Pour l'instant, tout se passait pour le mieux. Le commerce tournait, malgré son changement de propriétaire forcé qui avait un temps durant attiré quelques questions, grâce au professionnalisme des deux gamines dont Lester était pour l'heure assez ravi d'avoir épargné la vie. Joshua et lui-même n'y avait pour l'instant pas touché, et il conservait cette sanction dans un coin de sa tête, dans le cas de figure où elles décideraient de se jouer d'eux ou de leur manquer de respect... Mais comme, dans l'état des choses, elles étaient bosseuses et disciplinées, la faute sans aucun doute à leur subtilité légendaire à leurs pouvoirs détonants qui n'aidaient pas à se la jouer discrets, le Roi du Sable se contentait de les épier depuis son fauteuil en s'occupant des formalités les moins rébarbatives. Il fallait bien qu'il fasse quelque chose, même s'il se réservait la part du travail la moins compliquée, qui concernait notamment les rapports avec les autres gangs et les études de marché pour appliquer une stratégie payante. Ils devaient monter en influence progressivement, jusqu'à saper celle de Gisèle elle-même pour lui couper l'herbe sous le pied... Une tâche qui s'avérerait particulièrement longue et qu'il devait assidûment étudier pour éviter de causer un impair. Et, bien entendu, l'aveugle ne l'aidait pas vraiment pour l'occasion, puisqu'il était... Aveugle, un argument fort pratique pour débouter toutes les hypothétiques sources d'ennui sans avoir à s'en préoccuper un traître instant. Bon, force était d'admettre que la notion du mot "travail" qu'entretenait le Sheerin n'était pas nécessairement la même que celle du commun des mortels, puisqu'elle ne concernait une plage horaire que relativement restreinte dans ses journées qu'il occupait principalement au test de la marchandise qu'il devait en temps normal revendre et à diverses sauteries et beuveries en tout genre. Depuis qu'ils étaient, lui et Joshua, devenus propriétaires de leur propre petit bout de la pègre locale de Trader, il avait clairement passé plus de temps ivre, défoncé ou au bord de l'orgasme qu'aussi sain qu'un curé. C'était une maigre récompense considérant la montagne colossale d'efforts qui les attendait, mais une récompense transitoire avant d'avoir mis sur pied la majorité des gros projets qui n'attendaient qu'eux... A commencer par la maison close flottante dont le fabuleux duo avait eut idée en entendant parler du Baratie, ce fameux restaurant-navire qui sillonnait les mers des Seas Blues pour attirer ses clients. Au final, la prostitution, c'était comme de la bouffe... En plus rentable.
Quant Liu, le nouveau pote que leur avait confié Gisèle en preuve de bonne foi... Et ben, c'était Liu. Le duo de tarés s'était rapidement fait à sa présence, étant donné que le type était muet en plus d'être quasiment aussi dégénéré que l'un d'entre eux. Il était un homme de main compétent et capable, doué au combat quand bien même il n'était pas atteint d'une malédiction... En bref, c'était un excellent agent à placer sur Trader lorsque les deux psychopathes iraient jouer les gros bras ailleurs. Avec lui, ils avaient l'assurance de conserver toutes les affaires sous contrôle... Et la certitude que les deux gamines n'essayeraient pas de leur planter un couteau dans le dos à la moindre occasion. Avoir des potes de confiance, c'était la clé pour progresser dignement au Royaume des enflures, et c'était une leçon qu'avait rapidement cernée Lester en personne puisqu'il en avait très fréquemment abusé. Quoi de plus simple que de poignarder un cador trop inconscient et trop imprudent ? La tâche était en finalité plus rébarbative qu'ardue, puisqu'il fallait avant toute autre chose conquérir la confiance de la cible avant de l'abattre froidement... Si, depuis qu'il avait ingéré son fruit du démon, le Sheerin ne s'embarrassait plus de telles manœuvres, il demeurait néanmoins suffisamment alerte et intelligent pour conserver une telle idée à l'esprit. C'était probablement cela, le plus dangereux, chez lui : sa capacité à posséder un intellect qu'il pouvait mettre au profit de ses plus chaotiques idéaux...
-Boss ? John Morgan et Paul Neaverson demandent une entrevue. -Qui ? -Des ratés du coin. Des pseudos braqueurs, à la tête d'une bande de désaxés... Ils étaient potes avec Mickey. Ils veulent sûrement vous butter. -Ok, parfait, je m'emmerdais. C'est où ? -Je vous ai mis un marqueur sur cette carte. C'est leur planque. -Et prévenante, en plus. Joshua, tu te pointes, ou je les fume seul ?
Question rhétorique. Evidemment que l'arsenal mouvant allait bouger son cul... Difficile de l'imaginer passer sciemment à côté d'une fusillade sans lever le petit pouce. Le seul moyen de se passer de sa présence aurait été de le défoncer au crack juste avant que les coups de feu ne naissent... Et encore. Même sans conscience, il était capable de tirer sur des inconnus par pur réflexe. Le vice les avait tellement imprégné qu'ils étaient devenus comme une seconde nature... S'ils n'étaient pas carrément la première.
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Jeu 7 Déc - 23:05
On remet ça ?
Si le jeune aveugle était une boule de nerfs ambulante, une bombe n'attendant que la moindre secousse pour exploser, il devait bien avouer que la récente acquisition d'un commerce pas vraiment légal avait réussi à le calmer quelque peu. Oh son camarade savait bien que rien ne parviendrait jamais à le calmer et le satisfaire totalement, puisqu'il en voulait toujours plus comme le junkie qu'il était, mais cette rentrée d'argent régulière avait de quoi lui décrocher un petit sourire satisfait. Certes ce n'était qu'un tout premier pas vers les sommets de richesses et de luxure auxquels ces deux psychopathes se destinaient, un premier pas sur une très longue route, mais il fallait bien commencer quelque part. Si la confiance n'était pas de mise dans cette affaire, les deux hommes savaient repérer quand une personne pouvait se montrer utile, c'était sans doute l'unique raison pour laquelle Joshua n'avait pas encore saccagé les corps de ces deux pestes avant de les jets dans le premier fossé venu : elles avaient encore une utilité. Bien entendu si jamais elles devenaient plus un handicap qu'un atout alors oui, le jeune aveugle s'occuperait d'elles à sa perverse et brutale façon jusqu'à ce qu'il ne reste rien d'identifiable chez elle. Mais, fort heureusement, il pouvait également compter sur un nouveau larron qui, à défaut de ne pas être une femme et donc de ne pouvoir servir d'exutoire à Joshua, avait au moins le mérite de ne pas déranger le duo par ses vaines paroles. Oui, il était muet et c'était là son unique atout...si on laissait de côté ses penchants pour la violence qui, à défaut de ne pouvoir rivaliser avec ceux du jeune aveugle, avaient au moins le mérite de plaire à ce dernier.
À défaut de ne pas chercher à se faire respecter, les deux tarés savaient se faire craindre de leurs nouveaux subordonnés pour s'assurer qu'ils joueraient tous leurs rôles sans se plaindre. Après tout ils n'étaient que de simples pions facilement remplaçables et dehors, dans la rue, des dizaines d'autres prendraient avec joie leur place contre un peu d'argent. C'était cela la beauté de la nature humaine et de la cupidité qui allait avec : on pouvait acheter à peu près n'importe qui pour peu d'être prêt à y mettre le prix.
Quoiqu'il en soit, maintenant que les deux tarés avaient fait leur premier pas en avant ils pouvaient enfin se reposer et fêter cela dignement : chose qu'ils ne manquèrent pas de faire dans les heures et les jours qui suivirent leur petite victoire. Joshua avait rarement vu passer une telle quantité d'alcool, de drogues et de seins entre ses mains en aussi peu de temps et, si cela n'était qu'un avant-goût de ce que sa future richesse lui permettrait d'obtenir, alors il continuerait sur cette voie avec une ardeur renouvelée ! Passant d'un vice à une autre toute la journée sans jamais s'arrêter, le jeune homme avait pris la vie par les deux bouts pour ainsi dire et, aujourd'hui, il était affalé sur une montagnes de coussins dans ses nouveaux locaux. Une cigarette au bec, produit contenant quelques herbes aux vertues euphorisantes et relaxantes, le garçon émergea de plusieurs jours de débauche lorsqu'on son camarade l'invita à se joindre à lui. Pour quoi ? Pour faire ce qu'ils savaient faire de mieux : briser des os et écorcher des âmes.
Entendant la voix de son partenaire parvenir à ses oreilles, le garçon leva la tête avec l'intention de répondre positivement. Malheureusement la cigarette décida de lui jouer un tour en faisant tomber quelques cendres sur son torse nue, provoquant une dérangeante sensation de brûlure. Aussitôt le garçon bondit loin des coussins et commença à se frapper le torse pour éteindre les cendres encore fumantes.
« Ah put*** de m**** ! Saloperie ! »
Après quelques secondes à se contorsionnerr dans tous les sens, Joshua put enfin répondre à Lester d'un :
« Évidemment que je viens, tu serais perdu sans moi. »
Il était à prévoir qu'ils s'attireraient les foudres des locaux dès lors qu'ils s'étaient immiscés au sein du commerce noir d'une manière aussi soudaine et brutale : ils avaient attiré à eux tous les projecteurs, pour les bonnes comme les mauvaises raisons. Maintenant qu'ils avaient mis la main sur leur petit gagne pain, ils allaient devoir légitimer leur position et assurer à la face du commerce underground de Trader qu'ils valaient la peine d'être pris au sérieux... Le moment le plus drôle, en somme, puisqu'il allait impliqué un certain nombre de bras de fer, de séances de torture, de mises-à-mort sommaires et d'attentats détonants pour écarter progressivement tous ceux qui auraient l'audace d'entretenir une politique trop virulente à leur encontre. Les deux criminels allaient donc pouvoir s'en donner à cœur joie, tout en s'en mettant plein les fouilles : les clients se fichaient de savoir qui était leur revendeur, tant qu'ils pouvaient s'emparer de leur dose quotidienne. Leurs petites expéditions punitives allaient donc pouvoir aller bon train... Et allaient commencer par ces prénommés John et Paul. Deux trous du cul de plus ou de moins, ce n'était pas forcément une information désarçonnante du point de vue du Roi du Sable qui, en revanche, trouvait surprenant que ce gros lard de Mickey ait jamais eu des amis. Enfin, l'importance était assez dérisoire : qu'ils tentent de leur mettre des bâtons dans les roues à cause de leur porc d'ami défunt ou par pure sadisme, le résultat allait être le même. Les deux psychopathes allaient leur passer l'envie de se mêler des affaires des grandes personnes... A tout le moins s'il restait quelque chose de pensant sur le corps sanguinolent des deux impudents lorsqu'ils auraient fini de se déchaîner. Lorgnant la carte préparée par la gamine à son service d'un air vaguement distrait, Lester se mit à suivre les rues qui serpentaient sa pipe entre les dents, profitant de cette balade pittoresque pour tester une autre variété du produit qu'ils vendaient désormais en masse. Toujours être proche de sa clientèle pour cerner ses désirs et ses besoins... C'était cela, le véritable argument de vent qu'il entendait bien mettre en exergue pour son commerce. Ça, plus le fait de pouvoir se défoncer la conscience tranquille, même au boulot.
Mais le Sheerin, qui planait quasiment perpétuellement depuis plusieurs jours, avait néanmoins pris la précaution de ne pas trop charger la mule. Il devait pouvoir se montrer cohérent et lucide lorsqu'il aurait mis la main sur les deux pauvres bougres qui allaient regretter de l'avoir invité à leur petite sauterie... Dans un tel milieu, toute punchline était bonne à prendre s'ils voulaient s'affirmer durablement et attirer les regards. C'était là tout un art : il ne fallait pas seulement éliminer les ennemis et les rivaux, mais bien marquer les esprits et faire en sorte que chaque assassinat soit comme un exemple éclatant balancé à la face du Monde. Un meurtre était vain s'il avait pour seule conclusion de repousser les ennuis jusqu'au lendemain... Quoiqu'un meurtre vain n'ait jamais vraiment désolé ou dégoûté le Dealer pour autant. Mais mieux valait joindre l'utile à l'agréable, pour tout le monde. Moins de victimes... Moins de victimes.
-Putain ça y est, je délire. Moins de victimes, plus de clients. C'est ça. Oh et puis on s'en fout : on y est.
