Derniers sujets

Par l'Explosion trembla la Terre [Pv Edward]parEdward Lawrence
Hier à 19:19
[Pillage] Appel d'OffresparMaître-Jeu
Hier à 10:41
Marché de Poplar ! [LIBRE]parMaître-Jeu
Dim 17 Nov - 13:23
[Présent] A la fin de l'Eclipse, brille le SoleilparMaître-Jeu
Mer 6 Nov - 23:07
Jericho Cruosé au pays des titans | JerichoparJericho D. Dharma
Lun 4 Nov - 17:02
(FB) Vorinclex vs Saïmiri : Round 2. (Jericho x Milou)parMilou Gena
Dim 3 Nov - 15:55
Fate's CityparInvité
Jeu 24 Oct - 20:18
L'Hotel des MétiersparNils Gratz
Jeu 24 Oct - 18:00
[FB] L'or Qui Déchante [FT : Rébéna Té Ra]parRébéna Té Ra
Mar 22 Oct - 11:36
Le Deal du moment : -25%
-25% Samsung Odyssey G9 G95C – Ecran PC Gamer ...
Voir le deal
599 €

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
[FB] Elaboration de rapport
Nils Gratz
Pépé Péteux
Nils Gratz
Messages : 2319
Race : Humain
Équipage : Le Compost

Feuille de personnage
Niveau:
[FB] Elaboration de rapport Left_bar_bleue46/75[FB] Elaboration de rapport Empty_bar_bleue  (46/75)
Expériences:
[FB] Elaboration de rapport Left_bar_bleue644/750[FB] Elaboration de rapport Empty_bar_bleue  (644/750)
Berrys: 3.989.532.000 B
Dim 21 Mai - 11:09



Le récit de l'écrit d'un écrit



Nils Gratz, vieillard de son état était également un médecin qualifié de l’île de Toroa. Aspirant à une vie plus calme, il était aujourd’hui coincé dans son office. Depuis peu, sa petite-fille Ginny avait vu le jour et il ne souhaitait plus qu’une chose : prendre sa retraite. Accoudé à son bureau devant ses papiers, de nombreux vieux dossiers menaçaient de s’écraser au sol tandis que son coude s’étalait de plus en plus. Les yeux ridés se fermant peu à peu, il n’avait pourtant plus qu’un ultime dossier à rendre… pourquoi avait-il tant de mal ?

Un bruit sourd retentit dans la salle sombre lorsque les dossiers s’écrasèrent soudainement au sol. L’ancêtre se rattrapa alors comme il put sous le coup de la surprise et finit par se ressaisir. Il ne lui fallait qu’écrire, ce n’était pourtant pas si compliqué… si ?

« Vous porterez une réflexion sur l’écriture et ses difficultés en y développant l’un des points de votre choix. Forme libre.»

Grommelant un instant, le vieillard soupira longuement avant de saisir le stylo le plus proche. Approchant sa plume de la feuille, il bloqua.


Qui lira ça ?

L’adresse était un point important pour le nouveau grand-père. Au cours de sa carrière, il s’était vu remonté les bretelles plus d’une fois parce qu’il n’était pas parvenu à faire comprendre le fond de sa pensée. En réalité, tout pouvait et ne pouvait pas être dit dans un rapport. « Les paroles s’effacent mais les écrits restent » comme aurait dit sa femme.

A son plus jeune âge, fort d’avoir réussi son diplôme haut la main, il avait été galvanisé par une reconnaissance débordante de ses pairs. Pourtant, Son premier rapport, destiné à une petite fille atteinte d’une maladie grave reçut un accueil des plus mauvais. Nils était parvenu à faire un diagnostic et fit un rapport détaillé de ce qu’il avait découvert. Fier de lui, il l’avait montré à tout le monde et lors de la restitution, il en avait même donné une copie à la famille. Comprendre ce qui se jouait pour son enfant était quelque chose qui semblait primordial au jeune médecin qu’il était à l’époque. Seulement, en dehors d’un merci voilé par une tristesse infinie, il n’avait réussi qu’à rendre plus anxieuse encore la petite et ses parents.

Se mordant les lèvres en repensant à cette histoire, le docteur aurait souhaité étayer davantage ces éléments, comprendre pourquoi il avait agi ainsi. De toute évidence, comprendre l’adresse c’est aussi être empathique, savoir se mettre à la place de celui qui lira un texte. Peut-on tout lire ? Peut-on tout recevoir et tout accueillir ?


Mais il faut le dire !

Un grommellement de plus, le docteur Gratz commençait maintenant à ronger son crayon en se frottant le crâne. De toute évidence, on n’écrit pas un rapport pour les professeurs comme un écrit un rapport pour des patients ou des pairs. Pourquoi le faire alors si on sait qu’il ne faut pas ? Tentant de se remémorer ses souvenirs, le médecin sembla soudainement comprendre. Il avait simplement eu besoin de l’écrire : pour ce dossier, il ne s’était pas agi de rendre quelque chose à quelqu’un, mais de le rendre à soi-même, comme pour exister au travers de cet écrit. Une forme de reconnaissance qui ne s’était alors pas présentée à lui depuis son diplôme. Il s’agissait simplement de montrer, comme une défense finalement, son travail.

