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Dim 12 Mai - 14:05
Personne ne savait pourquoi ce bâtiment s’étendait si profondément dans le ciel et pourtant il était visible à des kilomètres de distance dès la mer. Ce lieu n’était pas comme les autres car il était le melting-plot de plusieurs communautés, de plusieurs groupuscules qui s’affairaient à cet endroit qui pourrait être comparé à l’Archipel Shabaody sur Paradise, la Tour de Burj Babil… Même la météo aux alentours ne permettaient pas de véritablement savoir si c’était un symbole d’espoir ou de désespoir ce que représentait cette tour, elle était là tel un phare dans l’obscurité et un abri pour tout ceux s’aventurant sur le Nouveau Monde. Si les navires approchaient de l’étage 41 pour pouvoir aborder et commencer à fréquenter les lieux c’est dans le District des Brumes que l’action se déroulait désormais.
En effet cet endroit était mal fréquenté et de très nombreuses personnes convoitaient les parts de marchés ou plutôt des endroits qui avaient été repris par des personnes un peu moins importantes. En effet cela faisait presque bientôt trois années complètes que la Triade des Rires du Tao avait désormais été démantelé par Lidy Olsen laissant pour les plus opportunistes des points d’intérêts pour tout simplement récupérer de la clientèle ainsi que de s’adapter au nouveau paysage du marché. Après de multiples analyses ainsi que de veilles informationnelles sur le lieu qu’était Burj Babil, cela avait pris pour les plus éminentes organisations de la Pègre plus de temps que prévu pour saisir l’opportunité de capturer ses points d’intérêts et donc notamment le lieu que la Triade utilisait à l’époque comme tour d’opération dans le Nouveau Monde.
C’est ainsi qu’il était là du haut de ce manoir à regarder à travers la fenêtre en train d’attendre, il le savait ses informateurs l’avaient renseigné depuis quelques jours. Il avait refusé à maintes et maintes reprises les invitations du Nightmare Cartel mais aussi les invitations pour collaborer avec la Montagne d’Or. Il refusait car cela voudrait également dire qu’il pourrait perdre sa place dans le Califat Marchand, place qu’il avait pris du temps à obtenir en tant qu’étranger. Il était là donc en train d’observer les rues en train de s’agiter, il le savait ils allaient revenir à l’assaut. Il fallait qu’il survive lui et son organisation…
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
La Couronne : Je vous laisse écrire votre arrivée à Burj Babil comme vous le décidez. Jiva / Ed / Chapter : Si vous êtes intéressés par le RP vous pouvez déjà vous rendre dans le District des Brumes (si vous souhaitez le rejoindre)
Je répondrais dans une semaine. A l'issue de ce RP la pègre du Nouveau Monde pourra vous ouvrir ou vous fermer ses portes have fun.
Maître-Jeu
Ghetis Archer
Amiral Kurohebi
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Jeu 16 Mai - 20:15
Serpent Noir
Ore Wa Kurohebi Da !
L’aventure reprenait enfin pour l’unité « Nouveau Monde » de La Couronne ! Il n’y avait pas à dire, l’équipage avait bien évolué depuis ces deux dernières années. L’existence même d’un groupe sur le Nouveau Monde était quelque chose d’assez improbable.
Pour autant hormis une incursion en plein Wa No Kuni se soldant par la capture d’un Nébula, ils étaient restés relativement calmes. Pour cause Yzis avait calmé son ardeur, ne cherchant désormais qu’à capturer Nesméa afin de boucler son tour du Nouveau Monde. Néanmoins, il faisait chou blanc sur sa piste et le CP7 ne lui avait pas assigné de nouvelle proie. De ce fait, la vie n’était redevenue qu’une aventure pour lui.
De son côté, Agon avait toujours soif d’affrontement et de renommée, mais cela dans l’unique but de devenir Vice-Amiral. Il était devenu Contre-Amiral depuis deux années déjà, à la suite de la capture de Vindex.
Vindex, Nestorius et Lahire, il s’agissait-là des trois captures importantes du groupe. Cela paraissait encore maigre aux yeux de celle qui les avait rejoints durant ces deux années : Asmita Raja. Soupirant, ce fut à l’approche du Maelström vers lequel pointait le Trilog Pose que cette dernière se mis à espérer un peu d’action.
Le reste de l’équipage se voulait plus tranquille et moins centré sur des objectifs précis.
La timonière Hua Min mettrait alors le cap vers l’île tout en coordonnant l’ensemble de l’équipage avant de traverser l’un des aqueducs permettant de pénétrer l’île par son 41ème étage, tandis qu’Yzis prendrait la parole.
Yzis Archer, Agent d’élite du Cipher Pol 7, renommé à 80 millions de berrys.
- Le Burj Babil… J’en avais entendu parler pendant ma jeunesse à Hunter Island… C’est sans doute la chose la plus étrange du Nouveau Monde… Une construction que seul Ghetis pourrait apprécier. - Beaucoup de murs en effet… Que du mur même. Dirait Agon. - Mais je ne sais pas grand-chose de ce lieu, sinon qu’il s’agit d’une tour en construction permanente. La rumeur voudrait que les architectes de l’île soient particulièrement qualifiés. - De potentiels ouvriers pour concevoir ma Prison Céleste dans ce cas ? Renchérirait Asmita.
Asmita Raja Archer, agent d’élite du Cipher Pol 5
- Tu n’en loupes pas une toi ! - Nous sommes aussi dans le Nouveau Monde pour recruter des membres de choix après tout ! C’est ainsi que nous avons recruté Olivia par exemple. - Elle n’a pas tort… Le Ciel aurait bien besoin d’artisans de leur calibre. - Oh non pas toi aussi Agon ! Dirait Yzis. - Allez ne perdons pas plus de temps et répartissons nous les rôles. Nous sommes désormais en plein territoire Yonkou, la rigolade est terminée… Une erreur et nous mourrons tous… Surtout qu’il s’agit du territoire d’Eko Taka qui a probablement une dent contre Agon et Yzis. Dirait Pride en rejoignant le trio sur le pont.
Pride, Membre de la Division Scientifique, Pôle Cybernétique
Bien avant que l’île ne soit visible, l’équipage de La Couronne avait été contraint de troquer ses voiles contre de simples voiles blanches afin de passer inaperçu. La majorité des membres avaient opté pour des tenues du quotidien y compris les matelots.
Ajustant son chapeau de rubans, Yzis partirait accompagné d’un Agon ayant repris sa tenue d’antan, celle masquant la moitié de son visage et d’une Asmita qui n’avait pas à se cacher, faute de renommée.
Agon Akem, Contre-Amiral de la Marine, renommé à 135 millions de berrys.
Le navire s’engouffrerait ainsi jusqu’au port de « l’île » ou plutôt le « port du 41ème étage » ! Le trio quitterait doucement le navire, tandis que la plus grande cité marchande du monde se présentait à eux :
Madinat as-Salam.
Néanmoins, à peine Yzis et Agon eurent-ils foulé le sol de l’île qu’Asmita fusionna avec celle-ci, les abandonnant d’office pour sonder les lieux.
- On se rejoint au dernier étage !
Kayoi
Une fois fusionnée entièrement dans son élément, Asmita pouvait passer d'un point à un autre de sa masse élémentaire à une grande vitesse, faisant penser à un déplacement instantanée proche d'un Soru plus rapide. Le Burj Babil constituait pour elle un terrain de jeu sans pareil. Ce lieu lui rappelait le Mont Olympus d’High West, bien que ce dernier était largement plus grand, puisqu’il piquait le ciel lui-même. Ainsi, la Raja se dirigeait directement vers le 283ème étage du Burj !
- Elle va encore se la jouer perso tu vas voir. Dirait Yzis tout en s’étirant pour entamer une petite ronde de l’île au côté d’Agon.
- Dis-toi qu’elle fera un bon repérage.
Ainsi, c’est tranquillement que le duo se dirigerait vers le Palais Abbhassid, la halle centrale où se trouvaient, semble-t-il, les plus intéressantes marchandises, tandis qu'Yzis sentait Dratgon se balader dans sa chevelure.
Pendant ce temps sur le navire s’afférait Belmont, le long-bras charpentier. Il s’occupait de rafistoler le navire, alors qu’Olivia Alrinach commençait confectionner l’Eternal Pose du Burj Babil, tranquille ment assise à une table positionnée sur le pont gazonné du navire. Hua Min en profitait pour arroser les fleurs à Pop Green poussant sur le pont, ainsi que vérifier l’état des quelques arbres. Pride s’occupait des malades sur le pont, tandis que Madi s’occupait des animaux dans la cale.
Kayoi - Allées et venues : Une fois fusionné entièrement dans son élément, l'utilisateur peut passer d'un point à un autre de sa masse élémentaire à une grande vitesse, faisant penser à un déplacement instantanée proche d'un Soru plus rapide. [Lvl 30]
Inventaire:
Yzis lvl 44 double haki / Rav Cheveux / Tekkai (artiste) Agon lvl 42 haki de l'obs / Style pur poison corrosif / Endurance surhumaine / Hache en GM (médecin) Madi Lvl 40 armement / Rav racine / Fdd charme animal (dompteuse) Pride Lvl 40 observation / Technologie Cyborg / Bombes Olivia Lvl 30 armement / RaV des Ailes / Fils métalliques Belmont Lvl 29 / Gyojin Karate Hua Min Lvl 28 / Automer / Pop Green Dratgon Lvl 34 / Zoan Rat de Gambi - Revolver (Animal) -------------------
- Nola version wish - 10 Green Canon (100 pop greens sequoia) - 10 Hydro Canon - 10 Burn Canon - 1 Arbalète Harpon (navire)
- 5 Hydro / Breath moteurs - 70 Dials de tous les types - Weather Ball Absorption - 1 audio dial truqué - 10 air-rollers (jet dials) - 10 wavers - 10 dials bikes jet dial - 5 air bars - 30 Air Mask - 30 Air Scaphandre - 30 armures complètes alliages / 30 plastron / 20 gantelets et solerets en alliages / 100 grand boucliers alliages / 10 Snipers dials intégré / 10 Berreta Dial intégré / 50 dague dials intégré - 5 Balles explosives en GM - 3 Grenade K -10 bombes classiques -------------------------------------------
4 Delta Planes 10 Oiseaux géants 3 places 10 Poisson combattant d'élite dressé pour le combat 50 Poissons combattants d'élites dressés pour le combat 1 Loups dressé pour la traque
----------------- - Pop Green longue durée : Pop Eat / Pop Water /Pop Juice - Pop Carnivore Heal
_________________
Vente sur dans le ciel et livraison dans tout Grand Line : Ici
Spoiler:
La phrase culte de Mars : [17:24:26] @ Harlock Zora : Ha, à la prison, c'est le Noctis-show ! xD
[16:48:14] Fenice Nakata a été kické par Ghetis Archer [16:48:41] Fenice Nakata a été banni par Ghetis Archer
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Jiva
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Sam 18 Mai - 20:20
Contre-Nature
Quelques heures plus tôt, Burj Babil - 41ème étage
« N’oublie pas ce que t’es ! Tu n’es qu’un esclave, pire que tout, tu n’es qu’une loque ! »
Les paroles de l’avant-veille le ramenèrent de son absence, ses yeux parcoururent le reflet translucide renvoyé par la porte vitrée. Il se dévisagea un temps, sa tignasse ébouriffée, sa balafre ceignant un œil qu’il préférait clos, ses lèvres scellées dans une expression faussement affable. L’énergumène parcourut l’un des nombreux costumes qu’on lui avait confectionnés pour au mieux sied sa fonction, celui-ci était son préféré : le nœud orange fantaisiste, les épaulettes rembourrées pour fausser sa carrure, le vert-canard qui le ramenait à ses seuls souvenirs d’être-libre.
Le spot s’alluma à l’instant où la porte s’ouvrit. La lumière s’abattit au centre de la pièce, découpant la funeste exposition présentée à l’invité. Une jeune femme menottée à une chaise, pieds et poings liés à celle-ci.
-Road ?
Lock ; Road Kamelot
La voix de l’homme cueillit son esprit, perçant le lourd silence dans lequel elle avait été plongée. La dénommée cogita un instant, des pas rythmant ses réflexions, pour finalement mettre un visage sur cette voix : elle l’avait entendue tant de fois pourtant, mais difficile pour elle de la considérer au premier mot. Après tout, un décor quotidien ne se constatait plus, peu d’attention n’y était prêté : il s’agissait d’un acquis, une chose passive et indéboulonnable.
-Lock, c’est toi ? Lock !
Les yeux de la brune s’écarquillèrent, sa mine semblant s’éclaircir à l’esquisse de cette gracieuse nouvelle. Il était là, son majordome. Il l’avait retrouvée par elle ne savait quel miracle et allait la tirer de cette situation.
-Vite, dépêche-toi de me défaire de ses liens. On va retrouver cette folle qui m’-
Non.
Toute sa joie tomba comme de la peau brulée lorsque, dans le faisceau de lumière, entrèrent son pantin accompagnée d’une silhouette encapuchonnée qui n’annonçait bon augure. Le premier porta un sceau, l’autre une lance à la pointe étincelante.
Incertitude. Le battant se délogea à ses tempes. Soudain, la panique s’abattit à nouveau sur la marchande. Son homme à tout faire, avait-il été contraint de suivre ses ravisseurs ?
-Qu’est-ce que tu fous Lock ? S’étonna la brune. -Dés…
Ses iris papillonnèrent ne sachant où conduire son attention : déceler le visage terrée dans l’ombre de la capuche, décrypter l’émotion trahie par les traits de Lock, comprendre ce qu’était cette fumée se dégageant du sceau qu’il portait…
-Déso…
Ses pieds s’agitèrent frénétiquement, les menottes s’entrechoquant aux barreaux de la chaise. Les plaies à ses chevilles s’approfondirent à mesure des frottements, bientôt le sang s’écoula jusqu’à ses talons.
-Désolé Road !
Le borgne porta le sceau à sa hauteur, ses bras tremblotait dangereusement. Road y décela de l’incertitude, plus que tout de la faiblesse. Elle connaissait l’énergumène, on lui avait achetée pour son septième anniversaire alors qu’il n’était qu’un moins que rien. Elle lui avait donné une identité, un rôle et surtout des responsabilités. Une position que tout esclave aurait aimé au moins avoir la chance de pourvoir. Ce type gérait ses affaires avec elle, il la connaissait par cœur et réciproquement. Jamais, jamais il n’aurait pu…
-Qu’est-ce que tu fous ! Arrête de suite et je te promets que je ne te changerai pas ! Dépêche-toi de-
Un hurlement la prit lorsque l’huile chaude éclaboussa son torse pour s’écouler jusqu’à ses cuisses.
-Je… Je ne suis plus à toi Road. Je suis…
Le briquet s’alluma dans les ténèbres masquant jusqu’alors sa seconde main. Il fut lancé, tourbillonnant jusqu’à sa cible.
-Elle m’a dit que je pouvais l’être… être bien plus qu’un homme libre ! Elle m’a dit que je pouvais être un pi-
Combustion.
La chaleur monta d'un cran, les flammes alimentèrent des râles qui empêchèrent Lock d'entendre sa propre voix. Ses battements incessants martelèrent ses tempes, il ne s’entendit plus penser et passa en pilotage automatique.
D’un trait de lumière, une jambe valsa hors du brasier jusque dans ses bras.
-T'en es un, ouais. Fais le. Lui ordonna celui qui l’avait conduit en ce lieu en essuyant sa lance de sa cape. -Je… je suis…
Il chercha son mot, sa bouche s’ouvrant en grand, sa langue et ses maxillaires frémissaient. Avait-il ce qu’il fallait, pour se libérer de sa condition ? Le majordome se sentit floué, il n’aurait jamais cru être à ce point démuni si près de la réussite. Et pourtant, Lock le savait : sa nouvelle vie n’aurait pu débuter sans ce sacrifice.
___
La succursale avait été investie quelques jours après son arrivée. Son intérieur lui rappelait celui d'une cabine : tout de planches de bois, au milieu une table rectangulaire parsemée de cire coagulée, des fauteuils usés par le temps dans l'un desquels elle était engoncée. La lumière chancelante des bougies trônant au plafond éclairait à peine le lieu, rendant sa lecture plus irritante qu'elle ne l'était déjà.
-Si t'as pu utiliser ça contre quelqu'un, considère qu'on peut le retourner contre toi.
La voix nasillarde du senior trancha ses pensées, la forçant à replier sa paume et ainsi clore le livre. Elle gratta sa couverture de son pouce, sentant la gravure de son titre sous son doigt. Trois lettres qu'elle devinait encore, un titre bien simple qui l'avait happée lorsqu'on lui proposa un tas d'ouvrages : «V.I.E.».
-Si la raclure qui te servait d'ami s'est tirée, qu'est-ce qui te fait penser qu'un illustre inconnu trouvé au hasard dans un bar restera à tes côtés jusqu'aux sommets ? La promesse d'un raccourci devrait suffire à lui faire changer de camp. Tire une croix de- --jours pas ?
Un bruit soudain la ramena à la réalité de sa situation. Son regard parcourut le visage de Perce au moment où il se découvrit de sa capuche. Il se posa ensuite sur l'expression de dégoût de l'autre gus' qui peinait à zieuter les broches partiellement carbonisées tout juste bazardées sur le bureau. Ce dernier ne prit la peine de s'asseoir et continua sur sa lancée, visiblement ennuyé de la situation.
Percelance ; Husdon Heath
-Dans ce cas, ne crois-tu pas préférable que je le recherche plutôt que de servir de nounou à l'autre ? C'est quand même mon camarade ! -S'tu veux m'prendre mon job, cause moi direct'ment. J'l'ai d'jà dit : j'connais mieux le type qui l'a mis sur l'coup. J'pourrais facilement l'ret'trouver, votre bonhomme. Mais faudra accepter mon offre, hein ?
L'autre avait rétorqué du tac au tac, rappelant sa plus-value dans ce miteux endroit. Elle l'avait récemment rencontrée avec Basil : un balafré en costard qui, selon son acolyte, aurait pu leur permettre de concrétiser l'une de ses ambitions. Il était différent d'eux, c'était un mercenaire. Un type dont la loyauté allait à son compte en banque, forcément un type à qui on ne pouvait faire que peu confiance. C'était qu'en ce bas monde, il était naïf de penser que les sommes étaient finies.
-C'bien c'que j'pensais ! Bon, j'y vais moi. Quand tu m'reverras, prépares toi à respecter ta part. Finit-il d'un ton acerbe.
Un raclement de chaise plus tard et la porte fut claquée derrière lui. Les joues roussies du lancier indiquait à son interlocutrice qu'il se sentait insulté. L'échange n'était pas allé en son sens et il ne comprenait certainement pas sa position à elle, pourquoi n'avait-elle pas soutenu sa position ? La situation lui était trouble, certainement. C'était une affaire différente des autres, une affaire que seul des rats éhontés et sournois pouvaient gérer. Des fouines prêtes à manger dans n'importe quelle main pour satisfaire leur appétit. Son livre se rouvrit à la même page, l'un de ces yeux parcourut à nouveau le texte avant de se porter sur le marque-page qu'elle préleva.
-Oh. Tu vas lui faire confiance jusqu'au bout? Lui revint le vieillard sans perdre une occasion de l'énerver.
Le papier cartonné fut tendu à Percelance. Il l'examina avant de s'énerver de plus belle, mais l'objet fut plus intrigant qu'escompté. Y était encrées plusieurs inscriptions, des lettres et des chiffres qui dans cette situation formaient une autre énigme. Était-ce là le véritable plan de Basil ?
-«PDG» ? A quoi ça rime ?
Le cuisinier chercha un indice dans le regard de celle qui lui faisait face. Il l'auscultait péniblement, son réflexe initial était de se défaire de cette lecture, prenant une pose soulignant son assurance. Un simple geste permit de souffler les flammes fébriles au-dessus de leurs têtes. L'obscurité lui masqua ainsi Percelance, en faveur du vieillard qui apparut une nouvelle fois devant elle pour lui renvoyer son propre reflet. Elle le traversa en se levant avant même qu'il ne put prendre parole.
-Nous ne sommes pas des mercenaires.
Un autre raclement de chaise, des pas et le perturbant son d'une mastication outrageusement bruyante.
-Merci, Perce.
___
191
« Je reste là, à fixer la porte close. Sa fidélité force le respect et, bien que nos opinions puissent diverger, il n’hésite jamais à se plier à ma volonté. Je devrais m’en satisfaire, j’imagine, pour autant cela me paraît trop beau pour être vrai. En l’état le lien me rattachant à lui ne tient qu’à sa loyauté envers moi. C’est sûrement là mon erreur, ne pas avoir cherché d’autres points d’attache ou levier.
Peut-être ai-je été naïf d’extirper ce type de sa basse situation pour l’élever au statut de bras droit. Bientôt ses réflexions quant à mes ambitions se feront plus profondes, et, lorsqu’il commencera à trop réfléchir je crains devoir décider ce qui compte le plus pour moi : la valeur de ce second pour contrôler mon organisation, ou bien ma propre maîtrise de celle-ci et de l’ensemble de mes hommes.
Que devrais-je faire ? Un second m’est indispensable. Si je n’ai pas une telle personne à qui faire connaître mes désirs et lui faire confiance pour réaliser le nécessaire afin de les exécuter, comment pourrais-je conserver la hauteur indispensable à l’accomplissement de mes ambitions ?
Le remplacer par un être plus fiable ? Un type avec lequel j’aurais plus que de la loyauté prise pour acquise ?
Une fidélité indéfectible. Une qui ne saurait être trahie. Impossible à remettre en question.
J’ai lu un jour qu’une action simple permet parfois d’altérer l’ensemble des valeurs d’une personne. Le remettre en question, la bazarder face à une glace qui le confronte au soi qu’elle était juste avant de commettre ce qu’elle aurait estimé d’irréparable. A ce moment deux options s’offrent à elle. Accepter le changement et avancer en capitalisant sur ce dernier, c’est-à-dire s’interdire tout retour en arrière. Autrement, sombrer dans les regrets et ne devenir qu’une vulgaire ombre parmi une masse amorphe. Une masse vouée à n’être, au mieux, que du décor.
En étant à l’initiative de ce changement, j’obtiendrais certainement plus que de la loyauté. Car celle-ci sera intimement liée à la nature nouvelle de cette personne. Elle sera sa base, le ciment de notre relation.
Serait-ce seulement suffisant ? Devrais-je essayer ? Devrais-je me trouver un nouveau second ? Suis-je déjà capable de me débarrasser de lui ?
Suis-je capable de tuer Judal ?»
___
Présent, Burj Babil - 41ème étage
Les tonalités de l'escargophone se noyèrent dans le silence. C'était la quatrième fois ce quart d'heure.
La silhouette drapée d'ombres s'était engagée dans le District des Brumes plus tôt. L'ambiance différait de ses attentes, mais semblait lui seoir, étant presque familière. Des façades par moment aguichantes, par d’autres délabrées, se relayaient dans un chaos organisé. Les rues y étaient étroites, poussant la foule à se masser devant certains points d’intérêts, laissant des ruelles sombres et exigües, coupe-gorge, presque désertées. Les rayons du Soleil filtraient péniblement au travers des parois de la tour, rendant une lumière ocre presque étouffante pour certains, chaleureuses pour ceux habitués à nager dans ces eaux criminelles. Chaque âme ici avait une affaire à mener, donner pour recevoir, sinon prélever quand besoin s'en faisait. C'était une dynamique classique de ce monde : l'Underground. Un terme qui sonnait de plus en plus creux dans la bouche de beaucoup, mais avait toujours le don d'en faire rire certains : ces gens se bataillaient un soi-disant trône dans une place souterraine, lieu exigu et clos où liberté était parodiée par le pouvoir.
