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| Dim 21 Déc - 20:12 Nettoyage de cadavres
Tout pressé qu’il était de retrouver son camarade et de s’assurer qu’il allait bien malgré le risque qu’il avait pris, le jeune homme avalait les distances à une vitesse impressionnante, tout accroupi qu’il était sur la petite plateforme de lumière qu’il avait créée quelques instants plus tôt. Il voulait croire que son camarade allait bien et que son étrange capacité pourrait lui permettre de sortir des pires situations, il voulait se persuader qu’il avait pris la bonne décision en le laissant tout seul là-bas mais son cœur, lui, lui disait qu’ils auraient dû rester ensemble et se battre contre ces suceurs de sang au lieu de fuir comme il venait de le faire. Étrange, non, qu’un homme si pacifique que Kyoshiro soit celui qui, aujourd’hui, envisage le plus facilement l’usage de la violence comme solution de résolution d’un conflit ? Bien sûr qu’il était conscient de ce changement provoqué par les récents évènements sur Time End et c’était sans doute ce qui le troublait le plus, quelques mois plus tôt il ne se serait jamais cru capable de penser de la sorte mais aujourd’hui, pour de bonnes raisons, il n’hésitait plus à dégainer son sabre. Quelle pouvait bien être la raison, ici, qui le poussait à envisager le recours à la violence aussi impunément ? Sauver les invités qui ne désiraient pas prendre part à cette farce, d’une part, et venir en aide à son camarade, bien évidemment. Malheureusement l’avancée du jeune homme fut stoppée lorsque, au détour d’un couloir, de lourds et rapides pas parvinrent à ses oreilles jusqu’à ce que ses yeux se posent sur la source de tout ce vacarme. Devant lui se tenait une armoire à glace qu’il reconnut facilement comme étant un des compagnons de l’hôte de cette sanglante fête, mais le plus troublant n’étant pas tellement la présence de cet homme mais son apparence pour le moins…bestiale. Tout aussi massif qu’il était, cet homme semblait engoncé dans des vêtements qui semblaient devenus trop petits pour lui, mais malheureusement ce n’était pas le plus étrange dans cette histoire : au milieu de son front était apparue une corne massive, ajoutant une touche de ridicule à son physique déjà bien assez inhabituel. Mais si cet homme semblait inhabituellement sérieux malgré la ridicule proéminence au milieu de son front, nul sourire ou grimace moqueuse n’apparaissait sur le visage du jeune bretteur qui ne se sentait clairement pas d’humeur à rigoler de l’apparence de son opposant. Certes avec cette corne et sa grande taille il ne devait pas aisément passer les portes, mais aucun des deux combattants ne semblait vraiment d’humeur à rire…sauf peut-être l’armoire à glace qui affichait désormais un sourire mauvais sur son visage carré. Cessant sa progression sur sa plateforme lumineuse, le garçon posa les deux pieds sur terre et, d’un ton sec et sans concession, lança à l’inconnu :
« Je ne vous le demanderai qu’une fois : hors de mon chemin. » Même si Kyoshiro espérait toujours que celui à qui il disait cela allait entendre raison et tourner les talons, il sut immédiatement que ce ne serait pas le cas ici alors que l’homme reprenait sa marche dans sa direction, ses pas lourds martelant frénétiquement le sol comme s’il espérait le faire craquer sous son poids. Fronçant discrètement les sourcils, déçu de cette réaction, le bretteur soupira en ajoutant :
« Très bien. Puisque vous m’y forcez… » Ni une ni deux, il pointa ses deux mains vers l’homme et les utilisa pour mimer deux pistolets, les majeurs jouant le rôle des canons. Un instant plus tard des petites billes lumineuses naquirent devant ces doigts et une pluie de balles se déferla sur l’homme, créant par la même occasion un vacarme qui ferait fuir les serveurs qui n’avaient pas encore détalé. Le vacarme se poursuivit pendant quelques secondes jusqu’à ce que le maudit arrête sa rafale et se rende compte que si quelques balles avaient fait mouche, énervant l’armoire à glace par la même occasion, cette dernière était recouverte par endroit de plaques grisâtres qui venaient de le protéger de la plupart de ces projectiles. Encore ces plaques…décidément Kyoshiro ne savait pas ce dont il s’agissait mais il trouvait cette technique très agaçante.
Fronçant les sourcils devant les quelques trous qui parsemaient désormais sa peau sans pour autant l'handicaper plus que cela, le guerrier massif reprit sa course…oui, sa course, il dévalait le couloir comme un taureau fonçant sur le matador avec la ferme intention de l’embrocher : ce qui manqua de justesse d’arriver. Au tout dernier moment l’épéiste bondit sur le côté, sentant cette embêtante corne frôler ses vêtements de justesse avant de se redresser et de se retourner vers cet animal qui repartait déjà à la charge.
Pendant quelques secondes, quelques interminables secondes, le jeune athlète usa de toute l’agilité dont il faisait preuve pour éviter de finir piétiné ou embroché, sautant et bondissant de partout comme s’il réalité la plus étrange des danses. Il commençait à fatiguer et, alors qu’il allait esquiver, son adversaire réalisé une feinte et le frappa de son pied en plein dans l’estomac, le projetant violemment contre le mur derrière lui. Serrant les dents alors qu’il tentait péniblement de se relever, la vue troublée par le choc, le garçon leva la tête pour voir son bourreau s’approcher de lui d’un pas lent et grave, comme s’il prenait son temps pour savourer ce moment avant d’achever le garçon. Était-ce la fin ? Non, il ne mourrait sûrement pas ici, pas dans ce bâtiment au milieu de nulle part, pas loin de ses compagnons et surtout pas sans combattre !
Se redressant fièrement, le garçon serra sa main et une lueur y apparut, cette lueur s’étendit de chaque côté de sa main et, en l’espace de quelques secondes, sa forme s’affina pour devenir celle d’un long sabre jaune. Il avait peut-être oublié ses sabres pour passer inaperçu mais son fruit lui permettait de créer une arme qui ferait un substitut suffisant pour l’occasion. Relevant la tête et posa sur l’animal ses prunelles rougeâtres qui brûlaient d’un feu nouveau, le garçon usa de son sabre comme d’une canne pour se relever avant de cracher :
« Je ne tomberai plus jamais…JAMAIS !!! » Empoignant son sabre à deux mains, il le leva face à lui et trancha l’air, créant une lame lumineuse qui, en plus d’être assez grosse pour éventrer une partie du sol et du plafond, percuta directement l’armoire à glace qui tenta de bloquer avec ses fameuses plaques ennuyantes. Il ne voyait rien avec cette attaque, plus rien du tout et ce fut sans doute la raison pour laquelle il ne put réagir à temps au moment où les deux mains du garçon se plantèrent devant lui, paumes face à son corps. Ce qu’il se passa l’instant d’après ? Un flash lumineux et une gigantesque explosion qui, en plus de détruire une partie du couloir, fit sans doute trembler l’entièreté de ce luxueux bâtiment.
Bientôt Erwin verrait entrer dans la pièce un jeune épéiste aux vêtements quelque peu malmenés, certes, mais traînant surtout derrière lui le corps inanimé de cette brute qui avait tenté de s’en prendre à lui. Bientôt tous comprendraient que Kyoshiro n’était pas juste un niais qui savait s’entretenir : il était aussi un combattant sur lequel on pouvait compter et qu’il ne fallait surtout pas emmerder.
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| Mar 23 Déc - 15:42 Nettoyage de cadavres [14] « - On pourrait éviter de se battre et trouver une solution de bonne entente. »
J’avais parlé dans le vide, comme toujours. L’homme en face de moi avait une maîtresse effrayante de son arme, il fendait l’air aussi rapidement qu’un bec d’oiseau qui chasse un vers dans un arbre. L’image m’apparut dans l’esprit et me déconcentra un instant alors que l’aiguille se plantait dans mon épaule. Je me téléportai alors que la fine lame entrait dans ma chair, de sorte à l’empêcher d’entrer plus profondément, et apparus devant le gamin dont le visage était resté stoïque en majeur partie depuis le début des évènements. Malgré son jeune âge, il dégageait une aura impressionnante. Une certaine noblesse qu’on ne retrouvait que chez les gamins qui avaient appris à vivre la tête haute et le regard porté au-dessus des bassesses de ce monde. Je lui souris tout en m’avançant pour esquiver un coup de rapière, et sa mine se renfrogna. Je n’aurais de toutes les manières pas à lui faire de mal.
En bas, le combat opposant la jeune vampire anonyme et Sara penchait en faveur de l’Okama. Celle-ci jouait les durs, ses coups fendaient le sol de la salle en deux, créant des brèches un peu partout. Utilisant le pouvoir du garçon, elle se servait aussi des parois invisibles repoussantes comme les filets d’un ring pour amplifier ses attaques directes. Mon regard croisa celui de la femme en bas, enfin de l’homme-femme, qui me lança un clin d’œil tout en souriant, son dru duvet plus apparente que jamais.