L'information n'était certainement pas capitale pour le seul type qui était capable de l'ouïr à présent : Joshua était probablement dans un état encore plus délabré que le sien. Avec un haussement d'épaules, Lester laissa tomber la carte gribouillée sur les pavés de cette ruelle sombre et sordide et s'approcha des portes avec la lenteur d'un prédateur. Il la poussa avec une infinie précaution et une lourdeur incommensurable, à la manière de la faucheuse venue quérir ses proies... Et ne put s'empêcher de lâcher un juron admiratif.
-Bordel de merde, c'est le paradis. Je suis défoncé à ce point ?
La porte d'acier donnait directement sur un vaste hall d'entrée aux teintes chaudes et enivrantes. Les odeurs d'alcool et de cyprine qui envahirent ses narines eurent tôt fait de lui faire tourner la tête, et il remarqua à chaque coin de la salle des myriades de gros durs encadrés par encore plus de donzelles peu vêtues. Une bonne part des types se piquaient les avants bras ou avalaient des ecstasy avec un incontrôlable enthousiasme, avant de faire tourner les joints les plus massifs que le Roi du Sable ait jamais. Le duo de désaxé capta une bonne part des regards, mais la majorité des toxicos s'en retournèrent à leurs affaires sans piper mot. Finalement, le Sheerin pénétra dans l'antre du diable avec un sifflement admirateur, son regard glissant sur le marbre blanc du sol et des escaliers en colimaçon massifs avant de s'arrêter sur leurs ornements d'or puis, ultimement, sur le lustre colossal qui resplendissait au travers des nuages de fumée.
Ou comment tuer son envie d'en découdre. never-utopia
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Joshua Anderson
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Ven 8 Déc - 23:13
On remet ça ?
Le jeune aveugle avait beau paraître idiot il savait bien que la voie sur laquelle il se dirigerait attirerait à lui bon nombre d'ennemis aussi bien du bon que du mauvais côté de la loi, il ne pouvait espérer plier les règles à sa convenance et sans sortir indemne. Cela au moins il le savait, il savait aussi que personne de normalement constitué n'apprécierait ou ne respecterait un homme pouvant éclater la tête d'un autre homme à même le pavé pour l'avoir simplement frôlé de trop près. S'en souciait-il seulement ? Pas le moins du monde. Il serait illusoire d'essayer de lui faire comprendre et accepter les normes morales qui régissaient ce monde car il ne résonnait pas comme vous et moi, il n'avait aucune valeur si ce n'était que de prendre ce qu'il désirait et de s'amuser comme il l'entendait. Mais pour s'amuser il fallait avoir de l'argent et c'était de cela dont lui et son camarade manquaient cruellement, le nerf de la guerre comme le voulait l'expression. Après l'acquisition d'un nouveau commerce, aussi lucratif soit-il, n'importe qui aurai souhaité faire profil bas en laissant les caisses se remplir d'argent toutes seules mais malheureusement le commerce que possédait ces deux psychopathes était l'un des plus compétitifs au monde. À présent le duo allait devoir se battre pour garder sa place et dissuader n'importe qui de faire comme eux, de prendre les armes pour les déposséder de leur nouvelle acquisition. C'était clairement la partie que ces deux hommes préféraient le plus car cela voulait dire beaucoup de menaces, de violences, de tortures et de morts toutes plus inventives et spectaculaires les unes que les autres.
Le fun allait bientôt commencer !
Justement en parlant de fun c'était aujourd'hui que les festivités commençaient, selon les dires de Lester. En effet quelques amis du gros porc de l'autre jour avaient enfin pris la décision de se faire greffer des paires de couilles et d'oser d'en prendre directement aux hommes responsables de la mort de leur pote. Si ce n'était pas mignon tout plein, ou niais à en vomir, Joshua ne savait vraiment pas ce que c'était. La vengeance ? Sérieusement ? Il fallait un peu sortir le dimanche, ce concept était totalement surfait. Amusé par ce ridicule élan d'amitié désespéré, le jeune homme se leva et suivit son camarade transformé, pour le coup, en une espèce de chien d'aveugle. La cigarette de tout à l'heure toujours en bec, tentant de suivre son camarade dans les sombres ruelles malgré ses sens qui s'émoussaient un peu plus à chaque bouffée du poison qui pendait à ses lèvres, le jeune homme s'imaginait déjà comment il allait s'amuser avec ces petits crétins. Allaient-il s appeler leurs mamans juste avant de rendre leur dernier souffle ? Se pisser dessus, peut-être ? C'était toujours très amusant de voir comment, dans les derniers instants, un homme révélait sa vraie nature.
Mais si le jeune homme s'attendait à se trouver au beau milieu d'une embuscade, s’apprêtant à tirer dans tous les sens jusqu'à ce que plus rien ne bouge, les senteurs qui parvinrent à ses narines lui firent l'effet d'une violente claque. Oh non un atmosphère saturé de senteurs d'alcool et de sexe n'était pas un concept nouveau pour le jeune homme, c'était plutôt l'environnement dans lequel il se sentait le plus à l'aise pour être honnête, mais il ne s'attendait vraiment pas à tomber sur un tel endroit. Contrairement à son camarade il ne pouvait pas observer l'opulence qui suintait par tous les pores de cette bâtisse mais les odeurs qui saturèrent son odorat lui donnèrent une bonne idée du genre d'endroit dans lequel il venait de mettre les pieds. Le sourire aux lèvres tel un enfant devant un tout nouveau jouet, le garçon lâcha à l'attention de Lester :
« Je crois que je vais adorer cette nouvelle vie. »
Eh oui le jeune homme considérait cela comme une nouvelle vie car jusqu'à maintenant il en s'était contenté que de petits larcins à peine suffisants pour remplir ses poches mais, avec cette nouvelle acquisition, il entrait dans la cour des grands. À bien y regarder Joshua ne savait pas vraiment s'il devait se joindre aux junkie pour se défoncer le cerveau encore davantage, honorer le corps de la première beauté à sa portée ou défoncer un gros bras juste pour le fun. Pourquoi pas tous, l'un après l'autre, d'ailleurs ? Se tournant vers son camarade, l'aveugle vint finalement s'enquérir de l'aviisde Lester d'un :
« Bon. On tue les gros durs, on garde les junkies comme clients et s'occupe des poulettes. Ou alors on les tue tous mais on garde quand même les gonzesses. Ou on tue tout le monde. Au choix. »
Si le Roi du sable aurait bien volontiers acquiescé aux propositions de Joshua d'entrée de jeu en temps normal, sa méfiance et son incompréhension face au spectacle de dépravation qui se jouait devant lui le poussaient cette fois-ci à se montrer plus mesuré et plus hésitant. Il était assez rare qu'il en soit poussé à de telles extrémités et si c'était là l'objectif des prénommés John et Paul, il admettait sans mal qu'ils avaient fait fort. Quelque chose clochait... D'un énième regard circulaire, Lester s'assura du fait qu'aucun fusil n'était pointé dans leur direction. Les quelques types en armes n'avaient pour l'heure pas touchés à leurs holsters, même s'ils avaient bel et bien capté la présence du duo déjanté. Alors quoi ? C'était le véritable accueil qu'on leur décernait ? On espérait peut-être qu'ils se noient dans le stupre et dans la luxure, au point d'en oublier momentanément leur condition humaine ? C'était à n'y rien comprendre. Puis, après un instant de réflexion, le Dealer se souvint des mots exacts qu'avait prononcé la gamine, une poignée de minutes auparavant : "Ils veulent sûrement vous butter". Sûrement ? C'était assez gonflant d'agir sur la base d'hypothèses incertaines, et le proxénète n'aimait pas l'idée d'être baladé sans vraiment savoir quel était l'objectif de ses hôtes... Il grommela donc sourdement avant de placer une main concentrée sur le pommeau de son couteau. Rester planter là n'allait pas les avancer à grand chose, de toute manière... Et puis, force était d'admettre que la drogue et l'alcool, comme les donzelles, lui faisaient frontalement de l’œil. Il tapa nerveusement du pied sur le sol, tout en continuant à mirer l'environnement avec un sérieux déroutant, puis, lassé, poussa un nouveau soupir. Le Sheerin glissa un juron à l'intention de son compère pour toute indication et descendit dans l'Antre de la Bête, replaçant simplement ses mains dans ses poches, laissant la tension s'estomper d'un coup d'un seul.
-Bordel.
Il arriva bientôt à même le marbre blanc et se rendit compte que l'odeur s'était finalement amenuisé par rapport à ce qu'il en avait perçu depuis l'extérieur. Ou était-ce simplement son odorat qui saturait ? L'un dans l'autre, le criminel s'en contrefoutait : ce qu'il constatait, c'était que ce lieu de débauche était bien réel, en témoignaient les deux gamines qui leur amenaient une pinte à chacun. Lorsque la première d'entre elles prit la parole, le Roi du Sable y vit l'opportunité d'en savoir un peu plus quant à leurs deux mystérieux hôtes, apparemment aux abonnés absents.
-John Morgan et Paul Neaverson nous ont invité. Ils sont où ? -Oh, vous êtes les remplaçants de Mickey ? Mes excuses, messieurs. Je ne vous avais pas reconnus. Venez, suivez-moi. Je vais vous guider à la salle VIP.
Avec un froncement de sourcils, Lester hésita à suivre la donzelle qui, déjà, tournait les talons pour se diriger jusqu'à l'escalier. Après un nouveau moment de suspend, il capitula finalement : au point où ils en étaient, autant aller jusqu'au bout et assumer pleinement leur inconscience... Leurs deux généreux hôtes n'étaient peut-être pas doués de si mauvaises intentions à leur égard. Il se mit donc mécaniquement en route, profitant néanmoins de la vue imprenable qui s'offrait à lui, qui baignait dorénavant dans un paradis pour vicieux et véreux. Il avait rarement assisté à une orgie pareille... A l'origine, le logia n'était après tout qu'un gamin des rues. Un vulgaire fils de pute, au sens littéral du terme. Personne ne l'aurait prédestiné à un tel destin, et surtout pas ce sombre connard qu'était son paternel. Mais il n'avait pas fini de les étonner, toutes et tous, ça non... Il allait continuer à s'entourer de fieffés connards, d'égoïstes malsains, de brutes épaisses et de manipulateurs en tout genre pour fortifier sa bande et asseoir davantage sa domination sur Trader, puis sur l'océan tout entier. Il allait tous les précipiter à ses pieds, et contempler avec délectation la fin de leurs pathétiques existences... Ils lui appartenaient tous.
Il ne leur fallut guère plus qu'une trentaine de secondes après avoir gravi les marches pour trouver la porte de la fameuse salle de réception VIP, sertie de davantage d'or, si c'était possible, que le reste de la luxueuse baraque. La fille ouvrit la porte et invita les deux hors-la-loi de s'installer à leurs aises, assurant qu'ils recevraient promptement les honneurs qui leur étaient dus. Lester, lui, s'était déjà affalé sur un canapé de velours et de satins et, sans y prêter attention, comblait sa pipe d'une large dose de tabac accompagnée d'une quantité plus homéopathique de leur nouveau gagne-pain. Puis, alors que la porte s'était refermée, il jeta précautionneusement un regard sur la salle qui l'avait enfermé. Pas de fenêtre, une seule et unique porte. Des murs capitonnés, mais certainement assez larges et extrêmement bien isolés : il ne percevait aucun bruit venant de l'extérieur. Ouais, ça puait le piège... Mais le piège peaufiné, travaillé, soigneusement orchestré. Ces deux cons étaient doués, étonnamment, pour des amis de Mickey. Le logia s'empêcha toutefois d'avertir son collègue du piège dans lequel ils s'étaient certainement précipités : il devait y avoir un système de surveillance ou d'écoute destiné à préparer l'assassinat de manière encore plus méthodique. De toute manière, pour l'heure, le Sheerin laissait les choses venir naturellement : la balle n'était pas dans leur camp...
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Lun 11 Déc - 23:04
On remet ça ?
