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| Dim 7 Sep - 14:38
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Nemu Island, ile paradisiaque pour les fans de haute couture. Pour tout le reste du monde ? Un putain d’enfer ! Travailler au black dix-huit heures par jours, payés au lance-pierre et corvéable à merci, les « employés » des différents ateliers de coutures étaient en fait des esclaves, ni plus ni moins. Et c’est dans cette merde là que Chuu avait embarqué Wade et Wilson depuis quelques semaines. Ils trimaient, par-dessus leur machine à coudre, du matin jusqu’au soir avec quelques instants de répits pour manger, dormir, aller au petit coin et, parfois, effectuer une livraison.
« Goddamit, si on m’avait dit un jour que je m’abaisserai à jouer les couturières, je ne l’aurais pas cru ! », rumina une nouvelle fois Wilson. « Comme si c’étaient vous deux qui travailliez ! Vous n’avez pas rempli une seule commande depuis que vous êtes là. », répliqua Chuu d’une petite voix. « Ouais, mais j’ai été un peu trop occupé jusqu’ici. », déclara Wade avec aplomb. « Trop occupé à glander… », termina Wilson en ricanant.
Soudain, un des tortionnaires… un des patrons, vint leur poser une liasse de tissus empaquetée sous le nez, et leur ordonna d’aller les livrer à un magasin spécialisé en ville. Il ne fallait pas leur dire deux fois ! Ils s’empressèrent de se saisir du paquet et de se carapater vite fait hors de ce hangar pourri ! Une fois les portes passées, ils respirèrent à plein nez l’air marin de l’île et profitèrent de cet instant de liberté pour flâner un peu, au lieu de remplir directement leur mission.
« Pourquoi est-ce qu’on trime ici comme des cons, déjà ? », se demanda Wilson. « On est nourris, logés, blanchis… et on n’sait pas encore quoi faire d’autre. », commença Wade. « Et puis, c’est très intéressant ! », affirma Chuu, aussitôt huée par les deux autres.
Au lieu de s’engueuler comme à leur habitude, les trois larrons se dirent qu’il valait mieux réserver leurs prises de becs aux heures de travail. Le temps avait l’air moins long comme ça ! Bref, ils jetèrent le paquet sous leur bras et avancèrent gaiement au sein des allées sinueuses de la ville. L’île n’était pas très grande. Elle ne comptait en fait qu’un seul grand village, avec un port, une place du marché et une autre pour la mairie. Des verts pâturages et des champs de vers à soie s’étalaient un peu hors des limites de l’agglomération, mais c’était tout. Les rares champs de céréales produisaient tout juste assez d’orge pour alimenter un pauvre bar minable à la bière insipide. En plus de ça, tous les villageois ne parlaient que de couture, de tissus, de la différence entre soie d’araignée ou de vers et d’autres conneries encore… Wade et Wilson en avaient déjà marre au bout d’à peine un mois.
Ils s’engagèrent en direction du port, dans l’espoir de trouver une quelconque source d’attraction. Alors qu’ils ne jetaient pas même un coup d’œil aux différentes échoppes de couturiers ou de cordonniers, des cris les firent se retourner. Ils tombèrent nez à nez avec plusieurs hommes, habillés comme des malfrats. Ces quatre lascars avaient aperçu ce drôle de type, transportant un paquet sous le bras et à l’air pas bien dangereux. Ni une ni deux, ils avaient décidé de lui faire sa fête, et voilà qu’une altercation s’engageait. Un des hommes sortit un sabre et le pointa vers un Wilson fulminant de se retrouver dans cette situation. Avant de s’enfermer dans l’atelier à bosser comme un chien, le mercenaire avait jeté tout son attirail. Chuu l’avait convaincu que les patrons allaient reconnaitre l’uniforme de sa compagnie. Faut dire que, quelques jours avant leur « embauche », les mercenaires avaient tenté de faire exploser ce qui leur servait de prison à l’heure actuelle. Il avait obtempéré de bonne grâce sur le coup, mais à son grand dam à présent.
- L’a l’air bien lourd ton paquet, mon gars ! se moqua l’homme au sabre. - Héhéhé ! File le nous, on va t’aider à le porter ! surenchérit un deuxième. - Pas envie, répliqua simplement Wade. - Oi, crétin ! T’as pas compris la situation ? On est des pirates et on te demande de nous filer tout ce que t’as ! Sinon on te fait la peau ! - Ah ! Vous êtes des pirates, sembla enfin percuter la cible des forbans. C’est cool les gars. N’empêche que je dois livrer ce paquet. A plus !
Ce faisant, Wade tourna le dos aux hommes et reprit son chemin comme si de rien n’était. Les quatre pirates se regardèrent avec des yeux ahuris. Soudain, l’un deux réagit et sauta sur leur cible par derrière. Wilson réagit au quart de tour et pivota pour esquiver l’attaque. De son seul bras libre, il attrapa la tête du mec et l’envoya se fracasser contre un mur. Ses trois copains volèrent à sa rescousse et, après de brefs échanges, l’un d’eux réussit à s’emparer du paquet. Devant la rouste que prenaient ses potes, il préféra filer avec sa prise sans demander son reste. En constatant qu’il venait de se faire piquer la livraison, Chuu et Wade hurlèrent intérieurement. Ceux qui ne réussissaient pas ce genre de missions étaient punis et privés de nourriture pendant un à trois jours ! Wilson se lança immédiatement à la poursuite du voleur, tandis que ce dernier s’enfuyait comme s’il avait le feu aux fesses.
« Enfin quelque chose d’intéressant ! », s’exclama le mercenaire en pensée. « Wilson ! Faut absolument le rattraper ! Si je reste deux jours sans manger j’vais en crever ! En plus, demain, c’est frites à la cantine ! ». « Plus important, c’est le déshonneur assuré si je n’apporte pas les tissus au magasin ! », sanglota Chuu.
Pour des raisons aussi différentes qu’incompréhensibles pour les autres, ils se lancèrent tous à la poursuite du pirate. Les venelles s’enchainaient à un rythme d’enfer, ils croisèrent énormément de monde mais personne ne s’interposa. Tous les habitants de l’ile étaient des chiffes molles, incapables d’opposer la moindre résistance en cas d’affrontement. C’était sans doute pour ça que les pirates s’étaient sentis si confiants : la réputation minable de l’ile la précédait. Pour l’heure, si le forban ne savait pas franchement se battre, il savait s’enfuir ! Il bousculait les gens, lançaient des objets qui lui tombaient sous la main à la tête de son poursuivant, changeaient de direction constamment et le tout avec un rythme soutenu ! Après plusieurs semaines à s’empâter sur une machine à coudre, Wilson commençait à sentir son souffle lui manquer un peu plus tôt que d’habitude ! Si personne n’intervenait, il allait passer un sale quart d’heure lorsqu’ils rentreraient les mains vides à l’atelier…
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| Dim 14 Sep - 17:01 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Certaines personnes ne pouvaient s’adonner à une tâche ou à un métier précis qu’un certain temps défini, ce même temps finissait toujours par éroder les forces et le moral de ces mêmes personnes, lentement mais surement, au point de ne plus avoir la force de se lever le matin ou de ne plus avoir goût à rien dans cette vie…c’était un triste constat mais malheureusement tout le monde n’avait pas la chance de faire ce qu’il désirait jusqu’à la fin de ses jours, la plupart des personnes « normales » choisissaient une voie parce qu’elles n’avaient aucun réel autre choix. Croyez-vous qu’un homme respectable et attentionné choisirait volontairement d’être cireur de chaussure jusqu’à la fin de ses jours si jamais la vie lui avait donné un autre choix de carrière ? Pensez-vous réellement qu’un individu choisirait volontairement une existence misérable, dépourvue de richesse ou de la moindre forme de bonheur, mettant son cœur à l’épreuve plus que de raison jusqu’à l’épuisement total, s’il avait eu une autre échappatoire vers une vie meilleure, moins pauvre et plus heureuse ? Non, c’était absurde de penser que quelqu’un pourrait chercher son propre malheur et se complaire dans ce dernier, personne au monde ne souhaiterais une telle vie à qui que ce soit et personne ne plongerait volontairement dans une telle existence. Bien que le jeune homme ait toujours tenu bon contre vents et marées en gardant son moral de battant et sa naïveté presque énervante, persuadé qu’il suffisait d’un simple petit coup de pouce au bon moment pour changer la vie d’une personne du tout au tout, ce à quoi il s’employait dès qu’il en avait l’occasion, le temps passait et lui montrait petit à petit que la vie n’était pas aussi douce pour tout le monde et qu’elle réservait des surprises par toujours très bonnes. Mais malgré ce constat amer le jeune homme continuait, chaque jour un peu plus, de vouer une certaine fascination et admiration envers ceux qui faisaient face à leur misérable existence et souriaient à la vie, malgré leur douleur et leur désespoir…était-il seulement constat qu’il était un de ceux-là sans même s’en rendre véritablement compte ? Son esprit s’était scindé pour lui permettre, comme ces braves hommes et femmes, de sourire chaque jour à la vie. Chaque semaine il mettait les pieds sur une nouvelle île, débarquant au milieu d’une nouvelle communauté qu’il se faisait un plaisir de découvrir et d’aider si le besoin s’en faisait sentir, et à chaque fois il croisait le chemin de personnes abimées par la vie et qui avaient simplement besoin d’un petit coup de pouce. Nombreuses avaient été les personnes à l’avoir aidé sur sa route encore trop courte, il ne faisait donc que rendre la pareille et aujourd’hui peut-être aurait-il l’occasion de recommencer.
De loin, en arrivant près du port de cette petite île, le seul village visible ne payait pas de mine mais le garçon avait appris à ne pas se fier aux apparences malgré son optimiste chronique. Le fait d’apercevoir au loin, d’ailleurs, plusieurs autres navires arriver était une preuve suffisante de l’activité de cette ville qui devait avoir quelque chose de spécial pour attirer ainsi les foules et les équipages. Rapidement, après avoir mis les pieds sur le port et respiré cet air frais à pleins poumons, le garçon entreprit son habituel voyage à travers les ruelles de ce village pour voir les merveilles qui y étaient cachées. D’habitude il commençait par faire un tour à l’auberge pour récolter des informations sur les îles voisines ainsi que les problèmes éventuels de la population, mais aujourd’hui il se sentait l’âme vagabonde et joyeuse, peut-être irait-il faire un peu de lèche vitrine comme certains l’appelaient…bien que le nom ne semblait pas très appétissant. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour comprendre pourquoi ce village attirait les gens, la profusion de magasins de vêtements et autres tissus semblaient faire de ce lieu le paradis pour tous ceux désirant agrandir leur garde-robe...peut-être que le jeune bretteur finirait par se laisser tenter lui aussi. Il ne savait pas de quoi demain serait fait, peut-être tomberait-il sur une île aux températures polaires et à ce moment-là il serait bien content d’avoir des vêtements chauds sous la main. Les mains dans les poches, vêtu d’un costume noir assez discret et d’une chemise d’un gris foncé assez simple, ses deux sabres accrochés au flanc gauche de sa ceinture, le garçon laissa ses yeux naviguer entre les vitrines et enseignes de tous les magasins à leur portée, ce ne fut qu’au dernier moment que leur voyage se termina lorsqu’un bruit de foule vint sortir Kyoshiro de ses rêveries. D’ordinaire les bruits de foules étaient une chose habituelle dans ce genre de village, cependant aujourd’hui il ne s’agissait pas de cris de joie ou d’allégresse mais quelque chose de plus…imprévu. Entendant des gens hurler à qui voulait l’entendre de « l’arrêter », le garçon déboula au croisa et l’espace de quelques secondes, aperçut un homme courir dans sa direction en tenant un paquet, poursuivi par plusieurs hommes qui désiraient l’arrêter. Étaient-ce des voleurs qui désiraient arrêter leur proie ? L’expression arborée par la supposée proie suggérait plutôt le contraire et poussa le jeune niais à tendre légèrement son pied gauche en un croche-patte simple mais efficace. Plus préoccupé par ses poursuivants que par le chemin devant lui, l’homme ne put réagir à temps et fit un magnifique vol plané, rabotant littéralement le chemin pavé de ses dents qui n’avaient sans doute pas apprécié cette petite glissade improvisée. S’avançant un peu plus sur le chemin, les yeux reflétant une certaine surprise mêlée d’incompréhension, le garçon pointa son regard sur l’homme qui ne semblait pas en état de se relever…avait-il bien fait en agissant ainsi ? Il imaginait obtenir une réponse rapidement.
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| Jeu 18 Sep - 16:19
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Notre couturier du dimanche, le feu aux joues et les jambes lourdes, commençait à fatiguer. Tandis que Wilson s’en prenait une nouvelle fois à Chuu pour les avoir coincés dans ce trou à rat, à s’empâter et à trimer, l’improbable se produisit. Deux habitants de l’île prirent en chasse le fuyard, lui hurlant de s’arrêter. Alors que Wade se demandait s’il n’était pas en train d’halluciner, vu les trouillards qu’ils étaient tous en temps normal, un autre imprévu attira son attention. Un nouvel homme sortit d’une ruelle et intercepta sa cible d’un croche-patte bien placé. Le pirate effectua un vol plané et s’écrasa tête la première sur les pavés. Wade jubila devant sa chance, un peu plus et il aurait été mis à la diet’ ! Les deux autres hommes, sentant une confrontation venir, décampèrent vite fait. Voilà, ça ressemblait plus au comportement des habitants de l’ile déjà ! Les laissant filer, Wade s’approcha de son sauveur et le remercia, un peu essoufflé :
- J’sais pas qui t’es... Mais... tu viens d’me sauver... merci, mec !
Les trois larrons détaillèrent le nouveau venu des pieds à la tête. Ils ne l’avaient jamais aperçu sur l’ile et, vu sa tenue, sans doute s’en seraient-t-ils souvenu. Wilson remarqua tout de suite les deux sabres à la ceinture de l’homme et en avisa les deux autres. Chuu s’attarda bien plus sur le costume noir, discret mais élégant, tentant de comprendre comment il avait été assemblé et de quel tissu il était fait. Wade s’intéressa au visage du nouveau venu. Ses traits fins lui donnaient presque un air féminin mais, résolument c’était un homme. Son attitude, ses vêtements et sa coiffure le confirmaient. D’ailleurs, la couleur de ses cheveux était inhabituelle : ils tiraient sur le châtain clair, voir le blanc par endroits, le tout organisé en... en rien du tout, en fait. Ça partait dans tous les sens et sa tignasse lui couvrait à moitié un œil.
Du coin de l’œil, il aperçut le pirate tenter de se relever, Wilson coupa court à l’investigation et lui fonça dessus. L’homme, trop apeuré à présent, laissa le paquet là où il était tombé et prit ses jambes à son cou. Une fois hors de portée des représailles du mercenaire, le pirate se retourna et lança d’un ton menaçant :
- Tu n’perds rien pour attendre, connard ! Tu peux faire le mariole, mais tu rigoleras moins quand le capitaine te tombera dessus ! - Amenez-vous, fiottes de communistes, j’vous attends ! lança Wade, sans comprendre lui-même d’où lui était venue cette insulte.
Le forban disparu, Wade ramassa son paquet, l’épousseta et se tourna à nouveau vers... machin. À présent qu’ils s’étaient fait agressés, Chuu tremblait à moitié et pressait instamment à Wade de demander à l’homme des les aider. Wilson, entre deux soupirs quant au comportement de la couturière, n’en était pourtant pas moins d’accord : il s’ennuyait un max, alors un peu d’animation était la bienvenue ! Quant au petit magicien, et bin il n’avait pas tellement envie de retourner travailler, aussi accepta-t-il les suppliques des deux autres. Son souffle tout à fait revenu, Wade lui tendit une main amicale et le remercia à nouveau :
- Merci encore, mon gars. Les frites de la cantine m’auraient manqué s’ils m’avaient volé toute cette soie ! Je m’appelle Wade et je dois livrer ce paquet près du port. T’as l’air nouveau par ici, ça te dit de m’accompagner, puis d’aller te jeter un verre ? La bière n’est pas terrible, mais c’est pas comme si on avait d’autres bars sur l’île...
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| Ven 19 Sep - 21:47 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Le jeune homme savait bien que d’ordinaire c’était le rôle des marines ou de l’autorité locale de traquer les malfaiteurs, de les stopper comme il venait probablement de le faire et de les traduire devant la justice pour qu’ils payent pour leurs crimes : dans ce monde chaque personne avait un rôle à jouer et il venait peut-être d’empiéter sur le territoire de quelqu’un d’autre par ce simple geste du pied. Mais depuis toujours il avait voulu aider les gens comme si cela était présent jusque dans son sang, il ne supportait pas de voir les inégalités et les injustices croître sous ses yeux si bien qu’il essayait de donner un coup de main à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Cela pouvait se traduire par des gestes insignifiants comme une main tendue, ou plutôt un pied dans le cas présent, mais parfois ces gestes étaient un peu importants et symboliques comme arrêter un malfaiteur ou aider une communauté à faire face à leurs difficultés éventuelles. Si aider les gens ne semblait pas être une grosse affaire pour certain, c’était un domaine que Kyoshiro mettait un point d’honneur à respecter, comme s’il payait la dette qu’il pensait avoir vis-à-vis de la vie ou de sa famille en général. Inutile de demander plus de précision : il avait le sentiment de devoir aider les gens dès qu’il en avait l’opportunité, c’était tout ce qu’il y avait besoin de savoir ? Interpellé par des appels que le jeune homme supposait provenir de marines qui ne couraient simplement pas assez vite, le corps du jeune homme réagit en un réflexe guerrier en positionnant son pied assez discrètement pour faire s’envoler magistralement le voleur qui avait mérité sa punition. Avait-il mérité, cependant, de racler la pierre avec ses dents de devant ? Même Kyoshiro ne pouvait souhaiter que quelqu’un souffre, quels que soient ses crimes. Un petit peu étonné par tout ce qui venait de se passer et espérant trouver quelque réponses auprès de l’homme qui s’approchait de lui, le jeune garçon parvint à balbutier quelques mots :
« Euh…je…de rien. C’était plus un réflexe qu’un mouvement intentionnel. » Il semblait être un habitant comme les autres, un homme ordinaire ayant eu le courage de s’élever contre ce crime et le jeune bretteur ne pouvait que lui tirer son chapeau face à cette preuve de courage et de détermination. Laissant le voleur s’en aller sous les insultes de son interlocuteur, le garçon écouta ce que cet homme avait à lui dire et ce dernier lui proposa même de lui faire visiter les environs s’il acceptait de l’aider à déposer le colis qu’il venait de sauver. Comment pourrait-il refuser et laisser une tâche à moitié accomplie ? Il ne pouvait pas, bien entendu. Tendant la main et serrant celle de son nouveau camarade en guise de présentation, le garçon répondit :
« Au fait, moi c’est Kyoshiro. Enchanté. » Il tint ensuite à préciser à son camarade qu’il allait, bien entendu, l’aider dans sa tâche car rien ne garantissait que le voleur ne reviendrait pas avoir quelques copains en plus, sur le chemin. Regardant en direction de là où s’était enfuit le voleur, le jeune niais ajouta :
« Je comptais me balader et visiter un peu le coin de toute façon. Autant le faire avec quelqu’un qui connait les environs. » D’ici quelques instants les deux hommes qui se connaissaient à peine allaient partager un petit bout de chemin et, pour éviter que cette marche ne soit que silencieuse et ennuyeuse à mourir, le garçon supposa qu’il était de bon temps de démarrer une conversation et lança donc, sur le premier thème qui lui venait à l’esprit :
« Donc vous aussi vous travaillez dans la couture ? On dirait que je suis tombé sur le temple du tissu. C’est bluffant. » Oui bon je n’ai jamais dit que Kyoshiro était particulièrement doué pour trouver des sujets de conversation attractifs mais il faisait du mieux qu’il pouvait avec les cartes qu’il avait en main. Il espérait simplement que ce n’était pas un sujet que son interlocuteur ne souhaitait pas aborder…faire une bourde dès le début n’était pas le meilleur moyen de se faire des amis ici.
