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Pyras D. Dante
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Lun 26 Jan - 21:41
Désirs de Perfectionnement

Être de retour dans le monde réel était une chose. Se mettre en quête d'un but, d'un idéal, en était une autre. J'avais laissé Kyoshiro à notre dernière escale et, par la force des choses, j'avais fini par me retrouver sur l'île de Shimotsuki. En réalité, j'aspirais à venir en ce lieu depuis que j'avais pris la décision de pourchasser le Gouvernement Mondial afin de lui faire payer ses crimes. On reconnait la valeur d'un homme à celle des ennemis qui sillonnent son chemin passé et futur. Pour ma part, j'avais opté pour ce qui était sans doute le pire ennemi possible. Légitimité, pouvoir, moyens, talents... Toutes les cartes qu'il avait en main étaient imposantes, puissantes, pouvant balayer mon jeu d'un souffle. Pour y faire face, il me fallait avant tout devenir plus fort, car ce n'était pas une bourrasque qui s'abattrait sur moi, mais bel et bien une tempête, si jamais je décidais de lever mon épée contre ce puissant adversaire.

Mais dans mon coeur, rongé par la haine et le désir de vengeance, le choix était fait. Peu m'importaient les batailles et les blessures que j'y recevrais. J'étais prêt à affronter un océan de dangers, de morts, de promesses douloureuses et de sang pour parvenir à mes fins. Il n'était pas question pour moi de me laisser aller et de me jeter dans le combat tête la première comme j'avais la fâcheuse habitude de le faire lorsque je laissais ma colère me submerger. J'allais devoir réunir des atouts de taille afin de pouvoir ne serait-ce qu'entrer en scène. Dans mon esprit, l'idée était simple : rejoindre la Révolution afin d'avoir plus de marge de manoeuvre, plus d'informations, un accès plus facile à mes ennemis, pour pouvoir les frapper avec violence et avec l'appui de ceux partageant mon but.

Pour pouvoir être recruté et acquérir ces capacités, j'allais devoir montrer de quoi j'étais capable, cela ne faisait aucun doute. Qui voudrait recruter un gamin qui sait à peine manier une épée et qui ne sait pas faire trois pas sans tomber ? Personne. Voilà pourquoi j'étais venu ici : perfectionner ma maîtrise de l'épée, améliorer mes capacités de combat, afin d'être un parti intéressant pour la Révolution. Afin que l'offre soit aussi intéressante pour eux que pour moi. Si souffrir d'un entraînement rude et difficile ici pouvait améliorer mes chances de frapper le Gouvernement Mondial en plein coeur ne serait-ce que d'un minuscule pourcent, alors je n'aurais aucune hésitation à suer et saigner corps et âme pour arriver à cet objectif.


Plus... Ce n'est pas encore assez...

Je prononçais ces mots en transpirant comme un boeuf, mon épée à la main en m'entraînant contre des cibles immobiles, faites de bois, de roche ou d'acier sculptées et fondues grâce à la lave. Mais malgré tous mes efforts, le résultat des coups que j'essayais était loin de me satisfaire. Pour un novice ou un oeil non-expérimenté, sûrement que cela faisait "classe" ou "assez bien", mais pour n'importe quel autre bretteur, j'étais loin d'être à un excellent niveau... Loin du niveau dont j'avais besoin et auquel j'aspirais.

Une attaque normale qui ne pourrait vaincre que des adversaires normaux... Insuffisant. Trop insuffisant. Reprenant mon souffle en observant la roche couverte d'entailles, l'acier marqué par les coups d'épée, je serrais les dents en voyant à quel point j'étais inefficace. Passant rapidement ma manche sur mon front pour essuyer la sueur, je lâchais une exclamation de rage avant de me relancer à l'assaut, essayant de dessiner des mouvements précis avec ma lame qui frappait à nouveau les cibles.

Plus l'acier de mon arme dansait dans les airs et plus je me remémorais les souvenirs de ma vie passée... Et plus ma rage s'échappait, mes iris écarlates se rétractant alors que des vaisseaux de même teinte étaient visible dans le blanc de mes yeux. Cette haine... Cette violence. Tout cela transparaissait dans mes attaques, laissant peu à peu entendre comme un bruit de craquement. L'image de ma soeur me vint alors brusquement, avant d'être remplacée par celle de l'incendie criminel ayant ravagé le lieu où nous vivions tous. A cet instant, ma lame frappa le rocher avec une violence excessive, ne se contentant pas de le trancher, mais également de l'exploser littéralement suite à l'impact.

Reprenant mes esprits, haletant de plus en plus à cause des efforts, je sentais que mon corps qui subissait cet entraînement depuis plusieurs heures, arrivait à sa limite, de même que mon esprit quant à la concentration et la contenance dont je devais faire preuve. Je serrais à nouveau les dents pour laisser quelques mots sortir de ma bouche, tout en reprenant difficilement mon souffle.


Toujours insuffisant... Il m'en faut plus... Encore plus !

Sans chercher à ménager tant mon corps que mon esprit, je me relançais à l'assaut, enchaînant les attaques contre la cible métallique sans relâche, sans retenue, mes exclamations de rage se faisant entendre à chaque fois que ma lame frappait l'épouvantail métallique. Je ne m'arrêterais pas avant d'avoir assez de forces pour mettre à terre mes adversaires... Pour obtenir justice contre ceux qui avaient trahi leur serment de protéger ce monde... Pour finalement obtenir cette vengeance qui consumait mon âme et me poussait à souffrir sans même le réaliser, que ce soit physiquement ou psychologiquement.



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Pyras D. Dante
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Brendao Mivi et Melyon.

Le navire révolutionnaire avait tout juste jeté l'ancre au niveau du port de Shimotsuki Town, une petite île d'East Blue dont ils entendaient bien profiter de la quiétude, qu'un jeune capitaine de division, Melyon, un jeune garçon aux airs légèrement androgynes et facilement impressionnable, descendit du navire pour entreprendre une conversation avec les autorités locales dans le but de rassurer ces derniers quant au sujet de leur présence. L'armée d'Arias ne souhaitait en aucun cas semer le chaos sur East Blue, et ne comptait d'ailleurs pas y affronter le Gouvernement Mondial, pas dans l'immédiat en tout cas : la marine comptait bien plus de soldats qu'ils ne pouvaient s'en targuer, et chercher à les affronter sur tous les fronts en même temps relevait davantage d'une folie suicidaire que d'une envie de faire changer les choses. Ainsi, le jeune gradé et ses comparses souhaitaient tout simplement se reposer suite à une trajet relativement long depuis Grand Line... Mais ils souhaitaient aussi s'entretenir avec une nouvelle recrue apparemment présente ici. Pyras D. Dante était un type comme les autres, aux velléités certainement plus bavardes, mais aussi et surtout aux capacités intrigantes : c'était dans ces conditions que Baltigo avait décidé de prendre les devants. Les capacités d'un D pouvaient rapidement devenir une pierre angulaire pour toute force armée normalement constituée, en témoignait Arias lui-même, mais il valait mieux toujours s'assurer que cette personne n'était pas habitée par des intentions bien plus sombres qu'elle n'y paraissait avant de lui donner de trop fortes responsabilités. Ce n'était pas en enchaînant les imprudences que le célèbre hors-la-loi était parvenu à la tête d'une cohorte si densément peuplée, et il entendait bien continuer à ce rythme. La demoiselle au sang homme-poisson sortit donc du navire révolutionnaire qui l'avait accueilli pendant le trajet et sauta à terre quelques mètres plus loin, profitant de l'occasion pour observer les lieux avec intérêt. Un sourire séduisant au possible gravé sur les lèvres, Mivi se mit à marcher en direction de Melyon qui terminait d'ores-et-déjà de converser avec l'un des représentants de l'autorité locale. Le subordonné se tourna ensuite en direction de la combattante, s'adressant à elle avec respect mais également un peu de malaise :

-Madame... Il n'était pas nécessaire de descendre du navire... Je viens de les informer de nos intentions et ils nous laissent agir comme bon nous semble.
-Je croyais t'avoir déjà dit de me tutoyer, Melyon !

Le jeune homme recula d'un pas tout en rougissant soudainement, comme si la simple perspective d'être proche avec l'un de ses supérieurs -et quel supérieur !- le gênait au plus haut point. La demoiselle, taquine, rit un instant devant l'air terriblement naïf du garçon avant de pivoter, se dirigeant à nouveau vers les quais. Le soldat ne tarda pas à reprendre contenance, la rattrapant promptement avant de prendre une nouvelle fois la parole :

-Tu... Vous... Ce n'est pas la peine de rester ici, je vais m'occuper de la recherche du prénommé Dante.
-Je ne suis pas à l'aise dans un navire... Je préfère profiter un peu de la mer.
-Bien...

Le subordonné ne s'opposa pas davantage à la décision de Mivi, la laissant se diriger vers la plage. La commandante décida alors de s'asseoir juste au niveau des vagues, laissant l'eau caresser sa peau avec un sourire à la limite du nostalgique. Elle avait évidemment bon nombre de souvenirs en rapport avec l'élément aquatique, tout comme les hommes eux-mêmes pouvaient en avoir en rapport avec la terre. Melyon la laissa ainsi à sa contemplation et retourna vers le navire où il demanda à quatre hommes de se séparer pour se renseigner. Ceux-là finiraient bien par rapporter des nouvelles de Pyras D. Dante...
Par la suite, le capitaine de division retourna dans sa cabine et décida de prendre son arme-à-feu favorite, un pistolet à silex qu'il tenait de son oncle, avant de l'accrocher fermement à sa ceinture. On lui avait confié la mission d'escorter la commandante jusqu'ici et de la ramener ensuite, en vie et en bonne santé : il prenait cette mission très au sérieux. Hors de question que la marine ne se mette en travers de leur chemin... Pire encore, il était hors de question que ce fameux Dante, s'il existait bien, ne s'approche de l'amphibienne au point de la mettre en danger dans le cas de figure où ses pensées étaient habitées par le mal. Après s'être armé, le bas gradé de l'armée révolutionnaire retourna sur le pont de son navire depuis lequel il épia la jeune femme discrètement, s'assurant que tout allait pour le mieux de son côté.


