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| Lun 20 Oct - 22:19 La mascarade des retrouvailles [1] C’était risqué de revenir sur Shabondy. Risqué et totalement inconscient, mais il fallait bien que je récupère mes affaires. Après mon altercation avec Jasmine, j’avais peur qu’elle ait mis des gardes à tous les Grooves pour me capturer, si bien que j’avais décidé de me déguiser totalement. Un manteau long, brodé, noir et doré, recouvrait mes épaules et le reste de mon corps tandis qu’une fausse barbe rousse pendant le long de ma mâchoire, étouffant parfois ma voix. J’étais ridicule dans cet accoutrement, mais pas plus que la plupart des personnes qui voyageaient ici. En utilisant mon Haki, j’étais capable de savoir si elle allait venir à proximité, et même si mon champ n’était pas très étendu, une attaque à courte distance était tout à fait possible à esquiver. Fronçant les sourcils, je me dirigeai vers la maison de la femme qui nous avait fourni les informations et nous avait en quelques sortes jetés dans la gueule du loup. Je ne pouvais pas lui en vouloir, c’était tout à fait normal de demander de l’aide quand on était dans le besoin… Ce que certaines personnes avaient encore du mal à saisir.
Soupirant, je toquai à la porte en bois qui s’ouvrit presque instantanément. La personne à l’intérieur marmonna vivement :
« - Vite, entre. Tu n’as pas été suivi ? »
Elle semblait agitée. Son regard se porta d’abord sur mon accoutrement qui sembla lui arracher un rictus de soulagement avant qu’elle ne prenne ma mallette et me la fourra dans les bras. Je sentais que si elle avait pu me virer de chez elle, elle l’aurait fait instantanément. Mais quelque chose la retenait, sûrement cette chose insensée qu’on appelait la reconnaissance.
Pourquoi avait-elle l’air sur le qui-vive ? Le fait d’avoir presque attrapé Kotaro, ou du moins de l’avoir mis hors d’état de nuire, n’aurait pas dû m’attirer tant d’ennuis. J’espérais au moins que mon altercation avec la sanguinaire Jasmine n’allait pas obliger Mike à en pâtir. Ce n’était qu’une chasseuse de prime, et pourtant son importance aux yeux du Gouvernement, avec un pouvoir pareil, dans une situation pareille… Oui, elle devait pouvoir les influencer. Pourtant, d’un revers de la main mental, je finis par balayer toutes ces hypothèses.
« - Merci d’avoir récupéré mes armes. A une prochaine fois, j’espère, dis-je avant de baisser légèrement la tête et de partir, valise en main. »
Ainsi, cela avait été de bien rapides retrouvailles. Je pouvais toujours choisir de traîner sur les Grooves de non-droit, en espérant ne pas trouver de querelles, mais j’étais sûr que les choses n’allaient pas être aussi simples. A présent que j’avais ma mallette, il me suffisait d’une pensée pour partir… Et pourtant, je tentai le diable. Rien ne me disait que la folle était encore là. C’était pour ça que j’avais l’intention de profiter un peu de cet endroit pour me rappeler quelques souvenirs. J’y avais passé des mois et des mois, avec Cid. Nous attachions tous les deux une importance particulière à ces lieux. Fermant les yeux, je touchai le sol du Groove et le sentis vibrer sous moi.
Ah… Ca ne voulait rien dire de bon. Une horde de malfrats ? Non, je m’étais un peu éloigné de la zone très habitée. Alors qu’est-ce que c’était ? Je ne mis pas longtemps à le découvrir, car de la fumée se dégagea du bout du Groove et attira mon regard. Quelques secondes plus tard, c’était un troupeau d’éléphant qui s’élançait avec zèle vers moi, apparemment en train de fuir quelque chose qui devait les poursuivre.
Cela signifiait quelque chose en particulier ? Que j’attirais les ennuis peut-être ? Fronçant les sourcils, je fermai les yeux et étendis mon Haki pour essayer de voir combien de créatures poursuivaient ces bêtes… Et il n’y en avait que deux, à un seul emplacement. Est-ce que c’était elle qui les faisait bouger à toute allure ? Alors que les animaux arrivaient à ma hauteur, je bougeai brièvement et rapidement pour esquiver leurs pas qui auraient pu tous me tuer. Je n’étais pas inquiet.
Et alors qu’ils furent tous passés, les personnes apparurent en face de moi. J’ouvris les yeux, tout en donnant un coup de pied dans ma mallette. J’en sortis alors vivement mon sniper et le pointai sur la personne que j’aurais en ligne de mire dès que la poussière se serait dissipée mais dont seule la voix me suffirait si j’avais besoin de l’immobiliser. Pourtant… Comment se faisait-il que les deux voix étaient si proches ? | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Mar 21 Oct - 12:25 La mascarade des retrouvailles La nuit n'avait pas été de tout repos, bien au contraire, j'avais peut-être vécu l'une des pires expériences de ma vie. Néanmoins, la vie devait continuer et les paroles de mon arme résonnaient encore dans mon esprit. Ce n'était pas en me morfondant et en restant sur place que j'allais arranger les choses. Tous les cris et toutes les larmes du monde ne pouvaient rien changer. Je ne l'avais pas encore totalement accepté, mais, désormais, je me devais d'agir différemment et ce changement n'allait plus tarder à arriver.
Je me dirigeais avec détermination vers les lieux où je devais retrouver mes camarades. Désormais, j'avais fait ce que j'avais à faire, il était temps pour moi de les rejoindre. Néanmoins, quelques événements inopportuns allaient me ralentir. Le premier de ceux-ci étaient pour le moins surprenant. En effet, je me promenais, une viennoiserie dans la main, prête à la croquer à pleines dents avec envie lorsque, soudainement, je me rendis compte qu'un éléphant, gigantesque, c'était approché de moi. Loin de m'effrayer, je le fixais d'un air ahuri. Je n'avais jamais réellement vu une de ces bestioles, je savais simplement à quoi cela ressemblait.
Soudainement, l'animal me poussa à l'aide de sa trompe, me faisant tomber par terre et laissant choir, par la même occasion, mon délicieux goûter. Je voulus tendre la main pour le récupérer, mais cet animal fourbe fut plus rapide et saisit entre ses dents la nourriture. Plissant les yeux et jetant un regard meurtrier à cette bestiole, je me levai, décidée à récupérer ce qui m'appartenait. Néanmoins l'éléphant prit les jambes à son cou et commença à courir. Je le suivis donc. Les événements s’enchaînèrent alors à une rapidité folle. En effet, notre course poursuite entraîna d'autres éléphants qui se mirent à gambader dans tous les sens.
