Cela faisait maintenant quelques jours à peine que les deux membres du Gouvernement Mondial étaient venu me rendre visite en m’apportant un cadeau. Mais en plus d’apporter le Cy-Wolf, il y avait aussi une nuance d’espoir. Ça s’était clairement vu lors de notre conversation à propos de South Blue et des problèmes qui pouvaient y résider. J’avais notamment pu évoquer le cas du Royaume de Trader, un gros poisson qu’il ne fallait malheureusement pas négliger. Par conséquent, j’allais très certainement être amené à me battre là-bas, aidé par une armée plutôt conséquente dans l’espoir de pouvoir éliminer la menace. Toutefois, c’était loin d’être gagné d’avance. En effet, les adversaires du Gouvernement étaient réellement de taille, et ce même si les Decima ne s’y mêlaient pas. Il allait donc falloir beaucoup de courage, et peut-être même de chance pour parvenir à ce but, mais j’étais prêt à tout pour ça.
Mais pour l’heure, j’avais décidé de prendre une petite pause pour me rendre sur West Blue, dans un lieu bien particulier. Au cours de sa dernière bataille, mon père perdit la vie. Et.. Pour respecter son souhait, il avait été enterré sur cette mer, juste à côté de son propre paternel : un lieu mémorable en somme. Ma volonté était donc des plus simples, je tenais simplement à me recueillir sur leur tombe. Il s’était passé énormément de choses dans ma vie depuis la dernière fois où j’étais venu, autant dire qu’il y en avait des histoires à raconter..
- Dis, Karazu, tu penses qu’il va se passer des choses intéressantes dans les jour à venir ? - Croaaaa ?Le volatile au pelage noir poussa un cri caractéristique de sa race en guise d’acquiescement, du moins c’était ce que je pouvais supposer. A l’heure actuelle, la seule chose qui trottait vraiment dans ma tête était Trader. Je ne cessais de me demander si c’était réellement une bonne idée d’y faire une intervention, si ce n’était pas trop dangereux pour moi. Après tout, j’étais encore bien loin du niveau de certains et même de celui d’autres Contre-Amiraux. Mais.. S’il y avait bien un point qui pouvait me permettre de garder la tête haute d’une certaine façon, c’était de me dire que dans le pire des cas, je finirais de la même façon que mon père : mort au combat. Que pouvais-je me dire de plus, de toute façon ? Bien sûr, je n’espérais pas achever ma vie si tôt, et surtout si jeune.. Mourir en soldat à treize ans était quand même un événement extrêmement dur.
Prenant une profonde inspiration, je m’assis face aux deux tombes en fermant les yeux. Mes pensées commencèrent à s’échapper, il était temps de leur rendre hommage.
- Père, Grand-Père, vous me manquez.