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Pyras D. Dante
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Mer 22 Avr - 18:46
Rencontre Innocente

Cela faisait combien de temps maintenant que je m'entraînais ? Suant sang et eau, n'écoutant pas mon corps qui me hurlait de faire une pause comme l'aurait fait tout individu censé. Mais les courbatures, la violence de mon pouls qui faisait battre mes muscles à chaque battement, et la douleur de mon épiderme creusé jusqu'au sang par les mouvements d'escrime... Rien de tout cela ne suffisait à atténuer la rage que je mettais à frapper encore et encore les cibles se présentant à moi. Je n'étais clairement pas capable d'être quelqu'un de raisonnable. Lorsque je me lançais dans quelque chose, je le faisais toujours à fond, n'étant pas en mesure de me restreindre. Comment pouvais-je être constamment à cent pour cent ? Comment pouvais-je ignorer la clameur de mon corps alors qu'il souffrait et, par conséquence, me faisait souffrir ?

La réponse à cette question tient de la simple connaissance en médecine. Lorsque le corps ou l'esprit subit la tension d'une blessure ou d'un maux quelconque, cette dernière occulte toutes les autres douleurs. Lorsque l'on voyait l'état de mes mains, saignant sur la poignée de ma lame, ainsi que les contractions involontaires de mes muscles, on pouvait comprendre que si je ne ressentais pas cela, la souffrance qui m'habitait était d'un niveau difficilement imaginable. La rage, la haine qui se terraient profondément dans mon esprit et dans mon âme, l'enveloppant d'un manteau de violence, suffisait à effacer ces douleurs. Je n'avais que deux craintes : que ma haine s'atténue et que je ne puisse pas porter celle-ci contre ceux qui l'avaient engendrée.

Je savais que reculer sur la voie que j'avais prise, ne serait-ce que d'un pas, laisserais toute ma souffrance ressortir d'un coup. En ce sens, la mort était préférable. Voilà pourquoi j'étais toujours en mesure de mettre ma vie en jeu, d'avancer en première ligne sans aucune crainte sur le champ de bataille. Voilà pourquoi je n'avais aucune hésitation à essuyer certaines attaques qui, je le savais, passeraient outre ma défense de Logia. La douleur physique n'était rien en comparaison de ma souffrance et ma soif de vengeance, mais surtout, face à ma détermination. Et alors que je ressassais ces souvenirs, je laissais mon arme frapper de plus en plus fort jusqu'à briser les cibles, projetant des éclats un peu partout tandis que je laissais un cri de rage à peine étouffé sortir de ma gorge.

L'entraînement se terminant, la chaleur de l'émotion se dissipant, la douleur revenait brusquement frapper mon corps, lui indiquant ses limites en me laissant m'effondrer sur le sol lourdement. Le souffle haletant, je regardais les nuages défiler calmement dans les cieux. Pourrais-je un jour me laisser aller comme eux ? Me laisser guider par le vent, sans lutter, acceptant le courant que suit ce monde ? Pour cela, il allait falloir que je change moi-même ce courant, en changeant les choses de façon importante. L'ordre de ce monde n'était pas bon. Les justes mourraient. Les raclures vivaient. Les gens de bonne morale et de conviction étaient dirigés par les pires ordures qui n'hésitaient pas à les supprimer pour atteindre leur but. Si je voulais un jour trouver la paix, j'allais devoir changer tout cela.

Mon esprit se laissa guider par mon corps, alors que je fermais les paupières pour me reposer et récupérer un peu. J'ignore combien de temps j'avais ainsi passé à faire la sieste, mais mon réveil fut un poil plus brutal que je ne m'y serais attendu. En effet, le sentier non loin de l'endroit où j'avais décidé de m'entraîner, était arpenté par quelques officiels du coin. Ces derniers n'avaient rien à voir avec ceux des grandes villes, rongées par la corruption. Dans un lieu aussi reculé, les gens étaient simples, de même que leur morale, non-soumise à la tentation. Ce furent cependant leurs paroles qui me réveilla brusquement. Ils énonçaient des révolutionnaires s'étant présentés en ces lieux. "Tout un équipage", "venu sans intentions hostiles". Voilà les mots qui me firent me relever aussitôt. "Le port"... C'est cette phrase qui détermina la direction que j'allais prendre.

Attrapant mon épée, je tenais celle-ci par son fourreau avant de me mettre à courir à toute allure à travers la forêt, coupant par les chemins boisés pour aller plus vite. Je sentais alors tout mon être se réveiller. Je courais au point de manquer plusieurs fois de me casser la figure, tellement j'étais pressé d'arriver. Alors que je courais ainsi, je voyais défiler tous les efforts que j'avais fait pour trouver des membres de l'Armée Révolutionnaire qui soient capables de m'aider, de me permettre d'atteindre mon but, de me joindre à leur cause pour enfin servir à quelque chose. Tous les navires de prisonniers que j'avais réduits en cendre en libérant leurs occupants. Tous les combats que j'avais livrés depuis que j'étais seul au monde. Toutes les blessures que j'avais reçues en aidant la population contre des tyrans infâmes. Certes, j'avais les pouvoirs d'un Fruit du Démon de type Logia. Mais cela ne m'avait pas empêché de subir tout un tas de heurts et d'assauts qui avaient maltraités mon corps, sans parler de ma fâcheuse tendance à me malmener moi-même en exagérant toujours.

Je voyais au loin la lumière de l'horizon filtrer à travers la végétation, tandis que je courais comme si ma vie en dépendait. Désormais je n'avais plus la peur de faire le moindre pas en arrière. J'avais l'appréhension d'un éventuel pas en avant qui pourrait changer bien des choses. Un équipage révolutionnaire... Cela signifiait la présence d'un Capitaine d'équipage, et donc sans doute de quelqu'un avec une certaine autorité au sein du mouvement actuel. J'espérais ne pas me tromper. Je ne voulais pas me tromper. Cela marquait peut-être la fin de mon errance solitaire.

Franchissant les derniers branchages, j'arrivais en freinant des quatre fers sur la plage, dans un nuage de poussière. Le dos courbé, la respiration haletante, je relevais alors la tête, découvrant sur mon flanc un navire, à une bonne distance de moi. Le drapeau... Les habits... Tout semblait correspondre à un équipage de l'Armée Révolutionnaire. Avais-je réussi ? Respirant toujours rapidement, je me redressais, faisant fi des marques de sang sur mes mains, de la sueur qui coulait sur mon front, et des autres traces de crasse et des blessures reçues pendant mon entraînement. Je n'avais pas pensé un seul instant à me rendre présentable. Tout ce qui avait habité mon esprit, c'était de me rendre en ce lieu le plus vite possible, aussi vite que mes jambes en était capables.

Mon attention se porta sur la personne la plus proche, à environ une douzaine de mètres de moi, qui faisait face à la mer. Elle appartenait de toute évidence à l'espèce des Hommes-Poissons. Faisait-elle partie de l'équipage ? A en voir l'activité au loin la montrant du doigt de façon alerte en signalant ma présence, je pouvais le supposer. Reprenant mon souffle, j'essayais d'articuler quelques mots.


Je...

Je quoi ? Bon sang, cela faisait si longtemps que je courrais après l'Armée Révolutionnaire, et je n'avais rien préparé comme discours si je venais à les rencontrer. J'allais dire quoi bon dieu ? Salut, je suis un sale gosse au caractère explosif qui ne demande qu'à réduire en cendre le Gouvernement Mondial. Adoptez-moi ? C'était quoi la chose à dire dans ce genre de circonstances nom de nom ! Rien ne me venait à l'esprit, pas même l'idée pourtant élémentaire de donner mon nom. Enfinn, si, elle me vint, mais après quelques longues secondes de réflexion et de reprise de souffle. Toujours haletant, je finis par lâcher mes mots entre deux inspirations.

Pyras... D... Dante. Heureux... de vous... rencontrer...

Plus jamais de sprint dans une forêt après un entraînement de barbare. Je notais cela dans un coin de ma tête, alors que je courbais mon dos, posant mes mains sur mes genoux en reprenant mon souffle toujours aussi difficilement, tête vers le bas, après m'être essuyé le peu de bave et de sueur se trouvant sur mon menton. Restait néanmoins à savoir ce que l'Armée Révolutionnaire faisait ici. J'avais hâte de le découvrir, en espérant qu'il s'agisse bien de Révolutionnaires et pas d'imposteurs ou de Gouvernementaux déguisés. J'étais cependant trop épuisé par ma course pour me mettre en position de garde, me contentant de respirer bruyamment, ce qui indiquait facilement à mon interlocutrice l'effort assez intense que je venais de faire. Quelle allait être sa réaction ? Et celle du reste de l'équipage ? Je n'en avais aucune idée. Mais j'étais bien décidé à tout faire pour ne pas laisser passer cette chance.



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Pyras D. Dante
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Brendao Mivi et Melyon.