Commençant à écrire sur ce sujet, l’ancêtre expliqua peu à peu les éléments de sa pensée. Il fit le lien avec une autre personne, l’un de ses étudiants, qui avait fait la même erreur au sein d’une institution publique. Une minute plus tard, une page plus tard, il attrapa sa feuille pour la déchirer et la jeter en boule dans un coin. Finalement, cet écrit ne le satisfaisait pas.


Et si je parlais de la difficulté de la co-construction ?

Au cours de sa carrière, Nils avait dû rédiger beaucoup de dossier en co-construction avec divers professionnels. Des familles, des spécialistes, d’autres moins spécialistes… chaque fois, cela avait été enrichissant : chacun apportant des éléments, des points de vues différents, des expériences différentes. La construction des rapports avaient été particulièrement difficiles, la question principale reposait justement en l’écriture. En soi, le débat était quelque chose d’assez facile et les paroles libres permettaient justement une élaboration riche. Le souci résidait principalement dans la synthèse de tous les éléments et lorsqu’un grand groupe se présentait, les idées fusaient. Chacun voulait y ajoutait sa patte, sa signature. Au final, les rapports étaient longs, bien plus longs et plus difficiles à lire par endroit se souvenait le médecin.

Levant la tête de son papier un instant, il finit par se lever de son bureau d’un bond et se dirigea d’un pas assuré vers le papier qu’il avait jeté quelques minutes auparavant. Le dépliant, l’ancêtre se mit à le relire avant de finalement faire des liens.


Mais c’est pourtant évident !

L’écriture est avant tout un lien, un sourire se dessinant sur le visage, Nils se mit à écrire. Assez lentement d’abord, il finit par ne plus prendre la moindre pause. C’était comme l’association d’idées était le centre même de son écriture. Comme si, écrire permettait de libérer une pensée. En réalité, c’était exactement ce qui se jouait sur l’instant présent : la question de l’adresse pouvait également se rapporter à la question de la co-construction. Finalement, dans un groupe, chaque membre souhaite faire passer son message et au travers de ses mots, une adresse doit être commune à chacun.
Finalement, c’est le groupe qui décide de choisir les mots, de penser ensemble la question de l’adresse, de penser ensemble la question du choix des mots. Que peut-on écrire ? Que ne peut-on pas écrire ? Que doit-on écrire ? Toutes ces questions sont ainsi posées et soulevées pour être discutées.

Nils posa ainsi son papier et sourit une nouvelle fois en voyant qu’il approchait de la taille maximale de son récit. En réalité, tous ces points étaient certes cruciaux et particulièrement difficiles à mettre en œuvre mais ce qui semblait le plus dur, le grand-père le susurra alors dans un soupir.


Le deuil.

Le plus difficile à penser dans l’écriture, ce pour quoi il avait toujours eu le plus de mal était de pouvoir faire le deuil de ce qu’il n’avait pu écrire. C’était de pouvoir faire le deuil d’une pensée qui avait dû s’évaporer : une fois écrite, cette pensée « reste » et occupe une place. Par tous les moyens, Nils avait tenté, dans toute sa vie de médecin, de la faire apparaître quelque part car elle faisait sens, elle permettait le lien. Elle permettait en réalité son lien : pouvoir comprendre ce qu’on peut garder pour un écrit et ce que l’on doit mettre de côté est l’aspect du travail de l’écriture le plus dur à penser.

Finalement, en regardant ses dossiers à terre, Nils put constater un papier dépasser d’une pochette. Dessus, le titre trônait fièrement : « Récit d’une journée aux urgences ». La solution était peut être là, sous ses yeux : l’écriture ailleurs de ce qui se jouait, comme un exutoire pour libérer la pensée. Une adresse différente, une forme différente, tout restait écrit mais pas aux mêmes endroits et pour les mêmes personnes. L’écriture comme un moteur de pensée, comme un espace libre. Etait-ce une forme de mensonge par omission ? En finalisant son écrit, Nils termina ainsi par ces quelques mots.

«Il est impossible de tout écrire sur un rapport et parfois il est bon de ne pas le faire. Varier la forme est également un moyen de pouvoir se déprendre de son propre travail et de le penser. L’écriture est une série de question qu’il faut pouvoir se poser, chacun des récits étant différents en fonction de tous les éléments : Adresse ? Forme ? Fond ? Changez un seul de ces éléments et tout le récit sera différent. Il n’en sera pas moins riche pour autant. »









Le solo qui est proposé ici n'est autre qu'un devoir que j'ai eu à rendre sur le sujet en italique que j'ai mis au tout début. j'avais pas le droit de faire plus mais du coup je souhaitais tout de même vous partager une réflexion autour de l'écriture. Et oui : mes professeurs ont du me lire en RP !

_________________
[FB] Elaboration de rapport 1436021033-gratzousignv2
Signature réalisée par Komatsu
Nils Gratz
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut Page 1 sur 1
Sauter vers: