Le temple ninja
Le tout ici était si bien travaillé. Rien ne dépassait, que ce soit les branches des arbres plantés symétriquement dans le jardin ou la construction du bâtiment en lui-même. En parlant du bâtiment, il s'agissait d'un grand temple prouvant que certains édifices peuvent être impressionnants. Ici, nous parlons bien évidemment d'un monument, à la fois culturel et habité. L'entrée en elle-même était incroyable. D'abord, on faisait face à une grande porte de plus de cinq mètres de haut. Imaginez vous deux battants gigantesques de bois – auxquels sont inscrits certains dessins – détourés par de la pierre. Impensable, mais tellement parfait qu'on aurait pu croire à l'entrée d'un éden.
Juste derrière, le jardin s’étendait sur plusieurs dizaines de mètres carrés. Faisant de cet espace à la fois reposant et beau un lieu de relaxation et d'harmonie. Il y avait de chaque côté un arbre de différentes espèces. Dragoniers, frênes, chênes et sapins recouvraient une bonne partie des lieux et le reste étaient remplis de verdure, de pierre et de petits buissons. Tout aussi bien présenté que le reste du monument, des dalles permettaient de découvrir les chemins que l'on se devait d'arpenter. Plusieurs directions se dessinaient alors et chacune menait à diverses parties du temple.
Tout autour s'étendait le bâtiment. Sur plusieurs étages, l'on pouvait voir les différents accès au rez-de-chaussés et une sorte de balcon au premier et deuxième étage. De bois et de pierres aussi, il semblait être très résistant et devait se trouver là depuis bien avant la naissance de Vincent. Pilleur inexpérimentéSans chercher à être discret, mais en l'étant tout de même un peu, Vincent s'était faufilé jusqu'au temple. Il s'était d'abord retrouvé face à la grande entrée principale et s'était ravisé d'y entrer par la force. Il n'était pas là pour se battre, mais pour renflouer ses poches. Il fit le tour du bâtiment, pour se retrouver totalement à l'opposé, à la bordure Est. Le mur était tout aussi imposant, mais bien moins conservé. Par endroit, il manquait des pierres et il était plus facile de l'escalader. De par sa force étonnante, Vincent parvint à grimper, mètre après mètre, la muraille paraissant infranchissable. Presque pas essoufflé par son ascension, il fit le chemin inverse, de l'autre côté, descendant jusqu'à atteindre le jardin. Il se retourna pour voir les lieux et ne vit personne au premier coup d’œil, puis deux hommes marchaient de l'autre côté, dans un couloir extérieur. Il se précipita dans derrière un buisson, espérant ne pas avoir été aperçu.
« On m'avait dit qu'il n'y aurait personne... Je devrais partir ? Oh... Et puis merde, j'y suis maintenant, on verra bien, hein ! »
Il se pencha sur le côté pour voir si les hommes s'approchaient, mais il ne les vit plus et supposa qu'ils avaient continué leur chemin. Il en profita alors pour traverser à toute allure l'entièreté du jardin, sans aucune discrétion. Il ouvrit une porte et se retrouva devant deux escaliers. Un descendant et l'autre montant. Il savait déjà qu'il devait monter, mais n'était pas au courant pour ce sous-sol. Pour lui, ce n'était pas important et il grimpa les marches cinq par cinq afin d'arriver rapidement au deuxième étage. Après, il ouvrit la porte identique à toutes celles qui menaient aux escaliers et arriva dans le couloir de l'étage. Il ne s'arrêta pas pour autant et couru le long du mur, pour ne pas se faire remarquer – pas très discret me direz-vous. Il ouvrit une porte, après en avoir compté cinq et la referma directement après être entré. Ni une ni deux, il fonça au centre. Il était là. L'objet convoité qui vaudrait des millions. Un shuriken fait d'or. Le pirate ne se demanda pas pourquoi il était là, ni rien du tout et l'attrapa. Un instant plus tard il s'envola sans trop vraiment comprendre et s'écrasa contre le mur qui se trouvait au début à plus de six mètres de lui. Il ne lâcha pourtant pas l'arme dorée. Il se leva, se tourna et vit une ombre humaine debout. Un homme ? Il s'était donc fait repérer – C'est si choquant ?