Retournant à mon combat, n’ayant fait qu’esquiver grâce à mon Haki de l’Observation, je m’intéresse plus aux détails des gestes de mon adversaire. Il était la grâce incarnée, son corps tout entier semblait danser, et ses cheveux se balançaient de chaque côté de son visage fin. Il ne souriait pas, malgré tout son charme était omniprésent, oppressant même. Il dégageait un semblant d’orgueil mérité blessant pour autrui, qui mettant l’adversaire face à son propre physique. Je n’avais pas à me plaindre, même si j’avais un visage un peu enfantin et que mes traits n’étaient pas totalement formés. Mon seul avantage était mon équilibre entre maigreur et musculature : j’étais quelqu’un de très équilibré au final. J’omettais ma petite taille d’office, avec le temps ça pourrait devenir un atout… Qui sait.
Un long soupir m’échappa tandis que je continuais mon esquive, ressassant quelques pensées inutiles. Des explosions, des tremblements furent émis d’un peu partout : Sara était la cause d’une partie d’entre elle, apparemment son combat s’était soldé par une victoire écrasante. L’Okama avait l’air ravie du crâne émietté de son ennemie encore sanguinolente. Quant à Kyoshiro, il entrait dans la pièce, victorieux de son propre affrontement, trainant derrière lui le corps inanimé de son adversaire.
« - Je dois arrêter de jouer, soupirai-je alors que mes mouvements devinrent beaucoup plus vifs. »
Ne faisant cette fois-ci plus dans la dentelle, j’envoyai un coup de pied directement dans le crâne de mon adversaire. Celui-ci sourit et ne bougea même pas pour l’éviter, se recevant mon coup comme si de rien n’était. Un instant plus tard, il était seul sur l’Île de Jaya, contemplant une forêt peuplée de mantes-religieuses. Et de un, m’étais-je dit en revenant sur les lieux où nous étions retenus. Le gamin recula alors un instant, se demandant sûrement où s’était vaporisé son allié.
« - C’est à ton tour, maintenant.. - Att… »
Apparemment, il y avait une distance limite pour utiliser son pouvoir. Lorsque je me téléportai à proximité de lui, il ne put le déclencher et apparut avec moi à côté de son allié sur l’île sur laquelle je l’avais emmené. Réapparaissant dans la salle des fêtes, je frottai mes mains l’une contre l’autre. C’était fait ça, la suite s’annonçait beaucoup plus fastidieuse en revanche. Sur les six vampires, seuls deux étaient encore en état de nous nuire. Les fenêtres avaient perdu leur effet rebondissant, et cela les invités l’avaient remarqué. Ils fuyaient alors que Sara et Elsa s’avançaient, l’une gaiement et l’autre dignement. Sara portait sur son bras une trace de morsure plutôt profonde qu’elle cachait avec un bandage de fortune. Notre patronne avait indiqué à Kyoshiro de se rapprocher, et parlant d’une voix assurée :
« - Tout d’abord, merci de vous être débarrassé de ces personnes, votre 'contrat' est terminé, ma protection a été assurée et la fête est terminée… Mais je dois vous avouer que je ne suis pas rassuré à savoir ces deux vampires, notre hôte et sa compagne, libres de leurs mouvements. Ils ont bien d’autres tours dans leurs sacs, et même s’ils ne rivalisent pas avec la Triade en terme de force brute et Konan en terme de fourberie, je pense qu’il serait sage de les rendre inaptes à nous faire des misères… Pouvez-vous, si ce n’est les tuer, au moins les capturer pour qu’ils puissent être livrés ? »
Elle sous-entendait au Gouvernement, et décidément cette femme ne cessait de m’étonner. Je n’acquiesçai pas tout de suite, laissant la parole à Kyoshiro. | | | | |
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| Dim 28 Déc - 3:13 Nettoyage de cadavres
Il ne fallait pas être un génie pour comprendre que, à l’inverse du géant qui lui faisait face, le bretteur n’était pas de ceux qui appréciaient la violence mais bien de ceux qui l’employaient quand il n’y avait vraiment plus aucune solution pour faire avancer les choses. Quel plaisir y avait-il à frapper quelqu’un, à le blesser, à le tuer ou à simplement menacer quelqu’un pour obtenir ce qu’il désirait ? C’était là la marque des criminels les plus répugnants et égoïstes qui soient…c’était autrefois ce que se disait le jeune homme, il se pensait différent des criminels parce qu’il avait une raison tout à fait juste d’employer la violence et il n’en retirait jamais aucun plaisir. Mais, au fond, ses actes étaient-ils plus justifiables parce qu’il pensait ne pas avoir le choix, parce qu’il agissait uniquement par dépit et pas par envie ? Si autrefois il aurait pensé que cela faisait toute la différence, aujourd’hui il n’en était plus aussi sûr car il avait franchi une ligne de laquelle il ne pouvait plus revenir. Cet homme, ce blondinet, le demi-frère de son capitaine avait été la pierre angulaire de ce changement. Il avait fait tellement de mal à l’équipage et à ses nouveaux camarades que, l’espace d’un instant, Kyoshiro se surprit lui-même à désirer faire mal à cet homme : il voulait le tuer, il le voulait vraiment du plus profond de son être. Même s’il avait été assez lâche et faible pour laisser à son gardien le soin de faire le sale boulot, tout en assistant à la scène comme un simple spectateur, il avait ressenti l’envie profonde de frapper ce blond jusqu’à ce que son visage ne soit plus qu’un tas d’os ensanglantés. Même si cela lui faisait mal de l’admettre, il n’avait désormais plus le droit de se croire meilleur que le commun des criminels qui pullulaient sur ces mers : il avait beau avoir de nobles objectifs, il n’était pas différent du reste des hommes. Comment être meilleur dans ce cas ? Par ses actes. Il allait devoir, à l’avenir, redoubler d’effort afin de se faire pardonner tout en acceptant le fait que, même s’il n’était pas meilleur que quiconque sur cette terre, cela ne l’empêchait pas pour autant d’essayer de l’être ou d’essayer de faire en sorte que le monde le soit à son tour.
À contre cœur, pour ne rien changer, le jeune homme se mit donc en position, prêt à accueillir ce gros bonhomme dont les intentions ne pouvaient être plus clair : il désirait piétiner et écraser le bretteur jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui. Le garçon n’avait pas la force ou l’endurance de l’homme qui se dressait devant lui, c’était certain, mais il avait une petite expérience du combat et surtout un mental à toute épreuve. Il voulait passer ce couloir, il devait passer ce couloir pour venir en aide à son camarade et ce fut dans cet état d’esprit qu’il entama cette rencontre qui fut de courte durée. Ce combat ne fut pas simple, se battre n’était jamais simple de manière générale et plus d’une fois il crut bien se faire empaler par cette ridicule corne au milieu du front de son adversaire, comme une licorne mutante. Mais il n’en fut rien car il était agile et rapide, il l’avait toujours été avant d’avoir conscient d’être maudit et cette nouvelle situation n’avait fait qu’amplifier les choses. Ce fut donc après une lutte acharnée qu’il parvint à venir à bout de son adversaire, non sans provoquer quelques dégâts collatéraux.
Quelques instants plus tard le jeune homme pénétra dans la salle, laissant le corps inanimé de son opposant tomber lourdement sur le sol avant d’observer le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. S’il était impressionné par les capacités de son nouveau camarade, et même si son visage ne le laissait pas paraître, le garçon fut troublé de voir ici quelqu’un qui n’était pas censé être là. Que faisait la demoiselle ici alors qu’elle était censée accompagner son amie ? Certes le combat fut de courte durée, d’un côté comme de l’autre, mais le jeune homme n’aimait vraiment pas ce genre de surprise. Enfin le calme retomba sur cette pièce et les deux demoiselles se présentèrent au duo masculin, l’une des deux expliquant la situation et son désir de voir l’hôte de cette soirée et sa camarade arrêtés, capturés ou tués s’il n’y avait pas d’autre moyen. Ne désirant clairement pas sentir du sang sur ses mains de nouveau, le garçon se tourna vers Erwin et hocha la tête en signe d’approbation avant de lancer :
« Ce sera fait. Mais faites profil bas le temps que nous réglions cette affaire. » Se tournant vers la plus charpentée et poilue des deux demoiselles, le garçon durcit clairement le ton et enchaîna avec :
« Cela vaut aussi pour vous. Nous avons bien assez à faire sans avoir à nous inquiéter pour vous deux. » Il en avait assez de devoir combattre et mettre sa vie en jeu tout en devant s’inquiéter pour quelqu’un d’autre, il se savait trop faible pour se permettre ce genre de luxe et ne voulait pas avoir la mort ou la disparition de quelqu’un sur la conscience à cause de sa propre faiblesse. Il voulait pouvoir jeter toutes ses forces dans la bataille sans se soucier d’autre chose que de la victoire : était-ce trop demander ? Il espérait bien que non. Ignorant totalement l’éventuelle réponse d’une demoiselle ou de l’autre, le garçon monta silencieusement les escaliers, prenant une profonde inspiration avant d’en extirper toute la tension accumulée depuis le début de cette mission. Lentement il monta les marches, une à une, jusqu’à arriver devant cette double fermée qu’il fit voler en éclat d’une explosion bien placée en son centre. Derrière ces deux portes se trouvait un long couloir totalement dépourvu de lumière qui ne laissait aucun indice sur l’endroit auquel il menait. Tournant la tête vers son compagnon, le bretteur inspira une seconde fois avant de s’engouffrer dans les ténèbres en espérant que cette traque ne serait pas trop longue.
