Feuille de personnage Niveau: (38/75) Expériences: (127/350) Berrys: 51.026.050 B
Mar 11 Nov - 16:08
Début de l’opération
2 : Coupables
L’encyclopédie : Zehir
L’albinos : Alice
Les premiers rayons de soleil illuminaient la pièce à travers le prisme de la fenêtre. Le bruit de bulles de sève éclatées rythmaient ce cadre idyllique auquel on pouvait également ajouter les deux charmantes présences féminines – une sous chaque bras – aux côtés de notre Capitaine Révolutionnaire. Zehir avait passé une bonne nuit et cette matinée ne s’annonçait que plus radieuse.
– Les filles, dehors.
Il fallut qu’une ombre vienne obscurcir le tableau et les mots étaient bien choisis car cette ombre n’avait pour ainsi dire jamais connu la lumière.
– J’ai dit : dehors, insista-t-elle en leur présentant sa collection de couteaux.
Elles ne se firent pas prier trois fois et plièrent bagages face à ces six arguments suffisamment convaincants à leur gout, sous le regard médusé de leur hôte pour la précédente soirée.
– Bonjour à toi aussi, Alice. T’as passé une bonne nuit ? Visiblement non puisque t’as décidé de me casser les pieds très tôt ce matin !
– Tôt ? Il est déjà huit heures.
– Huit… ? Han, mais c’est quoi ton problème, soupira-t-il en essayant tant bien que mal de retourner au pays des rêves.
Dans ledit rêve, Zehir se faisait appeler « maitre ». Il ne séjournait pas dans une chambre d’auberge miteuse réaménagée en planque douteuse mais plutôt dans une somptueuse suite royale, au plafond tellement élevé qu’il ne pouvait qu’en deviner les motifs. Dans son rêve, il ne payait pas pour passer du bon temps avec de belles femmes parce qu’il était marié à un canon – au hasard, miss univers – sans parler de ses innombrables maitresses. Sa femme était au courant, mais ne disait rien parce que dans son rêve, il était riche, scandaleusement riche même, sans être avare pour autant. Parce que dans son rêve, il était retourné dans son quartier d’enfance pour y aider tous ses amis. Il avait même fait mieux que ça en parvenant à instaurer une paix mondiale sans causer de victimes. Bref, Zehir n’était pas vraiment un bon exemple dans l’armée révolutionnaire.
– J’ai parlé avec des chasseurs de prime. Personne dans le milieu n’a revendiqué la capture de Zora, impossible de savoir qui l’a livrée.
– Laisse-moi dormir, on en reparle d’ici quelques heures, ok ?
Alice ignora les consignes de son partenaire et s’approcha du petit lavabo dans le coin de la pièce, avec un verre vide ramassé au sol, tout en continuant son débriefing.
– Il n’y a vraiment aucune information à ce sujet, pas un mot dans la moindre revue et personne ne semble au courant.
– J’en sais rien, minauda-t-il sous sa couverture.
L’albinos s’approcha du lit, verre remplit d’eau à la main, en continuant de raisonner à voix haute…
– Ce qui me pousse à penser que si personne n’a pu communiquer quoi que ce soit, c’est peut-être tout simplement à cause de l’anonymat de celui (ou de celle) qui leur a livré Zora.
… Avant de tout simplement lui verser le contenu sur la tête.
– AH MAIS BORDEL, C’EST FROID !
– Soit c’est ça, soit le Gouvernement Mondial a volontairement évité de divulguer l’info.
– Sale garce, je vais te défoncer !
A ces mots, Zehir bondit de son lit pour attaquer la jeune fille directement au visage mais Alice, nullement impressionnée, pivota sur elle-même pour laisser passer le coup à côté d’elle et déstabilisa son adversaire d’un coup bien placé sur le genou, en profitant alors du déséquilibre engendré pour lui mettre un couteau sous la gorge, le tout sans l’avoir regardé – et on sait à quel point ça peut être agaçant. Enfin, puisqu’il avait compris le message et semblait plus éveillé que jamais, elle finit par relâcher son étreinte mortelle.
– Maintenant sors que je puisse me mettre à poil et me laver, espèce de cinglée.
– On a déjà perdu suffisamment de temps, de plus je ne vois pas de quoi tu as peur, je te rappelle que je suis aveugle.
– Aveugle ou pas, là n’est pas le problème !
– Tu vas me faire croire que tu n’oses pas te déshabiller devant une fille ? Du coup, je me demande comment tu as fait avec ces deux prostituées hier soir.
– Je… Ce n’est pas comme si on était sur le point de coucher ensemble. Respecte juste mon intimité bordel !
Elle haussa les épaules l’air de dire « comme tu veux » et quitta la pièce, exaspérée d’avoir un bras cassé immature et sans bonne volonté en guise de partenaire pour cette quête de la plus haute importance. Cependant elle ne le lâcherait pas pour autant car son cerveau serait un précieux atout. Aussi, pour ne pas perdre de temps, elle continua à le briefer en criant à travers la porte.
– Je n’ai pas pu me déplacer comme je voulais, la sécurité sur l’île a été renforcée pour la réunion des Corsaires. Impossible de contacter la Terre Blanche pour des informations complémentaires.