Malgré toute la bonne volonté dont il était capable et les mesures déjà prises pour faire en sorte que ses subordonnés soient capables de mettre rapidement la main sur Dante et de le guider jusqu'au navire de la révolution venu entre autres se renseigner le concernant, les actions desdits révolutionnaires furent parfaitement inutiles : en effet, Mivi s'était tout juste assise près de la mer, l'observant avec un brin de nostalgie, que le type qu'ils recherchaient émergea des bois non loin derrière elle, se précipitant d'ailleurs jusqu'à la commandante pour prendre la parole, haletant. Ne s'attendant pas à une telle intervention, la demoiselle homme-poisson se retourna brusquement sans se relever, silencieuse, et observa le visage de son homologue humanoïde qui semblait parfaitement concorder avec les descriptions qu'on avait pu lui faire de cette fameuse jeune et prometteuse recrue en devenir. D'ailleurs, les coïncidences physiques n'en furent pas, puisqu'ils furent vivement appuyées par le hors-la-loi qui déclina son identité exacte : Pyras D. Dante, comme convenu. Légèrement surprise par cette apparition soudaine qu'elle n'attendait aucunement, la gradée de l'armée d'Arias eut un moment de silence avant de se redresser lentement et de se diriger vers ce jeune homme aux airs étonnamment banals. En effet, même si ce n'était pas péjoratif venant d'elle, la Brendao avait bien du mal à différencier les humains entre eux, tant leurs différences physiques pouvaient relever du détail... Mais il fallait également considérer qu'elle avait l'habitude de côtoyer toutes sortes de créatures plus extravagantes et foncièrement plus identifiables, bien entendu. Quoi qu'il en fut, elle s'arrêta à un ou deux pas de son interlocuteur, satisfaite de le voir en un seul morceau même s'il avait l'air plutôt épuisé par la course qu'il avait visiblement poursuivi au sein de la végétation, et elle ne tarda guère à lui tendre la main en lui envoyant un sourire amical et chaleureux comme elle en avait le secret, sublimant sa beauté naturelle pourtant déjà au rendez-vous :

-Enchantée, Dante. Je suis Brendao Mivi, commandante de la Révolution. Tu peux m'appeler Mivi.

Aucun mépris, aucune méchanceté, rien de négatif n'apparaissait dans les paroles de la demoiselle malgré ses responsabilités éreintantes ainsi que ses capacités hors normes. Même si elle était loin d'être la meilleure combattante de la Révolution, elle n'en demeurait en effet pas moins une pierre angulaire : ses capacités, en combat naval, étaient rarement égalées par les troupes du Gouvernement Mondial. Elle faisait même très certainement partie des meilleurs représentants des races sous marines, sur un plan martial... Dans tous les cas, la jeune amphibienne n'eut guère le temps de faire plus ample connaissance que Melyon, qui avait observé l'arrivée de l'individu à distance, s'élança dans leur direction armé d'une épée, craignant qu'il ne s'agisse d'un adversaire. Il fut toutefois soulagé de voir que ce n'était pas le cas, et que ce type avait l'air étonnamment pacifique, malgré les capacités démentielles qu'on lui prêtait. Avançant plus calmement jusqu'aux deux révolutionnaires, le capitaine de division marqua l'arrêt à son tour un ou deux mètres plus loin et prit la parole, hochant la tête d'un air formel avant de remettre ses lunettes bien en place grâce à son index gauche :

-Melyon, capitaine de division, et responsable de ce navire. J'accompagne Mivi pour qu'elle puisse vous rencontrer en toute sécurité.

Maintenant que les présentations étaient faites et bien faites, il fallait s'occuper de rappeler les quatre éclaireurs qui risquaient de demeurer bredouilles s'ils poursuivaient les recherches sans savoir que Dante s'était de lui-même rendu auprès des troupes d'Arias. Ainsi, le capitaine de division se tourna en direction du bâtiment naval et s'y dirigea lentement, faisant de grands signes de bras pour signifier à la vigie qu'il s'agissait de la bonne personne.
La criminelle laissa son subordonné s'éloigner un peu avant de rapporter son attention sur le jeune blond qui se trouvait donc désormais face à elle. Elle avait songé à plusieurs questions à lui poser pour s'assurer de son honnêteté et de sa droiture morale, mais désormais, Mivi avait l'impression qu'une question de cet acabit ne serait qu'exagérée et déplacée : elle n'avait pas envie de douter des motivations du jeune combattant, puisque celui-là, de par son attitude globale, n'avait aucunement l'apparence d'un grand mafieux. Quoi qu'il en fut, elle songea rapidement qu'ils n'auraient aucun bénéfice à s'en aller chacun de leurs côtés en se contentant d'une telle impression : elle pointa donc sa main vers le navire, invitant Dante à la suivre :

-Si tu veux discuter, on sera sûrement plus à l'aise autour d'un café.


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Lun 4 Mai - 9:16
Coffee Time

La surprise était de mise, c'était indéniable. Croiser un navire révolutionnaire sur cette petite île d'East Blue, alors même que je n'avais pas fait quoi que ce soit pour me faire remarquer récemment... Quoi que... Un navire de Marine qui passait par là avait bien sombré après une soudaine explosion de "volcan sous-marin" selon les rapports officiels. Et un navire de contrebandiers transportant des esclaves avait connu le même sort à quelques lieues de là le jour suivant. En fait, je remarquais que la gazette locale faisait état de pas mal d'incidents dus à des volcans se trouvant sous la mer lorsque j'étais dans les parages. Ignorance des gens ? Rapports d'enquêtes peu concluants ? Ou simplement manipulation des médias pour éviter de dire qu'un volcan humain se baladait sur les mers ?

Dans tous les cas, en repassant mes récentes actions en mode kaléidoscope, je comprenais comment mes interlocuteurs avaient pu comprendre où je me trouvais. En même temps, je faisais exprès de semer quelques miettes ici et là pour qu'ils me trouvent afin d'avoir, enfin, cette conversation tant espérée avec eux. J'étais soulagé de ne plus avoir à lancer des attaques au petit bonheur la chance pour attirer leur attention. Maintenant qu'ils étaient en face de moi, j'allais enfin pouvoir m'exprimer, enfin pouvoir leur montrer mon désir de les rejoindre. La main tendue par la commandante signifiait tellement pour moi. Je la regardais, peut-être un peu longuement, avant de la saisir fermement. Tout en la serrant, je sentais comme une vague de chaleur m'envahir. Il s'agissait d'une chaleur différente de celle qui émanait de mon corps lorsque je laissais le Magu Magu no Mi faire des siennes. Loin de là. Cette chaleur était comparable à un sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps : de la satisfaction.

Le sourire de la jeune amphibienne avait quelque chose de chaleureux et, même si j'étais on ne peut plus heureux de le contempler, je devais avouer que j'étais surpris. J'avais en tête la fausse idée que tous les révolutionnaires étaient des genres de vieux grigous pleins de cicatrices et avec des airs peu commodes sur le visage. Ou encore des genres de hippies avec une barbe et un béret vert kaki. Bref, j'étais à mille lieues d'imaginer une femme-poisson avec un sourire charmeur et une bienveillance naturelle qui transparaissait à travers son comportement. Je fus néanmoins rappelé à la réalité en voyant arriver un autre individu, épée en main, avec une expression alerte, grave et pressée en même temps. En voyant la poignée de main, il se ravisa et rangea son arme. Constatant ce geste, je comprenais qu'il ne me considérais pas comme un "ennemi" au sens strict du terme. Peut-être juste comme un inconnu.

Ses paroles étaient loin d'être véhémente, ce Melyon se présentant le plus courtoisement du monde. Je fis un léger mouvement de tête pour le saluer poliment à mon tour. Je fus néanmoins quelque peu interloqué, en bien, par ses propos. "Pour me rencontrer" ? Le déplacement d'une commandante de la révolution n'avait pour unique but que de me rencontrer ? J'avais imaginé que l'on dépêche deux ou trois révolutionnaires, à la rigueur sous-officier dans le plus extrême des cas, pour aller à ma rencontre suite à mes actions. Mais un officier, du rang de Commandante qui plus est... Voilà qui était à la fois surprenant et flatteur.

Ce qui le fut encore plus fut d'être directement invité sur leur navire. Avec une certaine hâte et envie facile à voir vu la nervosité de mes mouvements, j'acceptais leur invitation avec un certain empressement. J'avais hâte de pouvoir commencer à parler avec eux, à mettre un pied dans le mouvement Révolutionnaire, à pouvoir enfin coordonner mes actions afin de faire bouger les choses de façon significative. Cette rencontre signifiait tellement pour moi. Je répondais donc à l'invitation de la jeune amphibienne en secouant la tête de bas en haut nerveusement, avant de les suivre jusqu'au bâtiment. Contrairement aux idées que j'avais, il ne s'agissait pas d'un navire froid, sombre, où on avait une impression oppressante, du genre pièce plongée dans le noir avec une lampe qui bouge au plafond pendant que l'on conspire. En réalité, la lumière passait allègrement dans la pièce où nous nous étions rendus pour prendre ce fameux café.

M'asseyant, je ne cessais de tourner la tête dans tous les sens, à la manière d'une bête curieuse, se posant plein de questions sur l'endroit où elle était. Je fixais l'ensemble des personnels présents, leur attirail, leur tenue, leur expression. J'essayais de trouver un point commun à tous, comme un uniforme ou quelque chose du genre. Mais rien de tel n'était perceptible. Reportant mon attention sur le café qui se présentait alors devant moi, je m'empressais de souffler dessus. Comble de l'ironie, mais j'avais peur de me brûler la langue, même si cela était physiquement impossible. Une sorte de vieille habitude. Avant d'en boire une quelconque gorgée, je pris néanmoins la parole, sensiblement intimidé par les autorités se trouvant face à moi.


Je dois vous avouer que je suis soulagé d'enfin rencontrer des membres de l'Armée Révolutionnaire. Jusqu'ici, je n'ai eu que des indices ou des rumeurs vous concernant. Ce n'est pas très facile de vous trouver... Même si je comprends à quel point c'est normal comme situation.

