu’il ne puisse l’ouvrir pour dire qu’il leur fallait sans doute des renforts, le gosse s’exclama :


- Peut être que si Papa lui demande, le colonel Del Porto voudra bien aller sauver les autres, non ?

« Putain mais c’est qui ce « Portos » de mes deux ? Il me vole la vedette, ce con ! »
« Encore un crétin qui se la joue avec son uniforme ! So lame... », rajouta Wilson.
« Oh je ne sais pas... l’uniforme marine à son côté charmant ! De plus, les officiers... » commença Chuu.
« Tu vas pas t’y mettre toi aussi, la lobotomisée du slip ? Attends voir qu’on chope notre propre costume de super héros ! Nous aussi on l’aura grave la classe charmante ! », débita Wade, sans se rendre compte que la jalousie lui faisait dire un peu n’importe quoi.

Il avait loupé une partie de la discussion avec ses bêtises, mais apparemment le sujet n’avait pas trop dévié. Du coup, il avait bien envie de dire qu’il allait s’occuper de toute l’histoire en un rien de temps, seul avec Benny, « like a boss », mais Wilson l’en empêcha. En comptant son nouveau pote, ils n’étaient que deux à vraiment savoir se battre. Ils ne pourraient jamais libérer les cinq captifs avant que les rebelles ne soient mis au courant et ne changent de planque ou ne leur tendent des embuscades... Ils allaient bien devoir demander de l’aide à la marine. Le père se porta rapidement volontaire pour cette tache, et son fils en fut ravi.


- Mouais, des marines pour une sorte de couverture, quoi... lâcha Ike d’un air bougon, avant de se tourner vers Benny. T’en penses quoi, copain ? On peut s’occuper de combien de prisonniers ensembles à ton avis ? Ou alors tu préfères qu’on se sépare pour couvrir plus de terrain ?


À dire vrai, les deux solutions lui allaient bien. Avoir un pote immortel sous la main, ça rassurait. Mais s’il pouvait briller tel un super héros, lui aussi, le gosse pourrait peut être arrêter de parler de l’autre clodo de la marine... De plus, il se doutait bien que le gouvernement mondial était assez occupé sur l’île, alors il ne pourrait pas dépêcher beaucoup de soldats. De quoi tirer la couverture à lui, et un peu pour Benny. Benny était cool. Pis immortel, aussi... alors il n’avait pas trop intérêt à l’emmerder.




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Lun 6 Oct - 13:46




]bouc émissaire
Un super-soldat? Quelle idée ridicule! Ce n'est pas parce que quelqu'un aurait mangé trois fruits du démon qu'il serait plus puissants que les plus grands de ce monde. Ces scientifiques ridicules auraient mieux fait de développer une méthode d'entrainement efficace plutôt qu'un tel gâchis de temps, d'argent et de potentiel. Quoiqu'il soit difficile de penser que quelqu'un aillant une idée aussi ridicule ait un quelconque potentiel inexploité, si ce n'est peut être celui de racler des chiottes. Il avait mangé un fruit et ignorait de quoi il s'agissait? Cette histoire faisait étrangement écho avec celle d'Allenn à la différence que celui ci ne savait même pas qu'il avait quelque chose de spécial avant de revenir à la vie.

- Un fruit du démon tu dis? C'est très aléatoire ces machins là, moi même, je ne savais pas que j'en avait mangé un avant de mourir et de revenir à la vie.

Oulà! J'en avais trop dit! Si l'un des leurs se mettait à me questionner là dessus, j'aurai bien pu partir en vrille, il fallait désamorcer la situation.

- Mais n'en parlons pas plus que ça.


- Vous devez bien comprendre que ces hommes ne sont pas à prendre à la légère ! Leurs effectifs sont tels qu’ils peuvent continuer à se battre, malgré l’arrivée du colonel Del Porto !
- Et il a l’air super fort le colonel ! rajouta le gosse.