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| Dim 28 Déc - 21:57 Nettoyage de cadavres [15] « - Eh bien, tu prends du poils de la bête ! Lança la jolie femme tout en souriant à pleine dents. On te laisse faire avec Erwin alors, bon courage les garçons ! »
Sara était tout à coup beaucoup plus familière. Profitant des bousculades qui venaient de cesser à la sortie, elle-même se dirigea vers la fenêtre accompagnée de sa garde du corps et amie Okama pour prendre la poudre d’escampette. Ainsi, nous n’étions plus que deux contre deux : Kyoshiro et moi-même contre l’hôte de la soirée et la vieille peau. Les plus gênants des ennemis étaient déjà éliminés, le Zoan et le Paramecia. En haut des escaliers que Kyoshiro montait, un bruit tonitruant résonna, faisant trembler tout le bâtiment. Alors qu’ils ne semblaient pas se mouvoir, les deux vampires qui nous attendaient précédemment venaient de changer de position. S’ils n’avaient pas fait un geste, cela voulait dire que c’était la pièce dans laquelle ils se trouvaient qui avait changé de place. Le problème avec ces choses-là, c’était que le Haki de l’Observation ne permettait pas d’en être sûr. Je me contentai de suivre l’homme-lumière tout en prenant soin de toujours garder dans le viseur les voix de mes adversaires. J’expliquais alors à Kyoshiro quelques rudiments de mon pouvoir pour qu’il puisse comprendre ce que je lui racontais :
« - Mon Haki de l’Observation me permet de sentir la position des personnes autour de moi. S’ils ont un geste hostile envers moi, je peux aussi prédire ce geste hostile avant qu’il n’arrive, ce qui me permet souvent de l’esquiver. Je sens ici la voix, l’essence des vampires, bouger sans pour autant se mouvoir, donc j’imagine que la pièce a changé de place depuis le temps. Ils doivent avoir un mécanisme complexe dans cette salle, donc peut-être qu’il serait judicieux de… foncer dans le tas ? »
J’avais proposé cela en découvrant le long couloir qui s’étalait devant nous. A son bout, si on fronçait les sourcils et qu’on regardait bien les détails, on pouvait apercevoir une chambre en désordre : les objets étaient tombés par terre comme après un tremblement de terre. Au milieu de la pièce, une trappe avait été laissée grandement ouverte et les voix des vampires avaient commencé à se mouvoir vers l’extérieur. Mon allié et moi-même allions donc devoir faire vite pour les récupérer, pourtant quelque chose me dérangeait, c’était comme si… Comme si l’un d’entre eux était une voix fluctuante. Elle était trop vacillante, presque… mourante. Oui, j’avais déjà ressenti le son d’une voix à l’agonie et à présent je pouvais dire que celle-ci était en train de quitter ce monde.
Regardant la pièce, j’indiquai à Kyoshiro de prendre la sortie et de poursuivre nos ennemis, d’un geste de la main j’essayai de lui faire comprendre que je le rejoindrais plus tard. Ainsi, je restai les yeux fermés au milieu de la chambre. La voix à la limite de mon Haki disparut et tout à coup une voix se fit entendre juste à proximité de moi, en réalité à quelques centimètres dans mon dos. Je sentis des crocs pénétrer ma peau et me dégageai de la peau fripée qui venait de me toucher. La limite entre l’écœurement et la peur était très fine actuellement. Pourtant, je réussis à me saisir de mon ennemie et à la mettre à terre.
« - On dirait que je vais devoir me battre contre une femme, fis-je avec un sourire narquois alors que la vieille dame se remettait debout sans difficulté. Comment vous avez fait ce tour avec votre voix ? - Oh, tu l’as remarqué alors… C’est notre technique commune, mon maître est capable d’emprunter la voix de quelqu’un d’autre et d’en créer un simili pendant quelques secondes, cependant cela demande énormément de concentration, quant à moi tant que mon adversaire ne m’a pas remarqué je peux masquer ma voix… »
Elle parlait avec une voix calme, comme si c’était un détail qu’elle était en train de m’expliquer. Son regard se focalisa un instant sur la marque qu’elle m’avait laissé dans le cou, et pendant un instant je crus la voir lorgner sur ma carotide. D’un geste brusque je protégeai celle-ci et provoquai son hilarité. C’était de plus en plus gênant… Et traumatisant. Elle voulait me faire mourir d’une crise cardiaque avant l’heure ma parole ! En tout cas, si elle était capable d’utiliser une technique de haki avancé, c’était vraiment un problème, cela voulait dire qu’elle et son maître étaient d’un tout autre niveau que ceux que nous avions affrontés plus tôt. | | | | |
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| Dim 11 Jan - 17:35 Nettoyage de cadavres
Avait-il vraiment pris du poil de la bête ou une certaine assurance venu d’on-ne-sait-où ? Non, pas vraiment, le bretteur avait toujours eu un tempérament de suiveur car le fait d’être au centre de l’attention le mettait mal à l’aise, il était très bon pour soutenir les gens mais il inconfortable avec l’idée que tous les regards puissent se tourner vers lui en quête de conseils ou de directives. Lui, qui n’avait jamais su où aller ou bien que faire, il ne se voyait clairement pas conseiller autrui dans des domaines qu’il ne maîtrisait clairement pas. Mais malheureusement si sa timidité était toujours bien présente et ne s’en irait certainement pas de sitôt, les derniers évènements avaient réussi à changer la vision des choses de ce jeune individu qui avait perdu une partie de sa naïveté naturelle au moment de subir son premier et plus retentissant échec de sa carrière de combattant…et d’être humain, plus généralement. Il était inutile de ressasser le passé et de se repasser indéfiniment cette scène où sa protégée avait été enlevée sous ses yeux sans qu’il ne puisse rien faire, elle était désormais sauvée et tout était rentré dans l’ordre, mais le garçon était désormais plus au fait des dangers de ce monde et il ne désirait plus que pareille chose se reproduise. Alors oui, aussi serviable puisse-t-il être, voir la demoiselle qu’il était censé sauver revenir dans une zone de combat, comme si elle avait un soudain désir de mort, n’était pas quelque chose qui était censé le mettre en joie. Elle s’était elle-même mise en danger alors que le duo avait tout fait pour les mettre, elle et sa camarade, en sécurité. Était-elle simplement folle ou juste irresponsable ? Bref, de toute façon cela n’avait plus d’importance car le terrain était désormais à peu près dégagé.
Silencieusement les deux hommes montèrent les escaliers jusqu’à se planter devant la porte et ce fut à ce moment-là qu’un tremblement retentit dans tout le bâtiment. À première vue on aurait pu croire que c’était l’explosion du maudit – ayant fait sauter la porte – qui était responsable de tout ce vacarme mais ce tremblement persista bien après la destruction des portes, forçant Kyoshiro à se mettre sur ses gardes et à regarder tout autour de lui comme s’il s’attendait au pire. Ce bâtiment était-il sur le point de s’écrouler sur ce duo nouvellement formé ? Le niais aurait pu le croire un instant mais ce fut certainement le calme qui émanait de son camarade qui le forçait à garder le sien. Pourquoi paniquer si son ami arrivait à rester calme, lui ? Non il ne paniquait pas vraiment mais sentir un bâtiment trembler n’était pas, non plus, censé le mettre en confiance. Néanmoins même si rien ne semblait être prêt à lui tomber sur le coin de la tronche, Kyoshiro ne pouvait que se demander la raison de tout ce chambardement. Haussant discrètement les épaules il pénétra et finit par couter son camarade lui parler d’une chose dénommée « haki de l’observation ». Haussant un sourcil de surprise, il s’interrogea donc :
« Le haki de l’observation ? Qu’est-ce que c’est ? Ce nom m’est inconnu. » Il ne connaissait qu’assez peu de choses de ce monde et il en avait tout à fait conscience, c’était sans doute pour cela qu’il ne fut pas plus surpris que cela d’entendre un nom qui ne lui disait strictement rien. En revanche il fut tout de même intrigué lorsque son camarade, poursuivant son petit discours, lui parla d’une voix qui constituait l’essence des vampires dans le cas présent.
« La…voix ? » Même s’il n’y comprenait rien et que cela ne mènerait surement à rien, rien n’empêchait le jeune homme de demander des explications à son ami. Après tout cela ne lui ferait pas de mal de se cultiver un peu et, qui sait, peut-être que cela pourrait l’aider à comprendre tout ce vacarme qui résonnait dans sa tête. Cela ne coûtait rien d’essayer. Le duo continua donc dans le couloir qui donnait sur une chambre qui jurait totalement avec la salle de réception tant elle était en désordre. Le regard curieux du garçon se laissa aller à détailler la pièce jusqu’à ce qu’il ne manque de tomber dans un trou au milieu du plancher, trou duquel il s’écarta de justesse. Baissant les yeux pour apercevoir une trappe qui n’avait même pas été dissimulée pour couvrir la fuite de l’hôte de ces lieux, le garçon acquiesça de la tête et, suivant les instructions de son compagnon, s’engouffra dans le tunnel qui avait été creusé avec soin. Il était plus soigné et semblait plus stable que le tunnel parcouru quelques heures plus tôt mais cela restait tout de même un trou de souris, un cercueil sous la terre duquel il devait sortir le plus vite possible. Puisant son énergie dans les puissants muscles de ses jambes, le garçon entama une course à une vitesse ahurissante en direction de la sortie qu’il ne parvint qu’à voir au bout de quelques minutes. Ce tunnel était long mais son fruit lui permettait d’y voir comme en plein jour, c’était toujours aussi pratique mais, heureusement, bientôt il n’en eut plus besoin du tout. Si le jeune homme fut heureux de sentir de nouveau l’air frais caresser son doux visage et balayer les flammes des torches disséminées çà et là, ce qu’il remarqua fut la silhouette de son poursuivant qui s’éloignait de lui à allure lente. Pourquoi ne courait-il pas ? Se moquait-il à ce point du bretteur qu’il ne prenait même pas la peine de se cacher ? Essayant de ne pas se monter le bourrichon sur ce genre de choses, le garçon reprit sa course et comptait bien arrêter cette sombre silhouette. Il ne la laisserait pas s’enfuir.
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| Mer 21 Jan - 19:58 Nettoyage de cadavres [16] « - C’est le pouvoir de ressentir les autres, les voix, c’est un petit son qui te permet de les localiser. Une fois contrôlé, c’est une capacité puissante qui permet aussi de prédire les mouvements de ses opposants. »
C’était sur cette explication bancale que nos chemins s’étaient séparés. J’avais finalement été pris au piège par cette donzelle, et ne se montrerait pas une adversaire commode. Alors que je commençais à lorgner sur ses formes défraichies par le temps, j’eus un relent de haine à son égard. Elle avait participé à cette mascarade qui avait duré toute la soirée. Nous avions été enfermés, menacés, attaqués. Des vampires s’en étaient pris à nous, et nous devions rester à présent calmes devant nos agresseurs, ne pas les écharper vifs ? Décidément, ce monde dépassait les bornes. Tirant mon arme, j’en dirigeai le canon vers la femme dont le mouvement vif d’esquive me rappela que j’avais affaire à une utilisatrice de l’Observation. Comment vaincre un adversaire plus rapide et doté de pouvoirs extraordinaires ? Je pouvais l’acculer, ou peut-être tenter de la téléporter autre part.
« - Ne tente même pas de t’approcher, si tu veux que ton ami reste en vie… »
Elle semblait sûre de la victoire de son maître. Pourtant, j’avais confiance en Kyoshiro, je savais qu’il n’abandonnerait pas, qu’il ne serait pas vaincu par ces monstres. N’est pas monstre celui qui est différent, est monstre celui qui a choisi de tuer impunément. Sans lui dire le fond de ma pensée, je me téléportai à quelques centimètres de son crâne. Sa main vint habilement saisir la mienne, et elle détourna l’arme au moment où la balle fut tirée, déviant sa trajectoire. Je pus cependant lire la surprise dans son regard lorsqu’elle entendit les explosions dans son dos et lorsque je lui filai littéralement des doigts. Bien sûr, je n’avais pas prévu de l’atteindre directement. Elle ne s’était pas doutée que je lui réservais un tour si fourbe, malgré son Haki. Peut-être était-il différent du mien ou que sa capacité spéciale handicapait son pouvoir un certain temps après l’avoir utilisé.
« - Je… ne vais pas… mourir… comme ça ! »
Son hurlement avait retenti dans la salle dont une partie du sol n’était plus qu’un souvenir. A l’autre bout, j’observais son corps se relever. Avec sa résistance naturelle, seule était à déplorer la perte d’une partie de son flanc. Un morceau de pierre l’avait emporté avec lui. Mon regard se porta sur la pauvre créature alors que je commençais à soupirer lourdement. Ce n’était pas maintenant que j’allais tuer quelqu’un.
« - Bien sûr que tu ne vas pas mourir, mais tu ne feras plus de mal à personne, marmonnai-je en m’approchant d’elle, attrapant son corps alors qu’il tombait vers le sol. Tu es bien faible pour une vampire. Ou alors tu n’as juste pas de chance. »
Tout en parlant, lors d’une légère pause entre deux mots, je nous avais emmenés à un hôpital de Shabaody. Les médecins s’étaient avancés alors que je laissais le corps de la folle furieuse retomber de ma faible étreinte. J’avais alors à nouveau disparu dans la nuit, revenant à l’endroit où la courte bataille avait eu lieu. Je m’assis sur le bord du canapé, le regard contemplant le mur en face de moi. Est-ce que Kyoshiro s’en sortait finalement ? Tout en regardant sur les bordures en soie, je remarquai que quelques taches de sang ternissaient sombrement les locaux. Je caressai le tissu en tentant un instant de définir de combien de temps datait cette tache. Malheureusement, je n’étais pas médecin, et tout ce que je pouvais affirmer c’était qu’elle ne datait pas d’hier, façon de parler.
« - Aller, Kyo, gagne ton combat… - Et si on allait le rejoindre au lieu d’attendre ici ? »
Encore une fois, la femme que nous aidions depuis tout à l’heure avait ressurgi. Ne comprenait-elle pas quand on lui disait de ne pas s’en mêler ? Bah, peu importe, je n’avais pas l’envie de combattre. J’étais épuisé, d’une certaine manière, trop d’émotions en une seule journée. J’acquiesçai juste, prenant le chemin de l’endroit où se trouvait mon nouvel ami.- Spoiler:
Je reprend du service comme mon pc vient d'être réparé aujourd'hui !
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| Sam 24 Jan - 12:13 Nettoyage de cadavres
Si le garçon était loin d’être une pointure dans les capacités et les fruits du démon existants à travers ce monde, il pouvait se vanter d’être assez curieux pour écouter assidument tout ce qui pourrait satisfaire sa soif de connaissance et, fort heureusement, ce fut le cas ici. Il écouta donc son camarade lui parler de cette étrange capacité et, tout ce qu’il trouva à dire fut :
« Oh, en voilà une capacité intéressante. » C’est quand le garçon entendit parler de son qu’il réagit immédiatement et fit le lien avec le brouhaha qui régnait en permanence dans sa tête, et cela depuis plusieurs semaines maintenant. Ce qu’il ne comprenait pas, en revanche, c’était son incapacité à filtrer tous ces sons pour s’en concentrer sur un : pourquoi était-il saturé par tous ces sons en même temps, sans possibilité de se concentrer sur un seul d’entre eux ? Ne comprenant pas et supposant qu’il devait s’agir, à peu près, de la même capacité, le garçon se tourna vers son camarade et lui demanda :
« Comment est-ce que ça se passe ? Je veux dire, il faut un temps d’adaptation ou est-ce qu’on devient subitement capable de prédire ces mouvements ? » Si le bretteur espérait désespérément que son camarade aurait des réponses à ces questions et le rassurerait, lui disant que ce qu’il était en train de vivre était parfaitement normal, il n’était pas assez naïf pour croire qu’il n’y avait pas une chance que la seconde option pointe le bout de son nez et que cette capacité soit totalement différente de ce qu’il était en train de douloureusement expérimenter. Mais cela faisait du bien de pouvoir parler à quelqu’un qui semblait en savoir plus que lui, c’était plaisant d’avoir le sentiment de pouvoir avoir des réponses et cette possibilité ne faisait apparaître Erwin que plus sympathique dans cette histoire : peut-être qu’il serait cette lueur au milieu des ténèbres.
