Rencontre
Qu'y-a-t'il de plus violent, de plus dévastateur, que la volonté de se venger ? Étant donné mon passée, je serai tenté de dire qu'il n'existe rien de comparable. Cela expliquait peut-être les explosions et jaillissements de lave que l'on pouvait voir sur la petite île de Moussorika. En l'espace d'un instant, ce qui était en apparence une île des plus banales venait de se changer en un terrible champ de bataille. La raison à toutes les explosions que l'on pouvait voir se produire ainsi ? C'est une histoire assez longue à compter.
Commençons par ce qui m'avait amené en ces lieux. Motivé par mon désir de vengeance, j'avais commencé à traquer des cibles qui demeuraient à mon niveau. J'étais bien conscient de ma faiblesse actuelle malgré les capacités que m'octroyait le Magu Magu no Mi. Je ne pouvais pas, pour l'heure, me lancer à corps perdu dans l'attaque d'une base de la Marine. Néanmoins, je pouvais déjà commencer par affaiblir ses supports, ceux qui lui venaient en aide. Et qui pouvait se montrer un meilleur support pour le Gouvernement que les Chasseurs de Primes, mués par la soif d'argent et de renommée. Je savais qu'il existait plusieurs îles où ces truands agissant sous couvert de la légitimité que leur donnait le Gouvernement, aimaient se retrouver pour échanger des infos.
Mon père avait longtemps été un Chasseur de Primes lui aussi. Mais la différence avec la majorité de ses confrères, c'était qu'il ne faisait ce travail que pour subvenir aux besoins de sa famille. L'île où j'avais décidé de me rendre était connue pour le caractère brutal des mercenaires que l'on y trouvait. Ceux-ci étaient loyaux au pouvoir en place, et par conséquent, à mes ennemis. Des brutes capables de raser un village complet si on leur en donnait l'ordre, juste par soif d'argent. Des voleurs et des hypocrites, selon mes critères. Le genre de personnes répandant la tristesse et la peine sur leur passage. Si les éliminer devait m'assurer d'affaiblir le peu de forces que le Gouvernement Mondial avait sur North Blue, alors je n'aurais aucune hésitation.
Pour l'heure, je me devais de vérifier si les rumeurs sur la population de cette île étaient ou non vraies. Je ne pouvais pas me permettre d'entrer en guerre contre toute une citée de violents et dangereux combattants juste sur des suppositions et des racontars. Et quoi de mieux pour commencer des investigations qu'une taverne ? On y entend tout ce qui se raconte, et les Chasseurs de Primes alcoolisés sont souvent bien plus bavards que n'importe qui.
J'avais gardé mon écharpe remontée jusqu'à mon nez pour dissimuler la partie basse de mon visage, alors que je poussais les portes battantes de l'établissement. L'odeur d'alcool était plus forte que dans tous les trous à rats que j'avais côtoyés. Cela me donnait l'impression que j'allais être saoul rien qu'en respirant. Je jetais alors un coup d'oeil rapide à droite et à gauche. Quelques tables où les gens jouaient aux cartes avec des expressions sérieuses, un bar avec ses piliers déjà imbibés d'alcool... Les classiques du genre. On pouvait également voir une scène où se produisaient les chanteurs ou groupes qui désiraient mettre un peu d'animation, ainsi qu'un vieux piano délaissé dans un coin. L'escalier menait de toute évidence à l'étage où se trouvaient les chambres, le tout étant illuminé par un chandelier à l'allure grotesque et plutôt vieille, ainsi que par des torchères accrochées aux murs. Un mélange entre un saloon et une taverne si on voulait mon avis... Le tout en respectant bien le caractère miteux des deux types d'établissement.
Le fait que je commande une simple limonade sembla amuser au plus haut point le barman qui me servit avec un rictus ironique. Il fallait dire que commander de l'alcool à mon âge aurait été encore plus étrange. Cependant, je pris le temps de m'installer à une table située dans un coin. Être ainsi acculé me donnait l'avantage de pouvoir observer tout l'établissement sans aucun angle mort. En plus de cela, être ainsi dos au mur me rendait moins visible que si j'avais été au milieu de la salle.
