Il est vrai que la botaniste s’était perdue dans de nombreuses considérations techniques assez difficiles à suivre comme en témoigna la réponse du roux. Le pauvre n’avait même pas réussi à retenir le nom de la plante et il fallait parier qu’à part le fait qu’elle s’ouvre de nuit, il n’avait rien retenu d’autre. Ensuite il entreprit de répondre à la question que lui avait posé la chasseresse et toujours sous l’angle de cet humour ironique il répondit qu’il n’aimait que se battre et notamment contre la verte. Proposant alors un nouveau combat au milieu du parc, Kanäe se demandait si la demande était sincère ou s’il s’agissait d’une simple boutade lancée par l’homme. Alors qu’elle allait lui répondre, celui-ci la coupa et reprit en disant qu’il aimait aussi faire des farces ou des blagues en étant plus jeune avant de terminer par une petite pique à la chasseresse. Kanäe se rendait vraiment compte que Caligula et elle étaient deux personnes très proches moralement, si ce n’est identique. Elle se dit encore que cet homme roux, ce grand combattant pourrait devenir un ami, un vrai ami dans le futur comme elle n’en avait pas eu depuis très longtemps. Cette jeune femme aux cheveux verts, souvent mise de côté au centre de formation car un peu trop sauvage, seule depuis la mort des gens qu’elle chérissait, retrouvait aujourd’hui des liens avec une personne, des liens amicaux. Ces dernières années elle avait rencontré pas mal de personnes, des supérieurs puissants, des gradés un peu fou, des rivaux ou de simple insecte qu’elle avait écrasé mais aujourd’hui elle se retrouvait face à une situation nouvelle. Pour autant, exposé ses sentiments à nu n’était pas la façon de faire de la verte qui préféra donc, comme son interlocuteur, revenir sur le ton de la rigolade.
 
« Quand tu étais enfant dis-tu ! Mais tu fais toujours des blagues et des farces, c’est grâce à ta farce de « je te mets du cocktail dans ton verre » que l’on se retrouve ici je te rappelle. Tu es donc encore un chenapan et surement encore un enfant. »
 
Kanäe finissait sa phrase en souriant, elle pensait bien embêter Caligula en attaquant de la sorte mais n’en avait pas terminé. Elle allait pouvoir revenir sur la proposition du shandia de combat en terrain conquis par la chasseresse.
 
« Un combat ? Ici ? Le jour où je combattrai dans un endroit aussi beau ça ne sera que pour le protéger ou si vraiment je n’ai pas le choix. Je m’en voudrais beaucoup trop de casser des branches ou d’arracher de si belles fleurs. Tu es vraiment un bourrin en fait ! »
 
La chasseuse finissait toujours avec le sourire, elle n’avait pas pour but de froisser Spown mais ça il le savait déjà. Kanäe décida de refaire un petit tour de parc, persuadée que son ami la suivrait. Elle paissait devant de nombreuses arbres et arbustes fleuris ou non mais Kanäe avait à cet instant le cœur emplit de joie. Le temps passait, la nuit était déjà bien entamée, elle se retourna donc vers le roux pour lui adresser quelques derniers mots avant de tirer sa révérence. Elle lui tendait déjà un bout de papier où figurait un numéro de téléphone où il pourrait joindre la chasseresse. Elle n’avait pas encore de den den mushi personnel mais ce numéro lui permettrait de la joindre par l’intermédiaire du centre de renseignement de la base de Kanäe.
 
« Je ne vais pas tarder à rentrer, mais je dois te remercier avant pour cette excellente après-midi et fin de journée. J’ai beaucoup apprécié te combattre et espère que l’on pourra réitérer l’expérience une prochaine fois. Tiens voici le numéro de personne qui sauront où je suis ou qui pourront te donner mon numéro personnel lorsque j’en aurai un. N’hésite pas à me joindre en cas de problème ou si tu passes dans le coin, dans les deux cas je viendrai. »
 
Kanäe fixait Caligula attendant sa réponse, celle-ci clôturerait surement cette journée en sa compagnie qui fut l’une des plus agréables pour Kanäe depuis longtemps.