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| Lun 22 Sep - 17:48
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Wade mit quelques instants à comprendre que, loin du héro sorti de nulle part qu’il espérait, cet homme en costard venait apparemment de faire manger les pavés au pirate « par réflexe ». Restait à savoir ce qu’il entendait par là. Il calait des croches-pattes à tous les mecs qu’il voyait courir ? Dans le doute, Il attendit en silence, voyant qu’il reprenait la parole. Il s’appelait donc Kyoshiro ? Jamais entendu parler dans le coin, donc il était bien de passage sur l’ile. Pour son plus grand bonheur, l’épéiste accepta de l’aider à transporter son paquet à destination. Ce n’était pas tellement pour l’aspect sécuritaire qu’il avait réclamé son aide. Après tout, il avait flanqué une bonne grosse correction aux pirates, avant que le dernier larron ne s’enfuit. Non, il se faisait tout simplement horriblement chier. Alors, un nouveau venu sur cette ile, c’était l’occasion rêvée pour se changer les idées ! Ainsi, les deux nouveaux compagnons de route décidèrent d’explorer l'ile. Tout allait pour le mieux dans la petite tête du magicien, jusqu’à cette question fatidique :
- Donc vous aussi vous travaillez dans la couture ? On dirait que je suis tombé sur le temple du tissu. C’est bluffant.
« Oh god... Shame on us ! » « Il vient de perdre mille point. Cash. », rajouta Wade en pensée.
Laissant les deux autres grogner entre eux, ce fut Chuu qui prit la parole, sans demander leurs avis à Wade et Wilson :
- Tout à fait ! Je suis couturier professionnel. À l’atelier, ils me confient de temps à autre une petite mission dans ce genre là. Mais, la plupart du temps, je remplis des commandes de vêtements.
« Oh oh oh ! Chuu, depuis quand on est passé du stade « job passager pour trouver quoi faire » à « je suis couturier pro » ? En plus t’as oublié de dire ce qu’on savait faire de mieux, nous aussi ! »
- Sinon, je botte aussi des culs de temps en temps, ajouta Wilson à voix haute, laconique comme toujours.
Wade, se sentant lésé dans l’échange, précisa à son tour :
- Sans oublier que je suis un magicien ! D’ailleurs qu’est ce que tu as derrière l’oreille ?
Sans crier gare, Wade passa sa main derrière la tête du héro-réflexe et lui montra une carte de Joker, comme si elle sortait de nulle part. Il la fit disparaitre d'un tour de main et se mit à rire. Laissant le gosse s’amuser, Wilson en profita pour expliquer un peu leur chemin :
- Donc là, on est dans la rue principale des artisans. On va remonter au Nord et arriver tranquillement au port. De là, on sera juste à côté de l’échoppe en question. Ils ont déjà payé, donc on a juste à livrer le paquet et on pourra aller se rincer le gosier. Y’a pas grand-chose à voir sur l’ile, à moins que tu ne veuilles voir les champs de soie, ou le maire qui est un peu... efféminé sur les bords, on va dire.
Malgré sa question qui avait réveillé leurs différents, les trois compères aimaient bien Kyoshiro. Comme si, d’instinct, il savait qu’ils pouvaient lui faire confiance. Ou alors la vue d’un mec à peu près normal, après les couillons de l’atelier et de l’ile, les avait mis dans tous leurs états ? En tout cas, chacun avait son mot à dire. Chuu trouvait qu’il avait du style avec son costume et sa chemise aux tons sombres. Wilson pensait qu’un mec qui payait « par réflexe » un ravalement de façade à un pirate en fuite était cool. Quand à Wade, cela dépendrait de l’attitude de l’épéiste face à ses petites pitreries. À dire vrai, il se sentait un peu en position de faiblesse. De son côté, il portait des fringues à la con, restes de son équipement de mercenaire. Un simple T-shirt blanc lui couvrait les épaules, tandis qu’un pantalon gris et rouge ainsi que des bottes noires complétaient l’ensemble. Il n’était pas armé, et jouait les petits commis pour le moment... Alors que Kyoshiro avait l’air d’aller à sa guise, de découvrir le monde et de vivre des aventures. D’ailleurs, sans doute avait-il des histoires sympas à raconter ! Il attendrait d’être au bar pour le lui demander.
Tandis qu’ils débouchaient finalement sur le port, Ike laissa à Kyoshiro la liberté d’admirer le paysage s’il le désirait. Le soleil brillait haut dans le ciel, miroitant sur la mer de South Blue. Sur leur droite, des mouettes riaient et planaient au dessus de longs pontons en bois qui s’élançaient à la rencontre des eaux. Plusieurs navires étaient amarrés et il en repéra un inconnu au bataillon, qui avait pour figure de proue une énorme tête de singe, mais pas de drapeaux. Les docks fourmillaient d’activité : des hommes couraient en tous sens, déchargeaient des caisses, négociaient à force de grands gestes ou flânaient tout simplement, tout comme eux. L’odeur salée de la mer était forte ici, de même que celle du poisson. Il n’était donc pas rare de croiser des matous des rues trainer dans le coin, cherchant à chiper un poisson ou deux.
En jetant un coup d’œil à sa gauche, Wade aperçut l’enseigne de l’échoppe qui l’intéressait, à environ deux cent mètres : une lampe dorée gravée de l’inscription « Au beau bazar ». La devanture du magasin, abrité sous un store rouge, fourmillait de divers articles, étalés sur des tapis bariolés. Tout ce bric-à-brac avait été troqué avec des marchants itinérants ou des habitants. On pouvait y trouver de tout et de rien, et c’était encore pire à l’intérieur du bâtiment ! Les deux vendeurs, des frères à la peau un peu basanée et aux yeux en amande, étaient très durs en affaires et n’hésitaient pas à arnaquer les visiteurs un peu trop niais. Néanmoins, Wade pensa qu’il était inutile d’en avertir Kyoshiro, car il ne semblait pas vraiment être du genre à se laisser avoir de la sorte. Il allait montrer à l’épéiste leur destination, lorsqu’une voix familière s’éleva sur leur droite :
- C’est eux, cap’tain ! C’est à cause de ces deux là qu’on a pas pu récupérer la marchandise !
Wade jeta un coup d’œil dans la direction et aperçut toute une bande de sagouins aux mines patibulaires. Devant eux, le mec rayeur-de-pavés-avec-les-dents les montrait du doigt à une espèce de gorille immense. Sans déconner, il devait bien faire plus de deux mètres de haut le machin ! En y regardant de plus près, il se rendit compte que c’était peut être bien un humain, mais alors vraiment très poilu, super moche et bien baraqué. À côté de lui se tenait un autre homme à tronche de babouin qui portait sur lui deux katanas. Le reste de la bande ne dépareillait pas : des pirates, tous laids, bariolés de tatouages ou de piercings et bien armés. L’homme-singe imposant s’avança d’une démarche chaloupée et leur jeta un regard assassin. D’une voix grave et profonde, il leur lança :
- La fête est terminée, les demi-portions. Vous nous filez ce paquet, vos fringues, vos armes et votre or. Maintenant !
Pour une fois, Wade se retint de répliquer. Il n’avait pas peur des muscles comme des pastèques du macaque. Non non non ! Il était juste curieux de connaitre la réaction de Kyoshiro...
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| Jeu 25 Sep - 17:42 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
D’ordinaire le jeune homme essayait de faire profil bas autant que possible en arrivant sur une nouvelle île afin de ne pas laisser une mauvaise impression au gens, ne désirant pas passer pour un vulgaire touriste ou pour un simple amateur de sensations fortes. Il savait bien que dans ce monde où tout n’était qu’apparences, il était plus que facile de se trimballer une très mauvaise réputation rien que par la faute d’une seule action un peu maladroite. Qu’allait-on dire de lui ? Qu’il attirait les ennuis partout où il passait ? Qu’il violentait tous ceux qui croisaient sa route ? Qu’il n’était finalement qu’un fouteur de merde de plus ? Ce n’était certainement pas l’image qu’il souhaitait laisser de lui aux gens de cette petite communauté mais il savait bien que ce croche-patte aurait forcément des conséquences inattendues. Allait-il s’excuser de cette action ? Non. Aussi soucieux de son image puisse-t-il être, il avait bien compris que cet homme-là était un voleur et il n’y avait aucune raison de s’excuser d’avoir empêché un crime. Ce qui l’importait c’était la partie respectable de la population, celle qui ne désirait pas commettre de crime, celle qui n’était pas corrompue par la cupidité et qui ne cherchait qu’à vivre tranquillement sa petite vie. Enfin cette petite altercation s’était terminée avant même d’avoir commencé et le remerciement qui parvint aux oreilles du jeune homme était une douce mélodie qui allait remplir sa journée en lui donnant l’assurance que, aujourd’hui au moins, il avait fait quelque chose de bien et c’était une victoire en soi. Ce n’était pas grand-chose à ses yeux que d’empêcher un vol mais c’était l’importance aux yeux de la personne sauvée qui faisait vraiment toute la différence : ce colis pouvait représenter tout pour son interlocuteur. Finalement la journée ne débutait pas si mal que ça car, en plus de se faire un nouveau camarade sur cette île qui lui était encore inconnue, le jeune bretteur allait avoir l’opportunité d’en arpenter les rues avec quelqu’un qui les connaissait comme sa poche et savait ce qu’il ne devait absolument pas manquer. Se rendant sur le lieu de la transaction, le colis fermement gardé, les deux garçons se mirent donc à discuter il ne se trouvait que ce Wade était un homme plein de surprises qui, en plus d’être assez doué de ses mains pour coudre et pour faire quelques tours de magie, ne mâchait pas ses mots et avait un certain don pour savoir se défendre. Honnête, aguerri et adroit…que demander de plus en ce moment ?
« Couturier, magicien et botteur de culs ? En voilà un CV impressionnant. » C’était apparemment un homme qui aimait toucher à des domaines très différents les uns des autres, peut-être avait-il d’autres secrets à révéler et le jeune niais n’allait probablement pas pouvoir résister à l’envie de l’interroger à ce sujet…mais chaque chose en son temps. Arpentant les rues de ce petit village en suivant son guide, Kyoshiro écouta ce dernier lui décrire rapidement la ville avant de finir par lui demander s’il voulait rencontrer le maire ou visiter les champs à soie et, bien que l’idée ne soit pas déplaisante, le garçon avait d’autres idées et têtes dû refuser poliment d’un simple !
« Non non, ça ira. La taverne me va très bien. » Quoi de mieux pour briser la glace qu’une petite discussion d’homme à homme autour d’un verre d’alcool fort ? Certes le garçon n’était pas adepte des alcools forts mais boire un verre, quel qu’il soit, restait toujours une plaisante expérience. Bientôt les deux hommes arrivèrent au lieu du rendez-vous mais furent dérangés par l’arrivée d’un homme et de ces camarades, homme que Kyoshiro identifia rapidement en s’exclamant :
« Ah mais je vous reconnais, vous êtes le maladroit de tout à l’heure. Vos dents vous font encore mal ? » Certes la dernière partie avait été lancée plus par réelle inquiétude que par désir de se moquer vraiment de cette personne, cependant cette phrase fit rougir de honte le piètre voleur et provoqua en même temps le rire de ses compagnons à son encontre. Mais le jeune optimiste n’eut pas le temps de se demande rpourquoi ils se moquaient de la sorte car un homme, probablement leur chef, sortit du lot avec la ferme intention de chercher les ennuis. Kyoshiro tourna la tête vers son camarde d’infortune et lui demanda :
« C’est tout le temps comme ça çhez vous, ou est-ce moi qui ai le don d’attirer les ennuis ? » Une fois encore le jeune homme mettait les pieds sur une nouvelle île et tombait sur des gens cherchant les embêtements. Était-ce lui qui était un aimant à emmerdements ou n’avait-il simplement pas de chance du tout ? Cela restait un mystère mais ce mystère s’évapora rapidement lorsque l’homme, massif, clarifia son intention de s’emparer de toutes les possessions des deux individus et de ce fameux colis. Se retournant vers l’armoire à glace, le jeune niais lui répondit sur un ton monocorde, presque blasé :
« Désolé de vous décevoir mais on ne va pas pouvoir accéder à votre requête. Je pense que ce colis est important…eh bien en fait, je tiens un peu à mes affaires. » Cette réponse ne fut apparemment pas celle que l’homme voulait entendre car ce refus, devant tous ses hommes, le fit sortir de ses gonds jusqu’à commencer à proférer insultes et menaces aux deux jeunes garçons. Pourquoi une telle violence et pourquoi une telle violence verbale ? Décidément Kyoshiro ne comprendrait jamais les bandits, il ne comprenait pas comment ils pouvaient penser que menaces et insultes pouvaient être la solution à tous les problèmes. Soupirant de lassitude devant le conflit à venir qui allait être difficilement esquivable, le garçon se tourna une ultime fois vers son camarade avant de lui demander :
« Et c’est reparti… j’espère que je ne vais pas vous attirer trop d’ennuis. Je n’ai juste pas l’habitude de me laisser faire dans ce genre de situation.» Il était à peu près sûr que son camarade d’infortune tenait assez à son colis pour ne pas se laisser faire mais il préférait s’assurer qu’il n’irait pas à l’encontre des intentions de son camarade. Il finit donc par ajouter :
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| Sam 27 Sep - 23:54
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Wade observait la scène d’un air songeur. Le Donkey Kong en devenir et ses acolytes ne semblaient pas effrayer Kyoshiro le moins du monde ! Loin de s’émouvoir de leurs pathétiques tentatives d’intimidation, le nouveau camarade de notre héros se contenta de les troller un coup, rappelant à l’illustre péquin rapporteur qu’il avait, il y a peu, raboté le sol à grand coup de dents. La remarque déclencha l’hilarité de la bande et le pauvre bougre rougit telle une pivoine. Le chef se renfrogna et continua à aboyer. L’ignorant totalement, Kyoshiro se tourna vers Wade pour lui demander, du ton de celui qui prend tranquillement un cocktail sur la plage :
- C’est tout le temps comme ça, chez vous, ou est-ce moi qui ai le don d’attirer les ennuis ?
Avant qu’il ne puisse répondre, Kig Kong Junior... trop long, appelons le « Junior ». Junior donc, se fit plus insistant. Ce à quoi, aussi impressionné qu’un clown devant le gag de la tarte à crème, le jeune homme en costard lui répondit qu’il pouvait bien aller se faire voir chez les grecs et qu’il n’aurait pas un rond. En un peu plus poli, avouons-le. Bref, sa réponse échauffa tout de même les esprits et la bande se mit à les harceler d’insultes, de menaces et à sortir leurs armes. Wade entendit à peine son collègue soupirer et marmonner dans sa barbe, trop occupé à débattre ave lui-même :
« Bon gamin, le gros a pas l’air commode, vaudrait mieux l’éviter et se farcir le menu fretin. Kyoshiro a l’air de se dépatouiller, on va le lui laisser, hein ? » « Ça me semble bien, ouais... Peut être même qu’il pourrait tous se les faire ? Il a l’air balèze, après tout ? » « Dafuk ?! Nan, on se contente de lui laisser le gros ! J’ai envie de m’amuser, moi aussi ! »
- Je vous laisse le gros ? demanda soudain Kyoshiro. Ou vous préférez le sabreur ? - Va pour le gros seulement ! répondit sans réfléchir Wade à haute voix.
« Oh putain... », se rendit soudain compte de sa gaffe le petit magicien. « And I’m with this stupid... », se frappa mentalement le front Wilson.
Sans en attendre d’avantage, Junior lança l’assaut et fonça sur notre héros, accompagné de quelques subalternes. Le reste de la bande, dont « n’a-plus-de-dents » et l’épéiste, commencèrent à attaquer Kyoshiro. Avec son paquet à protéger sous le coude, Wade ne pouvait utiliser qu'un seul de ses bras à la fois... Ça allait peut être devenir coton, cette histoire ! Néanmoins, Wade esquiva sans mal le coup de poing du macaque dégénéré et mit un peu de distance entre eux. Il compta rapidement six autres pirates qui faisaient aussi « durs à cuir » que des flans aux pruneaux. Wilson élabora donc une stratégie simpliste afin de s’en sortir sans se fouler : se servir du boss pour éclater les nazes. Ce dernier chargea à nouveau et, d’une pirouette, Wade se plaça derrière un des acolytes. Il l’utilisa comme bouclier lorsque, d’un énorme coup d’épaule, Junior les envoya voler. Grâce à une galipette Wade se réceptionna sans trop de dommage, tandis que le pirate s’écroulait compressé comme une crêpe. Wilson en profita pour ramasser le sabre du pirate-pancake et se mettre en garde. Un forban arriva par la droite, une épée à la main, tandis qu’un autre le visait d’un pistolet merdouilleux. Wilson para l’attaque du premier, lui latta les noisettes d’un grand coup de pied et, tandis que le nouveau soprano chialait, il le plaça sur la trajectoire de la balle.