Évidemment, il était difficile d'être un mouvement clandestin, s'opposant au Gouvernement Mondial, si on était du genre à pointer partout avec de grands panneaux lumineux, l'endroit où l'on se trouvait. C'était un coup à se prendre un Buster Call sur le coin de la figure. Soufflant une nouvelle fois sur mon café, je fixais Mivi droit dans les yeux. Son sourire bienveillant et l'aura naturelle qui émanait d'elle avait en quelque sorte le don de m'apaiser, chose ô combien difficile en temps normal. Je décidais alors de notifier un point qu'il me semblait important de donner à mes interlocuteurs. Car s'ils avaient été francs en annonçant qu'ils me cherchaient, je me devais d'en faire de même.

Je ne saurais vous dire à quel point cette rencontre compte pour moi...

Attendant de voir si la jeune femme et son garde du corps allaient boire quelque chose eux aussi, je n'osais pas commencer mon café, ne serait-ce que par politesse. Après tout, même si j'avais été orphelin, j'avais eu mes parents assez longtemps pour m'inculquer les bonnes manières, ou du moins la politesse élémentaire. Restait à savoir pour quoi mes "camarades" me cherchaient et ce qu'ils allaient bien pouvoir me dire. On pouvait voir de façon aisée à quel point j'étais impatient de les entendre, de savoir ce qu'ils allaient me dire, demander, ou m'annoncer. J'étais fébrile, et cela se voyait dans mes iris écarlates qui ne lâchaient pas du regard Mivi.



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Brendao Mivi et Melyon.

Le blondinet semblait être, conformément aux quelques bribes de témoignages et à la première impression qu'il avait fourni à la commandante de la Révolution, quelqu'un de courtois et d'empli d'une certaine bonne volonté. Au moins, l'entretien n'allait certainement pas dégénérer : il avait directement montré une certaine admiration à l'égard de la demoiselle, et il lui serra la main sans aucune hésitation lorsqu'il en eut l'occasion. Il accepta de suivre Mivi jusqu'au navire et ils allèrent s'installer dans une petite salle où d'autres soldats de l'armée d'Arias, des non gradés, ne manquèrent pas de saluer respectivement leur supérieur et le nouvel arrivant. Tout s'enchaîna ensuite assez rapidement : le jeune logia s'installa à une table tandis qu'on lui présentait son café, et Melyon ne tarda pas à s'asseoir à la même table, légèrement en diagonal, laissant la place juste en face de ce révolutionnaire en herbe à la représentante du peuple homme-poisson qui ne tarda guère à y prendre place. Un jeune homme apporta deux autres tasses remplies de café aux deux gradés de l'armée et s'en retourna d'où ils venaient tandis que la plupart des occupants de la salle commençaient à la quitter pour y préférer le pont. Maintenant qu'ils avaient trouvé celui qu'ils recherchaient, les révolutionnaires n'avaient aucun intérêt à demeurer sagement amarrés à un port quelconque : ils allaient au contraire s'écarter légèrement de l'île et des quais, pour éviter d'être pris par surprise par un hypothétique abordage de la part de troupes du Gouvernement Mondial. En pleine mer, la Brendao serait de toute manière capable de triompher de n'importe quelle menace des Seas Blues : de facto, il était bien plus judicieux de se retrouver au large plutôt que sur les plages en cas d'un assaut frontal... Et cela valait également pour le logia, qui risquait de s'en mordre les doigts s'il faisait preuve d'une ardeur un peu trop exagérée. Pour le rassurer toutefois, l'amphibienne ne tarda pas à prendre la parole tandis que les voiles s'abaissaient :

-Nous reviendrons te poser à Shimotsuki quand nous aurons terminé de discuter, ne t'en fais pas.

Le tout fut accompagné d'un bref sourire tandis qu'elle reportait son attention sur les paroles de son interlocuteur, Melyon ne se gênant pas pour profiter d'une gorgée du nectar brunâtre qu'on lui avait servi. Le capitaine de division ne ressentait pas grand chose vis-à-vis de ce maudit dont on lui avait brièvement parlé : il ne savait pas si cet homme était digne de confiance, si ses actions étaient aussi louables qu'on n'avait pu les lui décrire, mais il comptait tout simplement garder un œil sur lui tant qu'il se trouverait à proximité de la commandante. Cette précaution prêtait à rire étant donné que Mivi n'aurait certainement eu aucun mal à les vaincre tous les deux en même temps, mais elle était en accord avec sa mission : il comptait donc la réaliser aussi efficacement que possible. Quoi qu'il en fut, l'humanoïde ne tarda pas à répondre aux paroles de son homologue, laissant ses lèvres se ponctuer de l'habituel sourire bienveillant qu'on lui connaissait :

-East Blue n'est pas vraiment notre mer de prédilection, oui... Les troupes de la marine sont nombreuses, organisées, et la vie y est paisible. Dans la mesure où le Gouvernement ne fait que les protéger des menaces extérieures, nous n'avons pas vraiment de raisons d'intervenir, d'autant plus si on compare cette mer à South Blue...

Aaah, South Blue... Un lieu bercé par les crimes, les guerres, les organisations criminelles de grande envergure et la corruption assourdissante du Gouvernement... Le nid de dizaines de grandes figures de la piraterie, d'équipages qui ne cessaient de faire parler d'eux, de Supernovas et parfois même de Nebulas aux capacités redoutables, face à qui même la demoiselle homme-poisson aurait été réduite à l'impuissance... C'était certainement la Seas Blues dont l'équilibre précaire préoccupait le plus les hautes strates de l'armée d'Arias : les combat ne cessaient d'y redoubler d'intensité, sans que personne ne parvienne à l'avantage... Différemment à North Blue, où la révolution évoluait discrètement tant la puissance de la marine y était éreintante, et à West Blue où les rôles étaient ironiquement inversés grâce à la présence notamment du glorieux Sor, l'un des collègues de Mivi en charge de l'océan tout entier. Cependant, l'équilibre mondial et les divers batailles que se livraient les représentants des justices n'étaient aucunement le sujet qui avait amené la commandante à s'intéresser au cas de ce logia... En tout cas pas pour le moment. Car si deux faits avaient bien attiré l'attention de la jeune femme, c'étaient les événements insolites qui intervenaient lorsqu'il traînait dans les parages et ce fameux D que l'on retrouvait dans son patronyme. Pour le moment, l'amphibienne souhaitait toutefois se renseigner quant à la condition de logia de son interlocuteur, dont il ignorait pour le moment presque tout : elle prit donc à nouveau la parole, changeant radicalement de sujet.

-Nous avons entendu parler de divers sabotages, attentats ayant eu lieu sur les troupes de la marine dans le coin... C'était toi, n'est-ce pas ? Mais... Comment ?

Elle s'attendait à toutes sortes de réponses, en vérité. Il aurait pu dire agir avec des collègues, dont certains carrément infiltrés parmi les troupes du Gouvernement Mondial basées sur East Blue, par exemple... Ce qui aurait en soi été une excellente nouvelle, puisque les hauts-gradés de l'armée d'Arias attendaient principalement des nouvelles recrues une capacité à travailler en collaboration en toutes circonstances. Mais d'autres hypothèses étaient encore bien plus réjouissantes...


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Ven 8 Mai - 16:41
Échange

Installé tranquillement à mon siège, fixant ma tasse de café, j'étais assis avec les bras tendus, les mains posées sur le siège, entre mes jambes. J'avais l'air d'être un écolier, timide, qui venait d'être convoqué dans le bureau du proviseur, ou qui était sur le point de passer un test quelconque. On pouvait voir dans mon regard que j'étais plutôt intimidé, évitant tout de même le contact visuel avec Mivi et son acolyte. En réalité, je ne savais pas trop quoi en penser. Même si rien ne me prouvait qu'ils étaient de véritables révolutionnaires, j'avais envie de croire que tous ces mois passés à agir sur les Blues en combattant, suant sang et eau, n'avaient pas servi à rien. S'il s'avérait qu'ils étaient des Marines désirant me piéger, je devais admettre qu'ils avaient mis les moyens compte tenu de la rupture entre le comportement des officiels et celui de mes interlocuteurs, mais aussi par rapport à la structure du navire où je me trouvais.

Je sentis alors la houle remuer légèrement le navire, signe que nous partions. Aussitôt, mes sourcils se froncèrent, changeant radicalement mon expression faciale, de même que ma posture. Mes muscles étaient tendus, et on pouvait voir avec une grande aisance que j'étais nettement plus alerte. La surprise de notre départ de Shimotsuki était de celles qui vous font sursauter. Nous avons tous des réactions différentes face à ce genre de stimulis. Certains paniquent, d'autres se tétanisent ou crient, mais pour ma part, mon corps et mon esprits se montraient alerte, sur le qui-vive. Le brusque changement était d'autant plus notable que mes iris écarlates luisaient de mille feux, montrant un faciès davantage proche de celui du combattant que de l'adolescent intimidé d'il y a quelques instants.

Les paroles de l'amphibienne suffirent néanmoins à apaiser mes angoisses, mes muscles se décontractant lentement pour revenir à leur posture initiale. Ce changement soudain montrait de toute évidence que j'étais capable d'être nettement plus sérieux, et surtout plus convainquant, quant aux exploits que l'on pouvait me prêter. Il fallait dire qu'en me voyant quelques minutes plus tôt, en mode gamin timide, on avait du mal à penser que j'avais pu attaquer des navires de la Marine, mettre à sac quelques avant-postes mineurs et autres actions nécessitant une grande force de volonté et quelques aptitudes techniques en terme de combat de mêlée.