Certains sur le chemin de l'ombre se détournaient un instant pour la reluquer en louchant. Ses bras semblaient anormalement longs, pour une petite taille. Ses mains arrivaient carrément à la fin de sa longue cape. Lorsque la lumière les touchait, elle se reflétait dans leur pâleur avant de se fondre dans les ténèbres de son vêtement. Cette personne, long-bras albinos ou qu'importait, s'arrêtait par moment pour reluquer quelques enseignes, jamais assez pour interagir avec autrui. Puis, au bout de maintes enjambées, se présentait à elle une bâtisse qui dénotait pas mal avec le râtelier dans lequel elle évoluait jusqu'alors.
Pause.
Un putain de manoir, ça ? On était loin des constructions gothiques, sinon vampiriques, qu'elle escomptait. La façade était particulièrement entretenue, trop propre sur elle-même à son goût. On semblait plus proche d'une description de château de nobles que d'un lieu hanté par des criminels.
Trop tard, elle avait assez perdu de temps : son index rentra en bouche, tandis qu'elle accéléra le pas. Elle allait vérifier d'elle-même de quoi il en retournait. Le temps filait et jamais elle n'aurait accepté l'idée de s'être lancée sur une fausse piste. Sa marche résolue était doublée de vigilance : si les criminels qu'elle recherchait étaient bien là, auraient-ils tenté quoique ce soit pour l'empêcher de toquer à leur porte ? Ils pouvaient toujours tenter, elle aurait su les recevoir. Mais, en l'occurrence, la situation semblait tourner à l'opposée pour ces scélérats.
La Triade ou autre, on allait la recevoir et l'entendre.
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Jiva
Edward Lawrence
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Dim 19 Mai - 16:00
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
La lumière vacillante de l’éclairage partiel projetait des ombres mouvantes sur les épais murs de béton du District des Brumes. Au 41e étage de Burj Babil, l’immense marché noir se déployait dans un labyrinthe de ruelles étroites et d’étals encombrés où claironnaient les cris des marchands avides, comme pressés de se délester de leurs marchandises douteuses. Sous la devanture de l’une des boutiques illégales se trouvait un homme, les épaules voutées et le dos avachi contre la vitre poussiéreuse, observant sans réellement regarder les nuisibles qui grouillaient en ces lieux mal famés. Contrairement à ses comparses, l’homme ne faisait aucun zèle, et semblait comme perdu dans ses pensées, comme déconnecté de ce monde cupide et morbide auquel il appartenait.
Khabib allait devenir riche.
Cette seule pensée lui donnait le vertige. Dans les prochaines heures, il gagnerait bien plus d’argent qu’au cours des vingt dernières années. Une somme fabuleuse, payée comptant et livrée en main propre.
Une nouvelle vie et ses nouvelles perspectives s’ouvraient à lui. Bientôt, il pourrait offrir à sa femme tout ce qu’elle désirait : des vêtements, une villa, une alliance de diamant pour remplacer le minuscule anneau de fer doré qu’elle portait depuis leur mariage. Il emmènerait leurs deux enfants au parc d’attractions de l’archipel Shabondy.
Dès qu’il aurait l’argent, il déménagerait. Il abandonnerait les deux pièces exiguës qu’il occupait avec sa famille dans les bas-fonds du 40e étage, au sein de l’un des quartiers les plus peuplés, pour s’installer dans un endroit plus tranquille, plus aéré, plus spacieux. Peut-être même sur une autre île, après tout, pourquoi pas ? Ils pourraient contempler le ciel tous les jours, respirer le vent frais, profiter d’un soleil chaleureux la journée puis compter les étoiles une fois la nuit tombée. Et tant d’autres choses auxquelles ils ne pouvaient aspirer tant qu’ils demeureraient prisonniers de cette tour.
Khabib se redressa quelque peu et fit quelques pas, faisant osciller sa tête vers la droite, puis quelques instants plus tard, vers la gauche. Il serra dans sa main tremblante une enveloppe légèrement froissée, tandis qu’il continuait à scruter nerveusement les environs. Il avait conscience des risques qu’il prenait en partageant les informations sensibles qui s’y trouvaient, et qui lui valaient de trahir certains de ses semblables, de ses collègues. De ses amis, même.
Pour autant, le mot trahir était un peu fort, et ce n’était pas tant la désagréable découverte de son acte bas qui l’inquiétait. Non, ce qu’il appréhendait, c’était que ces informations puissent tomber dans de mauvaises mains et qu’on l’en tienne pour responsable : de par leur sensibilité, il était tout à faire concevable de les utiliser pour…
Il chassa ces affabulations de son esprit, il n’était qu’un pion remplaçable dans cette immense fourmilière qu’était Burj Babil, il n’y avait pas lieu de songer à des choses qui le dépassaient totalement ni au sort de hauts placés qui baignaient dans l’abondance et qui n’avaient cure de son propre sort. Ni même de sa propre existence, sans doute. Cela valait bien de s’offrir une belle retraite dorée, loin de cette prison. C’était là un bien moindre mal.
Et ce fut alors qu’il le vit.
Sa tête trônant au-dessus des autres.
Des cheveux noir de jais, des balafres éclatantes, un rictus aussi béant qu’inquiétant, celui des mauvais jours. De larges épaules qui semblaient tomber vers l’arrière, comme s’il toisait le monde. Enveloppées dans un épais manteau d’une fourrure taciturne. Et doté d’un regard plus incandescent que dix soleils.
Que faisait-il là ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ?
Khabib fut pris de vertiges. Il était comme irrémédiablement captivé par cette apparition inopinée. Le géant s’avançait parmi la foule, dans un rythme tout aussi hypnotique : son corps semblait osciller de haut en bas, comme rythmé par chacune de ses foulées, qui revêtaient presque un aspect solennel, irrémédiable. Il continua de l’observer, comme hypnotisé par sa marche impétueuse.
Edward Lawrence, Nébula mais surtout Latrodectus pour la Dangereuse. Un désastre. De la sueur dévala les pentes caverneuses de l’observateur. La présence de cet homme sur Burj Babil n’augurait rien de bon. Comment avait-il passé les sécurités sans être repéré ? Car sinon, comment expliquer que Kozawa-sama et ses hommes le laisserait ainsi vagabonder sur leur territoire ?
Khabib serra de plus belle l’enveloppe comme dans l’espoir d’évacuer le surplus de stress qui le dévorait. C’était typiquement le genre de personnes qui ne devait surtout pas mettre la main sur ce type d’informations.
Il se força à ne pas céder à la panique totale, cet homme en particulier était extrêmement dangereux. Sa réputation était exécrable, sa présence, annonciatrice de désastres et de cataclysme. Un tueur de masse, voilà ce qu’il était. S’il venait à se déchainer… alors personne ici ne serait en sécurité.
Et puis, peu à peu, la foule commença à se dissiper telle la brume qui se dévoilait et laissa apparaitre deux autres hommes aux côtés du Nébula. L’un, de très grande taille lui aussi, à mi-chemin entre le monstre et l’humain, et l’autre… Oh l’autre était sans doute le plus monstrueux.
Josh.
Simple primé à 29 millions de Berrys. Soit moins de 6 fois que la somme qui avait été convenue lors de l’arrangement. Un pirate de pacotille. C’était ce qu’il avait voulu croire. Il avait été négligent, sans doute aveuglé par la coquette somme qu’on lui avait agitée sous le nez comme une vulgaire carotte. Il avait donc précipité le deal avec ce Josh sorti de nulle part et qui ne semblait être personne de bien dangereux.
Mais Josh était avec Edward Lawrence.
Et donc, avec la Dangereuse. Et lui, il serait le traitre qui avait pactisé avec l’ennemi, troquant des informations contre un confort illusoire, éphémère. L’informateur songea un instant à prendre la fuite, à protéger ces informations, à protéger ses maitres, pourtant… il songea à l’inégalité qui régnait ici, au manque de considération à l’égard de ses semblables, et puis à sa famille pour lesquels il venait de se risquer à souhaiter une meilleure vie…
Cet instant de doute le fit vaciller. Il croisa le regard de la calamité qu’il se refusait encore d’offrir son service. Et se fit alors consumer par ses pupilles embrasées.
Dès lors, le temps sembla se figer. Le monde perdit de ses couleurs. Edward Lawrence était grand. Immense même. Et à mesure qu’il s’approchait inlassablement, il semblait grandir davantage. Si bien que le monde semblait se réduire à chacun de ses pas. Comme si rien d’autre n’avait d’importance. Comme s’il écrasait tout. L’informateur se décomposait. Son corps devenait lourd. Il était paralysé. Il distingua les plumes qui flottaient légèrement au-dessus des apparats du forban. Il suffoquait. Plus aucun son ne lui parvenait. Il était pris au piège. Impuissant.
Il avait péché. Par appât du gain. Mais les gens comme lui n’étaient sans doute pas destinés à s’élever, après tout. Ainsi, il faisait face à un placide constat. Qui était-il pour prétendre le contester ?
Edward Lawrence était venu prendre.
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Edward Lawrence
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Mer 19 Juin - 2:59
Le Burj Babil constituait un axe d’une importance capitale au sein du Nouveau Monde. Il constituait la plus grande place marchande de ce monde et offrait donc une économie fleurissante. Le Cœur du Nouveau Monde constituait la zone au sein de laquelle les Empereurs exerçaient leur pleine domination, mais paradoxalement il constituait aussi la zone où les Nébulas pouvaient évoluer !
On y retrouvait Honeycomb la capitale de l’Empire d’Hadès Tenryon, San Tulum la capitale de l’Empire d’Erika Orato et Akropolis terre de convoitise pour tous les pirates du Nouveau Monde.
Ainsi, le Burj Babil et Nhots-vor’ot, la terre des esclaves, constituaient les grandes îles marchandes de cet océan de tous les possibles.
Au sein du Burj Babil la « loi » était faite par l’Assemblée des Trente du Califat Marchand. Le leader de cette assemblée était un Calife élu pour six ans. En vérité ce poste allait principalement aux familles les plus influentes de l’île et donc, assez souvent aux familles les plus riches. L’argent faisait la loi au sein du Burj et conserver ses ressources constituait donc un besoin vital pour quiconque tenait à sa position au sein du Califat Marchand.
Par sa position d’héritier des commerces de la Triade, le Boogeyman n’était que le 28ème membre de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand. Pourtant, il était bien plus en danger que le 29ème et le 30ème. En effet, ses commerces étaient bien plus en danger que les autres, car leur perte d’influence était plus importante. En bourse, cela s’assimilerait au début d’une chute des cours.
Ce fut pour cette raison que…
- Hellow, Toi aussi tu viens pour l’appel d’offres ?
Dirait la jeune femme à l’ombre qui poussait la porte du manoir un peu avant qu’elle n’ait l’intention de le faire.
Edge Runner, Styliste.
Peu après l’ouverture de la porte, des domestiques salueraient les deux individus en leur souhaitant la bienvenue.
Bienvenue à l’Appel d’Offres du Croque-Mitaine.
Esquissant un sourire Edge saluerait l’ombre, avant de pénétrer dans le couloir qui l’attendait, avant de finir dans une grande salle où différent sièges avaient été disposés en face d’un escalier centrale, au pied duquel se trouvait un pupitre de conférencier.
S’il y avait quelques têtes de-ci de-là, la tête la plus notable serait probablement celle de
Dan Belfort, Trader
Il était principalement connu dans le monde de la pègre pour son talent à investir dans les commerces lucratifs afin d’y posséder des parts avantageuses. Sa présence dans ce lieu indiquait assurément le potentiel des commerces du Croque-Mitaine. Néanmoins Dan brillait également pour son talent à revendre des commerces juteux, ce qui n’aidait pas à connaître sa position claire.
Tout le monde semblait se mettre en place, des domestiques s’occupant de nourrir ceux qui le désiraient, on retrouvait quelques agents de sécurité qui communiquaient entre eux sur la logistique de l’évènement.
Si l’Ombre le désirait elle pourrait questionner Edge Runner pour plus d’informations ou entamer une discussion avec Dan. De même elle pourrait se contenter de prendre place.
Pendant ce temps, un individu au corps étonnamment longiligne et à la peau laiteuse se déplaçait dans les rues du Burj Babil.
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory
Par le lien direct de son père avec l’Empire d’Erika Orato, le jeune Dragos connaissait assez bien les individus appartenant à la flotte d’Erika et notamment ceux ayant fait connaître leur nom. Ainsi, alors qu’il se dirigeait vers le manoir, il ne put que remarquer Edward Lawrence.
Se dirigeant vers le Nebula presque par automatisme, il se devait lui communiquer l’information « capitale » du jour.
- Eh bien Edward Lawrence, serais-tu venu pour l’Appel d’Offres du Croque-Mitaine ? Je suis Dragos, fils d’Arkhidamos Bathory, enchanté.
Tout en prononçant cette phrase le vampire, d’environ deux mètres, pointerait le manoir tranchant avec le décor.
- C’est l’occasion d’absorber les reliquats de la Triade, Drashisishi.
Dirait-il en esquissant un sourire malicieux.
Je répondrais dans une semaine. A l'issue de ce RP la pègre du Nouveau Monde pourra vous ouvrir ou vous fermer ses portes have fun.
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Edward Lawrence
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Mer 19 Juin - 21:53
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
La transaction n’avait pas trainé. Josh avait déposé la mallette sans prendre le temps de l’ouvrir tout en rappelant la somme convenue. Là où certains se seraient risqués à vouloir en vérifier le contenu, Khabib était bien trop réprimé par l’effroi que lui inspirait l’immense pirate pour oser remettre en doute sa bonne foi. Il marchait sur un fil : au moindre faux pas, il se savait condamné. Alors, il était forcé de croire en sa chance. Pourrait-il y arriver ? Au bout de ses rêves.
C’était tout ou rien, au final.
Alors, Josh s’était saisi de l’enveloppe, et l’avait de suite transmise à son effroyable capitaine qui semblait satisfait. L’affaire était conclue. Aussi simplement. Et Khabib put repartir sain et sauf. Et riche.
Il s’empressa alors de tourner à un coin de rue, puis à un autre, fuyant d’éventuels regards indiscrets. Puis, il entrouvrit l’attaché-case pour en vérifier le contenu. Des liasses de billets soigneusement entreposées… Il referma aussitôt son trésor, laissant la jubilation parasiter son esprit. Il avait réussi, désormais, il ne manquerait plus jamais de rien.
Il tourna les talons et se précipita pour retrouver les siens. Ensemble, ils iraient alors vers sa nouvelle vie.
Celle où tous les rêves leur seraient permis.
[...]
Alors qu’ils avaient bifurqué en direction de la destination suggérée parmi les détails qui ornaient la feuille de papier dépliée, le houleux trio de forbans fut hélé par une silhouette pour le moins inopinée.
« Eh bien, enchanté également Dragos, fils d’Arkhidamos. Je te présente Sasaki, fils de Norton, et Josh, fils de… »
Il marqua une courte pause, comme s’il cherchait l’information nécessaire pour compléter sa phrase.
« … personne. »
Se contenta-t-il de conclure soudainement sous les yeux d’un Sasaki qui eut toutes les peines du monde à réprimer un éclat de rire, manquant ainsi presque de s’étouffer, tandis que Josh semblait désabusé.
Et sans doute même un peu offensé par ces insinuations qui le dissociaient et qui l’excluaient du contingent formé par les trois autres criminels. Il n’était en effet pas le fils d’une quelconque sommité, il était vrai, et n’avait hérité de rien qui aurait pu lui donner un quelconque avantage dans sa vie. Il était effectivement le fils de personne et il était parti de rien, c’était un fait. Pourtant, il se surprit à y puiser un puissant sentiment de fierté. Oui, mais contrairement à eux, il s’était fait tout seul.
« J’ai entendu dire qu’il se tramait des trucs dans le coin, alors je suis venu me divertir. Mais je t’avoue que je ne m’attendais pas vraiment à ce que les hommes de l’Aveugle laissent deux visages connus comme les nôtres se balader tranquillement sur leur territoire. »
Josh tiqua lorsqu’il entendit cette remarque et ne put s’empêcher de se demander où il voulait en venir… Après tout, il s’agissait là d’une conversation entre le fils du plus grand marchand d’esclaves du monde et celui qui avait proclamé jadis vouloir être le plus grand marchand d’armes du monde. Leur présence n’était pas anodine, et ce contact avait toutes les raisons de cristalliser bien des inquiétudes. Josh en était persuadé : Ed avait quelque chose derrière la tête.
Était-ce là en référence à ce fameux appel où il s’était fait éconduire par l’Impératrice lorsqu’il avait vivement suggéré la prise de Burj Babil ? Comment expliquer un tel revirement dans son comportement belliqueux et conquérant ? Qu’y avait-il ici pour freiner la femme la plus puissante du monde ?
La question de l’héritier des Bathory était pertinente : qu’est-ce qui avait réellement conduit Edward Lawrence à s’attarder sur cette île ? Si Josh était au fait de la plupart de leurs desseins, il savait pertinemment qu’il demeurait d’insidieuses idées dont le tout aussi insidieux Nébula gardait le secret.
Ils se dirigeraient alors vers le manoir, tandis que Sasaki, resté un peu en retrait aux côtés de Josh, se fendrait de quelques élucubrations douteuses, comme soudainement galvanisé par le sujet, comme si cela revêtait pour lui une importance particulière.
« J’avoue, c’est un peu comme sur l’archipel Totland… Genre ils contrôlent pas leurs frontières… alors ouais n’importe qui peut y entrer. Et une fois à l’intérieur bah… tu fais comme chez toi, tu vois ? Et puis tu t’installes, tu te répands. Limite tu remplaces leurs structures par les tiennes. Genre imagine tu rachètes tous leurs commerces et tu t’appropries leur économie… Et puis un jour… pouf ! ça devient chez toi. »
« Donc tu ferais quoi ? Fermer les frontières ? Contrôler qui entre et qui sort un peu comme à Jaya ? Tu penses que c’est suffisant ? »
« Je pense qu’il faudrait en plus une sorte de mouvance, une cohésion collective. Un peuple fier, qui adhère au principe et qui est prêt à défendre ses frontières. Genre on appellerait ça le Mouvement National. Ou le Rassemblement Interne. »
« Ouais fin… En tant que pirates, c’est aussi nous les étrangers, hein. Laisse ce genre d’inepties pour les révolutionnaires, et concentrons-nous plutôt sur ce qu’il y a à prendre. Comme par exemple, cet appel d’offres… »
La remarque eut le mérite de recentrer Sasaki sur leur objectif initial et lui remémora au passage un fait étrange qu’il ne put s’empêcher de faire également remarquer à son capitaine, alors qu'ils s'apprêtaient à entrer dans le manoir.
« Ed ! Mais attends… mais du coup ça veut dire que t’avais pas besoin de claquer deux cents boules pour choper l’info puisqu’au final Dragos Bathory nous a filé le tuyau… »
Un petit silence vint accompagner son constat, comme s’il avait mis le doigt sur un fait pertinent et non avenu par celui qui était prétendument calculateur. Il leva alors son index et se mit à l’agiter doucement, comme s’il cherchait à s’appuyer sur une réponse invisible.
« Cet argent… n’a pas été employé dans cet unique but. Tout comme il n’y a pas toujours qu’une conséquence lorsqu’une action est entreprise. Ainsi, tu peux estimer que cet argent a été gaspillé… mais il m’a bien permis d’acquérir une chose unique, aussi belle qu’éphémère… Et donc inestimable. »
Commença-t-il dans une tirade teintée de mystères, presque onirique et qu’il semblait avoir improvisé comme pour éviter de se faire prendre à revers.
« Il vous suffit de tendre l’oreille… et d’ici quelques instants, vous pourrez en saisir l’essence et vous en délecter. L’une des merveilles que l’argent permet d’acheter ! »
Ajouterait-il solennellement Et puis, quelques courts instants plus tard, sa prophétie se réalisa. Une explosion retentit à quelques pâtés de maison de là et troubla quelque peu la relative quiétude des lieux.
[...]
Et ainsi, Khabib arriva au bout de ses rêves.
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Jeu 20 Juin - 21:23
Introduction
Burj Babil - 41ème étage – Manoir
Foul Moon Le chasseur maladroit
-Tu m’as bien niqué.
Son masque se reflétait dans la liqueur sis dans le verre dévisagé. Là, planté au milieu de l’affluence grandissante, il était la constante se démarquant des variables. Son regard s’était figé depuis un moment, le réceptacle était encore à moitié vide lorsqu’il fut laissé pour seul. Le liquide avait été dilapidé, comme son estime de lui-même. Moon avait réalisé un faux-pas, plutôt un écart. Celui-là, il aurait dû le cadrer… l’avait-il fait ? Bien sûr que non. Pourquoi l'aurait-il fait ?
Une question, puis une autre. Un centilitre après le suivant.
Pourquoi encore s’était-il laissé tenter par cet écart ? il avait déjà oublié. Le Foul avait pourtant bien conscience du plan d’action à suivre pour remonter la pente. Avancer vers cet objectif défini au préalable. Plus que tout, conscience des actions à éviter car elles ne l’auraient que retardé sinon éloigné de ce but. Mettre donc en péril cette mission qu'il avait convenu de suivre avec son camarade de beuverie. Un véritable frère qui lui promit de s'élever ensemble.
Et, pourtant, il en encore était là. Un misérable verre à la main. Son pauvre reflet à sa surface en substitut d'acolyte. Il se rappelait cette ligne de conduite qu'on lui avait dit de tenir. Une ligne sur laquelle il s’efforçait à s’avancer précairement tel un funambule. A l’extrémité se trouvait son objectif, la distance l’en séparant inestimable : tantôt elle lui paraissait proche, à d’autres moments c’était tout le contraire. Et autour… Seigneur, autour.
Du vide. Le néant. Les ténèbres.
Un écart pouvait le faire stagner, c’était un fait. Aussitôt réalisé, celui-ci convoquait le vent et repoussait son avancée de plusieurs mètres. De ça, le masqué s’était déjà habitué : il savait composer avec ces rafales minimes qui le déstabilisaient de temps à autre sans pour autant lui faire perdre équilibre. Faire le choix d’un écart, un plaisir de quelques minutes à défaut d’heures, se miner éphémèrement et devoir écoper les conséquences sur deux ou trois jours pour revenir au point initial. Le standard hebdomadaire, l’éternel recommencement.
Sa boucle sans fin.
Mais si quelqu’un venait à tester cette limite ? Et si… et si… et si au lieu de se faire repousser, on perdait l’équilibre ? Quel vent l’aurait pu ? Quel était l’écart de trop ? Quelle en aurait été la conséquence ?
-Immonde. Déglutit-il son verre en zieutant les membres mi-calcinés mi-rongés à ses pieds. Que quelqu'un les dégage, j'y suis pour rien j'le jure.
Pourquoi se poser toutes ces questions, d’ailleurs ? D’un point de vue extérieur, ça n’avait aucun sens : faire ce genre d’écart, c’était un acte commun qui se devait d’être bénin. Mais… le malheur était là, le cadre défini et une fois qu’on en avait conscience et que l’on se prétendait en mission on se devait de prendre ce truc au sérieux. C’était un pacte intime et c'était pire qu'en celui-ci s'étendait à un autre. Puisque l’on souhaitait évoluer alors on se devait de se restreindre.
Se restreindre ?
Un conflit interne se créait donc. Une bataille pouvant rendre meilleur, héroïque, mais aussi détruire. Au lieu de rester dans l’inconscience et n’être qu’un passager, sans fait épique dans son quotidien, il s’agissait de se bâtir son propre mythe : son odyssée, plutôt son ascension. Cela venait forcément avec son lot d’inconforts et d’incertitudes. Après tout, vouloir s’élever revenait à accepter le risque de chuter. Serait-ce enfin là son fameux appel de l'aventure ?
« T’es vraiment con, toi. » lui avait-on soufflé.
A cette pensée il ricana, planta son verre vide sur le plateau que tenait un servant, puis se dirigea vers la personne qu’on lui avait indiquée. Une asperge dénotant avec tout le reste. Sa gueule lui disait quelque-chose, il n’était pas débile. C’était un foutu Nébula, pire que tout une bombe à retardement.
-Eh, le trois-mètres.