« Et de deux ! », rigola Wade lorsque l’homme s’écroula. « J’espère que Junior est plus intéressant qu’eux... sinon ça va vite être chiant ! », ronchonna Wilson.
Ce dernier hurla de rage et sauta littéralement sur sa proie, les deux poings en l’air. Wade esquiva en plongeant sur le côté et se releva, juste à temps pour voir Junior éclater le sol en mille morceaux ! Décidément, la tronche de gorille avait vraiment beaucoup de force ! Il ne pourrait certainement pas encaisser plusieurs de ses coups ! Wade balaya distraitement le flibustier qui tentait de lui coller une droite par derrière et, tandis qu’il se ramassait, l’acheva d’un coup de talon bien placé. Il troqua rapidement son sabre contre un pistolet à la ceinture de sa victime et s’éloigna à nouveau du boss qui devenait de plus en plus enragé. Il ajusta son tir et flanqua une balle dans la paillasse d’un mec qui lui arrivait sur le côté en hurlant comme un couillon. Le grand singe bondit à nouveau et Wade sauta sur une caisse, avant de rebondir souplement. La caisse explosa, tandis que notre héros atterrissait sur le toit d’une maison. Maintenant qu’il avait deux secondes pour lui, il compta rapidement le nombre d’ennemis restant et observa attentivement les lieux, afin d’en tirer un quelconque avantage. Plus que deux zigotos en sucre et le grand pas beau.
Wade se trouvait sur le toit d’une maisonnette, parmi la ribambelle d’habitation qui longeait le port. Là où ils se trouvaient, les rues étaient constituées de pierres et Wade ne tenait pas plus que ça à se battre sur le ponton en bois, un peu plus loin. Vu les coups de Junior, il préférait quelque chose de solide sous ses pieds. Quelques caisses et tonneaux s’éparpillaient un peu partout, certains conteneurs éventrés après les assauts du capitaine. La zone de combat solide devait faire dix mètres de large, puis venait la mer bleue et calme. Il n’apercevait pas un chat, les habitants ayant fuit depuis longtemps à la vue de la rixe à venir. Les deux dernier subalternes du singe se battaient tous les deux au sabre et, en voyant leur adversaire perché sur le toit, ils l’insultèrent copieusement de lâche. Le chef fulminait et décida de changer de tactique. Il attrapa un tonneau et lança un regard venimeux à Wade avant de lui hurler :
- On va voir comment tu t’en sors contre ma technique secrète ! Lancer de tonneau !
Ce faisant, le macaque projeta à une vitesse folle sa barique qui éclata à deux pas de Wade. Ce dernier applaudit chaudement Junior, lui adressant un sourire goguenard :
- C’est tout ce que t’as, mon gros ? Fais un effort, je me fais à moitié chier depuis tout à l’heure !
À ces mots, les yeux de son adversaire étincelèrent et il attrapa son épaule droite avec sa main gauche. Il moulina avec son bras droit plusieurs fois en se rapprochant du bâtiment, puis lança un rugissement simien avant de frapper en plein dans le mur. Devant les ,yeux écarquillés de l’asticoteur de première, la maisonnette vola littéralement en éclats ! Wade eut le réflexe de se projeter sur la maison suivante avant d’être enseveli par les gravas. Cette technique allait poser problème... Surtout que ce con était déjà en train de « recharger » !
« Va falloir que t’apprennes à la fermer, Wade... He’s really pissed right now ! » « On va déguster... J’espère que t’as un plan, Wilson ? » « Non. Et toi ? » « Ouais ! On improvise ! », s’exclama joyeusement Wade. « We’re fucking doomed... »
Y’avait plus qu’à espérer que Kyoshiro s’en sorte mieux qu’eux...
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| Lun 29 Sep - 1:08 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Partout où il allait les bandits qu’il finissait par croiser se ressemblaient finalement tous, tant au niveau physique qu’au niveau de leur attitude si bien que cela enlevait toute la surprise qui faisait le charme des rencontres inattendues. Certes le charme ne faisait pas partie des choses qui venaient principalement à l’esprit lorsque l’on faisait face à des individus peu recommandables mais il était aussi bon d’apprécier ce que chaque nouvelle rencontre apportait au jeune homme, ce que ce dernier en tirait comme enseignement et leçon de vie. Une des premières leçons apprises lors de ses péripéties sur les premières îles qui composaient East Blue, l’une des plus fondamentales du moins, était que même si tous les gens avaient la possibilité d’agir respectablement, certains choisissaient délibérément une voie bien plus sombre et ne pouvaient être raisonnés. Si le jeune bretteur était un éternel optimiste et préférait toujours résoudre un conflit par les paroles plutôt que par ses poings, après plusieurs expériences il en était arrivé à la conclusion que certaines personnes ne pouvaient être raisonnées malgré les arguments employés ou le temps passé à essayer de les convaincre. Pouvait-il, dans ses conditions, se permettre de continuer à tenter sa chance ou devait-il baisser les bras et passer à autre chose ? Même si cela lui faisait mal de l’admettre, il devait accepter de baisser les bras afin de passer à autre et, surtout, afin d’aider d’autres personnes bien plus méritantes et avenantes. Malheureusement, même si cela le peinait de l’admettre chaque jour un peu plus, aujourd’hui était un autre jour où il était tombé sur un groupe d’individus de la trempe de ceux qui ne souhaitaient et pouvaient être raisonnés. Ces derniers, menés par leurs plus bas instincts intitulés avidité et cupidité, s’empressaient de fondre sur tout individu pouvant potentiellement devenir une proie facile. Comment auraient-ils pu résister à l’envi de dépouiller deux hommes, seulement deux hommes, trimballant un paquet et l’un des deux portants deux sabres qui pourraient aisément être revendus ? Non, ils faisaient une cible facile au milieu de cette population tranquille qui y réfléchirait à deux fois avant de leur barrer la route…ils ne pouvaient résister à cette tentation et c’était bien dommage. Malheureusement, même après en être arrivé à ce déplorable constat, le jeune homme ne voulait pas pour autant abandonner et tenait tout de même à tenter sa chance plutôt que de baisser les bras avant d’avoir essayé quoi que ce soit. N’en feriez-vous pas de même ? Reportant son attention sur l’adversaire qui lui était assigné, le jeune homme se fendit d’un sourire qui se voulait rassurant afin de détendre l’atmosphère avant de demander à son interlocuteur :
« Vous êtes certain de ne pas vouloir baisser vos armes, pour que l’on puisse discuter de cela calmement ? La violence n’est vraiment pas quelque chose que j’apprécie. » Évidemment la dernière partie de cette phrase pouvait être vue comme un aveu de sa propre faiblesse, cependant s’il voulait gagner la confiance de son adversaire et lui faire entendre raison il devait au moins commencer par lui dire la vérité. La volonté agressive de ces hommes suintait par chaque pore de leur peau si bien que le bluff n’était pas une solution envisageable, Kyoshiro savait qu’il ne parviendrait pas à leur faire peur à moins de faire émaner de son corps une pulsion meurtrière bien supérieure à la leur. Il en était incapable, il était tout simplement incapable de haïr quelqu’un au point de désirer lui infliger des souffrances inimaginables…il en était juste incapable. Dans ces conditions, la parlementation était sa seule option viable pour éviter le conflit. Malheureusement son adversaire, l’épéiste avec, lui aussi, deux sabres à sa ceinture ne l’entendait pas de cette oreille et laissa glisser ses lames hors de ses deux fourreaux en guise de seule et unique réponse. Fronçant intérieurement les sourcils, le jeune homme vit les camarades de l’épéiste se diriger vers lui avec des intentions claires et, au vu du combat qui allait se dérouler ici entre le chef et son compagnon d’infortune, le bretteur ne pouvait se permettre de rester ici et de causer encore plus de dégâts. Ni une ni deux il fonça vers son adversaire et bondit au-dessus de lui à la surprise générale, s’enfonçant dans les ruelles de la ville. L’épéiste abandonna-t-il ? Au contraire, il suivit son adversaire, suivi au loin par ses camarades qui peinaient à suivre son rythme et qui se fatigueraient sans doute avant d’avoir atteint leur cible. Une fois arrivé dans une ruelle assez large et assez loin des combats, le garçon stoppa sa course en dérapant sur quelques mètres avant de se retourner, cependant il fut surpris de voir que son adversaire ne montra pas la même retenue et fonça sur lui en tentant de le trancher avec un coup de ses deux sabres croisés.
« Vous pourriez au moins me… » Se baissa de peu pour éviter le coup, le jeune homme n’eut pas le temps de finir sa phrase car l’épéiste taciturne repositionnant ses armes et tenta de trancher de nouveau, forçant le niais à bondir en arrière pour éviter d’être coupé en deux une fois encore.
« Non mais… » Décidément l’homme semblait préférant les combats silencieux et l’action à outrance plutôt que le style habituel des bandits qui consistait à décontenancer ou décourager son adversaire à coup de paroles bien senties. Il ne laissait même pas à son adversaire le temps de parler et de reprendre son souffle si bien que ce même adversaire dû se décaler sur le côté pour éviter un double coup en estoc afin de pouvoir espérer reprendre son explication.
« Att… » Le muet ne se laissa pas démonter pour autant et pivota sur lui-même en frappant du pied, forçant le niais à bondit une fois encore et à se fatiguer encore davantage car il se concentrait davantage sur le fait de pouvoir parler que sue l’issue même du combat.
« Mais enf…. » Retombant encore sur ses pieds, fatigués de ce petit jeu et de l’impolitesse de son adversaire qui ne le laissait même pas se préparer, le jeune garçon dégaina subitement son sabre et, frappant l’air, lança une colonne d’énergie qui éjecta son adversaire à quelques dizaines de mètres de là.
« Mais ça suffit, à la fin ! » Cette attaque souleva un rideau de poussière et, plusieurs secondes plus tard, lorsque celui-ci s’évapora, le garçon put se rendre compte avec stupeur quil venait de ravager la façade de bon nombre de maisons un peu trop proches de sa colonne d’énergie. Ouvrant des yeux ronds de surprise, le garçon se pencha en avant comme pour s’excuser platement avant de lancer de vive voix :
« Oups. Pardon ! Je rembourserai ! » Évidemment il n’y avait personne pour l’entendre mais cela ne l’empêcha pas d’être rongé de remords pour son action dangereuse et inconsidérée. Outre ce terrible constat, il fut également surpris de voir son adversaire sortir indemne de ce brouillard de poussière, ayant probablement usé de ses deux sabres comme d’une protection. Décidément il n’allait pas être simple à convaincre…ou à battre. © Never-Utopia | | | | |
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| Lun 29 Sep - 17:01
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Wade luttait avec Wilson, pour savoir qui des deux avait raison. L’un voulait élaborer une stratégie afin de se débarrasser du gros balourd, l’autre préconisait la fuite vers Kyoshiro pour qu’il se charge du reste. D’ailleurs, leur camarade semblait avoir attiré le reste de la bande dans des ruelles adjacentes, plutôt que de se battre ici même. La raison échappait aux deux larrons, mais Chuu opta pour une explication bien moins attrayante :
« Peut être qu’il a fuit ? » « Ça va pas la tête ! C’est pas le genre, j’suis sûr qu’il est en train de les maraver dans un coin, c’est tout ! », la reprit Wade. « Now shut up girl. Laisse les pros travailler. », ajouta Wilson.
Tout à coup, Junior fonça à nouveau sur une pauvre maison et l’éclata comme la précédente. D’un bond, il atterrit lestement sur la maison suivante. Alors que Wade allait tenter de parlementer avec le gorille-humain, un énorme bruit se fit entendre. En tournant la tête, Wilson crut apercevoir une véritable colonne de lumière, mais il fut vite arraché de sa contemplation par un tonneau volant dans sa direction. Il se baissa pour l’esquiver de justesse et regarda en contrebas. Le capitaine fulminait toujours et ses deux potes l’insultaient tour à tour. C’était d’un cliché...
- Sinon, les mecs, vous voulez pas monter ? J’me fais chier là haut... les nargua Wade.
Le chef des pirates « chargea » un nouveau coup de poing mais, cette fois, Wilson se tenait prêt. Au lieu de sauter sur la maison suivante, il sauta directement sur Junior, lorsque ce dernier fracassa le mur. Il pensait le prendre par surprise mais, pas de bol, il avait apparemment sous-estimé la vitesse du poids lourd. Wilson se ramassa un revers du gauche en pleine face qui l’envoya valser plus loin. L’impact lui coupa le souffle mais, par chance, il réussit à conserver son paquet et son pistolet volé à la main. À moitié sonné, il bondit au petit bonheur la chance lorsqu’il entendit l’autre con sauter en hurlant. Il eut le plaisir d’entendre le sol se fracasser, au lieu de son propre crane. Il se réceptionna d’une galipette et, une fois sur pieds, se retrouva nez à nez face aux deux acolytes. Il esquiva l’attaque du premier et lui tira une balle dans le dos. Mais, profitant de l’ouverture, le second forban réussit à l’entailler au torse d’un coup approximatif. Wilson tenta de lui loger du plomb dans la tête, mais son chargeur était vide ! Il jeta son flingue sur l’homme, l’attrapa par le poignet et le lui tordit si fort qu’il lâcha son arme. C’est alors qu’il aperçut du coin de l’œil la charge de Junior. Il lança littéralement son comparse sur la tronche du chef qui, prit dans sa course, l’emboutit de plein fouet.
- Un pancake pour la table six ! Un ! plaisanta Wade en esquivant à nouveau.
Le regard que le chef lui lança lui ôta toute envie de rire. Il déglutit difficilement et leva les deux bras devant lui, le paquet dans une main. Il tenta de l’apaiser, mais Junior voyait rouge : il n’écoutait même plus ce que ce pitre disait ! Son torse le faisait souffrir mais, d’un coup d’œil, il avait jugé l’estafilade superficielle. Il n’en mourrait pas ! Par contre, c’était une toute autre histoire face aux poings de l’autre colosse... C’est alors que Wade eut une idée dont il avait le secret. Il lança le paquet au chef, comme un signe de reddition. Surpris, le macaque l’attrapa des deux mains et regarda le colis d’un air soupçonneux. Ce bref instant de déconcentration suffit à Wilson pour passer à l’action. D’un formidable bond en avant, il arriva au corps à corps avec Junior en instant. Le temps que le gorille ne comprenne, il était trop tard :
- Super Hero Punch ! hurla Wilson.
Le poing du mercenaire s’enfonça comme dans du beurre dans l’abdomen relâché du capitaine. Totalement pris au dépourvu, ce dernier se plia en deux. Si le macaque le surclassait largement en force, Wilson n’était tout de même pas à prendre à la légère ! Le pirate eut un haut le cœur et Wade en profita pour récupérer son paquet et filer à toute berzingue. Après ce coup là, pour sûr ils allaient le mettre en rogne ! Junior hurla de rage et se rua à toute vitesse sur son adversaire. Wade rebondit souplement sur un mur et laissa le macaque rentrer dedans de plein fouet. Du moins le croyait-il. Le flibustier amortit sa chute des quatre membres et, d’une pirouette balourde, se retrouva sur ses pieds. Il chargea de nouveau dans la seconde. D’un regard sur le côté, Wade aperçut une poulie qui servait à soulever des caisses. Il se jeta dessus en courant, esquivant d’un cheveu le poing lancé à pleine vitesse du forban enragé. Comme dans un vrai film de pirates, Wade s’accrocha à la poulie qui pivota sur son socle. Avant que le gorille ne comprenne, Wade avait effectué un cercle complet autour de la grue et lui revenait en pleine face :
- Reecom kick ! Caribbean style !
Le gros moche reçut le talon de Wade en plein milieu du visage ! Avec la force cinétique, le coup de pied du petit magicien voyait sa force décuplée ! Malgré la différence de poids, le pirate vola en arrière. Il effectua un roulé-boulé disgracieux et se releva, la main sur le nez. Il grogna, cracha un peu de sang, mais semblait avoir encaissé l’attaque sans trop de dégâts, au final. Il enragea même de plus belle :
- Immonde petite merde ! J’vais te désosser comme un poulet !
Sur ces paroles touchantes, Junior s’élança comme un forcené, cette fois-ci à quatre pattes, comme le gorille qu’il était. Ni une ni deux, Wade réagit de la façon la plus appropriée possible : un repli stratégique aussi rapide que bruyant. Ou, en d’autres termes, il se sauva à toutes jambes en hurlant à la mort.
« Et maintenant ? T’as une autre idée brillante ?! », demanda Wilson en s’enfuyant. « Tais toi et cours ! », lui répondit Wade en fonçant aussi vite que possible.