Certains auraient pu taxer le jeune aveugle de barbarisme ou de violence primaire face à sa proposition, peut-être n'auraient-ils pas totalement tort d'ailleurs, mais en vérité il fallait comprendre une chose très simple à propos de cet homme : le meurtre, la drogue et le sexe étaient des passes temps comme les autres. Au même titre que les échecs, la pêche ou la couture pour des personnes normalement constituées, le jeune psychopathe avait une tendance naturelle à la violence et aux plus pervers des vices car c'était pour lui la seule vraie façon de croquer la vie à pleine dent. Après tout chaque personne était seulement temporairement sur cette terre, à quoi bon s'embêter avec la morale et les lois ? Ce n'était qu'en brûlant la chandelle par les deux bouts qu'une personne pouvait se sentir réellement vivante, ou tout du moins était-ce comme cela que Joshua percevait la chose. Aussi, ne comprenant pas vraiment la situation, il hésita entre se joindre aux festivités ou simplement faire le ménage juste pour passer le temps, mais son compagnon ne semblait guère du même avis. Ce dernier était tout aussi sadique et prompt à la violence que Joshua mais, contrairement à ce dernier qui était sauvage et imprévisible, Lester agissait presque toujours avec un objectif bien précis en tête. Il pouvait massacrer et torturer pour se détendre mais, la plupart du temps, il perpétrait les actes les plus vils dans un but bien précis. Il ne laissait jamais rien au hasard et c'était pour cela que ces deux hommes s'entendaient si bien, ils étaient les deux facettes d'une même pièce.
Si Joshua se contenta de hausser les épaules face au manque de réaction de son camarade, se disant qu'il aurait toujours le temps de joindre la fête après avoir dérouillé ceux qui les avaient invités ici, il emboîta le pas jusqu'à ce qu'un « bordel » de son camarade fut capté par ses oreilles. Tentant un petit trait d'humour, comme à son habitude, Joshua lâcha :
« Ouais, ça y ressemble. »
Puis enfin, après quelques instants d'attentes, les deux fous furent reconnus à leurs justes valeurs et menés à salle dédiée aux personnes très importante. Ah ! Enfin ils étaient reconnus à leur juste valeur ! Quelques secondes de marche plus tard et les deux hommes furent menés dans une pièce plus calme et, sans attendre, le jeune homme s'engouffra dans un fauteuil si mou qu'il ne sut pas tout de suite comment il en sortirait. Était-il inconscient du piège qui se préparait ? Pas vraiment. S'il était adepte des coups vicieux il ne pouvait ignorer que d'autres exerçaient également dans ce même domaine, mais en vérité c'était beaucoup plus simple que cela : il savait qu'un coup fourré pouvait toujours lui tomber dessus, mais il s'en fichait. Son apparente détente n'était donc nullement feinte mais très réelle. Tâtonnant le siège dans lequel il était, il lâcha :
« Au moins ils savent recevoir, c'est déjà ça. »
Ce qu'il y avait de bien avec le fait d’être aveugle était que Joshua n'avait pas à regarder quelqu'un dans les yeux pour parler à cette personne, ce qui en perturbait plus d'un. Après tout, comment deviner que c’était à vous que Joshua parlait, s'il ne se tournait pas vers vous ? Mais Lester savait, lui, avec l’habitude. Affalé dans ce siège des plus moelleux, Joshua demanda donc le plus simplement du monde :
« Bon. On les bute d'abord ou on attend de voir ce qu'ils ont à nous dire avant ? Pour une fois, les deux me vont bien. »
Eh bien quoi ? Ces hommes voulaient bien tuer Joshua et Lester, non ? Ce n'était que justice que de préparer la même chose de leur côté. L'homme-arme ne savait pas d'où viendrait le couperet, mais il l'attendrait avec joie, le sourire aux lèvres comme toujours.
C'est ça, vas-y, hurle-le plus fort, que tu veux les éventrer sans plus attendre. Lester avait toujours considéré Joshua comme étant quelqu'un de bête. A la vérité, l'usage d'un tel terme pour le Roi du Sable n'avait rien d'insultant : c'était même clairement un constat positif si l'on considérait qu'il estimait davantage la majorité des êtres humaines comme de sombres merdes à la stupidité crasse d'une bassesse affligeante... Mais là, il était déçu. Il était plutôt évident que ces types tentaient de les mener tout droit dans une embuscade, et la meilleure manière d'y répondre était encore de jouer aux victimes parfaites, inconscientes et trop orgueilleuses pour se rendre compte de quoi que ce soit avant l'instant fatidique. Il était bien plus intéressant de pousser leurs ennemis à croire qu'ils étaient en situation de supériorité marquée, qu'ils avaient l'ascendant sur absolument tous les tableaux, puis de les écraser du talon comme on foulerait un simple regroupement d'insectes... S'il avait fait profil bas jusque-là, c'était précisément parce qu'il voulait profiter de la vue envoûtante qui était la sienne lorsqu'il réduisait à néant les espoirs de quelques viles crapules incapables de se faire à l'idée qu'il leur était prééminent. C'était pour observer le désespoir qui teintait leurs rétines et noyait leurs visages de larmes tandis que le canon de son pistolet venait jouer avec leurs glottes... C'était pour, enfin, éclabousser les murs de leurs demeures d'un rouge écarlate et tenace, sous les yeux de leurs êtres chers, pour générer haine, peur, crainte, folie, frénésie, rage, impuissance. Oui... Le Sheerin voulait apprendre à la pègre de South Blue toute entière ce qui arrivait à ceux qui le sous-estimaient et tenter de l'abattre sans grandes précautions. Il n'était pas qu'une crapule comme les autres, pas qu'un Dealer de bas étage... Il était le monstre originel, aux pêchés multiples et avérés, le scélérat divin. C'était à lui que tout et tous appartenait... A lui seul. Oh, minute... Ça pourrait marcher.
-Tu perds pas de temps, hein... Partons du principe qu'ils sont de bonne foi. Laissons-les le prouver.
Ouais... Il n'avait qu'à jouer au type mesuré, au cerveau du duo. Enfin, c'était effectivement le cas, mais il n'avait à ce titre qu'à se faire passer pour le gentil des deux, voire pour le décisionnaire. Si leurs hôtes les écoutaient bel et bien, épiant le moindre de leurs faits et gestes, ils allaient certainement être rassurés par le tempérament magnanime et ouvert d'esprit que semblait afficher le Roi du Sable... Même s'il n'en était rien. Pour manipuler ses ennemis, mieux valait être prêt à manipuler ses alliés également... Comme ça, lorsque leurs généreux hôtes pointeraient le bout de le nez, lorsqu'ils prendraient de l'avance et menaceraient de les abattre, la riposte des maudits serait d'autant plus virulente et éclatante... Tous dans cette maison close risquaient de connaître un sort bien funeste. Car Lester avait décidé qu'il ne serait pas satisfait tant qu'il n'aurait pas inondé les lieux du sang de ces rivaux... Mais avant qu'il n'ait l'occasion de songer à la marche à suivre pour y parvenir promptement, la porte s'ouvrit sèchement et dévoila une bonne dizaine de personnes différentes. Oh, il passait déjà à l'action ? Le logia arqua un sourcil tandis que plusieurs d'entre eux entraient déjà dans la salle pour rejoindre les deux invités sur les fauteuils et canapé disposés un peu partout. Non, ce n'était pas ça... Seuls deux hommes étaient présents. Les autres n'étaient que des femmes, toutes très peu vêtues, cela allait sans dire. Le Sheerin afficha un sourire amusé tandis qu'il prenait la parole à voix basse, plus pour lui-même que pour les nouveaux arrivants.
-Les boss nous honorent déjà de leur présence... Ils vont vite...
John Morgan et Paul Neaverson.
-Messieurs, enchantés. Je suis Paul. Et voici John. Navré pour notre arrivée tardive, nous ne vous espérions pas aussi tôt. Vous devez avoir du travail, maintenant que vous avez votre propre commerce. -Nous avons aussi des larbins. -Vous déléguez vos tâches ? -Nos objectifs nous y obligent. -Oh. Vous avez de la suite dans les idées, donc. Bref. Voici notre cadeau de bienvenu.
Deux des donzelles se détachèrent du reste du contingent et se séparèrent. La première s'en alla vers l'aveugle, la seconde vers le maudit du sable. Si ce dernier la laissa s'approcher sans piper mot, il l'attrapa finalement par le poignet, délicatement mais fermement, puis l'attira à lui pour l'asseoir sur son genou droit. Sans y prêter vraiment attention, il lorgna ensuite tour-à-tour les deux patrons qui lui faisaient face, se demandant à quel moment la situation allait exploser. Puisqu'elle allait immanquablement exploser... N'est-ce pas ?
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Ven 15 Déc - 22:49
On remet ça ?
Contrairement à son camarade qui malgré son penchant pour la violence était capable de bonnes manières lorsque la situation l'exigeait, le jeune aveugle n'était pas du tout familier avec le concept de civilité ou de retenue, un peu comme s'il n'y avait pas le moindre filtre entre son cerveau et sa bouche. En vérité c'était peut-être un peu plus complexe que cela. Le garçon avait suffisamment côtoyé d'autres humains pour savoir que les bonnes manières étaient de mise en société, pour ne pas paraître pour un rustre mais, comme toujours, il se pensait et se savait au-dessus de tous ces ridicules petits détails. Cela lui importait peu de savoir si ses paroles pouvaient choquer ses interlocuteurs, au contraire il trouvait cela bien plus amusant lorsque c'était le cas. À ce moment-même était-il conscient que ses paroles pouvaient être maladroites ? Se doutait-il que lui et son camarades étaient écoutés ? S'il le savait il n'en laissait rien paraître ou ne s'en souciait guère, préférant énoncer clairement ses intentions. Après tout leurs hôtes cherchaient à les tuer également, ce n'était que justice de les prévenir que ses intentions étaient similaires. Mais apparemment lester ne l'entendait pas de cette oreille, préférant les laisser parler dans un premier temps. Hochant discrètement les épaules pour signifier que cela lui était vraiment égal, il répondit par un simple :
« Hum, ok. On verra où ça nous mène. »
Si le jeune aveugle aimait faire souffrir ses victimes avant de les « libérer » il n'était pas assez subtil pour élaborer des pièges sophistiqués. La torture, le meurtre et le viol ? Cela il savait faire. Briser l'esprit d'un homme jusqu'à le persuader d'être un simple chien au service de son maître ? Il l'avait déjà fait, briser les corps et les esprits était sa spécialité. Mais tendre des pièges sans que les victimes n'aient conscience d'y plonger la tête la première ? Il laissait cela à son camarade Lester qui était infiniment plus doué et patient que lui. Aussi peu doué pour la subtilité qu'il était, Joshua ne comprenait donc pas ce qu'il se tramait ici. Il savait que ces hôtes voulaient sa mort et, conscient de ce fait, il s'était attendu à être accueilli par une tripotée d'hommes armés. Mais non, rien de tout cela et c'était bien ce qui le dérangeait. Où étaient les menaces ? Où était la violence ? Où était l'embuscade ? Cette attente finirait par lui faire perdre la tête.
Puis, enfin, les deux hôtes daignèrent faire leur apparition. Accompagnés d'une poignée de femmes, deux hommes s'extirpèrent du lot et se présentèrent sans que Joshua ne bronche pour autant. Laissant son camarade engager la conversation tout en laissant une donzelle s'asseoir sur ses genoux, l'aveugle pouvait presque sentir le regard de la demoiselle posé sur lui et, au fond, c'était plutôt normal. Comment résister à son charme exotique et sauvage ? Laissant la demoiselle posant une main tout contre son torse, l'aveugle daigna enfin adresser la parole aux hôtes d'un simple :
« Hum, je vous donne un bon point pour l'accueil. »
Toujours avare en compliments lorsque cela ne concernait pas sa propre personne, l'Anderson pouvait au moins avouer qu'il n'était pas trop mal reçu. Ce n'était pas parfait et pas complètement à la hauteur de ces deux invités de marque, mais c'était toujours mieux que rien. Par contre, comme toujours, son naturel revint au galop et il ne put s'empêcher de recentrer le débat sur la raison de leur présence ici.
« Par contre, si je voulais de la compagnie, je n'avais pas besoin de venir jusqu'ici. Si vous avez quelque chose à nous dire, maintenant serait le bon moment. Je me lasse vite, vous savez. »
Tout cupide et lubrique qu'il était, Joshua n'avait pas besoin de traverser la ville pour trouver de l'alcool en quantité ou des femmes pour le satisfaire. Les hôtes s'attendaient-ils à un remerciement pour cette ridicule attention ? S'attendaient-ils à ce que le duo baisse sa garde ? La réponse ne tarderait pas à venir.