Il dévisagea le balafré brièvement, c’était rare pour lui de voir un type de la même taille mais bien plus fin. On aurait dit des cure-dents de géant. Pourquoi ça devait être lui ? Qu’avait-il vraiment de spécial ? Qu’importait, on l’avait niqué sur un stupide pari et il préférait agir ainsi que de se risquer à un d…
-On m’a dit de te refiler ça en espérant que tu le lises. Sa main gauche avait tirée un cahier dans sa main droite.
Sur celui-ci était accolé une page jaunie, noircie de mots.
___
371
« Demain je vais mourir.
C’est la seule chose qui me vient, ce soir. Peut-être cela trahit un espoir inconscient que j’ai. Que ma vie prenne fin. Que cette course effrénée se termine.
Comme tous avant, Eve est morte.
Elle aurait été contre ce que je m’apprête à faire. Elle avait changé depuis qu’elle portait notre enfant. Elle souhaitait que je me range, que je sois moins exposé et espérait qu’à terme on m’oublie. Je crains qu’elle n’ait pas survécue à mon rêve. Cette malédiction qui m’habite, celle d’avoir un jour osé convertir l’onirique en réalité.
L’ambition.
Demain tout prendra certainement fin. Je me sens à bout de souffle, plus que tout : morcelé. Mes actions sont comme mes textes les récapitulant : incohérentes et mauvaises.
Que je me range ? Que je bazarde tout aux oubliettes sous prétexte de bâtir autre chose que ma propre légende ?
West Blue sera bientôt mienne. Mon nom la hante déjà. Et demain sera décidé de si je meurs ou de si je poursuis mon ascension. Si tel est le cas, alors je deviendrais ce que l’on souhaitait. Autrement, je serais juste tué et bazardé dans les méandres. Si tel est le cas, je suis ravi que ce le soit sur cette île où nos trajectoires se sont croisées.
Demain peut-être m’érigerais-je en une étoile, autrement sa poussière.
J’aurais aimé échanger avec toi. C’est terrible. Là, à ce moment charnière, où mes regrets s’abattent en pluie, tu es le seul avec lequel j’ai envie de converser.
De partager mon ressenti. Ma crainte. Mon excitation.
Surtout que tu puisses m’aider à répondre à cette question qui me suit. Est-ce juste de tout sacrifier pour la simple réalisation d’un rêve ?
Que tu me dises que tu me comprends.
Qu’ici je ne suis seul. »
___
Le Nebula aurait alors pu découvrir le cahier duquel avait été tiré cette page. Un carnet écorné, à la couverture ténébreuse où se distinguait par relief son nom : « V.i.e ». Il aurait pu le feuilleter, découvrir par endroit des textes et gribouillis, des pages blanches torturées, d’autres déchirées, par moment des tâches ocres, d’autres écarlates. Une fois que l’Edward aurait accepté ce présent, son interlocuteur aurait ajouté.
-On m’a dit de te remettre ça, aussi.
Une enveloppe sur laquelle lui était adressée une question.
« The Hunters' Hunt ? »
S'il l'ouvrait, il aurait pu tirer son contenu et le déplier puis l'effeuiller.
___
Burj Babil - 41ème étage – Quelque-part
Basil Baxter Pirate dépressif
Qu’est-ce que tu pensais bien pouvoir accomplir ?
Changer de nature ? Muer vers quelque-chose de plus noble ? De plus appréciable, plutôt enviable ?
T’es qu’une loque. Plus que ça, t’es pitoyable. Comment as-tu pu croire un instant t’être tiré de ta condition ? Toi, t’ériger aux sommets ? Toi, sortir de la mêlasse dans laquelle t’es baigné ?
Toi, devenir le protagoniste ?
Soyons honnêtes l’un l’autre. N’aie pas honte d’être transparent et de l’admettre ici. C’est entre toi et moi. Personne ne sera mis au courant.
T’espérais vraiment changer ?
Regarde-toi. Rampant dans une pauvre ruelle. Les passants te dévisagent. Poser leurs yeux sur toi leur fout la honte. T’es qu’une petite larve pour eux, un pouilleux qui s’est fait remettre à sa place. Un type qui ne devrait pas sortir le jour, plutôt se terrer dans les recoins sombres en espérant jamais n’être remarqué.
Alors, où est passée cette assurance éphémère ? Celle que t’affichait face à ces criminels que t’essayait de rouler. Où est passée ta fierté ?
Bahahaha. Tu te mords les lèvres, c’est là ta réponse ? Ta langue effleure le sang qui les macule, ce goût métallique qui le parcourt. Il s’écoule sur ton menton, celui qui frotte au sol.
Pourquoi rampes-tu toujours ? Pourquoi tes jambes tremblent-elles encore ? Ce type qui t’a écrasé d’un regard, il est parti depuis belle lurette. Il t’a même sûrement oublié à l’heure qu’il est. Tu n’es pas quelqu’un de mémorable, ce n’est pas nouveau.
Alors pourquoi, dis-le-moi, pourquoi es-tu en train de chialer ?
Ce ne doit pas être une surprise. Ce n’est pas la première fois que tu te fais remettre à ta place par l’ordre des choses. Tu le sais bien, non ? Toi, t’es né misérable et tu le resteras. Tu n’es voué qu’à être un plot décoratif. Un alcoolique meublant une taverne. Un dépressif posé sur un banc. Une petite merde plantée dans un parc. Le second plan. Le non relevé. L’oubliable. Plus encore, lorsqu’on te remarque qu’une pensée nous vient : « ça craint ».
Tu crains.
Alors, qu’est-ce qui te chiffonnes ?
Sois franc avec moi et arrête de chouiner.
Défait ce nœud dans ta gorge. Assume ta condition.
Libère toi donc et réponds moi. Qu’est-ce que t’es, Baz’ ?
« Bazboy, t’es quoi toi ? »
Hein ?
« Bah, toi, moi. On est quoi ? »
Je…
Ce que je suis, hein ?
Je suis désolé.
Je suis si désolé.
Un bruit de pas arrête ton avancée. Ton chef racle le sol pour se redresser.
Des pieds.
-Jiv…
Pire que ça…
___
Burj Babil - 41ème étage – Manoir
Maintes figures s'étaient rangées dans cette salle, patientant en silence ou manigançant. Toutes plantées devant ce pupitre, attendant cette prise de parole qui aurait débuté cette enchère.
-Tu vas l'ouvrir c't'env...
Un pupitre.
-Salut.
Un pupitre. Une silhouette.
Une silhouette arrachant à sa tête le voile noir qui la recouvrait jusqu'alors. Un drap bazardé par-dessus une portion de l'escalier derrière elle, s'enlaçant par son bord à une rambarde pour s'ériger en bannière.
D'une seule et même teinte. Cette abjecte couleur.
Celle des pirates.
-J’ai une offre à vous faire.
Jiva, primée à 204.000.000B Territoires de la Providence - Enseigne de Flotte
-Je...
Le souffle de Moon se vit être coupé. Là, à l’autre bout de la pièce, plantée derrière le pupitre, c'était celle qui s'était jouée de lui juste avant. Il n'avait jusqu'alors pas calculé, mais il s'agissait de la capitaine de son camarade de débauche.
« Camarade »
L'avait-on utilisé ? Ce terme avait-il vraiment sens ? Et alors, sa mission ? Celle qu'il s'était donné en accord avec ce type dont l'intégrité parut être remise en question.
Qu'avait commis Moon ? Qu'avait-il fait pour cette femme ?
Qu'avait-elle, par son biais, filé à l'autre Nébula ?
Vu HRP avec Ed concernant son arrivée dans le manoir
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Jiva
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Mar 25 Juin - 21:12
Appel d’offres
Feat. Edward Lawrence & Jiva
Il suit.
Trois hommes, et un écho. Il suit.
Est-ce ce qu’il a toujours fait ? Est-ce ce qu’il fera toujours ? Peut-être. Sans doute. Certainement. Cela ne l’inquiète pas. Il n’est pas de ceux que la honte ronge. Ceux dont l’existence n’est que fuite en avant. Ceux qui se refusent, inlassablement, à prendre la place qui leur a été attribuée – et par là même échouent à remplir leur rôle.
Il suit. C’est la mission qui lui a été confiée, et il la porte haut. Il la revendique. Il s’en vanterait, s’il y avait quelqu’un pour l’écouter.
Il suit. À distance respectable, sans connexion. On lui montre le chemin, mais il n’est pas là. Un écho.
Il suit. Et il sourit. Un rictus cruel, avide, affamé. Et sous le rictus, un second. Lui aussi suit. Nul doute, nulle crainte, nulle envie. Tout est si simple, sous le masque. Tout est si évident.
Dans un fin gant de cuir, sa main s’appuie fermement sur le manche d’une longue pelle d’acier noir, qui à chaque pas martèle le pavé en un bruit de métal. Il s’appuie, mais se tient droit, sûr. Plus droit qu’il ne l’a été depuis longtemps.
Big Bear Chasseur de Renomée primé à 80.000.000B
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Je trace le pavé au rythme des basses. Mon menton bat la cadence, j’suis dans un autre espace. Tu décroches pas les yeux quand j’arrive dans la place. Non, attends. Tu sens tes g’noux trembler en fixant la menace. Euh… C’est l’prodige qui est là, tu t’le prends dans la face ? Faudra que tu repasses ? Avant qu’tu trépasses ?
Putain, je l’ai perdu.
Je tire sur le fil que j’enroule dans ma poche. Le son de la ville a l’air un peu vide, faudrait y rajouter deux ou trois couches pour remplir tout ça, c’est morne là. Un gros forgeron pour taper l’enclume, un vieux corbeau qui croasse sur une corniche, un pauvre gars qui se fait tabasser dans une ruelle, je sais pas, faudrait pas grand-chose pour compléter tout ça, y mettre un peu d’âme. Faudrait que je leur explique.
L’intérieur, c’est pas mieux. Ca chuchote ici, ça gueule là-bas, ça explose plus loin, mais zéro cohésion. Zéro écoute. C’est pas un orchestre, c’est un foutoir. Ca manque d’un maestro. Je lance un regard à la grande perche au masque d’ours qui tambourine le sol. Lui au moins, il essaye de mettre un rythme. Il connaît, il comprend. Il a pas la présence, par contre.
Mais y en a un qui l’a. Il est juste là, et ça remplit déjà la pièce. Attends de voir ce que ça va être quand il décide de parler. Je suis soufflé. Est-ce qu’il a le sens du rythme ? J’espère. God, j’espère. On a quand même beaucoup misé là-dessus.
Je m’approche, je balance le pas, je fais le fier. Je dois faire la moitié de sa taille, pas loin, mais je bombe le torse, je me laisse pas abattre. Plus j’avance, plus je lève la tête. Truc de fou. Je le fixe, je fais une qui montre que je suis pas impressionné. Je crois.
Miracle « D » Big
Ma voix sonne pas trop excité ? Je maîtrise. Ca part pas en aigu, tout roule.
Je tends le poing.
-Holy macaroni. Edward Friggidy Lawrence. Mad respects, my dude. J’ai lu tout ce que le vieux a écrit on you. Check this!
Close enough.
___
Elle prend place. Les yeux globuleux s’inclinent sur la gauche. Le sourire semble s’élargir.
Une offre ?
-Je prends !
Délicieux.
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"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté, Hors les êtres crées d'éternelle substance, Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité, Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance." Dante Alighieri, La Divine Comédie
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Sam 29 Juin - 22:00
Il était vrai qu’on pouvait se demander de façon assez légitime si le Lawrence avait eu raison de payer pour une information dont disposait le Bathory. D’un autre côté l’information avait beau être utile, elle n’était probablement pas « suffisamment » intéressante pour qu’Arkhidamos pense à la transmettre directement à l’Araignée Erika.
De ce fait le brun avait bien fait d’user de son propre réseau. Dragos n’était que la confirmation de la pertinence des informations du Lawrence.
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory
- The Boogeyman, de son nom de mafieux, est un homme assez taciturne à première vue. Pour autant, il est certain qu’il ait été amené à souffrir afin de fonder son affaire. Les étages modernes du Burj Babil sont dirigés par le Califat Marchand et le Boogeyman en est le 28ème membre... Bien qu’on compte 30 membres et qu’il est donc avant-avant dernier, cela reste une belle performance pour un inconnu de cette île avec des ressources limitées.
Venant caresser son menton avec l’index et le pouce, Dragos reprendrait.
- Néanmoins, il ne pourra pas éternellement tenir cette place en s’appuyant sur les ruines de la Triade. Il est nécessaire qu’il évolue. S’il venait à fusionner avec un organisme suffisamment puissant, le Boogeyman pourrait se hisser à un meilleur rang au fil des années… Contrôler les commerces du Burj Babil revient à contrôler le Burj. Eko a beau possédé l’île, la Pègre y joue un grand rôle.
Sous ses airs un peu clownesques ou ridicules, Dragos avait la tête bien pleine. Ne pouvait pas se présenter sous le titre de « fils légitime » qui voulait bien. Dragos était une pierre importante du pilier Bathory, puisqu’il dirigerait un jour Nhost s’il poursuivait sur sa lancée.
- Vous vous en doute, l’intérêt pour moi est de fournir le Burj Babil en esclaves. Cette activité est minoritaire ici.
En utilisant la plus grande place marchande du monde comme lieu de vente, Dragos pouvait espérer créer la seconde plaque tournante de l’esclavagisme dans le Nouveau Monde.
Toujours souriant il pénètrerait donc dans les lieux aux côtés d’Edward Lawrence et ses acolytes.
Edge Runner, Styliste.
L’arrivée sur le podium de Jiva fit sourire Edge Runner qui ne tarda à applaudir son arrivée improbable tout en se levant.
- Let’s Get It ! Une proposition avant le Croque-Mitaine c’est parfait ça ! Dis-nous tout.
Cette femme était un véritable symbole de la musique électro-rock, elle avait déjà participé à plusieurs concerts de Raki Goshuushou dont elle avait enregistré les musiques avec plusieurs dials, afin de les écouter quand elle voulait. On croirait presque entendre de la musique lorsqu’elle parlait.
Dan Belfort, Trader
- Non merci…
Dan n’attendait que l’arrivée du Boogeyman et l’arrivée de Jiva ne l’arrangeait pas. Pour autant, contrairement à Edge Runner, il connaissait cette jeune femme… Du moins son avis de recherche. Et tandis que Jiva s’exprimait, un homme descendrait de l’atelier latéral gauche. Ce dernier permettait d’accéder à l’escalier principal au pied duquel était le pupitre.
Néanmoins, sa cigarette à la bouche, l’homme reste le login de la rambarde dudit escalier latéral. Sa main portée à son visage pour mieux aspirer la fumée de la cigarette, il soufflerait celle-ci par le haut.
- Nous t’écoutons.
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
Vous disposez d'une semaine à compter de lundi, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez.[/quote]
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Edward Lawrence
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Lun 1 Juil - 22:13
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
Un corridor insipide menant à une vaste pièce. De ses deux lucarnes opposées s’extirpaient deux escaliers qui allaient s’échouer sur une même plateforme centrale sur laquelle trônait un pupitre, là où semblaient se focaliser la plupart des regards. Regards d’invités qui s’étaient rassemblés vers le centre du hall, face à cet escalier qui semblait vous ouvrir ses bras comme pour vous inviter à gravir ses marches.
Qu’attendaient-ils pour prendre place au sommet ?
La question s’évapora aussitôt, balayée par l’interruption inopportune d’un cloporte venu ramper jusqu’à toi.
Un cahier ?
Pourquoi pas, après tout.
Pas d’intentions hostiles à ton égard, et puis, surtout, un cahier n’avait jamais tué personne.
Alors, tes doigts glissèrent sur sa devanture jaunie jusqu’à se refermer autour de sa tranche. Une fois en ta possession, le bouquin te sembla étrangement lourd. Un frisson discret te parcourut, comme si s’était opposé à ton épiderme le souffle glacial d’un damné s’étant évadé de l’au-delà.
Tu marquas une courte hésitation, comme pour te donner le temps de trouver une explication rationnelle à ce curieux phénomène. Ce carnet s’était-il ankylosé des 21 grammes insufflés par la plume de son auteur ? De son encre s’écoulait sa mémoire dans un murmure qui te semblait audible, bien que ses traits te demeurassent invisibles. Aussi prévisible qu’imperceptible.
Tes yeux allèrent irrémédiablement s’empoisonner au venin qui noircissait sa devanture, dans une tournure d’autant plus familière.
La première supplique te glaça le sang.
Tristesse.
Tout était lié. Pourtant à travers ton être, ce tout demeurait morcelé. Comme si ton âme s’évertuait à en éparpiller les morceaux.
Les morceaux de n…
Solitude.
Tu poursuivis ta quête frénétique, dévorant chaque palabre qui ne manquait pas de faire tambouriner ton âme contre son obséquieuse prison. L’avidité te gagnait. Et chaque mot te rapprochait de l’inéluctable. De cette ombre de laquelle tu avais été isolé.
Désespoir.
Tes yeux s’en décrochèrent brutalement tandis que tes veines s’injectèrent de leur venin brulant.
Mais surtout… colère.
Tu tentas d’extirper les vapeurs de ta rancœur hors de ton être qui ne demandait qu’à se consumer.
Oui, Eve était morte.
Comme tu l’avais prévu. Comme tu l’avais espéré.
Tes muscles se contractèrent, ankylosés d’une rage plus brulante que mille volcans.
Si Eve était morte alors…
Tu libéras ton haki, happant toutes les voix qui par leur résonance, cultivaient cette offense, alimentaient ta démence.
À tes yeux emplis de haine, aucune de ces voix n’avait d’importance, ainsi toutes seraient réduites au silence.
Toutes.
Et ton aura meurtrière débordante se signalerait à quiconque aurait son attention portée sur toi.
Ce livre de mort.
Un cahier n’avait jamais tué personne ?
Jamais un cahier n’aura tué autant de personnes.
Toutes ces existences seraient effacées dans un souffle.
Ton souffle.
Au nom de celui qui n’en portait pas, lui qui était à bout de…
Souffle. Une odeur mêlant salpêtre et souffre.
Souffle, coupé, lorsqu’ils te furent arrachés.
Souffrance, de ceux qui étaient partis les premiers, souffrance de ceux qui les laissaient partir en premier.
Souffle rance de cette vie déversant mort sans connivence.
Sous feu lancé contre ceux qui imploraient ta clémence et fait de…
Effet de souffle, dans le brasier de tes peines, sans que tu ne pusses jamais en manquer.
Souffle second, lorsque s’envoleraient les cendres de tes tourments, portées par un nouveau… souffle.
Comme celui de ce vieil homme prêt à rendre son tout dernier… souffle.
Souffle de vie à l’agonie, sous l’effigie d’un vieillard à l’agonie.
Tu portas ta main par-dessus ton faciès, comme pour réprimer le lent soupir qui s’évadait de ton carcan jusqu’alors embrasé, emportant toute la rage qui alimentait ton feu intérieur.
Un frisson vint exhaler tes ultimes ardeurs, te ramenant à une quiétude funeste, comme si la mort elle-même t’avait effleuré, éteignant tes pulsions meurtrières. Ou plutôt les échos funestes qui te notifiaient de la présence impromptue de cet être décati.
Le seul homme sur cette terre dont, en cet instant, tu aurais voulu voir la vie se prolonger.
Eden Chapter.
[...]
D’un geste souple, tu glissas le cahier à l’intérieur de ton manteau, près de l’organe que ses écrits avaient su raviver.
La voix du colporteur se signifia à toi, insistante. Devais-tu souffler ce cloporte d’un revers ou juste l’écraser ?
La curiosité sembla l’emporter de peu sur le reste, bien que son premier présent demeurât en tout point exécrable.
Des mots évocateurs.
Des mots qui auraient dû suffire à recoller les morceaux. Te faire prendre conscience ce qui était en train de se produire.
Mais tu t’obstinais à demeurer aveugle face à l’inéluctable et sourd face aux échos irrémédiables.
Tes doigts glissèrent alors dans l’antre jusqu’à se saisir des sombres desseins qui s’y terraient. Tes pupilles s’y fondirent immédiatement, dévorant chaque centimètre qui façonnait ces pièces à conviction.
Des convictions.
Un hurluberlu te tendit son poing. Pas pour te frapper, mais pour te saluer. Un autre insecte, qui prétendait te connaitre. Ces nuisibles… Ils ne se bousculaient pas à ta rencontre quand tu avais le visage masqué. Mais ta notoriété nouvelle leur avait donné des ailes. Et dès lors, tous ces moucherons te volaient autour, comme pour profiter de ta lumière.
Tu étais le phare qui éclairait d’un nouvel espoir leurs ruelles sombres ainsi que leurs existences moribondes.
Puis, tes yeux allèrent se glisser sur la silhouette démesurée de l’homme qui avait su mettre un terme à tes pulsions destructrices.
« Big Bear. »
Soufflas-tu, alors que tu répondis au salut de son émissaire. Un rictus fissura ton sinistre faciès alors que tu prenais la pleine mesure de ce qu’il était en train d’advenir. Très vite, tu accordas de l’attention à la figure qui se dévoila d’un geste inaugural et tout aussi évocateur.
Tes cordes vocales se mirent à trembler, puis à vrombir.
Tes pupilles incandescentes allèrent lécher une nouvelle fois l’insidieux contenu de l’enveloppe afin de s’en délecter. Les pièces du puzzle s’étaient assemblées, te dévoilant l’évidence que tu avais refusé de voir. Celle qui te tendait pourtant les bras.
Puis, une fois l’enveloppe congédiée sous ton manteau, tes bras s’écartèrent quelque peu tandis que ta tête s’inclina vers le ciel. Comme si ton regard perçant d’ambition pouvait pourfendre les innombrables couches de béton pour atteindre le ciel, là où tes rêves s’étaient amoncelés. Tout était écrit.
Un rire guttural détonna.
« WRAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! »
Ta destinée était écrite.
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Mar 2 Juil - 12:30
Un homme m’a un jour dit qu’en ce bas-monde il valait mieux que personne ne puisse ressentir mes faiblesses. Qu’il était ainsi préférable de se méfier de ses semblables, autrement s’entourer de proches en qui l’on peut aveuglément faire confiance.
Je l’ai suivi à la lettre et me suis ainsi condamné. En cela je croyais bien faire, assurer mon ascension, l’atteinte de mon objectif.
Il y a une rage en moi, une voix éraillée et muselée, témoin d’une laideur tapis au fond de mon être, une ombre malsaine, funeste créature aux griffes crispées dans la roche, recroquevillée dans une sombre alcôve. Elle hume l’air, grognant, fixant le sommet qui la nargue, ruminant dans ses obscures pensées. Elle est une colère que je porte à fleur de peau. Une noirceur intime qui me rappelle à mes travers, m’ordonne méfiance, défiance et revanche envers autrui.
Une plaie béante, suintant dans mon ego, vecteur d’une agressivité dont je suis l’hôte. L’ego et ses ambitions, plus que tout ce que je suis ou aspire être. Il porte en germe la potentialité timide de la pire violence aveugle, qui, lorsque je n’y prête attention, dirige ma vie et explose à la face de mes semblables. Une animosité silencieuse dont je suis le colporteur. Un fardeau que je porte et me pousse à la méfiance plus qu’à la curiosité, à une compétition larvée plus qu’à la sympathie. Il n’y a dès lors nul pair ni prochain, simplement des ennemis en devenir que je me dois d’écraser, à défaut de les laisser freiner mon ascension ou de m’abattre.
Judal en est l’exemple. Qui a été le suivant ?
Combien de fois ai-je provoqué involontairement des schémas de confrontations, de comparaisons et de toisement face à mes semblables ? Combien de fois me suis-je trouvé à penser contre et au pire, plutôt qu’avec et au mieux ?