Pourquoi Vincent est-il là ?
« Écoutes mon petit gars. Il y a un gros paquet à se faire, crois moi. »
Ce type-là n'avait pas l'air louche pourtant. Vincent s'était laissé attirer par son offre.
« Tu vas rentrer dans le temple et y voler un shuriken doré. Il a une valeur inestimable et on se partagera les bénéfices. Cinquante-Cinquante, ça te va ?
- Hum... Même si je suis bourré, je suis pas idiot, hein ! C'est quand même moi qui vais m'y risquer, hein !
- Joue pas au con avec moi, petit. C'est moi qui ai récolter les informations nécessaires au vol. Sans moi, tu n'aurais aucune connaissance de ce petit bijou. Je t'offre la chance de ta vie et tu me crache au visage ? Pff... J'aurais pas du t'en parler.
- Excusez-moi... Je n'y avais pas pensé. Ça prouve que je suis bien bourré, hein ! Il se mit à rire bruyamment.
- Tais-toi ! On va paraître louche...
- Gloups... Oui !
- Bon, tiens ! Prends ça et apprends le par cœur. Je t'accompagnerais lorsque tu seras prêt. On attendra que tu sois moins saoul ! »
Ils se séparèrent pour la soirée et alors que le pirate se réveillait avec la gueule de bois, il se rappela de sa soirée et sourit lorsqu'il se dit qu'il allait gagner une montagne d'or. Il chercha le papier que lui avait donné l'autre homme – Comment s'appelait-il déjà ? - et le lit toute la matinée pour bien l'imprégner. Vincent savait lire bien mieux que l'on pourrait croire. Il avait apprit durant sa jeunesse, mais surtout durant ses voyages avec Morihei. Il soupira à cette pensée et il jeta le papier dans une poubelle en osier qui se trouvait dans la chambre qu'il avait loué par il ne savait plus quel moyen. Il sortit alors et descendit dans la salle principale, prit un verre et s'en alla.
Sur le papier, l'homme lui donnait rendez-vous un peu plus loin et il l'attendait vraiment – ce qui étonna le pirate.
« Salut.
- Salut !
- Tu te souviens de tout ?
- Oui.
- Ok. Alors on y va ! »
Le combat continu
Maintenant que vous connaissez les raisons – obscures – qui ont poussé Vincent à venir voler le Shuriken d'or planqué dans ce bâtiment, nous pouvons retourné au centre de l'histoire. Alors qu'il s'était retrouvé collé au mur par un coup de pied presque dévastateur, le pirate s'était relevé pour voir qu'un type se trouvait face à lui.
« Qu'est ce que vous me voulez ?! Fit-il, l'air incompris.
- Hein ? »
En effet, sa question était totalement déplacée et pouvait porter à confusion. C'était lui qui était entré par effraction dans le bâtiment et qui tentait de voler leur bien. Si on devait poser cette question, ce serait à lui qu'elle serait adressé, mais il n'en démordait pas.
« Je vous ai posé une question, qui êtes vous ?! »
L'autre homme ne bougeait pas et, la seule lumière se trouvant derrière lui, Vincent ne pouvait le voir distinctement. Il pouvait quand même dire que c'était un homme – grâce à sa voix – mais pas plus. Le pirate soupira en se frottant les mains. Il avait rangé le shuriken dans l'une de ses nombreuses poches et se mit en position de combat. Alors que l'homme ne daignait ni bouger ni répondre, Vincent reprit la parole.
« Je n'ai pas envie de m'éterniser ici, alors soit vous me laissez passer, soit je vais faire en sorte que vous me laissiez passer. Si vous voyez ce que je veux dire. »
Au même moment, il s'élança vers le type et frappa à trois reprises avec ses poings. Les trois fois furent arrêté par les avants-bras du ninja sans grande difficulté. Il contre-attaqua en frappa à son tour trois fois et le pirate esquiva de justesse à chaque fois. Vincent souffla, il avait eu de la chance.