Tandis que Joshua pressait leurs interlocuteurs d'en finir en plus vite, l'homme aux dreadlocks afficha un sourire amusé et non dissimulé. Il avait hâte de voir son collègue mettre la patience de ces deux hôtes à rude épreuve, par son impertinence et sa grossièreté. Manifestement, les deux gars étaient néanmoins parés à cette éventualité : la première réplique de l'aveugle, censée les presser voire faire office de provocation et de menace, ne suffit en aucun cas à les prendre de court. Le prénommé Paul grommela tout juste, découvrant sa dentition particulièrement effilée, tandis que son collègue affichait une mine réjouie. D'un coup d'un seul, Lester comprit donc que le duo qui leur tenait tête fonctionnait d'une manière quasiment similaire au leur : un mastermind bercé dans le dialogue et la manipulation, l'analyse froide et la prise de décisions en temps réel, et une brute épaisse sanglante et vaguement contrôlable, obéissant à ses pulsions les plus triviales et à ses ambitions les plus libidineuses, les plus inavouables. Restait à savoir si ces identités étaient feintes et de façade, ou s'il s'agissait des personnages qu'ils incarnaient véritablement, dans la vie de tous les jours... En savoir davantage sur eux était incontournable, s'ils voulaient pouvoir prendre l'ascendant dans la discussion et les échanges à venir. En diplomatie, il ne s'agissait pas d'être celui qui frappait le plus fort... Mais celui qui frappait le dernier. Le vainqueur d'un débat n'était que très rarement celui qui avait mené la joute : c'était celui qui enfonçait le clou, qui achevait la lutte d'une apothéose explosive, qui amenait la rixe à son apogée et lui donnait une allure remarquable, illustre. Le talon du logia du Sable se mit donc à percuter le parquet à intervalles régulier, plus machinalement que nerveusement, tandis qu'il calait la jeune femme contre lui d'une main ferme et assurée. Il laissa Paul rétorquer au jeune aveugle, demeurant volontairement au second plan pour s'assurer un rôle d'observateur plus efficace.
-J'en conclus que vous êtes un homme d'action, donc. Très bien. Je ne suis pas doté d'une patience infinie non plus... Venons en donc au fait. Nous avions un contrat avec Mickey. Il nous fournissait de la drogue à moindre prix, et nous l'écoulions en lui faisant de la pub au sein de notre établissement. Il gagnait des clients, et nous évitions des dépenses colossales. Nous voudrions continuer à mettre en place cet échange avantageux pour nos deux partis.
Le maudit du logia arqua immédiatement un sourcil interrogatif, qui s'accentua d'autant plus lorsqu'il perçu intelligiblement le mot échange. Ils voulaient faire perdurer un contrat bienveillant pour les deux partis, lors même que leur précédent contact avait trouvé la mort et qu'ils avaient précisément à faire à leur meurtriers ? Noble de leur part... Sinon stupide. Il allait sans dire que le premier coup du duo de désaxés indiquait clairement leurs ambitions démesurés et leurs objectifs grandioses : ils souhaitaient rayonner et influencer le domaine criminel de manière bien plus vaste et bien plus large. Il était complexe de penser qu'ils seraient en mesure de s'arrêter en si bon chemin... C'est pour cela que le Sheerin tenta d'en savoir davantage sur la prétendue naïveté des deux hommes qui leur tenaient tête. Tout en avalant une nouvelle franche bouffée de tabac, il reprit la parole d'une voix traînante.
-J'ai une question, dans ce cas... Pourquoi ne pas directement vous adresser à Gisèle ? J'ai du mal à croire que deux types impliqués dans le commerce noir de Trader ignorent son existence... -Nous n'avons malheureusement jamais été en très bon terme avec elle. Et puis, il est difficile d'être directement en contact avec elle... A moins de se placer à son service. Nous préférons notre indépendance.
S'il mentait, force était d'admettre qu'il était indéniablement doué en la matière : c'était pertinent et tout-à-fait crédible. Lester fronça les sourcils mais ne trouva aucun argument à objecter dans l'immédiat. L'hypothèse désagréable d'être face à des hommes de bonne foi lui traversa l'esprit et un frisson de dégoût parcouru son échine. Répugnant. Des types de bonne volonté dans un tel domaine, c'était un affront considérable... On ne s'en sortait pas dans cette sanglante faction sans paver son chemin des cadavres d'innombrables innocents, pas sans faire foultitude de coups tordus à ceux-là même à qui on avait prêté allégeance, sinon voué amitié. C'était une existence de solitude qui les attendait tous, qui régissait leurs vies. Les quelques exceptions sur lesquelles ils pouvaient compter n'étaient généralement valables que sur le moyen terme, tout au plus : le Sheerin gardait constamment à l'esprit que Joshua lui-même pouvait attendre une bonne occasion pour lui planter un couteau dans la gorge ou lui tirer une balle à l'arrière du crâne. Attendre les sommets en éliminant ses alliés avant d'être soi-même éliminé, c'était là tout l'intérêt de la funeste carrière qu'il s'était choisi... Et on voulait lui faire croire que des types naïfs portaient les mêmes ambitions ? Stupide. Il ne perdit néanmoins pas son masque et persista, feignant l'intérêt.
-Et Mickey n'a jamais cherché à vous doubler ? -Pourquoi faire ? Nous ne couvrons pas du tout les mêmes secteurs, à la vérité. Nous ne sommes qu'une maison de plaisir... Et vous seriez l'un de nos fournisseurs. Ni plus, ni moins.
Ok. Ces gars étaient définitivement répugnants, mielleux et courtois. Si leur honnêteté était fondée, alors ils n'avaient strictement rien à faire dans un tel milieu... Le Roi du Sable, toutefois, n'en montra toujours rien. Il attendit simplement une réaction de la part de Joshua avant de prendre une décision. Les possibilités étaient multiples... Attendre une meilleure occasion pour les butter et récupérer leur commerce, générer un partenariat de bonne foi... ou les massacrer ici et maintenant, sans plus attendre.
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Mar 19 Déc - 23:34
On remet ça ?
Être un psychopathe atteint de graves troubles de la personnalité rendait un individu impropre à la vie en société, c'était une chose assez logique à constater, mais cela ne voulait pas dire pour autant que cette personne ne pouvait pas avoir des éclairs de lucidités. De brefs moments pendant lesquels tout était clair et limpide dans son esprit, des instants pendant lesquels la personne n'était plus le jouet de son esprit malade mais bien en parfaite maîtrise de ses moyens et de ses émotions. Mais pour le jeune aveugle c'était beaucoup plus compliqué que cela. Il ne se voyait pas comme un fou ou un homme à l'esprit malade, il ne se voyait pas différent des autres mais simplement plus libre, loin des chaînes de la moralité et de la bienséance. Il était une bombe à retardement car il choisissait de l'être et vous voulez savoir le mieux dans tout cela ? Il était lucide à chaque instant de sa vie, en pleine possession de ses moyens. En vérité c'était peut-être le seul malade mental au monde qui choisissait de l'être car cela lui plaisait, mais il était tout aussi capable de s'asseoir dans un fauteuil et avoir une conversation posée sans vouloir bondir sur son interlocuteur et lui arracher les yeux avec les dents à chaque argument qui ne lui plaisait pas. Il pourrait le faire, très facilement même, mais il était capable de self-control. Tel un interrupteur, Joshua était capable de mettre en sommeil toute raison, pensée logique ou trace d'humanité pour devenir une véritable bête enragée, avant de rallumer la lumière à tous les étages et redevenir un simple psychopathe. Ou peut-être était-il plutôt sociopathe ? C'était plus cela, oui, car le psychopathe – plus planificateur et moins sensible – correspondait mieux à son camarade Lester.
Aujourd'hui le jeune aveugle avait laissé la bête enragée au plaqueur et avait revêtu sa peau de sociopathe du dimanche pour se jeter tout droit dans la gueule du loup, sans crainte d'aucune sorte, sans inquiétude particulière face au sort qui l'attendait. Pourquoi avoir peur ? Il ne s'agissait pas là d'une trop grande confiance en la puissance de ce duo mais le rejet pur et simple de toute peur face à une situation qui ne nécessitait pas son intervention. Avoir peur face à un amiral ou un Yonkou aurait été compréhensible, probablement, mais ces deux tâches qui se donnaient des airs de grands seigneurs ? Non, il n'y avait rien d'inquiétant ou de terrifiant dans cette situation. Rien du tout, c'était pour quoi Lester et Joshua semblaient si à l'aise malgré le terrain étranger qui les entourait.
Ces pignoufs allaient peut-être tourner autour du pot pendant un moment pour faire monter la pression ou faire baisser la garde au duo mythique mais, au final, leurs intentions étaient claires : les humains étaient si prévisibles que cela en devenait presque navrant. Mais, pour l'heure, comme le plus perspicace et intelligent des deux était Lester sans le moindre doute, son dégénéré de camarade préféra lui laisser la parole. Si l'aveugle s'attendait à ce que cette conversation escalade jusqu'au bain de sang qu'il attendait avec joie, la première proposition ne manqua pas de le déconcerter. Étaient-ils ici pour s’entre-tuer ou pour parler business ? Il commençait à ne plus trop savoir que répondre. Ces deux boulets bossaient avec le gros lard et voulaient continuer à bosser avec ceux qui avaient transformé la grosse barrique en passoire ? En voilà une conception étrange de la camaraderie...à moins que les informations du duo aient été mauvaises dés le départ.
Si le garçon privé de lumière resta muet pendant presque toute la durée de la conversation, c'est lors de la dernière intervention de son hôte qu'il crut bon d'intervenir. Proposer un partenariat pouvait être alléchant mais Joshua ne pouvait s'empêcher de se poser une simple question :
« Qu'est-ce qui nous empêcherait de nous débarrasser de vous ? D'enlever l'intermédiaire de l'équation ? »
Eh oui parfois il lui arrivait de dire autre chose que des bêtises et, à l'heure actuelle, il pensait à l'éventualité de créer l'approvisionnement et la distribution de ce que le duo venait d'acquérir. Pourquoi s'embêter avec des intermédiaires lorsqu'on pouvait éliminer tout risque de trahison ? C'était simple, sanglant et rapide. Rien de bien compliqué.
La discussion tournait en rond. Joshua fit montre de la méfiance naturelle que les deux désaxés manifestaient à l'intention de leurs prétendus bienveillants hôtes. Ses doutes étaient légitimes, et très franchement et sincèrement appuyés par Lester qui, lors de l'évocation d'une hypothétique trahison de leur part, pivota calmement pour faire face aux deux types afin d'analyser posément leurs réactions. Si, comme attendu, Paul sembla conserver son sang froid sans grande peine, le Roi du Sable n'eut aucun mal à remarquer quelques mimiques chez John qui le ravirent au plus haut point : il tressaillit tout d'abord, contracta légèrement sa mâchoire, puis serra les poings tout en foudroyant l'aveugle d'un regard agressif. Colérique, et donc manipulable... Mais toujours parfaitement silencieux. Il allait sans dire qu'il n'osait pas contester le leadership de son camarade, pour une raison ou pour une autre. Un contrat ? Peut-être tacite. Sinon, le blondinet était tout simplement le plus fort des deux, et avait réussi à imposer sa loi comme étant absolue... Difficile à croire dans un tel métier. Sauf s'il s'agissait d'un monstre de puissance... Considérant qu'il n'aurait de toute manière rien de plus à tirer de John, le Dealer reporta son attention sur le plus loquace de leurs deux hôtes. Ce dernier avait fermé les paupières et sourit d'un air vaguement amusé. Il se retint néanmoins de ricaner, se contentant de darder l'aveugle d'un regard assez froid. Constatant que celui-ci n'allait de toute manière pas pouvoir capter son air franchement hostile, il lorgna finalement le Sheerin qui, placidement, s'affala d'autant plus dans le canapé en prenant une mine studieuse et attentive.
-J'avais du mal à croire que vous n'étiez que des brutes épaisses. Je pensais naïvement que si c'était le cas, Gisèle vous éliminerait de ses propres mains... Tant pis. Si vous voulez une véritable raison... C'est que nous somme intouchables.
Immédiatement, les sourcils du roi du Sable se froncèrent. Il n'était pas certain d'analyser cette ultime phrase afin d'en tirer le bon sens, mais il avait comme la fâcheuse crainte que ces types possèdent une malédiction semblable à la sienne. Après tout, cela existait forcément, si l'on considérait ces mers vastes d'un regard neutre et totalement objectif... Mais quelque chose faisait dire à Lester que le sens caché de ces propos n'était pas aussi évident, et que sa réflexion avait un quelque chose d'incorrect. Tout n'était pas forcément aussi littéral et éclatant qu'annoncé au préalable... La donzelle sur son genou s'agita légèrement, se cambrant pour accompagner davantage son torse posant lentement et sensuellement une main sur son épaule gauche. Il n'y prêta qu'une attention modérée, mais néanmoins suffisante pour se rendre compte d'une chose : elle avait l'air passablement paniquée. Elle se mit d'un coup d'un seul à murmurer quelques sons inaudibles, même pour le Sheerin qui se trouvait juste à ses côtés, le tout nettement couvert par la voix teintée de fierté de Paul :
-Franchement, vous êtes déraisonnables. Vous auriez pu apprendre quelle était votre place... Mais je crois que John avait raison. En vérité... Vous n'êtes que des insectes. -Josh', fais gaf...
S'il avait d'un coup d'un seul comprit le guêpier dans lequel ils s'étaient fourrés, il n'eut pas l'occasion d'en avertir son collègue à temps : Paul tira une espèce de télécommande de l'une de ses poches et, sans plus attendre, appuya dessus. Le Roi du Sable fut alors littéralement pulvérisé : une bombe, manifestement placé directement dans le corps de la donzelle, le souffla d'un coup d'un seul. Des nuées de tripes et des flaques colossales d'un liquide pourpre se répandirent au travers de la salle, le canapé sur lequel il était placé ayant été lui-même sévèrement endommagé dans cet attentat inopiné. Incapable de savoir comment s'en était sorti l'aveugle, le Dealer quant à lui reprit forme humaine juste devant le duo d'enflures. Ils furent effarés de voir qu'il avait survécu, mais pas tétanisés : un simple coup d’œil permit en effet à John de comprendre que Lester n'était pas indemne, puisqu'une brûlure s'étendait sur son bras gauche. Celui-là avait été touché par le sang puis par le reste de l'explosion avant qu'il n'ait le temps de se dissiper totalement... Et si Paul n'était pas moins alerte, il fut néanmoins bien assez occupé à demeurer sur la défensive : le couteau que le Roi du Sable venait de tirer de son fourreau menaçait d'être planté entre ses yeux d'un instant à l'autre. Le blondinet eut le réflexe inouï de l'intercepter de sa main gauche, la lame lui pénétrant dans la paume, et son collègue prit quant à lui la décision d'écarter le Sheerin d'un coup d'un seul. Le violent coup de pied qui vint quérir le logia en plein dans l'abdomen le projeta jusqu'à un fauteuil qu'il renversa lorsque la collision eut lieu, et il roula sur le sol un bref instant avant de reprendre totalement ses esprits. Ces types n'étaient pas mauvais : ils étaient réactifs et prêts à tout. Cela n'était cependant pas suffisant pour venir à bout du maudit du sable qui, s'il l'avait décidé, aurait pu les mettre à mort sans plus attendre... Sauf que ces gars ne méritaient pas qu'il utilise son intangibilité deux fois d'affilée. Nan, il allait leur faire la peau... A la régulière. Sa lame, restée dans la main de son opposant, n'allait plus lui être de grande utilité. Tant pis... Il connaissait les rudiments du close combat.
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Jeu 21 Déc - 19:42
On remet ça ?
Mettant joyeusement les pieds dans le plat sans attendre, énonçant clairement la possibilité de se débarrasser de ces deux hommes pour supprimer les intermédiaires et simplifier la vie du duo, Joshua ne cherchait pas forcément à les faire sortir de leurs gonds par de telles provocations. Contrairement à son camarade il ne voyait que rarement plus loin que le bout de sa phrase, se contentant de balancer à la face du monde ses plus sombres et inavouables pensées sans aucune retenue, dévoilant à qui voulait bien l'entendre à quel point il pouvait être dérangé et corrompu. Si le jeune aveugle n'eut pas les atouts nécessaires pour lire les réactions sur les visages de ses interlocuteurs, il se douta que sa tirade fit mouche grâce au silence qui suivit. N'avaient-ils pas d'humour ou se avaient-ils déjà percé Joshua à jour ? Aucun moyen de le savoir mais le désaxé s'amusait à imaginer les têtes que pouvaient faire ces deux gigolos. Puis finalement ce fut au tour de ces deux gigolos de répliquer en mettant en avant le fait d'être clairement intouchables. Si certains auraient pu y voir ici une référence à un fruit du démon, comme un logia par exemple, Joshua y voyait une référence aux puissantes relations que ces hommes pouvaient entretenir. Visait-il juste ? Ces crétins possédaient-ils de puissants alliés qui viendraient à leur rescousse en cas de pépin ? Cette seconde hypothèse, à défaut de ne pas effrayer Joshua, émoustilla ce dernier en l'autorisant à affichant un petit sourire en coin. C'était toujours mignon de briser les certitudes d'un homme avant de le briser au sens propre du terme.
Joshua patienta donc quelques instants en espérant que l'explication vienne mais ce ne fut jamais le cas, au lieu de cela le plus bavard enchaîna avec une phrase qui suintait l'arrogance aussi amusante que déplacée. Sentant et écoutant subitement l'inquiétude de son camarade, ne sachant pas trop d'où viendrait le danger, le garçon repoussa la demoiselle qui le chevauchait et se pencha en arrière. Tombant de tout son poids en arrière, l'aveugle fut basculer le fauteuil pour s'en servir de bouclier face à ce qui risquait de lui tomber dessus. Joshua n'eut pas besoin de s'interroger bien longtemps sur l'attaque, celle-ci se fit connaître sous la forme de deux explosions don il ne put capter l'origine, mais dont les intentions parlaient d'elles-même. Le pauvre petit fauteuil fut soufflé et quasiment totalement détruit, projetant son occupant contre le mur derrière lui dans un fracas sourd avant de le laisser retomber mollement à terre. La première chose qui frappa Joshua ne fut pas la surprise de l'attaque mais la douleur et l'intense chaleur qui jaillissaient de son dos. Celui-ci portait une évidente marque de brûlure, signe que le fauteuil n'avait pas correctement rempli son rôle, mais la douleur était plus horrible qu'elle n'en avait l'air.
Serrant les dents en sentant l'adrénaline monter en lui, l'aveugle s'autorisa un sourire amusé tout en lâchant :
« Vous n'imaginez pas à quel point vous me faites plaisir, les gars. »
N'importe qui d'autre aurait été furieux face à une attaque aussi lâche, mais pourquoi Joshua devrait-il l'être ? Depuis le début il n'avait attendu qu'une seule bonne raison pour faire manger leur acte de naissance à ces deux crétins et, heureusement, ils venaient de lui en donner une très bonne. Certes la douleur était horrible, presque autant que l'odeur de chair brûlée, mais au moins il allait pouvoir désactiver l'interrupteur et faire un carton plein. Quid de son camarade ? Celui-ci saurait très bien se débrouiller, comme toujours.
Se redressant non sans difficulté, titubant lors des premiers instants en tentant de capter et comprendre tout ce qui était en train de se se passer, le sociopathe pencha sa tête de gauche à droite pour faire craquer sa nuque et se donner une contenance. L'instant d'après ses bras prirent la forme de deux canons gatling et une pluie de balles se déversa sur le premier des hôtes à sa portée. Peu importe qui serait transformé en passoire, le résultat lui conviendrait très bien !
Il se redressa juste à temps pour constater que Joshua s'en était tiré et manifestement plutôt bien : il déchaînait déjà une pluie de balles sur ses opposants, tentant apparemment de les trouer sans plus de cérémonies. Une initiative largement profitable pour le logia, qui usa de cette occasion pour analyser la situation posément tout en reprenant son souffle et son calme. Il ne devait pas commettre l'erreur de s'exposer bêtement, ou de sous-estimer grossièrement leur deux ennemis... La brûlure qui lui lancinait le bras était déjà un aveu manifeste de son imprudence impudente. C'était une chance que ces deux gars ne connaissent pas sa malédiction et n'adapte pas leur piège savamment orchestré à son intangibilité... Sans quoi la carrière des deux psychopathes aurait pu prendre fin d'un coup d'un seul. Demeurant donc judicieusement en retrait, Lester put observer John attraper une large hache à double tranchants, apparemment camouflée dans les teintures opulentes et les décorations luxueuses et outrancières de cette salle de réception tape-à-l'oeil, et l'opposer précisément et habilement aux tirs incessants de l'autre maudit. Il fit ainsi montre d'une habileté redoutable, ainsi que d'une stabilité à toute épreuve : ses appuis semblaient lui permettre de demeurer parfaitement sur ses gardes, sans laisser transparaître la moindre faille. Un sourire franchement dérangé, de surcroît, commençait à lui couvrir les lèvres : l'aveugle et lui étaient faits pour s'entendre... Laissant donc son collègue à ses ébats passionnés et à n'en pas douter singulièrement brutaux, le Sheerin fixa finalement Paul qui, derrière son allié, arrachait le couteau de sa paume en retenant à grand peine un hurlement de douleur et d'agonie. Au moins, le Roi du sable avait la satisfaction de lui avoir rendu la pareille : ne restait dorénavant plus qu'à le punir quant au sacrilège qu'il avait commis en s'en prenant à sa grandiose personne.
-Reactor !
Les jambes du logia se changèrent momentanément en sable et il se propulsa au travers de la salle, contournant précautionneusement John et sa hache démesurée, en comptant sur Joshua pour l'occuper. Une fois le premier hors-la-loi dépassé, il se rapprocha à très grande vitesse de Paul, présentant sa main droite en avant. Instinctivement, son opposant anticipa son arrivée et fut en mesure de rouler, évitant ainsi que la paume de Lester ne lui percute le front sèchement. En revanche, ce n'est pas pour autant que le maudit interrompit son geste : sa main se posa donc sur le plancher et, avec un sourire énigmatique, il prononça quelques mots sadiques et d'un bien mauvais présage pour son ennemi.
-Tu perds rien pour attendre, bouffon. Deshidratar.
Et, cette fois-ci, le blondinet n'eut pas le temps de riposter... Et pour cause : le Sheerin ne l'attaqua pas. Pas directement, à tout le moins... Le parquet à leur pied fut vivement vidé de son eau, et les deux criminels chutèrent inexorablement à l'étage d'en dessous, dans les cuisines. Si le logia eut tout loisir d'amortir sa chute en transformant à nouveau ses membres inférieurs en son élément, son adversaire déjà blessé s'effondra sur une table en bois qui rompit sous son poids, répandant tout un tas de fruits et de breuvages puissamment alcoolisés à même le sol. Le grouillot présent dans la salle se figea soudainement, observant la descente lente et quasiment biblique du Roi du Sable tandis que Paul se redressait péniblement, tout en injuriant généreusement l'homme aux dreadlocks. Un nouveau combat commençait tout juste pour eux deux, pendant que leurs deux collègues allaient semer destruction et chaos dans la salle du dessus... Et il allait sans dire que leurs hôtes allaient s'en souvenir un long moment. S'ils y survivaient, évidemment. S'il était sonné par la chute et par le coup de couteau qu'il avait enduré, son ennemi n'en montra rien : sa main valide tira immédiatement un pistolet de son holster tandis que sa main blessée, elle, venait quérir le couteau qui l'avait meurtrie pour empêcher l'impalpable d'en reprendre possession. Pas frustré pour un sou, l'homme de sable se projeta vivement derrière une table qu'il renversa au passage, établissant ainsi un repère de fortune pour s'abriter des tirs que lui opposait déjà le blondinet. Combattre sans user de son intangibilité, c'était souvent gonflant, mais ça avait à tout le moins le mérite de lui forcer à utiliser ses méninges... Et ça, le Dealer adorait. Dans le fond, il n'y avait rien de plus gratifiant que de piéger un ennemi par la seule force de son esprit, sans avoir à recourir aux merveilleux dons dont Mère Nature l'avait affublée. C'est donc avec la stricte intention de terrasser son hôte si hostile par le biais de cette intelligence qui était la sienne que le logia se mit à réfléchir, tranquillement positionné derrière sa barricade fébrile, les tirs fusant sans cesse au-dessus de sa tête pour l'empêcher de sortir de sa planque improvisée.
Un truc... Un truc pour venir à bout de ce gringalet... never-utopia
Invité
Joshua Anderson
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Mer 27 Déc - 19:36
On remet ça ?
