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[FB] Pour une épée au caractère bien trempé (solo)
Aggaddon Médixès
L'Éternel
Aggaddon Médixès
Messages : 3044
Race : Humain
Équipage : Paradise, Dead-End, Allié de l'Inquisition

Feuille de personnage
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Sam 4 Nov - 13:58





Pour une épée au caractère bien trempé
Solo





La nuit venait de tomber quand Le Black Egg débarqua accosta à Dwarf Town. Cela faisait maintenant deux semaines qu’Aggaddon travaillait sur les plans d’une arme qui pourrait cacher un dispositif de pistolet à silex pour gagner un effet de surprise. Attiré par la réputation des forgerons de cette île, il voulait discuter avec l’un de ces travailleurs de métaux dans l’espoir de voir se concrétiser l’un de ses modèles de rapière. Pour ce qui était des pistolets secrets de poignets, il avait réussi à les réaliser grâce à ses connaissances en ingénieries et en décortiquant des pistolets à silex, mais la métallurgie c’était autre chose. Il laissa de nouveau la petite embarcation aux mains de Vazguardia, la seule compagnonne qui lui restait. Il avait en effet tué les deux autres personnes avec qui ils avaient désertés la Marine pour protéger son identité secrète : « L’éternel ». Il fit la bise à la jeune femme en sachant pertinemment les sentiments qu’elle lui portait. Avoir passé autant de temps à deux avait développé leurs liens, mais le savant se moquait des sentiments. Pour lui, ce n’étaient que des fardeaux entretenant les désirs les plus libertaires de l’humain. Elle regarda l’ancien noble s’éloigner, les parchemins sous le bras.

Aggaddon voulait que cette affaire soit discrète et chercha donc un forgeron un peu en retrait par rapport au reste de la société de Dwarf Town. Il remarqua un petit baraquement à l’écart du reste de la cité. Le savant acrobate se dirigea vers ce dernier, en suivant le chemin de terre, pour observer ce qu’il s’y passait. Alors qu’il longeait l’un des murs, il arriva au niveau de la forge. Un bruit assourdissant lui parvint depuis l’intérieur. Une pile d’objets en métal était tombée. Un nain assez jeune et rabougri sortit par la porte arrière. Aggaddon planta sa rapière dans le mur et posa son pied sur la garde pour monter sur le toit. Il se dépêcha de retirer l’arme avant que l’habitant des lieux déboule devant l’atelier de forgeron. Son regard balayé les lieux.

-Misère ! Misère ! pesta le nain rabougri. Pas moyen de retrouver le cuivre. Je n’arriverai jamais à convaincre les autres si je ne finalise pas la hache de Daroshil. Ils me verront toujours comme un apprenti forgeron ! Bordel ! En plus, ces maudits pirates m’ont volé une partie de mes métaux. Je ne m’en sortirais jamais… Qu’est ce qui m’a pris de reprendre cette vieille bâtisse isolée pour en faire mon propre atelier. Mais quel con je suis !

Il s’agenouilla et des larmes commencèrent à couler.

-Où est ce cuivre ! Où est ce cuivre… Ma dernière chance de faire mes preuves.

Un sourire illumina le visage d’Aggaddon. Il savait ce qu’il lui rester à faire : aider le jeune forgeron, récupérer les matériaux volés, faire forger son arme et tuer le nain pour partir sans payer en faisant croire que ce sont les pirates qui ont fait le coup en volant les métaux. Il se leva en prenant une pose pleine d’assurance.

-Je viens pour t’aider l’ami ! Je me présente : je suis le Seigneur Aggaddon Médixès, alias S.A.M. J’ai entendu ton malheur. Je suis là pour faire de toi un véritable forgeron !

-Est-ce vrai ?
demanda le nain, prêt à tout accepté au vu de sa situation, même de la part d’un inconnu.

-En échange, je te demanderai de me forger une arme que j’essaie de mettre au point, lâcha l’acrobate en exposant la raison de sa venue comme une simple compensation.

-Si vous me permettez de sauver mon honneur pour que je devienne un fier forgeron, je vous serai assez redevable pour cela.

Aggaddon effectua un saut périlleux pour atterrir à côté de son nouveau collaborateur.

-Dis-moi où se trouve ces voleurs pour que j’aille récupérer tes matériaux. Et dis-moi ton nom au passage.

-Je suis Gortheid Zikzler. Je sais qu’il y a un groupe de pirates dont le navire mouille au large de l’île. Je suis sûr que ce sont eux qui ont fait le coup.

-En attendant mon retour, voici les différents plans d’armes que j’ai dessiné. À toi de me dire ce qui est faisable ou de t’en inspirer pour faire toi-même le plan d’une arme faisable.


Sans attendre de réponse, l’acrobate se retourna pour retourner ers la ville. En marchant, il essayait de s’imaginer les règles de métallurgie en se basant sur ses connaissances en physique et en géologie. Il tourna à droite trop tôt et percuta un mur. Titubant quelques instants, il se stabilisa pour reprendre sa marche en réorganisant ses pensées autour des pirates. Comment allait-il si prendre ? Après quelques minutes, il regagna enfin le Black Egg en faisant signe à Vazguardia de se préparer à partir. Pendant qu’elle s’attardait à faire un nœud, le savant attrapa la longue-vue qu’il pointa tour à tour sur les navires mouillant au large de l’île. Il tomba enfin sur un petit chebec à voiles latines arborant un pavillon noir. Ce dernier représentait une tête de cochon avec deux couverts à la place des traditionnels fémurs.

-Dirigeons-nous vers ce bateau, déclara Aggaddon.

Le Black Egg flottait sur les eaux. Le savant espérait pouvoir obtenir un vrai vaisseau un de ces jours, mais il était forcé d’admettre que la taille réduite du navire lui permettait d’être très rapide. Il se rapprochait de leur cible pendant que l’ancien noble se concentrait en faisant le vide dans son esprit. Ce sont les bruits gênants provenant du pont du chebec qui le perturbèrent. Tout semblait indiquer que les pirates se goinfraient durant un merveilleux festin. Une carcasse de poulet fut jetée par l’un des mécréants et passa par-dessus le bastingage, tombant à l’eau. Cela fit lever un sourcil au savant. Sur quels bandits répugnants allait-il tomber ? Le sloop se plaça enfin juste à côté du navire pirate. Aggaddon enfonça sa rapière dans la coque pour s’en servir comme point d’appui. Le chebec n’étant pas un très grand modèle, il put déjà s’accrocher au bastingage. Se servant de son agilité, il plaça ses pieds autour de la garde de son arme, recroquevilla ses jambes sur son torse et utilisa sa main libre pour rengainer la rapière. Il se tracta ensuite pour monter sur le pont du navire.

Le spectacle qui se dessinait devant lui était pour le moins surprenant. Une bande de six gros balourds aux bedaines proéminentes étaient avachis sur leurs chaises et engloutissaient les plats à base d’animaux provenant d’une ferme qu’ils avaient dévalisés. Ils ne firent pas attention au nouvel arrivant, trop concentré sur leur repas. Aggaddon s’avança tranquillement et braqua le plus proche avec sa rapière. L’un de ses compagnons entendit les grognements de l’otage et leva la tête de son assiette. La surprise le fit tomber en arrière. Les autres pirates réagirent et découvrirent la présence de l’intrus. Le savant allez accuser ces malandrins du vol et juger leurs réactions.

-Je vous prierai de m’indiquer où se trouve les minerais que vous avez volés au nain à l’écart de la ville.

Le chef commença à chercher autour de lui le pistolet à silex dont il se servait pour braquer les gens. C’est un autre qui répondit.

-Ils sont dans la cale ! Pitié ne nous faites pas de mal ! Nous ne sommes même pas recherchés.

-Glurf, glurf !
lâcha le capitaine des grosses bedaines en se penchant pour regarder sous la table.

Aggaddon se dirigea donc vers la poupe. Avant de pénétrer dans les escaliers menant à la cale, son arme transperça le dos du bandit. Usant de ses notions d’anatomies, le savant avait visé entre deux vertèbres afin d’handicapé à vie cette pourriture. Il laissa sa victime à l’entrée pour boucher le passage le temps d’aller vérifier que les minerais étaient bien là. Le chef trouva enfin son pistolet et se leva tant bien que mal. Il tituba sous le regard angoissé de ses compagnons. Tentant de tirer le corps flasque de son ami blessé au dos, il tomba en avant et dégringola les escaliers. Il posa sa main sur la surface la plus proche pour tirer le haut de son corps. Malheureusement, le pistolet d’Aggaddon était déjà rivé sur son front.

-J’espère que tu seras une nourriture de choix pour le banquet du diable ! déclara l’ancien noble sur un ton hautain.

La balle s’enfonça dans le crâne de l’obèse. Le sang se répandit sur le bois qui s’imprégnerait bientôt de ce liquide. Effectuant une pirouette au-dessus du cadavre, l’acrobate remonta sur le pont tout en pointant son arme sur la gorge de celui dont il avait pris la mobilité.