Par la suite, les dires de Mivi me firent réagir de façon toute aussi sérieuse, analysant ses dires pour essayer d'en comprendre le sens, d'y décrypter toute indication cachée, consciente ou non, des actions révolutionnaires. D'après ce qu'elle venait de dire, les actions Révolutionnaires sur East Blue étaient limitées, non pas à cause d'un rapport de puissance défavorable vis-à-vis des Marine et autres Cipher Pol. C'était le fait que la population était "protégée" par la Marine. Cela me montrait clairement que le mouvement auquel appartenait la Femme-Poisson n'avait pour but de faire sauter tout ce qui portait un uniforme, mais de se concentrer sur les "ennemis" des peuples et de la liberté. Si un Marine protégeait le peuple, pas de raison de lui asticoter les entrailles avec une lame. S'il se montrait répressif avec excès en revanche... Cette façon de penser me montrait que j'avais choisi le bon camp. Pas de vision manichéenne des choses, où l'on se dit que tout est soit blanc, soit noir, que tout ce qui porte un uniforme doit périr. Mivi faisait la part des choses. Cette façon de juger les événements, les personnes, sans se contenter des étiquettes "Marines" et "Révolutionnaires" était quelque chose qui me plaisait.

La manière dont elle parla de South Blue était, en revanche, quelque chose qui attisa ma curiosité. De toute évidence, il semblait que ce lieu était un endroit où l'on avait besoin de bras, armés ou non. Un peu comme si la jeune demoiselle avait décrit East Blue comme un "Easy Mode" et South Blue comme un "Hard Mode". Si elle me connaissait, elle se douterait que j'étais plus du genre à choisir la difficulté la plus élevée. Après tout, comme me le disait mon père, à vaincre sans périls, on triomphe sans gloire. Si je voulais réellement devenir plus fort, si je voulais véritablement faire la différence, j'allais devoir me lancer dans des entreprises risquées. En entendant Mivi insinuer que South Blue était une mer dangereuse pour les actions révolutionnaires, je sentais déjà l'adrénaline couler dans mes veines et les parcourir, imaginant tout ce que je pourrais accomplir là-bas.

Ma réflexion fut interrompue par une question que me posa ensuite la demoiselle souriante. Cette interrogation était somme toute assez légitime. Après tout, j'avais accompli quelques faits que l'on ne pourrait jamais me soupçonner d'avoir réalisé lorsque l'on me voyait aux premiers abords. J'avais l'air d'un gringalet à peine sorti de l'adolescence. Jamais personne n'aurait pensé à des termes comme "A coulé plusieurs navires de guerre", ou "a fait exploser plusieurs avant-postes militaires", ou "a orchestré l'évasion de plusieurs centaines de prisonniers pendant leur transfert". A plus forte raison en me voyant seul. Ce fut avec une mine un peu gênée que je me grattais la joue droite avec l'index, souriant un peu niaisement en riant de façon explicite... A savoir de la même façon que quelqu'un que l'on traite d'idiot en se demandant comment il a réussi à passer un test compliqué, le tout en clamant que ce n'est normalement pas possible. Gêné... C'était ce que l'on pouvait lire sur mon visage comme sentiment.


Héhé... Je dois avouer que... J'ai quand même la chance d'avoir quelques capacités pour le moins... Atypiques et fortement pratiques pour ce genre d'actions.

Je cessais mes tocs nerveux en tendant ma paume de main devant moi. Aussitôt, celle-ci se mit à rougir en laissant de la fumée noire s'échapper de son centre. Quelques bulles se mirent à apparaître, comme du savon, mais écarlate, avant de former une sphère de magma d'une taille somme toute assez modeste, avoisinant les dix centimètres de diamètres. On pouvait sentir dans la pièce que la température venait d'augmenter de façon significative, avant de se calmer lorsque je serrais l'orbe dans mon poing pour la faire disparaître, cessant cette démonstration des pouvoirs du Magu Magu no Mi. Je repris la parole sur un ton un peu plus sérieux en remettant ma main à sa place d'origine.

Mais à dire vrai, je préfère éviter de me reposer uniquement sur ce genre de "pouvoir". Le Magu Magu no Mi n'est qu'un instrument. Pour moi, ce qui compte réellement, c'est la volonté dont on fait preuve lorsque l'on se bat. Sans celle-ci, je n'aurais jamais accompli le quart des choses que j'ai pu faire jusqu'ici.

Mes iris se firent alors nettement plus perçant, mes pupilles se rétractant de façon oppressante tandis que je fixais Mivi et son acolyte. Comme je leur avais signifié, le pouvoir que j'avais n'était pas la principale composante de ma personne. Ce sur quoi je me reposais avant tout en combat, c'était ma force de caractère. C'était elle qui me donnait la force de me relever encore et encore après chaque coup que je recevais, chaque épreuve que je traversais. Et toutes ces difficultés, toute cette force de volonté, on pouvait la sentir dans mes yeux, alors que mes sourcils se fronçaient. Je repris néanmoins la parole pour compléter mes propos, toujours de la façon la plus franche possible.

Pour certaines actions, j'ai reçu parfois un peu d'aide. Mais je dois avouer que mon pouvoir n'est pas fait pour ce qui tient de la coopération. J'ai tendance à parfois m'emporter et... Disons que la moindre erreur avec la lave peut avoir des conséquences parfois désastreuses, même avec les personnes qui se trouvent à vos côtés.

Il était vrai que je n'étais pas un modèle de collaboration en affrontement. J'avais souvent tendance à m'isoler sur le champ de bataille pour pouvoir me déchaîner sans risque pour mes camarades. Néanmoins, je savais également que la colère, la rage qui bouillonnaient en mon âme, étaient dangereuses. Pas seulement pour moi, me poussant parfois à foncer sans réfléchir pour assouvir mes désirs de vengeance, mais aussi parce qu'en me mettant en danger de la sorte, je savais que ceux qui se battaient à mes côtés risquaient d'être blessés. En ce sens, si jamais Mivi et son garde du corps désiraient m'intégrer à un équipage, ou à une mission en particulier, je leur notifiais qu'il valait mieux que j'agisse en solitaire. J'étais ce genre de personne : capable de se battre pour les autres, mais difficilement avec eux sans les mettre en danger. J'avais conscience que cette révélation pourrait être un frein à mon recrutement, mais je leur signalais également, en le leur révélant, que j'étais prêt à jouer franc jeu avec eux. Restait à savoir ce qu'ils en penseraient.



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Brendao Mivi et Melyon.

Logia. Un mot, un seul, qui vint résonner dans la boîte crânienne de la jeune amphibienne tandis qu'elle regardait l'étrange manifestation physique de son homologue révolutionnaire dans l'âme survenir soudainement. Un événement qui en aurait déstabilisé plus d'un, mais qui, chez elle, ne semblait attirer guère plus qu'un arc de sourcil. Quand bien même elle n'était pas particulièrement spécialiste dans la matière, Mivi avait largement assez voyagé et combattu pour pouvoir différencier les trois grandes familles de fruit du démon entre elles lorsqu'elle en voyait d'aussi claires manifestations : pour le coup, le fait de transformer la surface de sa main et de générer de la lave avec celle-ci était un indicatif absolument certain. Dans le même sens, cela répondait à un grand nombre des questions de la demoiselle : avec une telle capacité, c'était évident que la marine d'East Blue, avec tous les moyens dont elle disposait, ne pouvait que subir les excès de colère de ce jeune blondinet... Ils ne luttaient pas dans la même cour, et l'intangibilité des logias était d'ailleurs crainte jusque sur Grand Line. La représentante des hommes-poissons ramena son regard sur le visage de son interlocuteur tandis que celui présentait de belles paroles, qu'elle ne pouvait qu'approuver. Pour avoir connu un bon nombre de hors-la-loi doués d'une puissance incommensurable, il était certain pour elle que l'esprit importait bien plus que le corps : lutter pour de nobles idéaux avec un fusil valait bien plus que de tuer des masses égoïstement, à l'aide d'un fruit du démon aux pouvoirs redoutables en tout point. Malheureusement, même au sein de la Révolution, tout le monde n'était pas du même avis... Après un instant de silence, la Brendao hocha la tête tout en écoutant les mots qui suivirent de la part de son homologue criminel. Il craignait manifestement de ne pas pouvoir se contenir, même durant un travail en équipe, et de mettre en danger ses camarades... Cet état de fait était aussi bon que mauvais, pour la commandante. D'un côté, il montrait que cet homme se souciait réellement de ce qu'il advenait à ses camarades ou à des innocents... Mais de l'autre, il semblait admettre sans aucune hésitation qu'il était plausible de le voir éclater de colère. La demoiselle se permit donc de prendre la parole à son tour, toujours aussi chaleureuse et bienveillante :

-Je comprends tes craintes, elles sont légitimes. Il est noble de vouloir tenir ses alliés à l'écart du danger... Mais en agissant ainsi, tu finiras tôt ou tard par tomber sur un os. Des hommes puissants, il y en a des milliers, sinon des millions sur les autres océans. East Blue n'est qu'un havre de paix.

Des paroles qui pouvaient sembler sages, mais qui n'étaient pour la commandante qu'un ramassis d'évidences pures et dures. Elle même avait souvent eu l'occasion d'affronter plus puissant qu'elle, plus organisé, plus nombreux. Elle avait souvent dû prendre la fuite, ou compter sur l'aide d'alliés de taille... Même pour un logia, la situation ne pouvait être indéfiniment différente. Un jour ou l'autre, Dante finirait par croiser la route d'un utilisateur du haki de l'armement, ou de la fameuse pierre quasiment exclusivement aux mains du Gouvernement Mondial, le Granit Marin... Et ses faiblesses le terrasseraient s'il ne pouvait pas compter sur autrui pour lui prêter secours.

-La frontière qui sépare ces antonymes est souvent fine et floue, mais imprudence et prudence sont à différencier. De tous les chemins que l'on puisse emprunter, le plus sûr est incontestablement celui de l'union. Tu comprendras bien vite que tu n'y fais malheureusement pas exception...

De son côté, Melyon approuva lentement, d'un hochement de tête calme. Lui qui avait reçu la mission de prêter main forte à sa supérieure en cas de besoin ne pouvait clairement pas envisager le contraire... Même sur un océan tel que celui d'East Blue, le mouvement d'Arias se devait de demeurer groupé et solidaire s'il ne voulait pas s'effondrer lamentablement. Face à des ennemis plus nombreux, souvent mieux armés et plus puissants financièrement, il était judicieux de savoir user de ses méninges et d'un bon jeu d'équipe pour se frayer un chemin jusqu'à la victoire... Le garçon, après un instant d'hésitation, prit d'ailleurs la parole à son tour :

-Si tu as peur de ne pas savoir contrôler ton pouvoir, le mieux serait de t'entraîner seul dans un premier temps... Absolument seul. Tuer, même lorsqu'il s'agit de marines, peut souvent s'avérer regrettable... Et si tu n'es pas capable d'user de ton pouvoir avec parcimonie, il n'est qu'un handicap.

Des paroles qui seraient certainement plus dures à avaler que celles de Mivi, mais qui n'en étaient pas pour autant dénuées d'intérêt. Si le capitaine de division n'avait ni fruit, ni aptitude particulière pour combattre ses opposants, il n'en était pas moins relativement objectif sur la question. Restait à voir dans quel sens ce jeune homme pourrait comprendre ces propos...


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Mar 19 Mai - 13:09
Ryuu no Me

L'attitude de Mivi suite à mes déclarations étaient plus parlantes que les mots eux-même. À dire vrai, j'étais bien conscient que ce genre de propos pouvait susciter une certaine réticence en ce qui concernait le fait de m'intégrer à un groupe, et à plus forte raison, à une équipe. Après tout, j'étais un peu comme une bombe à retardement. À la différence près que je risquais d'exploser de façon assez violente pour impacter également ceux qui se battaient à mes côtés. Qui aurait envie de se battre avec un volcan humain qui brûlait sans distinction ses alliés et ses ennemis ? Qui accepterait de prendre ce genre de risque ? C'était non seulement le questionnement que je me posais à moi-même, mais aussi celui que devait se poser la jeune amphibienne.

Néanmoins, lorsqu'elle ouvrit la bouche, ses propos furent à des lieues de ce que j'aurais pu imaginer. Même si elle notifiait le caractère noble de ma démarche en agissant en solitaire pour protéger d'éventuels camarades, ses affirmations portaient sur un point que j'avais complètement omis, auquel je n'avais pas pensé et que je négligeais trop souvent : ma propre sécurité. Je repensais soudainement à Waterloo Holmes, ce Commandant de la Marine utilisant le karaté des hommes-poissons. Celui-ci avait été d'une force nettement supérieure à la mienne, et jamais je n'aurais pu le vaincre si je n'avais pas utilisé la ruse et si je ne m'étais pas allié à ce psychopathe qu'était Philas Hazgard. J'avais fini à moitié mort et secouru par l'homme que j'avais voulu tuer. Après tout, Hazgard était un sociopathe à tendance cannibale. De mon point de vue, le monde se serait mieux porté sans lui, aussi intelligent et utile puisse-t-il se montrer.

Portant ma main sur mon poitrail à l'endroit où les coups de Waterloo avaient été portés, on pouvait sentir dans mon attitude et mon regard que les dires de Mivi me remuaient et ramener des souvenirs à la surface. Le genre de souvenirs que j'aurais préféré oublier. Néanmoins, cela n'ôtait rien au caractère véridique de ses propos. Il existait un nombre incalculable de personnes possédant des capacités, tant naturelles que liées aux Fruits du Démon, dépassant les miennes. Je n'ignorais pas ce fait, même si je préférais ne pas y penser et me concentrer sur l'instant présent. Ma colère et ma rage m'empêchaient de résonner correctement à ce sujet, la peur de se faire occire étant alors portée au second plan.

Mais les mots de la femme-poisson étaient assez sages pour que même moi, je puisse acquiescer ses dires. Il était vrai qu'être à plusieurs était souvent un gage de puissance, le lien unissant des compagnons étant un moteur permettant d'affronter tous les dangers avec davantage de confiance et de force. J'en étais conscient, même si j'avais peur d'un jour faire du mal à mes alliés sans le vouloir. Néanmoins, j'étais d'accord avec elle : tôt ou tard, pour accomplir mes objectifs, j'allais devoir m'allier à d'autres personnes, en qui je devrais avoir confiance et que je devrais protéger, tant de nos ennemis que de moi-même. Ce fut alors le second de la jeune amphibienne qui prit la parole. Ses dires étaient plus directs, plus froids, mais également nettement plus tranchants. Cela n'aurait pas suffit à me mettre en colère bien évidemment, car l'optique de cette entrevue était différente d'une simple discussion. Nous cherchions à voir si j'avais les qualités nécessaires pour intégrer la Révolution.

Cependant, la notion de parcimonie était à mon sens des plus subjectives. Il semblait avoir un doute concernant le fait que j'étais capable de prendre la vie d'autrui et, à plus forte raison, en toute connaissance de cause et en "jugeant" mes adversaires. Pensait-il que j'étais inexpérimenté dans le fait d'ôter la vie ? Ou croyait-il que je le faisais sans distinction des notions de bien ou de mal ? Les choses se devaient d'être mises au clair. Lentement, je portais ma main à ma poche intérieure pour sortir un carnet, en apparence assez ancien, portant sur lui les marques du temps. La couverture verte était assez usée et, alors que je le posais, on pouvait noter un changement radical de mon expression. L'air assez bon enfant que j'avais depuis le début de l'entrevue avait disparu, alors que mes sourcils étaient froncés. Mes iris écarlates, comparables au regard d'un véritable Dragon, fixaient l'homme avec une intensité qui montrait toute ma force de volonté. Quant à ma voix, elle se fit plus profonde, plus grave, alors que je m'adressais à lui.


Dans ce carnet se trouvent les noms des personnes qui m'ont dépossédé de tout ce que j'avais. Mon foyer, ma famille, ma vie... Si votre question tendait à savoir si j'étais capable de tuer, je vous convie juste à regarder le nombre de noms rayés dans ce carnet. Si la question est de savoir si je le fais sans distinction, sans chercher à savoir si l'homme que j'ai en face de moi est ou non un homme de bien, alors la réponse est non. Chaque fois que ma lame ou mes mains ont pris une vie, c'était en toute considération des notions de justice et d'innocence. Les seules "personnes" que j'ai tuées jusqu'ici... Pouvaient difficilement être qualifiées d'humains.

On sentait dans mes yeux une pression, pas comme de l'intimidation, mais comme si l'atmosphère lui-même devenait plus lourd, l'air se faisant plus chaud, presque suffoquant. Il était évident que le fait de mentionner le carnet et mon passée s'y rattachant, suffisait à me faire entrer dans un état plus... sérieux. Nettement moins amical. Cependant, mon intention n'était pas de faire peur, d'intimider ou de faire quoi que ce soit de ce genre. Je parlais juste à coeur ouvert, avec franchise. Mes deux interlocuteurs pouvaient sentir le poids du passée et de la douleur que j'avais accumulée à cause des années passées et des événements s'y rapportant. Me reculant alors dans mon siège, je repris la parole avec un ton beaucoup moins prompt à la hargne, nettement pus posé que l'instant juste avant.

Si j'estimais être incapable de travailler en équipe, je ne me serais jamais lancé à votre recherche. J'ai à coeur d'intégrer l'Armée Révolutionnaire, d'apporter ma pierre à l'édifice, de changer les choses.

Je posais alors mes coudes sur la table en me ravançant vers celle-ci. Les mains croisées devant ma bouche, je baissais légèrement la tête avant de reprendre la parole, après une profonde inspiration qui montrait à quel point ce que j'allais annoncer me pesait sur l'âme.

Ma famille m'a été arrachée par ceux censés défendre les innocents... Censés garantir la justice de ce monde. Juste parce que mon père avait à coeur des idéaux nobles qui menaçaient leur confort personnel. J'espère que vous comprendrez que j'ai comme ambition de faire davantage que juste attaquer au hasard des convois du Gouvernement...

Après cette déclaration, je me reculais à nouveau dans mon siège, bras croisés. Je n'avais pas l'habitude de me livrer aussi franchement sur le sujet, mais je savais que pour intégrer la Révolution, c'était une étape nécessaire. Restait à savoir ce qu'en pensaient Mavi et son second. Mais en cet instant, ils pouvaient admirer pourquoi peu à peu, on m'avait surnommé "Ryuu no Me", Oeil de Dragon. Mes iris écarlates brillaient d'un éclat qui montrait ma détermination et, peut-être pour ceux ayant assez d'expérience pour avoir croisé ce même genre de regard, toute la volonté qui m'animait. Leur forme singulière, comparable aux yeux d'un reptile, donnait un aspect encore plus fantasmagorique à la scène.



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Brendao Mivi et Melyon.