Tuer une personne était la chose la plus simple du monde, aussi simple que de respirer pour certains désaxés, mais la subtilité n'était pas de tuer froidement comme on couperait de pain. Quelle était l'astuce, alors ? Pour rendre la chose amusante il fallait faire monter la tension petit à petit, coup après coup pour faire naître la peur et le désespoir dans chaque regard et chaque souffle de sa victime. Une mort n'était amusante que lorsque la victime avait été dépossédée de tout ce qu'elle avait, à commencer par sa dignité : à ce moment-là elle était prêt à être cueillie. Mais là encore la manière de tuer la personne importait tout autant, voire plus, que le moment de la mort. Pourquoi ? Parce qu'ôter une vie devait servir à un but précis. Le bourreau désirait-il simplement s'amuser ? Oblitérer sa victime jusqu'à effacer son existence des pages de l'Histoire ? Envoyer un message en exposant le corps mutilé à la vue de tous ? Voilà un autre élément à prendre en considération avant de faire tomber le couperet final. Aujourd'hui quel était le but de ce duo en se défendant contre ces deux pathétiques hôtes ? Si Joshua n'aurait rien apprécié de plus que de réduire leurs deux ennemis à l'état de pulpe sanglante, pour qu'il ne reste rien afin de les identifier, il se doutait que son camarade devait avoir une autre idée en tête. Que pouvait être la meilleure solution ? Annihiler une menace ou envoyer un message à tout le monde pour dissuader l'apparition de nouveaux détracteurs ? Si le duo visait la grandeur et le pouvoir, la seconde option était de rigueur.
Sentant toujours son dos hurler de douleur à chacun de ses moindres mouvements, le jeune homme transforma ses bras en canon et ce fut la brute épaisse qui se mit en travers de sa pluie mortelle. Sortant une lame arme derrière laquelle se cacher, la brute tint bon sa position malgré les tirs incessants de l'aveugle qui, au lieu d'être frustré, profitait du divertissement. Qu'y avait-il de mieux qu'une proie qui se débattait vainement ?
Sentant donc son camarade et sa proie tomber à l'étage d'en-dessous, faisant confiance à son camarade pour avoir raison de sa victime sans difficulté, Joshua se concentra sur la sienne. Ne se détachant pas de son éternel et énervant souvenir, le garçon transforma l'un de ses canons en fouet hérissé d'une multitude de pics. Alors comme ça cette brute voulait se cacher derrière cette hache en espérant que le maudit tombe à court de munitions ? Mauvaise idée.
Le fouet commença donc sa mortelle danse et se dirigea vers le flanc gauche de l'adversaire, lui arrachant des lambeaux de peau à chaque passage tout en stimulant l'amusement carnassier du jeune aveugle.
« Approche ! Approche ! Viens voir papa ! »
Bientôt, par la force des choses, la brute commença donc à avancer, un pas après l'autre, à travers la pluie de balles. Combien de temps tiendrait-il ? Lequel des deux craquerait en premier ? La réponse ne tarderait pas à se faire connaître mais, pour l'heure, Joshua était bien décidé à continuer à envoyer son fois caresser le corps de la brute aussi souvent que possible.
Les balles continuaient de siffler au-dessus de son crâne, incessantes, lui intimant l'ordre sévère de demeurer bien à l'abri, tandis qu'il allumait sa vieille pipe, tout-à-fait décontracté, en réfléchissant à une marche à suivre pour éliminer ce gringalet coriace aussi vite que possible. S'il aurait aimé stimuler sa créativité par le biais de quelques drogues récréatives, Lester n'en avait pour le coup pas l'occasion : il n'avait embarqué que son tabac, ne s'attendant pas à ce que cette petite escapade se montre aussi longue et pénible. Il profita d'une première profonde bouffée tandis que l'autre homme rechargeait prestement et promptement, trop pour que le logia ne s'amuse à enjamber la table et à lui courir droit dessus : il risquait de se prendre une balle avant de parvenir totalement au contact. Et il était hors de question de composer avec son intangibilité, qui lui aurait bien trop facilité la tâche... Pensif, le Dealer songea qu'il lui fallait par conséquent profiter de son environnement : il n'avait que très peu de chances de pouvoir s'en tirer par ses propres moyens, considérant son manque de compétence et son incapacité à combattre à distance sans recourir à ses créations. En revanche, une petite utilisation de ce dernier en guise d'astuce lui semblait tout-à-fait envisageable : il n'était pas là pour lutter à armes égales, après tout... Le Sheerin n'avait jamais été suffisamment honnête pour se laisser aller à de telles extrémités. Sa malédiction était une aubaine, il ne le savait que trop bien, et ne pouvait pas se contenter de la mettre de côté à chaque fois que son chemin de baroudeur croisait celui d'un non-maudit. Tout se trouvait dans un juste milieu... Après avoir pris sa décision, le hors-la-loi pivota, plaçant ses pieds sur la surface de la table, estimant qu'il ne lui faudrait guère plus d'une dizaine de secondes à compté de cet instant pour mettre fin à la vie de l'autre crapule. Et encore, c'était large... Il renversa sa pipe, la tapota pour la vider du tabac à demi-consumé, puis la rangea dans l'une des innombrables poches de sa veste avant de susurrer un simple mot, dont l'intensité fut couverte par les coups de feu inlassables.
-Reactor.
Il avait pris appui sur le sol et avait utilisé une version minimisée de son réacteur : ses jambes ne se changèrent pas tout entières en un amas de sable, et cela lui permit de rester bien à sa place. En revanche, la génération de sa matière percuta la table de plein fouet et, brusquement, la propulsa droit en direction de son opposant qui, incompréhensif et prit de court, n'eut qu'un seul réflexe salvateur : celui de se baisser. Et cela fut fructueux... Dans un premier temps, uniquement. Car si le projectile du logia passa au-dessus de Paul sans lui causer le moindre mal, le premier avait anticipé l'esquive du second et s'était prestement redressé pour suivre la course de la table et parvenir au contact de l'adversaire la seconde qui suivait le passage dudit projectile. Les yeux écarquillés, l'ennemi tenta bien évidemment de riposter en brandissant son pistolet, mais Lester n'eut aucun mal à saisir sa main au niveau du poignet avant qu'il n'ait eu le temps de faire feu pour dévier le coup et demeurer en sûreté. Là-dessus, il profita de sa force physique nettement supérieure à celle de son ennemi pour le tirer jusqu'à lui, faisant passer le bras de l'autre homme au-dessus de son épaule. Puis il pivota, et arqua le dos, projetant la crapule au-dessus de lui avant de la rabattre sur le sol à même le dos. Ce simulacre de prise de judo prit le pauvre Paul de court, et ce dernier crachota en tentant vainement de reprendre son souffle tandis que le Roi du sable lui tordait violemment et impitoyablement le poignet, récupérant par la même le pistolet et le pointant en direction du front du gars avec un sourire satisfait et malsain. Là-dessus, il n'eut qu'à prononcer quelques mots emprunts d'une arrogance jouissive, qui laissèrent à son ennemi une sensation d'effroi marquante et indélébile :
-J'avoue, j'ai raté mon coup. Ça m'a pris douze secondes de t'abattre, pas dix.
Le coup de feu partit, éclatant la moitié supérieur du crâne du pauvre type en réduisant sa vie à néant. Tout en récupérant sa lame, tombée quelques pas plus loin, pas plus perturbé par la mise à mort qu'il venait d'accomplir que ça, le Sheerin se mit alors à faire son auto-critique : qu'est-ce qui lui avait fait perdre du temps, au final ? Il était quasiment certain d'avoir réaliser la prise avec un brio effroyable et une efficacité incomparable... Il n'avait peut-être pas suivi la table d'assez près, ou il avait peut-être sous-estimé la distance qui le séparait de son adversaire initialement. Dans un cas comme dans l'autre, sa petite rixe était réglée : restait à savoir si Joshua allait achever la sienne en grandes pompes ou s'il allait devoir patienter encore un peu. En tout cas, dans l'immédiat, les coups de feu laissaient entendre que l'aveugle n'en avait pas fini... A moins qu'il ne soit déjà en train de trouer un cadavre. Ça n'aurait pas été la première fois que son collègue pétait un plomb... never-utopia
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Joshua Anderson
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Mar 9 Jan - 19:18
On remet ça ?
Le jeune homme ne possédait pas le plus puissant des fruits mais celui-ci n'avait de limites que l'inventivité de l'esprit humain. Pour peu qu'il en connaisse l'existence ou qu'il la touche pour en connaître les formes et le fonctionnement, le jeune homme était capable de créer n'importe quelle arme à partir de son propre corps et de la manier avec autant d'aisance que s'il s'agissait de son propre corps. Ce qui était le cas, techniquement parlant. Alors certes la maîtrise technique d'une arme demandait encore et toujours de la pratique, mais ce qu'il y avait bien avec le métier de Joshua c'était qu'il ne manquait jamais d'occasions de pratiquer. Mêlant son sadisme naturel au choix de l'arme dans une situation donnée, le jeune aveugle appréciait de pouvoir harasser et épuiser son adversaire avant de l'oblitérer, car il n'y avait bien qu'en acculant sa proie qu'il pouvait faire naître la peur en elle. Aujourd'hui le jeune homme était face à une brute qui était de toute évidente plus forte que lui que le plan physique, aussi arrogant soit-il Joshua savait donc qu'attaquer de front en jouant uniquement sur cet attribut n'était pas la meilleure idée du monde. Même si ce n'était pas son point fort et qu'il trouvait cela trop épuisant, il se devait donc de faire marcher ses méninges pour trouver une façon amusante d'emmerder son opposant sans s'en prendre plein la gueule. Pourquoi ? Parce qu'il y avait un temps pour tout. Un temps pour foncer tête baissée sans réfléchir et un temps pour prendre un petit peu de recul.
Était-il vraiment en train de préparer une stratégie ? Lui ? Décidément Lester avait une bien trop mauvaise influence sur lui. Si cela continuait dans cette voie il finirait par poser des questions avant de torturer quelqu'un : vous imaginez ?
La première idée qui lui vint à l'esprit fut donc de mettre un peu de distance entre lui et cette brute avec son arme massive, le plus simple était donc de déchaîner un tir soutenu sur sa position pour l'obliger à rester sur la défensive. Joshua n'était pas aveuglément stupide au point de croire que cette tactique fonctionnerait indéfiniment, mais au moins assez longtemps pour irriter son adversaire par des attaques bien senties. Enfin si, il était aveugle mais pas stupide !
Alors que la main droite du jeune homme transformée en fouet ne faisait que labourer le flanc du grand gaillard à mesure que celui-ci avançait, le jeune aveugle se demanda combien de temps son adversaire mettrait à ressentir les effets de son attaque. Non, pas las la douleur en elle-même mais ce dont les pics du fouet étaient recouverts. Avec un gaillard de cette corpulence il faudrait une dose importante avant que les effets ne se fassent sentir.
Puis, finalement, la brute arriva à portée et, bondissant en avant, levant sa lourde hache en l'air pour l'abattre sur son adversaire. L'adversaire en questions, Joshua, bondit sur le côté pour esquiver le coup avec plus d'aisance que prévue. La seconde attaque, horizontale cette fois-ci, força l'aveugla à reculer pour esquiver la lame qui passa à un cheveu de ses vêtements. Le silence qui s'en suivi fut suffisamment équivoque pour que Joshua soit satisfait, ce dernier savait que son adversaire avait remarqué que quelque chose n'allait pas.
« Alors, tu commences enfin à t'en rendre compte ? C'est un peu tard. »
Plusieurs attaques avaient été nécessaires pour que le poison paralysant s'imprègne dans les muscles de la brute jusqu'à ce que ses mouvements soient enfin ralentis. Celle-ci ne s'était pas rendue compte de la supercherie avait d'avoir à portée sa première attaque et, en réalisant à quel point ses attaques étaient lentes, elle sut que quelque chose n'allait vraiment pas. Notant pour lui-même de mieux ajuster le dosage la prochaine fois, pour un effet plus immédiat, le jeune homme rendit leurs formes originelles à ses deux bras. Se ruant sur son adversaire au temps de réaction ralenti, il organisa une rencontre entre sa tête et celle de son opposant. Si les deux hommes souffrirent, seulement l'un d'entre eux laissa échappa un râle de douleur alors que sa tête était projetée en arrière. Au moment de fermer la bouche, la brute se rendit compte que quelque chose la bloquait et, en ouvrant les yeux, il réalisa qu'il s'agissait du point du sociopathe.
Ce dernier, affichant un sourire jusqu'aux oreilles, crut bon de sortir une phrase bien sentie au moment fatidique.
« Allez, cul sec ! »
L'instant d'après la mâchoire de l'homme fut déboîtée lorsque le poing de Joshua se transforma en canon et, si ce n'était pas suffisant, le sociopathe fit feu à bout portant. Le cerveau et l'arrière du crâne de l'homme furent réduits en une horrible pulpe sanglante alors que le corps sans vie était projeté en arrière avec violence. Joshua, le bras désormais couvert de sang ainsi que de morceaux d'os et de cervelle, contempla son œuvre avec satisfaction. Bon, où avait bien pu passer l'autre glandeur ?
Un coup de feu eut lieu, plus sourd et plus étouffé que les précédents, quelques mètres au-dessus de lui. Si le Roi du Sable comprit bien vite qu'il s'agissait là de l'oeuvre de son collègue, son ennemi n'ayant montré aucune maîtrise des armes à feu au début du bras de fer, il n'avait en revanche absolument aucun moyen d'en être convaincu : le trou qu'il avait causé dans le parquet ne lui laissait pas une ouverture suffisante pour ne fut-ce qu'entrapercevoir son collègue aveugle. Pas inquiet pour ce joyeux désaxé, qui avait à la vérité bien plus de ressources qu'on ne l'imaginait de prime abord, l'homme aux dreadlocks poussa un soupir de lassitude tout en usant de la voix, essayant de couvrir les hurlements et les bruits précipités qui se multipliaient depuis le début de la fusillade, dans le manoir tout entier.
-Oh, Joshua ! T'es encore en vie ? On peut se casser, ils ont eu leur compte. -Ça m'étonnerait, ça. -Hein ?
La voix, qui venait de tout et de nulle part à la fois, comme si un réseau entier d'escargophones l'avait relayée, eut à tout le moins de surprendre le mafieux qui pivota pour s'assurer que son ennemi précédent était bel et bien mort. En constatant que c'était effectivement le cas, il haussa les épaules, machinalement, avant de songer à la provenance de la négation qu'on venait de lui objecter. Les types ayant assez de couilles pour lui tenir tête n'étaient à sa connaissance pas très nombreux, et il était rare que la mise à mort en règle et sans pitié de deux criminels reconnus localement ne rende à ceux qui l'entouraient un sursaut d'orgueil. C'était plutôt leurs repas qu'ils avaient l'habitude de cracher... Pas des menaces. Mais, patient, Lester resta silencieux tandis que la voix lourde persévérait, calme et mesurée, comme si tout cela n'avait ni plus ni moins été qu'un jeu divertissant.
-Vous avez butté deux mercenaires. Des gars efficaces, qui me servaient bien, que je faisais passer pour des gérants d'un commerce local afin d'en récupérer les bénéfices incognito... Enfin, vous avez mis le doigt sur un problème épineux. J'espérais qu'il vous tue rapidement. Je n'aurai pas cette mansuétude. Vous avez éliminé Mickey, et c'est une bonne chose. Mais tant que cette grognasse de Gisèle garde la main mise sur le commerce de drogue de Trader... Je ne serai pas satisfait. Il semblerait que votre carrière prometteuse s'arrête ici... J'apporterai des fleurs à vos sous-fifres, ne vous en faîtes pas. -Bah putain, ce roman...
Le Sheerin, railleur, achevait tout juste sa provocation que la porte des cuisines sautées, décollée de ses gonds d'un puissant coup de pied. Le problème ? C'est qu'il n'en était pas l'auteur. Dans le couloir, une dizaine de donzelles le toisaient, en petite tenue voire parfois quasiment nue, fusils en main. S'il fut dans un premier temps interloqué, il manqua d'éclater de rire tandis que les balles fusaient, le transperçant à maintes reprises sans jamais parvenir à le blesser. Définitivement, ce manoir lui plaisait... Tandis qu'il se préparait à quitter la bâtisse, le Roi du Sable gueula, couvrant momentanément les pétarades pour donner une simple recommandation à son collègue :
-C'est chacun pour soi, Joshua ! Je t'attends dehors !
Quoi de plus simple que de se tailler un chemin à travers les carcasses de ses opposés ? Son pistolet dans la main droite, le criminel prolongea l'intangibilité de son buste, là où les projectiles menaçaient de le percuter à tout instant, et abattit de sang froid les ennemies qui se trouvaient face à lui d'une poignée de balles en pleine caboche. Une fois le mur face à lui totalement repeint, il s'engagea dans le couloir à pas mesuré, évitant de marcher maladroitement sur les dépouilles fort charmantes. Ce ne fut qu'une fois dans le hall d'entrée qu'il remarqua que cet eden s'était transformé en véritable champ de bataille : tables renversées et fauteuils empilés offraient à ses opposants de merveilleuses planques tandis que lui, à découvert, n'avait pas franchement le luxe de se prémunir de leurs attaques. Mais il n'en avait que faire... Fini le combat à la loyale : il n'était pas non plus un bon samaritain. Son couteau dans une main, son pistolet dans l'autre, son corps constitué de sable, le logia s'élança en direction des adversaires, laissant les balles fuser de toute part tandis qu'un sourire démoniaque s'étalait sur son faciès. Lester sauta par-dessus une première barricade improvisée, réalisant au passage un saut périlleux durant lequel il tira une balle en pleine nuque d'un ennemi resté immobile tandis qu'il le surplombait. Il retomba habilement, juste devant un autre gars qui, mitraillette aux poings, n'eut guère l'occasion de dévier la lame qui se plantait entre ses yeux. Le bras du Sheerin se tendit brusquement, pointant le canon de son arme à feu droit vers un sabreur qui se ruait dans sa direction : un coup de feu plus tard, le gars s'effondrait dans un râle d'agonie. Une hache manqua alors de briser la colonne vertébrale du Roi, qui se dispersa simplement en éclatant au vent avant de se reconstituer, juste face à l'impudent et à ses potes qui arrivaient en trombe :
-Choubasco !
La puissante bourrasque les projeta à travers le hall et ils s'écrasèrent contre un mur tandis que les crapules restantes semblaient enfin se faire une raison : ils n'étaient pas de taille, puisque leur invité était absolument impalpable... never-utopia
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Joshua Anderson
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Sam 13 Jan - 13:43
On remet ça ?
Si le jeune sociopathe était venu ici avec l'évidente idée de tout massacrer dans un coin de sa tête, il devait bien avouer s'être attendu à un peu plus de résistance de la part de ceux qui désiraient sa mort et celle de son camarade. Avait-il surestimé la puissance des ces hôtes pathétiques ou, au contraire, le duo était-il bien plus redoutable qu'il n'y paraissait de prime abord ? Probablement un peu des deux mais, lorsqu'il sentit le corps de sa proie tomber lourdement par terre, comme un vulgaire sac de pommes de terre, l'excitation qui réchauffait le corps de Joshua se transforma bien vite en frustration puis en déception. Dans un combat ce qu'il y avait de marrant c'était de mettre sa vie en jeu et de ressentir la douleur traverser son corps, preuve que l'adversaire était à la hauteur, mais ici à part l'attaque surpris du début le jeune aveugle s'en sortait étonnement bien. Frappant du pied le corps sans vie simplement pour s'occuper, attendant de savoir si son camarade en avait terminé de son côté, le jeune aveugle fut extirpé de sa torpeur par la voix de l'autre psychopathe. Ah, bah enfin ! Alors qu'il était sur le point de répondre à son camarade, désireux de l'enjoindre à sortir d'ici car plus rien d'intéressant ne s'y trouvait, le jeune privé de lumière fut stoppé par une voix inconnue. Un système de communication courant à travers tout le bâtiment ? Pas bête mais, si le garçon était curieux de savoir qui était en train de s'adresse à lui et Lester, sa curiosité se transforma bien vite en ennui. Non mais sérieusement pourquoi fallait-il que les crétins fassent toujours des speechs de cinq mètres de long ? Ne comprenaient-ils pas que c'était plus chiant qu'autre chose que d'écouter plutôt que de se battre ? Alors oui ces deux cadavres n'étaient que des hommes de paille comme l'expliquait le vrai patron de cet endroit mais, au bout de quelques secondes, Joshua extériorisa la seule question qui parasitait son esprit :
« Et il y a un moment où tu fermes ta gueule ? »
Non mais c'est vrai quoi, qu'en avait-il à faire des motivations et plans d'un homme dont il se contrefoutait royalement ? Joshua était sur le point de balancer une autre phrase bien sentie lorsque la porte au fond de la pièce s'ouvrit dans un fracas assourdissant. Même s'il ne voyait pas au sens propre du terme, le jeune homme savait que certains fêtards étaient rassemblés de l'autre côté de la porte et, à entendre les cliquetis à chacun de leurs mouvements, ils n'étaient pas venus les mains vides. Souriant à l'idée du spectacle qui allait bientôt se dérouler ici, le garçon entendit la direction de son camarade et lui répondit avec une joie évidente dans la voix :
« Ne traîne pas trop en route ! »
Alors qu'il entendit plusieurs cliquetis résonner à l'unisson, signal que toutes les armes se mettaient en place en même temps, le jeune homme transforma son bras droit en canon massif et un boulet en jaillit, se dirigeant sur la masse d'invités indésirables. Les boulets n'était pas explosion, pas celui-là en tout cas et, quand il arriva à destination, sa vitesse et son poids arrachèrent le côté droit du torse de la première invitée avant d'arracher la tête de celle juste derrière la première malheureuse. Si les tirs fournis forcèrent le jeune homme à bondit sur le côté, évitant de peu d'être transformé en passoire, les criais de stupeur et d'horreur achevèrent de le convaincre qu'il avait fait mouche. C'était la différence entre les vrais guerriers et ceux qui faisaient semblant de l'être. Les vrais ne s'arrêteraient pas à la mort d'un de leurs compagnons, ils resteraient professionnels et continueraient à tirer malgré les pertes. Celles qui faisaient face au sociopathe n'étaient pas de la première catégorie et, pour ne pas arranger les choses, elles étaient tombées sur le pire monstre possible aujourd'hui. Ce même monstre remplaçant son canon par une gatling et mitrailla la porte de droite à gauche pour finir, fauchant sans vergogne les malheureuses n'ayant pas la présence de l'esprit de ce baisser. C'était à dire..toute. Sérieusement ? Même elles n'étaient pas foutu de se baisser ? Pourtant elles devaient avoir l'habitude d'être à genou, à force de s'occuper de la plomberie de ces messieurs.
Hum ? Oui. Encore la poésie, toujours la poésie.
Le bras droit toujours revêtant la forme d'une arme mortelle, l'aveugle s'extirpa de la pièce et se pencha sur la rambarde qui donnait sur le hall d'entrée où son camarade s'en donnait à cœur joie. En quelques instants cette antre de la débauche s'était transformée en un véritable chaos dont Joshua appréciait chaque goutte comme le plus divin des nectars : il était ici dans son élément. D'un ton des plus enjoué il gueula dans la direction de son camarade :
« Lester ! On devrait organiser des fêtes comme ça plus souvent ! »
Si le garçon s'attendait à attirer l'attention avec cette phrase bien sentie, espérant que des tirs viendraient le forcer à baisser la tête, il n'en fut rien. La technique de son camarade semblait avoir eu l'effet escompté car bon nombre des fêtards encore en vie ne semblaient plus aussi sûrs de leurs chances de victoire. Faisant le moue, de nouveau désappointé et déçu, Joshua conclut son intervention par :
Leurs couilles n'étaient manifestement pas aussi disproportionnées que la grande gueule de leur patron inconnu : les types qui avaient tenté de les assassiner semblaient désormais vouloir baisser les bras et déposer les armes à l'unisson. Un réflexe lucide, relatif à une certaine intelligence et à une sobriété que les deux mafieux avaient incontestablement sous-estimés lorsqu'ils étaient entrés dans la bâtisse, quelques minutes plus tôt. Leur assassinat avait dû être planifié depuis belle lurette par le patron de tous ces zigotos... Une petite affaire propre et prompte qui aurait dû être réglée en un claquement de doigts, quoi. Lester, pensif, jeta un regard à la blessure qui lui mordait le bras gauche et grommela sourdement avant de remarquer Joshua tandis que celui-ci apparaissait en haut des escaliers, à quelques mètres de là. C'était pas aujourd'hui qu'il allait enterrer ce taré d'aveugle, manifestement... Et si ce compère semblait increvable, il avait également l'air franchement déçu par la tournure de la situation... Fallait le comprendre. Le duo n'avait pas vraiment eu l'occasion de se défouler ces derniers jours, et cette occasion était apparue comme une aubaine devant leurs yeux. Mais le réalisme froid et sordide de leurs assaillants qui préféraient déposer les armes pouvait bel et bien couper court à leur désir d'hémoglobine... Un sourire aux lèvres, le Roi du Sable rangea son couteau dans son fourreau et attrapa simplement son pistolet dans sa main gauche tout en balayant l'assemblée angoissée d'un regard circulaire et amusé. Le logia patienta un instant avant de prononcer quelques mots qui firent frissonner plus d'une échine...