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| Mer 1 Oct - 2:02 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Kyoshiro n’avait malheureusement pas choisi le meilleur terrain pour disputer cette altercation et il commençait très clairement à en voir les limites. Pour un épéiste le meilleur terrain était généralement une plaine ou tout autre terrain large et plat sur lequel il pouvait laisser libre cours à l’agilité dont il pouvait faire prendre, enchaînant les passes d’armes acrobatiques et malheureusement cette ruelle était totalement l’opposé de ce qu’il avait besoin pour laisser libre cours à son style de combat. Ce manque d’espace ne lui permettrait pas d’esquiver et de bondir partout indéfiniment car les coups étaient plus concentrés, le forçant à bouger plus que d’habitude et l’épuisant plus que s’il avait eu le champ libre. Il le sentait déjà après ces quelques premiers échanges, sa respiration s’était accélérée plus que d’habitude et il trouvait son souffle plus difficilement qu’à l’accoutumé. Mais si cela lui coûtait d’admettre que ce terrain n’était pas optimal pour un bretteur, il en arrivait également à la conclusion qu’il en allait de même pour son adversaire qui, même s’il ne le montrait pas, s’était montré particulièrement agile et agressif. Ce combat allait se transformer petit à petit en combat d’endurance. Qui craquerait le premier ? Le mystérieux bretteur et son style agressif à outrance ou Kyoshiro et ses esquives et parades répétées ? Reculant après un autre assaut avorté, Kyoshiro, ayant désormais dégainé son sabre, s’arrêtant pour enfin demander à son adversaire :
« Vous êtes certains de ne pas vouloir régler cela pacifiquement ? Je suis sûr que l’on peut trouver un terrain d’entente. Nous ne sommes pas obligés d’en venir aux mains. » C’était la première fois depuis le début de l’affrontement que le bretteur avait l’occasion de faire une phrase complète sans être dérangé par les assauts ennuyeux de son adversaire. Malheureusement même si les mots parvinrent aux oreilles dudit adversaire, ils rentrèrent par une oreille et sortirent sans doute par l’autre sans laisser la moindre trace. L’homme resta impassible face à cette phrase comme si aucun son ne lui était parvenu, comme si la voix ne Kyoshiro n’était comparable qu’au bruit d’une mouche passant à côté de sa tête. C’était frustrant d’être ignoré de la sorte mais le garçon ne se laissa pas démonter et repris du poil dans la bête quand son adversaire repassa à l’assaut, usant de son corps et de son sabre dégaina pour avorter toutes ses attaques et rendre inutile son style agressif à outrance. Il pouvait bien frapper autant qu’il le voulait, cela serait inutile s’il ne pouvait pas toucher sa cible. Le combat repris donc de plus belle et, pendant plusieurs secondes, ce fut une véritable danse qui eut lieu dans cette petite ruelle sans qu’il n’y ait personne pour assister à ce spectacle de toute beauté. Malheureusement l’attention du jeune homme fut accaparée par un boucan venant du lieu qu’il avait quitté plus tôt. Que se passait-il là-bas ? Wade s’en sortait-il ? Se tournant vers son adversaire, le garçon voulu s’informer en demandant :
« Ce sont vos copains qui font tout ce boucan, là-bas ? » Le jeune homme n’avait reçu aucune espèce de réponse de la part de son adversaire depuis qu’il l’avait rencontré, il ne savait même pas à quoi pouvait ressembler le son de sa voix, il ne s’attendait donc pas ) ce que son opposant change subitement d’avis et ce ne fut effectivement pas le cas. Comme seule réponse, l’épéiste aux deux lames jeta un regard toujours aussi froid et détaché au jeune niais, ce dernier ne put que soupirer de lassitude face à ce silence qu’il n’aimait pas. Il aimait connaître les personnes qui croisaient sa route et il aimait par-dessus tout connaître les personnes qui croisaient le fer avec lui. De ces combats, inattendus ou non, émergeaient les expériences qui forgeaient et façonnaient les individus si bien qu’il n’y avait qu’en combattant que le jeune homme se sentait grandir et changer. C’était donc normal pour lui de savoir qui se cachait derrière ce masque qui serait l’instrument de sa propre croissance, de son évolution car il serait à remercier autant que tous les autres avant lui. Malheureusement ce dernier ne semblait pas désirer révéler la moindre chose sur lui ou ses compagnons et se contentait de se murer dans un silence presque religieux, préférant nettement les actions aux paroles et il se rua une nouvelle fois sur son opposant dont l’expression niaise sur le visage semblait l’exaspérer plutôt qu’autre chose. Essayant de tirer les vers du nez de son adversaire, le niais se fendit d’un sourire détendu avant de lui demander une nouvelle fois
« Allons, je suis sûr qu’il y a forcément quelque chose qui vous ferait plaisir, encore plus plaisir que de l’argent. N’y a-t-il donc rien que vous désiriez vraiment ? » Ce fut sans doute la goutte d’eau qui fit déborder le vase, la phrase de trop. Le mystérieux bretteur fronça les sourcils comme jamais auparavant et répondit sur un ton très sec :
« Tais-toi et bats-toi, mauviette. » Ouvrant des yeux ronds comme des billes, Kyoshiro resta immobile quelques secondes devant ce qu’il venait d’entendre. Oh non ce n’était pas le sens de ces paroles qui le mit dans cet état mais plutôt la voix fluette et aiguë qui s’extirpa de la bouche de son opposant. Pendant un instant il n’en crut pas ses oreilles tellement, c’était ridicule de voir un homme qui se la jouait mystérieux avec une voix d’enfant…Kyoshiro n’était jamais partant pour se moquer des autres mais il ne put retenir le rire qui sortit de sa bouche et ne put que tenter de l’étouffer en mettant sa main gauche devant.
« Déhéhéhésolé mais je ne…je…. » Il ne pouvait s’empêcher de rire à tel point que cela lui faisait mal au ventre et plus il riait, plus son adversaire semblait devenir de plus en plus enragé. Le jeune homme tenta de garder son calme et, après plusieurs secondes d’un rire continu, il parvint à reprendre sa respiration et à essayer de rester zen. Voulant s’excuser, il lança donc :
« Pardon, pardon ! Je ne voulais pas me mo…me moquéhéhéhé !!!! » Non, décidément il n’y avait rien à faire et ce rire, beaucoup plus fort que les autres, plia en deux le jeune homme qui posa sa main sur son ventre en espérant que cela parvienne à le calmer...en vain. Les larmes aux yeux et plié en deux par cette voix ridicule, Kyoshiro était en train de réveiller tout le voisinage avec son rire aux éclats et bientôt la rage de son adversaire fondrait sur lui comme une bête sauvage à la fierté brisée.
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| Jeu 2 Oct - 16:56
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Junior venait de passer à la vitesse supérieure. Autant il se trainait comme un gros tas sur ses deux pieds, autant lorsqu’il courait à quatre pattes, Wade avait vraiment du mal à le distancer ! Wilson lui envoyait divers éléments du décor dans la tronche, mais le colosse ne semblait même pas sentir les tonneaux, caisses, fruits pourris ou chats qui trainaient. Toute sa haine était focalisée sur le gracieux petit corps de notre héros ! Wade n’était pas très friand de ce genre d’attention et continuait à fuir comme un dératé. Malheureusement, ses possibilités étaient assez limitées sur le port ! Rappelons-le, y’avait une allée pavée de pierres qui allait tout droit, des maisons d’un coté et la mer de l’autre ! Pas folichon pour semer un homme-gorille qui réclamait une grosse banane !
« Kippa Banana... », commença à chanter Wade dans sa tête, avant de se faire insulter par les deux autres.
Wilson refusait de s’aventurer dans les ruelles sinueuses de l’ile, de peur de se retrouver mêlé au combat de Kyoshiro. De leurs côtés, Wade et Chuu ne comprenaient pas cette idée, car eux auraient été d’avis de laisser le gros tas à l’épéiste de passage... Mais voilà, l’ex-mercenaire avait décidé d’en découdre parce que... oui, vous l’avez compris, parce qu’il n’avait rien de mieux à faire ! Ainsi, lorsque Wade se retrouva tout au bout du port, il fut contraint de prendre à contre pied son poursuivant et de filer sur le ponton en bois. Junior pensait surement qu’il allait s’engouffrer dans une venelle et se tirer vite fait. Il manqua donc le coche et se paya un mur en voulant rattraper le coup. Avant que le mercenaire ne l’en empêche, le petit magicien s’était arrêté :
- Oh putain ! Regardez moi-ça ! Il a la gueule encore plus aplatie qu’avant !
« Mais faites-le taire ! », pleurnicha Chuu. « Goddamit, gamin ! Tu n’crois pas que tu l’as assez énervé comme ça ?! », le rappela à l’ordre Wilson.
Mais le mal était fait. Le capitaine se releva sur ses deux pieds et se frappa le torse de ses poings velus, comme un véritable gorille. Il sauta sur Wade et pulvérisa le sol tel un boulet de canon. Le bois ne résista pas même une seconde, et cette partie de l’embarcadère se brisa net en mille morceaux. Wade sauta au loin et recommença à courir, tandis que le gorille s’extirpait en hurlant de rage des eaux du port. À nouveau, il le poursuivit à quatre pattes sur les planches du ponton, ponctuant son avancée balourde de bruits semblables à des tremblements de terre. L’asticoteur de première sentait avec appréhension son souffle commencer à lui manquer, à force de s’agiter. Ajouté à cela, le sol vibrait de plus en plus à mesure que Junior se rapprochait de lui, cette fois-ci totalement en pétard !
« Mais en pétard mouillé ! », ricana Wade. « I’m gonna kill you, kid... », le menaça froidement Wilson.
Mais pour l’heure, c’était surtout le gorille qui rêvait de tordre le cou du petit magicien. Aussi, lorsque ce dernier sentit presque l’haleine chaude de son adversaire dans son dos, il se projeta dans les airs. D’un magnifique saut périlleux arrière, il passa tout juste hors de portée du pirate qui, prit par son élan, se retrouva de nouveau la tête la première dans l’eau. Wade s’arrêta alors pour reprendre son souffle. Lorsque le semi-primate refit surface, malgré toutes les malédictions du mercenaire et les supplications de Chuu, il décida à nouveau de la ramener. Il utilisa son colis tel un drapé rouge, Némésis des taureaux et autres bêtes enragées, puis d’une voix chantante se fendit d’un grand :
- OOOOooolé !
Les yeux du gorille reflétèrent un éclat meurtrier et, avant même que Wade ne puisse réagir, le pirate frappa de ses deux mains sur le bord du ponton. Mais pas n’importe quel bord ! Ses énormes poings s’abattirent pile sur les planches où se trouvait son adversaire enquiquineur. Ce dernier eut tout juste le temps de serrer le paquet contre lui, avant de s’envoler littéralement dans les airs ! La force démentielle de Junior était telle qu’il s’éleva tel un feu d’artifice, incapable de contrôler quoi que ce soit. Chuu émit un hurlement de femmelette à vous péter les tympans, tandis que Wilson essayait d’étrangler mentalement un Wade hilare qui hurlait à tue-tête :
- Je suis le roiiiiiiiiiiiii du mooooooooooooooooooooooooonde ! Je vole Jack ! Je voooole ! Oh putain non ! Je tombe ! Bordel on toooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooombe !
Et la chute fut rude. Tout cela ne laissait présager rien de bon. En dessous de lui se trouvait un bateau ! S’il était tombé dans l’eau, peut être qu’il s’en serait à peu près sorti, mais le plancher d’un navire... c’était une toute autre histoire ! À mesure qu’il se rapprochait sans rien pouvoir faire, Wade se dit qu’il allait rendre l’âme après des semaines d’esclavagisme et qu’il l’avait bien profond. Wilson, bien plus terre à terre, repéra bien vite qu’ils se dirigeaient vers la grand-voile !
« On a encore une chance, gamin ! Shut the fuck up, now ! »
Le rude gaillard fourra le paquet sous son T-shirt et coinça celui-ci dans son pantalon. Il allait avoir besoin de ses deux mains ! Il calcula au mieux son coup, les doigts repliés telles des serres. Lorsqu’il s’étala en plein dans la voile, comme une mouche sur une toile d’araignée , il tenta de se rattraper à quelque chose de solide. Le tissu amortit bien sa chute, mais aucune prise ne se laissa gentiment agripper. Wade effectua malgré lui des tonneaux, le cœur au bord des lèvres à force de tourner ainsi. Soudain, il eut l’impression de tomber à nouveau et seul le réflexe de Wilson leur sauva la vie. Le mercenaire s’accrocha avec l’énergie du désespoir à un cable tendu. La corde de chanvre lui érafla les mains mais il tint bon. Le choc raviva même la douleur du coup de sabre en travers de son torse... Mais il était en vie ! Il se retrouva alors pendu à la grand-voile, à plusieurs mètres du sol. Il entendit des cris s’élever, en dessous de lui, et c’est alors qu’il remarqua le problème.
« C’est pas des potes à Junior, ça ? », demanda un Wade un peu plus rassuré à présent. « Fallait qu’il nous envoie sur son bateau... », rumina Wilson. « Pourquoi ils ont gardé la grand-voile dépliée, ces cons ? », se questionna le magicien. « Ils étaient sûrement sur le départ lorsque le chef a décidé de s’occuper de nous. », supposa le mercenaire. « Mais c’est pas ça le souci actuel ! »
Ce dernier coupa court à la discussion. Sans laisser plus de temps aux pirates pour s’organiser, Wilson se laissa tomber et s’écrasa contre le corps d’un forban un peu simple d’esprit. Plutôt que de s’écarter comme ses potes, ce couillon avait préféré regarder le nouveau venu lui tomber dessus. Sans doute voulait-il savoir ce que ça faisait de se recevoir quelqu’un sur le coin de la tronche ?
« Bin ça fait « sprotch ! », en gros. »
Les autres membres de l’équipage encerclaient à présent les deux rigolos et Chuu, toutes armes dehors et prêts à en découdre. Jusqu’à ce qu’un hurlement bestial ne fende ce silence tendu :
- Ce connard est pour moi ! Ne le laissez pas s’échapper !
« Bon... Faut voir le bon côté des choses, on a bien plus d’armes à leur piquer, comme ça ! », tenta de positiver Wade. « C’est ça, ouais... On tient la super forme ! Dickhead... », répliqua Wilson, alors que le premier pirate s’élançait contre lui.
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| Ven 3 Oct - 19:01 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Contrairement à la plupart de ses adversaires ou de ses camarades qui sillonnaient les mers, le jeune homme n’était pas foncièrement mauvais et ne se moquait jamais des autres pour le simple plaisir de se moquer car ce n’était qu’une façon de faire vicieuse qui ne reflétait pas ce qu’il était vraiment. S’il se moquait bien de l’image qu’il reflétait, il n’avait tout simplement pas envie d’être le méchant de l’histoire et préférant bien mieux endosser le rôle opposé. Il voulait être celui qui aidait, celui qui tendait la main quand personnes d’autre ne le faisait, il voulait être le changement qui créerait une lueur d’espoir dans l’existence des pauvres âmes enfermées dans les ténèbres. C’était probablement une façon un peu trop romancée de présenter les choses mais il désirait simplement être l’instrument du changement, l’instrument de la nouveauté, celui qui chasserait les ténèbres qui avaient corrompu ce monde depuis bien trop longtemps…était-ce une coïncidence que celui qui désirait être la lumière de ce monde soit tombé sur le Pika pika no mi ? Certains pointeraient, peut-être à raison, le destin pour ce petit tour tandis que d’autres invoqueraient plutôt un monstrueux coup de chance. Malheureusement le jeune homme ne pouvait avoir un avis dessus, n’étant même pas conscient de son affliction rendant risqué toute immersion dans l’eau. Quoiqu’il en fut il ne désirait pas être le méchant de l’histoire, il ne désirait vexer personnes mais il arrivait des moments où même lui ne pouvait contrôler ses émotions. Les bandits jouaient toujours les durs, les violents afin de terrifier leurs victimes avant même d’avoir évoqué la possibilité d’user de violence pour parvenir à leur fin, pour eux l’image projetée était donc primordiale. Qui aurait peur d’un simplet, fin comme un trombone, qui viendrait le racketter ? Personne, bien entendu.
Si jusqu’à maintenant ce mystérieux épéiste s’était contenté de jouer son rôle à la perfection en se murant dans un silence qui ne pouvait nullement ternir son image de bandit, l’insistance de son opposant à chercher une solution diplomatique avait commencé à entamer sa concentration, petit à petit. D’ordinaire les gens finissaient par abandonner lorsqu’ils ne trouvaient aucune réponse en face, parvenant à la conclusion que l’autre n’était pas ouvert à la discussion, malheureusement pour l’épéiste son adversaire était du genre têtu et ne voulait pas arriver à cette conclusion. Le seul moyen de le faire taire fut donc de lui expliquer clairement la situation, quitte à se montrer assez sec…et malheureusement ce fut cette prise de parole qui éclata en morceaux toutes les chances de cet homme d’intimider un jour Kyoshiro. Tout en cet épéiste suintait l’archétype du brun ténébreux mais ce fut sa voix qui brisa ce mythe…comment Kyoshiro pourrait-il un jour être impressionné par un homme à la voix semblable à celle d’un enfant que l’on aurait privé de ses testicules ? C’était risible et même si le garçon cherchait tant bien que mal à se contrôler, le fait de se remettre le souvenir de cette voix en tête ne faisait rien de plus que nourrir son fou rire qu’il n’arrivait plus à arrêter. Petit à petit le regard impassible du mystérieux eunuque changea et laissa transparaître une colère qu’il ne parvenait pas à contenir, peut-être que son adversaire n’était pas le premier à se moquer de sa voix et que ce devait être un sujet assez sensible pour lui. Serrant les dents comme pour se retenir de hurler sur son adversaire, ce qui ne ferait que prolonger son fou rire, l’homme écarquilla ses yeux de colère avant de se ruer sur le jeune niais, tous sabres dehors. Dans les derniers moments de sa course effrénée il vit son adversaire se redresser, chassant les larmes qui étaient apparus d’un revers du doigt, mais il était bien trop tard…ce fut du moins ce que se dit l’eunuque juste avant de voir son adversaire disparaître de son champ de vision. Ce niais à la tête de con réapparut sous l’eunuque et frappa ses sabres avec une force qu’il ne lui connaissait pas, une force assez déroutante pour faire lâcher prise à l’eunuque qui ne put retenir ses sabres. Ces derniers s’envolèrent et vinrent se planter dans la façade d’une maison à quelques mètres de là. Les yeux écarquillés de surprise face à cette attaque aussi soudaine que frustrante, l’eunuque, privé d’armes, eut le souffle coupé par le coup de pied qu’il reçut dans le ventre et bientôt il reçut un autre coup à la tête…puis ne vinrent que les ténèbres. Il avait été mis hors-jeu avant même de s’en rendre compte, avant même que son adversaire ne prenne ce combat au sérieux…avant même d’avoir pu évaluer le réel niveau de son opposant qui se redressait désormais fièrement.