Très rapidement, je perdis de vu le cleptomane du groupe et j'arrêtai de courir, décidant que j'aurai d'autres occasions de manger de telles choses dans un avenir probablement proche. Mais alors que je venais tout juste de stopper ma course, une autre surprise m'attendait. Une surprise qui devait paraître pour la moins désagréable en premier lieu, mais qui, dans le fond, cachait quelque chose de très appréciable.
En effet, alors que la poussière causée par le troupeau d'éléphants en fuite commençait doucement à se dissiper, une forme sembla se dessiner et celle-ci était justement en train de pointer une arme à feu. Qui cela pouvait-il bien être pour menacer le premier individu venu ? Certainement quelqu'un de très méfiant ou bien, quelqu'un qui me connaissait et m'en voulait pour une raison totalement inconnue. Soupirant, je me sentais déjà prête à riposter. Le temps du pacifisme était terminé pour moi et, même si j'avais encore du mal à l'accepter, si cette personne s'en prenait à moi, je n'hésiterai pas à riposter et à la tuer s'il le fallait. Je restais donc simplement sur mes gardes, m'apprêtant à dégainer mon arme au moindre geste suspect de cet homme.
La poussière se dissipa peu à peu. Doucement, je commençais à mieux entrevoir la personne. Elle me paraissait étrangement familière. Tellement, que j'eus presque l'impression que je n'avais même pas besoin de me préparer à attaquer. Lorsque, enfin, je vis clairement la personne, je me rendis compte que mon impression était réelle et je n'eus plus besoin de me méfier de l'individu. En effet, si je le reconnaissais, il allait certainement lui aussi me reconnaître et il n'aurait alors plus besoin de m'attaquer. Du moins, c'était ce que j'espérais. D'une petite voix, je me demandais alors :
- Erwin ? Tu te souviens de moi, n'est-ce pas ?
Les événements de notre rencontre étaient récents. Je me souvenais d'ailleurs encore de ce que je lui avais dit avant qu'il ne m'emmène sur St Poplar. En effet, je lui avais parlé de Shiro. Lui que je venais de retrouver et qui était déjà reparti. Allais-je seulement le revoir ? En y repensant, j'eus l'impression qu'on venait d'enfoncer un poignard dans mon cœur et qu'on l'agitait malicieusement pour me faire souffrir. Soupirant, je fermais les yeux pour retenir des larmes. Pleurer ne servait à rien, se morfondre ne servait plus à rien.
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| Mer 22 Oct - 19:55 La mascarade des retrouvailles [2] Ma barbe était tombée. Alors que ma capuche était toujours en place, mon visage s’était éclairé tandis que les poils synthétiques jonchaient sur le sol et que le visage d’une connaissance était visible. J’étais à la fois intrigué et surpris, un peu troublé il fallait le dire. J’avais laissé Tenshi quelques temps auparavant sur St Polpar, et n’avais pas eu de nouvelles depuis. A vrai dire, j’avais été pas mal occupé. Mike et moi nous étions retrouvés, Katia avait été kidnappée, puis ma soif de pouvoir m’avait emmené dans un entraînement intensif ponctué de péripéties en tout genre qui avaient rendu ma vie trépidante. Sans attendre, étonné, je baissai mon arme. Il me fallut peu de temps pour la ranger tout en parlant d’une voix claire et réjouie :
« - Je ne pensais pas te revoir de sitôt, Tenshi. Qu’est-ce que tu deviens ? »
La question était malaisée, et je me rendis compte que ce n’était pas la meilleure façon de l’aborder. Toussotant, j’essayai d’attendre sa réponse sans pour autant lui montrer qu’elle pouvait à tout moment changer d’avis. D’un geste maladroit, je finis par récupérer ma barbe sur le sol et la rattacher sans donner plus d’explications la demoiselle. Au vue de sa tenue, elle ne semblait pas appartenir au Gouvernement Mondial ou à une quelconque organisation militaire. Pourtant, depuis notre dernière rencontre, son aura… Cette puissance qui se dégageait d’elle avait changé. On aurait dit une autre personne, plus triste, plus froide… Plus dangereuse, en quelques sortes.
Ce n’était même pas son attitude qui m’aiguillait, juste mon instinct. Ce même instinct qui m’avait fait défaut devant Jasmine. Je n’étais sûrement pas près de la recroiser celle-là. Alors qu’un sourire m’échappa, je me rendis compte que c’était un sourire d’amertume, comme si je gardais une rancœur contre elle. Ses attaques… Elle avait presque failli me tuer, et je n’aurais rien pu faire. Pourtant, à présent, je savais que j’avais légèrement gagné en puissance. Et d’ici peu, je pourrais peut-être l’affronter si elle me cherchait des noises. Son pouvoir aussi terrifiant soit-il avait ses propres limites, comme le mien.
« - Pourquoi poursuivais-tu ces… pachydermes ? »
Un mot bien compliqué pour dire éléphant, mais ça donnait un peu de sérieux à la situation. Tout en y pensant, je finis par laisser échapper sur mon visage une expression de soulagement. Ce n’était ‘que’ Tenshi, pas une ennemie quelconque. Juste une jeune fille qui aimait les pâtisseries.
Alors que mon corps tout entier réclamait un moment de répit suite au stress que je venais de subir, je n’appuyai pas ma question plus que cela. Si ses réponses restaient évasives, je n’allais pas insister. Après tout, chacun avait ses secrets. Tout en y pensant, je sentis derrière nous les éléphants revenir. Je me retournai avant même qu’ils n’aient fini de changer de direction et soupirai, testant ma barbe pour que celle-ci reste en place. Il y avait derrière eux une personne qui venait à son tour d’apparaître dans mon champ de perception. Il courait vivement, assez en tout cas pour échapper à la logique habituelle des êtres humains, pas assez pour représenter un quelconque danger pour moi-même.