C’est là ma malédiction. Non celle d’un roi fou, mais le revers de l’ambition. Elle érige une prison que j’ai entretenue, me privant de tout lien profond. De toute camaraderie véritable. Aussi le décor quotidien est le même, factice, le paraître plutôt que l’être. Le superficiel plutôt que l’intime. Le fourbe plutôt que le transparent. Ce malgré le fait que, du plus profond de mon être, je ressens ce besoin vital. Le besoin de trouver résonance en l’âme d’autrui, un lien qui ne saurait se transformer en froide compétition, dont la peur inquiète que je porte ne pourrait convertir en un triste mépris.
Triste et silencieux.
Quand me suis-je permis de prendre quelqu'un dans mes bras ? Quand me suis-je autorisé l’aveugle confiance en un pair ? Sans aucun doute, même résiduel, ni pensée parasite.
Aucun visage ne me vient. Seule une masse abstraite, issue d’un regret.
Celui de ne pas avoir fait le premier pas à temps. Celui d’être resté inactif, planté sur le flan de cette montagne que l’on escalade pour des raisons similaires. Inquiet de la moindre rencontre, des questions qu’elle imposerait sur ma capacité à surpasser ceux que je croise. Plus que des inquiétudes, des craintes d’imprévus rendant impuissant, des découvertes de faiblesses jusqu’alors occultées.
Cette bête que je porte, ces peurs qu’elle transpire, met en exergue mon seul véritable besoin pour achever mes ambitions : une personne qui ne souffrirait de ces craintes. Plus qu'un camarade, un ami. Une anomalie donc. Une que j'ai déjà croisée et ai malheureusement laissée tracer sa route, sans chercher à m'y accrocher. Car, lorsque je la croise, mes craintes enflent en autre chose. Une timidité, certainement, une pudeur insoupçonnée.
J’ai besoin de cet ami.
Le retrouver, tout d’abord, puis m’envisager le côtoyer sans s’amputer de nos travers respectifs. J’aurais aimé avec lui me battre, peiner et fêter ensemble. Non pas restreindre notre compétition vers ce sommet, mais la sublimer : je sais sur quoi il pourrait me terrasser, je sais là où il me dépasse en tout point et où toute compétition est exclue, comme il sait là où rien ne pourrait me vaincre. De ce rappel mutuel et permanent naîtra toute la beauté de notre relation.
L’admiration réciproque.
Un lien sincère et tendre. La plus grande force du monde. Celle contre quoi tout souhaite conspirer. Alors, cette bête hideuse et blessée, inquiète et apeurée, pourrait enfin s’apaiser. Sortir de cette sombre niche pour enfin découvrir l’horizon brillant à portée.
Celui de la belle conquête.
Du rire à gorge déployée.
___
Burj Babil - 41ème étage – Au port.
Arty, Navigateur en devenir
Une pièce rendue exiguë par le désordre et la quantité d’outils et feuilles dispersées ça-et-là sur ses planches. Lorsque la propriétaire n’était pas là, Arty aimait s’aventurer dans ce recoin protégé où étaient flanqués tous les travaux sur lesquel Basil et Jiva travaillaient. Plus que ces projets à convertir, l’homme-diodon s’interrogeait sur les devoirs qu’on pouvait lui donner de temps à autre : des montages à réaliser, coloriage et autre tâches saugrenues. Quelle en était la finalité ? Personne ne souhaitait lui divulguer et Bill n’était certainement pas au courant.
Alors le gamin profita de la sieste du géant et de l’absence des autres pour s’aventurer dans ce bureau. Celui de leur capitaine. Ses yeux parcoururent des feuilles déchirées, grimées de mots, des sceaux d’encres renversées ça et là, des boîtes empilées desquelles de l’eau croupie exsudait. Rien de bien attirant. Il se planta alors sur le fauteuil écorné trônant au centre, puis laissa son regard se balader sur le meuble à proximité. Un pinceau, de l’encre, des feuilles numérotées, des journaux déchirés et…
Un poster ?
Un qu’il n’avait jamais vu. Un sur lequel il n’eut pas à travailler.
-Trois… milliards ?
Drôle de somme connaissant la céruléenne.
Spoiler:
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Mar 2 Juil - 17:44
Burj Babil - 41ème étage – Manoir
Elle s’était plantée devant tout le monde, s’octroyant la place d’un autre pour y débuter son dessein. Une ligne ocre se révéla sur son faciès, un grand sourire s’esquissa alors que son attention se porta sur les deux figures l’intéressant. La première était évidemment celui qui avait initié l’évènement, un gars sur lequel Basil l’avait renseignée au mieux. Elle possédait les grandes lignes le concernant, lui, son business et son affiliation à sa défunte organisation. L’autre figure revêtait d’un intérêt bien plus important, derrière son audience, elle happait l’observation de la pugiliste tant sa réaction était intense.
L’atmosphère s’enfla alors et Jiva reconnut l’émotion traversant son homologue à la lecture de son présent. Un frémissement la parcourut ainsi, la Nébula eut la confirmation qui lui fallait. Alors vint un virus, un rire décomplexé, un rire outrageusement contagieux qui contamina la jeune femme.
-GUIJIJIJIJIJIJIJIJIJI ! D'une gorge déployée.
Sa paume se plaqua ainsi sur le pupitre, puis elle souffla brusquement en se recentrant.
-J’AI UNE OFFRE OUI ! Se reprit-elle. Mais avant tout, j’aimerais inviter un p’tit gars pour quelques questions.
Foul était malencontreusement resté planté aux côtés du balafré. De sa position, il suivait en silence la scène présentée par celle qui s’était jouée de lui. La bleue n’était plus vêtue que d’une combinaison à compression, un fin tissu noir, et on lui devinait un large pantalon dans lequel elle plongea sa main. D’une poche bien fournie, elle sembla extraire quelque-chose que son poing ramena sur le pupitre. Son chef s’abaissa alors, sa tête s’accolant presque au contenu qu’elle révéla.
Etait-ce une statuette ? Un œil averti aurait pu décelé la réalité. Un minuscule corps figé dans une étrange résine. Des traces ça et là, des tâches violacées notamment, et un ton cadavérique rendit l’individu, du moins ce qu’il en restait, presque méconnaissable.
Après tout, la vie l’avait quitté.
Spoiler:
Oréo Nabisco - Mort Ancien Pilier de l'Alliance renommé à 280.000.000 B.
D’un rire muet, Jiva lui souffla dans l’oreille plusieurs mots.
-Dis, Oréo, à qui appartient le Nouveau Monde ? Sa main tenant la carcasse devenue jouet s’activa, comme pour agiter une vulgaire poupée. La voix de la primée s’aggrava alors, s’enrouant presque, prenant un ton plus enfantin qu’à l’accoutumée. Oh Dame Jiva, je pense bien que cette mer n’a pas de propriétaire : je dirais plutôt qu'elle est la résidence des êtres libres ! Elle s’interrompit, zieuta l’audience un coup, puis continua son dialogue avec entrain. Bien dit Oréo et qui sont ceux, plus que quiconque, qui embrassent la liberté ? Son jeu se répéta à nouveau. Oh c’est une évidence, il s’agit là des pirates !
Son haki de l’observation était aux aguets de réactions, elle s’était préparée à toute possibilité. Prenant les devants, sa main gauche s’éleva en se couvrant d’une teinte noire. Son index se dressa, invitant tous à la laisser continuer.
-Bien dit ! Comme quoi, tu commences à en avoir dans le ciboulot. Cette fois-ci, son ton se fit perfide. Et dis moi Oréo, qui est l’ennemi de cette liberté ? Un blanc et la scène continua, en mauvais ventriloque, le jouet se faisant encore agiter de gauche à droite sur le pupitre. Eh bien, ça me gène de l’admettre car moi-même j’étais de ce bord… mais il ne s’agit que du gouvernement mondial et de ces clébards de chasseurs à leur botte ! Rictus, à nouveau. Une ultime question plus solennelle. Et que devrait-on faire à ceux-là ? La voix prit de la hauteur, cette fois-ci, tandis que le cadavre fut levé brièvement avant de se planter dans le pupitre comme pour mimer la ferveur qui aurait dû parcourir ce personnage. On devrait mettre fin à leurs agissements ! On devrait les tuer !
Hilare, la Nébula refourgua son morbide instrument dans l’une de ses poches.
-MERCI OREO POUR TA CLAIRVOYANCE !
Ses mains se claquèrent comme pour mettre fin à toute introspection de son audience, captiver à nouveau leur attention et se lancer véritablement dans son projet.
-Aujourd’hui, mon offre n'est pas compliquée. Le 28ème siège détenu par ce type, elle pointa de son pouce « The Boogeyman » située derrière elle, sur les marches, on va le récupérer et faire en sorte de l’entretenir comme il se doit.
Les poignards émeraudes sis dans ses pupilles se plantèrent à nouveau sur le forban qui l’avait jusqu’à présent captivée. Jiva espérait bien avoir toute son attention.
-Mon entreprise est d'investir sur l’avenir. Et je suis certaine de réussir, car nous tous ici sommes loyaux au moins à une même chose : LES BERRYS !
Cette fois-ci ses deux mains disparurent dans ses poches pour commencer à s’y agiter.
-Aussi, les mercenaires, les civils, les pirates et même les chasseurs de primes servant aujourd’hui le gouvernement, croyez moi bien qu’ils ploieront face à l’offre qui leur sera faite.
Qu’aurait dit Basil pour enchaîner ? Elle s’était laissée emporter par sa ferveur et avait de toute façon dévié du plan initial et du discours préparé par son second. Une inquiétude menaça de pointer son nez : où était-il et comment se portait-il ?
-Jusqu’alors La Pègre et La Triade positionnaient des contrats sur ces ennemis de la liberté, mais étaient-ils seulement attractifs ? Qui plus est, a-t-on vraiment envie de se mouiller pour des gens de l’ombre dont on ne sait presque rien ? Sur quelle réputation se baser ? Pour qui est-on prêt à se risquer ?
Inutile de s’en faire pour le taciturne. Il était son bras-droit, digne d’une confiance sans faille. Jamais ce camarade n’aurait pu la décevoir.
-Mon offre est donc simple.
Les mains de Jiva s’extirpèrent de ses poches pour enfin revoir le jour pleinement fournies. Furent ainsi jetées un nombre incalculable de feuilles devant et au-dessus des criminels plantés sur leurs sièges, celles-ci seraient alors soufflées d’une brise induite par une des paumes de la pirate. Il ne s’agissait guère de prospectus, mais d’un format bien connu pour tout homme rendu sur le Nouveau Monde. Cette fois-ci, les affiches avaient une présentation légèrement différente et arboraient la couleur des malfrats des mers.
-Chaque tête ici est mise à un prix fixe.
Tous purent alors attraper à la volée ou au sol les feuilles qui étaient adressées à l’audience. De l’ensemble du lot se distinguait six modèles différents.
Spoiler:
-Et ensemble, aujourd’hui puis à l’avenir, nous mettrons aux enchères tout ce qui est affilié de près ou de loin à ces personnes. A commencer par leurs navires.
Elle extirpa une dernière affiche de sa poche gauche, qu’elle exhiba fièrement à tous en tendant son bras.
Spoiler:
-C’est pourquoi, moi, Jiva et mon associé Edward Lawrence,son autre main le désignerait subitement, forts de notre réputation naissante et confirmée, avons décidé de nous réunir tous deux ici pour que vous puissiez assister à la naissance de notre projet. Car la liberté n’a pas de prix.
Le même rictus ocre. Une jubilation contenue.
-Plus que du mercenariat, une véritable chasse.
La naissance d’un projet qui lui tenait à cœur.
-La chasse aux chasseurs. Des chasseurs en chassant d’autres.
Une revanche sur sa vie.
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Lun 8 Juil - 16:42
Appel d’offres
Feat. Edward Lawrence & Jiva
Il est des choses que la raison ignore.
Ce qu’il se voue à elle ne saurait s’expliquer, ne saurait se justifier. Bien des termes peuvent y être accolés, tous inexacts, tous imprécis. Tous... insuffisants. Lui-même ne pourrait le dire. Ce qu'elle a fait de lui, c'est une chose nouvelle. Qui, après toutes ces années, pouvait encore le ployer ?
Il se demande parfois comment c'est arrivé. Le pouvoir inébranlable de l'océan en hiver. Dans une autre vie, il aurait eu peur. Pas aujourd'hui. Il sait déjà que les profondeurs l’ont happé. Il regarde vers la surface depuis le fond.
Ce qu’elle est pour lui, ce qu'il est pour elle, et ce à quoi il est prêt à ce titre. Ces questions ne l'ont que peu taraudé. Ce n’est pas qu'il ne s'en préoccupe pas, c'est que s'en préoccuper ne l'intéresse pas. L’existence est ce qu'elle est, et espérer se soustraire à ses réalités est vain. Mais celle-ci est différente. Un constat neuf. Un constat qui lui vient dans une douleur mal contenue, alors qu'il s’appuie péniblement sur le manche de l’outil mortuaire.
Sans elle, le monde aurait été autre. Il aurait été autre, et ses actes auraient, eux aussi, été autres. En similaires circonstances, avant elle, elles l'ont été. Le feu et les larmes en témoignent encore. Plus à présent.
Il s’approche, le pas lourd, de l’estrade. La tête légèrement penchée, les yeux globuleux de l’imposant masque, pointant pourtant chacun leur direction aléatoire, ne laissent cependant que peu de doute sur l'objet de leur convoitise. Il s’approche, et ce petit objet agité avec tant de désinvolture semble aspirer toute la pièce.
Il serre les dents, tandis que l’univers l’assaille. Sa tête bascule davantage. Autour de lui, un déferlement de pensées, de douleurs, de convoitises, d’ambitions, d’émotions. Explosives ou froides, cruelles ou égoïstes, il ne les distingue pas les unes des autres. Le contrôle qu’il a acquis ces dernières années lui a été repris. L’âge, la souffrance, et cette soudaine obsession le lui refusent. Il ne distingue rien qu’un maelstrom déchaîné. Et au milieu, ce vide. L’oeil du cyclone. Un petit être distinct, actif, présent, mais dont la voix s'est éteint depuis longtemps. Pas de vie. Pas de vie. Pas de vie.
Il s’approche, reposant pesamment sur la pelle. Un pas après l'autre. Le vide l'appelle. Il est lié à la mort comme un papillon de nuit à la flamme d'une bougie. Tôt ou tard, il brûlera.
Une main gantée se lève, paume ouverte. Un léger tremblement, en partie contenu. Voûté sur sa cane de fortune, il quémande. Mais sous le masque, le regard est sûr, la mâchoire ferme. Aucune hésitation. La main s'approche de la pirate, plus insistante.
- Le travail est médiocre.
La voix est éraillée, mais le ton est celui d'un enseignant déçu. Il ne laisse que peu de place à la discussion.
- Une pièce d'une telle rareté mérite un soin des plus minutieux. Donne.
____
- Sweet potatoes! You get it. J’adore.
Le gars est à la hauteur de sa réputation. Littéralement. Le vieux m’a pas menti, je vais pas perdre mon temps. Je savais que ça irait si bien, pas que ça irait si vite. Ça détonne, désarçonne, déraisonne, dé... shit. Faut que je note plus.
Y a une autre célébrité qui parle. Plus elle parle, plus elle dit. Plus elle dit, plus je kiffe. Je me tiens les côtes. Elle a scotché tout le monde; même l’ours.
- Hear hear hear hear hear!
Pas son associé. On m’avait pas dit ça. Il me dit pas encore tout, ça me plait moins. Il savait ? Pas de réaction. C’est fou. Un lieutenant d’Erika, une combattante de Tengen, un chasseur supposément affilié à Hadès. Sur une île d’Eko. Le Nouveau Monde tourne à une vitesse monstrueuse.
Je me suis jamais senti autant chez moi.
Hilare. Je glisse une main dans ma poche arrière. Crazy times. Faut que je note plus.
- Yes! Mad stuff! Leurs navires, leurs armes, leurs cloaks, leur symboles. Leurs journaux de bords, leurs motherloving journaux de bords !
J’exulte. Ambiance électrique. Je tape du pied en 5/4. Je m’avance au centre de la pièce.
- C’est pas juste eux, innit? C’est ce qu’ils représentent, ce qu’ils savent, ce qu’ils défendent, ce qu’ils ecrasent!
Ma main droite quitte ma poche, dépliant une feuille noircie au charbon. En blanc, laissés vierges par relief, quelques traits forment des signes méconnus. Des signes que nul ici ne saura déchiffrer, mais dont la signification sera reconnue par certains.
- C’est tout ce qu’ils essayent de wipe the flick out, mais qui sera toujours là, parce que c'est éternel!
Je tends la feuille à bout de bras, pivote pour que tous puissent la voir. Pleinement conscient du poids de ce geste, je m’arrête pas pour autant. Le moment est là, faut pas le rater manquer. Dans ma rotation, je m’attarde sur l’oratrice, puis sur celui qu'elle a désigné. Je veux qu'il n’y ait nul doute permis. Seuls quelques caractères, un infime fragment de la stèle, sont présents sur la feuille. Je suis pas idiot. Ce sera suffisant.
- C'est une guerre d'idéaux, et ils sont on the wrong side.
Mon mouvement s'arrête sur le maitre des lieux, dont je cherche à capter le regard. Il est le gardien des secrets de la Triade. Il est l’incarnation de ce monde qu'ils cherchent à effacer.
Il n’a d'autre choix que de comprendre.
Utilisation de l’observation
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"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté, Hors les êtres crées d'éternelle substance, Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité, Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance." Dante Alighieri, La Divine Comédie
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Mar 16 Juil - 9:55
Elle avait retiré ses gants… Ses ongles parfaitement vernis, parfaitement ouvragés, elle s commençaient à les ronger, arrachant l’un d’eux pour révéler qu’il ne s’agissait que de faux collés de façon éphémère.
Edge Runner, Styliste.
- De quoi elle parle celle-là, ce n’est pas l’objet de l’appel d’offres du jour…
La Triade possédait un fort réseau de mercenariat, mais également un bon réseau de commerces variés et c’est surtout pour ce second aspect qu’Edge était présente. De ce fait, la proposition de Jiva ne pouvait point lui convenir.
La proposition de Jiva revêtait un véritable vent de fraîcheur et ne pouvait que susciter l’intérêt de la majorité des personnes présentes tout en inquiétant. D’où sortait-elle et où pourrait-elle trouver les fonds pour subventionner un tel projet ? Plus globalement : quel en était l’intérêt profond ?
La proposition de Jiva inquiétait davantage le Boogeyman qu’elle ne l’intéressait. Il avait plutôt peur de laisser son entreprise entre les mains d’une folle jouant au ventriloque avec un cadavre de chasseur de primes… Quel serait l’héritage de son commerce si le tout commençait ainsi ?
Pour autant, une personne commença à applaudir de façon assez solitaire, tandis que le rire d’Edward Lawrence grondait dans la pièce, alors que les autres individus furent tous effarés à la vue du cadavre d’Oreo… Ce gnome était un chasseur réputé et cet acte serait forcément connu !
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory
- Belle idée, belle idée ! Une prime secondaire autre que celle attribuée par la Pègre ? Cela pourrait intéresser n’importe quel chasseur ou groupe c’est beau ! J’achète, j’achète ! Je suis prêt à financer le projet pour ce qui concerne les « Only Alive » comme Bethany, ainsi que pour les captures de personnes vivantes. Ces captures m’offriront des esclaves de qualités. En revanche, il faudrait que d’autres grandes têtes s’associent. Tu n’es pas très célèbre économiquement… Jiva, c’est ça ?
Les applaudissements venaient de lui.
Il était prêt à offrir un premier financement, mais uniquement à la condition de pouvoir récupérer un maximum d’individus vivants. Nhóts-vör’ot avait surtout besoin d’esclaves de qualité supérieure désormais. L’île était la plus grosse plaque tournante de l’esclavagisme haut de gamme et ne manquait que d’êtres puissants et soumis ! L’hypnose vampirique permettrait probablement de les mâter sur la durée et ainsi les revendre sereinement.
Dan Belfort, Trader
Beule… GOTCHA !
- Je n’ai d’autres choix que d’appeler mon commanditaire.
Dirait Belfort en souriant, alors que l’escargot n’avait même pas pu finir sa sonorité que l’interlocuteur avait déjà répondu.
Cette voix était celle d’un très haut dignitaire de la Pègre, bien que récemment « connu ». Bien des personnes auraient pu reconnaître sa voix, mais hormis Belfort, personne ne l’avait déjà entendu parmi les invités de l’appel d’offres.
- Bien j’écoute.
Dirait la personne au bout du fil. Belfort, résumerait alors la situation à son interlocuteur qui demeurerait silencieux, avant de reprendre la parole.
- Des éléments sont manquants.
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
Aspirant sa cigarette d'une traite en ce que les "jeunes" appelaient jadis "un turbo", le Boogeyman libéra un bel écran de fumée devant son visage. Lorsque celui-ci se dissipa, une nouvelle cigarette trônait déjà dans entre ses lèvres.
- En effet… Comment se projet pourra-t-il être lucratif ? Pour des pirates ce système est intéressant car il permet de lutter contre le problème qu’est le gouvernement. Cela compte aussi pour la Pègre bien entendu, mais il faut aussi voir comment renflouer les caisses ainsi s’étendre. Nous pratiquons le mercenariat et le commerces à l’origine… En tant que mercenaires nous avons plutôt pour habitude d’être payés, pas de payer. Je te laisse le soin de nous expliquer tout ceci.
Le projet l'intéressait, c'était certain et le fait que Jiva n'en soit pas la seule actionnaire avait un côté rassurant.
- Cela dit, je compte bien rester à mon siège, ne pensez pas y siéger à ma place. De toute façon, vous ne pourrez pas le faire. Seule une personne habitant au Burj Babil peut faire intégrer sa société au Califat Marchand. Et un nouveau représentant autre que moi signifierait repartir à zéro dans la montée des strates internes au Califat.
Le Croque-Mitaine n'avait pas vraiment compris où voulait en venir Miracle et voyait plutôt une sorte d'illuminé affichant de drôles de symboles.
En revanche, Dragos porta un regard plus attentif à cet écriture et dirait à l'attention de Miracle.
- Hm j'en ai déjà entendu parler par mon père de ces symboles. J'en voudrais bien un exemplaire.
Dirait-il en pointant de son bras fourchu le document.
Vous disposez d'une semaine à compter d'aujourd'hui, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez. Mais si vous répondit pour lundi, je me fixerais l'autre lundi aussi en jour de réponse dernier délai.
Maître-Jeu
Edward Lawrence
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Dim 21 Juil - 19:35
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
Une marionnette.
Elle s’agitait, sous les yeux de tous, comme si sa vie en dépendait.
Et à mesure que ses piaillements se propageaient, elle gesticulait, irrémédiablement. Comme si sa vie en dépendait. Comme pour fuir la froide étreinte de la mort. Comme si son existence était suspendue à un fil.
Une marionnette.
C’était ce qu’était cette chose.
Mais au fond, n’était-ce pas ce que nous étions tous ?
De vulgaires pantins, suspendus à nos exécrables existences, guidés par l’hypothèse d’un lendemain meilleur, manipulés d’une main fourbe par dame Destinée.
Et, de fil en aiguille, piqués au vif par des émotions qui nous maintenaient vifs, tissant des liens tandis que d’autres finissaient par se découdre. Une éternelle fuite, un cycle vain. Dans l’attente de l’étreinte libératrice de la mort.
Une marionnette.
Retenue dans le monde des vivants par des fils, des entraves. Ces mêmes entraves qui la faisaient ainsi gesticuler. La mort était-elle vraiment libératrice ?
Une marionnette.
C’était ce que sa mort symbolisait. C’était ce quelle signifiait. La mort n’était pas une libération, la mort était une prison. Ce spectacle n’était-il donc pas légitime ?
Les chasseurs de libertés devaient donc être renvoyés à ce qu’ils chassaient. L’illustration était sans équivoque. Cette mise en scène était disposée à éveiller les consciences à de nouvelles perspectives, de nouveaux idéaux. Et puis, le spectacle était divertissant.
Une marionnette oui.