– Il y a quelque chose de louche dans cette histoire. Sur le trajet tu m’as dit que Zora avait mangé un fruit du démon. Pourquoi elle ne s’en est pas servie ? Pourquoi n’a-t-elle pas pu se défendre contre ses ennemis ?
Une photo glissa sous la porte. Zehir, en chaussettes, se pencha pour la ramasser. L’image montrait une base marine de St Poplar déformée par une sorte d’arbre géant qui semblait avoir poussé en son sein.
– Cette photo a été prise par un touriste. Elle a tenté de se défendre, mais à l’intérieur de la base. J’en conclu que celui qui l’a attrapé quand ils étaient dans la dimension de Mars avait très bien préparé son coup. Elle a dû apparaitre directement là-dedans et donc, n’avait aucune chance de s’en tirer.
Pensive, Alice s’adossa contre la porte en enfonçant ses mains dans les poches de sa longue veste.
– Si aucun chasseur de prime ne revendique la capture et que visiblement elle n’est pas non plus due à un gouvernemental, il nous reste la piste de l’attaque personnelle. Une attaque personnelle menée par un anonyme. Il devait porter un masque ou… n’être qu’un exécutant à la solde de quelqu’un de plus important.
– Ha, alors autant chercher une aiguille dans une botte de foin parce que des ennemis, la miss en avait probablement plus que je n’ai de cheveux sur le crâne, commenta Zehir en se frottant allègrement l’entrejambe savonnée.
– D’accord, mais si on exclut les chasseurs de prime, les révolutionnaires et les gouvernementaux ?
– Il reste les criminels en tout genre et les pirates, les seuls qui soient obligés de passer par un tiers pour espérer livrer une primée sans risque de se faire arrêter à leur tour.
– Il aurait fallu trouver et payer quelqu’un de suffisamment fort que pour capturer Zora. Quand on connait les honoraires des gens dans le milieu, ça m’étonnerait qu’un pirate se donne tant de mal et débourse tant de Berrys juste pour une personne. Non, c’est forcément un criminel important.
Zehir, en plein brossage de molaire, eut alors une illumination. Juste après avoir expulsé le dentifrice en dehors de sa bouche, il partagea son idée.
– Attends, il y a un pirate qui pourrait l’avoir fait : Nakata Fenice. La miss ne le mentionnait plus trop ces derniers temps dans son journal de bord, mais j’imagine que si elle ne l’appréciait pas ça devait être vrai dans l’autre sens aussi. D’ailleurs il a pris de l’importance ces derniers temps, il parait que Graou Island ne s’est jamais aussi bien portée, sans parler de sa nomination au poste de Shichibukai.
Perplexe, Alice se massa le menton comme elle savait si bien le faire.
– Fenice ne colle pas vraiment au profil du stratège fourbe et minutieux qui élabore des plans pour se débarrasser de ses ennemis gênants. C’est un rêveur, le genre de pirate qui navigue vers le Nouveau Monde avec ses amis, qui n’aime pas trop le Gouvernement Mondial et qui veut affronter les Yonkou pour trouver le One Piece.
Le genre d’individu qu’elle ne comprenait pas. Zehir apparut finalement dans l’embrasure de la porte, amusé par la manière dont sa partenaire affirmait ses propos, persuadée d’avoir établi un profil correct.
– Ne juge pas un livre à sa couverture. Moi par exemple à notre première rencontre, vu que Zora t’avait personnellement choisie, j’étais persuadé que tu étais très intelligente.
Sans réfléchir, Alice lui envoya un poing dans la figure, attaque que le jeune homme bloqua sans trop de difficulté, avant de la plaquer au mur par une habile clé de bras. Les rôles s’étaient inversés.
– Comme ça on est quitte pour tout à l’heure.
– J’ai compris, lâche moi.
Quelques minutes plus tard, le duo évoluait au milieu d’un Grove en apparence désert, quelque part dans la zone de non-droit. Le planning pour la suite de la journée était simple : arrêter de chercher un éventuel coupable et se concentrer sur la mise en place d’un vrai plan d’évasion. Ils marchaient de front, d’un bon pas dont le rythme était donné par Alice, mais soudain cette dernière s’arrêta, net.
– Qu’est-ce qu’il y a encore ?
– Donne-moi la main.
– Hein ? T’as fumé ou quoi ?
– Les gens commencent à sortir de chez eux, les rues vont êtes bondées, il y aura tout simplement trop de bruit et je n’ai pas envie d’avoir à me concentrer pour marcher dans la bonne direction, donc dépêche-toi de me donner la main.
Le jeune homme s’approcha d’elle, un large sourire ornant son visage.
– Tu vois, là il y a une petite voix dans ma tête qui me dit de te mettre un vent et d’en profiter pour me tirer. Et là, j’ai très envie d’écouter ce qu’elle me dit.
– Non, ne fais pas l’idiot…
– On se revoit en fin de journée, ciao !
Et il détala à toute vitesse tout en offrant le plus sadique de ses rires maléfiques. Elle put le poursuivre durant un moment, mais finit par le perdre lorsqu’ils atteignirent une rue marchande, particulièrement active en ce début de journée.