Enchainé, mes deux katanas hors de portée. Comment étais-je arrivé ici déjà ? Ha oui, j’avais défendu ce qui était le plus cher à mes yeux, la vie de mes amis. Mon regard se posa sur le garde marine qui faisait ses rondes dans les geôles de cette prison des seas blue. Malheureusement pour lui, j’étais attendu, et je ne comptais pas rester ici plus d’une nuit. La nuit, c’est d’ailleurs quand cette dernière fit son apparition que je décidais d’entrer en scène. Le marine arriva vers moi avec la nourriture du soir. Cela était particulièrement hilarant, comment espéraient-ils que l’on mange, les mains attachées de la sorte ? Mon regard croisa le sien, conduisant à une hypnose inductive. Il sembla s’arrêter une bonne minute, me fixant ainsi, moi et mon sourire bestial toujours accroché sur le visage, avant de finalement retourner à son poste. Ce n’était maintenant qu’une question de minute avant qu’il ne vienne à moi, défaire mes chaînes, me prenant pour une personne bien imposante en ce bas monde, profondément bonne, et victime d’une erreur judiciaire. L’idée inductive faisait son chemin dans la cervelle du bleu, et je jubilais d’avance. Cela me semblait être presque trop simple. J’avais deux jours pour arriver au cap des jumeaux, sans cela, ils partiraient sans moi.

Le garde revint, une heure après, il était mine de rien assez résistant pour s’être tracassé tant de temps. Il prit ses clés avant de me défaire de mes liens, me mettant des menottes en granit marin. Quel intérêt ? Je ne suis pas un maudit. Mais visiblement, la marine avait du mal avec le fait que je ne sois pas maudit, malgré mes capacités une fois la nuit tombée. Mon regard croisa celui du garde. « Et maintenant ? » Il m’expliqua simplement qu’il allait faire en sorte de m’escorter hors d’ici en simulant un transfert, après quoi, il retournerait travailler comme si de rien n’était. Amusant. Son regard était vide et n’exprimait plus la moindre volonté. Il semblait simplement être un cadavre revenu d’entre les morts pour assouvir mes plus bas dessins. Il semblerait que mon niveau ne soit plus pour les seas blue, je ne pourrais plus m’améliorer en continuant à vivre ici, il fallait absolument que je ne loupe pas le départ. La route de tous les périls, recroiser des hommes surpuissant du gabaries de Mifune. A cet instant précis, j’étais encore loin de me douter que je risquais d’y perdre la vie, surtout lors d’un combat qui signerait un tournant à quatre-vingt-dix degré dans ce monde. Je demandais alors au marine de me conduire à la salle de la pièce à conviction, pour que j’y récupère mes armes.

Après avoir parcouru les couloirs sombres de la prison, nous arrivâmes finalement dans la salle souhaitée. Mes katanas étaient là, posés contre le mur. Je saisis mon Nidai Kitetsu, puis le Sandai Kitetsu, attachant ses deux derniers à mon flanc droit. Je me pensais fin prêt pour partir, mais un bout de papier trônant au milieu de la salle, sur une table, attira mon regard. Soupirant longuement, je le saisis entre mes doigts, déroulant ce dernier avant d’y découvrir ce qui semblait être une carte au trésor ? Par tous les diables, qu’est-ce-qu’elle pouvait bien foutre ici ? Et genre, de plus genre, les marines n’avaient pas remarqué de quoi il s’agissait ? Ça en faisait beaucoup pour être vrai, c’était bien trop simple. Aussi bien ce trésor était déjà sous leur emprise. Je rageais seul dans la pièce des preuves, pestant contre ses maudits marines, avant de lâcher la carte sur le sol en décidant de gagner la sortie. J’étais toujours escorté de mon gentil zombi hypnotisé. La porte de la salle des preuves se ferma derrière nous, avant que l’on ne voit, quelques minutes plus tard, une tête connu y ressurgir en coup de vent pour récupérer la carte. La curiosité me tuera, et cela pourrait arriver plus tôt que prévu. Bref, je n’eus aucun mal à sortir de prison ce jour-là, la chance m’avait sourit.