Une marionnette venue donner son ultime représentation au sein du théâtre des rêves.
[…]
Les vivats se furent discret, les spectateurs ne semblèrent vouloir accorder les acclamations escomptées, ni ovationner la performance de l’artiste venu se produire sous leurs sombres projecteurs.
Le scepticisme de ces cafards des profondeurs m’instiguait un sentiment de déjà vu relativement désagréable. Mais le monde était ainsi fait : les pirates s’armaient de leur optimisme et œuvraient en pleine lumière tandis que les hors-la-loi se tapissaient dans leur pessimisme et fomentaient dans l’ombre.
Pour l’heure, il parut cependant opportun de jauger ce qu’elle avait en réserve sur ce qui constituait le principal frein à ce projet, aux yeux de ces associés potentiels. Pour autant, il s’agissait de ne pas diluer l’intérêt qu’ils semblaient tout de même porter à l’idée. Ainsi, certaines choses méritaient d’être clarifiées.
« Nous sommes des pirates, ce qu’on veut, on le prend. »
Déclarerais-je simplement alors que mes yeux se mêlaient aux siens, tout en m’avançant d’un pas, puis d’un autre. Était-ce là un banal rappel ? Un message codé à l’intention de cette partenaire autoproclamée ? Une menace subtilement assénée ? Ou une simple introduction à ce qui allait suivre ?
« Durant des années, les toutous du Gouvernement se sont enrichis sur notre dos et notre liberté. N’est-il pas grand temps de leur rendre la monnaie de leur pièce ? Oh, mais nous ne nous contenterons pas de les chasser… nous allons les buter, nous allons les piller, nous allons les souiller. »
Commençais-je d’une voix mesurée, dans une déclaration dont la finalité acérée était une référence à peine voilée au trophée brandit à peine quelques instants plus tôt, apportant une nuance qui constituerait un premier indice sur la manière dont la question économique pourrait être articulée.
« Il serait réducteur de n’y voir qu’une vulgaire traque grassement rémunérée… Il s’agit au contraire, d’une opportunité commerciale bien plus vaste… D’une offre de service complète afin de soutenir la réalisation de cette grande cause. »
Ajoutais-je tout en balayant une nouvelle fois la salle du regard, comme pour soupeser les différents arguments que j’allais exploiter pour mener cette présumée improvisation. Mais l’était-elle réellement ?
Énumérais-je, en marquant une pause à chaque terme employé, tout en les accompagnant d’un geste du bras, comme une invitation à chaque potentiel candidat pour leur exploitation, dont pour la plupart il s’agissait de leur spécialité. Il y avait entre autres, Sasaki pour les navires, moi pour l’armement, Dragos pour les esclaves, Big Bear pour la contrebande, The Boogeyman pour les mercenaires, tandis que le reste n’était pas spécifiquement ciblé.
« Mutualiser ces différents champs d’activités pour offrir un soutien logistique complet à l’activité principale : la traque. Pour ensuite s’approprier leurs possessions pour les réexploiter et les réinjecter dans nos propres activités. Une économie circulaire, en somme. »
Les chasseurs de prime et le Gouvernement Mondial étaient relativement bien dotés : si les premiers roulaient probablement sur l’or glané de leurs traques passés, ils jouissaient tous deux de technologies et autres ressources qu’il était intéressant de s’approprier et de réexploiter à notre avantage. Le granit marin pour ne citer que lui, ou encore les armes que les chasseurs avaient employés durant la guerre contre Hadès. Un cercle vertueux qui profiterait à toutes les parties : les pirates agiraient de concert avec les mercenaires afin de piller et de détruire, tandis que les autres assureraient un soutien logistique de premier plan dans chacune des activités annexes tout en récoltant une partie du butin.
De là, la plupart comprendrait pourquoi ce projet leur était présenté ici et maintenant : Burj Babil était un carrefour commercial de premier choix sur le Nouveau Monde et pouvait devenir l’épicentre de cet ambitieuse entreprise tel un phare dans la nuit qui viendrait guider forbans et malfrats vers une nouvelle ère. Le potentiel était à l’image de cet édifice : vertigineux.
« Donnez un flingue à un homme et il braquera une banque… »
La question était maintenant de savoir si ces hors-la-loi avaient l’ambition nécessaire pour se saisir de cette opportunité. S’ils émettaient toujours des réserves sur l’aspect financier, il serait intéressant de voir si Jiva, qui était à l’origine des sommes avancées sur les affiches, était à même d’apporter une garantie plus concrète.
« Donnez une banque à un homme et il braquera… le monde. »
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Edward Lawrence
Jiva
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Lun 22 Juil - 13:21
RAPPEL
-Qu’est-ce qu’tu zieutes la peluche ?
La pirate s’était portée sur les yeux globuleux pointés devant elle. L’accoutrement de ce type eut le don de l’amuser et de titiller son intérêt. Un fêlé parmi cette audience terne et morne qui n’avait su lui renvoyer ne serait-ce qu’une infime fraction de son enthousiasme. D’eux tous ce type s’érigeait en anomalie : un qui semblait véritablement prêter attention à son jouet plus qu’à son discours, certes, mais un qui s’intéressait tout de même. Un enfant ? De telle taille ? Un enfant dans un corps pas adapté ?
-Il s’appelle « reviens ». Lui adressa-t-elle en bazardant sa funeste figurine au déguisé. Renomme-le et t’es m…
« Toi et moi, nous sommes des pirates ».
-Je…
Une voix la figea. Elle l’avait atteinte telle une brise glaciale. Plus qu’une voix, le message qu’elle portait. Son attention se recentra sur son colporteur : son esprit s’attendait déjà à l’inimaginable : un corps rabougri par le temps, une chevelure désaturée par de nombreuses afflictions et cet air de dédain tirant son visage. A cette seule idée, les tripes de la céruléenne se tordirent.
Le moment était enfin venu. Sa famille. Elle et lui. Jiva et L…
Froid devint chaleur lorsque la balafre du Nebula explosa le tableau mental. Tout espoir fut brûlé par ses yeux écarlates. Ses traits rocailleux percèrent la toile dressée et de Lao Rance ne restait… Rien ?
Le timbre caverneux du forban tira la jeune femme de ses souvenirs d’autrefois, surtout rectifia ses craintes liées à eux. Un rictus vint ainsi se dessiner sur son visage, raviver toute son excitation. Ce gaillard de trois mètres était bien là, comme elle l’avait attendu, et il ne lui fallut que d’un regard et que d’une posture pour affirmer sa position à ses côtés.
Par cette simple interaction ils venaient de se rencontrer. Par cette simple interaction ils venaient de se lier.
Lui et elle. Jiva et Lawrence.
Des associés ?
Un frisson la parcourut jusqu’à son échine à mesure du discours du maudit. Il était comme son vieux. Ses mots étaient similaires. Sa façon de penser certainement.
Un coup du destin.
Elle s’esclaffa alors lorsque son homologue eut fini son discours, visant à fermer le clapet de tous ceux qui l’avaient refroidie par leurs incertitudes et stoïcisme.
-Bien dit Law’.
Un point cependant la titilla toujours. Si elle voulait que leurs ambitions pussent se matérialiser ici même, elle devait s'assurer de pleinement définir la base de leur entreprise. Ce discours l'avait éprise, mais était-ce suffissant pour ces pragmatiques hors-la-lois ? Ces êtres foulant leurs rêves en faveur d'une raison muselée par la crainte de l'échec et le calcul du moindre risque.
La pugiliste bondit alors pour se porter sur la rambarde de l’escalier derrière elle, juste à hauteur du principal intéressé. Celui qui avait initié ce rassemblement. Elle s’accroupit, prenant troisième appui sur son poing, plantant de ses yeux azurs le délavé qui lui faisait face. Comment Basil l’avait-il appelé ? « Boogeyman » ?
-Tu siègeras pour nous, Boogeyboy. Tu siègeras pour nous. Ses yeux devinrent ronds, son index s’accola à ses lèvres. Une réflexion, de quelques secondes, estimait-elle à ce moment la valeur qu’avait la vie de ce type ? A moins que tu n’y sois pas disposé.
D’un vif geste, la primée se porta derrière le frêle commerçant. Son bras vint s’enrouler sur sa nuque, sa main allant tapoter l’épaule gauche du gaillard, puis elle porta ses lèvres à hauteur de son oreille droite.
-Tu m’as pas l’air convaincu en tous cas. Tu penses qu’eux le sont ? Lui murmura-t-elle en détaillant l’auditoire en contrebas. Certains le sont, mais j'aimerais une majorité. Et la majorité le sera quand tu le seras de ton côté. Alors, on va te faire un petit rappel. Un rappel de ce que Law’ et moi sommes.
Son autre main se fourgua dans son pantalon pour y tirer, cette fois, un escargophone. Elle y composa un numéro puis le porta entre son visage et celui du hors-la-loi. Quand le signal aurait été lancé par le gastéropode, la méconnue aurait débuté.
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Dim 28 Juil - 16:25
Appel d’offres
Feat. Edward Lawrence & Jiva
La main gantée se saisit fébrilement de l’objet de sa convoitise, et le croque-mort masqué se mit immédiatement au travail, accroupi face à l’estrade. Il ne releva pas la menace de la jeune femme, déjà absorbé par sa tâche. Glissant de longs doigts tordus quelque part sous la doublure de sa veste, il en produisit une série de minuscules récipients, un petit couteau à la larme recourbée, une fine boîte en bois et une poignée de paille. Aussitôt, les doigts se mirent à s’agiter, papillonnant frénétiquement autour du petit corps à une vitesse stupéfiante, chaque geste maîtrisé avec un précision chirurgicale malgré les tressaillements mal contenus qui parcouraient le reste de la silhouette à intervalles réguliers.
___
Miracle « D » Big
Je les fixe, un à un, tous ces visages anonymes, tous ces passants ignares. Lèvres serrées. Moue dépitée, épaules basses. Sorry les gars, je pensais qu’on était sur le nouveau monde. Brève déception, mais on parle de moi. On n’abat pas si facilement le prodige. Le once and future king. Le…
- Le notorious Big.
Index sur ma tempe, sourire narquois. Mon doigt vacille, hésite un instant, descend sur mon pectoral gauche. Mieux. Faut que je note plus. Faut que je me répète. Le papier est fourré dans ma poche, je fixe le vampire en bombant le torse.
- Show me yours, I’ll show you mine.
___
Big Bear
La conversation prend une tournure intéressante, qu’il enregistre sans lever les yeux de son ouvrage. L’espace d’un instant, quelque part, profondément sous le masque, un vieil homme fatigué se mord la lèvre. Est-ce un autre qui aurait dû venir à sa place ? S’agit-il là d’une occasion manquée de faire montre de ce qui les rend uniques ?
Puis, quelques mots le frappent, s’accrochent à lui et refusent de le délester. La tête ronde de la peluche se redresse un rien. Quelques secondes plus tard il se redresse brusquement ; il accuse le coup, mais écarte les bras en un geste théâtral. Depuis que cette façade est devenue publique, les murmures courent sur ses allégeances. La vie est ainsi faite. Ce que l’on fait n’a jamais autant d’importance que ce que l’on ne fait pas.
- Magnifique. Que dis-je ? GRANDIOSE!
Il s’avance, lentement. Sous le veston ajusté, un souffle rapide soulève sa cage thoracique à un tempo mal adapté au calme qu’il affiche. Dans sa main droite, le corps meurtri du célèbre chasseur a été restauré, soigneusement naturalisé en une pose héroïque qui lui donnerait presque l’air vivant. Un geste de poignet, et l’artefact vole en direction de sa légitime propriétaire.
- J’ai une certaine passion pour les pirates. Il se détourne de la concernée, ne semblant s’adresser à personne en particulier. Vous êtes des idéalistes. Quelque chose dont nous autres pourrions tirer des leçons, sans doute. Vous avez cette direction, cette… vision, qui nous manque. C’est quelque chose d’inspirant, si vous voulez mon humble avis ! A mesure qu’il parle, sa voit fléchit, marquant des tonalités volontairement exagérées. « Ce qu’on veut, on le prend » - splendide ! Dé-li-cieux ! Vous voyez, c’est ce qu’il nous manque, à nous autres. L’objectif. La détermination. Cette volonté de marquer l’existence de son empreinte, ce grain de folie créatrice qui change le monde. Cette fois-ci, il se tourne directement vers le Boogeyman. Cette capacité à voir une conception commune, et à la faire passer devant tout le reste. C’est avant tout ça la piraterie, non ? Cette magnifique unité ? C’est si émouvant.
A la dernière phrase, feignant quelques sanglots, il tire de sa manche un carré de tissu, épongeant d’un air maniéré les joues rembourrées du masque, sous ses yeux sphériques. D’abord le gauche, puis le droit, tandis que le mouchoir noir se déroule, laissant apparaître le symbole qui y est brodé.
Spoiler:
- Je veux rejoindre cet unisson. J’en suis.
_________________
"Avant moi rien n'était, nul ne fut enfanté, Hors les êtres crées d'éternelle substance, Et moi je suis comme eux, car j'ai l'éternité, Vous qui passez le seuil, laissez toute espérance." Dante Alighieri, La Divine Comédie
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Ven 9 Aoû - 11:32
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
Dealer avec des pirates…
Le Boogeyman n’était pas étranger à ce principe, le Burj étant la possession d’Eko Taka au-delà de son statut d’axe marchand. Le plus « bizarre » pour lui était plutôt de négocier avec des personnes un poil « illuminées ». Pour autant, tout ce qui l’intéressait était l’aspect financier. Il était sceptique de prime abord car il ne voyait pas la rentabilité du projet.
Ainsi, lorsque Jiva commença à « agiter » des sommes mirobolantes, cela n’aida pas spécialement l’homme à se décider. Il aurait réagi de la même façon face à une multinationale voulant dilapider des milliards.
Ce qui le rassura fut plutôt le discours d’Edward Lawrence, car il présenta une idée que le contrebandier devrait faire évoluer pour satisfaire ses besoins.
Le Croque-Mitaine était resté particulièrement calme quand Jiva se fixa devant lui. On ne pouvait pas dire que l’homme était sans peur, mais plutôt qu’il était pragmatique sur sa position dans cette réunion. Il savait que des personnes intimidantes et peut-être plus fortes que lui apparaîtraient. Alors il s’y était préparé psychologiquement car il n’avait plus rien à perdre en ce jour.
Lorsqu’elle créa un contact avec lui, il resta neutre, enfumant involontairement la demoiselle puisqu’il n’arrêterait pas son fournil pour autant. Ainsi, lorsqu’elle eut terminé son murmure, puis son appel, le Boogeyman ôta une cigarette de son paquet et la porta aux lèvres de Jiva. De sa main libre il actionnerait le briquet, sans allumer la cigarette.
- T’en veux une ?
L’air de rien l’homme regarderait alors le public et prendrait la parole…
- Il n’est pas uniquement question de subventions pour être tout à fait honnête avec vous.
Nous pourrions mettre 999 milliards sur la boule blanche du casino que mon hésitation serait la même. L’important est la rentabilité. Proposer des milliards à des chasseurs et se « financer » avec les reventes d’objets n’est pas viable. Un navire de guerre ne vaut pas 10 milliards. Et sortir d’une bataille contre…. Haiirokumo serait déjà un miracle, alors être en état de voler plusieurs biens gouvernementaux juste après cette capture tiendrais du… Mythe.
Se retirant tranquillement sous le bras de Jiva, comme s’il avait l’habitude qu’elle agisse ainsi, le Boogeyman reprit sa marche en esquissant un sourire.
* On dirait Baï Jian.*
Pensa-t-il en riant du passé, le Boogeyman ignorant que la résurrection de l’homme auquel il pensait.
Ses pas le menèrent à descendre l’escalier. A la base il comptait se rendre au pupitre après tout. De quelques pas il arriva donc au sommet de l’escalier central, retirant sa clope de sa bouche pour la garder entre ses doigts, le long de son corps.
- En revanche, l’idée d’Edward Lawrence est une bonne réponse à cette problématique, si j’ai bien saisi son approche. Concevoir des commerces privilégiés pour les adhérents à ces traques pourrait être une bonne affaire. Certains rêveront de ces milliards sans jamais les atteindre. Si pour cela ils nous achètent de l’équipement pour plusieurs millions, voir milliards, alors nous serions aussi rentable qu’un loto. Donner 10 milliards à un gagnant, mais avoir empoché 20 milliards en vendant les tickets du loto.
Il tirerait une latte par la suite.
- Cela demandera un certain effort de la part de mes services pour se convertir vers la vente et ne garder que quelques « mercenaires de prêt » contre un pourcentage sur la valeur du primé rapporté. Des investissements le permettront effectivement. Vous pourriez d’ailleurs fonder vos propres commerces en lien avec cette affaire pour également glaner des sommes, il n’est pas nécessaire que chacun entretienne un monopole dans son domaine, tant que l’effort est mutualisé.
Edge Runner, Styliste.
- Je suis une fournisseuse d’équipements assez réputée dans le Nouveau Monde, je peux vous fournir principalement en armure et autres protections. Mon organisation peut fusionner avec celle du Boogeyman, dans le cadre de votre reconversion. Il ne manquerait que le fournisseur d’armes et cela ferait donc l’armurerie principale de ce business. Mais il resterait la vente de navire, voire de main d’œuvre.
Elle avait presque sauté sur l’occasion lorsque la question de l’équipement vint à ses oreilles !
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory
- Je peux vous fournir un main d’œuvre de qualité vous vous en doutez bien ! D’ailleurs je serais également prêt à investir disons 10 milliards. A condition qu’une des proies ramenées vivantes puisse devenir une esclave premium que je me chargerais de revendre. Disons une proie d’une valeur de 10 milliards du coup.
Dirait Dragos en esquissant un rictus.
Dan Belfort, Trader
- Hmm… Je dois avoir quelques parts majoritaires dans des chantiers navals que je pourrais convertir en chantiers navals pour ce projet.
L’économie circulaire que proposa le Lawrence pouvait donc prendre forme. Toutes les personnes ici présentes pourraient même fonder leurs commerces basés sur ce projet. Revente d’informations ? Prêt de mercenaires ? Vente de ressources ? Hôtels et casinos pour les adhérents ? Et bien plus de choses encore étaient envisageables dans cette configuration.
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
Finalement le Boogeyman descendrait au pupitre et prendrait le micro pour venir y parler.
Et alors qu’il souhaitait parler, la prise de parole de Big Bear viendrait l’interrompre, tandis que l’homme révéla une possible affiliation. Cela poussa le Croque-Mitaine à rire doucement.
- Rien ne se passe jamais comme prévu de ce je vois. Il ne manque plus qu’un homme d’Eko Taka enfonce cette porte pour se joindre à nous.
Il reprendrait ensuite son sérieux en réajustant sa cravate.
- Bon… Hum…Hum… Je suis le Boogeyman, aussi appelé Croque-Mitaine. J’ai l’honneur de vous souhaiter la bienvenue à l’Appel d’Offres organisé par mon entreprise « Le Continental ». Il s’agit d’une société de mercenariat située au 28ème rang de l’Assemblée des Trente du Califat Marchand.
Malgré le fait que le Burj Babil soit sous la protection d’Eko Taka, il laisse aux commerces de l’île une libre gestion de leur business. Néanmoins, cela a permis à différents groupes comme la Montagne d’Or ou le Nightmare Cartel de s’immiscer dans cette économie de même que des entreprises civiles comme la VMS. Ces organismes ont l’habitude de financer certains entreprises siégeant à l’Assemblée afin d’avoir un poids au sein de la plus grande place marchande du Nouveau Monde. Cependant, je ne souhaite pas finir absorber par ces groupes. La Triade n’est plus, c’est un fait, mais je refuse d’être absorbé par un « grand groupe » car j’aspire à fonder un groupe à part entière.
Il est nécessaire de résider au Burj pour occuper un siège, aussi je ne compte donc pas quitter l’île. Mais représenter une organisation au sein de cette Assemblée est dans mes compétences !
Je suis prêt à faire évoluer mon entreprise, mais souhaitez-vous m’y aider vers la proposition emmener par les Nébulas Jiva et Edward Lawrence.
Boogeyman avait fait en sorte de regarder chaque personne et n’hésita pas à se retourner pour indiquer Jiva lorsqu’il la mentionna. Le surnom de Boogeyboy ne l’avait pas offusqué et lui rappela doucement certains « fantasques » de la Triade.
Peut-être que le monde assistait là à la naissance d’un nouvel organisme criminel.
Le regard du Boogeyboy s’était d’ailleurs arrêté vers Big Bear puisqu’il était le seul à ne pas avoir fait de proposition pour l’instant, bien qu’il ait acquiescé de la majorité des points… avec une certaine énergie.
Dragos Bathory, fils légitime d’Arkhidamos Bathory & Dan Belfort, Trader.
- Si une telle engeance est acceptée par les Empereurs Hadès, Tengen et Erika, cela poussera Eko à accepter. En étant porté par les reliquats de la Triade se groupe aurait naturellement une crédibilité. Le soutien des Bathory apportera encore du confort dans l’Underground à ce groupe, tandis que l’aura des Yonkou poussera à la crainte. En plus….
- Le Burj Babil dispose d’un poids économiques assez forts pour chambouler l’économie civile du Nouveau Monde. Donc siéger à l’Assemblée est une autre force.
L’interrompit Belfort
- Exactement.
- Nous sommes véritablement face à une Association de Malfaiteurs.
Acheva Belfort.
- L’alliance de personnes déjà ancrée dans leurs domaines respectifs ne peut que donner une création imposante dès son arrivée. Mais comment s’appellera cette Association tiens ?
Conclut le vampire.
Vous disposez d'une semaine à compter d'aujourd'hui, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez. Mais si vous répondit pour lundi, je me fixerais l'autre lundi aussi en jour de réponse dernier délai.
Maître-Jeu
Edward Lawrence
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Lun 19 Aoû - 22:57
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
Un insecte.
Petit et misérable.
Mais pourtant auréolé d’un pouvoir démesuré.
Celui dont le bourdonnement pouvait déplacer des montagnes et fendre les océans.
Aussi insignifiant qu’il pouvait s’avérer redoutable.
Une menace latente sous un déguisement fragile.
Et il était inconcevable de se trouver intimidé par un tel nuisible.
Il fallait l’écraser sans ménagement. Le réduire au silence.
Après tout, ce n’était qu’un insecte.
__
Rox, hein… ?
Était-il réellement…
La conversation se poursuivit.
Bien sûr qu’il l’était.
Et cela ne faisait que renforcer les indolentes contradictions qui s’amoncelaient sans faillir.
Nous nous trouvâmes alors comme suspendus aux paroles recrachées par le gastéropode, dans l’attente de la suite que le fabuleux forban daignerait donner.
Une dépendance relative par-delà laquelle filtraient quelques bribes d’informations potentiellement utiles.
« Empêche-nous de rêver et on t’empêchera de dormir. »
Soufflais-je tandis qu’un nuage de cendre était venu recouvrir mes cratères oculaires, apportant une réponse à la question rhétorique de celle qui avait mené l’appel, sans pour autant m’adresser à quelqu’un en particulier.
N’était-ce pas ce que nous avions toujours fait ? Hein, l’homme à abattre ?
N’était-ce pas ce qui risquait une fois de plus de survenir ? Hein, l’homme à la batte ?
Car si la vie ne nous donnait pas ce que nous demandions, nous passerions par la violence. Encore et toujours.
__
Oy, Norton.
Et toi ? Comment aurais-tu exercé ton pouvoir dans une situation similaire ? L’aurais-tu imposé par la force ? Aurais-tu fait preuve de diplomatie pour t’en emparer ? Ou bien via d’autres artifices bien plus mesquins ? Comment arriver à ses fins lors d’une négo dictée par les égos face à ceux qui ne sauraient être nos égaux ?
Se borner irrémédiablement à sa propre suprématie revenait à s’emmurer dans son unique vision, son propre spectre, derrières des fortifications qui s’érigeaient telles des limites qui finiraient par devenir infranchissables. Et donc à demeurer prisonnier de son propre royaume.