Avec perplexité, je regardai à nouveau Tenshi. Je ressentais toujours deux voix, mais l’une semblait provenir de son arme… Ce n’était pas étonnant, l’arme-Zoan de Mike, Ton, était aussi formée sur ce modèle. Pourtant, quand l’homme que j’avais sentis attaqua la jeune fille, il gagna en vitesse. A présent au-dessus d’elle, je pouvais clairement apercevoir son apparence : celle d’un homme lion à la crinière foisonnante, habillé en clown et dégainant d’une canne assez sobre une lame argentée.
« - Tu as osé t’en prendre à mes éléphants ? Lança-t-il en rugissant. Je vais te le faire payer, gamine ! »- Spoiler:
Oui, les éléphants reviennent vers nous. Oui, l'homme-lion est habillé en clown. Non, je n'ai rien fumé.
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Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Mer 22 Oct - 23:12 La mascarade des retrouvailles Souriant doucement, j'attendais patiemment que l'individu en face de moi, que je voyais comme un allié, comme un ami, comme une personne chère à mes yeux, lâche son arme et se décide à montrer un peu d'affection à mon égard. Tant que cela ne se produisait pas, je ne pouvais pas me considérer totalement hors de danger. Après tout, les amis pouvaient parfois nous trahir. Cette tendance à me méfier des autres commençait à s'installer à moi comme si de rien n'était. En temps normal, je n'aurai jamais pensé de la sorte et, probablement, serais-je déjà en train de faire des câlins à Erwin.
Lorsque l'individu rangea son arme, je me détendis rapidement et je revins presque à mon état normal. Un sourire plus large se dessina sur mes lèvres. Un sourire heureux. J'avais envie de sourire, j'avais besoin de voir des visages familiers en qui je croyais. Cela m'apaisa étrangement et je me sentis presque comme si les événements de la nuit précédente ne c'étaient jamais produits. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Me revoilà dans un état candide.
Néanmoins, rapidement, la question de l'homme résonna dans ma tête, ramenant mes pieds sur terre, les collant à terre et les forçant à y rester. Il venait tout juste de me demander ce que je devenais. Rien de bon, c'était certain. À moins que ce ne soit quelque chose de meilleur. Je n'aurai pas vraiment su quoi répondre à cela, seul l'avenir allait pouvoir me répondre. Soupirant discrètement, je le regardais ramasser sa fausse barbe par terre et la raccrocher sur son visage. Il devait certainement fuir quelqu'un, à l'image de ce que faisait Zeke en cachant son visage derrière une cagoule. La barbe restait tout de même plus discrète, je devrai peut-être le lui dire. Prenant mon inspiration, je pris la parole pour répondre à sa question le plus simplement du monde :
- J'ai trouvé des gens avec qui voyager pour le moment, alors, je me promène un peu aux alentours en attendant la suite du voyage...
Ma réponse restait très vague et je ne parlais absolument pas des événements de la veille. Cela valait certainement mieux pour moi. Prenant une attitude la plus naturelle possible, je lui retournais la question le plus facilement du monde :
- Et toi, que deviens-tu ?
Une façon très simple de détourner l'attention de ma personne et de ne pas en dire plus sur ce qui était en train de m'arriver. Comme à mon habitude, je n'aimais pas partager mes émotions, je n'aimais pas dire tout ce qui pouvait se passer dans ma tête. J'avais toujours préféré garder ça pour moi. L'habitude, certainement. En effet, partager mes sentiments avec une arme n'était pas chose aisée alors, désormais, j'avais pris pour habitude de tout garder pour moi. Peut-être pas la meilleure solution car, c'était certain, un jour, j'allais imploser et, ce jour-ci, personne ne devra m'approcher à moins de n'avoir pas peur pour sa vie.
Par la suite, Erwin me demanda pourquoi je poursuivais des éléphants. Je me souvenais de la raison idiote qui m'avait mené à me lancer dans cette course poursuite folle avec des animaux. Cela eut pour effet de me faire sourire. En effet, même si je changeais doucement, il y avait des choses qui comptaient toujours autant pour moi. Les viennoiseries et les pâtisseries en faisaient parties. Je répondis donc, presque au tac-au-tac :
- Cet éléphant m'a volé ma nourriture ! Alors, j'ai voulu la récupérer et... Il a commencé à courir et il a effrayé les autres éléphants et... Voilà ! Enfin, ce n'est pas de ma faute ! C'est la faute de cet animal !
C'était une attitude plutôt enfantine, de remettre la faute sur les autres. Sur des animaux en plus, cela pouvait vraiment paraître idiot. Après cette courte réponse, je vis des éléphants se diriger à nous à grande vitesse. Qu'avaient-ils donc ? Je les avais laissé tranquille, non ? Alors pourquoi revenaient-ils soudainement vers nous ? Décidément, les animaux n'avaient aucune logique.
Une autre forme se dessina à l'horizon, en effet, un étrange individu se dirigeait lui aussi vers nous. Et, soudainement, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi, cet homme à l'aspect de lion tout en ressemblant étrangement à un clown fut au-dessus de moi, en train de me menacer avec une arme et me disant que j'allais payer pour m'en être prise à ses animaux.
Rapidement, je dégainais un de mes sabres pour bloquer son attaque d'un mouvement rapide. Que me voulait-il ? Je n'avais pas envie de me battre, pas maintenant. Je ne voulais pas. À l'aide de mon arme, je repoussais également l'ennemi vers l'arrière tout en disant :
- Je suis désolée, je ne voulais pas leur faire peur !
L'homme sembla ne rien vouloir entendre et se jeta à nouveau sur moi. Je sortis alors ma seconde arme et, la pointant dans sa direction, voulut le dissuader de s'approcher. Mais rien n'y fit et cet homme était pour le moins adroit. Alors que je le voyais devant moi, ses déplacements rapides me déconcertèrent et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, je sentais sa présence au plus proche de ma personne, la lame me frôlant le visage de près. Je sentis une petit coupure suinter sur ma joue.
Plissant les yeux, cette fois-ci, ce fut à moi de lancer l'assaut et en quelques mouvements, je parvins à raser une partie de sa crinière. Cela ne lui plut guère et j'eus l'impression que sa riposte risquait d'être violente.