Laissant ledit camarade derrière, le jeune bretteur continua de puiser dans son énergie pour traverser un nouveau tunnel avec la ferme intention de rattraper l’hôte de cette macabre soirée. Il ne s’agissait pas pour le niais de prouver quoi que ce soit mais pour arrêter quelqu’un avant qu’il ne commette d’autres méfaits et de lui faire payer pour avoir attenté à la vie de tous ses invités en tentant de tous les transformer en suceurs de sang…ou en buffets sur pattes. Après plusieurs minutes d’une course effrénée, le jeune homme arrivé aux abords d’un quartier résidentiel qui, compte tenu de l’heure tardive, n’était qu’assez peu éclairé mais suffisamment pour voir une silhouette s’arrêter à quelques mètres de là, au moment où il sortit du tunnel. S’approchant doucement, sans pour autant cacher sa présence comme un vulgaire voleur, le garçon s’approcha suffisamment pour reconnaître l’homme comme étant l’hôte des lieux. Malgré la pénombre oppressante il n’avait rien perdu de son élégance et sa tenue ne faisait que ressortir davantage son côté prédateur.
- Spoiler:
L’homme ne prononça nul mot, se contentant d’afficher un sourire amusé et méprisant en posant les yeux sur le gringalet qui avait le toupet de penser pouvoir l’arrêter. Si Kyoshiro ne se formalisa pas de ce regard auquel il était habitué, il ne put pas ne pas remarquer la massive rapière que portait cet homme à sa ceinture. Cette arme ne lui était pas inconnue et il sut immédiatement comment il allait se battre contre ce triste individu. Le bruit de la lame raclant le fourreau jusqu’à en sortir fit écho à la lame de Kyoshiro qui en fit de même : cette fois-ci il ne se battrait qu’avec un seul sabre. Les deux hommes plongèrent leurs regards dans l’autre, comme deux fauves avant l’attaque ou deux gladiateurs rentrant dans l’arène et en un instant ce fut un silence de mort qui s’installa sur cette petite plaine. De là où ils étaient, ils ne seraient pas dérangés par les bruits de la foule ou de toute forme de civilisation qui régnait à deux pas de leur terrain d’affrontement : ils pourraient s’en donner à cœur joie sans s’attendre à l’arrivée de curieux.
Et enfin, après plusieurs secondes d’attente, les deux fauves se jetèrent l’un sur l’autre. Il n’y eut pas de signal, pas de présentation, pas de tentative de négociation d’aucune sorte : Kyoshiro n’était pas assez stupide pour croire que cet hôte allait se rendre sans faire d’histoire/ Pendant plusieurs minutes, sans interruption, les deux individus réalisèrent une danse d’une pure beauté, accompagnée du fracas des lames et de la danse des étincelles qui volaient tout autour d’eux dans un spectacle son et lumière tout simplement magnifique. Si le jeune homme était rapide et fort, son adversaire n’était clairement pas en reste non plus et, en plus de ses réflexes et de son sang-froid impressionnants, il semblait clairement bien plus expérimenté que son jeune opposant. Qui pouvait dire depuis combien de temps il maniait cette fine lame ? Des années ? Des décennies peut-être bien et son expérience transparaissait dans tous ses mouvements car aucun d’eux n’était inutile, chaque mouvement avait un but précis et tendait à mettre à chaque fois un peu plus son opposant en difficulté. Tentant de garder son calme, le jeune homme connaissait les points forts et points faibles de cette arme, il aurait pu tenter de la briser car elle était fine mais il avait l’intuition que son adversaire ne le laisserait sans doute pas agir à sa guise sur ce sujet-là. Pendant les minutes qui suivirent, serrant fermement son manche entre ses deux puissantes mains, le garçon allia attaque et défense dans une danse qui, si on aimait ce genre de spectacle, avait tout d’une danse de mort dans laquelle les deux individus faisaient preuve de la même détermination et du même sang-froid.
Des années d’expérience les séparaient, c’était une certitude, mais Kyoshiro n’était pas homme à se faire contrôler par ses émotions lorsqu’il s’agissait d’un combat au sabre : sur ce point-là il était imperturbable. Malheureusement, à force de se battre encore et encore et de sentir ses forces le quitter, le garçon se rendit compte qu’il se fatiguait plus vite que son adversaire qui, bientôt, n’aurait qu’à attendre pour le blesser et en finir. Le pourrait-il ? Peut-être que lui aussi avait ces plaques étranges qui arriveraient à le toucher, ce n’était pas quelque chose qui fallait laisser au hasard : il devait agir. La respiration commençant à se faire haletante, chose inhabituelle chez Kyoshiro qui finissait toujours un combat avant que cela n’arrive, le garçon sourit à l’attention de son opposant et le complimenta d’un :
« Vous êtes très coriace, je dois bien le reconnaître. » Ni une ni deux, il fonça sur son opposant et chargea en une puissante estoque qui, même si elle fut rapide, fut esquivée par son élégant adversaire d’un large pas de côté. Celui-ci sourit devant la facilité avec laquelle il venait d’échapper à cette ridicule attaque, mais bientôt son sourire disparut lorsque son adversaire lâcha la main gauche de son sabre et fit un mouvement de balayage de la main gauche comme s’il tentait d’attraper un moucheron en l’air. Il ajouta d’un ton qui se voulait calme et serein :
« Malheureusement j’ai croisé plus coriace que vous. » Soudainement, sans crier gare, une main lumineuse géante attrapa cet homme comme s’il n’était qu’un moucheron, le compressant jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de bouger son bras droit qui tenait sa fine lame. Bientôt cette main géante fut accompagnée par une autre – lorsque Kyoshiro prit soin de ranger son sabre – et les deux mains, ensembles, commencèrent à compresser l’homme jusqu’à ce que des bruits de craquement se fassent entendre. Il était admirable, il fallait bien lui avouer cela car alors que ses os étaient en train de craquer un à un, ses dents restèrent fermement serrés et pas un seul cri de douleur ne s’échappa de sa petite bouche. Même encore maintenant le jeune bretteur était époustouflé par la résistance de son opposant mais il lui briserait tous les os de son corps s’il le fallait, au moins assez pour qu’il ne soit plus capable de bouger par lui-même.
Bientôt Erwin arriverait et il assisterait sans doute à la fin du spectacle, un spectacle dont Kyoshiro n’était clairement pas fier mais dont l’alternative – la mort de cette homme – était nettement moins préférable. Des deux maux il avait choisi le moindre.
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| Dim 25 Jan - 10:34 Nettoyage de cadavres [17] « - Au début, un brouhaha de voix se fait entendre dans ta tête. Il faut apprendre à maîtriser ce brouhaha, à le stopper, et à comprendre les voix. »
La réponse avait été saccadée par les mouvements de la course qui s’était finalement séparée, laissant chacun vaquer à ses ennemis. Si la vampire était partie à l’hôpital avec une facilité déconcertante, prouvant peut-être que j’avais plus de capacité que je ne le pensais ou qu’elle était moins forte que prévu, je ne pouvais me reposer sur mes lauriers. Aider Kyoshiro était à présent une priorité, et Dame Elsa semblait savoir il se trouvait avec exactitude. Sans hésiter, elle prit les devants, sans courir, restant d’un calme effarant pour la situation. N’était-il donc pas en danger ? Ou alors, ce combattant émérite était-il lui aussi bien plus fort que ce qu’il laissait paraître ? Doutant peu à peu de la réputation de ces vampires, je ne pus m’empêcher de penser qu’il vaudrait mieux que j’obtienne des renseignements supplémentaires, et je commençai alors mon interrogatoire « discret ».
« - Sont-ils si puissants ? Je veux dire… Ils n’ont rien d’effrayant ces gars-là… Enfin à part le fait qu’ils soient des vampires. - Ils sont puissants, mais pas plus que vous, j’en suis persuadée. »
Elle semblait si légère et avait amadoué la question dans un sens si littéral que je ne pus m’empêcher de passer à autre chose. Après tout, la sortie était en vue, il ne restait plus que quelques foulées pour rejoindre l’extérieur chéri. En y arrivant, je vis les mais d’un géant, lumineuses comme le soleil, enserrer notre ennemi. Il lui broyait les os sans chercher à le torturer, c’était une condamnation à mort devant laquelle j’étais impuissant et dans laquelle je ne voulais pas intervenir. Continuant à rester en retrait, je pus voir peu à peu le regard d’Elsa changer. Elle avait cette expression de jouissance absolue, celle du Mal en personne lorsqu’il observe ses proies et se délecte de leur perdition.
« - Elsa… - Lorsqu’il sera mort, je pourrai m’emparer de son commerce, et m’étendre sur tout l’archipel. C’est malheureux qu’il doive mourir mais… »
Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une main vint transpercer sa cage thoracique, emportant son cœur au passage. Je restai là, choqué sur le coup en observant le fameux Vlad remit de ses blessures. Il ne semblait plus avoir combattu avec Kyoshiro comme il l’avait fait, et seuls ses vêtements souffraient encore de son affrontement. D’un coup de pied agile, il m’envoya valser sur un demi-terrain de football, me faisant rencontrer un mur que mon dos détruisit avant de s’en servir comme amortisseur. Que venait-il de se passer ? Est-ce que cette femme venait de mourir sous mes yeux sans que je n’ai pu intervenir ? J’étais vraiment cuit, à présent. Et Kyoshiro allait avoir affaire à un ennemi plus puissant que jamais, les mains ensanglantées. Si sa vitesse avait augmenté en revanche, sa force semblait être restée pareille à elle-même, et à présent l’affrontement allait se faire sur leur capacité de déplacement. Au-dessus de moi, la forme d’un visage étrange se concrétisa alors que je tentais de me relever. L’Okama… Tiens, elle semblait avoir l’air triste. Bien sûr, sa maîtresse et amie venait de mourir, c’était un coup dur.
« - Je suis désolé, dis-je à son adresse, alors qu’elle m’aidait à me relever. - Elsa a été prise par sa soif de pouvoir, comme beaucoup de hors-la-loi. Ce n'est pas ta faute. Mais ne t’en fais pas, je la vengerai. »
Et alors qu’elle dit ça, elle s’élança dans l’ultime bataille, le cœur plus décidé que jamais à affronter le vampire.- Spoiler:
Elsa est belle et bien morte, son coeur a été arraché. Le vampire a utilisé un Retour à la Vie qui lui permet d'être 'Immortel', c'est une sorte de reset de son système à un point donné qui lui permet d'augmenter sa vitesse et de se régénérer, il ne peut cependant pas l'utiliser qu'une fois par semaine. Il s'est donc échappé des mains de lumière en utilisant sa vitesse nouvelle, et a tué Elsa. Cependant, Sara te vient en aide. En temps que bonne Okama, elle sait se servir de coups puissants, spécialiste dans le jeu de jambes. Elle sait se battre aussi bien que toi alors n'hésite pas à l'utiliser ! Erwin n'interviendra pas, donc tu peux te lâcher à nouveau. Pour le coup, Vlad aura aussi changé de style : Il utilisera un corps à corps dévastateur et cherchera à tuer Sara ou à s'enfuir.
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| Dim 25 Jan - 13:57 Nettoyage de cadavres
« C’était donc ça… » Enfin…finalement grâce à l’aide de son camarade le jeune homme pouvait enfin comprendre ce qui était en train de lui arriver et pouvait même mettre un nom dessus, pour son plus grand soulagement. Cela faisait plusieurs semaines qu’une incessante cacophonie régnait en permanence dans sa tête, l’empêchant de se concentrer aussi bien qu’il le voulait et cela ne finissait que par affecter ses compétences martiales car, sans concentration suffisante, ses mouvements devenaient plus lents et il avait plus de mal à analyser la situation pour en ressortir une stratégie valable. Mais à présent le jeune homme pouvait voir le bout du tunnel en sachant qu’il n’allait devoir que travailler davantage et se concentrer jusqu’à ce qu’il soit habitué à ces voix et qu’il puisse n’en écouter qu’une seule à la fois, selon son bon vouloir, au lieu de toutes les entendre en même temps et de se croire en plein concert. Si au début celui lui était paru interminable, aujourd’hui il savait ce qu’il y avait au bout de ce long tunnel, il savait que, à terme, il serait capable de ressentir la présence d’autres personnes et de prédire leurs mouvements, ce qui lui serait d’une immense aide lors de ses futurs affrontements qui ne seraient que plus ardus. Si le temps ne pressait pas à ce point le jeune homme aurait sans doute bombardé Erwin d’autres questions avant de le remercier infiniment pour l’avoir éclairé de la sorte, le jeune téléporteur ne pouvait pas imaginer à quel point il avait rendu un immense service au bretteur…mais malheureusement le temps était un luxe que le duo ne pouvait se permettre d’avoir, ils devaient partir à la poursuite de l’hôte de cette soirée et c’est ce que fit Kyoshiro. Après de longues secondes d’un combat aussi intense qu’interminables, le jeune homme tenait enfin entre ses mains la source de tous les maux de cette soirée – littéralement – et il l’enserrait assez pour que toute idée de fuite ne puisse pas traverser sa petite tête. Il avait attenté à la vie de nombreuses personnes ce soir, en leur proposant une alternative qui était pire que la mort et, après coup, il avait pris la fuite comme un vulgaire voleur fuyant après l’échec de son petit larcin. Les vampires n’étaient-ils pas censés être fiers de leurs origines et doués d’une arrogance sans borne ? C’était du moins ce que l’on avait raconté au jeune bretteur mais ici il ne voyait plus qu’un oiseau aux ailes brisées, qu’un pitoyable individu dont le sourire arrogant avait perdu de sa superbe car l’heure n’était plus aux réjouissances.
Le jeune homme ne pouvait pas le sentir – car ce n’étaient pas vraiment ses propres mains – mais il pouvait entendre chaque os de son corps se briser à chaque pression qu’il exerçait et, décidément, il ne comprenait pas ce que certains individus pouvaient trouver d’enivrant et d’excitant dans ce genre de dépravation violente. Cela lui donnait envie de vomir, de sentir un corps se briser de la sorte, mais il savait aussi que relâcher cet homme maintenant serait la pire idée possible. Bientôt ses pensées furent accaparées par la demoiselle de tout à l’heure qui joua cartes sur table en avouant qu’elle n’attendait que la mort de cet homme pour prendre sa place. Sa mort ? La mission était de le capturer mort ou vif, la mort n’était pas une nécessité et, d’une voix froide et vacillante – du fait du contrôle qu’il se devait de garder sur ses deux énormes mains – le garçon répondit à la femme :
« Je ne tuerai pas pour vous. Ni maintenant, ni jamais. » Il n’était pas un tueur à gage et ne le serait jamais, il s’efforçait de faire ce qu’il y avait de mieux et de plus juste pour éviter que d’autres gens soient blessés. Cet homme serait jugé et emprisonné pour ses crimes : fin de l’histoire. Ou du moins cela aurait dû être la fin de l’histoire si celle-ci ne prit pas une tournure aussi tragique, le garçon posa ses yeux, impuissantes, sur la main de sa proie s’enfonçant dans la poitrine de la femme. Alors que la dernière étincelle de vie quittait le corps de cette sublime créature, le soudain retournement de situation força Kyoshiro à plier genoux à terre, tombant lourdement, le regard dans le vide, avant de se lancer à lui-même :
« Non….. » C’était la seconde fois qu’il échouait, la seconde fois que son incompétence l’avait mené à l’échec de sa mission mais aujourd’hui il n’y avait aucun rattrapage possible car l’objet de sa mission était désormais hors de portée : celle qu’il était censé protéger venait de périr sous ses yeux. Le regard perdu dans le vide, tentant de savoir si tout ceci n’était pas rien de plus qu’un rêve, le garçon bredouilla :
« Je…j’avais dit…pl…plus jamais ça… » Mais, alors que ces mots-là sortaient de sa bouche et allaient se perdre dans le néant, une chaleur commença à monter en lui. Si au début cela ne semblait être qu’un petit réchauffement passager, dû à l’adrénaline et l’excitation du combat, cette chaleur continua à prendre de l’ampleur et se propagea peu à peu dans le reste de son corps. Ses muscles étaient brulants et ses poumons semblaient tellement en feu que chaque respiration était plus lourde et douloureuse que la précédente. Il aurait voulu comprendre ce qui lui arrivait, il aurait voulu savoir quoi faire ou dire pour réparer son erreur mais au fond de lui il savait : il n’y avait plus rien à faire. Encore une fois il avait été incompétent, malgré les nouvelles capacités dont il était si fier, et aujourd’hui il se mettait à ressentir quelque chose de similaire à ce qu’il avait ressenti sur Time End, face à ce blondinet, mais en beaucoup plus puissant et nocif. Lentement la tête du jeune homme se releva et au moment où ses yeux furent visibles, les trois individus dans la pièce comprirent immédiatement à quoi était en proie le jeune homme : à la plus immense et incontrôlable colère qu’il n’ait jamais ressenti. Oh oui il avait déjà été mécontent de quelqu’un mais jamais encore il n’avait été en proie à la colère, jamais encore son esprit n’avait-il été envahi de pensées aussi violentes et sauvages que celles qui martelaient sa tête en ce moment même. Il voulait faire mal à cet homme…non…pas seulement lui faire mal. Il voulait l’éventrer, il voulait le laisser en vie assez longtemps pour qu’il sache quel goût avaient ses propres tripes avant de le pendre au premier arbre venu avec ses propres intestins. Il savait que c’était mal de penser ainsi mais aujourd’hui il s’en fichait car ses prunelles écarlates brûlaient d’un brasier qui semblait vouloir enflammer la planète toute entière. Serrant les dents et les poings, tremblant sous la tonne d’émotions qui le traversaient, le garçon bondit soudainement en hurlant à pleins poumons :