L’autarcie était trop limitante pour constituer une option pertinente, elle bridait toute évolution et toute liberté. Après tout le ciel surplombait la mer et s’étendait par-delà les horizons.
Et puis, le vent sembla tourner, comme sous l’influence d’un souffle nouveau.
Le prétendu héritier de la Triade s’en trouva comme galvanisé et sembla enfin enfiler le costume qu’il était supposé arborer, faisant montre de ses compétences mercantiles.
Vendeur de rêve.
« Je fournirais toutes les armes nécessaires pour constituer un arsenal digne de nos ambitions. »
Marchand de terreur.
__
Mais avant tout, reprendre de la hauteur. Et se hisser plus haut que ce drapeau, teinté d’une obscurité ayant chassé toute lueur.
Un drapeau noir, celui de la piraterie.
Faisant glisser mes doigts contre le tissu tout de noirceur vêtu alors que notre hôte s’apprêtait à prononcer son discours d’investiture et redressait sa cravate, je me mis à gravir une à une les marches qui me séparaient des premières loges, hochant la tête vers le haut à chacune d’entre elles, jusqu’à me hisser à la hauteur de l’autre instigatrice du projet tout en prenant soin de ne pas croiser son regard.
Une fois posté à ma juste place dans la zone fatidique, je toisai à mon tour l’assemblée quelques instants dans l’attente du moment opportun pour passer à l’action.
« Ils ont voulu monnayer notre liberté… alors nous monnayerons jusqu’à voir leurs têtes rouler. »
Commençais-je lentement alors que Dragos s’interrogeait sur le nom que prendrait l’ambitieux groupement.
« Chasser ou être chassés… Chasseurs versus Chassés… »
Je me tournai brusquement vers Jiva, un sourire dément balafrant mes traits. Mon bras droit s’élèverait alors dans un angle parfait. Puis, ma voix détonnerait :
« OY ! JIVA ! »
Mon épaule droite pivoterait alors en propulsant ainsi ma main dans sa direction.
« HUNTER… »
Commencerais-je par énoncer avant de lui laisser le soin de sceller la seconde moitié.
__________
...alors, vous avez les refs ?
Indice:
Relire la dernière partie du poste avec l'une de ces ost : https://www.youtube.com/watch?v=9cRlwI0NOnI https://www.youtube.com/watch?v=9XTfu52VX6w https://www.youtube.com/watch?v=Upsm3E2NUI8
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Edward Lawrence
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Mer 21 Aoû - 17:21
Détonnant
Le rictus grimant le faciès de Jiva ne risquait pas de faner dans l’ambiance et l’effervescence suivant la fin de son appel. Si elle pouvait déjà se réjouir de cette réussite, ses réflexions n’eurent pas le temps de germer que son nouvel associé s’approchait dangereusement d’elle. Il venait à peine de beugler ses phrases de rêveurs quand il mit le pied dans sa zone et choisit de l’interpeller : à cet instant toute l’attention de la capitaine se focalisa sur lui et rien que lui.
Le regard de la céruléenne croisa alors celui de la perche, là où son bras s’élança adroitement vers elle, cette dernière arma le sien dans un angle droit voué à s’allonger. La force à employer avait instinctivement été estimée, à ce niveau il n’y avait pas de dosage préconisé : il s’agissait d’une alchimie empirique.
-…X Hunter !
Leurs paumes se rencontrèrent alors dans un bruit net, impeccable, dénué de fausse note.
Soudain milles et un frisson parcourent son corps, transmettant une pression à laquelle la pirate n’avait jamais fait face. Son esprit s’en retrouva secoué un instant, ses yeux papillonnèrent brièvement puis elle apposa son regard sur sa paume encore chaude.
-JIJIJIJIJIJIJIJJIJIJI, se mit-elle à ricaner en venant frotter ses paumes entre elles, IL EST DETONNANT TON CHECK !
Elle frotta alors ses bras, comme pour chasser cette pression et la convertir en une chaleur stimulante. A ce moment, Jiva se rendit compte des planches fissurées à ses pieds. Etait-ce dû à son interaction avec l'Edward ? Etait-ce ce qu'appelaient certains le coup de foudre ? Deux âmes fortes rentrant en résonnance pour produire, ponctuellement, un miracle ? Deux âmes vouées à accomplir l'impossible ? Ce type était vraisemblablement spécial, la Nebula fut heureuse d’admettre qu’elle avait eu raison en se fiant à son instinct et à la lecture du carnet qu’on lui avait remis l’an passé. Venait-elle de réaliser la rencontre qui allait changer sa vie ? Lui permettre d’atteindre son objectif et de conquérir le sommet qu’elle convoitait ? Elle s’approcha plus encore de lui, occultant le mètre soixante les séparant, pour lui murmurer.
-Zui dézolé, zui qu'une larve. Ztoplé zette moi à la mer. -T'vas arrêter d'morver. On est bientôt arrivés, tocard. M'fout pas la honte.
Heath avait rapidement mis la main sur le Baxter et le trimballait depuis sur son dos. N'ayant pas réussi à lui tirer les vers du nez quant à ce qui lui était arrivé pour se retrouver dans cet état, le mercenaire s'en tint à son contrat : mettre la main dessus et le ramener à sa capitaine. Les états d'âmes et les potentiels conflits internes, ça le concernait pas. Lui n'était là que pour une chose : ses thunes et sa réputation. En se mettant la pirate dans sa poche et considérant le projet qu'elle semblait mener, il lui semblait garanti une bonne place dans l'organisation en devenir.
-Elle va m'buter z'te le dit. Mais c'mieux ainsi, zui qu'une pe- -Chut. L'index du Husdon vint se coller aux lèvres trempées de son acolyte. T'as vu c'que j'ai vu ?
Sortant à peine des quartiers, le Manoir en visu, les yeux affutés de Heath lui permirent de capter un mouvement suspect et pourtant bref au loin. Deux silhouettes disparaissant à toute hâte, en délaissant une amoindrie.
-T'es sûre qu'elle est là, ta Jiva ? -Oui zui zure d'moi. -Elle est forte comme tu l'dis ? -Z'est la meilleure. A ces mots, l'avancée du duo reprit. Elle oze pas l'dire, mais z'est elle la prozaine reine des pirates.
Quelques minutes et un trottinement du mercenaire leur suffirent pour arriver devant le bâtiment. Heath y découvrit une personne avachie, cul au sol et adossée contre la façade, le souffle encore court.
-Hey l'ami, lança-t-il d'une tape sur l'épaule, tout se passe bien ici ? -T'as pas plus con comme quezti- Basil se figea, renifla un coup puis se laissa tomber. Il rampa aux côtés de la personne pour lui présenter son visage emboués et morveux. C'est toi Zosh ?!
Hmmm, louche*louche=pas louche
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Jeu 22 Aoû - 15:43
Descente Face cachée
Un sourire.
De l’enthousiasme.
Plus encore de la joie.
Il se tient là-haut, surplombant ceux qui venaient d’être conquis, aux côtés de son épouvantail et de celle s'étant érigée en porte étendard avant lui. Il est là, ancré dans l’instant, presqu’euphorique, concrétisant le projet qui l’aurait conduit à un nouveau sommet.
Il semble heureux.
-Oy…
Le temps se dilate.
Mes paumes s'appuient sur mes cuisses, des frémissements les parcourent. A leurs suite, une chaleur qui me grandit et m’arrache presque du recoin.
L'ascens-
-ɐʌı̣ſ
Arrêt du cœur.
Ma vue s’embrume.
Froncement. Palpitation.
Elle lui renvoie son regard, riant à gorge déployée. Elle arque son bras, sa paume rencontre la sienne dans un son net, tonitruant.
Impeccable. Dénué d’impureté.
.ı̣oɯ suɐS
-…X Hunter !
Le sol à ses pieds se fissure. Son esprit et son corps rencontre le mien. Elle ne réagit pas, contemple seulement sa main.
-JIJIJIJIJIJIJIJJIJIJI, elle ricane frottant ses paumes puis ses bras, chassant la pression qui l’éprend, IL EST DETONNANT TON CHECK !
Son chef ne ploie pas, ne serait-ce que d’un centimètre. Elle méprend mon esprit pour un vulgaire ressenti. Mon existence tout entière est occultée. Mon poing s’ens-
-Encore et toujours, mon amour.
Une voix spectrale naît au creux de mon oreille. Un voile blanc masque ma vue. Il s’effiloche à mesure qu’un poids grandit sur mes épaules, s’étire sur ma nuque jusqu’à ma poitrine.
Spoiler:
-Tu crois qu’il t’est facile d’aimer ?
Un poignard qui se plante en moi. Une douleur familière.
-Ton amour est égoïste.
Elle me renvoie nostalgie et mélancolie.
-Il est égoïstement jaloux et violent.
Comment ai-je espéré m'en défaire ?
-Regarde.
Sa main élève mon menton, cadre le tableau renvoyé par mes yeux. Des fissures, ici ? Sous ses pieds, à lui ? Non c’est impossible. Ce n’est pas envisageable. Comment le serait-ce ?
-C’est pour ça que t’es difficile à aimer.
Ma… ma jalousie aurait conquis mon haki ?
«¿ ǝı̣snoןɐɾ̣ ɐW»
___
Une main s’agrippe à la mienne. Me tire de cette vision cauchemardesque. Tente de me sortir de cette coulée de honte qui m’assomme.
Spoiler:
???
-Tu vas bien, grand-frère ?
Ses cheveux écarlates. Ses traits innocents qui n’étaient pas les siens.
-Je…
Je me souviens de ma sentence. De mon devoir envers elle.
-Partons.
De mon devoir envers celui que j’étais.
___
A l'instant où l'encapuchonné franchit le seuil du Manoir, il fit l'erreur de de tourner ses yeux dans leurs coins. Une ombre terne, adossé contre la façade, certainement sortie en attendant que la pièce à l'intérieur n'atteigne son acte ultime. Une poignée de secondes fallut pour la détailler, il n'en fallut pas une de plus pour mettre un nom sur cette tête récemment primée.
Cette tête qu'il enviait à cet instant.
Les paroles de l'escargophone lui revinrent alors. Et il commença à comprendre peu à peu leurs sens, surtout le sous-texte.
On l'avait oublié.
Avait-il été trop subtile ?
Ce n'était pas une question valide, pas en cet instant de honte.
-A la poursuite du sommet, combien de Basil Baxter s'arrêtent avant même d'atteindre le camp de base ? Sais-tu ce qui les différencie des Edward Lawrence ?
Quel était le rôle précis de ce type pour le Nébula ? L'ancien criminel le matait avec dégoût, son corps ne laissait transparaître rien d'exceptionnel. Sa voix intérieure, qu'il examinait de son haki, ne révélait rien d'étonnant. Alors, quoi ?
-Au-delà d’une certaine altitude, on rentre dans le domaine des élus. L’oxygène se raréfie et les places sont forcément limitées. Ce n'est pas tout le monde qui est prédisposé à l'acclimatation.
Son regard se noircit et il laissa son esprit tourmenté peser sur celui du pirate. Il l'écrasait avec une intensité grandissante, frisant les limites de l'évanouissement.
-Tu crois que le premier venu peut y survivre ? Même les élus se doivent de passer un pacte avec la montagne pour y demeurer. La chérir sans partage. Autrement, elle décline toute responsabilité concernant ta survie.
Il s'approcha de cette tanche, le sol se fissurant sous ses pas, ôtant sa capuche pour y dévoiler un faciès épuisé.
Spoiler:
???
-Pour cette raison, j’ai compris que l’ascension ne peut se faire qu’en solitaire. Mais vois-tu...
Son regard bifurqua subitement, évitant tout contact avec ce type dont il reniait désormais l'existence. Son attention se reporta sur la jeune femme à sa suite.
-...là-haut on perd vite la tête.
Il la prit dans ses bras en contrôlant sa voix pour ne pas qu'elle faillisse. Puis il disparut d'un soru, laissant l'autre s'écrouler dans son sillage, toute pression s'évanouissant.
Etait-il réellement possible de conquérir le même sommet à plusieurs ? L'altitude, ne condamnait-elle pas les groupes en poussant à l'individuation ?
Ce rêve de belle conquête et celui d'amitié : n'étaient-ils pas simplement incompatibles ?
Etait-il prêt à sacrifier ce qu'il s'était juré être son nouvel idéal ?
-Haru.
La gamine avait déjà anticipée sa question et ne savait quoi répondre. Jusqu'alors leur nouvelle vie était paisible et confortable. Personne à leur poursuite, aucune magouille à réaliser ni crime à commettre. Le prix à payer pour obtenir ce mode de vie avait été conséquent et aucun retour en arrière n'était possible.
Elle pensait que ça allait fonctionner. Elle le souhaitait de tout son être.
Puis elle apprit que le malheur était dans la nostalgie. Celle de ses ambitions laissées à l'abandon.
L'ennui y était son terreau.
-Pourquoi pour rêver faut-il qu’on dorme ?
Elle ferma ses yeux, ne souhaitant voir ce qui se tramait en surplomb : l'expression de son frère la portant.
La pluie s'abattit sur son visage.
Celle de Burj Babil, se convainquait-elle.
Car toute pièce a deux faces - post montrant un deuxième point de vue du premier, l'action reste inchangée (des parties y sont justifiées par contre).
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Jeu 29 Aoû - 20:43
Appel d’offres
Feat. Edward Lawrence & Jiva
Il avait jeté distraitement une nouvelle bûche dans l’âtre qui commençait à faiblir. En bas, au village, le clocher venait de sonner deux fois. Un soupir de satisfaction s’était échappé de ses lèvres ; c’était le moment qu’il préférait. On n’entendait que le crépitement du foyer et le sifflement du vent balayant les tuiles. Pas de fête tapageuse. Pas de cris de détresse embrumés d’alcool. Pas d’appels au travail. Une sérénité plate, morne, dénuée de tout intérêt. L’embrassade douce de la mort, pour seulement quelques heures.
- Papa?
L’homme avait posé sa cigarette, qui avait laissé une trace ronde et noirâtre sur l’épaisse couverture de laine qui recouvrait la vieille chaise, puis avait craché dans sa main pour plaquer en arrière sa tignasse ébène. Il n’avait pas entendu les pas de la petite créature qui se tenait dans l’embrasure, une chemise trop grande mal boutonnée tombant à ses mollets. La minuscule chose affichait un air hésitant ; son regard était fuyant. L’intéressé avait haussé un sourcil.
- J’ai rêvé que tu mourrais.
Le timbre avait été faible, un rien plat. Pas particulièrement attristé, mais peut-être vaguement craintif. Il ne s’était que bien plus tard fait la réflexion du détachement dont l’enfant avait fait preuve dans ce constat ; comme si la réaction de son père face à cet aveu était la seule chose qui le préoccupait. Une fois l’annonce faite, tout semblant d’émotion avait quitté le petit visage rond ; le menton s’était relevé, les yeux s’étaient fixés droit devant eux. Les petits pieds nus sur le sol de pierre étaient restés fermement ancrés à leur place. Le petit être avait attendu ainsi quelques secondes, les épaules droites, puis, sans réponse de la part de son interlocuteur, avait esquissé un bref mouvement de tête et s’en était retourné à son lit avec le sentiment du travail bien accompli.
L’homme avait ramassé sa cigarette, le regard toujours figé sur l’embrasure restée vide.
_________
Les choses semblent enfin rentrer dans leur ordre légitime, le commerçant acceptant enfin l’offre tandis que chaque convive y va de sa contribution personnelle. Contribution à laquelle l’Ours se sent contraint de participer.
- Et je peux mettre à disposition mon réseau afin de vendre des informations sur les cibles potentielles. On pourrait imaginer un accompagnement à la carte pour tous ces nouveaux chasseurs en devenir!
Sous le ton à enthousiasme caricatural qui fait sa marque, une infime crispation se laisse percevoir à qui y prête attention. Sous le masque, la gorge se serre. Ses paupières se ferment, il inspire lentement. Il accuse, un peu plus que l’instant précédent, la morsure de l’air renfermé qui traverse ses bronches. Il se concentre un instant sur son coeur, dont le battement irrégulier ralentit presque imperceptiblement. Chaque pulsation propulse le fluide vital dans ses membres, dont le gonflement arythmique se fait douloureusement ressentir. Lorsque ses doigts se tendent, il sent les phalanges grincer et craquer. Ses oreilles sifflent ; un bourdonnement lointain, se rapprochant péniblement. Une sensation de lourdeur s’éveille doucement en son crâne, sa poitrine, ses épaules. Il décompte lentement, tente d’estimer l’heure. Il doit être temps.
A grand peine, il redirige la focale. Le faisceau braqué sur lui s’étend, l’allégeant un rien et baignant de lumière les silhouettes floues qui l’entourent. Deux en particulier reflètent trop bien, s’imposent, l’aveuglent. Se mêlent en un unique point de lumière trop vif, trop jeune, trop indiscernable. Ses dents grincent.
Il ouvre les yeux.
Les fixe, fébrilement, sur les deux âmes qui englobent à eux seuls la pièce. Ceux qui, en quelques minutes, ont imposé leur indiscutable ascendant sur tous ici.
Deux associés.
_________
Il les observait, d’en bas, se mordant la lèvre. Une sensation de torpeur, comme s’il venait de se réveiller. La clarté et la certitude que lui apportaient habituellement le masque étaient en train de fondre comme neige au soleil. Big Bear rentrait chez lui ; ne restait qu’un vieillard attendant sur le bord de la route. Et eux, déjà si loin. Si forts. Si imposants. Il n’était nul besoin de lui.
Il ne l’ignorait pas ; il ne l’avait jamais ignoré. Et dans une certaine mesure, c’était sans importance : son ambition personnelle avait toujours été ailleurs.
Dans une certaine mesure seulement.
Il les observait, d’en bas, se mordant la lèvre. Il n’avait rien d’autre. Il l’avait déjà dit : le monde tournait vite, et ils s’étaient laissés devancer. Certains peut-être plus que d’autres. Les signes ne trompaient pas.
Trois empires. Trois mondes. Trois forces. Deux ne sauraient s’imposer.
Un ricanement rauque, traînant, glissa entre les babines grimaçantes de la peluche. Il pencha la tête sur le côté, observant pour la première fois en détails le prétendu maître des lieux. Le jeune criminel n’avait pas tort.
Trois empereurs étaient supposément représentés. N’en restait qu’un pour compléter le tableau. C’était presque dommage, comme une grille incomplète. Comme une occasion manquée. Un déséquilibre. Un manquement à l’ordre naturel.
- Voilà qui s’arrange facilement, mon bon ami, rétorqua-t-il à la remarque du Boogeyman à ce sujet. Oui, Eko serait poussé à accepter.
Lentement, s’appuyant sur le manche de sa pelle qui marquait faiblement le sol à chacun de ses pas, il monta une à une les marches qui menaient aux deux instigateurs, puis les dépassa avec un hochement de tête amical. Quelques pas encore, puis un geste brusque.
Le fer de l’outil se posa à nouveau au sol, et le vieil homme contempla les débris de verre à ses pieds. Il apprécia la caresse de l’air frais de la nuit qui s’engouffrait soudain par la fenêtre brisée. Puis, lâchant sa canne de fortune, il glissa la main sous sa veste, feignant quelques secondes d’y chercher quelque chose pendant que quelque part, au fond d’une pièce sobrement éclairée par la lueur des chandelles, des mains précises et vives s’agitaient.
Lorsque le bras interminable du grand ours émergea à nouveau du vêtement, c’était en tirant une corde de soie, traînant avec elle quatre larges rectangles de tissu. Le tout bascula par l’ouverture murale, affichant aux yeux de tous dehors ces quatre valeurs, revendiquées à présent par le bâtiment.
La Providence.
La Toile.
L’Empire Suprême.
Et au-dessus, les surplombant tous, l’étendard noir immaculé.
N’en manquait qu’un.
- Oï, Kozawa ! hurla-t-il joyeusement, sa voix usée se perdant dans le vent. Viens donc nous voir, tu es en train de tout manquer !
Il se tourna fièrement vers ses collègues, le torse bombé, la tête haute, un large sourire perceptible dans sa voix.
Le déséquilibre allait être corrigé.
Chap fait gneugneugneu.
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Ven 13 Sep - 19:31
The Boogeyman, Héritier des commerces de la Triade sur Burj Babil
En vérité le Croque-Mitaine n’avait pas grand-chose à attendre de plus des individus lui offrant leur soutien pour maintenir son entreprise. Il avait bien compris, au vu des forts caractères présents, qu’il ferait surtout office de trésorier, voir même d’assistant de direction. Néanmoins, il fallait bel et bien que des personnes occupent ce genre de rôle pour qu’une entreprise tourne. Et si cela lui permettait d’asseoir son commerce au sein du Burj, alors il le ferait.
Il ferait tout pour que leur association de malfaiteurs puisse être prolifique !
Sa taille moyenne tranchait avec le « X » qui venait de se dessiner à quelques mètres de lui. En fait, la scène en était presque drôle et lui rappelait encore plus ce cher Bai Jian… Une pensée le menant à se demander si Honji n’avait pas changé de camp trop rapidement… Il se serait plus dans ce groupe naissant.
Néanmoins, lorsque Big Bear vint briser les vitres à l’arrière du manoir, le Boogeyman écarquilla les yeux, tandis qu’on vit enfin la couleur des pupilles de Dragos. Tous avaient compris ce que l’homme venait d’afficher.
Le concept de discrétion leurs étaient donc étranger ?
Le Boogeyman monta rapide les marches pour vérifier par l’escalier et constater la chose en frappant sa main sur son front.
- L’œil des Marais va nous repérer… Mais je suppose que vous ne voudrez pas que je touche les drapeaux…
Le raisonnement « Bai Jian » était son uniquement moyen de comprendre ce geste… Il ne pourrait les faire changer d’avis c’était une certitude.
Cependant, la répercussion ne fut pas immédiate. Il fallut bien une quinze de minutes avant que l’escargophone du Boogeyman ne commence à sonner.
- Ici le Croque-Mitaine.
- Ici Kozawa. L’œil vient de m’informer que ton appel d’offres était en train de dégénéré… Vu que des drapeaux rivaux y sont placés.
L’œil savait pour son appel d’offres ? Cet individu qui servait de réseau d’informations interne au Burj avait donc l’information de cet appel et l’avait transmis ? Cela fit sourire le Boogeyman qui avait volontairement laissé cette information publique afin qu’elle soit répandue. Il voulait glaner un maximum de monde sans s’attendre à Kozawa.
- Eh bien, comme tu peux le constater il manque un drapeau sur les quatre habituels, tu devrais peut-être nous rejoindre depuis ton 42ème étage, tu devrais être là en 15 minutes non ?
Dirait le Boy en souriant, les dents serrées sur sa cigarette.
- Tss.. J’arrive avec mes hommes.
Il ne fallut ainsi qu’un petit quart d’heure pour que les portes du manoir ne s’ouvrent, laissant apparaître un groupe de onze samouraï, dont l’un se démarquait.
Yakato Kozawa, Gokenin du Shogunat de Wa, primé à 401 millions de berrys.
Balayant la pièce du regard, il reconnaîtra aisément les individus qu’était Jiva et Edward Lawrence, notamment le second qui officiait en tant que Latrodectus chez Erika, soit le rang situé juste en dessous des fameux « Lieutenants de Yonkou ». Il connaissait Big Bear de façon plus sommaire, puisque ses récents actes l’assimilaient à un homme au service d’Hadès.
- J’avoue ne pas bien comprendre cette invitation Boogeyman. Pourquoi afficher les drapeaux d’Hadès, Erika et Tengen en territoire d’Eko Taka. Nous venons de calmer le problème de l’alliance des Chasseurs de Primes, ce n’est pas le moment de nous faire la guerre.
Entamera Kozawa.