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| Jeu 23 Oct - 13:35 La mascarade des retrouvailles [3] La violence, toujours la violence. Les gens n’avaient plus l’habitude de parlementer. Ils répondaient aux coups non mortels par des décapitations précoces, et la plupart du temps les effets étaient immédiats. Cela me faisait penser à Jasmine. Avec du recul, je comprenais qu’elle ait répliqué à l’attaque de Cid, chose dont je m’étais excusé. Mais les excuses semblaient encore bien ridicules pour une personne de son acabit. J’avais bien sûr ronchonné, j’aurais aimé lui montrer qu’elle n’avait pas à venir nous voler notre primé, mais ça n’avait pas l’air de l’atteindre. Une personne égoïste, et tout comme moi certainement pleine de rancœur. Heureusement il ne s’agissait que d’une chasseuse de prime, cela me rassurait quant aux répercussions que ça allait avoir. Pourtant… Son pouvoir dévastateur m’effrayait, et si j’étais sûr que j’aurai bientôt les capacités pour lui tenir tête, il me fallait quelque chose qui résiste à son pouvoir de fruit du démon pour la tuer, chose que je répugnerais à faire en temps normal, mais on n’était pas dans ce genre de situation…
« - On dirait qu’il va falloir intervenir, soupirai-je en tirant vivement mon arme et en la collant à la tempe du lion tandis que les éléphants avaient dévié leur course pour passer à côté de nous. Plus un geste, lançai-je tandis que ma barbe tombait à nouveau sur le sol. »
L’homme-bête s’arrêta instantanément, et pourtant j’étais capable de sentir son envie de m’étriper. Sourire sur les lèvres, je lui intimai de reculer d’un geste du canon et rangeai mon arme avant de soupirer. Décidément, les événements étaient bien tristes pour tourner d’une si ennuyante manière. Après avoir grommeler dans sa moustache quelques secondes, il obtempéra et se mit légèrement en retrait. Alors, sans gêne, je repris la conversation là où on l’avait arrêté :
« - Alors qu’est-ce que je deviens ? On va dire que les choses sont un peu compliquées pour moi. J’ai appris que j’avais une sœur, elle s’est faite kidnappée et je l’ai finalement retrouvé mais il y avait quelqu’un d’autre avec elle, un certain Len, ami d’enfance de la pirate Holly Wate, membre de l’équipage du Shishibukai Nakata Fenice… Alors qu’on venait de le retrouver, il a été tué dans les bras de Holly par un membre de la société Pharma’Coop. Ah, entre temps j’ai eu un nouveau compagnon de voyage, Mike Tay, il a conquis l’île de Micqueot, son île natale, pour qu’elle soit plus calme qu’auparavant. Donc passe un de ces quatre là-bas si ça te tente. Mais donc où en étais-je ? »
J’avais envie de parler. En fait, j’en avais besoin. Mon corps tout entier ne demandait que cela, il demandait à avouer toutes ces choses à une personne qui s’en fichait certainement. Mais c’était un mal nécessaire, quitte à ce qu’elle m’interrompe. Et tandis que je parlais, l’homme-lion s’était crispé. Il tentait de trouver un moyen de s’enfuir mais je ne l’oubliais pas et le lui rappelais grâce au constant mouvement du canon dirigé vers lui. Mais je n’avais pas fini, et reprenant presque immédiatement sans regarder les réactions de Tenshi, j’ajoutai :
« - Ah oui, après cela j’ai dû enquêter sur la Révolution pour le compte d’une informatrice sur North Blue puis je me suis entraîné d’arrache-pied mais bizarrement je n’arrive toujours pas à tuer… Ce qui ne m’empêche pas d’handicaper à vie, précisai-je à l’adresse de l’homme-lion qui semblait avoir vu dans ma remarque une lueur d’espoir. Et là, il y a quelques jours, une femme m’a contacté pour me demander de me débarrasser de Kotaro, un Supernova primé… Tu sais quoi ? Mike et moi-même avons réussi. Mais une chasseuse de prime renommée et redoutée nommée Jasmine s’est mise en travers de notre route et a tenté de nous le voler, du coup on s’est fait attaquer comme si de rien n’était… Et on en a réchappé de peu, mais je doute que cette histoire soit finie. Enfin voilà… C’est ce que je deviens. »
J’avais fini de parler alors que l’homme à la crinière déjà moins foisonnante suite au coup de Tenshi s’était figé sur place, comme s’il avait compris de quoi il en retournait, à quel niveau nous nous hissions. Ses gestes étaient tout à coup devenus plus lents, mais il prit quand même le risque de claquer les doigts et les éléphants se dirigèrent vers nous à ce moment-là. Décidément, ils n’avaient pas fini de nous emmerder.
Alors que les animaux de malheur se dirigeaient vers nous, je finis par les viser avec mon arme, ce qui ne sembla pas plaire au lion qui me hurla de ne pas tirer et leur ordonna de ne plus bouger.
« - Je suis désolé, je m’appelle Ricon, je suis éleveur d’éléphants ! Épargnez-les, ce ne sont que d’innocentes et pauvres bêtes ! » | | | | |
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| Jeu 23 Oct - 16:32 La mascarade des retrouvailles Ce combat, c'était vraiment idiot. Il aurait suffit de simples excuses pour que tout puisse s'arranger et pourtant, rien ne semblait vouloir y faire. Il fallait combattre le feu par le feu. C'était ainsi que les choses se passaient en permanence, c'était ainsi que tout le monde pensait en permanence. Si j'avais pu arrêter cet individu en le tuant, je l'aurai fait. Si Erwin n'avait pas été juste à côté de moi, je l'aurai peut-être fait. Mais je voulais encore profiter de mon innocence quelque temps, encore quelques heures, juste le temps de comprendre l'ampleur de tout le changement qui risquait de m'attendre d'ici peu.
Soudainement, alors que le combat commençait à peine, Erwin pointa son arme à feu en direction de l'homme à la crinière rasée. D'un geste, il le fit reculer. La peur de la mort pouvait parfois être une bonne manière de forcer les gens à nous obéir. Cette constatation pouvait être intéressante. Après tout, faire du chantage sur quelqu'un était facile. Menacer sa vie, celle d'un proche et le tour était joué. La personne n'avait plus aucune dignité. Seule sa vie comptait, seul son instinct le guidait. Après cette courte altercation, il rangea son arme et reprit la parole comme si rien de tout ceci ne s'était produit. Ce fut alors à moi de faire un effort pour emmagasiner toutes les informations. À côté, je n'avais pas dit grand chose et je compris rapidement que je n'étais pas la seule à avoir des problèmes.
Il commença par m'expliquer qu'il avait découvert qu'il avait une sœur, mais que celle-ci s'était faite enlever avant qu'il ne puisse la retrouver. Néanmoins, le plus triste dans cette histoire était la mort de cet inconnu, ami d'un membre de l'équipage de Fenice Nakata. En effet, vivre la mort d'un être cher n'était jamais une chose aisée, surtout lorsqu'il mourrait devant nos yeux, sans qu'on ne puisse rien y faire. Impuissant.
Par la suite, il me parle de Mike Tay. Si mes souvenirs étaient bons, je l'avais déjà croisé dans le passé, nous avions passé une nuit de folie, une de celles que je n'allais pas oublier de sitôt. Souriant, je fus surprise que Mike et Erwin soient désormais compagnons de voyage, c'était une étrange coïncidence en faite, mais plutôt heureuse. Tous deux étaient des personnes sympathiques et vivre avec eux devait être plutôt plaisant.
Erwin ne s'arrêta pas là, il avait, visiblement, beaucoup de choses à me partager et cela ne me dérangeait absolument pas, bien au contraire, j'étais plutôt intéressée par ce qu'il me disait. Il m'expliqua que par la suite il avait enquêté sur la révolution, qu'il s'était entraîné, mais qu'il n'avait toujours pas la capacité de tuer. Il en avait de la chance, ce n'était pas la meilleure des choses qui puisse arriver. Si j'avais pu ne jamais tuer personne, je l'aurais fait. Mike et Erwin avaient même réussi à capturer un Supernova ! C'était plutôt impressionnant, je me demandais quelle pouvait bien être leur force à tous les deux. Ils devaient être très puissants. Néanmoins, ils s'étaient fait attaqués et avaient failli y passer. Heureusement qu'ils s'en étaient sortis.
Alors que je pensais enfin être débarrassée de cette histoire d'éléphants, l'homme à la crinière jeta ses bêtes dans notre direction mais, lorsque Erwin les menaça avec son arme, il arrêta tout pour sauver ses animaux. C'était attendrissant. Il s'excusa alors, donna son nom et sa profession, comme si nous allions l'agresser, nous priant de ne pas faire de mal aux éléphants. Souriant doucement, je me rendis compte que derrière cet air de méchant, cet individu avait beaucoup d'amour pour ses animaux. C'était mignon à voir. Portant mon attention sur Erwin, je lui dis alors :
- Il s'est passé beaucoup de choses dis donc !
M'approchant de lui, je ramassais alors la barbe qui était tombée par terre pour la remettre sur son visage avant de demander, l'air de rien :
- C'est cette Jasmine que tu essaies de fuir avec une barbe ? Je ne suis pas certaine que cela soit efficace vu qu'elle tombe en permanence...
Lui souriant, je me tournais ensuite vers l'éleveur d'éléphant. Tout ceci était un peu de ma faute après tout et ce pauvre homme voulait simplement protéger ses animaux. Je lui dis donc :
- Je suis désolée d'avoir effrayé vos animaux, ce n'était pas du tout mon intention. J'espère qu'aucun d'entre eux n'a été blessé.
C'était plutôt simple et, s'il refusait mes excuses, je n'allais pas insister plus longtemps, ce sera tant pis pour lui. Après tout, c'était aussi un peu la faute de son éléphant alors, j'espérais qu'il allait rester courtois et s'en aller sans faire plus de bruit.
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| Jeu 23 Oct - 19:53 La mascarade des retrouvailles [4] « - Ah… J’espère en fait surtout échapper à ses sous-fifres, pour qu’elle ne me localise pas, mais c’est bizarrement calme sur Shabondy. »
Je soupirai un instant avant de sourire à Tenshi. Elle venait de remettre ma barbe sur mon visage, ce qui me donnait l’air d’un ermite, d’un rouquin qui avait oublié ce que voulait dire le mot ‘rasoir’. Mais ça me convenait, ce n’était que pour un court instant. Mes mains s’étaient posées sur mon arme pour la ranger, finalement. Ce n’était pas que je n’aimais pas la situation mais à présent qu’il savait à qui il avait affaire, il n’allait pas tenter de m’attaquer impunément. J’étais déjà rassuré sur ce point-là. Mais quand il ronchonna suite aux paroles de ma camarade, je dus lui rappeler d’un regard qu’il valait mieux qu’il se taise si c’était pour dire des bêtises à la place. Il finit par se décider sur la manière dont allaient tourner les choses quand sa voix dérailla, s’adressant brièvement à la jeune femme.
« - Est-ce que je peux partir maintenant ? »
Fronçant les sourcils, je finis par soupirer et lui indiquai d’un geste maladroit l’endroit d’où il était arrivé. Ce n’était pas comme si j’avais envie qu’il aille rapporter ma présence à Jasmine, mais il ne semblait pas du genre à moucharder. Surtout quand il s’était rendu compte que j’étais peut-être aussi dangereux que cette femme et que ma vengeance serait terrible. A défaut de tuer quelqu’un, je pouvais au moins me permettre de le paralyser à vie.
Tout sourire, je me retournai vers Tenshi pour la regarder un instant. A présent que cette mascarade était finie, nous allions pouvoir parler plus calmement, si elle désirait me tenir la conversation. Et puis, à défaut de rester sur place nous pouvions aussi marcher. Je ne savais pas où elle voulait aller, mais c’était toujours quelque chose que nous pouvions faire : nous déplacer librement.
« - Si tu te rendais quelque part, tu permets que je t’accompagne ? Ce sera mieux que de rester ici, je doute qu’il nous envoie quelqu’un pour s’occuper de nous mais dans le doute… »
Je pris soin de la laisser prendre la tête, pour éviter de nous diriger dans une mauvaise direction. Tout en pensant à ce que je devrais faire une fois rentré à Micqueot, je fermai ma mallette pour que mon fusil n’ait aucune chance de tomber, surtout si nous passions par des rues marchandes. L’agitation à Shabondy en tout temps était visible à ces endroits-là, le reste des endroits étaient généralement soit déserts, soit habités par de la racaille.
« - Au fait, je sais que la question peut paraître indiscret mais depuis tout à l’heure je me demande si vous n’êtes pas deux… En fait, j’entends vos deux ‘voix’, et bizarrement elle semble provenir de ton sabre. »
J’évoquais ça sans réellement chercher une réponse de sa part. Il n’en fallait pas plus pour faire fuir certaines personnes que de parler de leurs atouts. Et puis, peut-être que je me trompais et que mon esprit déconnait, c’était aussi quelque chose de tout à fait possible, même si improbable. Je me demandais à quel point la folie pouvait contrôler le Haki de l’Observation dans une mauvaise direction.