-Vous allez m’aider à transporter tout ceci sur mon bateau où je vous exécute un par un.

Affolés, les quatre gros balourds qui se trouvait toujours autour de la table se précipitèrent, à leur manière, vers leur agresseur pour l’aider. Ce dernier, quant à lui, était tout à fait calme et rien ne troublait son esprit. Il jugeait constamment l’absence totale d’agilité et la grossièreté de ces minables. Surveillant le transport des six sacs remplis d’objets métalliques et de minerais bruts, Aggaddon eut le temps de réfléchir à comment il allait mettre en scène le final de cette soirée. Au moment du second voyage de la cale vers le pont, il demanda aux deux qui se retrouvaient sans sac à porter de ramener le corps de leur capitaine. De son côté, il attrapa le bicorne orné du pavillon de l’équipage, il s’agissait certainement de l’accessoire qu’utiliser le chef pour jouer aux pirates. Le savant se doutait qu’ils ne commettaient que des vols. Il se disait qu’ils attendaient peut-être même le moment où leur cible s’absente pour pénétrer le lieu visé. Une fois que les sacs et le cadavre furent chargé sur le Black Egg, Aggaddon fit ses adieux à ses victimes.

-Partez, vivez votre vie et ne revenez plus ici. Si jamais nos chemins se recroise, faite attention à vous.

Il leur fit un clin d’œil avant d’aider Vazguardia à déplier la voile. L’équipage aux grosses bedaines commençait à s’organiser pour lever l’ancre, mais aux vues de leurs capacités à se mouvoir, cela prendrait un moment. Le sloop fila à toute allure en direction de l’île sous la Lune, astre nocturne dominant le firmament de cette soirée dramatique. En effet, Aggaddon allait mettre en place la tragédie dont il avait eu l’idée en observant l’apprenti forgeron. Il réfléchissait à comment rendre le tout le plus crédible possible. Il plaça déjà le bicorne sur la tête du mort et rangea, pour l’instant, le pistolet de l’obèse à sa ceinture. La mélodie du chant des tempêtes résonnait dans son crâne pendant qu’il imaginait ses instigations mener cette escale chez les nains en une magnifique effusion de sang. Vazguardia observait son compagnon faire des grands gestes dans le vent, comme s’il imitait un chef d’orchestre. D’une main il caressa l’eau, puis tapota la surface de la mer avant de tourner sur lui-même et d’effectuer une improvisation sur le pont du navire. Passant du bas de bourrée à une position dite « en fente », il ouvrit subitement les yeux. Une question avait soudain traversé son esprit. Comment classifier les sous-groupes d’Heisenberg de l’ensemble des matrices carrés, avec un nombre premier de colonnes et lignes, inversibles à coefficients complexes ? Suivre la façon dont ce genre de questions apparaissaient dans son esprit était compliqué car pouvant même partir d’une chute de flocon de neige. S’étant arrêté dans sa position pendant quelques instants, il s’assit subitement et sortit une feuille sur lequel il commença à gribouiller ses premières réflexions. Vazguardia leva les yeux au ciel.

Le Black Egg arriva enfin à destination. Aggaddon ralla car il n’avait pas terminé sa démonstration. Il devait néanmoins terminer ce pour quoi il était là. Il traina les sacs un par un vers l’atelier du forgeron, qui planchait sur les schémas du savant, avant d’acheminer le cadavre à la même destination. Il entra dans le bâtiment pour rejoindre son allié du jour.

-Avez-vous régler le problème ? demanda-t-il, angoissé par la perte de ses matériaux.

-Oui. Tout vous attend dehors à côté de la forge. Avez-vous étudié mes croquis ?

-Oui. La plupart de vos propositions ne sont pas réalisables aux vues de l’architecture de l’arme. J’ai cependant retenu deux propositions qui me semble réalisable. Cela me prendra cependant un long moment vu qu’il faut que certaines parties doivent être creuse ou sculpté pour servir de pistolet.

-Cela sera terminé avant la fin de la nuit ?
demanda le savant en s’assaillant sur la table qui était à sa hauteur.

-Ça va être compliqué…

-Si je mets le prix derrière, ça vous motivera peut-être.


Sachant qu’il avait besoin d’argent pour monter son affaire. Le nain accepta la proposition à contre cœur et s’attela rapidement à la confection des deux rapières. Avant de se remettre à ses recherches, Aggaddon nomma les deux armes qui allaient être forger : Comète et Pluie d’Astéroïdes, les deux premières rapières filantes. Il n’avait encore eu d’idée pour améliorer des rapières, mais il espérait que ça viendrait dans le futur. Ses pensées divergèrent ensuite vers les mathématiques. Il enchaîna avec une longue réflexion autour des polynômes hyperboliques. Il se pencha sur la continuité des racines, l’inégalité de Garding sur le cône C(p ;a), une application de ce dernier sur les permanents des matrices carrés, la concavité d’une certaine application sur le cône C(p ; a) avant de terminer sur l’inégalité de Weyl. Ne voyant pas le temps passer, il se rendit compte subitement de l’heure qui tournait et se dirigea vers le cadavre du chef de la bande aux grosses bedaines. Il plaça dans la main du mort le pistolet que ce dernier utilisait, puis se dirigea vers le forgeron. Ce dernier travailler d’arrachepied. La sueur coulait de son front alors qu’il passait à l’assemblage final. L’ancien noble l’observa avec attention, essayant de saisir ses mouvements. Il cherchait à décrypter ces actions.

-Voilà ! lâcha finalement le nain avant de s’assoir rapidement sur le sol. J’ai fait aussi vite que j’ai pu.

-Merci pour votre aide. Serrons-nous la main pour nous remercier.


Le forgeron approuva et tendit la sienne. Aggaddon l’imita. Avant que leurs mains se rencontrent, le savant passa la sienne à la perpendiculaire de son avant-bras, déclenchant son pistolet secret de poignet. La balle sortit du canon situé sous la main du savant, entre la dentelle et la peau. Elle traversa l’air en quelques instant pour s’enfoncer dans la poitrine du nain et toucha son cœur. Ses yeux s’écarquillèrent.

-Tout cela était trop beau pour ne pas prendre l’opportunité d’avoir tout cela gratuitement. Repose en paix Gortheid l’apprenti !

-Sale …
pesta son interlocuteur avant de tomber à la renverse.

Aggaddon tira dans le vide avec son autre pistolet de poignet avant de tracter le cadavre de l’obèse près de l’atelier. Il plaça un autre pistolet à silex trouvé rapidement dans le bâtiment dans la main de sa nouvelle victime afin de mettre en scène un échange de coups de feu. Il plaça ses deux armes à la ceinture, attrapa plusieurs sacs de minerais qu’il avait ramené du chebec et se dirigea vers le Black Egg, sachant pertinemment qu’il aurait le temps pour cela avant que des personnes, attirés par les coups de feu, viennent fouiner. Il arriva au sloop et posa les sacs sur le navire.

-Notre nouvel ami tenait à nous remercier, ricana Aggaddon avant de monter à bord de l’embarcation. Cela nous permettra de payer certains frais.

Vazguardia ne chercha pas à comprendre et déplia la voile. Le savant posa un dernier regard sur l’île. Un sourire orna son visage. Il avait passé une excellente nuit. Il prit l’une de ces deux nouvelles acquisitions, plaça la poudre à l’intérieur, puis une balle. Il appuya sur la gâchette, les yeux remplis de malice. Rien ne se passa. Il fronça les sourcils et rappuya. Rien de nouveau. Il s’entêta. Toujours rien. Il prit l’autre arme qu’il prépara pour l’utiliser. La balle ne sortit pas du canon. Il ouvrit de nouveau les compartiments et appuya. C’était clair, un défaut de fabrication au niveau du silex rendait le système inutile. Le fait que le forgeron était sous-pression et devait répondre à un délai très serrer l’avait conduit à commettre quelques bourdes. Après tout, il ne s’agissait que d’un apprenti. Il ragea intérieurement en essayant de ne rien faire paraître pour éviter que Vazguardia lui propose de faire demi-tour. Même s’il savait qu’il la tuerait de ses mains, il préférait éviter que ce soit maintenant. Avoir quelqu’un pour garder le sloop était fort utile. Il tatillonna ses manches pour se contrôler et se rendit compte que les canons de ses pistolets secrets de poignets étaient déformés. Il les observa et comprit que les matériaux qu’il avait utilisés n’était pas suffisamment résistant pour un tel système de mise à feu. Décidément, tous ces efforts n’avaient abouti à rien. Il espérait qu’une seule chose : avoir un instant pour passer ses nerfs. Il profita que Vazguardia s’endorme pour lâcher ces rapières filantes défectueuses et ses gantelets-pistolets de poignets devenu inutilisables à la mer. Il devrait se contenter de sa rapière et ses pistolets traditionnels pour le moment.


©️ Jawilsia sur Never Utopia


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Aggaddon Médixès
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