Déterminé, Dante l'était assurément. Trop, peut-être, même... Mivi, qui ne voyait pas les marines d'un œil foncièrement mauvais mais qui regrettait tout simplement les rouages du Gouvernement Mondial et la suprématie des Tenryubitos, n'appréciait pas particulièrement qu'on lui dépeigne l'image d'une marine totalement viciée, et servie uniquement par des lots de démons assoiffés de sang, de pouvoir et de richesse. Mais l'amphibienne comprenait, depuis qu'elle avait fait son entrée dans la Révolution, que bon nombre de ses camarades avaient des motivations bien plus obscures que les siennes ne pourraient jamais l'être. La haine était souvent un formidable moteur, et elle qui admirait l'homme inébranlable qu'était le maréchal Oulanov, pourtant réputé en tant que réel extrémiste dans le milieu, ne pouvait que l'acquiescer à contre-cœur. Quoi qu'il en fut, le logia semblait toutefois suffisamment sage pour nuancer légèrement ses propos, déclarant notamment qu'il ne tuait que lorsque ceux qu'il affrontait n'avait plus rien d'humain. Une définition encore bien trop subjective pour l'humanoïde, mais déjà plus intéressante qu'un simple rejet de l'autre. De toute manière, de par ses responsabilités, la commandante savait bel et bien qu'on ne pouvait plus gagner une telle guerre sans sacrifices, d'un côté comme de l'autre. Son but était donc de restreindre les morts au maximum, et surtout de préserver les vies de ses camarades et subordonnés... En ce sens, elle ne pouvait pas non plus reprocher à son interlocuteur d'être aussi franc et direct. Un adage bien célèbre parlait de l'attaque comme de la meilleure des défenses, et un homme-magma ne pouvait qu'être un formidable atout sur ce plan... Après un instant de silence, comme si elle demeurait tout simplement pensive, la demoiselle en vint à hocher lentement la tête sous le regard calme de Melyon, qui ne savait pas trop quoi répondre à son futur comparse. Lui aussi avait ses raisons de croire que le Gouvernement ne pouvait plus rien apporter de bon, et que la régence qu'Arias mettrait en place n'était qu'un renouveau inévitable et nécessaire, mais il n'avait jamais été du genre à haïr quelqu'un suffisamment pour le voir comme une bête et tenter de l'arracher à la vie... La Brendao finit donc par répondre, la voix toujours aussi mélodieuse :

-Je comprends tes motivations, même si je ne les approuve pas totalement. Le Gouvernement n'est fort heureusement pas totalement noir... Pas plus que nous ne sommes totalement blanc, d'ailleurs. Si tu conçois cet état de fait, je n'ai aucune raison de refuser que ton engouement et ta volonté ne serve notre cause.

En effet, refuser un logia parmi ses camarades nécessiterait à la commandante un argumentaire en acier pour faire face aux réprimandes de ses collègues et supérieurs : à l'heure où les batailles face aux justiciers se faisaient de plus en plus nombreuses et dangereuses, posséder un tel avantage, d'autant plus sur les Seas Blues, pourrait devenir la clé de bien des victoires... Tout ce qu'espérait la représentante du peuple homme-poisson, désormais, c'était que ce jeune homme apprendrait à user de sa malédiction avec parcimonie, et qu'elle n'aurait pas besoin de venir l'arrêter s'il en venait à attaquer ses ennemis de façon excessive. Après tout, une victoire ne passait pas forcément par l'annihilation des troupes adverses... Contraindre une armée à la fuite était déjà une formidable réussite. Espérant de tout cœur que son jeune interlocuteur possédait au fond de lui le même avis qu'elle, la demoiselle ne tarda pas à enchaîner, se redressant en quittant sa chaise, toujours sous le regard d'un Melyon calme et sérieux, les bras croisés :

-Si cela te convient, je pense qu'il serait plus sain, dans l'immédiat, de te laisser t'entraîner en solitaire, ou en tout cas à l'écart des plus gros conflits. Cela ne serait que transitoire, évidemment, mais tu comprendras que je préfère, de par mes responsabilités, éviter de prendre d'énormes risques tant que nous n'avons pas la certitude que tu sauras mesurer les conséquences de tes actes.

Une simple marge de sécurité et du prudence. Mivi espérait de tout cœur que le maudit ne verrait pas cela d'un mauvais œil, et qu'il ne s'entêterait pas à croire qu'elle le voyait comme un diable... Dans tous les cas, elle ne pouvait pas l'empêcher de penser. L'humanoïde se dirigea vers un petit bureau placé dans un coin de la pièce et attrapa un morceau de papier, sur lequel elle nota une succession de chiffres. Elle ne tarda pas à retourner auprès de la table où Dante était assis, lui tendant le bout de papier en question avec le même sourire bienveillant et chaleureux qu'auparavant, simple reflet de ses motivations pures et louables :

-En cas de besoin, tu pourras me joindre grâce à ce numéro.

Melyon, sans plus attendre, sortit de la petite pièce pour aller avertir les soldats de la révolutionnaire stationnés sur le navire qu'il fallait s'apprêter à retourner aux abords de l'île qu'ils venaient de quitter. L'échange n'allait probablement pas se prolonger encore bien longtemps, à moins que le logia n'ait une remarque à soulever...


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Dim 31 Mai - 8:53
Serment

Je sentais dans le comportement que Mivi montrait au fur-et-à-mesure que j'exprimais mon opinion, que celle-ci avait quelques réticences quant au point de vue que j'exposais. Il fallait dire que, depuis que j'avais obtenu les pouvoirs du Magu Magu no Mi dans des circonstances on ne peut plus tragiques, j'avais changé du tout au tout. Autrefois, jamais une telle colère n'aurait été perceptible dans ma voix ou même dans mon regard. Ma soeur, Maria, avait l'habitude de dire que la couleur rouge de mes yeux avait le don de réchauffer le coeur. Si elle me voyait aujourd'hui, elle ne pourrait plus dire une telle chose. La seule chaleur émanant de mes iris était celle du magma et de la rage qu'il représentait. Je n'étais plus ce Pyras D. Dante souriant, amical et naïf. La vie m'avait marqué, de la façon la plus violente qui soit. Et lorsque tout vous est arraché avec tant de violence, seule la haine et le désir de revanche peuvent vous permettre d'avancer.

Il était difficile pour moi de ne pas me perdre dans l'océan de colère qui m'habitait, de ne pas succomber à la rage et tout détruire sur mon passage. Néanmoins, je parvenais, dans une moindre mesure, à me contrôler. Je n'avais encore jamais pris la vie d'innocents. Tous ce que ces derniers pouvaient me reprocher était, au maximum, quelques graves brûlures lorsqu'ils avaient porté leurs armes contre moi. Quant aux hommes dont la nature était rongée par le vice et la corruption, c'était une autre histoire. Quand je repensais au carnet vert, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une violente envie de sang, désirant retrouver tous ces hommes et les occire de la façon la plus violente qui soit, peu importe de qui il s'agissait. Pour moi, ils portaient tous le nom de bourreaux.

Lorsqu'elle prit la parole, Mivi fit, une fois de plus, preuve d'une grande sagesse. Il était vrai que toute la Marine, tous les Agents du Gouvernement, n'étaient pas corrompus. Je repensais à ce Marine que j'avais affronté sur l'île de la nuit éternelle. Il avait clamé vouloir changer les choses de l'intérieur. Peut-être aurais-je pu le tuer sur le coup, mais je m'étais abstenu d'essayer... Peut-être parce que je voulais croire en ses mots, en son rêve. Peut-être parce que j'avais ressenti la sincérité de ses propos. J'étais encore un peu naïf finalement, même après toutes les épreuves que m'avait imposé la vie. Mais l'amphibienne avait raison sur un point : rien n'était absolu. Avoir une vision manichéenne des choses étaient sans doute ce qui était le plus éloigné de la raison. Sans doute y avait-il des hommes de bien parmi les Marines et Agents du pouvoir en place, et sans doute y avait-il des ordures parmi les Révolutionnaires. Après tous, les conflits étaient généralement l'occasion en or pour des pourris de s'en mettre plein les poches et de gagner en pouvoir et influence.

Je pris la parole suite à la déclaration de la jeune femme, avec une détermination toujours visible et perceptible, dans mon regard, dans ma voix. Les mots que j'allais prononcer pouvaient sembler arrogant, mais en réalité, j'espérais que la jeune femme allait comprendre le sens profond de mes paroles. Elle avait fait preuve d'une grande compréhension et sagesse depuis le début de cet entretien, et j'espérais sincèrement qu'elle saisirait le vrai sens de ce que j'allais dire.


J'ai bien conscience que nul mouvement d'une taille comparable au Gouvernement ou à l'Armée Révolutionnaire ne peut être qualifié de "tout blanc" ou "tout noir". Néanmoins... Si je suis ici, c'est parce que, d'une certaine manière, vous cherchez à me faire confiance... De la même manière que je cherche à vous faire confiance. Voilà donc mon point de vue sur les choses : Si jamais un membre de votre mouvement trahi ma confiance et se comporte d'une façon non-conforme à la droiture, la loyauté et la probité qu'impose la vraie justice, je n'aurais aucune hésitation à prendre sa vie. Je ne désire pas détruire un régime corrompu pour en mettre un autre en place...

Je marquais un petit temps après cette déclaration qui pouvait sembler on ne peut plus insolente. Après tout, je venais clairement de dire que si un Révolutionnaire se comportait en pourri devant moi, qu'il soit ou non dirigeant, j'allais sans doute m'amuser à le faire fondre comme de la neige en plein soleil. C'était osé de la part d'un individu isolé face à quelqu'un appartenant à un mouvement aussi vaste que l'Armée Révolutionnaire. Voilà pourquoi je repris rapidement la parole avant toute interruption pour exposer davantage ce que je pensais, montrant qu'il ne s'agissait pas d'insolence comme on pourrait le penser aux premiers abords... Mais d'un serment.

En contrepartie, si je m'éloigne du droit chemin et me mets à devenir quelque chose d'éloigné de la vision de justice que vous et moi semblons partager... Je vous demande vivement de prendre ma vie. Je préférerai mourir que de devenir ce que je déteste le plus au monde.