- C’est marrant que tu parles de l’alliance, car les individus ici présents représentent les trois Yonkou que tu viens de citer et la présence d’Eko dans cette alliance serait très utile. Mieux que les chasseurs de renommées financer par la Pègre, que dirais-tu de nous-même mettre à prix les Gouvernementaux ? Mes collègues ici présents sauront te l’expliquer encore mieux que moi.
Conclut le Boogeyman en revenant à son pupitre, avant de se tourner de profil, le bras présentant les trois individus en haut de l’escalier, telles les stars d’un show !
Vous disposez d'une semaine à compter d'aujourd'hui, même si vous pouvez répondre avant si vous le souhaitez. Mais si vous répondit pour lundi, je me fixerais l'autre lundi aussi en jour de réponse dernier délai.
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Edward Lawrence
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Lun 30 Sep - 21:23
Appel d'offre Début 1510 ~ Burj Babil - Cœur du Nouveau Monde
L’esquisse de ce sourire qui se fraye un chemin sur ta peau enneigée. Ton regard d’un noisette profond et onctueux. Tes pommettes galbées au rythme de ton rire enjoué et cristallin.
Te l’ai-je suffisamment répété ? Ton sourire m’étincelle.
Je me souviens de mes doigts glissant dans la douceur de tes cheveux, du contact de ta peau chaude et réconfortante.
Tu es mon rayon de Soleil, tu sais ?
Marianne.
Et ton reflet qui s’éloigne…
Par-delà les flots qui vont et viennent, et désormais séparés par vents et marées…
… au sein de ce voyage que tu as toujours décrié, conspué.
Mais au fond, je voudrais juste que…
Je voudrais que tout soit clair, avant que le couvercle ne se referme.
Tu m’as reproché de t’avoir délaissé pour embrasser mes rêves, de m’être tourné vers mes idéaux au lieu d’être présent pour sécher tes sanglots.
Idéaux d’un J qui a attisé ta jalousie. D’un J duquel je nous voyais unis, jusqu’à comprendre que je me suis mépris.
Et tenté par mes vieux démons, je n’ai su ni assumer ni te révéler…
Ce qui se cache derrière le masque, mon côté face ténébreux.
Et tu m’en as voulu d’avoir choisi de suivre cet homme au lieu de devenir le tien.
Qu’aurait été notre vie si ce jour-là, je n’avais pas déserté nos draps ? Nos enfants auraient-ils tes yeux ou les miens ?
Je caresse toujours l’infime espoir qu’avec le temps, tu me pardonneras.
Et alors, dès que mon voyage aura enfin pris fin, on se retrouvera.
C’est ce doux rêve qui me permet de continuer à avancer. Et s’il devait s’échouer au fond des océans, je n’y trouverais pas mille trésors, mais me ferais poignarder par mille remords.
Et mon ultime pensée serait alors…
Tant pis, on ira s’aimer dans une autre vie.
Le J.
__________
Le temps s’était comme suspendu à cet instant fatidique, lorsque les deux paumes s’étaient entrechoquées dans un fracas qui aurait pu secouer le monde lui-même et es deux protagonistes furent comme foudroyés, chacun à leur façon. Et il demeura cis dans cette stase, comme piégé dans son inertie, comme ankylosé par une force extraordinaire. Oui, il fallait bien cela pour qualifier le caractère hautement inhabituel de cette situation, ce fait rarissime au possible.
Edward Lawrence venait de se faire surprendre.
Et même prendre de court. Ce fut ainsi qu’il demeura campé dans sa surprise, incapable de faire face à cet éclair d’orgueil. A cet insidieux paradigme qui le rendait vulnérable en cet instant fatidique, faisant taire net dans l’immédiat toute forme de contestation, tout sursaut d’orgueil.
Quand était-ce ?
A quand remontait la précédente situation où il avait été pris de court au point d’en demeurer immobile et à court de solutions ? Était-ce le déni qui asséchait sa mémoire, ou bien le temps s’était-il réellement étiré depuis cette fameuse précédente occasion ?
Qui ?
Qui avait osé ?
C’étaient les questions qui fusaient par-delà ses yeux qui, l’espace d’un instant, semblaient avoir perdu le contrôle du territoire qu’ils prétendaient dominer.
Puis, très vite, il s’attarda sur la coupable la plus évidente, la plus proche. Mais elle n’arborait pas les signes distinctifs qui viendraient corroborer cette hâtive présomption. Elle aussi semblait avoir été frappée par la foudre, peut-être même davantage, et semblait en ignorer même la nature si l’on se fiait à sa réaction. Non, il n’y avait aucun monde dans lequel cet assaut aurait pu venir d’elle, que ce fût volontaire ou pas.
Alors qui ?
Qui était le putain d’enfoiré qui… ?
« Oy, Boogey-boy. Combien de temps pour atteindre le sommet de Burj Babil ? »
Ses yeux balayèrent furieusement les personnes alors qu’il en sondait leurs voix. Mais personne ne parvint à relever son attention. Personne n’en semblait digne.
« Je vois. Je vous prie de m’excuser, j’ai une autre affaire urgente à régler. »
Pourtant, certaines voix semblaient manquer à l’appel. Les aurait-il remarquées en temps normal ? Probablement pas. Mais sa pulsion meurtrière survenue plus tôt l’avait contraint à s’intéresser plus que de nature à ceux qui auraient pu mourir de sa propre main. Il lui suffisait d’un claquement de doigts.
Ces maudits insectes.
Et alors, il sortit le sien de sa tanière et activa la ligne spécialement prévue pour les situations de ce genre.
*PULUPULUPULUPULUP*
De part et d’autre des mers, les mollusques se mirent à vrombir et clamèrent l’alerte générale, sommant leurs maitres de répondre à l’appel de la guerre. À l’appel du sang.
« La chasse… est ouverte. »
__________
« Et… pourtant, je suis là. »
Un constat, simple, viendrait briser le silence religieux dans lequel je me terrais jusqu’alors, mon regard las apposé sur le type louche qui venait de s’extirper du manoir des enfers. Un type assurément bien pénible, soupirais-je intérieurement. Le genre de type qui ne laissait que bien trop peu de place au hasard.
« Perdre la tête… n’est-ce pas au fond l’horizon vers lequel nos existences nous portent… ? »
Commençais-je alors que mon regard se levait vers des horizons dont je ne percevais aucun contour. Mes jambes avaient cédé sous la pression qu’il m’imposait. Les fissures se propageaient sur le sol tel une maladie et menaçaient de contaminer mes articulations déjà fébriles. Tout semblait indiquer que mon pronostic vital était engagé, pourtant une étrange sérénité avait pris place dans le flot de mes pensées, qui me semblaient plus limpides qu’à l’accoutumée.
« Perdre la tête… n’est-ce pas la douce fin que nous méritons après toutes les vies que nous avons fauchées ? »
La folie ou la potence. Il n’y avait pas d’autres issues pour ceux qui naviguaient sur le sang versé des innocents. Était-il vraiment concevable d’échapper aux deux ? Nulle liberté ne semblait pouvoir être accordée une fois la ligne franchie. Existait-elle seulement ?
« Mais vois-tu, c’est justement parce qu’Edward Lawrence a perdu la tête qu’il a entrepris son ascension. »
Il était presque risible de s’imaginer qu’une telle conversation devait avoir lieu en tel endroit. Cette tour en était le parfait symbole. Depuis quand et pour quelle raison avait-elle été construite ? N’était-ce pas pour illustrer ces hommes qui vouaient leur vie à atteindre le ciel sans jamais y parvenir ?
Notre emblème existait pour leur rappeler à tous : il n’y avait d’ascension vers le sommet que pour ceux qui s’abaissaient à en gravir chacune des marches. Dussent-elles s’avérer être des cadavres : des victimes collatérales de cette quête déraisonné dont les ossements brisés viendraient renforcer les fondations destinées à supporter notre insidieux voyage.
Oui, c’était en cela notre symbole et c’était donc ainsi qu’il se devait d’être arboré. Tel était le sens de notre quête, depuis son commencement jusqu’à atteindre l’objectif qui avait été fixé.
« La véritable question, ce serait plutôt à propos de toi… et moi… »
Étions-nous aptes à nous en saisir ? Avions-nous même la possibilité d’interférer dans cette nébuleuse odyssée ? Ou n’étions-nous que le prolongement des mots venus s’effondrer sur le papier de nos vies ?
Lui m’estimait incapable d’y parvenir. Mais qu’en était-il de lui ? Comment pouvait-il s’assurer que lui, ou même quiconque d’autre aurait pu en être capable ? Être détenteur du mythique Haki des Rois, réservé à une poignée d’élus offrait certes des perspectives, mais n’assurait en rien l’atteinte de celles-ci. Combien de Rois étaient-ils parvenus à atteindre ce si convoité sommet ? Jusqu’à preuve du contraire, il n’y jamais eu qu’un seul à se faire appeler « Seigneur des Pirates ».
« Serons-nous à ses côtés lorsqu’il pourra la contempler ? »
Qu’avait-il vu ? Qu’avait-il obtenu ? Pourquoi une partie du monde lui enviait cet hypothétique trésor ? Les rêves existaient-ils pour être atteints ? Sinon quel était le sens à donner à nos vies ? Il y avait un horizon qui saurait apporter bon nombre de réponses à ceux qui sauraient les atteindre.
« C’est une guerre qui s’annonce… Quelle ignominie… les finances vont fondre comme neige au soleil… »
« Décidément… vous pouviez pas rester en place ? Qu’est-ce qu’ils ont branlé les autres ? »
« Oh ? L’escargot, il a plusieurs voix ! C’est rigolo hihihi ! »
« Pourquoi faut-il toujours que les choses dégénèrent avec vous ?! »
« La ferme ! Va dire à ça l’autre vieux débris ! Il avait peur de clamser de vieillesse avant qu’on entre en action alors il a précipité les choses… »
« Quoi, il est toujours pas mort l’autre vioc ? »
« Oy tu m’entends le vieux ?! J’vais t’briser tes fondations, sac d’os ! »
« Attendez… mais quoi… ?! On s’est fait niqué par un vieillard avec déjà un pied dans la tombe ?! Mais waaaa ça me fuuume ! »
« SASASASASASASA !! Il a mis le feu aux poudres ce con ! Maintenant ça va être un feu d’artifice ! »
« Non, il est encore trop tôt pour ça ! Et tant que la mèche n’est pas allumée, il n’est pas trop tard pour calmer le jeu ! »
« Mais si nous n’agissons pas nous-même, un autre le fera à notre place. Et le résultat n’en sera pas bien éloigné. C’est bien ce que tu as en tête, Ed ? »
« Oui. Il est trop tard maintenant pour empêcher tout ça… Le temps est venu pour moi d’assumer les conséquences de mes actions… en tant que pirate ! »
« Law’ qu’est-ce que tu… »
« Je l’ai senti palpiter, il y a quelques instants… Mon pouvoir… »
« Tch… »
« Oy oy oy oy ! Lawrence ! On y va, c’est ça ?! Ici et maintenant ?! »
« Hissons nos pavillons et mettons les voiles ! L’éveil… c’est pour maintenant !! »
« A tous les gradés ! Je proclame l’état d’urgence “E-FIVE” ! Que chacun coordonne ses unités en suivant les directives P7 et QX suivant sa position. Sasaki ! Léon ! Le plus délicat est entre vos mains, je compte sur vous… De mon côté, je prends contact avec Ed War pour établir une flotte de guerre. Momo, sur ton secteur… »
*CLIC*
__________
L’ami.
Était-ce le cas ? Sinon, pourquoi cette apostrophe ? Son visage m’était flou, et ne me renvoyait à aucune cohérence possible.
Et surtout, sa question n’était-elle pas ridicule ?
Si tout se passait bien ?
Un rire nerveux m’ébranla.
« C’est… un désastre… »
Bafouillais-je, en manque de souffle.
Mais l’attitude de l’autre énergumène changea du tout au tout lorsqu’il lui sembla me reconnaitre. Il se mua ainsi sur le sol, tel ver le terre qu’il croyait être, et rampa jusqu’à mon niveau.
Comment les choses avaient pu tourner aussi mal ?
« Seuls, ils étaient déjà imprévisibles… Mais maintenant… »
Non. C’était la suite logique des évènements, une délibération probable à ses agissements imprévisibles. Et que penser de l’autre là, avec ses cheveux couleur ciel et son pet au casque ? Cette association naissante n’augurait rien de bon.
« Qui est le con qui s’est dit que ce serait une bonne idée de les associer… ?! »
Cette question nous renvoyait inévitablement à quelques mois en arrière, quand nos destins avaient fini par s’entrecroiser.
Était-ce la bonne décision ? Avec le recul, mon pari semblait subitement totalement irréfléchi et même contreproductif. N’avais-je pas précipité ce que j’aurais souhaité éviter ?
Mais c’était loin d’être le seul problème à l’horizon : la présence de cet homme dont l’identité restait incertaine représentait un danger bien plus immédiat et ses supposés agissements étaient particulièrement inquiétants. Une dextérité prodigieuse me serait requise si j’aspirais à sauver ce qui pouvait encore l’être.
« Ce serait trop long de tout expliquer. Allez les rejoindre… et vous verrez de vous-même… »
Nos pas nous mèneraient dans l’enceinte du manoir, en quête de ceux qui guidaient et rythmaient nos vies. Et dont les ambitions caressaient le même dessein, à propos du monde.
Josh, second d'Edward Lawrence
__________
*CLIC *
Le Nébula s’était déjà désintéressé du grabuge qu’il avait lui-même provoqué et avait stoppé en conséquence les instructions proférées par le gastéropode, comme si tout ceci ne le concernait pas réellement. Les aigles étaient-ils destinés à voler avec les pigeons ?
Il continuait à s’avancer en direction de la sortie jusqu’à arriver au niveau de son prétendu garde du corps qui s’était tenu jusqu’alors à l’écart. Ce dernier s’inclina alors, comme pour saluer son souverain et déploya ses bras dans sa direction, dans une posture qui avait tout de solennel. Le maudit laissa ses doigts effleurer lentement l’objet qui lui était présenté avant d’enrouler ses doigts autour afin de s’en saisir et ainsi délester son serviteur de son devoir.
Avant de poursuivre sa marche solennelle.
__________
« Josh. Où est-il parti ? »
Demanda-t-il calmement à l’homme débraillé qui venait d'entrer et qui se tenait entre lui et la sortie du manoir.
« Hein ? Je ne vois pas de qui tu parles… Regarde plutôt qui j’ai trouvé dehors… C’est Basile et… euh… »
« Josh. Où est-il ? »
Il n’accorda aucune attention aux deux individus qui l’accompagnait et réitéra sa question.
« Il n’y avait personne… »
Assura Josh, d’une voix dont l’ont percevait moins d’assurance. Son teint sembla pâlir, comme s’il accusait encore le coup après l’insolation qu’il avait subi lorsqu’il se trouvait dehors.
« Josh, hors de mon chemin. »
« Personne… je te dis… ! »
Parvint-il à peine à déglutir alors que le haki royal de son capitaine l’oppressait de la même manière que celui de l’homme encapuchonné qui l’avait déjà en partie affaibli. Des spasmes se mirent à ébranler son corps qui ne demandait qu’à s’échoir sur le sol.
« … Il n’y avait… personne… »
Il tituba.
*BANG *
Une première fois.
*BANG BANG*
Et puis, deux fois de plus.
Pour laisser place à un silence assourdissant.
La pièce tournoya et le corps du médecin chuta lourdement sur un sol qui se couvrirait dès lors d’un voile écarlate.
D’un soupir, le Nébula chassa les volutes de fumée qui s’extirpaient encore du canon de son instrument. Puis, sans même un regard pour la silhouette qui reposait paisiblement, il s’en écarta et gagna la sortie. Les yeux déjà tournés vers son facétieux dessein.
__________
Le soleil est brulant.
Il est cet astre qui gouverne les cieux, qui fait régir sa chaleur sur le monde qu’il surplombe. Il aveugle ceux qui prétendent pouvoir le toiser et assèche les rêves de ceux qui, de leurs ailes, s’en approchent de trop près. Un règne sans faille, immuable, redondant.
Mais il n’y a pas de soleil à Burj Babil.
Et dès lors, comment t’estimer aveuglé ? Là où la vie misérable proliférait dans l’ombre du bâtiment qui osait les cieux. D’aussi loin que je me souvienne, tu avais toujours accordé une curiosité particulière à cet endroit. Avec du recul, je me dis que c’est probablement car tu y voyais une certaine ressemblance avec celui que tu avais bâti.
Un doux paradoxe qui s’insinue depuis toutes ces années. La tour en est un prodigieux symbole. Une démonstration de ce que l’ambition de l’homme peut accomplir. Son origine est toute convenue à tes yeux : un rêve démesuré de grandeur et l’orgueil d’aller cueillir le ciel. Et, à mesure que le temps s’était inlassablement écoulé, la tour avait continué de progresser vers son illusoire objectif. Chaque nouvel étage la rapproche de son objectif et se voit bercer par la même lueur céleste. Puis, il finit par être recouvert par un nouvel étage et se retrouve plongé dans les ténèbres. Et dans l’oubli.
Un sacrifice perpétuel.
Un cycle ininterrompu de rêves aussi grandioses que tragiquement déchus. Une contradiction éternelle, une désillusion sempiternelle.
Le symbole absolu de ce paradoxe dans lequel tu évolues.
D’un saut vif, tu te hisses sur le toit du bâti duquel tu viens de t’échapper.
D’un regard circulaire, tu balaies frénétiquement les alentours, dans l’objectif de retrouver ce qui t’a échappé.
« OY ! MONTRE-TOI ! JE TE L’AI DIT, CET ÉTAGE N’EST PAS ASSEZ GRAND POUR TE CACHER. »
Tu l’interpelles. Comme s’il pouvait t’entendre. Comme s’il allait t’écouter. Comme s’il allait te considérer.
« QUEL GENRE DE ROI PRÉTENDS-TU ÊTRE ? LE ROI DES LÂCHES ?! »
Une nouvelle beuglante t’échappe. Une provocation, cette fois-ci. Il y a de l’idée, il faut bien te le reconnaitre. Son Haki est puissant, tu l’as bien ressenti.
Est-ce cela qui t’importune ? Le fait qu’un être à l’ambition aussi marquée puisse faire preuve de lâcheté ? Est-ce cela qui te frustre ? Le fait qu’il puisse te ressembler ?
Il s’est joué de toi et tu le sais. Te surclasse-t-il dans sa bassesse ? Entre ciel et terre, entre ombre et lumière, entre sommet et bas-fonds…
Tu pestes.
« QUI CROIS-TU QUE JE SOIS ?! »
Ta frustration te dévore et t’anime. Elle t’a mené en cet endroit et en cet instant. Elle est ce qui a guidé tes choix.
La colère et l’orgueil. Le tout dans un même homme.
En es-tu seulement conscient Lawrence ?
« OREWA… EDWARD DA… !! »
Que tu n’es que le digne fils de ton père.
Tes faiblesses sont les siennes. Ses lacunes sont les tiennes.
« J’EMPILERAIS LES CADAVRES DU MONDE ENTIER… »
Ô fils de Norton !
Montre-moi une fois encore ta déchéance.
« … ET J’ATTEINDRAIS LE SOMMET !! »
Ta voix détonne, tes bras s’écartent.
Et ton ambition se propage tout autour du manoir, mais surtout au-delà, pour y déferler sans aucune limite. Tous se prosterneraient : femmes, enfants, vieux, innocents comme criminels.
Tous des insectes destinés au silence.
Tandis que tous ceux restés debout deviendraient alors les cibles de ton courroux.
__________
Finalement ce ne fut quelques minutes avant l’arrivée du dernier invité que le Latrodectus retourna dans le manoir. C’était Sasaki qui lui avait confirmé son arrivée et l’avait convaincu de revenir y assister. Ce même Sasaki qui, peu de temps après son départ, s’était chargé de nettoyer le dernier coup de sang du Nébula. Et puis, Yakato Kozawa entra, bientôt suivi de ses hommes de main.
« Calmer le problème de l’alliance des chasseurs de prime… ?! »
D’un claquement sec, il referma la couverture du vieux cahier qu’il lisait distraitement jusqu’alors, pour se consacrer à l’énormité qu’il venait d’entendre. Une veine venait de se gorger sur son front, mais il n’était pas aisé de deviner si elle avait dû la présence un peu trop confiante des sbires de l’aveugle, de ses paroles provocantes, ou simplement, car il venait de voir sa lecture passionnante être interrompue.
« Mais vous êtes la raison pour laquelle ce problème est encore d’actualité ! »
Rétorqua-t-il sèchement tandis qu’il le dévisageait non sans une pointe d’amertume.
« Il y a trois ans, lorsque ton Shogun a choisi de cracher sur la piraterie au lieu de s’allier avec Hadès et d’éradiquer Mijushike et ses clébards… Alors la ramène pas trop, le basané ! »
Puis, il rangea son précieux cahier à sa place et cracha sur le sol pour communiquer tout son mépris. Pour autant, il n’excluait pas d’accorder une seconde chance à l’Aveugle et à la piraterie, même s’il se doutait de la tournure que tout ceci prendrait.
__________
Tentative d'éveil du FDD -> Echec. (avec petite réf à Kingadomu, d'ailleurs) HDR pallier 3 sur la plus grande zone possible, en évitant d'arroser le manoir. Ensuite, libre à Fudo et au MJ de déterminer dans quelle mesure l'action aboutie et la suite à y donner éventuellement. Dernière partie du poste au conditionnel : je suis parti du principe qu'Ed serait revenu avant les 30 min (15min appel + 15 min arrivée Kozawa). Le cas échéant, ne pas considérer cette partie du poste.
_________________
Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux" et des "Victimes de Pumori".
Edward Lawrence
Jiva
Messages : 1033
Race : Humain
Équipage : La Coalition
Feuille de personnage Niveau: (45/75) Expériences: (345/500) Berrys: 24.402.430.000 B
Mar 15 Oct - 21:07
Putain de pirate
Little Ingenia, mi-1509
Spoiler:
Basil Baxter
Merde. La glace a déjà fondue. J’ai perdu le fil avec celui-ci : moitié vide ou il ne reste que de la flotte ? La flotte c’est le contraire de ce qu’il me faut, c’est une lucidité que je refuse de retrouver.
«Eux ce sont Arty et Bill, ils ont la charge de notre navire. Et lui c’est Basil.»
Qu’est-ce qu’il m’arrive, bordel ? Sur quelle saloperie d’entreprise me suis-je lancée ?
«C’est mon second.»
Comment ai-je pu réussir à en arriver là ? Comment ai-je tenu si longtemps ? Surtout, comment n’ai-je pas été démasqué jusqu’alors ? Moi, cette putain de fraude. Cette petite larve bonne qu’à parasiter autrui pour se laisser porter, surfer sur leur vague en fournissant le minimum d’effort pour espérer atteindre des strates supérieures. Me tirer de mon carcan merdique pour goûter à la belle vie : une menée par les forts, ceux qui ont le goût de l’effort, dans son cas, ceux qui ont l’action en standard. Des gens ne ployant jamais face à l’inertie, des gens pour lesquels l’ennui n’est qu’éphémère et source de distractions plutôt que d’addictions.
Putain de merde, qu’ai-je fait pour en arriver là ?
-Oy’ Baz, t’es sûr que t’es bien ?
Elle m’a retrouvée, pour sûr, elle me connaît que trop bien. Après tout, c’est dans un schéma similaire qu’on s’est rencontrés. Deux ans plus tôt, un gramme dans le sang, à m’demander si mon alcool était noyé ou non par la fonte des glaçons.
-Ça va. Un ton sec, rebutant. J’ai honte de ma voix à ce moment, je la dégueule.
