Kanäe, Sayara, Lily, Norok et le reste de la bande allait atteindre l’île de Momorio dans les dizaines de minutes à venir. Tout le monde était sur le qui-vive en attendant d’établir le contact avec les premiers Okamas. Bulle, la baleine île, voguait à un rythme régulier et ne semblait aucunement attristée ou apeurée par la suite des événements, sa taille imposante lui offrant une certaine confiance en elle-même.

A l’intérieur de l’estomac de l’imposant cétacé, dans la petite villa installée pour Kanäe s’y trouvant, au sein de la salle commune faisait office de salon, le denden mushi personnel de la verte se mit à retentir. Sans attendre, Sayara se leva pour aller y répondre. On demandait Kanäe, de plus c’était un homme qui demandait Kanäe. La rouge n’aimait pas les hommes, elle en avait peur en un sens mais ressentait principalement du dégoût à leur encontre, sauf quelques très rares exceptions. A l’heure actuel, Ghetis ne faisait pas parti des exceptions. L’Archer n’aurait donc aucune réponse et entendrait une voix douce appeler une autre personne :



La Toupex lui répondrait alors de loin qu’il s’agissait effectivement de lui avait de rejoindre elle-même la pièce pour prendre l’appel.

Le vairon expliqua donc enfin la raison de son appel. La belle ne put retenir un sourire en attendant cette demande inattendue. L’Archer et elle s’était affronté sur l’île d’Alabasta pour cette même raison et aujourd’hui quelques semaines plus tard, il revenait sur ses premières intentions et allait peut-même adhérer à ce projet de justice nouvelle que souhaitait incarner la Toupex. Malicieuse devant la situation mais aussi un peu revancharde vis-à-vis de la défaite que lui avait infligé Ghetis sur la capitale des sables, elle ne retint pas non plus une remarque cinglante.



Au bout du fil, malgré cette petite remarque légèrement cinglante, la Zoan réfléchissait à la demande du vairon. Il souhaitait donc un rendez-vous avec le Dog, dans un lieu totalement inconnu alors que ces deux-là ne semblaient pas réellement bien s’entendre. Pour autant, une entrevue entre Erwin et Ghetis pouvait amener à quelque chose d’important. Quoiqu’il en soit, la maudite n’avait en aucun cas le dernier mot.



Un réserve animait le cœur de la mouette.

Ghetis n’oubliait aucun détail; même si objectivement la malédiction d’Erwin représentait un détail d’une importance non-négligeable. En tous les cas, sa réponse satisfaisait Kanäe qui ne comptait pas risquer la liberté du Dog pour faire plaisir au vairon.



Les choses étaient donc claires sur ce point et les deux pouvaient donc passer à un autre sujet de conversation, quelque chose qui pesait un peu sur le cœur de la colonelle.



Kanäe n’allait pas faire beaucoup durée la conversation car elle allait arriver sur Momorio et devait encore appeler une autre personne mais voulait néanmoins prendre le temps de dire ces quelques mots à l’Archer. Peut-être étaient-ils réellement sur le chemin de la réconciliation.

Les paroles de l’Archer étaient belles mais surtout lourdes de sens, comme celles de la verte quelques secondes auparavant. Entendre un homme si fier et si puissant parler ainsi d’elle faisait sourire Kanäe. Lorsqu’elle l’avait connu, elle était le membre le plus faible de la couronne, aujourd’hui elle pouvait rivaliser avec le Caligula, peut-être même le vaincre… qui sait ? En tous les cas, elle avait fait un sacré bout de chemin et quoiqu’elle en dise, le vairon l’avait fait grandir. Si elle cultivait aujourd’hui la volonté d’incarner une justice nouvelle, les fondements de cette volonté trouvaient leurs racines dans les agissements un peu trop extrême du paramecia des arènes.

La conversation semblait toucher à sa fin et le vairon le sentait aussi, il souhaitait ainsi bonne chance à sa partenaire d’Olandaina et peut-être future partenaire dans une autre mission. Dans le fond, Kanäe redoutait de se trouver non plus à côté de l’Archer mais bel et bien face à lui. Rien n’excluait que la marine découvre les affiliations de la chasseresse et l’oblige à se battre contre d’autres mouettes et éventuellement Ghetis un jour. Mais à l’heure actuelle, ils étaient encore et toujours alliés.



Ainsi, sur cette dernière petit pique, la verte raccrocha son appareil de communication.