Le temps passa et les allers et venues aussi. Entre les alcooliques, piliers de bars, dépressifs racontant leur vie au barman et les joueurs de cartes, je devais bien avouer que cette après-midi d'observation se révéla peu fructueuse. Les seuls sujets abordés avaient été des contrats contre des pirates, ou des dettes de jeu, voire des déceptions amoureuses et autres idylles peu intéressantes. Bref, rien qui ne confirmait l'affiliation des chasseurs de primes au Gouvernement Mondial.
Ce ne fut cependant pas les visages des inconnus qui me firent réagir, mais plutôt les visages connus. L'homme qui vint d'entrer dans la taverne me fit écarquiller les yeux. De longs cheveux roux, une barbe tressée, une cicatrice verticale à son oeil gauche, et un look assez patibulaire. Je l'avais déjà vu avant, mais je n'arrivais pas à me rappeler où et dans quelles circonstances. Je cherchais dans ma mémoire tout en le voyant parler avec le barman de façon assez décontractée. Mais où diable avais-je vu cette face de gros steak ? Des rouquins obèses avec un oeil en moins, cela ne courait pas les rues. Ce ne fut qu'une fois qu'il passa commande que ma mémoire se raviva. Un whisky avec du citron et... de la liqueur ? Un mélange plutôt atypique.
Ce breuvage infect, j'avais vu mon père le servir à un associé il y a de cela des années, alors qu'il avait été en collaboration avec un autre chasseur de prime. Seulement voilà, impossible de me souvenir du nom de ce "collègue" qui, pourtant, nous avait rendu visite pas mal de fois. Je posais mon index et majeur joints entre mes sourcils, afin de me concentrer et stimuler mes souvenirs. La dernière fois qu'il était venu, je me rappelle que mon père et lui s'étaient disputés, quelques jours avant l'incident qui m'avait coûté tout ce que j'avais : ma famille, mon avenir... Ma vie. Tout ce ressentiment ressurgissait d'un seul coup et je me devais d'aller "saluer" ce vieil ami de la famille dont le nom m'échappait encore. Mais en étant une connaissance de mon père, peut-être pourrait-il me donner les renseignements que je cherchais.
Sans trop me presser pour ne pas éveiller les soupçons, je me dirigeais lentement vers le comptoir pour arriver au niveau du gros rouquin. Il était encore plus ventru et sentait encore plus l'alcool que dans mes souvenirs. Je posais mon coude sur le bar avant de lentement poser mon index gauche sur mon écharpe, au niveau de mon nez, afin d'abaisser cet apparat, dévoilant complètement mon faciès, avec un léger sourire.
Tu te souviens de moi ?
Sa réaction fut sans équivoque, à mille lieues de ce que j'aurais pu prévoir. Au lieu d'afficher un quelconque sourire devant le fait de revoir le fils d'un vieil ami encore en vie, ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Bon, c'était compréhensible étant donné la tragédie qui avait frappée ma famille. La surprise, okay, je peux comprendre. En revanche, son changement de teint, passant du rouge alcoolisé au blanc effrayé, j'avais plus de mal à en saisir le sens. Quant à la manière dont il se mit brusquement à courir en fuyant de la taverne et en me laissant comme un fruit, je n'avais aucune raison de ce qui avait pu le pousser à cela... Mais je comptais bien le découvrir.
Soupirant devant la perspective d'une course poursuite alors que je n'étais clairement pas d'humeur, je franchis à mon tour les portes battantes du bar pour aller à la poursuite du gros tas. Il fallait dire que malgré sa masse, le bougre courrait relativement vite. Zigzagant à travers les ruelles, tentant de me barrer la route en laissant tomber des cagettes en bois et autres choses du genre, j'étais véritablement curieux de connaître la raison de sa fuite. Pas besoin de me mettre à jouer les équilibristes pour éviter les obstacles. Passer en mode Magma-Boy pour passer à travers était amplement suffisant et me faisait gagner du temps, indépendamment des débuts d'incendie que je causais en faisant cela. Mais qui s'en souciait. Si ce tas de graisse fuyait en me voyant, c'était qu'il avait une bonne raison... Et sans doute une raison en relation avec mon père.