Oh non il n’était jamais heureux de frapper et de battre quelqu’un, que celui-ci soit gentil ou méchant, mais il savait qu’il devait parfois faire fi de ses ressentis profonds pour agir comme on l’attendait de lui. Son camarade était peut-être dans une mauvaise posture et, même s’il n’aimait pas se battre, il n’avait même pas besoin de choisir entre aider des bandits et aider son camarade. Ce dernier fit une entrée assez originale dans le champ de vision de Kyoshiro qui, levant la tête pour profiter de la légère brise, aperçut ledit camarade en train de se prendre pour un oiseau…avant de se faire rappeler les lois essentielles de la gravité. Il était donc en vie, c’était une bonne chose, mais ce petit vol ne présageait vraiment rien de bon. Reprenant son sabre qu’il ne rengaina pas pour autant, le jeune homme se rua donc dans la direction de son camarade et entendit, à quelques pas de là, les hommes de l’eunuque arriver enfin afin de lui porter assistance. C’était bien qu’il ait des hommes pour l’aider et prendre soin de lui, au moins Kyoshiro n’aurait pas à s’inquiéter de son état. Bientôt le jeune garçon eut un navire dans son champ de vision et, au bordel qu’il pouvait y entendre, son camarade ne devait sans doute pas en être très loin. Entourant sa bouche de ses mains comme un porte-voix, le jeune homme inspira avant de lancer :
« Wade ? T’es là ? » Bientôt il entendit une voix familière, celle du gros chef de tout à l’heure qui usa d’un langage assez fleuri pour insulter quelqu’un. Haussant les épaules en supposant qu’il avait enfin trouvé son camarade, le jeune homme murmura comme s’il se parlait à lui-même :
« On va dire que oui. » Ni une ni deux il fonça sur le pont du bateau où l’équipage était rassemblé autour de deux hommes, l’un bien plus massif que l’autre que Kyoshiro n’eut aucun mal à identifier. Wade était encerclé et face à un adversaire beaucoup plus résistant et fort que l’eau, le bretteur ne pouvait décemment pas le laisser dans la merde de la sorte. Pénétrant en trombe sur le pont du navire, il dégaina son sabre et frappa l’air assez puissamment pour créer, de la pointe du sabre, une colonne d’énergie qui percuta le gros gorille sur le côté. Le coup ne se voulait pas puissant ou létal mais il fut assez inattendu pour percuter le gros monsieur de côté, le soulevant et l’éjecta violemment contre le mât de son navire. Au milieu de ce chaos qui venait d’être créé, une voix inconnue de l’équipage émergea à l’attention de Wade
«Besoin d’aide ? » En une seule action le jeune homme venait de faire ce qu’il détestait le plus: attire l’attention sur lui-même. Malheureusement c’était la seule solution trouvée pour sortir son camarade de la situation dans laquelle il était…les choses allaient certainement s’envenimer par la suite mais au moins cette action allait peut-être créer une ouverture pour Wade. Peut-être.
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| Lun 6 Oct - 22:40
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Les passes d’armes s’enchainaient et les adversaires défilaient, les uns après les autres. Tous ces pirates à la noix ne valaient même pas un kopek mais, à cause de leur supériorité numérique, Wilson en chiait. Le premier guss qui l’avait attaqué avec un sabre l’avait manqué de peu, dans sa précipitation, puis était reparti sans ses dents de devant. Le mercenaire avait alors récupéré son arme pour bloquer le coup d’un autre forban, mais tout allait trop vite ! Il ne comptait plus les éraflures, coupures et bleus dont il avait écopés à force de combattre, mais louait le ciel d’être à peu prêt en un seul morceau, pour le moment. Wilson tentait de trouver son second souffle, les pirates ne lui laissant aucun instant de répit ! Il plongea derrière un grand type, afin d’éviter un couteau de lancer et un cri s’éleva derrière lui. Wilson en profita pour lacérer les jambes d’un pauvre gars et se relever dans la foulée. Il emprunta à toutes jambes un escalier de bois, slalomant entre des pirates, complètement aux choux.
« Pas trop tôt ! », s’exclama Wilson, en arrivant sur la proue du navire.
En effet, il avait mit du temps à arriver sur cette position surélevée. Certes, il s’exposait aux balles en agissant ainsi, mais il évitait de se prendre des coups par derrière. Il se planqua derrière une grosse barrique lorsque les premières salves s’élevèrent. Une fois que les coups de feu eurent cessés, il se releva pour se trouver nez à nez avec un ennemi. Il esquiva la frappe hasardeuse du sous-fifre et l’envoya rejoindre ses copains en bas de l’escalier, d’un grand coup de pied dans le menton.
« Strike ! », s’exclama Wade en admirant le massacre.
Presque dix hommes venaient d’aller rejoindre les planches du pont, et certains étaient vraisemblablement sonnés. Par contre, au moins le double de brutes le regardaient à présent avec un air meurtrier... Mais s’écartèrent pour laisser passer Junior, toujours en pétard. Ce dernier demanda à ses hommes de laisser Wilson descendre pour un combat à un contre un. « Mano a mano », comme on disait... ou un truc du genre. Soudain, il crut reconnaitre la voix de Kyoshiro, depuis le ponton, qui l’appelait par son prénom. Manque de pot pour lui, il était légèrement occupé là ! Wade essaya bien de gagner du temps, mais apparemment les pirates n’avaient plus vraiment envie de jouer.
- Amène ton cul, saleté de clown ! hurla l’homme gorille. Ou on te fait danser comme une petite pucelle !
De peur de se voir criblé de balle s’il ne s’exécutait pas, Wilson sauta dans le cercle improvisé et, à peine arrivé, manqua de se prendre une droite monstrueuse en pleine tête. Il plongea entre les jambes du colosse et, une fois derrière lui, tenta de lui flanquer un grand coup de pied dans les cotes. Son adversaire bloqua et, avant de se faire attraper la jambe, il s’écarta prestement. Tout à coup, il vit du coin de l’œil une silhouette familière qui dégaina un sabre à la vitesse de la lumière. Une véritable colonne d’énergie percuta Junior sur le coin de la tronche, et il fit un vol plané en direction du mât. Wade se tourna vers le nouveau venu qui le salua gaiement, tandis que le bruit sourd d’un crane qui rencontre le bois s’élevait sur le pont :
- Besoin d’aide ? lui demanda-t-il, comme si de rien n’était. - Love you bro’ ! ... no homo ! s’exclama Wilson.
Devant la peignée que venait de se prendre leur chef, l’équipage pirate hésita à se jeter sur les deux hommes. Faut dire qu’entre un « clown » qui les faisait tourner en bourrique depuis tout à l’heure, et un épéiste apparemment pas tout à fait normal sur les bords, y’avait de quoi hésiter ! Une poignée d’entre eux se précipitèrent pour secourir Junior, mais ce dernier se releva et s’ébroua pour s’éclaircir les idées. À la vue des deux compères, il fronça les sourcils et sembla chercher quelqu’un des yeux. Wade tilta alors et se tourna vers Kyoshiro, comme s’ils étaient en train de boire un cocktail au bord de la plage. À vrai dire, tout le corps l’hurluberlu le faisait souffrir. Il saignait à plusieurs endroits et on lui avait peut être pété une côte... mais, depuis que son pote était arrivé, il la sentait beaucoup mieux cette baston ! Aussi, comme à son habitude, le petit magicien ne put s’empêcher de la ramener :
- Tu t’es déjà occupé de la tronche de babouin, toi ? Beau gosse ! Junior me donne du mal, l’est costaud, et pis il a des potes... Donc ouais, un coup de main ne serait pas de refus !
Pendant que Wade attendait la réponse de Kyoshiro, l’équipage se mit à piailler, interdit devant la nouvelle. Apparemment, le bretteur avait étalé le vice-capitaine. Junior ordonna rapidement à une partie de ses hommes d’aller retrouver son pote et de vérifier cette histoire. Puis, il commença à « charger » son coup de poing à grand renfort de rotations. Wade eut tout juste le temps de mettre au parfum son coéquipier de fortune, avant que l’assaut ne soit donné de nouveau :
- Fais gaffe ! Si tu te manges son poing lorsqu’il fait ça, tu vas voler en éclat !
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| Mar 7 Oct - 16:11 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Le jeune homme, s’il avait eu un petit plus de temps devant lui, aurait certainement pu réfléchir à une entrée en scène un peu plus subtile que celle-ci. Cependant la situation était particulière et nécessitait une intervention rapide et efficace, son camarade était entouré d’ennemis et faisait face au chef de la bande qui avait probablement mérité son titre au vu de son imposante corpulence qui laissait présager d’une force herculéenne. Si Kyoshiro avait eu un peu plus de chance en tombant sur un adversaire contre qui il avait des facilités, car rien ne pouvait mieux bloquer un sabre qu’un autre sabre, son camarade ne fut malheureusement pas aussi chanceux et le jeune niais fut agréablement surpris de le voir toujours et vie et en bonne santé malgré le nombre d’adversaires autour de lui. Il devait très certainement savoir se battre pour avoir pu résister aussi longtemps et cela ne put que soulager le jeune bretteur. Bien que son entrée en scène n’ait pas vraiment été très subtile, elle eut au moins le mérite de jeter un froid sur la scène qui était en train de se dérouler car aucun de ces hommes n’avait l’habitude de voir leur chef se faire projeter de la sorte, sans ménagement. Mais n’était-ce pas normal ? Instinctivement les hommes suivaient toujours les leaders, les hommes plus forts qu’eux et cet état de fait, cette hiérarchie ne pouvait être remise en question que lorsque l’autorité du patron était ébranlée. Cette hiérarchie sans doute imposée venait d’être remise en question lorsque le jeune homme débarqua sur le pont, son compagnon d’infortune aidant à faire comprendre à ces bandits que le bras droit de cet imposant bonhomme venait d’être mis en déroute et que son bourreau semblait intact. Commençaient-ils tous à comprendre qu’ils n’avaient pas affaire à deux simples touristes en vacances dans le coin ? Commençaient-ils à envisager qu’ils aient pu choisir la pire proie possible sur cette île . Avançant sur le pont, le sabre long de sa jambe, le garçon se retourna vers son compagnon et, faisant naître un sourire rassurant au coin des lèvres, lui répondit :
« Ça n’était pas évident mais j’ai essayé de faire au plus vite. J’avais le sentiment que celui-là allait être plus compliqué à gérer. Tu veux que je prenne le relai, le temps que tu souffles un peu ? Il a l’air de ne pas t’avoir ménagé.» Il semblait fatigué, il semblait blessé à plusieurs endroits et Kyoshiro le suspectait d’intérioriser cette douleur pour continuer à donner le change et à paraître encore très fort face à ces individus, le pire serait de perdre la face devant eux. Mais il n’avait plus à s’inquiéter, ce bagarreur n’était lus seul et avait quelqu’un pour l’aider dans sa tâche. Inspirant pour reprendre sa concentration en attendant une réponse de Wade, le jeune niais se retourna et fit face à ce massif individu qui semblait plus que mécontent d’avoir perdu la face sans rien voir venir. Si le jeune bretteur de tout à l’heure semblait plus rapide que fort, basant tout son style de combat sur la vitesse de ses coups et le fait de trancher son adversaire avant que celui-ci ne puisse réagir, on ne pouvait pas en dire autant de cette parodie d’homme qui se dressait devant les deux compagnons d’infortune. Il devait être résistant et ses coups devaient être semblables à une poutre vous tombant dessus et, en le regardant de plus près, Kyoshiro comprit pourquoi son camarade était dans un tel état. Mais bien vite ce dernier, voyant charger cette masse, prévint son compagnon de la puissance de ses coups. Tournant la tête vers son camarade, le niais voulu avoir confirmation par :
« Il fait si mal que ça ? » Lorsqu’il tourna la tête vers son assaillit qui ne l’avait pas attendu, Kyoshiro eut juste le temps de bondir sur le côté droit afin d’éviter ce puissant coup de quelques centimètres…malheureusement ce ne fut pas suffisant. Le coup était si rapide et puissant qu’il souleva assez d’air pour souffler le jeune bretteur en arrière. Pendant quelques instants, lorsque ses pieds décolèrent du sol, le garçon eut l’impression de perdre le contrôle de son corps, ne pouvant se stabiliser en l’air il semblait être devenu le jouet du vent et ce dernier ne décida de le lâcher qu’en lui faisant percuter la rambarde, abimant son dos dans l’affaire.
« Ah bah oui, apparemment. » Alors qu’il se redressait en serrant les dents, lui aussi pour donner le change, le garçon pointa son regard sur le géant qui se tourna vers lui avec un air mauvais et rageur sur son visage. Comment aurait-il pu en être autrement de toute façon ? Soufflant pour calmer la douleur ainsi que son esprit, le garçon prit son ton le plus calme et posé possible tout en appelant cet homme avec un :
« Monsieur, comme je le disais à votre collègue tout à l’heure, vous êtes sûr de ne pas vouloir que l’on discute de tout ça tranquillement ? Il est encore temps de trouver une solution sans devoir recourir à la… » Ce n’était pas parce que ce n’avait fonctionné avec son précédent opposant que le jeune bretteur ne pouvait pas tenter sa chance de calmer le jeu avec celui qui semblait être le chef de la bande. Peut-être que sous son apparence brutale il se montrerait plus loquace et compréhensif que son ami, peut-être avait-il juste besoin d’une main tendue…ou du moins ce fut ce qui passa par la tête du jeune homme avant que son adversaire ne lui bondisse dessus, les mains jointes tel un marteau au-dessus de sa tête. Bondissant aussi vite que possible, ratant de peu d’être à la place de la rambarde qui venait de se faire pulvériser par ce coup, Kyoshiro se releva et, un air assez déçu et outré sur le visage, reprit :
« …violence. C’est une manie chez vous de ne pas laisser les gens parler ? C’est très grossier. » Le schéma de cette discussion prenait exactement le même chemin que la discussion avec l’autre bretteur, cet homme-là non plus n’allait pas lui laisser finir sa phrase et repartirait à l’assaut d’ici très peu de temps encore. Donc, pendant le temps qui lui était encore imparti, le garçon en profita pour clarifier une dernière fois sa demande :
« Je vous le propose une dernière fois. Baissez les armes, que nous puissions régler cela dans le calme.» Tacitement il suppliait cet homme-là de ne pas l’obliger à faire quelque chose qu’il n’aimait pas, il l’implorait de retrouver la raison et de pensée à son bien-être comme à celui de ses propres hommes. S’il y avait bien une chose que le jeune homme ne désirait pas faire, c’était bien de se montrer agressif envers quelqu’un sans lui avoir laissé une seule opportunité de régler pacifiquement le différend qui les opposait. C’était l’apanage des brutes que de fondre sur une proie sans crier gare, c’était l’apanage des vautours que de foncer sur quelqu’un sans la moindre explication et que le jeune bretteur ne supporterait pas de devenir comme ces gens, il ne voudrait pour rien au monde devenir comme ces gens-là. Même le plus grand des criminels avait le droit à un procès équitable, même la plus grosse pourriture jamais engendrée par ce monde devait avoir au moins une chance d’expliquer ses actions…que ses explications précipitent sa chute ou la ralentissent. Donc, malgré ce combat qui était déjà bien engagé, le jeune homme voulait laisser à ce gorille et à ses camarades une chance d’arrêter tout cela sans trop de bobos, qu’ils puissent rentrer chez eux dans un seul morceau et sans fierté froissée. Cela serait probablement perçu comme un signe de faiblesse mais ce garçon voyait en cette action la seule chose qui manquait cruellement à ce monde : de l’humanité.
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| Jeu 9 Oct - 21:57
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
À peine l’avertissement avait été lancé, que Junior passa à l’attaque. De son gigantesque poing velu, il fendit l’air tel un boulet de canon. Bien au fait de son pouvoir dévastateur, Wilson esquiva au plus vite. Malheureusement pour lui, Kyoshiro fut un poil trop lent. Sans doute n’avait-il pas cru le jeune homme et avait-il hésité un court instant. Le capitaine le manqua de peu, mais le souffle du coup propulsa l’épéiste contre le bastingage. Wade raffermit sa prise sur le colis qu’il tenait toujours sous le bras. C’était certes un désavantage de ne pouvoir utiliser ses deux mains, mais il préférait en prendre un peu pour son grade que de louper les frites de la cantine... Bref, il vit avec soulagement Kyoshiro se relever comme une fleur. Ce dernier renvoya son regard noir au gorille-pirate et ouvrit la bouche, sans doute pour lui asséner une attaque meurtrière à coup de mots durs. Mais tout à coup, voilà qu’il tentait de convaincre Junior d’arrêter de se battre.
« Et on l’invite à prendre un thé derrière ou comment ça se passe ? », demanda Wade dans sa tête, surpris par l’attitude de son nouveau pote. « Il a reçu un mauvais coup sur la tronche là, ou bien il pense vraiment qu’ils vont laisser tomber et se casser ? », tenta de comprendre Wilson. « Ou alors c’est un piège ! Genre « viens on fait la paix » et BAM ! Un peu comme on fait, quoi ? Sous ses airs de saints, c’est un vicieux ce mec ! » « Non, je pense qu’il est sérieux, gamin... »
Comme Wade s’y attendait, la réponse du forban fut claire et expéditive : il essaya de transformer Kyoshiro en pate à crêpe. Junior bondit et tenta de fracasser l’épéiste, mais seul le sol pâtit de l’attaque. Le pont du bateau se fissura, mais Kyoshiro se releva loin. Soudain, du coin de l’œil, Wilson aperçut une attaque en traitre. Il esquiva vers l’arrière et envoya au pays des rêves la saleté de fennec qui l’avait assailli. Il se rappela alors que, malgré l’intervention héroïque de son ami, il n’était pas tiré d’affaire ! Tout l’équipage reprenait peu à peu ses esprits et les criminels voulaient à présent de transformer Wade en passoire.
Sa main libre toujours armée d’un sabre, Wilson parait les attaques et tentait de contre-attaquer au mieux. Néanmoins, il commençait à fatiguer et ses adversaires étaient nombreux. Les pirates étaient d’ailleurs en train de l’encercler et, plutôt que de se laisser embrocher, Wade tenta le tout pour le tout. Il planta son sabre au sol sous le regard médusé des forbans et prit rapidement appui sur son arme de sa main libre, pour s’élancer parallèle au sol. Emporté par son élan, il envoya un magnifique coup de pied circulaire dans l’assemblée. Complètement pris par surprise par cette attaque inédite, la plupart des hommes furent projetés en arrière et percutèrent leurs potes. Wilson se releva, dégagea son sabre et, sous les mirettes exorbités des pirates, fit pirouetter son sabre dans tous les sens comme une majorette. Il stoppa son arme dans une pose inquiétante, le bras levé au dessus de la tête. C’était un simple petit tour de passe-passe pour impressionner la galerie, mais qui pouvait se montrer diablement efficace si on y ajoutait une phrase badass :
- Yes bitches, I know Kung Fu… WAATAAAAAA ! tenta de les intimider Wade.