« Et bien, on dirait que ça peut être intéressant. »
Fonçant de nouveau vers le ninja, il frappa deux fois avec ses poings, puis une fois avec le pied, il recula pour éviter un coup de poing et frappa une autre fois avec le pied – cette fois en direction du visage de son adversaire. La série de coup se termina ainsi, alors que la jambe de Vincent était encore levée. Aucun des coups n'avaient réellement touchés, des deux côtés, et l'avantage était au local. Le challenger, Vincent, n'allait pas tarder une nouvelle fois à goûter au parquet de la pièce. En effet, le ninja lui fit une balayette qui l'envoya valser au sol.
« Aouch...
- Rends-moi le shuriken et je te laisserais peut être partir.
- Ah ah... Pas question ! »
Comme s'il avait prévu le coup, le warlord frappa au niveau des tibias ce qui fit tomber le ninja à son tour. Cependant, dans un geste prédéfini, l'homme se releva et alors que Vincent faisait de même, les deux hommes se retrouvèrent face à face. Un duel mental se présenta alors, ne laissant paraître aucune faiblesse à leur adversaire. Ils ne bougèrent pas durant quelques secondes, puis un échange de coup bien plus puissant s'en suivit. Vincent reçut trois bons coups, mais ne compta pas les petits coups dont il avait pu se protéger. De l'autre côté, le ninja ne reçu que deux coups, mais le second fut fatal et il tomba dans les vapes. Le pirate avait l'habitude de combattre au corps à corps, depuis son entraînement chez le Maître. Il s'était longtemps fait battre par des styles de combat différents, mais au bout de trois ans, il s'était habitué à combattre tout type de combattant et il s'adaptait assez rapidement.
« Vous voyez, vous m'avez laissé passer ! »
Il sorti alors rapidement de la pièce et voulu s'en aller le plus rapidement et le plus discrètement possible, mais le premier ninja n'était pas le seul à l'avoir remarqué et il s'était sans doute porté volontaire pour entrer seul dans la pièce pour arrêter le pirate, car cinq autre hommes prêts au combat attendaient devant la porte.
« Et bien, que me vaut ce plaisir ?! »
Les sourcils des hommes face à lui se froncèrent et des murmures se firent entre eux.
« Il a battu Sotoshi si facilement. Entendit Vincent.
- C'était pas si facile, bien que rapide. C'est un très bon combattant, il va sans dire. Par contre. Que me voulez-vous ?
- Hein ?! »
Toujours la même réaction chez les gens qui n'ont pas l'habitude de ce genre de situation.
« Et bien, j'aimerais passer, vous m'en empêchez, pourquoi donc ?
- Pourquoi ?
- Il se moque de nous, là !
- Tu nous voles et tu souhaiterais partir sans en payer le prix ?
- Exactement ! Ça vous pose un problème ? »
Provoquer ses adversaires... C'est une chose que Vincent n'a apprit qu'une fois son voyage avec Morihei commencé. Avant, il n'avait guère le choix de ses adversaire. C'était soit Goro, qui était nettement plus fort que lui, soit un autre dont il ne se souvenait même plus le prénom. C'était tout le temps la même chose et aucun ne dépassait l'autre et tout le monde gardait sa place. Il n'était là question que de pratique et d'entraînement, mais son premier vrai combat, il ne le vécut que chez le Maître. Aucune classification sinon celle de la première place. Pas de deuxième, pas de troisième. Tous étaient au dessous du premier, c'était tout. Il avait souffert pour y arriver – à cette première place. La garder était sans doute plus difficile que de la prendre, mais il s'en fichait maintenant, il ne faisait plus parti de ce monde – enfin. En déstabilisant d'abord puis en provoquant, Vincent s'était permis de sourire pour accentuer l'énervement de ses adversaires qui bondirent sur lui en canon. Il évita d'abord le premier coup, puis le deuxième. Il para le troisième puis frappa le type qui venait de lui envoyer le poing. Il se baissa pour ne pas se faire toucher par le pied voltigeur du quatrième type et attrapa le bras d'un autre pour le balancer sur le gars qui venait d'atterrir, les faisant tomber tous les deux. Il se prit un mauvais coup sur la joue, ce qui le fit reculer, mais parvint à esquiver deux autres attaques avant d'en parer deux autres et de se retrouver dos au mur. Il sourit.