Si ces gens semblaient admirer la marine, ce n'était pas mon cas, j'avais eu l'occasion de voir les dégâts qu'ils pouvaient faire, et j'en étais arrivé à la conclusion qu'aucun des camps principaux qui arpentaient les mers n'était un allié de la paix. Je ne pouvais compter que sur moi même, et sur l'aide, intéressée bien sûr, des quelques personnes que je rencontrais sur ma route. Je me déridais en entendant Ike se battre avec un son escargophone pour essayer d'acheter une quantité pantagruélique de pancakes alors que, comme je lui avais dis, il était déjà midi.
Alors que son père me listait les endroits desquels je pourrai démarrer mes recherches, le jeune garçon propose de demander de l'aide à la marine, idée qui ne me plaît guère. Je croise les bras et fronce les sourcils.

- Il est vrai que cela fait peut-être un peu beaucoup pour seulement deux personnes, mais je ne suis pas pour demander l'aide de la marine, cela ne pourra que tourner au carnage et c'est justement ce que je veux éviter. Sans compter que si la marine vous aidera sûrement, elle ne me porte pas dans son cœur, et cela me freinera dans mes déplacements.

Le père joignit les mains, les coudes installés sur la table basse qui nous séparait.

- Vous avez une autre solution?

- Oui! Si vous allez les prévenir, ils leur faudra bien deux heures pour réunir une unité et mettre en place l'opération, je profiterai de ce temps là pour enquêter et essayer de trouver l'endroit où ils cachent les artisans. Dans le meilleur des cas, j'attirerai leur attention sur moi et permettrai aux marines de sauver les civils sans encombre.

- Bien, j'irai les mettre aux courants quand vous partirez enquêter.

Ce fut Ike qui, se réveillant soudainement, décidait de rentrer dans la discussion.

- Mouais, des marines pour une sorte de couverture, quoi...

Il n'avait pas l'air enchanté de cette décision, eh bien nous étions deux, mais nous n'avions pas tellement le choix. Il se tourna ensuite vers moi.

T’en penses quoi, copain ? On peut s’occuper de combien de prisonniers ensembles à ton avis ? Ou alors tu préfères qu’on se sépare pour couvrir plus de terrain ?

- Combien? Peut-être bien tous. Mais je préfère qu'on reste ensemble, par sécurité.

Dès que j'eu finis ma phrase, on frappait à la porte, je me levais pour ouvrir, il s'agissait d'un jeune homme amenant un chariot sur lequel était disposé une montagne de pancakes. Il fut surpris qu'en j'ouvris la porte, mais je ne lui laissait pas de temps d'avoir peur ou même de me faire savoir que pour un telle quantité il fallait payer d'avance, et lui mettais dans la main de quoi payer, avec un petit pourboire en prime. je refermais la porte aussi vite, et amenais le plateau à côté de la table basse.

- Mangez, quand vous aurez finis, on pourra mettre le plan à exécution.
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Jeu 9 Oct - 15:41




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



Ainsi donc, le couturé de la face... non, Ike pouvait trouver un autre surnom bien plus swagg, il le savait... Nan parce que "Benny" ça allait cinq minutes. Hmmm... Il se tritura la tête quelques instants, et soudain, la lumière fut ! Immortel, suturé de partout et une gueule à faire peur ? Makabéboy ! Ouep, c’était nickel ça ! Makabéboy n’était donc pas trop aimé de la marine ? Pour tout dire, ça allait bien à Ike. Que ces empaffés en bleu lui volent la vedette, c’était pas pour lui plaire. Du coup, le plan de diversion (une de ses spécialités) pour attirer les révolutionnaires pendant que les autres glandus libéraient les otages sans risques le bottait bien. Y’avait qu’un seul petit « hic » :

« Mais où sont mes pancakes, bordel ?! », fulminait Wade intérieurement.
« Ils ont intérêt à avoir ramené du jambon et du beurre avec ça... », rumina Wilson, lui aussi affamé.

Soudain, tandis que son pote immortel annonçait qu’ils allaient se charger de tous les otages à deux, on frappa à la porte. Ni une ni deux, le suturé se leva, partit ouvrir, paya d’avance et referma la chambre de suite après avoir ramené la boustiffaille. Sweet. Au top départ de leur hôte, Ike se jeta sur les pancakes comme le goinfre qu’il était. Il s’aperçut bien vite que le mec qu’il avait eu au DenDenMushi ne s’était pas foutu de lui : vingt gros pancakes comme il les aimait. Par contre, aucune trace de charcuterie, juste un pauvre pot de confiture de fraise... Bah, il ferait avec ! Tandis que le gosse s’extasiait devant toute cette nourriture, Ike interpella son père, la bouche à moitié pleine :


- Et sinon, daddy, t’as vraiment pas une idée d’où peuvent se planquer les rebelles du coin ? Pas leur QG, mais là où ils gardent les otages, quoi ? Parce qu’après avoir libéré les prisonniers, faudra sûrement aller leur passer un petit coucou !
- N’y pensez pas ! l’arrêta tout de suite, l’homme. Ils sont nombreux, armés, et très bien organisés ! Vous courriez à votre mort !
- Mec... commença Ike en s’essuyant la bouche avec la nappe du chariot. T’as pas bien compris j’crois.


Il passa son bras autour du cou de l’homme et montra le Makabéboy du doigt :


- Ce mec est immortel, et c’est notre pote. Tu piges ?


Puis, il pointa son pouce dans sa direction et continua avec un sourire éclatant :


- Quant à ce mec-là, si tu savais comme il est balèze ! Tes petits révolutionnaires, là, on va leur retourner le cerveau à deux. No big deal. Maintenant, crache le morceau, si tu sais où ils sont.
- Je ne sais pas exactement... mais il y a des rumeurs. Il y a quelques temps, un commandant de la révolution serait passé sur l’île pour rencontrer un autre rebelle. Je ne connais pas les détails, mais ils auraient fini par se battre, dans un endroit à quelques minutes du port Est de l'île. C’est une grande place circulaire parsemée de cratères après leur combat. Je pense qu'une base des révolutionnaires doit être proche. Si vous allez encore plus à l'Est, vous tomberez sur une véritable forteresse : c'est le QG de la révolution sur l'île...
- Oki doki ! En gros, c’est pas loin, c’est ça que t’essayes de me dire ?
- Mais, vraiment, je vous déconseille...
- Bob, calmos. On n’a pas l’intention de mourir, juste de botter quelques culs. Maintenant, à table !


Et, effectivement, Ike se remit à engouffrer tel un glouton les pancakes. Il les tartinait allègrement de confiture (pas une si mauvaise idée que ça, en fait) et appréciait d’enfin pouvoir se remplir la panse. Une fois blindé, il profita d’une initiative bienvenue du room service : un peu de thé ! Il savoura quelques instants la tranquillité de la vie. Quelques instants seulement, car Wade ne tenait généralement pas en place. De son côté, Wilson était impatient à l’idée de se battre à nouveau. Il avait une petite dent contre les rebelles du coin, et comptait bien le leur faire savoir ! Lorsqu’enfin il fut prêt, il s’essuya la confiture qui lui barbouillait la bouche, puis se leva.


- Oook ! Let’s go kick some asses !


Le chasseur de primes ramassa alors son attirail et, une fois ainsi équipé, se tourna vers son camarade de baston et de beuverie:


- On y va, mec ?


D’un coup d’œil aux localisations fournies par le papounet, Ike nota deux endroits à l’opposé de leur position, un autre en plein centre-ville, et les deux derniers proches du port. Il fit part de ses observations à l’immortel ambulant et embraya :


- Tu préfères commencer par quel coin ? Et on se la joue mode ninja, ou plutôt super-héros comme hier ?




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Mar 21 Oct - 3:20




]Ce qui est une nourriture pour l’un, est un poison pour l’autre...



J'avais donné mon feu vert, et Ike ne s'était pas privé pour commencer à manger comme un sagouin, éparpillant des petits morceaux de pancake un peu partout sur le sol de la pièce. Je prenais un pancake en main, dont j'arrachais un petit bout que je plaçais sur ma langue, avant de reposer le reste. Pendant ce temps, Ike parlait avec le père du garçon tout en continuant à se bâfrer, avant de lui faire remarquer que j'étais immortel et que donc nous n'avions aucun besoin d'être prudent.

- J'ai beau être immortel, si on me brise les os, je peux tout à fait tomber hors service.

Si jamais ça arrive, t'auras qu'à me laisser la main, si mes bras sont brisés, je les tuerai à coup de pied, et si mes jambes sont brisées, je les mordrai à mort.

Et si ta mâchoire est brisée?

Alors je les tuerai du regard.

Hahaha! J'adorerai voir ça, mais ça n'arrivera pas.

Un jour sait-on jamais


Discutant avec mon alter-ego, je n'avais même pas remarqué que le jeune homme responsable du room service nous avait apporté du thé, sans doute le généreux pourboire que je lui avais donné lui avait-il apporté des idées. Je prenais un tasse et faisait un petit mouvement de main pour lui indiquer que j'appréciais le geste, il ressortit alors, l'air un poil anxieux. Le vielle homme avait lui aussi prit une tasse mais son fiston s'en était passé, j'allais boire la mienne, mais Ike m'interpella.

- On y va, mec ?

- C'est parti.

- Tu préfères commencer par quel coin ? Et on se la joue mode ninja, ou plutôt super-héros comme hier ?

- Il y aura plus d'adversaire cette fois, il vaut mieux être un minimum discrets. Je pense que le mieux est encore de commencer par les coins les plus éloignés, pour finir par les plus proches, ce sera plus facile si on doit être poursuivis.

Nous allions sortir, je passais le doigt dans la hanse de ma tasse de thé et je la portais à mes lèvres pour la boire rapidement. J'en prenais une lampée en bouche, et la faisais rouler sur mon palais, c'était un arôme assez subtil, du thé de North Blue si je ne me trompais pas. Mais c'était plus profond que ça, il y avait un autre ingrédient, à faible dose, presque indétectable, mais c'est quelque chose que l'on connaissait.

All... je crois qu'il y a une couille.

Je buvais une deuxième gorgée pour essayer de discerner de quoi il s'agissait, ce n'était pas un mauvais goût, mais c'était assez inhabituel. Mon visage déjà blême devint plus livide encore. J'ouvrais la porte comme une furie en faisant signe à mes camarades de rester là et de ne surtout pas bouger.

- Le thé était empoisonné! Asseyez vous et évitez tout mouvement qui pourrait le faire circuler plus vite!

Sortant dans le couloir vide, je commençais à courir, mes pas résonnant dans tout le bâtiment. Je descendais les escaliers qui me menaient à l'accueil, pour tomber nez à nez avec la réceptionniste. Celle ci me regarda de manière interloquée, après tout, on ne voit pas un frankenstein en costume courir dans un hôtel tous les jours.

- Le garçon qui s'est occupé du room-service de la chambre 107, où est-il?!

La femme, qui ne devait pas dépasser les 35 ans, était des plus effrayée, mais mon timbre de voix agressif l'avait rendue assez loquace.

- Euh... I-Il doit être dans les cuisines avec les autres, c'e... c'est l'heure du déjeuner.

Sans ajouter quoique ce soit, et même pas un "merci", j'arpentais à nouveau un couloir débouchant sur les dites cuisines, pour me retrouver face à environ 5 personnes en train de faire à manger, dont le fameux empoisonneur. Quand celui ci me vit, son regard se mélangea entre la surprise, la peur et la colère, il ne tarda pas à essayer de décamper. Je lui courrais après, sautant directement sur un plan de travail pour traverser la pièce plus efficacement, j'arrivais à l'atteindre et le plaquais au sol.

- OU EST L'ANTIDOTE?

Le jeune homme ne disait rien, il serrait les dents, la face plaquée contre le carrelage blanc de la cambuse. Ses collègues, tout d'abord effrayés comme l'est toute personne normale me voyant de face, se regroupèrent ensuite autour de moi et essayèrent de m'attraper par les épaules pour me neutraliser, mais tout ce qu'ils obtenirent, ce fut une paire de mandale en pleine gueule. Il était absolument hors de question que je laisse mes camarades mourir à cause d'une chose aussi futile que du poison. Malgré tout, ma réaction était un peu exagérée, si l'Akrotine était un poison mortelle, la mort survenait en plus de deux heures, et les seuls autres symptômes étaient une vue troublée et une légère désorientation. L'important était donc de récupérer l'antidote, mais il était inutile de stresser autant. Malgré tout, ma rage m'avait envahit, et il était inutile d'essayer de me faire penser rationnellement. J'attrapais le coupable par les bras avant de le faire se relever et de le plaquer cette fois contre un mur, tout en envoyant un violent coup de pied dans le visage d'un misérable cuistot qui se jetait sur moi, arme à la main. profitant de ma main libre, je la plongeais dans mon manteau pour en tirer une seringue que je vidais instantanément sur le sol de la cuisine, avant de me la planter dans la jugulaire. J'en tirais une grande quantité d'un liquide rouge foncé, à la limite du brun, et lui mettais l'aiguille contre la nuque.

- Tu veux jouer avec des poisons hein? Donne moi l'antidote ou tu auras l’impression de brûler de l'intérieur pendant les six heures qui vont suivre, avant de mourir.

Je mettais alors hors jeu un autre cuistot qui venait défendre son apprenti, alors que ce dernier ricanait.

- Hinhin, comme si du sang pouvait faire ç...

Trop tard, j'avais planté l'aiguille dans se chair, et j'appuyais fermement sur le piston avant de le lâcher, et de le voir commencer à courir pour s'enfuir, puis se rétamer pitoyablement sur le sol carrelé.

- Mais... Qu'est-ce qui se passe?!

Je marchais vers lui, l'air toujours aussi grave.

- J'en ai marre de me répéter, donne moi l'antidote où tu vas mourir.

Le jeune homme ne pouvait déjà plus parler, il émettait une sorte de râle qu'on aurait pu apparenter au bruit de ses cordes vocales se consumant, avant de lever péniblement le bras pour m'indiquer une étagère située en hauteur. Je l'ouvrais, et j'y découvrais une multitude de petites fioles violettes. J'en sortais deux avant d'attraper la victime par le col et de le poser, face contre terre, dans la flaque que j'avais faite plus tôt en versant le contenu de la seringue.

- Lèche, c'est MON antidote.

Je rangeais les deux fioles ainsi que la seringue que je venais de ramasser, dans la poche intérieure de mon costume, avant de repasser la porte de la cambuse, devant 4 cuisiniers atterrés.
Montant les escaliers quatre à quatre, j'entrais rapidement dans la chambre pour retrouver Ike et l'homme que nous avions sauvé la veille, ce dernier se tenant la tête. J'envoyais rapidement une fiole à Ike et tendais l'autre au fabriquant d'arme.

- Buvez, c'est un antidote. En revanche le personnel de l’hôtel est sûrement en train d’appeler la marine, alors je pense que Ike et moi devrions nous mettre en route. Le garçon de chambre devait être un sympathisant révolutionnaire et il a voulu nous éliminer.

Je ressortais par la porte.

Dis donc gamin, tu lui as injecté notre sang avant de le laisser à lécher le sol, tu es vraiment sans pitié.

Je ne veux pas entendre ça venant de la partie la plus inhumaine de mon esprit.







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Jeu 23 Oct - 12:08




"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



Sans surprise, Makabeboy proposa de commencer par les endroits les plus éloignés, afin de finir par ceux les plus proches de l’hypothétique base révolutionnaire. De quoi s’amuser un peu, quoi ! Le suturé tint tout de même à boire sa tasse de thé en vitesse, aussi Ike prit son mal en patience. Soudain, il sembla ne pas aimer ce qu’il avait bu, car il se renfrogna visiblement. Le chasseur de primes n’était pas un expert en thé... autant dire qu’il n’y connaissait que dalle, mais celui-ci n’avait pas été trop mal, pourtant ! C’est alors que son pote vira au blanc délavé et se précipita en dehors de la chambre. Il leur fit signe de ne pas bouger et, surtout, leur annonça qu’ils venaient d’être empoisonnés ! Les deux hommes et la petite couturière hurlèrent intérieurement, en se tenant la tête à deux main !

« J’suis trop jeune pour mourir ! »
« Holly fuck ! Le poison c’est putain d’arme de bonne femme ! »
« J’ai même pas eu le temps de finir ma dernière robe ! »
« Vraiment ? C’est que ça qui te fait chier ?! », la reprit Wilson.

Avant qu’une n’ième dispute n’éclate, le petit magicien leur intima de se taire. Son pote avait eu l’air de dire que s’ils se calmaient, le poison se propagerait moins vite. Mais l’énergumène n’était pas vraiment du genre à pouvoir se relaxer dans ce genre de situation... Il commença à tourner en rond, comme un fauve en cage, et à se ronger ses ongles crasseux nerveusement. Le gout infâme qui lui envahit la bouche lui fit tirer la langue de dégout. Il prit rapidement la première chose qu’il trouva et la but cul sec.

« Putain gamin... je savais que t’étais con, mais là... »
« OH MON DIEU ! »

Dans sa main fébrile se trouvait la tasse que le Makabeboy n’avait pas terminée. En un éclair, il le revit porter cette tasse à ses lèvres et... et...

« RAAAAAAH ! Dégueux ! C’est comme si je l’avais embrassé par tasse interposée ! », pleurnicha intérieurement Wade.
« Jette-moi cette putain de tasse empoisonnée, bordel ! »
« Merde ! J’ai repris du poison ! », réalisa soudain le magicien, les yeux exorbités par sa découverte morbide.
« Crétin !! Balance-moi cette merde ! »

D’un geste rageur, Ike fracassa la tasse sur le sol, éparpillant de la porcelaine un peu partout. Deux fois plus stressé à présent, Ike s’agita en tous sens sous le regard atterré du père et de son fils. Sans doute devaient-ils penser quelque chose comme : « et c’est ça qui doit nous sauver... » ou d’autres conneries sur la grandeur du colonel Del Porto... Soudain, le papounet n’y tint plus :


- Mais calmez-vous, bon sang ! Allenn vous a dit de ne pas bouger pour éviter que le poison se propage !
- Qui ça ? stoppa net le chasseur de primes.
- Votre ami en costume !
- Ah ! Oui ! Allenn... ok !


Ainsi donc, Makabeboy ne s’appelait pas Benny ? Pour le coup, c’était une surprise ! Non ? À force de s’agiter après le repas, le chasseur de primes commençait à se sentir tout chose, un peu barbouillé... Il préféra s’asseoir avant de risquer de dégobiller. Néanmoins, même calmé ainsi, il remarqua peu à peu que sa vue se brouillait. D’ailleurs il avait de plus en plus de mal à penser correctement. Ses lance-bananes manquaient de clarté. Euh non... C’était comme s’il avait du mal à organiser ses poneys. Pourtant il était certain de les avoir garés par là. Ou bien... Qu’est ce qu’il foutait là, au juste ?


- Ne bougez plus, il faut vous calmer, entendit-il comme dans un aquarium. À force de vous agiter partout, vous avez accéléré le processus du poison ! Calmez-vous, tentez de vous relaxer ! Je suis sûr que votre ami va trouver une solution.
- O...Ok, réussit à articuler Wade.


Se relaxer... Oui, bonne idée. Assis en tailleur devant la table, il tendit la main pour attraper de quoi boire. Quoi de mieux qu’une bonne tasse de thé pour se détendre ! Avant qu’il ne puisse porter le liquide à sa bouche, le gosse la lui arracha des mains et jeta le reste du service à thé par la fenêtre !


- Vous essayez de vous tuer ou quoi ?! lui lança le père, avant de se prendre la tête dans les mains, apparemment désespéré par la situation.


C’est à ce moment là que Makabeboy revint à la rescousse. Ike l’accueillit avec un Thumbs up de gratitude en l’entendant leur annoncer qu’il avait l’antidote. Il but sa part et attendit que les effets se fassent sentir. Peu à peu, sa tête devint moins lourde et ses pensées s’organisèrent de nouveau. Sa vue s’éclaircit, et il put enfin voir à quel point le père avait l’air de toucher le fond. Il devait vraiment le prendre pour un abruti, à présent. Il s’en souciait comme d’une guigne, à vrai dire. Ike se leva précautionneusement et se racla la gorge.


- Bien, comme je le disais avant d’être lâchement interrompu : « Let’s go kick some asses ! », ou un truc du genre. Bref, on se retrouve avec vos potes un peu plus tard, papounet !


Sur ces bonnes paroles, le couillon de première sortit de la pièce, sous le regard atterré des deux civils. Il partit à la recherche d’Allenn, car c’était son nom après tout. Il fureta un peu partout et l’appela par son prénom, espérant que les oreilles de Makabeboy n’aient pas succombés à la décomposition.




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"Un plus un font cinq,

n'est-ce-pas ?"



À force de chercher, Ike finit par retrouver Benny... ou plutôt Allenn. En descendant les escaliers pour atteindre le hall, il entendit des éclats de voix. Arrivé dans la grande pièce carrée décorée assez piteusement, Ike ralentit. Il aperçut la dégaine familière de son ami, au milieu de la salle. Ce dernier était d’ailleurs aux prises avec un grand costaud à la mine patibulaire qui l’attaqua en hurlant de son poing gros comme une tête. Alors que le tout nouveau chasseur de primes allait s’élancer à sa rescousse, Makabeboy dressa sa main à la rencontre du poing de son adversaire. À ce moment précis, le temps sembla se figer. La course de l’énergumène se stoppa net. Pourtant, les deux hommes continuèrent leur duel... mais à une vitesse vertigineusement basse. C’était comme ces rumeurs, à propos de la mort. Tout se déroulait si lentement, rien ne lui échappait, mais il lui était strictement impossible de bouger ! Il assista donc à l’échange, impuissant.

Le coup de leur adversaire n’était pas mauvais. Il avait développé toute sa force musculaire, Ike l’avait compris sans trop savoir comment. Il avait armé son bras, mais le direct du droit était parti depuis sa jambe. L’impulsion avait suivi le long de son corps, jusqu’à détendre son bras tel un ressort ! C’était un très bon coup de poing, porté par tout le poids du corps ! À côté de quoi, Allenn avait répondu de manière similaire... Non. Sa contre-attaque était une exacte réplique de celle du mastodonte ! Un coup de puissance égale, de même portée et précision ! Leurs poings se heurtèrent avec fracas, toujours au ralenti, et Ike écarquilla les yeux devant la suite.

Le couturé décala sa main, et attrapa son adversaire par surprise ! Ce dernier ne s’attendait pas du tout à ce genre de réponse et laissa une énorme ouverture dans sa garde. Du bout des doigts, Allenn frappa le thorax de son ennemi qui s’effondra sans crier gare. Cette deuxième technique avait été de trop pour l’esprit d’Ike, qui n’avait pas réussi à suivre. L’étrange sensation d’engourdissement et de ralenti s’estompa et il retrouva la pleine possession de ses moyens au moment où le colosse se vautra à terre.

« C’était quoi ce bordel ?! », s’exclama Wade.
« Gamin... Je sens comme un changement ! Regarde ! », répliqua Wilson.

Et en effet, ils étaient à présent capables de retracer la technique utilisée par leur allié dans leur esprit. Comme si... C’était comme s’ils l’avaient toujours connue ?!

« Mais sérieux, j’y comprends rien ! », se plaignit en pensée le magicien. « Depuis quand on peut faire ce genre de truc... ».

Soudain, les deux loustics comprirent en même temps :

« Le fruit du démon ! »

Ça ne pouvait être que ça ! Jamais de toute leur vie ils n’avaient traversé pareille expérience ! Pas même lorsque ses anciens camarades lui montraient des tours de magie, des techniques de combat ou quoi que ce fut ! La seule et unique chose qui avait changé, depuis, était leur nouvelle malédiction ! Le fruit du démon serait donc...

« Le fruit de l’analyse ? », tenta Wade.
« Il a l’air de nous donner encore plus de possibilités... j’ai l’impression. Je sens que je pourrais presque utiliser sa technique, moi aussi ! », lui répondit Wilson.
« Tu veux dire qu’on l’a copiée ? Ça gère ! »
« Utsu Utsu no mi. », déclara sobrement Chuu. « Le fruit du recopieur. C’est ce qu’ils nous ont donné à manger en premier. »
« Hein ?! T’étais au courant ?! », l’engueulèrent les deux compères.
« Evidemment, ils nous l’ont expliqué lors des... »

- Ike... l’appela soudain Allenn d’une voix tendue.


Le chasseur de primes sortit de sa rêverie et retint un hoquet de surprise. Ils étaient encerclés. Tout autour de lui, il n’apercevait que des canons d’armes à feu et des sabres... Un homme plus imposant que les autres se tenait devant eux. Engoncé dans une tenue noire moulante, il gardait la fermeture éclair ouverte à moitié, laissant voir ses pectoraux taillés dans le marbre... Frimeur. Son visage fermé ne trahissait aucune émotion et ses cheveux noirs voletaient librement, secoués par une brise venue depuis la porte laissée entrouverte. Il fixa ses prunelles noires sur Allenn, puis sur Ike, avant de prendre la parole d’un ton décontracté :


- Je suis le colonel Ruas Roberto Hernandez Miguel Del Porto. Ma compagnie a reçu un appel de détresse de la part d’un vendeur d’armes retenu prisonnier par des révolutionnaires. Ce serait vous les gars ?


« Ce mec a un nom de merde et impossible à retenir... mais il est fort. », réalisa soudain Wilson. « Pas de connerie Wade. On peut vraiment y passer ce coup là ! »

Avant qu’il ne puisse répondre, le gamin et son père déboulèrent depuis les escaliers et expliquèrent la situation. L’attitude des marines se décrispa tout à coup et le colonel, déjà très relaxé, ne s’en trouva que plus rasséréné :


- Ah, vous les avez sauvés ? Je ne l'aurais jamais parié. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences. Par contre, je vais vous demander d’arrêter votre petite idée tout de suite. Votre attaque nocturne a déjà suffisamment fait de dégâts comme ça.
- Eh on a juste sauvé papounet car son gosse était venu nous le demander, hein !
- Je comprends bien... Ike, c’est ça ? Mais vous empiétez sur mes opérations. À cause de vous, les rebelles sont sur le qui vive et il sera bien plus difficile d'arracher de leurs griffes les autres forgerons, ingénieurs et spécialistes... Mais bon, ça partait d’une bonne intention.


Soudain, le Portos de mes deux soupira, l’air bien embêté. Il se gratta la tête et regarda d’un air ennuyé le duo de choc devant lui, sans doute impressionné, même s’il ne le savait pas encore. Il demanda à ses subordonnés de baisser leurs armes, puis reprit la parole, un peu plus sérieux :


- Je ne peux pas vous tenir rigueur de votre action, hier soir. Mais je ne tolérerai pas que vous interfériez de nouveau à ce propos. Laissez-nous faire, la marine maitrise la situation.

« Ouais, on a vu ça... Grosse maîtrise, mon pote ! », fut tenter d’ironiser Ike, mais il se retint à temps. Au lieu de quoi, il acquiesça bêtement et laissa le colonel emmener le papounet et son fiston sous l’aile protectrice (sans doute pleine de sueur) de la marine. Frimeur... Il demanda à ses hommes de laisser les deux « civils » partir.

« On a l’air de deux touristes, ducon ?! », mourrait-il d’envie de lui crier... mais ici aussi, il n’en fit rien.

Après tout, les deux vrais civils étaient sains et saufs... Il jura à voix basse, en voyant que ni le père ni le fils ne leur adressait un dernier regard, trop concentrés à lécher les bottes du Portos. Bah ! Il s’en remettra. Allenn annonça qu’il allait se rendre au port, puisque, apparemment, la marine avait les choses en main. Ike l’accompagna jusqu’au pont et ils se séparèrent après s’être tout de même félicités pour le boulot accompli. Makabeboy partait pour Grand Line, mais Ike préférait rester sur South Blue pour le moment... quelque chose lui disait qu’il avait encore à faire ici !

« Pis faut qu’on règle ce souci de fruit du démon... Y’a du boulot, gamin ! »

Sur ces bonnes paroles, il laissa le suturé de la face s’en aller et, de son côté, rejoignit le centre ville. L’île bougeait pas mal, mais il comptait bien y rajouter son grain de sel encore un peu !




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