Une anecdote me revint alors. Tandis que je m’entraînais à la maîtrise de mon fruit du démon, j’avais rencontré quelqu’un qui s’entraînait sûrement à maîtriser la même capacité que j’avais reçu quelques années plus tard, même si à l’époque je ne lui avais mise aucun nom. Il n’arrivait alors pas à comprendre pourquoi ma voix se trouvait à un endroit à un moment et à un autre la seconde d’après. Cela l’avait amené à penser qu’il devait parfaire sa maîtrise, au point de s’exiler dans une montagne pour ne ressentir plus que les créatures animales et se défaire des intentions humaines.
Le problème c’était que si on possédait l’Observation, il était facile de définir quelle était la nature de mon fruit du démon : il l’était beaucoup moins de la contrer même si on savait où j’allais apparaître au dernier moment. Jasmine aurait pu me contrer par exemple, mais Kotaro malgré sa perception ambiante était incapable d’esquiver mes balles. L’instinct animal l’avait cependant sauver à de nombreuses reprises, et encore maintenant je ressentais cette irritation, cette indéfectible envie de lui montrer qu’en combat singulier, il ne l’emporterait pas aussi facilement. | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Jeu 23 Oct - 23:03 La mascarade des retrouvailles Alors que je m'attendais simplement à ce que l'individu fasse profil bas et s'en aille en se contentant d'accepter mes excuses, celui-ci ronchonna dans sa barbe avant de me demander s'il pouvait partir. Je n'allais pas le retenir ici, d'autant qu'il n'était pas d'une compagnie très agréable. J'avais vraiment l'impression qu'il ne savait que se plaindre celui-là ! Les clowns devaient être amusants normalement pourtant !
Erwin finit par lui indiquer l'endroit d'où il venait pour lui faire comprendre que sa présence n'était plus requise. C'était la meilleure chose à faire, qu'il parte au plus vite. Qu'il nous laisse tranquille. Je n'avais pas besoin de cet individu pour gâcher nos retrouvailles. Ce fut ce qu'il fit, sans plus de cérémonie.
Après cela, mon ami se tourna vers moi et me regarda avec un grand sourire sur les lèvres que je lui rendis avec plaisir. Il me demanda alors s'il pouvait m'accompagner vers l'endroit où je me dirigeais. Je me rappelai alors que j'étais sur le point de rejoindre Zeke et compagnie. Je ne voyais pas d'inconvénient à ce qu'il m’accompagne jusque là-bas, bien au contraire, cela me réjouissait. Je n'eus donc pas besoin de réfléchir pour lui répondre :
- Oh oui ! Je veux bien que tu m'accompagnes.
Je pris donc la tête de notre petite expédition, marchant lentement pour rester le plus longtemps possible avec Erwin. Après tout, j'avais tout le temps que je voulais. J'avais fait attendre mes camarades durant quelques semaines, alors, perdre quelques minutes ou quelques heures n'allait plus y changer grand chose. Alors que nous déambulions tranquillement, une question d'Erwin me surprit énormément. En effet, il me parla de percevoir deux voix dont l'une provenant de mon arme. Certainement un utilisateur du Haki de l'observation. Je me demandais si cette voix était particulière, je me demandais à quoi elle pouvait bien penser. Peut-être était-elle troublée de découvrir que quelqu'un l'avait découverte. En effet, sur les blues, les utilisateurs du Haki n'était pas très répandu mais, sur Grand Line, ceux-ci étaient présents partout et la présence d'un homme dans mon arme ne pouvait être dissimulée.
Soupirant doucement, je me décidais à dire la vérité. Il serait la seule personne au courant de cela. Néanmoins, cela risquait de ne plus rester secret longtemps mais, je pouvais lui dire, à lui. Il était un allié, je le voyais comme un ami. Il m'avait emmené sur Grand Line. Grâce à lui, beaucoup de choses avaient changé, je lui devais bien ça, non ? Prenant mon inspiration pour lui répondre, je lui dis alors :
- C'est normal que tu entendes une voix de mon sabre, ce n'est pas vraiment une arme normale étant donné qu'elle a mangé un fruit du démon. Ne me demande pas comme cela est possible, je n'en sais rien, je sais simplement qu'aussi loin que je m'en souvienne, je l'ai toujours eu auprès de moi, c'est un bon compagnon de voyage après tout.
Lui souriant doucement, je n'avais pas vraiment tout dit. En effet, le fruit qu'avait mangé cette arme n'était pas un simple animal puisqu'elle avait acquis la capacité de devenir humaine. Ce n'était pas rien tout de même. Je me demandais si Erwin pouvait percevoir cela aussi. Faisant quelques pas supplémentaires, je repris la parole :
- Tu voyages donc avec Mike maintenant ? Je l'ai rencontré il y a quelques temps ! On a joué toute la nuit... Je me demande s'il s'en souvient encore !
Riant doucement, je me souvenais de cette fameuse nuit que nous avions passé tous les deux. J'en avais gardé beaucoup de beaux souvenirs.
- Tu pourras lui passer le bonjour de ma part !
J'aurais l'air bien maline si jamais il ne se souvenait de rien, mais c'était le genre de choses qu'on ne pouvait oublier de sitôt. Néanmoins, j'avais une certaine tendance à conserver précieusement mes souvenirs dans ma tête plutôt vide en mémoire, peut-être n'était-ce pas le cas de tout le monde.
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| Ven 24 Oct - 4:16 La mascarade des retrouvailles [5] Parfois, il m’arrivait de faire un rêve. Une sorte de brumeuse réalité dans laquelle mes nuits tourmentées m’emportaient. Cela m’avait coûté plus d’un sommeil réparateur, et pourtant il arrivait encore que je le fasse. Il y avait, dans un premier temps, cette timide et chaleureuse lumière qui s’approchait de moi. Puis elle disparaissait et à sa place se trouvait un vide absolu, un gouffre béant. Je le regardais intensément comme pour essayer d’y discerner quelque chose, mais pouvait-on vraiment trouver un semblant de rien là où le néant était maitre absolu ? Mes yeux se fermaient alors, et la différence à peine perceptible de mes propres ténèbres me poussait à agoniser. Ce qui suivait était tout aussi intriguant que le début. Un froid glacial traversait mon sang, et me lançait pantois tandis que je faisais face à un miroir. J’étais une créature difforme : plusieurs visages se superposaient, de telle sorte à ce que je ne sache plus lequel était réellement le mien.
« - Je comprends en fait, ce n’est pas la première arme-zoan que je rencontre si ça peut te rassurer… »
Alors une chaleur étouffante m’entourait et se mettait à brûler cette multitude de visage. Le miroir, à son tour, fondait à cause de la chaleur et je ne pouvais plus y trouver une once de reflet. Il n’y avait pas moyen de s’échapper de ces ténèbres. Je devais juste attendre… Patienter, tout simplement. Tandis qu’autour de moi le miroir fondu semblaient tomber hors de ma vue, l’obscurité commençait à engloutir mes pieds, puis mes mollets, mes genoux… Mon corps tout entier finissait par être happé.
Et c’est à ce moment-là que je me réveillais, en sueur, sans connaître la suite de l’histoire. Y’avait-il réellement une suite ? N’était-ce pas idyllique d’y penser ? Pourtant, je me retournais plusieurs fois de suite avant de me lever et d’aller prendre une douche pour oublier ce cauchemar, ce rêve si réel qui me hantait inlassablement.
« - Joué toute la nuit ? Je ne savais pas que Mike avait eu des conquêtes… »
Pour oublier ce rêve, un petit rituel s’était mis en place. D’abord, je me posais sur un toit quelconque pour observer le soleil se lever. Il n’arrivait que rarement sur des îles spécifiques que je ne puisse pas procéder à cela. Puis quand le soleil s’était levé, j’allais faire une petite balade, ou si le temps était propice j’allais courir une dizaine de kilomètres. Courir… C’était un moyen efficace d’oublier. C’était aussi une des rares activités que je faisais sans me lasser, malgré l’effort que cela demandait.
A ce moment-là, j’oubliais presque la nuit que j’avais passée. Après cela, je reprenais une douche. J’aimais le contact de l’eau contre ma peau, mais il était différent depuis que j’avais mangé ce fruit du démon. La signification du mot « maudit » avait pris tout son sens lorsque je m’étais rendu compte de la faiblesse qu’une simple douche ou qu’un simple bain m’imposait. Pourtant, cela restait raisonnable. C’était aussi reposant qu’épuisant. Alors, et seulement à ce moment-là, je pouvais commencer ma journée. Et le rituel s’interrompait.
« - Si tu veux… On peut aller le voir, avec mon pouvoir on est de retour dans une heure. Bien sûr, si tu as des personnes à mettre au courant avant, on peut s’arrêter pour les prévenir. »
La marche tranquille me rappelait le pas hésitant que j’avais commencé à faire dans mes derniers rêves. Cette tranquillité qui régnait sur le Groove provoquait en moi un étrange sentiment de peur. Comme si à tout moment les ténèbres allaient venir me happer. Mes yeux étaient empreints d’une certaine terreur inexplicable, pourtant mon attitude avait tout de normal. Je pouvais sourire, et m’exprimer calmement. Quand Tenshi m’aurait répondu, elle pourrait tout simplement me quitter pour revenir vers moi… Mais bien sûr, c’était quelque chose que je ne pouvais pas lui imposer. | | | | |
Tenshi TayaImpératrice d'Amazon Lily | Messages : 1388
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| Ven 24 Oct - 16:47 La mascarade des retrouvailles Étrangement, lorsque Erwin m’annonça que ce n'était pas la première arme-zoan qu'il avait rencontré, je fus rassurée. En effet, cela allait m'éviter d'avoir à répondre à de nombreuses questions à propos de cela, sachant, qu'en plus de cela, je n'avais aucune réponse. En effet, Akimitsu n'était pas très bavard quant à son origine et je ne savais absolument rien de sa vie. Peut-être savait-il beaucoup de choses que je ne pouvais même pas soupçonner. Un jour, il allait falloir qu'il me parle un peu de sa vie. Après tout, il en savait plus sur moi que quiconque et moi, je ne savais rien de lui. C'était plutôt étrange comme relation.
Souriant doucement, je continuais la marche. Cela ne me faisait rien que Erwin soit au courant de l'un de mes secrets. Cela ne me posait aucun problème, bien au contraire, j'avais l'impression d'être soulagée d'un certain poids. J'avais trop pris l'habitude de cacher des choses aux gens qui m'entouraient. Cela devenait lourd à porter au bout d'un certain temps. Plus de deux ans. C'était long, très long.
Par la suite, Erwin m'avoua qu'il ne savait pas que Mike avait eu des « conquêtes ». Je ne voyais pas trop ce qu'il voulait dire par là, mais ce n'était pas comme si Mike et moi avions passé la nuit comme deux amoureux, si ? Nous avions simplement joué comme deux enfants. Je me demandais bien ce que pouvait imaginer Erwin à propos de cette fameuse nuit. Cela était peut-être amusant et totalement faux et erroné.
Pour finir, les dernières paroles d'Erwin furent celles qui me réjouirent le plus. En effet, il me proposa d'aller rejoindre Mike pour lui passer le bonjour. Cela ne me dérangeait absolument pas, d'autant que le pouvoir d'Erwin était très utile pour se déplacer, alors, autant en profiter. D'autant que cela allait me permettre de revoir quelqu'un que je n'avais pas rencontré depuis bien longtemps. J'avais simplement la crainte qu'il ne puisse me reconnaître. Qu'il m'ait oublié, peut-être. Mettant de côté toutes mes appréhensions, je lui répondis alors :
- On peut y aller, je n'ai besoin de prévenir personne, ils m'attendront.
Du moins, c'était ce que j'espérais. Ils n'allaient pas m'abandonner, si ? J'en doutais grandement. Me tournant vers celui que je considérais comme un ami, je lui fis un grand sourire avant de dire :
- Mais avant ça...
Sans prévenir, je lui attrapai le bras et, ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit, je l’entraînai dans une ruelle assez fréquentée et sans plus de cérémonie, ni d'esplication, je nous fis entrer, tous les deux, dans la première pâtisserie que j'aperçus avant de finir ma phrase :
- On va manger un petit quelque chose !
Regardant dans la vitrine, je pris le soin d'acheter deux des gourmandises qui me paraissaient les meilleures et tendis l'une d'elle à Erwin. J'en oubliais presque les problèmes. En fait, sa présence me rassurait autant qu'elle m'apaisait et l'idée de revoir Mike me rendait d'une humeur encore plus joyeuse. C'est étrange de voir comment une seule personne peut faire toute la différence. Néanmoins, je ne pouvais pas rester avec lui éternellement, j'avais encore trop de choses à accomplir. Mordant à pleines dents avec plaisir dans le petit gâteau, j'eus enfin la joie de goûter à cette chose délicieuse, qui me faisait tant baver.
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| Dim 26 Oct - 0:07 La mascarade des retrouvailles [6] La réponse semblait positive, et c’était tout ce qui importait. Dans un premier temps, j’aurais aimé charger Katia de prévenir Mike qu’on allait bientôt arriver, mais les choses se feraient avec plus de précipitation si je suivais le mouvement de la demoiselle. Mon corps était assez léger, agile et entraîné pour pouvoir survivre une petite course au milieu de dizaines de personnes, mon visage encore couvert de cette ingrate barbe rousse qui ne me mettait pas du tout en valeur. Enfin, ce n’était pas important, mais chaque détail pouvait jouer en ma faveur… Ou à contrario en ma défaveur. Qui savait ce que le monde pouvait me mettre comme épreuves ? Un sourire naquit sur mes lèvres quand on arriva devant la pâtisserie. Rude épreuve que celle de la gourmandise ! Mais quitte à pécher, autant pécher par gourmandise, on attrapait moins de maladies qu’avec la luxure.
« - Merci, lançai-je au vendeur qui nous regardait d’un air attristé tandis qu’un couple en face de la boutique se roulait des galoches, comme pour le provoquer. »
Je n’allais pas me mêler de cette affaire. Il fallait qu’on se montre discret. Mais pourquoi avait-il l’air si malheureux ? Dévorant ma pâtisserie tout en remerciant Tenshi, je me mis à réfléchir sur les possibles scénarios. Soit l’un des deux membres du couple était son ancien « ami », ou il s’agissait tout simplement du fait qu’il n’avait jamais expérimenté une expérience amoureuse et que ça le mettait mal à l’aise. Mes pensées se perdirent tandis que ces hypothèses fusaient dans mon cerveau, et au moment où je pensai m’en débarrasser, je vis le jeune vendeur se décider. Il remonta ses épaules et sortit dans la rue. Son badge indiquait clairement son nom, mais avant qu’il ne passe à côté de moi je ne l’avais pas remarqué. « Erik ».
Ses pas se firent de plus en plus hésitants, et les deux amants sur le banc se tournèrent vers lui comme un seul être avant de le défigurer. De dos, on pouvait observer les gouttes de sueur s’écouler dans sa nuque. Il s’apprêtait à faire quelque chose d’exceptionnel, la déclaration de sa vie. Ça allait être mieux encore que tous ces speechs de politiciens, que toutes ces sages paroles de grand-mère. Alors quand il parla, la tension de mon esprit retomba soudainement, comme si on m’avait jeté à l’eau avec une ancre – bien qu’en réalité j’en étais déjà une par moi-même.
« - Je t’aime, et je t’ai toujours aimé ! Depuis qu’on est petit, depuis qu’on patauge entre les racines des Grooves, j’ai toujours été amoureux de toi, et je ne peux plus supporter de te voir avec quelqu’un d’autres… »
La femme semblait étonnée, ses yeux étaient grands ouverts, sa respiration semblait s’être accélérée, et là où elle aurait pu crier au scandale, elle n’en fit rien. Ses jambes lui permirent de se tenir debout mais elle faillit trébucher à cause de ses talons hauts. Alors ses joues empourprées et ses lèvres humides lui permirent juste quelques paroles à peine articulées :
« - Mais on ne se connait pas. »
Alors l’homme qui la tenait précédemment recula dans son banc tandis que celui qui venait de faire sa déclaration restait là, badaud, les bras pendant le long de son corps. Quant à moi, j’observais la scène comme on regarde une pièce de théâtre enivrante. Les décors étaient là, les acteurs jouaient leur rôle à la perfection. C’était quelque chose qu’on ne pouvait pas imiter, à tel point que dessiner ses contours avait été l’œuvre unie de plusieurs milliers d’hommes dans des traités qui n’en finissaient pas, dans des histoires qui s’épuisaient.
« - Qu’est que tu racontes, Erik ? On est amis depuis l’enfance ! Et on est des hommes, jamais mes parents… - Au diable tes parents ! Au diable la société ! Je t’avais promis une vie d’aventures, et bien la voilà. Je suis l’aventure. Ce n’est pas une pimbêche avec des talons aiguilles, qui essaye d’aspirer ta langue avec sa bouche, qui te procurera ces sensations. Suis-moi… »
La tension était à son comble. D’autres personnes s’étaient arrêtées dans la rue pour observer, choqués, la romance qui était en train de s’exhiber au grand jour. Certaines personnes semblaient déjà réfléchir aux rumeurs et aux déformations qu’elles allaient pouvoir colporter quant à cette histoire. Mais ce qui m’intéressait surtout, c’était la réponse de ce garçon, de cet homme sans nom qui venait de se lever du banc sans adresser un regard à sa dulcinée, n’ayant d’yeux que pour le déclamateur.
« - Je… Je dois y réfléchir, Erik. - Comment ça, tu dois y réfléchir ?! S’offusqua la demoiselle à ses côtés, rappelant par la même occasion sa translucide présence. Non ! Je refuse ! Tu es à moi… Je ne te laisserai pas partir, tu entends ?! - C’est fini, Joséphine… Fais-toi une raison, j’ai besoin de réfléchir. Adieu. »
Le jeune homme disparut, laissant le fameux « Erik » pantois au milieu d’une foule qui ne rêvait pas mieux que de lui sauter dessus. Et en arrière-plan, la demoiselle quittait la scène, humiliée et blessée, des larmes de rages perlant déjà le long de sa peau satinée. Toussotant, je finis par me détourner le spectacle et remarquai que ma pâtisserie avait disparu. Avais-je été tellement passionné que je n’avais pas remarqué que je la mangeais ? Tout en haussant les épaules, je finis par me tourner vers Tenshi, déçu de ne pas avoir eu le fin mot de l’histoire.
« - On peut y aller, maintenant. »
Et sans attendre, je lui touchai le bras pour la téléporter. | | | | |
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