« Ah la la. C'est que ça pourrait m'intéresser, tout ça. Vous n'avez pas autre chose à me montrer ?
- Tchh... »
Ils revinrent à la charge et il se contenta de bloquer les premières attaques. Les autres, il les esquivait tout en frappant les ninja. Ils étaient très rapide, mais son instinct combatif lui permettait de se soustraire à ça et à les contrer au bon moment. Il n'était pas meilleur que eux, ni sur le point physique que technique. Il avait juste un talent inné pour le combat contre plusieurs brutes. Ainsi, alors que eux tentaient de l'attaquer en se préoccupant des autres, lui ne faisait que s'amuser à les attaquer à tour de rôle. C'est après plusieurs enchaînements que ces adversaires n'étaient plus que deux. Les trois hommes gisaient au sol, blessés brutalement. L'un d'eux s'était retrouvé la tête encastré dans le mur alors qu'il tentait d'attaquer Vincent par derrière. Un coup de chaud et il se rendit bien vite compte que le pirate avait une énorme fierté. Un autre s'était vu casser le bras par une prise de judo mal réceptionné et ne parvenait pas à se relever à cause d'un autre coup reçu au niveau de la nuque. Un coup de pied semblable à une technique d'aïkido. Le troisième s'était simplement envoler et s'était pris un coup perdu d'un de ses semblables. Le pirate saignait. Des coups, il en avait pris, mais pas assez pour le faire tomber.
Cependant, il se retrouvait dès lors face aux deux plus forts du groupe initial. Enfin, c'est ce qu'il pensait, car c'était les deux restants debout. Il avait eu la chance de se retrouver contre un groupe restreint, mais tout de même assez nombreux pour qu'ils ne puissent pas travailler en synchrone. Là, par contre, à deux contre un, ce serait déjà plus difficile de les manipuler pour s'entre-attaquer. Il réfléchit un instant et se rendit compte qu'il était du bon côté – le combat avait fait en sorte de le rapprocher des escaliers. Il hésita un moment entre continuer le combat ou s'en aller, mais il n'eut pas le temps de prendre de décision que les deux ninjas l'attaquaient. Il plongea sur le côté et se rapprocha encore un peu plus de la porte menant aux escaliers. Sa décision prise - « on ne défie pas le destin ! » - il s'élança vaille que vaille vers la porte tant convoitée et l'ouvrit en un geste brusque et rapide. Il rentra directement alors qu'un coup la frappa et, juste à temps, il était derrière alors qu'elle claquait. Quelques secondes plus tard, il était déjà à la moitié de la descente, entre le premier et le deuxième étage. Il sentait déjà bien la pression de se sentir poursuivit et tournait la tête à chaque fois qu'il tournait. Il vit la porte de l'étage médian, mais n'y prêta pas vraiment attention. Il continua pour se retrouver face à deux nouveaux hommes...
C'est terminé !
Il n'en croyait pas ses yeux. Ils étaient bien trop nombreux, il devait y avoir un soucis. Il pensa bien sûr qu'il s'était fait avoir par l'homme.
* Il doit faire parti d'un groupe de radicaliste ou un truc du genre, pour m'envoyer dans cet endroit... Je me suis fait avoir. *
Vincent n'était pas si loin de la réponse, mais nous y viendrons bien assez tôt et vous comprendrez alors tout. Revenons donc au combat dans le temple.