-Si c'est tout ? J'ai jamais dit que j'allais être rassasié de si tôt...
En comprenant que le Sheerin allait de nouveau se défouler, un épéiste angoissé eut la bêtise de se ruer dans sa direction dans un rugissement sonore, s'apprêtant à perforer le mafieux d'un coup d'épée. La main droite du criminel l'intercepta en attrapant son visage, et si la lame tenta bel et bien de le découper au niveau de l'abdomen, elle ne fit que dessiner un sillon au beau milieu d'un corps constitué de sable... Tandis qu'il desséchait tranquillement le pauvre hère, dont les cris commencèrent à s'estomper, l'homme aux dreadlocks sema la mort parmi les troupes ennemies : la rate d'une pute éclata, transpercée frontalement, suivie de peu par les parties génitales d'un gars qui se tenait à ses côtés. L'homme meurtri hurla, peu de temps avant qu'un second projectile ne le cloue au sol en lui traversant la gorge. Ce même tir vint se ficher dans le front d'un de ses collègues encore en retrait, mais fut suivi de très près par trois autres balles qui perforèrent le torse d'un seul et unique homme. Sa première proie totalement sèche, le logia la jeta à même le sol et s'empara de son épée pour la jeter sur un type qui, armé d'un pistolet, tentait de lui trouver le buste depuis une demie-douzaine de secondes, sans le moindre succès bien entendu. Téméraire, ou inconscient, un gamin se fraya un chemin jusqu'au Dealer, un fusil à pompe entre les mains et une trace de coke sur le nez. Il hurla à son tour, éclatant la moitié haute du corps de sa cible dans un nuage de sabre : les chevrotines vinrent plutôt faucher l'un de ses collègues qui, armé d'un couteau, croyait pouvoir prendre le maudit à revers. Lester, quant à lui, se reconstitua promptement et beugla quelques mots en pointant ses deux mains devant lui, commençant à générer son pouvoir dans un but des plus sanglants :
-Tres espadas !
Trois lames de sables gigantesques apparurent devant lui et fondirent sur les ennemis, hachant la pierre comme s'il s'était agi de beurre et arrachant au passage quelques membres dans des effusions de sang grotesques et grandioses. Constatant qu'il restait tout de même encore un large éventail de survivants, le logia se mit à songer qu'il serait trop long de les exécuter les uns après les autres par le biais de sa propre malédiction : Joshua devait posséder une compétence plus adaptée. Il lui demanda donc subtilement de s'en charger tout en se ruant vers la sortie, qu'il ouvrit en grande pompes avec un nouveau Choubasco, expédiant les deux trois inconscients qui tentaient de lui barrer la route au travers de la ruelle :
-Ce serait carrément mieux, un parc, à la place de ce bâtiment ! T'en penses quoi, Josh ? Faudrait le raser, avant ça ! Et le quartier avec, si nécessaire !
Pour l'heure, le duo de tarés était pratiquement inconnu du commun des mortels et des services du Gouvernement Mondial. Il y avait fort à parier que cela changerait bientôt.
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Mar 16 Jan - 0:04
On remet ça ?
Quand le jeune homme avait évoqué la possibilité de se joindre aux fêtards ou de massacrer tout le monde, en pénétrant dans la bâtisse quelques minutes plus tôt, il l'avait dit par habitude et sans vraiment le penser. La plupart du temps il n'était pas contre tuer quelqu'un juste pour l'occuper quelques secondes mais, à force, il finissait par l'utiliser comme running gag ou simplement pour effrayer les passants quand il n'avait pas envie de perdre de temps avec eux. C'était donc une bonne surprise de voir que, presque sans qu'il n'ait eu à intervenir, sa petite blague était devenue réalité et que désormais le chaos se déchaînait dans le bâtiment. Quelle joie ! Quel bonheur ! Quelle extase ! Bon alors oui le jeune homme était assez déçu qu'il ait eu le droit à un comité d'accueil aussi réduit mais, puisqu'il se rappelait la foule qu'il y avait à son arrivée, il imaginait bien qu'il restait encore largement de quoi le sustenter pour un moment. Voyant son camarade s'en donner à cœur joie, le garçon fut amusé par la réplique de son camarade qui lui promettait encore bien des merveilles avant la fin de la journée. Mis en joie à cette idée, l'aveugle répliqua d'un :
« J'espère bien ! »
En d'autres circonstances il se serait bien joint au massacre qui s'en suivit, boucherie perpétrée par son camarade de toujours, mais simplement ressentir et écouter avait aussi du bon par moments. Alors certes Joshua ne pouvait pas voir la terreur s'emparer des drogués, il ne pouvait pas non plus voir quelles parties du corps son taré de camarade visait à chacune de ses attaques, mais la cacophonie de terreur et d'agonie était aussi plaisante que la meilleure des drogues. Pendant plusieurs dizaines de secondes le jeune homme resta presque totalement immobile, avachi sur une rambarde, laissant son ouïe le guider et lui montrer ce qu'il se passait à quelques mètres de lui. Puis, au bout de quelques instants, un sourire carnassier se dessina sur le visage du jeune homme lorsqu'une proposition des plus intéressantes parvint à ses oreilles. Venait-il d'entendre parler d'explosion ? Vraiment ? Sa réaction ne se fit pas attendre
« Oh, alors ça c'est dans mes cordes ! »
Se laissant glisser sur la rambarde de l'escalier le menant au niveau inférieur, le garçon savourait déjà le spectacle à venir en voyant son camarade se ruer à l'extérieur du bâtiment. Alors qu'il sentait déjà son corps se transforme en l'engin de mort qu'il désirait, le tueur se tourna vers l'assistance terrorisée pour annoncer :
« Mesdames et messieurs, votre compagnie était un plaisir. Malheureusement, le devoir nous appelle ailleurs. Sur ce...bonne mort ! »
En un rien de temps son corps pris une forme massive et rectangulaire, sur la face avant de laquelle des secondes défilaient à une vitesse ahurissante. L'instant d'après, alors que Lester serait déjà bien à l'abri, le bâtiment serait rasé par une massive explosion soufflant les bâtiments voisins de celui-ci. Oh bien, sûr il faudrait quelques instants à Joshua pour reprendre sa forme humain mais cette seule explosion fut une libération aussi bien émotionnelle que physique. Imaginer ce qu'avaient pu se dire ces idiots juste à la toute dernière seconde avant l'explosion, c'était une idée qui ne pouvait cesser de le faire sourire. Décidément il adorait ce qu'il faisait !
Une fois le massacre joliment entamé, l'homme aux dreadlocks s'était rendu compte sans trop de mal que son collègue n'avait pour l'instant pas tenté de lui prêter main forte pour vider les lieux de ces loques sans valeur qui l'emplissaient. Il décida donc de mettre les compétences de Joshua à profit en lui permettant de se livrer à un exercice qu'il affectionnait tout particulièrement : la destruction, pure et dure, mais aussi et surtout à vaste échelle. Le Roi du Sable n'attendait pas moins d'engouement que celui formulé par son comparse tandis qu'il quittait enfin cette cave aux relents lascifs et sanglants à la fois. Il fut par ailleurs heureux de quitter l'endroit à temps, juste avant que l'autre maudit n'achève sa métamorphose soudaine et conséquente. Lester ne craignait en théorie pas grand chose face à une explosion si banale et si bêtement revendiquée, puisqu'il aurait amplement eut le temps de jouer sur son intangibilité pour l'endurer frontalement sans risquer la moindre blessure, mais il préférait amplement l'observer de loin, profiter des dégâts qu'elle causerait et observer avec sadisme les civils alentours qui, choqués et angoissés, tenteraient d'appeler les secours ou de s'enfuir à toutes jambes. Malheureusement, le logia n'eut pas le temps de trouver un promontoire suffisant pour profiter de la vue de tout son saoul : il était encore dans la rue, un peu à l'écart toutefois, lorsque la puissante détonation eut lieu. Elle souffla les vitres, dans un premier temps, puis des pans entiers du mur de la bâtisse sordide qu'il venait de quitter. Celle-là même s'effondra une poignée de secondes plus tard, ces fondations manifestement trop abîmées pour tenir le coup, scellant le destin de tous les blessés qui avaient hypothétiquement pu survivre à ses balles ou à l'impact de l'explosion en elle-même. A ce moment-là, le Sheerin calme l'allure et pivota, s'emparant de sa pipe pour l'allumer une énième fois afin de profiter du spectacle et de la montagne de poussière qui s'élevait désormais de toute part, menaçant de l'engloutir d'un instant à l'autre. Il laissa la bourrasque le percuter de plein fouet, un sourire narquois et mesquin sur les lèvres, droit et inébranlable, en songeant à cet illustre inconnu qui avait tenté de la leur mettre à l'envers. Le duo ne savait pas encore qui leur en voulait aussi mortellement, mais il allait sans dire que ce type allait retenir la leçon, au moins un certain temps... On ne s'en prenait pas à eux sans être prêt à en affronter les conséquences.
En tout cas, le Dealer attendrait là, patient, jusqu'à ce que son collègue ne daigne enfin pointer le bout de son nez. La milice locale, celle-là même qui s'occupait de la sécurité de Trader, puisque la marine n'avait fort heureusement pas même le droit d'y foutre les pieds, il ne la craignait pas vraiment. Pour le peu qu'il en savait, et qu'il en avait appris durant son enfance criminelle bercée justement au sein de ces ruelles macabres, un petit pot de vin suffisait généralement à se tenir éloigné des ennuis de la justice locale. Mais, de manière plus large, il n'y avait strictement aucune raison pour qu'on les soupçonne... ou plutôt qu'on admette leur culpabilité. Il n'y aurait certainement plus la moindre preuve, vu la détonation dont Joshua s'était rendu coupable, et il n'était pas certain que leurs malédictions soient connues des autorités compétentes du Royaume mercantile. En d'autres termes, ils seraient certainement surveillés dans les jours à venir, mais sans plus : seuls les cadors du marché noir pourraient les soupçonner ouvertement. Mais il n'y avait à ce titre que peu de chances pour qu'ils s'y risquent : au final, ce n'était ni plus ni moins qu'un règlement de compte entre petits commerçants, de leurs points de vue... En bref, lorsque l'homme-arme parviendrait enfin à son niveau, Lester tournerait les talons, satisfait, et s'en retournerait en direction de leur petit commerce où ils s'étaient complus pendant quelques longues journées. Tout-à-fait repus de violence, pour la première fois depuis des lustres, il grommellerait quelques mots d'un air enjoué, non sans profitant d'une ample latte de tabac afin de parachever cette magnifique journée qui touchait lentement mais sûrement à sa fin.
-Le responsable va nous en vouloir, à mort. il finira par revenir à la charge. Il voudra sûrement s'en prendre aux gourdasses pour nous rendre la pareille... Faudrait qu'on se renseigne, qu'on essaye de trouver qui il est réellement. Et j'ai peut-être une piste...
Puisque le Roi du Sable avait longtemps vécu ici et puisqu'il y était né, il avait bien entendu eu l'occasion de tisser des liens avec tout un tas de membres de la pègre de Trader, et à différents niveau d'influence ou de réputation. La majorité d'entre eux ne l'affectionnaient pas vraiment, c'était même le moins que l'on puisse dire, mais ils accepteraient peut-être de lui filer un coup de main... Pour les autres, ils n'auraient qu'à y être tout bêtement contraints. La force était un outil admirable si on l'utilisait avec pragmatisme et sagesse. Rares étaient ceux qui pouvaient lui résister, sur South Blue... Et d'ici peu, ce crétin qui avait voulu les piéger quitterait ce comité restreint pour rejoindre celui, bien plus vaste, des cadavres que lui et l'aveugle auraient étalé. never-utopia