Suite à cette déclaration, l'ambiance avait radicalement changé, devenant nettement plus sérieuse. Il s'agissait en effet d'une promesse : tant que vous ne trahissez pas ma confiance, j'aurais votre soutien. Mais si un jour je trahis la votre, n'ayez aucune pitié et éliminez l'horreur que je serai devenu. Mes iris étaient toujours contractés de façon impressionnante, alors que je fixais l'amphibienne avec une rare intensité. On comprenait véritablement pourquoi j'étais appelé Ryuu no Me, mes yeux, comparables à ceux d'un Dragon, perçants et vifs, fixant mon interlocutrice. On avait l'impression que je jaugeais, mais on pouvait également ressentir une droiture et une sincérité franche dans mes paroles, rien qu'en fixant mes yeux. La fierté d'un Dragon, la force de volonté d'un Dragon, la droiture et l'honneur d'un Dragon. Tant de qualités qui font de cet animal un "Roi" parmi toutes les créatures existantes. Tant de qualités que l'on retrouvait dans mes yeux, dans mes paroles, dans ma manière d'être.

Suite à cela, Mivi m'invita à continuer mon entraînement en solitaire. J'écoutais l'ensemble de sa déclaration avant de décider comment je devais réagir. Étais-je frustré ? Bien sûr. Après tout, j'avais fait des pieds et des mains pour attirer l'attention de la Révolution, et lorsque j'avais obtenu celle-ci, on me disait de continuer seul encore un moment. Il y avait de quoi être frustré. Mais pourtant, je ne vacillais pas. Tout simplement parce que la femme-poisson avait raison : les responsabilités lui incombant l'empêchaient de faire participer aux conflits un élément qu'elle n'avait pas encore jugée apte. Après tout, si elle avait dit oui, c'était aux côtés de ses camarades, amis, que je me serais battu. Prendre un tel risque n'était pas raisonnable, je le savais pertinemment. Affichant un léger sourire, je me levais alors de mon siège, parlant avec une voix plus douce et plus posée que précédemment, montrant la compréhension que j'avais face à ce point de vue.


Vous parlez avec sagesse, Mivi Brendao. Et je comprends parfaitement vos intentions et votre désir de protéger vos camarades. J'estime cela admirable et une qualité qui incombe à tout souverain qui se respecte en ce bas monde. Si chaque Roi pensait comme vous, sans doute la Révolution n'aurait-elle jamais eu besoin de voir le jour.

Après cet échange cordial et sincère, l'amphibienne se dirigea vers un bureau pour noter quelque chose, avant de revenir vers moi et me tendre un bout de papier. Je lisais attentivement ce qui ressemblait de toute évidence à un numéro de Den Den Mushi. Relevant les yeux pour les plonger dans ceux de Mivi, j'écoutais lorsque celle-ci me dit qu'il s'agissait d'un moyen de la joindre en cas de besoin. Indubitablement, je prenais cela pour une preuve d'acceptation, même si je devais continuer ma route seul pour le moment. C'était, de toute évidence, la preuve que j'avais fait un énorme pas en avant depuis mes débuts sur les mers. Je venais de faire un premier pas dans l'armée qui désirait établir une véritable justice, défendre les innocents et vaincre la corruption du pouvoir en place. Fermant les yeux en faisant un signe de remerciement respectueux, je laissais le papier s'embraser après avoir mémorisé le numéro, indiquant à la jeune femme que je l'avais retenu et que mieux valait éviter de laisser ce genre de chose traîner dans ma poche. Après tout, j'aurais été fort gêné si je m'étais fait capturer et que le numéro de l'une des leaders révolutionnaires se soit trouvé dans mes effets saisis par la Marine ou le Gouvernement.

Suite à quoi, je sentis dans les mouvements du navire que nous faisions demi-tour, sans doute pour retourner vers Shimotsuki, ce, depuis que le second de la jeune femme s'état levé. L'entretien devait sûrement être terminé et, après tout, qu'y avait-il à ajouter ? A mon sens, rien. Faisant une légère révérence à mon interlocutrice, je me mis à mon tour à rédiger mon numéro de Den Den Mushi sur un papier d'un carnet se trouvant dans ma poche, pour le lui tendre. Cela pouvait sembler présomptueux de ma part de penser qu'elle verrait une quelconque utilité à l'avoir, mais je tenais à montrer que j'appliquais le principe de réciprocité. Si je pouvais compter sur elle, je voulais lui montrer qu'elle pouvait également compter sur moi.


Si jamais un jour, mes poings vous étaient nécessaires, n'ayez aucune hésitation à me contacter. Lorsque c'est pour des personnes de biens telles que vous, je n'ai pas peur d'accourir sans crainte du danger au devant duquel je dois me diriger.

Il ne fallut que peu de temps avant que nous rejoignîmes l'île de Shimotsuki et que je ne puisse débarquer sur le port. Marchant le long du ponton, je finis par me tourner vers l'équipage qui m'avait accueilli de la façon la plus respectueuse et sage qui soit. J'avais des appréhensions quant à ma rencontre avec la Révolution, mais je devais avouer que celles-ci s'étaient effacées après cet entretien. Il y avait des gens de bien qui n'avaient pas peur de prendre les armes pour défendre la Justice. Si Mivi était ainsi, et si elle se battait aux côtés de personnes du même acabit, alors peut-être que ce monde avait une chance de changer, dans le bon sens. Levant ma main pour leur faire signe, je les gratifiais d'une dernière parole qui résumait bien ce que je pensais de notre entrevue.

Merci pour tout...



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Brendao Mivi et Melyon.

Malgré toute la détermination et la franchise dont il semblait faire preuve au quotidien, quelque chose continuait de déranger Mivi chez ce jeune D. C'était probablement tout bêtement sa relation à la mort, en vérité : le simple fait qu'il la voit comme un exutoire allait probablement à l'encontre de la vision que l'amphibienne pouvait porter sur ce genre de choses... Elle se contenta donc d'hocher brièvement de la tête, pas vraiment convaincue ni même vraiment enjouée à l'idée de devoir tuer quelqu'un, d'autant plus s'il s'agissait de son subordonné. Certes, il arrivait que des hommes ne soient plus aptes à la réflexion, et qu'on ne puisse plus les tirer des vices où ils s'étaient, volontairement ou non, profondément enfoncés, mais la représentante des hommes-poissons n'avait jamais vu la mort comme une fin, dans le sens où elle ne réglait jamais vraiment de problèmes. A titre d'exemple, tuez un frère et sa famille vous détestera... Il n'y avait jamais d'action sans conséquences aucune, et lorsqu'il s'agissait de mettre fin à la vie, c'était d'autant plus vrai : de facto, que ce jeune Dante ne soit irrécupérable ou qu'il ne soit que dans un accès de colère, l'humanoïde ne chercherait probablement pas à le tuer tant qu'elle aurait l'opportunité de voir apparaître l'espoir d'une fin non sanglante. Une philosophie que ses collègues avaient souvent vu d'un œil moqueur, déclarant qu'elle pensait de façon bien trop candide pour devenir une véritable révolutionnaire, bien investie dans sa cause, mais qu'elle ne se gênait guère à appliquer par le biais des pouvoirs et des responsabilités que pouvait fournir son grade. Quelques instants plus tard, après avoir précautionneusement détruit le bout de papier sur lequel se trouvait alors le numéro personnel de la Brendao, le blondinet tendit à celle-ci un morceau de papier similaire, sur lequel était également écrit une suite de numéros : probablement le numéro de Dante. La jeune fille l'attrapa lestement et le plaça dans un petit sac qui se trouvait non loin, acceptant de ce fait la proposition du logia. Certes, la puissance de ce dernier n'était encore que brute et imparfaite, mais il pouvait malgré tout effectivement devenir un grand soutien en cas de besoin... Même pour elle, pourtant clairement considérée comme l'une des meilleures combattantes du mouvement Révolutionnaire d'Arias.

Après cette conversation, plus longue qu'elle ne pouvait le laisser penser au final, le jeune révolutionnaire en herbe descendit du navire qui l'avait recueilli pendant quelques poignées de minutes avant de se retourner, leur faisant signe tout en les remerciant. Alors que la plupart des soldats se contentaient d'un bref signe de la main à l'égard de ce maudit qui serait à coup sûr l'un de leurs camarades, tôt ou tard, Melyon conserva un air sérieux et le jaugea du regard silencieusement. De son côté, Mivi fit également un geste de la main, bien plus ample que ceux de ses subordonnés, accompagné d'un sourire chaleureux comme elle avait le secret. Elle ne tarda ensuite pas à se retourner, signifiant immédiatement à ses confrères qu'ils n'avaient pas plus de temps à perdre : East Blue était bien plus vaste qu'il n'y paraissait, et ils avaient encore quelques tâches à remplir... Ils devraient ensuite retourner à Baltigo, et ça n'était pas la porte d'à côté ! La commandante se mit donc à marcher en direction de sa cabine, décidée à l'idée de se reposer un peu pour se remettre de ce voyage qui s'était avéré bien plus âpre qu'elle n'aurait pu l'imaginer dans un premier temps. Même pour elle, qui avait connu le Nouveau Monde, les embûches qui pouvaient être semées sur son chemin se montraient généralement bien plus éreintantes qu'envisagé... Le capitaine de division la suivit durant quelques pas avant de s'arrêter, prenant la parole à mi-voix tout en jetant un bref regard en direction du port, duquel le navire s'éloignait déjà :

-Vous pensez qu'il sera fiable, à l'avenir ?
-Je t'ai dit de me tutoyer...

La demoiselle rit un bref instant, enjouée, avant de reprendre son chemin, disparaissant par l'une des portes du pont, laissant son subordonné silencieux et immobile. Il ne comprenait pas vraiment le sens que pouvait revêtir une telle réponse à son interrogation, mais il savait qu'elle finirait tôt ou tard par lui apparaître au grand jour : de toute manière, il était absolument impensable qu'un D, possesseur du logia du magma a fortiori, ne reste indéfiniment parfaitement incognito à travers les mers...



Petit poste de conclusion ! Sorry pour les temps de réponses parfois hétérogènes ^^

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