« PLUS JAMAIS !!!!!!!! » Ainsi début cet affrontement entre deux individus qui semblaient ne plus avoir quoi que ce soit à perdre. Laissant tomber ses sabres car il voulait exploser cet arrogant sourire de ses propres mains, le garçon se rua sur son opposant en lui télescopant son pied dans sa tête…ce qui était sans compter sur la vitesse nouvellement acquise de l’homme qui tint bon. Les deux pieds des individus se percutèrent l’un l’autre dans une cacophonie aussi impressionnante que si deux trains venaient de se percuter…seulement si l’un avait la vitesse, l’autre avait la vitesse et la force. Si le vampire ne souriait plus du tout malgré son gain de vitesse et le sang sur son bras, il ne s’attendit pas à ce que son adversaire fasse le choix de la suivre au corps à corps et fasse un usage inattendu de ses capacités dont il ne savait, finalement, pas grand-chose. Le vampire fut donc surpris par la force du coup lumineux et fut violemment propulsé contre un arbre à travers lequel il passa, broyant le tronc de l’arbre et faisant s’affaisser ce dernier sur le côté. Même Sara pouvait ressentir la colère incontrôlable de Kyoshiro et ne tenta même pas d’approcher, ne sachant pas si le jeune niais était encore capable de différencier les amis de ses ennemis…il s’en sortait pas trop mal pour l’instant et préférait, donc, le laisser faire. La respiration haletante, non pas à cause de la fatigue mais de la colère qui lui faisait mal, le guerrier s’approcha du vampire qui se relevait péniblement en faisant craquer son cou comme si cet impact n’avait été qu’une simple piqure de moustique. Et c’est alors que le combat reprit de plus belle. Si le vampire se jetait dans la bataille comme un forcené, son adversaire n’était pas en reste non plus à une différence près : ce dernier ne s’embarrassait plus de style ou de tactique. Son entraînement n’avait plus d’importance, il se contentait de foncer dans le tas et de frapper son détestable adversaire avec tout ce qu’il avait, dans le seul but de le faire souffrir le martyr et rien de plus. Peu lui importaient son bien-être ou sa défense, il se contentait d’attaquer à outrance en laissant les inefficaces coups de son adversaire passer à travers son corps de lumière comme s’il frappait le vent.
Pendant plusieurs minutes la jeune bête lutta contre l’ancienne bête, la frappant avec sa rage la plus pure jusqu’à ce que, enfin, un direct lumineux suivit d’un crochet du droit parvinrent à mettre le suceur de sang à terre. Sans perdre de temps, le garçon se jeta à pieds joints sur le torse de l’homme, lui coupa la respiration et lui broyant la cage thoracique, avant de s’assoir sur lui et de commencer à le marteler de ses lourds et rapides coups lumineux. Serrant les dents, son regard brillant d’une lueur de folie, le garçon se mit à hurler au rythme de ses coups :
« Plus jamais ! Plus jamais ! Plus jamais ! Jamais ! Jamais ! Jamais ! » À chaque mot appartenait un coup, chaque mot rendait le visage de cet homme encore plus tuméfié et plus méconnaissable qu’il ne l’était auparavant. Finalement, au bout de quelques minutes ce visage autrefois beau ne ressembla plus à rien et c’est alors que Kyoshiro leva une dernier fois son poing. Mais, au lieu de le fermer, il l’ouvrit, doigts vers l’avant et la lumière se rassembla autour de sa main pour former une griffe mortelle. Serrant les dents comme un forcené luttant contre une douleur insoutenable, le garçon abattit alors sa main en direction de la gorge de l’homme mais sa main tremblante s’arrêta à quelques centimètres du point de non-retour. Son autre main ayant retenu la première de commettre l’irréparable, le petit garçon put entendre une voix familière dans sa tête.
*Pas encore, jeune maître. Pas comme ça. Vous valez mieux que cela.* Son gardien…son gardien était là et avait toujours été là, aujourd’hui il l’empêchait de devenir un tueur et de céder à la colère mais serait-il toujours là pour l’en empêcher ? Les deux spectateurs de cet étrange combat devaient sans doute se demander ce qu’il se passait, pensant sans doute que Kyoshiro était fou mais ce dernier était toujours tiraillé entre l’envie d’écouter son protecteur et l’envie d’ouvrir la gorge du monstre face à lui en le transformant en distributeur de bonbons PEZ.
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| Dim 25 Jan - 14:49 Nettoyage de cadavres [18] La bataille qui avait lieu ici n’était autre qu’une démonstration de force brute, sans logique ni fin. Malgré sa puissance, le vampire était à nouveau acculé sous les coups de son adversaire, et je ne pouvais observer que sa fin, imminente. Mon Haki s’était activé à sa pleine puissance pour suivre l’échange de coup quand mon regard avait fini par se fatiguer de toute cette agitation, et Sara à mes côtés s’était finalement mise à reculer de plus belle en sentant qu’elle pourrait mourir en intervenant dans cette bataille infernale. Infernale… Oui, plus je le regardais, plus je trouvais à Kyoshiro une ressemblance avec les dieux de la mort que j’avais rencontré en statuettes sur les différentes îles que j’avais visité. Il était, en ce moment-même, le faucheur d’âmes, le Dieu de la Destruction, une lumière plus sombre que les ténèbres qui logeaient dans le cœur des morts. Oui, il n’était pas le naïf jeune homme qui avait accepté de suivre cette femme, ce cadavre, en espérant pouvoir la protéger. Il était devenu… Autre chose. Une victime de ce monde, peut-être. Je fermai les yeux en essayant de ressentir l’humanité en lui, en essayant d’écouter au-delà d’une voix remplie de colère. Mais il n’y avait rien, rien à sauver, rien à garder. Me mettant droit comme un piquet, j’observai l’échange sans en louper une goutte, jusqu’au moment où Kyoshiro s’acharna sur le vampire, prêt à le tuer. D’un pas leste, je me dirigeai vers lui. Ne pas utiliser ma téléportation était une manière de lui laisser le choix, celui de devenir un tueur ou de ne pas tâcher son âme du sang d’un autre mortel.
« - Il pourrait t’attaquer, lança Sara en s’agenouillant tendrement à côté du corps de sa maîtresse. Ce Vlad ne vaut pas la peine d’être sauvé… »
Elle avait parlé d’une voix froide et autoritaire, usée et masculine. Son regard était embué de larmes, faisant couler un mascara trop prononcé. Un de ses faux-cils tomba par terre, défigurant un peu plus son visage déjà abominable. Plus les secondes passaient, et plus son apparence redevenait virile. Elle était homme et femme, mais pour une raison qui m’échappa, je me détournai de cette intimité. Je n’étais ni juge, ni juré de ce monde, juste un observateur. Parfois j’intervenais dans le cœur de ceux qui m’entouraient, je leur laissais entendre ma voix et finalement j’espérais que cela suffirait à leur faire entendre raison.
« - Il n’en vaut pas le coup, dis-je à Kyoshiro, regardant le corps déjà à moitié mort à terre. Livrons-le juste à la marine, il ira croupir à Impel Down pour ses crimes… Il est temps d’aller enterrer nos morts. »
Si l’expression était plurielle, elle était choisie avec soin. Il fallait enterrer l’innocence des hommes à côté du corps de la femme qui les avait entraînés dans tout ce pétrin. Et cette fois-ci, ils ne s’y prendraient pas avec une benne pour la transporter. Près de son corps, son cœur gisait, parfois parcourut par les soubresauts de l’air. Il n’était plus que le mythe d’une histoire perdue, d’une vie effacée en un rien de temps par la volonté d’un mortel.
« - Le tuer ne changera rien, Elsa ne ressuscitera pas. »
Disant ces dernières paroles avec une tristesse pesée, que je devais à mon expérience lorsqu’il s’agissait de côtoyer la mort, je laissai Kyoshiro prendre sa décision et me retournai vers Sara qui avait pris le corps de son amie dans ses bras, la soulevant comme s’il ne s’agissait que d’une brindille. Mes mains allèrent naturellement ramasser le cœur à terre, pour qu’il soit enterré avec sa détentrice. Tenir ce cœur poussiéreux, sale, me fit revenir en mémoire l’image de Vlad l’arrachant, le tirant simplement du corps d’Elsa, et tout à coup une envie de rendre mes tripes me prit, contenue à nouveau par mon expérience de ce genre de situations. J’avais vu pire, je ne connaissais cette femme que depuis le jour-même et pourtant sa mort me touchait ? D’une certaine manière, ce n’était pas plus mal, cela rappelait à moi les parcelles d’humanité que j’avais toujours jalousement conservé. Celles qui m’avaient empêché de devenir un tueur, causant peut-être la mort de nombreux innocents. | | | | |
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| Dim 25 Jan - 18:13 Nettoyage de cadavres
Contrairement à son camarade Erwin, le jeune homme n’avait jamais eu la malchance d’expérimenter ce genre de sanglante situation, autant parce qu’il essayait de faire son possible pour les éviter que parce que son gardien avait toujours été là pour prendre le relai lorsque cela finissait forcément par arriver. Pendant toutes ces années il n’avait jamais cessé de se répéter que la violence n’était que larme des faibles qui n’avaient pas la force de changer et convaincre les gens par les mots, bannissant de son esprit l’idée même d’user un jour de la violence pour autre chose que pour défendre les oppressés, mais aujourd’hui il venait de transgresser la plus sacrée de ses règles sans hésiter un seul instant. Qu’est-ce que cela faisait de lui ? Une personne perdue et désorientée de plus ou simplement une victime transformée en bourreau ? Il ne le savait pas et, sur le coup, cela n’avait pas la moindre importance car il voulait simplement faire payer cet homme pour l’acte innommable qu’il venait de perpétrer. La vie était ce qu’il avait de plus précieux et de plus magnifique dans ce monde mais, aujourd’hui, ce monstre venait de piétiner la vie de cette innocente femme comme si c’était aussi naturel pour lui que de simplement respirer. Comment Kyoshiro pourrait-il un jour se regarder encore en face s’il restait les bras croisés face à cet acte de barbarie ? Il céda donc au feu qui brûlait en lui et brisa tellement de ses règles qu’il ne pourrait jamais s’en remettre : frapper le premier, frapper une personne à terre, frapper une personne qui ne pouvait plus se défendre, attenter à la vie d’une personne jusqu’au-delà du raisonnable, la liste continuait encore un petit peu comme cela mais l’heure n’était pas encore venu de faire les comptes. Le jeune homme se contentait d’expulser sa rage encore et encore, comme un poison qui sortirait de son corps à chaque coup donné, sans pour autant ressentir une quelconque satisfaction ou libération comme bon nombre de criminels qui, pour certains d’entre eux, ressentaient même un plaisir d’ordre sexuel lorsqu’ils faisaient usage de violence. Ici il n’y avait rien de tout cela et c’était sans doute le dernier rempart qui séparait le bretteur du commun des criminels…mais combien de temps ce rempart resterait-il debout face à la violence du rebut de l’humanité ? Nul le pouvait le dire.
Finalement son gardien tenta de le calmer et, si ce n’était pas encore totalement terminé, la voix familière d’Erwin aida également à le calmer. Si d’habitude Kyoshiro était celui qui donnait des conseils au lieu d’en recevoir, aujourd’hui il sut ce que cela faisait de recevoir des conseils plus qu’évidents mais néanmoins véridiques. Il savait que son adversaire ne méritait pas de mourir car la mort serait une libération trop simple et rapide compte tenu de ce qu’il avait fait, mais le niais ne pouvait pas masquer le fait qu’il voulait lui faire du mal. Serrant le poing alors que sa griffe lumineuse perdait peu à peu de sa forme et de sa solidité, le garçon desserra assez les dents pour prononcer ces quelques mots :
« Je…je le sais. Alors pourquoi est-ce que je ne pense qu’à lui faire du mal ? Je sais que…que je ne devrais…et pourtant je n’arrive pas à penser à autre chose. » Il avait beau savoir que c’était mal, que ce qu’il était en train de faire était mal et contre nature, il n’arrivait pas totalement à stopper ce flot d’émotion qui l’envahissait. Baissant finalement les bras et serrant les poings jusqu’à en faire blanchir l’extrémité de ses doigts, il demanda conseil à son nouveau camarade :
« Que…qu’est-ce qui cloche chez moi ? Je devrais être capable de…je devrais être meilleur que ça. Mais je n’y arrives pas….» Bien sûr qu’il allait se lever et aider la demoiselle à trouver le repos dans une sépulture décente, bien sûr qu’il quitterait ce terrain vague pour ne pas y revenir de sitôt mais, au fond de lui, il espérait encore qu’Erwin lui viendrait en aide pour l’éclairer et lui montrer le chemin. Il se savait faible, il savait qu’il avait toujours eu besoin des autres pour lui indiquer la direction dans laquelle aller…et, aujourd’hui, il espérait que ce serait la dernière fois qu’il en aurait besoin.
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| Dim 25 Jan - 20:09 Nettoyage de cadavres [19] Le sordide combat s’était terminé sur une touche presque funeste, mais fort heureusement pour lui, Kyoshiro n’était pas allé jusqu’au bout de son action. Je l’avais regardé avec attention, et quand j’avais détourné le regard, la voix de mon ami s’était élevée dans les airs. Même si je n’étais pas du genre émotif dans ces situations-là, je ne pus m’’empêcher de lâcher une larme devant la détresse du maudit. Retenant cependant ma voix, je tentai de chercher une réponse pour le jeune homme, un quelconque présage qui laisse annoncer une pointe d’espoir pour son avenir, mais rien ne vint. Enfin, lorsqu’après une minute de silence pesante un son franchit ma bouche, mais je ne fus pas satisfait de ma réponse et la dit sur une voix hésitante :
« - Chacun porte en lui sa part de ténèbres… On doit apprendre à vivre avec… »
Je ne savais pas pourquoi cette déclaration me troublait autant. C’était si proche et si lointain en même temps. Et avant même que j’ai eu le temps de déclarer quelque chose d’autre, Sara arriva à mes côtés. Elle me regarda longuement comme si elle attendait que je n’agisse, et finalement je compris que la seule chose qu’elle désirait, c’était rentrer dans sa demeure pour annoncer la mort de son amie à tous les autres. Je lui posai une main sur l’épaule et tendis une main à Kyoshiro, ayant remis quelques instants plus tôt le cœur de la défunte dans son antre secrète.
La téléportation fut toujours aussi rapide, mais j’étais incapable de me concentrer sur l’endroit où je me transportais. J’étais hésitant, comme si les évènements m’avaient perturbé plus que je n’aurais pu l’imaginer un jour. Sara s’était écroulé sur le corps de la maîtresse des lieux tandis que les employés s’étaient réunis autour d’elle. Chacun eut sa façon d’exprimer son chagrin, et il n’en fallut pas plus pour que je doive sortir, les larmes aux yeux, claquant la porte derrière moi. Le ciel semblait si sombre, et couvert de nuage en cette terre qui devait m’être interdite.
« - Mais bordel ! Pourquoi ? J’étais censé pouvoir la protéger ! J’étais censé en avoir toutes les capacités, merde ! »
Ma colère prit le dessus alors que j’hurlais dans le vide, sans savoir si je m’adressais à un dieu fantasmagorique à une chimère de mon esprit. Je sentais l’injustice de cette mort, en partie due à mon inconscience et à ma naïveté. Un instant, je l’avais cru vaincu et j’avais baissé ma garde. Immédiatement après l’incident, Sara avait appelé les marines, de sorte à ce que le vampire soit emmené en cellule. Ils n’avaient pas eu vent de la mort d’Elsa, la douleur de ses amis était encore trop présente pour qu’ils puissent accepter les « Bien faits » des pseudos-défenseurs de la loi.
« - Erwin… »
La voix grave de Sara s’éleva derrière moi. Je la regardai avec une certaine appréhension, mais elle s’assit à côté de moi, par terre, tout simple. Je restai debout, incapable de savoir quelle position était appropriée.
« - Maintenant qu’Elsa est… Maintenant qu’elle est morte, je vais sûrement rejoindre Momorio, l’île des Okamas… »
Elle me parlait comme si j’étais censé connaître ce lieu, qui pourtant ne me rappelait que quelques vagues souvenirs. Prenant un papier d’une poche qu’elle semblait avoir fait dans sa robe, elle me le donna en m’indiquant que je pourrais toujours l’appeler si j’en avais besoin. La société allait être dissoute et la boutique revendue, il y aurait sûrement un enterrement privé plus tard mais il fallait trouver un endroit où la dépouille et la sépulture ne seraient pas souillés. Je proposai mes services à cette occasion, quitte à aider une partie de la pègre, autant le faire à bon escient.
« - Merci… »
Et alors que la nuit se prolongeait dans le calme le plus religieux, le deuil commençait à peine pour les amis de cette jeune femme. | | | | |
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