Alors qu'il descendait à vive allure les escaliers, le pirate tomba nez à nez devant deux autres ninjas. Derrière lui, il pouvait entendre les pas rapides des deux autres. Il allait être encerclé, une mauvaise chose, dans un endroit clos comme celui-ci. Il se précipita alors vers la porte et sortit dans le couloir du premier étage. Sans doute sa plus grande erreur après être entré dans le temple. En effet, lorsqu'il arriva dans le couloir, il rencontra trois autres types qui s'y baladaient. Par chance pour lui, ils n'étaient pas ''prêts'' à l'accueillir et pu les bousculer pour continuer son chemin. Cependant, ils étaient maintenant sept à le poursuivre et ce n'était pas terminé. Il continua son chemin et ouvrit la première porte qui lui donnait envie. Si on devait relever une seule erreur de sa part, ce serait celle-là !
« Il est entré dans la salle du chef ! Dépêchez-vous !
- Oui ! »
C'était donc dans la salle du chef que le pirate tentait de se cacher. Au début, il ne remarqua rien sur la pièce, ni sa taille, ni sa contenance. Tout ce qui l'importait, c'était de garder cette porte fermée le temps de reprendre ses esprits. Lorsqu'il s'habitua – après cinq ou six coups à la porte – aux secousses, il prit le temps d'inspecter les lieux et vit un homme, derrière une lumière qui l'observait d'un air suspicieux.
« Je peux tout vous expliquer !
- Qui êtes vous ?
- Vincent !
- …
- Un cambrioleur. Vous pourriez m'indiquer la sortie ?
- Mais que... »
Un coup trop puissant frappa la porte et Vincent dû reculer – enfin, s'avancer – pour ne pas tomber. Un instant plus tard et tous les ninjas étaient en train d'affluer dans la pièce.
« Il est parti par là. Fit Vincent, en montrant la seule fenêtre présente. »
Au même instant il fonça sur eux pour les frapper tous ensemble.
Au secours !
Le Warlord fuyait sur toute la longueur du couloir. Derrière lui, une dizaine de ninja le coursait. Juste après que ses sept poursuivants entrèrent dans la pièce du chef, il leur avait sauté dessus et avait frappé d'un coup de pied les balayant. Ce n'était ni un coup de chance ni un coup du destin, mais bel et bien sa capacité innée à distraire ses adversaires qui lui permit d'atteindre la plupart des combattants. Il pu alors se faufiler jusqu'au couloir.
Après ça, en plus des sept ninja, leur chef courrait aussi. C'était assez étonnant de voir comment leur détermination augmenta lorsqu'il arriva à leur niveau. Leur course était à la fois plus rapide et plus stressante pour Vincent. Alors qu'au début de sa fuite, le Turen courrait le plus souvent possible contre le mur, cette fois, il se tenait proche de la balustrade. Au delà, il y avait le grand jardin. Il voulait voir s'il pouvait sauter directement en bas, pour éviter de passer par les escaliers et alors qu'il comprenait que c'était possible, il vit l'homme qui lui avait proposé le marché – vous vous souvenez ?
« Celui-là... J'en étais sûr. »
Oubliant ses poursuivants, il sauta d'un air décidé à attraper le type, mais une fois arrivé en bas, il fut rattraper par les ninjas. Avaient-ils l'habitude de sauter ainsi ? Une fois au milieu du jardin, il était totalement encerclé. Il pouvait voir le type s'en aller et ses signes pour que les ninjas se tournent pour le voir ressemblaient plus à des singeries inutiles.
« J'en étais sûr... Je me suis fait avoir. Ah ah. Il fallait s'en douter. Il ne faut plus prendre de décision après deux heures du mat', Vincent ! Raaah ! Comment je vais faire, maintenant ?! »
Par chance, les ninjas le laissèrent faire son monologue, mais lorsqu'il eut fini, ils s'avancèrent lentement. En même temps, le Warlord avait couché cinq de leur pote, hein. Le Turen trouva une solution. Il fallait qu'il la joue serré !
« Oh toi, Litenbergh, divinité supérieure. Offre-moi la puissance de détruire mes ennemis. Par ce sabre... * Il leva le sabre alors que les ninjas, méfiants, restaient encore à distance * … Je t'ordonne de frapper par la foudre mes opposants. Oh toi, Litenbergh, je t'en supplies, entends ma parole et envoie au trépas ces freluquets qui tentent d'éteindre ma fougue. »
Il tira la langue, et après un hurlement plus ou moins honnête frappa verticalement, dans le vide, face à lui. Il visait bien évidemment ses adversaires.
« Si j'étais vous, je ne resterez pas là. Regardez là-haut, héhé. »
Bêtement, ils l'écoutèrent, et ils ne virent que le ciel bleu. Ils restèrent ainsi un instant de trop, ce qui lui permit de se précipiter vers la porte principale et la découper de son sabre, faisant un trou assez grand pour s'y faufiler. Au même instant, un ninja sortit la tête à partir du deuxième étage.
« On nous a volé le Dragon d'or ! »
Le choc. Tous baissèrent la tête, croyant Vincent coupable, mais il n'était plus devant eux. Tous tournaient la tête dans tous les sens, et alors ils virent la porte coupée et comprirent qu'ils s'étaient enfuis.
« Attrapez-le. Fit le chef.
- Oui. Répondirent-ils tous, à l'unisson. »
Enfin seul ?
« Héhéhé... J'ai réussi. À moi les millions ! Fit l'homme, caché derrière le mur d'une ruelle adjacente à la rue principale. Qu'est ce que je vais bien pouvoir acheter avec tout cet or !? Tahaha !
- Rien. »
Le mot vint totalement couper l'élan du voleur.
« J'ai failli y laisser la vie, tu sais. Fit Vincent, qui avait réussi à le suivre dès sa sortie du temple. Ils sont juste derrière moi, s'il te voit avec ce que tu as entre les mains, je pense qu'ils vont te prendre pour mon complice et ils te tueront aussi. Que dirais-tu de me le laisser, un moment. Ensuite, tu vas les distraire, tu leur dit que je suis parti de l'autre côté ou je sais pas quoi et pendant ce temps, je cache les deux. Et on fait cinquante-cinquante, ça te va ?
- Tu ne m'en veux pas ?
- Si, un peu, mais tu ne voulais pas faire confiance à un appat, c'est tout à fait à ton honneur. »
Vincent saignait toujours un peu, et c'est dans ces moments qu'il mentait le mieux. Il ne savait même pas depuis quand il s'était mis à mentir si facilement.
« D'a... D'accord. Tiens. J'ai aussi récupérer ça. Je sais pas ce que c'est.
- Ok. On se rejoint dans deux jours au même endroit qu'on s'est vu la première fois, ok ?
- Hein ? »
Le Warlord commençait déjà à courir sur la droite du type.
« Oui ! Je me cacherais en attendant ! Ils vont pas me laisser tranquille, crois-moi !
- O... Ok... »
Et alors que Vincent disparaissait sur la droite, l'homme sortit en courant lui aussi et vit les ninjas courir dans tous les sens. Il fonça sur un d'eux et ils tombèrent tous les deux. Lui aussi était un bon menteur, quand il s'y mettait. Il fut rapidement encerclé par une dizaine de ninja.
« Un complice, vous croyez ?
- Qui est-tu ?
- Vous ! Vous êtes qui ? C'est la deuxième fois aujourd'hui qu'on me bouscule. Vous vous en sortirez pas facilement. L'autre, il a pu s'enfuir, mais pas vous. »
Il faisait semblant d'être énervé à leur encontre en faisant des gestes comme quoi le type qui l'avait bousculé – sans doute le fuyard – était parti à gauche au fond, là-bas. Sans poser plus de question, les ninjas foncèrent dans cette direction.
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L'homme dont on ne connait finalement pas le nom ne reverra jamais Vincent. En effet, après s'être caché jusqu'à la nuit, à proximité du temple. Il s'était discrètement introduit dans un bateau qui allait à Jaya. Sur lui, un dragon doré, un shuriken tout autant doré et vingt fumigènes toxiques. Bien sûr, il ne savait pas qu'ils étaient toxiques...