Tout comme leur capitaine avant eux, les sous-fifres ne s’en laissèrent pas compter. Sans doute en confiance grâce à leur nombre, la plupart se relevèrent et se mirent à l’insulter. Quelques uns ramassaient leurs dents ou étaient parti sucrer des fraises, mais Wilson compta encore un bon paquet d’ennemis en état de se battre. Sa respiration commençait à devenir laborieuse. Une fois encore, il maudit Chuu pour toute cette période d’inactivité qui les avait amoindris... Coupant court à la dispute, Wade s’écria en pensée :
« Oh ! Attendez ! Je viens d’avoir une idée formidable pour nous débarrasser de ces types ! »
Depuis le temps habitués aux « idées » de l’énergumène, Wilson et Chuu tentèrent de l’arrêter mais, trop tard, il était parti ! Le jeune fou furieux avait aperçu, à l’instant, un canon qui trainait sur la proue du bateau. En quelques pirouettes acrobatiques, il réussit à le rejoindre et, avant que quiconque ne l’en empêche, il passa sous l’engin de destruction. Il poussa sur ses jambes, le dos collé au métal, et finit par faire basculer le canon dans l’autre sens. Un énorme bruit s’éleva lorsqu’il fracassa à moitié le pont de bois du bateau. Mais le plus important, c’était qu’à présent il ne pointait plus droit devant vers d’éventuels ennemis, mais bien vers le reste de l’équipage ! Deux ou trois gars plus rapides que les autres tentèrent bien de s’interposer, mais Wilson puisa dans ses réserves pour les dégager d’un « Reecom Kick » retentissant ! La première victime fut donc rembarrée en un vol plané en plein sur ses potes qui escaladaient l’escalier. Un nouveau strike à son compteur, Wade chargea le canon d’un boulet et, devant les yeux terrorisés de l’équipage, alluma la mèche avec une boite d’allumette qui trainait juste à côté des munitions. Le compte à rebours lancé, il se précipita vers le bord du navire.
Il eut tout juste le temps d’hurler à pleins poumons un message d’avertissement à son allié avant de sauter vers le ponton et de prendre la poudre d’escampette :
- Kyoshiro ! On se casse ! Tout va péter !
Il courut comme s’il avait le diable aux fesses et ne se retourna qu’une fois de retour sur les pierres de la rue. Il tomba à genoux, exténué par ce sprint et le cœur battant à tout rompre. Il attendit le feu d’artifice mais, surtout, que Kyoshiro pointe le bout de son nez. L’épéiste avait l’air assez réactif et Wade ne doutait pas qu’il s’en soit sorti, mais il espérait vraiment que son idée n’allait pas lui attirer des ennuis ! Tout à coup, le son caractéristique d’un coup de canon retentit et il vit sous ses yeux fatigués la poupe du bateau partir en éclats. Tel un coup de tonnerre, le boulet vint briser le bois du navire et les fenêtres de verre en milles morceaux. Des cris s’élevèrent et un grand nuage de poussière envahit le coin des docks où se trouvait le bâtiment pirate. Avec ça, pour sûr qu’il ne devait plus rester grand-chose de l’équipage !
« Du joli boulot ! Y’a plus qu’à espérer que Kyoshiro s’en soit sorti ! », s’exclama en son for intérieur le trublion de service.
Il soupesa son paquet de soie qui, par il ne savait trop quel miracle, était toujours intact. Il se dit qu’il ferait mieux de l’apporter aux clients, avant qu'une autre catastrophe ne lui tombe dessus. Mais, pour l’heure, c’était surtout le sort de son ami qui l’inquiétait. Aussi, il s’aventura sur le ponton à la recherche de l’épéiste.
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| Ven 10 Oct - 22:38 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Peu lui importait de savoir comment est-ce que son optimiste et sa générosité seraient perçus par ses pairs, peu lui importait de savoir qu’il serait connu comme celui qui tendait la main même à ceux qui ne le méritaient pas car en ce monde la main n’était plus tendue depuis bien trop longtemps. Cela faisait bien longtemps que la violence avait pris la place de la négociation et que les armes parlaient nettement plus que les mots, alors s’il en fallait un pour briser ce cercle et recommencer à croire en autrui: ce serait lui. Selon lui chacun avait le droit à une seconde chance, chacun devait avoir la possibilité de changer d’avis ou de réparer ses erreurs et dans une société aussi peu permissive que celle-ci, la possibilité d’une seconde chance avait malheureusement disparu depuis bien longtemps. Il était évident que tous les hommes sur ce navire attendaient que le combat reprenne et ne s’étaient pas attendu à ce que leur opposant leur propose une sortie de secours, peut-être que ce cas de figure ne s’était encore jamais présenté à eux. Quoiqu’il en fut le jeune homme leur donnait une chance de s’en sortir sans bobos même s’il cela signifiait qu’il ne serait pas pris au sérieux, il trouvait cela tout simplement plus juste de donnerà un combattant de se rétracter au bon moment. Malheureusement le regain de vigueur de leur chef inspira tous ces hommes, certains se mirent même à rire comme s’ils venaient d’oublier le vol plané de leur patron.
Ce chef belliqueux n’avait que faire d’une seconde chance car il était certain de pouvoir écraser ce cloporte, même si toutes ses tentatives avaient été infructueuses jusqu’à présent. Il bouillait de rage devait cette proposition qu’il devait considérer comme une provocation et sa rage le poussa à refuser cette proposition et se ruant une énième fois sur le jeune niais. Ce dernier, regardant du coin de l’œil son camarade faire preuve d’une certaine inventivité, prit de la distance afin de ne plus se faire souffler comme tout à l’heure et, plusieurs seconds durant, sa prestation ne fut qu’une suite de bonds et pas de côté. Si bien que chaque fois qu’il esquivait cela ne faisait que renforcer la colère de son adversaire. La colère, ou de manière générale les émotions, sont les pires ennemies d’un combattant car lorsque ce dernier est sous l’emprise de ses émotions il ne réfléchit plus clairement et en vient à faire des erreurs qu’il ne ferait jamais d’habitude. Le jeune homme continuait donc à esquiver sans cesse en espérant qu’une telle erreur finirait par apparaître et il aurait continue comme cela aussi longtemps que possible si son attention n’avait pas été captée par un bruit sourd à quelques pas de là
Se tournant vers l’origine du bruit, le garçon ne put masque sa surprise lorsqu’il aperçut son camarade jouer avec un canon et le tourner dans une position qui n’était, normalement, pas prévue pour cela. Écarquillant un sourcil comme symbole de sa surprise, le niais appela son compagnon d’un:
« Euh….Wade ? » Même si Wade avait un plan, cela n’aurait clairement pas son camarade d’en connaître les grandes lignes afin de ne pas être pris au dépourvu, mais malgré tout Wade semblait avoir la situation bien en moins c’est au moment où il hurla à Kyoshiro de fuir que ce dernier compris enfin. L’air gêné, gêné de ne pas avoir prévu le coup et de ne pas avoir été mis au courant, il se tourna vers Junior et bredouilla quelques mots :
« Euh…je…eh bien, bonne journée ! » À ces mots il courut si vite qu’il laissa un nuage de poussière à l’endroit où il se trouvait auparavant, sautant sur les docks et courant à perdre haleine jusqu’à ce qu’un violent coup de canon vint lui signaler qu’il était temps d’arrêter sa course. Le pont avait clairement dégusté et le navire ne tarderait probablement pas à prendre l’eau, fort heureusement Wade était entier et les deux hommes se rejoignirent non loin de l’entrée du dock. Le bateau semblait en mauvais état et alors que Kyoshiro allait se retourner vers Wade pour l’accompagner jusqu’au destinataire de ce colis, le bateau sembla subitement agoniser et fut brisé en deux, son épave se noyant dans les fonds marins en un instant. C’était trop soudain même avec le coup de canon et, alors que Kyoshiro faisant quelques pas en direction du dock pour voir s’il y avait des rescapés, un puissant sifflement se fit entendre et une forme longue et massive émergea des eaux.
- Spoiler:
Le garçon en avait vu des créatures massives, des tigres, des ours ou des oiseaux géants mais c’ était la première fois qu’il voyait un serpent aussi gigantesque sortir de l’eau comme si de rien n’était et s’approcher de lui sans l’ombre d’une hésitation. Devant un tel spectacle et une telle taille, le jeune homme ne sut que dire car il n’avait jamais été très bon pour calmer les bêtes sauvages. Il ne put sortir que bêtement :
« Mais…je…euh…bonjour ? Gentil serpent ? » La créature se tourna vers lui et, à quelques mètres de là, releva sa tête et tenta d’aplatir le jeune garçon en l’écrasant de tout son long…Kyoshiro bondit sur le côté et esquiva de peu cette attaque. Se relevant, il leva son index comme le ferait un professeur furieux avant de s’adresser au serpent
« Vilain serpent ! Vilain ! » Quoi ? Je vous avais dit qu’il n’était pas bon pour calmer les bêtes sauvages, non ? Les reptiles n’étaient pas son domaine de prédilection non plus : il faisait ce qu’il pouvait. Le serpent, nullement impressionné par les paroles qu’il ne devait sans doute pas comprendre, se tourna vers Kyoshiro et commença à glisser doucement vers lui, sifflant lentement et faisant sortir sa langue comme s’il savourait le festin à venir. Reculant autant que le serpent n’avançait vers lui, le garçon leva ses deux mains devant lui comme pour faire barrage avant de bredouiller :
« Euh…couché ? Ah bah non, tu l’es déjà. Zut…comment on dit ? Stop ? Pas bouger ? »
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| Mar 14 Oct - 12:38
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Aaaaaaaaaaaaah, les ascenseurs émotionnels. Il n’y avait que ça de vrai pour faire vibrer un homme tel que Wade. Voir que son super plan avait fonctionné comme sur des roulettes ? Hell yeah ! Le naufrage presque instantané, et très louche, d’un bateau ? « J’le sens mal... ». Apercevoir Kyoshiro vivant, la seconde suivante ? Like a boss ! Un serpent géant qui émerge des eaux comme un monstre marin assoiffé de sang et pas du tout content d’avoir été réveillé ? Oh shit ! RUN ! RUN FOR YOUR LIFE !
« Mais, avant de continuer notre aventure, revenons un peu en arrière. », se dit Wade sans trop savoir pourquoi.
Oh shit ! RUN ! RUN FOR... Non ! Bien plus en arrière... Nemu island, cette petite île paradisiaque pour les aficionados des textiles était assez récente, en vérité. Le lopin de terre n’avait pas été habité pendant des dizaines, des centaines d’années pour une raison toute simple. Le « nemu » de son nom pouvait effectivement se lire « arbre à soie », pour coller parfaitement aux activités locales. Cependant, la réalité était bien moins chatoyante. Lors de leur arrivée première sur l’ile, les colons connaissaient la légende selon laquelle un énorme monstre marin dormait dans les profondeurs des récifs, bien à l’abri des hommes. À moins que ce ne fut l’inverse ? Cela étant, ils s’y installèrent tout de même et, force de constater que le monstre ne se réveillait pas, le crurent endormi pour de bon. Ainsi, « Nemu Island » naquit, non pas comme l’ile de la soie, mais plutôt comme l’ile endormie. Sommeil qu’un fieffé dégénéré, stupide et imprévisible, venait d’écourter pour le plus grand malheur de l’assemblée.
« Putain ! Qui aurait cru que cette légende stupide soit vraie ! », se lamenta Wade devant le spectacle terrifiant du reptile. « Certainement pas moi... », déclara Wilson, avant de déglutir avec difficulté.
Le bazard était deux fois plus gros que feu le bateau des pirates de Junior. Ses crochets devaient mesure la taille de Wade et ses écailles étaient plus grosses que sa tête... Le ponton, sous la charge formidable de la bête serpentine, commençait à grincer dangereusement. De ses yeux rouge sang, le monstre les avait tous repéré et, à force d’ondulations, se dirigeait lentement vers eux dans une danse envoutante. Croyant se souvenir d’un détail important, Wade chuchota à l’adresse de son comparse :
- Pssst... Kyoshiro ? Ne bouge surtout pas, il ne se repère qu’au mouvement... Je crois.
Kaa... oui, c’était le nom du serpent tout trouvé par Wade. Kaa, donc, se redressa tel un cobra envouté par une flute exotique. Le petit magicien cru que son plan se déroulait à merveille, mais le mercenaire restait plus sceptique. Soudain, l’abomination fondit sur ses proies à taille humaine. Un sifflement rageur fendit l’air. Les crocs gigantesques du monstre ne rencontrèrent que le bois du ponton. Wilson avait bondit et, déjà, il courrait comme s’il avait le diable aux fesses. Il courrait pour sa vie, ni plus ni moins. Affronter pareille créature lui était tout à fait impossible ! Kyoshiro semblait essayer de dresser la bête, le doigt levé, mes ses efforts restaient incompris par le prédateur. Il glissa peu à peu dans la direction de l’épéiste, ce dernier ne sachant apparemment pas du tout comment procéder. Pour sa part, Wade n’eut qu’une seule phrase à la bouche :
- Cours, Kyoshi-kun ! COUUUUUUUUUUUUUUUUURS !
Instinctivement, Wilson se savait impuissant face à ce genre d’ennemi. Il avait donc fui par réflexe, incapable de penser à quoi que ce fut d’autre. Néanmoins, à présent qu’il avait mis une certaine distance entre les puissants sifflements du serpent et lui, il ressentait un brin de honte. Mais surtout, l’urgence et le caractère désastreux de la situation lui sautèrent au visage : personne sur cette ile n’était capable d’arrêter pareille engeance, il en était convaincu. Cela aurait sans doute permis à un quelconque héroïsme de resurgir des tréfonds de l’âme de l’énergumène, si seulement il n’était pas aussi résolument terrifié. Même courir lui était difficile, tant ses genoux s’entrechoquaient à la vue de la taille démentielle du reptile. Ses dents claquaient en pensant à la manière dont il mourrait, si jamais il se faisait attraper. Son estomac se tordait de douleur, une sueur froide ruisselait dans son dos et son souffle, déjà court, semblait lui manquait atrocement. Bref, il flippait sa race.
Soudain, il se rendit compte qu’il n’apercevait plus Kyoshiro. Il avait tellement fuit qu’il s’était retrouvé plusieurs ruelles plus loin. La rumeur sourde des sifflements ne lui parvenait plus qu’étouffée. Il tomba à genoux, exténué, et essaya de retrouver son souffle. Il avait fuit, certes, mais devant pareil spectacle, il se doutait bien qu’un mec avec deux sous de jugeote aurait fait de même. Néanmoins, plus il y réfléchissait, et plus il se rendait compte de la futilité de son geste : s’enfuir où ? L’ile était minuscule et le serpent, géant ! Il ne pouvait même pas espérer prendre la voie des mers, puisque le serpent semblait s’y plaire comme un poisson dans l’eau. Néanmoins, ses muscles fatigués et ses poumons en feu, à cause de son sprint apeuré, lui hurlaient de se tenir hors de cela. Supplications relayées en cœur par son cerveau, son petit cœur affolé et son taux de testostérone ridiculement bas pour l’occasion. Il allait se résoudre à se planquer jusqu’à ce que l’orage passe, lorsqu’un murmure le surprit :
- Alors, l’heure est venue...
Wade se tourna d’un bloc et se retrouva face à un vieillard en robe grise. Sa longue barbe poivre et sel lui mangeait les joues, et une capuche masquait à demi ses traits. Néanmoins, ses yeux d’une couleur blafarde inquiétante le fixaient avec une sagacité qui l’effraya. Il voulut bouger, mais s’en retrouva incapable. L’homme s’approcha pas à pas du magicien, prostré par terre, dans l’impossibilité de bouger devant ce regard d’acier. Le vieux s’accroupit et, toujours en murmurant, lui mit la main sur l’épaule :
- Il est temps, et je n’ai guère mieux que toi pour combattre ce monstre. - Euh, papy, t’as fumé quoi ? J’veux la même... commença Wilson. - Tes pitreries sont malvenues, en ces temps troublés, l’interrompit le vieux à voix basse. Tu te dois d’aller prêter main forte à ton ami, s’il est toujours en vie. - Mais oui, bien sur ! Où avais-je la tête ! Y’a juste un serpent plus grand qu’un galion, c’est rien du tout, non ? T’en as de bonnes, toi ! - Le grand serpent d’eau périra de vos mains, je l’ai vu en songe, continua néanmoins le vieux. - Ouais, bah arrête de rêver et aide moi plutôt à me casser de là... dumbass, répliqua Wilson. - Tu triompheras du Dhova... souviens t’en.
Soudain, le vieil homme posa la main sur le crane de Wade et ce fut comme si toute la fatigue et les peurs du magicien s’étaient envolées. Tout à coup, il ouvrit les yeux et se rendit compte qu’il était étendu à même le sol. Il regarda partout autour de lui, mais nulle trace du vieil l’ahuris. Wilson commença à échafauder un plan pour se tirer en sécurité de Nemu Island, mais le petit magicien en avait décidé autrement :
« J’y retourne ! » « ... et donc après avoir piqué un bateau au maire on... Whait whaaaaaaat ?! » « Je vais aller aider Kyoshiro ! » répéta Wade, remonté à bloc. « God dammit Wade ! Je t’ai déjà dis de pas croire à tout ce que tu vois en rêve ! » « Là c’est différent, Wilson, je le sens ! Je peux le faire ! » « Tu vas nous faire tuer, ouais ! Arrête tes conneries et... putain il est parti ce con ?! Raaaah ! Wait for me, dickhead ! »
Des tambours battaient dans le cœur du garçon. Des timbres d’hommes résonnaient, répétaient un chant guerrier séculaire. Une voix grave et puissante, celle du vieillard, semblait raconter une histoire oubliée par tous. Un chant cristallin s’éleva peu à peu et il frissonna d’excitation. Cette mélopée lui donna des ailes et il parcourut la distance le séparant de la bête en un instant. Elle le repéra sans mal au bruit qu’il fit, mais déjà, Wade préparait son entrée en scène.
« But... there’s one they fear... In their tongue he is... », psalmodia-t-il dans sa tête « Putain Wade !! », tenta vainement de l’arrêter Wilson.
- FUS RO DAH !!!!! hurla le magicien.
Le sentiment d’onirisme se brisa tel un miroir. Le serpent persiffla, comme s’il se moquait de la déconfiture de l’humain en face de lui. Le jeune homme ne se rappelait même plus ce qu’il espérait, au juste... Seules restèrent la bête qui se dirigeait lentement dans sa direction et le ressentiment de Wilson. Tout à coup, bien au fait que le vieux l’avait entubé, Wade refit le chemin inverse telle une flèche, toujours son paquet sous le bras. Dans sa course effrénée, il trouva la force de hurler :
- Kyoshirooooooooooooooooooooooooo ! T’es ouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuù ?!!
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| Jeu 16 Oct - 4:50 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Si le garçon était habitué à voir des bestioles un peu plus grosses que la normale, ce devait être la première fois qu’il était confronté à un reptile de cette taile. D’ordinaire il savait toujours quoi faire face aux bêtes sauvages: certaines craignaient le feu tandis que d’autres n’attaquaient leurs proies que quand elles avaient le dos tourné…ce fut à force de lecture et d’expérience qu’il apprit ces petits détails qui pouvaient sauver des vies. Si les bêtes sauvages, les tigres, les ours ou les taureaux n’étaient pas un problème pour Kyoshiro, ce dernier n’avait pas autant d’expérience avec les reptiles et n’en n’avait jamais approché un d’assez près pour pouvoir étudier leur comportement général. Mais aujourd’hui c’était un serpent de plusieurs mètres de long et de large qui émergeait des flots, sifflant et rampant jusqu’à lui comme un prédateur se mettant en position avant l’attaque, le toisant de ses yeux en amande tout en restant monstrueusement calme. Si le calme était suppose être une bonne chose, c’était une autre histoire lorsqu’il s’agissait d’un prédateur au sang-froid comme cette bestiole devant lui. Que devait-il faire pour ne pas devenir son prochain repas ? Si le garçon n’en n’avait pas la moindre idée, ce ne fut apparemment pas le cas de son camarade qui semblait être à peu près certain que c’était le mouvement qui déclencherait l’attaque. Qu’avait-il à perdre à suivre cette théorie ? Haussant intérieurement les épaules il se figea comme une véritable statue, ses yeux de braise plongés dans les yeux reptiliens de cette imposante bestiole…pendant un instant il avait pensé que cela pourrait marcher, pendant un instant il avait cru que son compagnon avait raison mais il fut bien vite ramené à la réalité.
« Tu…crois ? » Avant même qu’il ne puisse chuchoter une plus longue réponse à son ami, le reptile bondit et manqua de les empaler tous les deux de ses immenses crocs de peu, ne rencontrant que le bois comme seule résistance tandis que les deux garçons partirent côte à côte loin d’ici. En chemin, se retournant légèrement pour voir si le serpent les suivait toujours, le garçon s’adressa à son camarade :
« Repérage aux mouvements, hein ? On va devoir revoir notre copie. » Malheureusement le jeune homme, se retourna une seconde fois pour suivre l’avancée de son poursuivant, perdit de vue son camarade qui s’en alla à toute allure, s’enfonçant dans les ruelles de cette ville comme si le feu de l’enfer le poursuivait. Comment l’en blâmer ? Les gens ici devaient vivre paisiblement, insouciants de l’existence de si féroces bêtes et il était normal de ressentir de la crainte face à ce spectacle effrayante. Chassant ces pensées de son esprit, le garçon décida de rester tout près du port afin de ne pas mettre davantage en danger les habitants de ce village. Il tournerait en rond pendant des heures jusqu’à épuiser cette bête s’il le fallait mais il ne plongerait pas plus profondément dans cette bourgade…il ne laisserait pas ce serpent découvrir qu’il avait un banquet gratuit tout près de lui. Plusieurs secondes durant, voire peut-être plus, le garçon tourna en rond entre les bâtiments, esquivant à chaque fois de peu les crocs qui claquaient à quelques centimètres de lui comme un fouet lui rappelant le danger derrière lui. Pendant un moment le jeune garçon puisa dans ses réserves, forçant ses muscles à donner le meilleur pour ne pas en finir en repas pour serpent géant…et ce fut un succès jusqu’ ce que son camarade, sorti de nulle part, fasse son show en hurlant pour trouver son camarade. Le jeune niais, se tournant vers la direction d’où venait la voix, plia ses jambes et bondit aussi haut que possible en faisant des grands gestes tout en hurlant :
« Làààààààààààààààààààààààààààààààààààà !!!!!!! » Le temps n’était plus à la discrétion mais au travail en équipe et ce fut en pensant à un plan qu’une idée émergea dans son esprit fragmenté. Un sourire malicieux illuminant son visage, le garçon se retourna en l’air et eut le réflexe de s’accrocher à un fil pour étendre le linge, tendu juste devant lui, tout en voyant passer le serpent juste sous ses pieds, pouvant même sentir ses chaussures se frotter aux écailles. Retombant lourdement sur le sol, il courut pour rejoindre son camarade et lui lança d’un ton beaucoup trop enjoué compte tenu de la situation :
« J’ai un plan ! Bon d’accord je l’ai vu dans une bande dessinée mais ça compte quand même, non ? Tu vas voir, ça va forcément marcher ! » Il lui était arrivé plusieurs fois de lire quelques bandes dessinées et, à chaque fois que cela parlait de serpent, ce dernier était représenté comme un sac de nœuds et rien d’autres…vous commencez à voir où Kyoshiro voulait en venir ? Pointant du doigt le plus gros bâtiment du port, une grande maison à deux étages, plusieurs balcons et bon nombre de fenêtres, le garçon lança à l’attention des personnes devant ledit bâtiment :
« Pardon, pardon ! On ne fait que passer ! » Devant la monstruosité qui suivait le garçon, les gardes s’enfuirent au courant alors que le garçon pénétrait dans la maison en enfonçant la porte d’un magnifique coup de pied sauté. Hurlant aux gens de faire place, même s’il ne croisa personne pour l’instant le garçon put presque sentir le souffle du serpent dans son cou et ne s’arrêta donc pas, bifurquant dans la première pièce à gauche avant de passer par la fenêtre, et de revenir par l’entrée empruntée quelques secondes plus tôt. Est-ce que son camarade commençait à voir quel était le plan du jeune bretteur ? Ce dernier allait continuer sa petite danse jusqu’au bout.
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| Dim 19 Oct - 15:16
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plutôt mouvementée !"
Kyoshiro se manifesta par un cri, alors qu’il sautait dans les airs en agitant les mains en tous sens. Au moins, ça avait le mérite d’être clair, il était « là ». Bien. Manque de bol pour lui, le serpent aussi s’était rendu compte de sa présence. Tandis que Wilson fonçait à en perdre haleine loin du monstre, son camarade courut à son niveau pour lui lancer d’un ton où filtrait une certaine excitation qu’il avait un plan, tout droit tiré d’une bande dessiné. N’ayant rien de mieux sous la main, Wade accepta sans hésitation :
- C’est mieux que mon plan qui consiste à courir jusqu’à ce que le serpent en ait marre ! Je marche !
Mais déjà, l’épéiste était parti en direction d’une grande baraque qui rappelait étrangement celle du maire... C’était sans doute car c’était cette habitation en question ! Avant qu’il ne puisse l’en empêcher, Kyoshiro avait déjà défoncé la porte d’un grand coup de pied façon « Reecom Kick ». Le serpent le suivit sans hésiter à travers l’entrée, puis aux hurlements et aux fracas qu’il entendit, Wade comprit que le bordel sans nom que le monstre causait allait peut être lui retomber dessus... Mais pour l’instant, il lui fallait surtout aider Kyoshiro avant qu’il ne finisse dans l’estomac du reptile. Wilson s’empressa de le rejoindre et aida son camarade dans la grande tache de faire tourner le monstre en bourrique. Plusieurs minutes durant, il bondit, pirouetta, sauta et esquiva les attaques de son assaillant. Il commençait de plus en plus à atteindre ses limites, mais il tenait bon. L’horreur de finir gobé comme une souris le maintenait encore et toujours en action ! Le serpent s’enfonçait toujours plus au sein du manoir, mais ne semblait pas vouloir s’entortiller comme le plan le prévoyait sans doute. Puisant dans ce qu’il lui restait comme courage, Wade bondit à l’intérieur du bâtiment à la recherche d’un moyen de bloquer leur adversaire démesurément grand. La plupart du mobilier était sens dessus dessous mais à force de chercher, Wilson découvrit une lourde étagère encore debout.
« C’est notre chance, gamin ! », s’exclama l’ex-mercenaire. « On utilise Chuu comme appât et on se tire ? », crut comprendre le magicien, sous l’œil horrifié de la couturière. « Pas du tout, crétin ! Aide-moi avec l’armoire, on va la faire tomber devant cette fenêtre, là où il y a la queue du serpent. Ça devrait le coincer ! »
Les muscles endoloris et fatigués du jeune homme hurlèrent à la maltraitance, mais Wade tint bon. Il poussa de toutes ses forces, s’aidant de ses jambes il poussa l’armoire de son épaule. Soudain, elle bascula dans un grincement sinistre et tomba à la renverse sur le corps écailleux du monstre marin. Un sifflement de rage s’éleva à l’extérieur du bâtiment, lorsque le lourd mobilier vint coincer le serpent contre le sol. Il avait beau se démener, l’armoire semblait tenir bon. Néanmoins, Wilson aperçut soudain les yeux rougeoyant du reptile devant une fenêtre. Il plongea pour esquiver une attaque, qui ne vint pas au final. Quelqu’un avait distrait le monstre ? Wilson ne s’attarda pas plus sur sa chance et se remit sur pieds. Rapidement, il rechercha d’autres lourds objets pour coincer Kaa (c’est le serpent, vous vous souvenez ?). Que feraient-ils ensuite avec Kyoshiro ? Aucune idée... Petit à petit, les multiples replis du corps du reptile se retrouvèrent immobilisés, à l’intérieur de la mairie, par le mobilier de l’administration locale. Sans comprendre pourquoi, Wade ressentait une grande satisfaction à utiliser les bureaux, les chaises, les commodes et autres rangements de la sorte. Lorsqu’il devint évident que le monstre était cloué sur place, Ike s’extirpa de ce méli-mélo d’anneaux, de bois et de papiers pour retrouver l’air pur de Nemu Island.
- Mission accomplie, Kyoshiro ! J’ai même réussi à garder mon paquet de soie !
C’est alors qu’il remarqua un détail gênant. La scène fit fondre son sourire comme neige au soleil : Junior était de retour et semblait passablement énervé. Trempé jusqu’aux os, il saignait par endroits, sans doute à cause de l’attaque du serpent sur son bateau. Sa fanfaronnade avait d’ailleurs attiré son attention et, lorsqu’il le vit, l’homme-gorille hurla de rage. L'énergumène reconnut sans mal le geste du pirate : il « chargeait » de nouveau son coup de poing...
« Mais ça va jamais finir ces conneries ?! », râla Wilson, à bout de souffle.
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| Lun 20 Oct - 15:02 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Ce n’était tout les jours que l’on pouvait croiser un serpent géant au milieu d’une ruelle, mais ce n’était pas non plus tous les jours que l’on voyait deux imbéciles en train de courir à perdre haleine, levant les bras et faisant de grands gestes tout en étant poursuivis par ce serpent géant comme deux proies fuyant leur prédateur. Mais était-ce vraiment le cas ? Oh oui les deux garçons étaient au courant que les crocs du serpent n’étaient pas juste là pour faire joli, ils savaient aussi que cette bestiole pouvait peut-être avoir du venin qui signerait certainement leur arrêt de mort…mais ils n’avaient pas peur pour autant. La peur les figerait sans doute sur place, paralysant leurs jambes en les menant à une mort certaine. Non, ils étaient conscient du dangers, ils étaient conscient d’être les responsables du réveil du serpent et prenaient donc leurs responsabilités en empêchant quiconque de se faire blesser à leur place. Courant jusqu’à cette massive maison tout en écoutant son camarade lui expliquer son plan simple qui consistait à confronter leur endurance à celle du reptile, le garçon sourit et lui répondit:
« C’était une idée que j’avais eu aussi, mais je ne sais pas s’il se fatigueras avant nous. » Comment savoir ? Il n’avait jamais affronté de bestiole aussi massive que celle-ci et ne pouvait donc que deviner de quoi elle était capable. Peut-être que ce serpent serait à peine échauffé le temps que ses proies ne soient épuisées, ces dernières ne pouvaient clairement pas prendre ce risque et devaient trouver une solution plus…permanente. Entrant donc dans le bâtiment, le jeune homme niais eut l’idée de génie d’utiliser les fenêtres et les étages pour tourner et tordre le serpent dans tous les sens jusqu’à ce qu’il ne soit plus en mesure de ramper comme il le faisait. Au début il crut que cela avait marché, voyant que le serpent avait du mal à le suivre mais, n’entendant pas el boucan que faisant son camarade avec les meubles, il fut stupéfait de voir le prédateur s’habituer si vite à son nouveau environnement. Retombant dans le hall d’entrée de la maison, voyant le reptile s’approcher de lui en sifflant comme il savait si bien le faire, le garçon fit un pas en arrière au moment où le serpent lui bondit dessus…comment aurait-il pu deviner que les crocs claqueraient juste devant son visage ? Kyoshiro rouvrit les yeux pour voir le serpent immobilisé et, soupirant de soulagement, il supposa que son camarade s’était débrouillé comme un chef pour bloquer le serpent. C’était du très bon boulot…mais les réjouissances furent de courte durée. Malgré tous ces évènements le grand gorille était toujours en vie et beaucoup plus furieux qu’avant, et comment l’en vouloir ? Mais, en le voyant charger ainsi, le jeune homme eu une idée merveilleuse.
« Oh, attends ! J’ai vu ça dans une bande dessinée, un jour ! » Plongeant sa main dans une poche pour en ressortir une banane qu’il avait gardé comme simple encas, il l’ouvrit et jeta la peau à ses pieds, se décala au tout dernier moment pour voir l’homme glisser dessus. Se tournant pour voir où allait glisser l’homme, le niais eut une expression de surprise non-dissimulée en se rappelant que le serpent était toujours juste là, attendant patiemment son repas.
« Oups, je l’avais presque oublié celui-là. » Et ce qui devait arriver finit par arriver. Le serpent, devant la vision d’une proie glissant vers lui, ouvrit grand la bouche et avala tout crut cet homme qui, même dans le gosier de la bête, continuait de bouger et de déverser un flot d’insultes irritantes pour les oreilles. Regardant la scène, le garçon lança sur un ton inquiet :
« Oups. Euh…monsieur ? Ça va ? » Bien sûr qu’il savait que cela n’allait pas du tout mais peut-être y avait-il une solution pour le sortir de là avant que les sucs gastriques du serpent n’aient raison de lui. Se tournant vers son camarade d’infortune, en quête de réponse, Kyoshiro lui demanda :
« Tu crois que le serpent va le recracher ? On devrait peut-être faire quelque chose ?»
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| Mer 22 Oct - 15:40
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Wade resta quelques secondes à cligner des yeux, l’air ahuris. Il peinait à mettre des mots sur ce qui venait de se dérouler devant lui. C’était comme si un miracle s’était produit ! Junior était en train de charger son coup de poing la seconde d’avant, s’avançant avec hargne vers Kyoshiro et lui-même. La seconde d’après, il glissait sur une peau de banane et finissait à l’intérieur du gigantesque serpent ? Il n’y avait qu’une seule explication possible !
- Are you a genius, or something ? demanda, l’air de rien, Wilson à son allié du jour.
« Une attaque à la peau de banane ! Brillant ! Il me faut un lance banane... », décida Wade intérieurement.
À l’intérieur du gosier de Kaa, l’homme-gorille se débattait et lançait tout un tas de juron. Kyoshiro, toujours là pour troller un coup, lui demanda même s’il allait bien ! Ce qui n’eut pour effet que d’augmenter encore la rage de Junior. Wade avait vraiment du mal à saisir s’il était le roi de gaffe un peu niais qu’il semblait être, ou bien le génie du mal qu’il soupçonnait...
- Tu crois que le serpent va le recracher ? lui demanda-t-il soudain d’un air inquiet. On devrait peut-être faire quelque chose ?
« Non... C’est juste un gros nigaud, ce type ! », s’exclamèrent en chœur Wade et Wilson.
- Et bin, perso, je ne m’approche pas de ce grand machin avec des écailles et des yeux rouges...
Voyant que Kyoshiro avait tout de même l’air d’hésiter à porter secours à Junior, Wilson préféra le retenir par la manche :
- N’y pense pas. Tout ce que tu vas gagner, c’est de finir par te faire bouffer toi aussi. On a déjà de la chance d’y avoir échappé !
C’est alors que le serpent sembla convulser. Il étira son corps en tous sens, se débattant avec hargne de sa prison de murs et d’armoires. Malgré sa force démentielle, il ne put pas se libérer, mais seulement finir de mettre la maison du maire sens dessus dessous. Il hurlait à la mort et bataillait ferme contre quelque chose... ou quelqu’un. Bien vite, Wade en comprit la raison : le gorille attaquait de l’intérieur ! Même ses formidables coups de poings peinaient ne traversaient pas le cuir de la bête. Les fameux impacts de ses membres puissants tordaient le corps de Kaa, et faisaient hurler de rage et d’impuissance le reptile. En vain, l’adversaire était à l’intérieur, alors... bin il l’avait dans l’os ! Devant le regard médusé du jeune homme, le serpent se fit boxer depuis son estomac, cherchant sans cesse à se débarrasser de l’intrus, sans pour autant y réussir ! En désespoir de cause, il tenta de happer Wade et Kyoshiro, mais ces derniers étaient hors de portée...
« C’est franchement pas beau à voir... », constata sombrement Wilson. « Comme un genre de gigantesque plug vert gonflable, que quelqu’un aurait érigé au milieu d’une ville ? », demanda Wade. « Mais où tu vas les chercher tes conneries, sérieux ? » « Aucune idée... Ça vient, comme ça, et ça me semble approprié sur le moment. Après... je sais plus trop, parfois. »
Au bout d’une longue série de coups assourdissants, Kaa finit par rendre l’âme lamentablement. Il s’étala de tout son long, lâchant un dernier sifflement d’impuissance. Sa tête heurta lourdement le sol de la ville et manqua de renverser Wade. Le choc fut rude et un nuage de poussière s’éleva du corps sans vie de ce monstre défait. Des jurons s’élevèrent tout de même, à l’intérieur du serpent, et Wilson se tint prêt. Il était à bout de force, lessivé mentalement et physiquement... Clairement pas en état de combattre à nouveau ! Lorsque le voile de poussière se leva, Wade aperçut Junior à genoux, à côté de la dépouille de Kaa. Il peinait à reprendre son souffle, lui aussi, la peau rongée par endroit par les sucs digestifs du serpent. Lorsqu’il leva les yeux vers eux, Wade crut enfin voir un espoir : lui aussi semblait au bout du rouleau. L’homme-gorille se remit difficilement sur pieds et tituba quelques pas, avant de s’accroupir de nouveau.
- Capitaine ! s’exclama une voix au loin.
Wade se tourna et reconnu l’équipage de pirates, en piteux état eux aussi. Quelques hommes vinrent aider leur chef à se remettre debout. Il entendit quelques mots et, vaguement, cru comprendre que les pirates avaient volé un bateau et s’apprêtaient à mettre les voiles. Wilson les laissa faire, espérant qu’ils se cassent enfin de l’ile. Il avait toujours son paquet de soie à remettre une bonne fois pour toute ! Pis c’était frites à la cantine... Il se tourna alors vers Kyoshiro, avant de lui demander d’une voix lasse :
- On les laisse partir ? Ou tu préfères les capturer ?
En son for intérieur, Wade espérait bien que l’épéiste choisisse la première solution. Il avait eut son content d’action pour la journée ! Néanmoins, s’il devait se battre à nouveau... Il trouverait bien un moyen de faire semblant de participer, en laissant Kyoshiro se charger de tout.
- Bande de vers de terres ! trouva la force de hurler Junior en se faisant trainer vers le port. Souvenez-vous de moi ! Car je ne vous oublierai pas ! Je suis le terrible Lorm, le tortionnaire ! On se retrouvera ! - C’est ça, au plaisir... lâcha Wilson d’une voix éreintée.
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| Jeu 23 Oct - 23:40 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
Même s’il ne se rappelait pas de grand-chose concernant les leçons enseignées par ses parents et les autres adultes de son île natale, il se rappelait au moins qu’il était important de ne pas jouer avec la nourriture car tout le monde ne pouvait pas se payer le luxe d’en gâcher de la sorte, sur cette île ils en étaient on ne peut plus conscients. Malheureusement, chemin faisant, il avait appris à se forger sa propre vision des choses sans pour autant oublier les leçons du passées, et l’une de ces choses était qu’il devait parfois utiliser tout ce qu’il avait autour de lui pour arracher une victoire difficile. Bien sûr il n’avait jamais vraiment prévu de voir des aliments comme une arme mais, sur le coup, l’occasion fut trop belle et la ruée de son adversaire lui donna une idée brillante. Il n’était pas sûr que cela allait marcher car il connaissait tout de même la différence entre la réalité et la fiction, cependant il avait bien vu que les méthodes conventionnelles ne marchaient pas contre cette armoire à glace : il devait donc penser autrement. Il savait qu’il y avait toutes les chances du monde que cet homme esquive la peau de banane ou marche dessus sans avoir le moindre effet sur lui, il ne put donc masquer sa surprise lorsqu’il vit le serpent gober cet homme comme Kyoshiro goberait un vulgaire bonbon acidulé. Bien sûr que le garçon fut inquiet car même si cette brute n’était pas de très bonne compagnie, le garçon ne pouvait pas ignorer la souffrance de se faire dévorer par une bête sauvage. Quel genre d’être humain serait-il s’il le faisait ? Il voulait l’aider mais ne savait pas comment…devrait-il forcer l’ouverture de la bouche de cette bête pour en ressortir sa proie ? Son camarade trouvait cette action bien trop risquée à son goût mais le niais ne put que répondre :
« Je sais bien. Mais l’idée de le laisser se faire digérer devant moi, comme ça, ça ne me dit trop rien » Cherchant désespérément un moyen de sauver cet homme en traficotant son esprit dans tous les sens possibles, le garçon n’eut pas vraiment le temps de trouver une solution car il sentit le serpent tenter de s’échapper en se gesticulant dans tous les sens, mais Wade avait fait du bon travail en lui bloquant la route avec tout ce qu’il pouvait trouver. Mais était-ce la seule raison ? Non, quelque chose bougeait, quelque chose bougeait dans les entrailles du serpent et il ne fallut pas longtemps au jeune homme pour comprendre : l’armoire à glace était encore tout à fait vivace, luttant pour sa survire jusque dans les entrailles de la mort. Sifflant pour montrer sa surprise et son respect, le garçon répondit :
« Je dois bien l’avouer, il est plus coriace que ne le l’aurais cru. Je lui tire mon chapeau pour avoir tenu le coup, je ne sais pas si j’aurais pu. » Et bientôt, à force de puissance et de détermination, l’homme vainquit la bête et s’en extirpa avec toute l’énergie qu’il possédait encore, se traînant presque hors du cadavre du serpent qui gisait là, immobile et froid. Si le garçon était prêt à l’aider à se relever et à l’amener à l’infirmerie la plus proche, il n’en n’eut pas besoin car quelques compagnons de l’armoire à glace vinrent la sauver, c’était finalement appréciable d’avoir des gens sur lesquels il pouvait compter. N’est-ce pas ? Se tournant vers son camarade qui lui demandait ce qu’il voulait faire, le garçon ne put s’empêcher de lâcher un soupir de contentement concernant la fin de ces…péripéties, avant d’enchaîner avec :
« À mon avis il en a largement assez bavé pour aujourd’hui. On peut le laisser tranquille. » Enfin, le serpent était mort et les habitants ou gardes trouveraient un moyen de disposer du corps, de le cuir ou d’en faire un sac à main géant, mais pour l’heure les deux hommes devaient finir la mission pour laquelle ils étaient venus ici en premier lieu : la livraison de ce satané colis. Regardant vers la sortie du bâtiment en voyant l’armoire à glace au nom ridicule s’en aller, le garçon lança :
« Bien. Je crois que l’on a un colis à livrer et un verre à boire, non ? Après tout ça je pense qu’on le mérite bien. »
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| Dim 26 Oct - 2:30
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Kyoshiro choisit la voie de la raison : les laisser partir. Wade n’était pas chagrin que ces couillons se cassent, vu l’état dans lequel les affrontements l’avaient laissé. De son côté, Wilson appréciait la castagne, mais un verre ou deux lui disait aussi ! Il fallait juste amener la livraison à bon port, puis ils pourraient se jeter des godets. Chuu tenta bien de dire qu’elle préférerait retourner à l’atelier, mais ses paroles impies furent vite noyées dans un torrent de réprimandes bien salées. Bref, « y’avait plus qu’à ».
Wade indiqua à l’épéiste la direction à prendre et ouvrit fièrement la marche vers l’échoppe. Ils traversèrent les rues en silence, trop heureux de pouvoir enfin se reposer deux secondes. Une fois de retour au port, ils se dirigèrent vers le fameux magasin qui, par il ne savait quel miracle, était resté intact malgré tout le Bronx qu’avaient causé les pirates et Kaa. L’un des deux frères basanés sortit à leur rencontre, le sourire aux lèvres comme à son habitude. D’un air solennel, Chuu lui tendit le paquet, un rien froissé mais toujours en bon état :
- Livraison d’un paquet de soie ! J’espère que l’on ne vous a pas trop fait attendre. - Et bin, z’avez pris vot’ temps !
L’homme prit le colis des mains de son sauveur (même s’il ne le savait pas, ce con) et l’ouvrit en quatrième vitesse.
- Bin, c'est-à-dire... commença à se défendre Chuu, avant de se faire interrompre. - Bon ! Le tissu a l’air en bon état, alors ça va. Par contre, vous pouvez vous asseoir sur le pourboire. J’attendais ce paquet y’a bien deux heures !
Wilson se retint de lui envoyer son poing dans la tronche. Non content de jouer les larbins, voilà qu’il se faisait réprimander comme un vulgaire souillon maintenant ? Comme s’il en avait quelque chose à foutre de sa soie... Chuu prit un air désolé, la main derrière la tête et le rire forcé de celui qui n’y croyait pas lui-même en prime. Bref, livraison effectuée, à eux les joies de l’alcool ! Wade salua le marchant et s’en alla sans demander son reste. Laissant donc le commerçant pas aimable pour un sou, il demanda à Kyoshiro de le suivre jusqu’au bar : ils avaient un autre type de bataille à livrer. Un genre de duel entre des verres et leurs foies. Et, bon dieu, c’était plutôt bienvenue ! Ils se frayèrent un chemin à travers les décombres fumants de la ville, zigzaguèrent au milieu des débris pour, enfin, retrouver l’enseigne du fameux établissement. Il en poussa la porte grinçante et invita son ami à le suivre. À peine entré, il cria au tenancier nommé Barry :
- Salut patron ! Une bière, s’teuplait, et ce que voudra prendre mon pote. - Ça roule Wade. Assieds-toi où tu veux, y’a de la place aujourd’hui !
Et pour cause, y’avait eu un peu de remue-ménage dans le coin... Mais le petit magicien préféra ne pas en parler à Barry, ce grand brun aux allures de baroudeurs avec sa barbe de trois jours. Wilson s’installa à sa place favorite : une banquette située dans un angle, au fond de la pièce. Bien des chaises, tabourets et tables s’éparpillaient un peu partout, mais il aimait bien ce coin. Il n’était pas loin du bar, pas trop éloigné des chiottes non plus, la table n’était pas bancale et la banquette confortable... Bref, c’était le panard ! Il invita Kyoshiro à le rejoindre d’un geste. La carte de la brasserie n’était pas très fournie : deux ou trois types de bières, un rhum arrangé un peu bizarre et... c’était tout. Mais les locaux s’en contentaient sans rechigner. Sans doute ne savaient-ils même pas à quoi ressemblait un bon verre d’alcool ! Cependant, il préférait ne pas crier le fond de sa pensée sur les toits. Barry était un chic type et il avait besoin de son commerce pour manger et nourrir ses gosses. Bien loin de lui l’idée de lui retirer le pain de la bouche ! Même si sa bière n’était pas terrible, fallait bien l’avouer... Wilson se tourna alors vers Kyoshiro et reprit la discussion là où elle s’était arrêtée, ou du moins il le pensait :
- Bon et sinon, tu fais quoi dans la vie Kyoshiro ? Mis à part me sauver les miches, aujourd’hui, hein ? Haha !
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| Mer 29 Oct - 2:10 Une livraison de soie plutôt mouvementée !
C’était assez étrange de s’imagine que malgré le fait qu’il devrait se sentir coupable d’avoir presque fait tuer son adversaire, le jeune homme ne ressentait pas autant de dégoût et de culpabilité que d’habitude pour avoir fait usage de violence. Peu importaient les raisons, d’habitude il n’aimait pas jouer le jeu de ces brutes en brandissant ses poings même si c’était uniquement en dernier recours, dans l’idéal il préférerait que tous les conflits soient résolus pacifiquement et il finissait par se haïr lorsque l’un d’eux n’empruntait pas cette voie diplomatique. Mais aujourd’hui en voyant ce bandit partir, accompagné de ses subordonnés, le jeune homme fut soulagé car il savait que son adversaire s’en remettrait. Étrange, n’est-ce pas ? De se dire qu’aussi maléfique puisse être cet individu, il avait eu le droit à une chance d’être sauvé et l’avait saisie sans hésitation. Apprendrait-il de sa leçon ? Kyoshiro n’en savait fichtrement rien et espérait que ces péripéties lui mettraient un peu de plomb dans la tête, espérant que cette dérouillerait pourrait rappeler à ce bandit combien sa vie pouvait être fragile. Les deux garçons purent enfin profiter de l’air frais et du vent caressant leurs visages sans avoir à courir dans tous les sens, sans être poursuivis pas des bandits ou un serpent géant et cela faisait du bien. Que dire de plus ? Certes ils furent un peu déçu de l’accueil du client qui leur refusa un pourboire mais ils ne pouvaient pas nier le fait que ces péripéties avaient entraîné un certain retard sur cette course. Mais cela importait peu, le plus dur était derrière eux et les deux hommes purent donc entrer ensemble dans ce bar afin de se détendre, dans un coin, autour d’une bonne bière. Kyoshiro n’était d’habitude pas très amateur d’alcool mais il ferait une exception pour cette fois : ils le méritaient bien ! Ils s’assaillirent donc dans un coin, l’un face à l’autre, profitant de la chaleur de l’endroit et de l’ambiance festive qui y régnait comme dans tous les établissements de ce genre. Le garçon, ne se pensant pas très intéressant, ne sut pas vraiment par quoi commencer pour enclencher une conversation mais fort heureusement il n’eut pas besoin de le faire. Wade, tout bon vivant qu’il était, entama la conversation afin d’en apprendre plus sur un mystérieux compagnon de route, ce dernier sourit en entendant la question et accueillit avec un autre sourire la serveuse qui arriva avec deux bières. Attrapant sa bière délicatement, le garçon remonta son regard vers son camarade et n’effaça pas un seul instant son franc sourire, lui répondant directement :
« Je sauve les miches de ceux qui en ont besoin, j’imagine. Sinon rien de très passionnant, je voyage beaucoup et je vais là où ma curiosité me mène. » Certains inventaient des histoires à dormir debout pour embellir leurs aventures mais le jeune niais était déjà assez content et fier de ce qu’il faisait pour ne pas avoir besoin d’en rajouter. Ce n’était peut-être pas impressionnant sur le papier mais il aidait les gens sans rien attendre en retour et voir la gratitude dans les yeux d’une personne valait tous les berrys du monde. Pourquoi devrait-il inventer des histoires ou péripéties pour se faire passer pour le héros ou le preux chevalier qu’il n’était pas ? Non, cette vie lui convenait amplement et il trinqua à cette vie en levant sa bière en direction de celle de son camarade, comme pour porter un toast à ce qu’il lança ensuite :
« Aujourd’hui elle m’a mené à toi et demain…je n’en sais trop rien. La surprise fait partie du voyage.» Avoir un objectif pur et précis était admirable mais le jeune homme ne pouvait restreindre ses recherches de la sorte. Il voulait tout voir, tout sentir, tout ressentir, tout découvrir : était-ce si compliqué que cela à comprendre ? Il espérait bien que non. Portant sa bouteille à ses lèvres pour se délecter du doux nectar, il en vint à se demander si Wade avait une histoire avant d’arriver ici ou si, comme lui, il avait quelque chose qui pourrait le faire quitter cette île. Après tout, ils s’étaient battus ensemble, ils pouvaient au moins être un peu curieux l’un envers l’autre. Reposant sa bouteille sur la table tout en appelant la serveuse pour leur servir de quoi manger, le garçon fut celui qui posa la question suivante :
« Et toi ? Tu comptes rester ici indéfiniment ou tu as d’autres plans ? Le monde est vaste.»
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| Sam 1 Nov - 12:51
"Une livraison de soie
plutôt mouvementée !"
Kyoshiro ne semblait pas vraiment comprendre la gravité de la situation. Pour Wade et Wilson, voguer où les menaient le vent et la mer, arpenter les eaux en quête d’aventures et de bottages de derrières pour le Bien... c’était très passionnant ! De leur côté, ils devaient passer les trois quart de leurs journées assis derrière un bureau, à mesure, tracer, couper, assembler... bref, à vivre l’enfer. Cette bière insipide qu’ils partageaient était la première qu’ils pouvaient s’offrir depuis leur embauche. L’autre avait été partagée avec sa compagnie de mercenaires, avant qu’ils ne se fassent tuer.
- Aujourd’hui elle m’a mené à toi et demain... je n’en sais trop rien, reprit son interlocuteur. La surprise fait partie du voyage !
« Mais c’est ça qu’on veut, mon gars ! De la surprise, de l’épique, du sensationnel, des émotions, des gonzesses et du pez ! », s’exclama Wilson en pensée.
L’épéiste porta alors sa bouteille à ses lèvres, et sembla apprécier cette bière sans trop de goût ni d’alcool, à la grande surprise des compères. Par contre, il eut la très bonne idée de leur commander à manger, ce que Wade apprécia grandement. Les émotions l’avaient creusé et, il ne savait trop pourquoi, mais il avait un mauvais pressentiment à propos de la réaction de ses employeurs... Il demanda des frites, beaucoup de frites, car il craignait de se faire enfler par les enturbannés du slip qui lui servaient de patrons. Soudain, son nouveau pote lui posa une question très intéressante :
- Et toi ? Tu comptes rester ici indéfiniment ou tu as d’autres plans ? Le monde est vaste. - J’ai des plans ouais, un genre de truc grandiose. À vrai dire j’ai pas mal d’idées qui me trottent, mais je ne sais pas les organiser et je m’embrouille un peu. Du coup, je reste ici en attendant de vraiment trouver quoi faire de ma vie. Mais je pense que faire un peu comme toi me botterait bien, me la jouer genre super héros à sauver la veuve et l’orphelin, tu vois ? Mais... je sais pas, j’ai l’impression que j’ai pas encore ce qu’il faut.
Il but une gorgée de sa bière et prit une expression résignée, avant de reprendre la parole :
- Jusqu’ici j’ai pas trop eu de chance, t’sais. Quand j’étais p’tit, j’étais dans un cirque avec mes parents. C’est là que j’ai appris à devenir awesome, pis mes tours de magie et d’acrobatie. Après j’ai été recruté par Clark et sa bande de mercenaires, car j’aimais bien l’idée d’aventure et de se battre pour faire bouger les choses. Mais ils sont morts maintenant, et je crois que je suis le seul de mon unité à être resté vivant. Ça fait presque un mois que je tourne en rond, mais je ne sais pas combien de temps ça me prendra pour passer à autre chose.
Il regarda Kyoshiro dans les yeux avant de lui sourire :
- Mais bon, apparemment y’a moyen de s’amuser sur cette île aussi, pas vrai ? Même si je préférerais prendre la mer... Ça serait pas fendard de pouvoir bourlinguer sur un bateau avec tes potes et de vivre un tas d’aventure en arrêtant les méchants ? Ça fait partie des trucs que je voudrais faire, mais j’ai pas de bateau... et j’ai pas de potes sur cette île non plus, en fait. Sauf Wilson et Chuu, même si elle c’est une bêcheuse qui bosse à l’atelier comme si sa vie en dépendait. Wilson est cool par contre, mais un peu violent. J’tai raconté la fois où un mec a tenté de lui piquer une bouchée surprise au Baratie ? Mais sinon t’as jamais eu de potes avec qui naviguer, toi aussi ? T’es tout seul ?
« Eh gamin, raconte pas ma vie comme ça ! » « T’es timide toi, maintenant ? », répliqua Wade en pensée. « Non mais cette histoire de bouchée surprise, là... raaah laisse-tomber. Écoute plutôt ce qu’il dit ! »
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- Spoiler:
Je rappelle au passage, à cette époque Ike pense encore que Wilson et Chuu sont ses potes, et non pas les autres facettes de sa personnalité.
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