Après quelques minutes de course-poursuite qui relevaient tout de même de l'exploit compte tenu de la masse graisseuse du lièvre devant moi, je décidais que prendre des raccourcis à travers les bâtiments m'offrait plus de chances de le coincer que de lui coller aux fesses comme un collecteur de taxes réclamant son dû. Voilà comment je finis par jaillir d'un mur qui s'embrasa, pour lui couper la route et le choper par le col en le plaquant contre le bâtiment voisin. La rage dans mon regard était visible, et il ne m'était guère difficile de la simuler pour bluffer et connaître les raisons de cette fuite.
Tu sais pourquoi je te pourchasse au moins... N'EST-CE PAS ?!!!
Le pauvre venait d'essuyer une salve de postillons au visage, les faisant dégouliner depuis son front comme s'il s'agissait de sueur tellement il tremblait en sentant de la chaleur émaner de ma main. Celle-ci commençait à rougeoyer et cela n'allait pas tarder à sentir le cochon grillé. Suffoquant à moitié, le pauvre bougre tenta de s'expliquer, la peur au ventre.
Tu... Tu veux la liste n'est-ce pas...
Une liste ? Quelle liste ? De quoi est-ce que cet espèce de gros tas à peine bon à faire une carrière de mannequin pour Justin Bridou pouvait-il bien parler ? Était-il temps de faire cesser le bluff pour poser de vraies questions, sans artifice quelconque ? Maintenant que je tenais ce type, je ferai mieux de tirer un maximum d'informations quant à cette prétendue liste. Avait-elle une relation avec moi ? Avec mon père ? J'allais devoir choisir mes mots prudemment, tout en gardant une expression peu aimable, bien que je n'ai aucune raison d'en vouloir à ce gros tas, hormis pour m'avoir fait courir un peu.
Qu'est-ce que tu sais précisément sur cette liste ? Je te conseille de tout déballer si tu ne veux pas finir en brochette humaine !
La peur que je voyais se refléter dans ses yeux était sincère, de celles qui empêche de mentir, hormis peut-être par omission. Il fallait dire que lorsqu'il s'agissait d'afficher une expression enragée, j'étais difficile à concurrencer. Il me suffisait de me remémorer quelques moments passés... Quelques unes des épreuves que j'avais affrontées, afin de faire jaillir en moi ce flux d'émotions néfastes me donnant envie de plonger le monde dans un brasier sans fin.
C'est... C'est la liste des officiels et des hors-la-loi que ton père a faite. Celle qui recense toutes les personnes que ton père menaçait d'exposer pour leurs activités illégales et leurs relations avec des criminels de tout bords. C'est en enquêtant sur ça qu'il a été tué... C'est tout ce que je sais, pitié ! Je ne sais rien d'autre !
Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Mon père avait été tué alors que j'étais avec lui. C'était en pourchassant des criminels primés que nous avions eu la malchance de tomber sur des agents corrompus qui marchandaient avec eux et qui ont préféré nous tuer. Cela n'avait rien à voir avec une prétendue liste. A moins que...
Tu étais au courant qu'il cherchait des preuves en poursuivant les criminels qui ont causé sa mort ?
Ou... Oui. Il m'avait donné la liste quelques jours avant de poursuivre les criminels en relation avec les agents du gouvernement qui l'ont tué... Ils savaient qu'il enquêtait et attendaient juste le bon moment pour lui tomber dessus. Mais je jure que je ne sais rien d'autre ! Ne m'en veux pas par pitié !
Un guet-apens ? Depuis le début, l'enquête de mon père sur les trafiquants primés était un simple piège pour l'attraper et le tuer ? Alors que j'écoutais cet immonde sac à gras devant moi, mes yeux s'écarquillaient tandis que les pièces s'assemblaient dans mon esprit. Mon père avait menacé d'exposer de sombres secrets, la face cachée de certains agents du gouvernement. Il était mort pour ça ? Juste pour que ces ordures s'en sortent sans que l'on expose leur sombres activités ? Tout cela pour quoi ? Toute une famille détruite pour quoi ? Ma vie volée... Pour quelle raison ? De l'argent, du pouvoir, de la renommée... En réalisant tout cela, je sentais mon sang bouillir de rage, alors que mon coeur s'accélérait et mon étreinte sur le col du gros se resserrer.
Tu as cette liste et tu es toujours vivant... Tu as reçu cette information quelques jours avant la mort de mes proches. Tu savais tout, juste avant que ce piège soit tendu. Tu comprends ce que j'en déduis ?!
A cet instant, mes yeux exprimaient un dégoût profond envers celui que je fixais. Il comprenait très bien où je venais en venir et à quel point il était légitime d'en arriver à cette conclusion. Ce type... Il avait craché les informations que mon père lui avait données au gouvernement. Il avait été à l'origine de tout... A l'origine de la tragédie qui a suivi sa traîtrise. S'il existait la moindre chose qui m'empêchait de penser qu'il était à l'origine de tout cela, qu'il n'avait pas cafté comme un vulgaire cafard, il allait devoir me la montrer à l'instant et me convaincre. Malheureusement pour lui, sa peur lui fit dire la seule chose qu'il convenait d'éviter d'énoncer en de pareilles cirocnstances.
Je n'avais pas le choix ! Ils ont menacés de me tuer ! Ils voulaient savoir qui se trouvait sur leur chemin ! Si je n'avais rien dit, ils m'auraient tués et auraient fini par trouver ton père de toute façon ! Je n'avais pas le choix, je le jure !
Le bruit de la lave brûlant son bras droit, mêlée à un cri de douleur, émana alors de la ruelle. Je n'allais pas tuer ce rebus de l'humanité... Pas encore. Avant cela, il me fallait la liste de mon père. J'étais sûr que ce type l'avait toujours, ne serait-ce que pour s'assurer une monnaie d'échange en cas de problème. Le fait de lui arracher un bras de manière lente et douloureuse en faisant fondre sa chair et ses os fut suffisante pour m'assurer l'obtention de la réponse que je cherchais. Il avait bel et bien la liste, dans un carnet, rédigé de la main de mon père, dans la maison qu'il occupait sur cette île. Maintenant que je savais cela... Je n'avais plus besoin de lui.
Alors que ma main se resserra sur sa gorge, laissant une fumée noire s'échapper, alors que sa chair se calcinait et que son cou fondait, l'empêchant de continuer à crier comme il l'avait fait, je le fixais. Mes yeux n'exprimaient aucune satisfaction. Il s'agissait de dédain... De haine... De dégoût. Je regardait ce type mourir dans d'atroces souffrances sans une once de gêne ou d'hésitation. Il avait été un compagnon de mon père, un homme que ce dernier avait accueilli dans notre foyer à plusieurs reprises. Et pourtant, il n'avait pas hésité à jeter cette amitié aux ordures pour prolonger sa misérable vie. La mort, aussi douloureuse soit-elle, était une sentence trop douce à mon goût.
Alors que je quittais la ruelle en marchant, laissant des ossements fumants et calcinés, le tout avec un calme perturbant, j'arrivais devant un attroupement plutôt imposant. Les cris du gros tas, notre course poursuite ayant débuté un léger incendie... Tout cela avait rameuté une bonne partie des chasseurs de primes de l'île. On pouvait voir dans leur look et dans leur regard qu'ils n'étaient pas du genre à se soucier de la justice. Pour eux, tout était prétexte à un combat. En temps normal, j'aurais cherché à éviter le combat, ayant toujours des doutes sur l'allégeance de ces gens envers le gouvernement. Mais nous n'étions pas en temps normal. Alors que l'un d'eux tira une balle entre mes deux yeux, laissant le projectile traverser mon corps, le trou se rebouchant avec du magma qui suinta et tomba sur le sol, je relevais la tête avec une expression qui tenait de l'indifférence.