Elle a sûrement compris que je parle mieux de moi lorsque je reste muet. Qu’en répondant « ça va », c’est pour me défaire de mes problèmes et toute forme de conversation. Ce que je hais dialoguer, je n’ai jamais été bon pour ce truc. Ah… J’aurais aimé être de ceux qui sont en mesure de lancer leur mal-être en bouteilles à la mer. Se livrer à autrui aisément, trouver en leur attention un réconfort, peut-être obtenir un soutien dans leur retour, me rendre compte que je ne suis pas seul. Mais j’ai une toute autre tendance… les bouteilles, moi, je suis du genre à les descendre à la chaîne. Bientôt, ça changera, c’est certain, j’envisage de mettre des chiffons dessus, m’les bazarder verticalement puis espérer qu’elles me retombent et m’éclatent sur la tronche.
En finir avec tout ça.
-Eh, mettez m’en deux. Beugle-t-elle en réponse, glissant un billet et des pièces sur le bar.
Le bleu de ses yeux m’agresse. Elle me sourit quand je croise son regard, se moque-t-elle de moi ? « Ah cette larve, qu’est-ce que j’vais en faire maintenant ? », sans doute. A-t-elle compris qui j’étais réellement ? Compte-elle se débarrasser de moi ou m’utiliser pour une fin particulière ?
Non, non, non. Je divague. Jiva n’est pas comme ça. En tous cas, pas avec moi. Est-ce réel ? Qu’est-ce que je pense, là ? De l’affection pour celle que j’ai décidé de lester ?
-J’ai honte, Jiv.
Irrécupérable, plus encore incompréhensible : je haïssais hier celui que je suis devenu. Je suis enfin fier d’être de celui que je deviens et, pourtant, mes actions me poussent à redevenir comme autrefois. Je m’auto-sabote, m’interdis de pleinement profiter de ma nouvelle vie. Mon for intérieur me rappelle à mes tors, à ma nature première.
Une larve, un mollusque. Une saloperie inactive.
Bloqué dans un état de perpétuelle stagnation.
-De quoi tu causes ? -Je suis indigne d’être ton second. -Qu’est-ce tu m’baragouines ? -J’suis qu’une pauvre loque, je vais t’causer qu’des merdes. -Si t’es mon second alors qu’t’en es indigne, quel genre de merde j’suis censée être, hein ? T’penses que j’suis une capitaine de pacotille ? -Je… hein ? Non c’pas toi le problème, c’est que m-
Je me mine le moral, donc la gueule. Les yeux gorgés d’eau autour d’un verre, je bois à la santé que je souhaiterais bien perdre. Je désespère d’espérer changer. Devenir un être positif, une colonne sur laquelle ceux que j’apprécie peuvent se reposer. « Ceux que j’apprécie » ? C’est sûrement ça ma quête secrète : apprécier quelqu’un. Un toubib avait dit que c’était le premier pas pour s’aimer soi-même.
L’amour propre, j’t’en fouterais moi.
-J’en ai rien à foutre que tu sois qu’un pauvre alcoolo et qu’t’ais des tendances pessimistes. -J’ai aucune compétence qui pourrait t’ai- -Je t’ai pas désigné second pour quoique ce soit Baz, t’as rien de spécial. T’es un gars banal, faut le dire. T’es vraiment pas la bouteille la plus remplie du bar, encore moins le couteau le plus affuté.
C’était sûr, elle sait que je ne suis qu’une vulgaire fraude. Elle passe aux aveux pour se débarrasser de moi. Le moment est venu, enfin. Je vais avoir mille et une raisons de me torpiller et de finir mal. Je vais enfin pouvoir me laisser aller, me voir dépérir jusqu’à en crev-
-Je t’ai désigné parce que j’te fais confiance. T’es un bon Baz, j’t’apprécie.
Mon cœur s’arrête. Un relent acide me brûle jusqu’à la base de ma langue. La sensation envahit mon crâne qui se resserre.
-T’es mon camarade. On est un binôme, un duo : tu saisis ? -Je… -Ce qui est à toi est à moi et inversement, vif ou mort, c’est ce qui nous lie. Buvons jusqu’à oublier ce qui te mine, demain sera un autre jour. On fera chier Arty, tu verras. Et quand t’en auras besoin, on se partagera autant de bouteilles qu’il en faut. -Mfpsdkmdfskp
___
Spoiler:
Heath Husdon ; Basil Baxter Mercenaire arriviste ; Second de Jiva
-Hein.
Le corps de Josh venait de choir sous ses yeux, sa poitrine encore fumante, un liquide carmin s’y échappant au ralenti. Que venait-il de se passer ? Il dut mal percevoir la situation, c’était certain même. Il se laissa chuter du dos de Heath qui l’avait replacé là pour le ramener à bon port. Là, au niveau du corps inerte, une terrible sensation le parcourut. Josh s’était fait tirer dessus et son assassin se tirait de la pièce sans plus le calculer. Le marin avait bien vu ses traits, surtout relevé sa taille aberrante. Il le reconnut sans avoir à être lucide.
-Pou… pourquoi ? Josh, eh, Josh ?
En le voyant ainsi délaissé, le Baxter pouvait sentir remonter en lui une rage chauffée à blanc, aiguillonnée par une peur jusqu’alors inconnue. Était-ce la crainte de le perdre ? Ce type avec lequel il n’échangea que quelques verres il y avait de ça plusieurs mois. Ses mains se crispèrent sur les joues de la victime, d’un pouce il ouvrit l’une de ses paupières pour n’y voir qu’un œil dans lequel son visage se reflétait.
Horrible malaise. Il hurla une fois. Un son guttural qui perturba le silence sépulcral ayant empli la pièce.
-Oy’, Baz.
Il n’entendit pas sa voix. Son attention s’était portée sur une silhouette plus proche. Une urgence à gérer. Un homme-poisson, la carrure de commode, qui lui demandait de se bouger pour pouvoir récupérer le pauvre gars.
-Non, non. Qu’est-ce que tu vas en faire hein ? Le fumer vous a pas suffi ? C’était pourtant votre… Il ne put finir sa phrase, constatant la raison de sa crainte. -Allez écarte-toi mec. Une fois j'ai trouvé une de ces lettres, c'était surement son testament ou un truc du genre. Il parlait d'une fille sur West Blue. Alors tu crois pas que je devrais le ramener là-bas ? -Pourquoi j’te croirais hein ? T’es qui déjà, espèce de… -Basil !
Sa colère l’assourdit, il détourna ses yeux pour contempler celle qu’il avait espéré retrouver. Sa capitaine. Sa binôme. Son visage ne semblait pas si sévère qu’à l’accoutumé, il ne lui avait après tout pas dit que… Non. Il ne pouvait lui faire part de son échec. Pas encore. Pas un de plus. Et si…
Sa main dégoulina sur le torse troué du médecin.
-Jiv’, c’est cet Edward Lawrence qui l’a fumé. Tu l’as bien vu, hein ? Jiv’, dis-moi que tu l’as vu. -Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Toi, tu vas bien dis-moi ? T’as sale gueule. -Il s’est fait tuer par le type avec qui on s’est associé Jiv’. Ce mec l’a fumé. -Et alors ? -Il l’a tué de sang-froid.
L’expression de la bleue s’aggrava, elle reconnut que son camarade était dans un état second. A côté d’elle se tenait Heath et la poiscaille qui devait faire partie de l’équipage du pauvre type. La pirate ne ressentait dans ses attentions aucune velléité, au contraire, il semblait plutôt bienveillant. Mesuré, dirait-elle. Après tout…
Clic.
Ses yeux s’écarquillèrent. Elle repensa à ce que le trois mètres avait dit juste avant de vriller. Son connard d’appel.
-Ouais Baz. Il l’a tué, wow, je suis impressionnée ! Un meurtre ! Beugla-t-elle. En voilà un concept qui nous est étranger. Encore que je n’aie pas mangé dernièrement.
Les yeux de son ami s’écarquillèrent, il n’en revenait vraisemblablement pas. Pourquoi ne comprenait-elle pas ?
-Jiv’, ce type c’était son second.
Le souffle de sa capitaine se figea un temps. Sa mine se froissa.
Ce connard.
-T’es certain ? -J’te l’dis, c’est Josh. Son second. -C’est…
La Nébula reporta son attention sur l’homme-poisson, elle le renifla un coup, avant de s’abaisser au niveau de Josh. Ses doigts s’apposèrent sur sa plaie, elle porta à ses lèvres le fluide carmin s’y extrayant pour en attester le goût ferreux.
-On l’a pas raté, ouais. Basil, tu vas laisser ce type le dégager de là. Ce mec est cané, il sert plus à rien. -Mais j’t’ai dit que c’ét-
Ce connard de Lawrence.
-On est des putains de pirates. Tu sais c’que ça veut dire ? On est des connards qui sillonnent les mers pour conquérir les terres d’autres, piller les richesses des tocards qu’ont la malchance d’être sur notre route. On le fait pour notre profit, on le fait par plaisir, c’est comme ça qu’on se divertit et qu’on s’épanouit. C’est notre conception de l’aventure. On n’est pas là pour se faire infirmiers d’esclaves malades, gardien de môme paumé ou péquenaud faiblard. -Mais Ji- -Des pirates, Basil, rentre ça dans ton putain de crâne.
Il papillonnait, tandis que l’autre se redressa et alla se porter à hauteur de Sasaki. La main du larmoyant enserra sa cheville pour l’arrêter.
-C’ETAIT SON SECOND, JE T’INTERDIS DE LE LAISSER L’EMBARQUER TU COMPRENDS ? MA CAUSE, TA CAUSE. ON NE DELAISSE PAS UN SECOND COMME CA, TU COMPRENDS PAS QUOI A LA F- -Ta gueule, tu nous fous la honte devant tout l’monde là. Heath s’était avancé d’un pas vers ce qu’il percevait comme un vulgaire parasite. Tu nous embarrasses plus qu’autre chose. Son pied s’arma, il comptait bien le dégager s’il le fallait pour débloquer cette situation virant au ridicule. T’as cru qu’on était à une kerm-
Un impact. Un son clair et net.
Une gifle sèche.
Le visage de l’Husdon pointa soudain à l’opposé de son torse. Il n’eut qu’une seconde pour essayer de comprendre ce que lui avaient renvoyé ses yeux. Lorsqu’il comprit, il était déjà trop tard. Son corps s’effondra mollement dans un bruit mat.
-C’toi qui m’embarrasse, pauvre merdeux.
De la pointe de son pied, elle dégagea son corps devenu coton des deux seconds encore au sol. Jiva se tourna ainsi vers l’homme-poisson.
-Oy’ la poiscaille, t’as bien deux bras, hein ? Embarque Basil avec toi en même temps que l’autre carcasse.
Les yeux de Basil s’écarquillèrent, il n’eut le temps de l’ouvrir qu’on lui coupa l’herbe sous le pied.
-Fais ce compromis Baz. Tu veux rester auprès de lui, être certain qu’on lui manquera pas de respect ? Va. Puis la céruléenne s’en remit à Sasaki d’un ton acerbe. J’l’appelle ce soir et il a intérêt de répondre, tu comprends ? T’as mon second, j’ai ton capitaine.
Sans un bruit, le ménage se réalisa. Les minutes s’égrenèrent un temps, alors que la céruléenne surveillait de son observation la voix de Basil s’éloigner rapidement des lieux, porté par le semi-humain. Lorsqu’il fut assez loin, elle pesta puis alla à hauteur de la carcasse de son propre mercenaire.
-Quelle merde.
Elle déboîta sèchement son bras, avant de le briser au coude puis arracher l’avant-bras. Elle dut couper les ligaments et autres fibres résilientes à l’aide de ses dents.
-Saloperie.
Ainsi elle se terra dans le silence, s’installant à nouveau sur la rambarde de l’escalier, son drapeau tendu à ses pieds, le moignon cru en bouche. Elle entendit l’autre beugler depuis le toit. Lui aussi passerait un sale quart d’heure.
-Boogeyboy, ton gars a intérêt à pas être en r’tard. J’en ai déjà marre. Ils m’énervent, tous autant qu’ils sont.
___
-Quel est ton but, toi, Jiv’ ? -Mon but ? -Ouais, t’as bien un but non ? Devenir la reine des pirates, par exemple ?
Elle ricane.
-Baz, toi et moi, on est voués à n’avoir aucun but. -Comment ça ? -Avoir un objectif est contraire à la piraterie. Tu saisis ? -Non. -Je t’expliquerai un jour. Mais retiens Baz, toi aussi tu n’as pas d’objectif sinon me coller et m’aider à faire mes conneries. -C’est pas possible de ne pas avoir de but dans la vie. T’en as forcément un. -Tu m’fais chier. Mon but, hein ? Être une putain de pirate. Fière et libre.
Un océan à perte de vue s’étendait sous ses pieds. Elle entendit ci-et-là des oiseaux criailler au-dessus d’elle. Elle avançait avec eux, ses cheveux ondulant au gré du vent, il y avait dans cet air le goût du sel, un goût qui l’appelait à l’aventure. L’exploration sans limite aucune : le moindre point s’élargissant en tâche à l’horizon devenait une île à découvrir, parcourir et piller.
Piller ?
Les cris virèrent aux tintements métalliques. Les nuages se muèrent en barreaux. Bleu devint gris.
Le gris de sa cellule dans l’enfer de la faim.
L’océan avait défilé pour laisser place au corps bleui d’un tocard. Comment s’appelait-il déjà ? C’était le premier qu’elle avait achevé. Son premier véritable repas.
-Une pirate, une pirate, une pirate.
Une voix rauque et familière la ramena à la réalité.
-Arrête de rêvasser et de raconter des conneries. Réveille-toi, Jiva.
Le manoir. L’escalier. L’estrade. Les hors-la-lois. Boogeyman. Tête d’ours. Edward Lawrence et… et ?
-Oy’ Jiv’, j’te cause.
Combien de temps s’était-il écoulé ? Elle n’eut le temps de prendre mesure de la scène que le monde désatura subitement. Noir et blanc, tout, sauf lui.
Spoiler:
Lao Rance
-Qu’est-ce que tu fous encore là ?
Il s’était posé à ses côtés, sa tignasse grisâtre, sa peau hâlée et fripée, son sourire ocre.
-C’est ça, ta piraterie ?
Il disparut.
-C’quoi ces drôles de spécimens ?
Sa voix la cueillit à nouveau. Il s’était téléporté entre Lawrence et Kozawa qu’étaient en train de discuter.
-T’en as pas ras-le-bol de te perdre comme ça ? Une pirate…
Un aventurier qui coure les mers. C’est ça, un pirate. Un type qui n’a de limite autre que sa propre volonté. S’il souhaite quelque-chose, il le nomme et le prend. S’il souhaite se rendre à un endroit, il lui suffit de poser son regard dessus.
Un être libre.
Eux, des pirates ? Tu te fous de ma poire ? Au mieux des criminels itinérants qui se mentent à eux-mêmes. « Des malfrats des mers ». Regarde-les, ces ploucs, l’autre asperge se pavane en costume, et le samurai se promène avec sa petite troupe de lèches-culs. Tu vois en eux des pirates ? Ils veulent te faire croire qu’ils le sont, mais remets les choses dans leur contexte gamine.
Ils t’ont abaissé à leur minable jeu. Ils dévient le sens de notre tendre terme. Ils veulent te contraindre à une société. Tu sais ce que ça veut dire, Jiv’ ? Ils veulent cadrer ta liberté au profit d’une cause qui ne leur est même pas propre. Regarde-moi ces péquenauds. Ne vois-tu pas le collier qu’enserre leur cou ? N’arrives-tu pas à discerner les chaînes qui les étreints ?
Quel rêve farfelu t’a-t-on vendu ?
Roi des pirates ? Empereur ?
Regarde-moi ces basses créatures avec qui ils t’ont contraint à traiter. Ces saloperies en costards qui essaient de couvrir leur laideur intérieure à grand coup de berrys. Ce sont des petits rongeurs, porteurs de mille maux, qui se faufilent dans chaque navire, se répandant partout sur l’océan pour propager leur misère.
Leur servitude.
Eux sont peut-être les plus compréhensibles, tu m’diras. Ils se soumettent docilement à des bouts de papiers qui leur font miroiter un semblant de pouvoir. Mais ces deux types-là, cette fine asperge et ce trublion tressé, ne les trouves-tu pas pathétiques ?
Pourquoi agissent-ils ? Ils ont prêté allégeance à un drapeau corrompu, notre tendre drapeau désormais grimé d’un symbole représentant autrui. Ils servent des couillons qui ne les calculent certainement pas, ils ont sciemment décidé de faire don de leur liberté dans l’espoir de voir d’autres tocards accomplir un rêve stupide ?
Un rêve qui n’est voué qu’à rendre ce monde plus aigre et malheureux.
La quête d’un statut, c’est également s’enchaîner à un destin de déception. L’atteindre pour s’alourdir d’autres chaînes. Celle du devoir d’entretenir ce qui a été obtenu. Se placer à la vaste lisière entre la stagnation et la régression.
Foutaises.
« Être celui qui choisit ses chaines afin de ne pas laisser un autre m’enchaîner » ? C’est ça, leur nouvelle définition de ce qu’est un pirate ?
Des chaînes sont des chaînes.
Une couronne. Un empire. Un rêve. Du pouvoir. De l’argent.
Il n’y a qu’un seul et unique terme pour décrire ce que tous ici sont.
-Arrête toi-là, Boogeyman. Arrête de parler à cet esclave.
Délaisse ce bout d’viande froid sur lequel t’es depuis tout à l’heure. Redresse donc toi et laisse-toi chuter aux côtés de ce profane.
-T’sais c’qui fait le montant d’un contrat, c’qu’on achète aux mercenaires ?
Tu tires un papier de ta poche et le maintien froissé.
-C’est leur peur de la mort. Plus elle est grande, plus le prix est élevé. Tu t’écartes de l’estrade puis balance aux trois mètres la boule chiffonnée. Oy’, Law. Tu le regardes avec insistance, l’invitant d’un geste à l’ouvrir et découvrir son contenu. Sans même attendre, ton attention se reporte sur l’autre pion, Kozawa. « Des représentants de » ; « Yonkos » ; « Eko Taka » et j’en passe. Ton poing se crispe. Vos vies n’valent donc rien.
Oy’ Jiv’, attends ! Ne t’en tire pas ainsi.
Si je comprends pourquoi tu t’abaisses à traiter avec des cafards à l’encontre de chasseurs dont le but est le musèlement de ta liberté, tu dois bien m’expliquer la véritable raison pour laquelle t’as toi aussi rejoint un empire.
Regarde encore cette tige que t’as élue associé. Quand tu l’zieutes, tu sens quelque chose de différent qui émane de lui, c’est c’que tu vas m’dire ? Ma foi, ses chaînes semblent altérées, son collier est-il aussi serré qu’il n’y paraît ? Est-il réellement pion d’autrui ou feint-il seulement ?
-Dans vos bouches, le mot pirate vaut esclave. De fiers esclaves, voilà c’que vous êtes.
Ne soyons pas extrêmes. Le monde n’est pas blanc et noir. Tu le sais mieux que quiconque. Ne se dissimule-t-il pas lui non plus, à tolérer être part d’un groupe étendu dont l’objectif le dépasse complètement ? Ai-je vu juste, Jiv’ ? Par ce papier, testes-tu cette hypothèse ? Que toi et lui, vous avez ça de semblable.
Tu l’as compris lorsqu’il a pris son Den-den tout à l’heure. Lorsqu’il a ensuite beuglé comme un dératé là-haut à clamer son ambition. Il en a assez et ne peut plus se dissimuler au risque de se perdre puis de s’oublier.
C’est certain. Toi et lui êtes pareils. Mais ne te méprends pas, vous n’êtes tous deux pas des pirates.
Comment pourrait-il être autrement lorsque votre liberté n’est pas au sommet de vos priorités ? Lorsque vous êtes prêts à la troquer partiellement contre l’espoir de satisfaire autre chose. Lui le fait pour satisfaire son ego. Toi, eh beh.
La vapeur sature l’espace clos, Jiv’.
Il te faut une soupape.
___
Un masque mortuaire. Ce visage qui perd soudainement de son éclat, passant de familier à étranger – dénué d’intérêt, plus rien à offrir.
-Comment il s’appelait déjà ? Moi-même j’ai oublié. Il était pourtant de l’équipage.
Quel est le plus marquant, lorsque la vie quitte un Homme ? Le corps qui se raidit soudainement avant de devenir coton ? La pâleur qui l’éprend au global, tandis que certaines parties virent au violacée ? Le regard qui se vide, avant même que le sang ne s’épanche ? La peau qui se refroidit là où le sang demeure tiède ? La texture élastique du premier, sirupeux de l’autre ? Un pauvre bout de viande : de la chair ; du gras ; du cartilage. Un animal parmi d’autres. La seule espèce d’Impel Down dans l'enfer de famine.
-T’essaies encore de te dissimuler derrière cette connerie ? Tu vas me faire croire que tu repenses à ce pauvre gus à chaque fois que tu tues ?
Mes crocs se sont plantés dedans. Une texture de semelle, trop de crispation. Un goût plutôt amer, pas aidé par le surplus de sel. Trop d’efforts récents, donc : une sueur âpre qui pollue le tout. C’est décevant, vraiment décevant. Son jus n’aidera pas à en avaler plus. Peut-être ai-je ici tiré la courte-paille. Peut-être qu’un autre ferait mieux l’affaire. Je m’en suis foutue partout. Son sang vire déjà au pourpre, il dégueule de sa carotide par saccade. Je le laisse tomber et souhaite passer à un autre. Y’a-t-il ici meilleur ou suis-je vouée à la déception à chaque fois ?
-Tu repenses juste à la sensation que t’as eue. Ce frisson exaltant qui, d’un parcours, te fait prendre mesure de la fragilité de la vie et de la seule chose ayant de l’importance en ce bas monde. La seule chaîne dont tu es le sujet.
Ton besoin premier ce n’est pas d’arpenter l’océan librement. C’est de découvrir des terres. D’y rencontrer les gens qui les peuplent pour, un par un, les mettre à l’épreuve jusqu’à tomber sur un éventuel os. L’épreuve de ta faim, c’est ça, ton besoin.
-La chaîne alimentaire.
Ta faim ne sera jamais rassasiée par la simple découverte du monde.
Tu n’es pas une pirate. Encore moins pour des tocards qui s’établissent en pseudo-société. Tu n’as qu’un seul fondement, qu’un seul dogme. Un que tu as reformulé de nombreuses fois dans notre cellule. Ton seul plaisir s’y est dessiné là-bas. C’est là ton seul hic. Mais ce n’est pas un mal, Jiv’, au contraire tu vis très bien avec. Ce que tu cherches ici ce n’est pas le goût. C’est le plaisir du procédé, de s’accaparer la vie d’un autre grâce à la seule chose que tu possèdes. C’est ça ta belle conquête, plus que les terres, plus que les richesses : la vie.
Si pirate vaut esclave dans leur monde, « putain de pirate » vaut autre chose également.
-T’as utilisé le mot « guerre », hein ? Tu t’arques vers l’avant, tes genoux se fléchissent et ton poing crispé se pose sur le sol.
Une personne qui s’affranchit de toute morale, norme et cadre. Une personne qui, par nature, ne rentrera jamais dans le moule de leur foutue société.
Une étrangère au fonctionnement cryptique, dont la seule métrique est la force.
T’es une barbare, Jiva.
La pierre cède sous la puissance que dégage tes jambes lors de ton bond. Ton poing se détend en se couvrant de la teinte guerrière, tu vas te saisir d’un des misérables épouvantails dans le dos de ce soi-disant « pirate ». Aussitôt un membre de la cible attrapé que tu le brises et l’amène de force à ta gueule pour y fermer ta mâchoire.
-Ne t’en fais pas pour tes chaînes, Kozawa. Tu n’auras bientôt plus à t’en préoccuper.
Tu cracherais un bout de chair, délaissant le corps en t’apprêtant à passer au sbire suivant, ton observation aux aguets. Le sang dégouline sur ton cou. Ton battant atteint tes tempes. La chaleur parcourt ton corps. Tu exultes, souris, vis.
-On va t’en libérer.
Ils ont depuis le départ mépris ton intention première. Toi, négocier en simple « pirate » représentant un empire ? Foutaises.
La conquête débute.
_________________ Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux"