Tu n’arrives pas à te faire au nouveau gadget à ton poignet, en effet, ta main droite vient toujours bidouiller la lanière en cuir du Den Den Mushi Blanc que tu as acheté quelques jours avant de partir de Micqueôt pour le Royaume de Trader. Du moins, tu ne savais que tu viendrais sur cette île en particularité mais tu savais que tu irais autre part que ton île. Car oui, pour toi, Micqueôt t’appartiens. Après tout, tu as risqué ta vie pour elle, tu y as grandis et tu y as vécu des choses fortes. Ce n’est pas ton île natale non plus, ça, c’est Logue Town et on peut aussi dire que c’est une autre histoire. Pour l’heure, tu viens sauver Yugo qui est, d’après ce que tu as compris des dires de Malia, l’esclave d’un homme qui l’aurait acheté à Pharma’Coop il y a quelques temps maintenant. Debout devant les ruines de l’ancien bâtiment que tu as presque fait exploser avec l’aide de Holly, Erwin et vos divers compagnons de l’époque, tu regardes autour de toi, repensant à la mort de Len, au changement comportemental de Holly et Katia et à la volonté de Erwin de venger sa petite sœur. Toi, tu ne semblais relié à rien. Tu n’étais qu’un spectateur, après tout, tu sembles être vide depuis que Aria est partie et que Rolanda a été tué par ces enfoirés. La haine et la tristesse grandissent doucement en toi à cause de ces souvenirs, tu arrives tout de même à te calmer. Rapidement, il est vrai, mais tu veux surtout sauver le petit et le ramener en sécurité sur Micqueôt. Tu te diriges vers le centre de la ville la plus proche.
Naïf, tu t’imagines que le petit rouquin sera rapidement aux côtés de tes compagnons, en sécurité, tandis que toi, tu iras à la rescousse des Légendes, seul. Qu’est-ce que tu peux être optimiste … Non, tu n’es pas optimiste, tu ne te surestimes pas non plus, loin de là. Tu crois en ta volonté de réussir, en espérant que ça te soit bénéfique et que tu ne fonces pas précocement vers la mort. Ton haki de l’Observation sur ses gardes, t’avances tranquillement dans la ville en fronçant des sourcils, bousculant de temps à autre du monde et en t’excusant sans réellement le penser, pour tout dire, tu ne penses pas à grand-chose si ce n’est sauver le gosse. Soudain, un bruit te sort de tes pensées, un homme hurle suite à ça. Par déduction, tu sais que le bruit est celui d’une pile d’assiettes qui se brise au sol et la voix qui crie ne t’est, étrangement, pas si inconnue que ça. Tu ne peux pas dire que tu la connais, non, mais tu l’as déjà entendu. « T’es vraiment un bon à rien ! Dégage débile, tiens ! » Tu t’approches durant les cris avant de voir que l’homme donne ensuite une gifle au petit qui fait presque un tour sur lui-même avant de tomber à genou, paumes des mains au sol et des larmes glissant trop rapidement à ton goût sur le sol.
« Tu retourneras voir ta salope de mère … Ah merde, c’est vrai que tu en as pas ! Espèce de bâtard ! » Ça en est trop pour toi. Contrairement aux témoins choqués et couards, tu t’approches de la fenêtre ouverte qui donne lieu sur une cuisine où tu arrives facilement à constater que le bâtiment doit être une taverne ou un restaurant en vue de la grandeur des fours et des éviers. D’un bond, tu arrives dans la cuisine et te penches vers le petit pour l’aider à se relever, le faisant sortir sans prendre en compte les insultes et les menaces du balourd derrière toi. Le petit blond une fois en sécurité dans les bras d’une vieille dame à l’extérieur, tu fais face à l’enfoiré. Tu le reconnais du premier coup d’œil, oui, c’est celui qui te tenait la fois où le maigrichon aux cheveux blancs tuait ta jument sous tes yeux. Ton rythme cardiaque augmente considérablement, tu serres les poings et tu tentes de garder ton calme quant au fait d’éviter de provoquer une panique générale à l’extérieur. « Tu as tué une amie. J’ai le regret de te dire que tu vas le payer. »
La surprise peut se lire sur l’homme qui, trop lâche dans la vie, préfère frapper des enfants, assister aux meurtres ou tuer des bêtes. Il n’assume pas les vilaines responsabilités et ce n’est pas plus mal pour vivre dans un monde où le meurtre peut être monnaie courante mais où il faut assumer ses actes par la suite. Doucement, calmement, tu retires tes mitaines que tu glisses dans tes poches, le brun un peu trop dodu devant toi, reconnaissant maintenant qui tu es en voyant les coussinets sur tes mains, s'exprime. « Mais je n’ai jamais tué personne moi ! » Un rictus se forme sur tes lèvres, il dit vrai pour le coup. Il n’a pas tué Rolanda en fait, il t’a empêché de la sauver, c’est tout autant pire à tes yeux. Tendant une main derrière toi, tu fermes la fenêtre puis tu t’avances vers l’homme qui, de par sa stature, s’impose devant toi. « Tu ne connais pas l’étendu de mes pouvoirs, n’est-ce pas ? » Un sourcil se hausse sur le visage de l’homme qui ignore totalement ce dont tu es capable. « Je sais que je ne dois pas te laisser me toucher avec tes mains ou tes pieds. C’est ce qu’on m’a dit … Mais qu’est-ce qu’un marmot comme toi pourrait me faire ? » C’est vrai que par rapport à lui, tu es ridicule, maigre mais, à ce que tu sais, tu es maudit et lui non. A présent, seulement deux mètres vous sépare et il se tient prêt à combattre, un couteau de boucher dans une main et une spatule dans l’autre. Mais toi, tu n’as pas de temps à perdre, tu n’es pas là pour ça et c’est la raison pour laquelle tu lui envoies une simple bulle d’air dans l’estomac, le forçant à tituber devant toi quand enfin, il est à ta portée.
Alors que l’homme est penché devant toi à cause de la douleur provoquée par ta bulle d’air qui l’a traversé il y a quelques instants pour s’éclater derrière lui dans les casseroles, faisant tout voler, tu en profites pour lui faire manger le carrelage au sol en le poussant depuis le haut d’une simple tape sur le crâne. Tout s’est passé vite, pas plus de quelques secondes et voici déjà que le brun est au sol, deux dents y restant quand il tente de se relever. « Je ne vais pas te tuer. Mais si jamais tu refais du mal à quelqu’un, je te jure que je reviendrais et cette fois, tu ne perdras pas quelques dents mais bel et bien quelque chose de plus précieux. » Tu es sec, froid et tu pourrais être terrifiant si tu n’étais pas aussi gentil en temps normal. Néanmoins, cela suffit au brun pour se reculer dans les casseroles au sol en position fœtale. Tu te dis qu’il doit avoir compris la leçon et c’est la raison pour laquelle tu ressors de la même manière que tu es entré … Par la fenêtre. Dehors, les gens se jettent derrière toi, curieux, pour voir ce qu’il s’est passé pendant que tu tentes de rejoindre le petit blond accompagné par la vieille femme qui sourit de soulagement en te voyant revenir sain et sauf. Le gosse, des larmes encore au coin des yeux, te regarde alors que tu remets tes mitaines. Tu ne lui décroches pas un sourire en te penchant vers lui, tendant ta main vers le petit.
« Tout va bien petit ? » Déglutissant, le gamin pose sa main dans la tienne et hoche vivement la tête. « Dis-moi, je crois que je suis un peu perdu … » Tu ris doucement, le petit te suivant dans ton action avant que tu ne reprennes. « Tu saurais où je peux trouver un garçon nommé Yugo ? » Le rire du petit s’arrête soudainement, le petit préférant partir en courant tandis que la vieille dame qui a entendu le nom semble outrée, reculant de quelques pas. « Vous … Si vous achetez ou vendez des enfants vous aussi ? Partez de cette île ! » Te voilà bien. Toi qui veux sauver le petit roux, tu te retrouves être suspecté de commerce d’enfants. « Quoi ?! Mais vous n’y êtes pas du tout ! Je viens le sauver. » Elle fronce des sourcils et te fait signe de la suivre dans une rue plus calme pour éviter une potentielle panique avec les gens affolés devant l'homme dans la cuisine qui semble se faire disputer par son supérieur. Quant à toi, tu plisses les yeux et décide de suivre la petite dame, après tout, si elle sait la moindre chose sur Yugo, tu veux le savoir. « Une bonne partie de l’île n’est pas au courant de ce qu’il s’est passé il y a quelques semaines mais nous sommes quelques rares bonnes âmes à savoir que le petit que tu recherches as été acheté par l’homme qui travaille au port. Pour être honnête, j’ignore où il habite mais je sais qui il est. Si je te raconte tout ça c'est uniquement car tu viens d'aider le blondinet. Tu ne pourras pas être pire tuteur que le tuteur actuel de Yugo ... » Voici enfin une information qui va te permettre d’avancer. Malheureusement, tu apprends aussi que cet homme est du genre à bosser très longtemps et que, pour ne pas te faire encore plus repérer que tu ne viens de le faire, tu vas devoir attendre que la journée passe pour pouvoir le suivre et sauver ton ami. Suite à ça, la femme part, t'expliquant qu'elle veut aller retrouver le petit que tu viens de sauver car qui sait ce qu'il pourrait lui arriver.
Les heures sont longues. Pour passer le temps, tu décides simplement de t’isoler pour t’installer et regarder la photographie de Aria que tu as trouvé quelques mois plus tôt sur cette même île. Tu es tellement calme quand tu fixes cette image que tu en viens à penser de manière lucide ce qui te force à te dire que tu te disperse peut-être trop. Tu ne peux pas sauver tout le monde Mike, tu le veux plus que tout mais tu en es incapable, personne n’en est capable. Avant tu avais Erwin, Katia, Hope et même Cid qui est arrivé quelques temps après mais à présent tu ne peux plus compter sur eux. Néanmoins, il te reste Blanche, Joey et Jenifer. Ces trois-là te soutiennent mais tu sais que ce n’est pas pareil. Eux n’ont pas vécu ce que tu as vécu avec Erwin. Vos aventures, qu’elles soient loufoques ou tristes, ont été un moyen pour vous deux de devenir de très bons amis qui se font confiance peu importe la situation. En bref, tu en es capable mais tant que tu resteras seul, il te sera impossible d'y arriver. Ton regard se pose ensuite sur le Den Den Mushi à ton poignet. Tu sais comment joindre Erwin, tu pourrais le joindre mais tu t’y refuse. Il faut que tu récupère Yugo avant, tu veux avancer afin de prouver à ton ami que tu peux avancer sans lui, tu veux lui apporter une bonne nouvelle. Tu en as besoin.
« Aller les gars, à la prochaine ! » Vingt-trois heures passées, l’homme quitte enfin le chantier au port et remonte les rues vides et sombres de la ville, ne te remarquant pas lorsque tu le suis tandis que tu arrives enfin devant la maison dans laquelle il entre. Tu ignores plusieurs choses actuellement. Si ça se trouve, la femme t’a menti et cet homme n’est pas celui qui a acheté Yugo. Deuxièmement, tu ne sais pas si il est rentré chez lui et donc par conséquent si le petit est bel et bien à l’intérieur de la maison mais c’est plus fort de que, tu avances jusqu’à la fenêtre où tu vois le rouquin recroquevillé dans un coin de la pièce, l’homme levant le poing devant le petit en hurlant. Tu passes une main sur ton visage avant de te baisser et de fermer les yeux. La patience est une vertu et tu te dois de l’être. Certes en ville tu n’as pas été discret mais si cet homme est en relation directe avec Pharma’Coop, il ne doit pas savoir que tu es responsable du sauvetage de Yugo. « Non, non, s’il te plait ! Non ! » La demande de pitié du petit est inutile puisque le tuteur par achat préfère le faire taire d’un coup de pied dans le ventre avant de monter à l’étage en éteignant la lumière.
Malgré le fait que Yugo se soit pris un vilain coup, tu souris. Voir le visage de ce petit bonhomme te fait du bien et savoir que dans quelques instants tu seras en sa compagnie et qu’ensuite il ira rejoindre Blanche, bien en sécurité, t'apaises en cette situation. Encore une fois, tu dois attendre. Attendre que tout le monde dorment, connaissant ceci puisque tu entends et connais la différence entre une voix éveillée et une voix endormie. Premier obstacle, tu dois entrer et la porte d’entrée est fermée à clé, bien sûr. Finalement, la discrétion risque d’être difficile puisque tu n'as pas envie d'y aller par quatre chemin ... Tu pousses juste la porte à travers la pièce, réveillant le petit maudit qui est couché sur le canapé non loin du cadran de porte défoncé. Aussitôt, il saute de ce qui est son lit, devenant le monstre qu’il devenait dans la grotte dans laquelle tu l’as trouvé la première fois avant qu’il ne te reconnaisse, redevenant le garçon adorable que tu avais déjà sauvé et courant dans tes bras en souriant. « Mike ! Tu en as mis du temps ! » Malheureusement, l’homme s’est aussi réveillé et le voici qu’il descend les escaliers avec son fusil à pompe, te visant dès qu’il te voit et ne semblant pas gêné du fait de te tirer dessus, sur toi ou sur Yugo d'ailleurs. Un soupire quitte tes lèvres alors que tu viens laisser ta seconde mitaine tomber sur l’épaule du petit qui la prend en main en la fixant. La première étant dans ta poche puisque tu l'as enlevé pour pousser la porte. « Ah, mais t’es Mike ! Je savais bien que tu viendrais un jour ou l’autre alors je t’ai prévu un cadeau ! » Le tir quitte le fusil mais tu pousses les balles vers le mur, le bruit du canon réveillant les voisins et ton opération discrétion étant totalement ratée, tu décides de partir en attrapant la main du gosse que tu pousses hors de l’île d’un geste de la paume sans le prévenir. Bien évidemment, tu te pousses aussitôt. Autant partir d’ici, il ne vaut mieux pas prendre le risque de te faire tirer dessus et d’éviter de blesser quelqu’un pour rien. C’est ce que tu te dis en tout cas … Juste avant d’avoir blessé un homme pour avoir violenté un enfant que tu ne connaissais même pas, mais là, tu as enfin retrouver Yugo, tu n'as plus rien à faire ici.