Ce n'est vraiment pas... le bon moment...
Voilà comment la petite île se changea soudainement en zone de guerre. Les tirs de pistolet pleuvaient, les coups de sabre aussi, tout cela vers ma personne. Le sang appelant le sang, plus je tuais de chasseurs de primes et plus il en arrivait, attirés par l'odeur de la mort. Tout en avançant vers mon but qu'était la maison du gros lard, je laissais ces mercenaires s'approcher pour me frapper, laissant leurs lames fondre, traverser mon corps, me contentant de répliquer. Chacun de mes coups était fait pour tuer, et ce en une attaque. Malgré mes frappes, je marchais lentement, ne me détournant pas du chemin menant à la maisonnette que je visais. Je frappais tout en avançant, ne craignant pas les assauts, me contentant de répliquer à chaque coup donné, sans être le premier à frapper. Ceux qui se tenaient à distance et me tiraient dessus voyaient une pluie de lave se diriger vers eux sans autre but que de les détruire, sans autre forme de procès.
Un monceau de plus en plus important de cadavres brûlés vifs, ou ayant des trous nets dans le corps à cause de mon poing les traversant, s'amoncelait sur mon passage. Tant et si bien qu'à la fin, il restait plus de cadavres que de vivants. Mais cela n'empêchait pas les chasseurs de primes de continuer à affluer. Si je voulais faire cesser cela, j'allais devoir tous les exterminer d'un seul coup, me mettre à me battre véritablement, sans restriction. Alors que je me tenais face à la maison que je convoitais, je fis demi-tour pour faire face à la soixantaine d'hommes armés qui me voulaient tout sauf du bien. Mon bras laissa émaner encore plus de fumée tandis que la lave s'accumulait sur ce dernier. Je libérais tout le magma d'un seul coup, provoquant une explosion violente qui emporta la quasi-totalité du groupe qui me faisait face. Quant aux quelques survivants, ces derniers étaient certes courageux, mais peu téméraires. Voir la puissance d'un volcan leur faire face avait suffit à les convaincre qu'ils ne pouvaient gagner ce combat. Sur les Blues, rares étaient ceux capables de rivaliser avec un Logia, même de nature peu virulente. Alors pour ce qui était du magma... Autant dire que ce n'était pas le genre de pouvoir que l'on pouvait aisément combattre en ces lieux.
Une fois seul, je pénétrais la bâtisse pour trouver le calepin caché où son possesseur me l'avait dit. Alors que j'écumais ses pages, constatant que la liste était bien plus grande que je l'avais imaginé, je réalisais quelque chose d'important. Il ne s'agissait pas d'une liste de personnes corrompues et de leurs complices. Non... Il s'agissait d'une liste de condamnés à mort. Car à partir de cet instant, j'allais m'évertuer à rechercher chacune des personnes se trouvant sur cette liste, afin de lui administrer la sanction qui lui est due : une mort longue et douloureuse.
Ressortant de la maison après avoir laissé la lave la ravager, l'incendiant littéralement en quelques secondes, je regardais autour de moi. La ville entière était en feu, à l'image de mon âme. C'était sur cette terre brûlée que ma quête de vengeance prenait une forme distincte, avec des cibles moins nébuleuses que "le Gouvernement", bien que ce dernier soit toujours dans mes priorités quant à son annihilation. La terre brûlée autour de moi était le parfait point de départ pour cette quête de revanche. Afin de l'accomplir, j'allais devoir devenir quelqu'un d'autre... Un "Révolutionnaire", voyageant à travers le monde pour assouvir sa soif du sang de ses bourreaux. Mais alors que je fixais mon poing constitué de magma, je réalisais que j'allais devoir également devenir quelque chose d'autre... L'instrument qui distillerai une peur sans pareille dans le coeur des gens présents sur cette liste. Marchant comme si le feu autour de moi ne me dérangeait pas, je quittais ce qui était la première étape du long chemin constitué de braises ardentes que j'allais emprunter... Un chemin rempli de sang... Pour une justice qui n'avait que trop tardé à arriver.