Et un appel de plus. Tomas griffonna quelques notes sur un bout de papier en notant consciencieusement l'heure de rendez-vous que venait de lui indiquer son contact. Ici, à Mariejoa, les appels s'enchaînaient fréquemment. L'open space qui regroupait près de trente bas gradés ne cessait de laisser bon nombres de "Purupurupuru" à travers les airs. Quand son Den Den sonna une fois de plus, le jeune homme poussa un soupir et se massa les tympans avant de décrocher vivement. Plus qu'une demie-heure et il avait droit à sa pause : pas d'autre choix que celui de bosser en attendant.

-Bonjour mon Lieutenant ! Ici le Sergent Otek. Quel est l'objet de votre appel ?

Un supérieur, c'était bien sa veine. Un contrôle de routine pour vérifier qu'il travaillait ? Peut-être, mais peu probable. Les marines qui appelaient les centres de communication étaient légions, et n'étaient pas toujours des contrôleurs : il ne servait donc à rien de s'inquiéter bêtement. De toute manière, Tomas avait toujours été quelqu'un de consciencieux : personne n'aurait pu lui reprocher quoi que ce soit !

Comme à son habitude, Tomas griffonnait quelques indications sur son bout de papier tandis que son interlocuteur annonçait l'objet de son appel. Une prime, un chasseur, tout était relativement banal à quelques détails près. Par exemple, le fait que Jasmine et Awazima, deux grands noms de la première partie de Grand Line, soient inclus dans l'histoire. Quoi qu'il en fut, le Sergent hocha la tête d'un air formel même si son supérieur n'était pas capable de le voir et répondit à sa suite :

-Je vais communiquer cela à mon supérieur qui se chargera de relayer l'information au Quartier Général. Cependant, j'admets qu'il risque d'être complexe de mettre des primes sur des hommes dont on ne connait pas grand chose. Je vais voir ce que je peux faire, mais je ne vous promets rien.

Le jeune homme, tandis qu'il parlait, continuait d'écrire sur son callepin avec vigueur. Depuis le temps, il avait l'habitude de faire deux choses en même temps... Et c'était même devenu maladif : quand quelqu'un l'appelait, il devait écrire.

-Ce sera tout, lieutenant ?

Le jeune sergent écouta les mots de son supérieur et répondit à sa suite, toujours avec la politesse, le respect et la courtoisie qu'obligeait leurs grades respectifs :

-Ne vous en faites pas : si Kotaro est amené à une base de la marine, nous le saurons rapidement. Merci à vous pour votre appel, je ferai en sorte qu'il aboutisse. Bonne fin de journée, Lieutenant !

Le bas gradé raccrocha le Den Den et griffonna une nouvelle fois quelques notes sur une feuille qu'il transmit à son voisin. Quand son Den Den sonna inlassablement, Tomas poussa un soupir d'ennui et de lassitude. Parfois, il regrettait de ne pas être sur le terrain...