Un direct, et à peine eussè-je le temps de reculer qu’il enchaîna d’un crochet, et d’un low-kick qui manquèrent de me mettre K.O. Affalée sur le sol, la mâchoire en sang, le corps couvert de bleus, je grognais de rage. Ce type, il savait mieux se battre que ce qu’il laissait paraître, avec son corps frêle, tout osseux et sec comme un raisin. Le pire, dans cette affaire, c’était que tout avait plutôt bien commencé.
Après de longs mois à réfléchir, à me demander qui je pouvais être, ce que je pouvais faire de ma vie, et tout ce genre de trucs chiants mais, il faut le dire, existentiels, j’avais enfin trouvé ma voie : je voulais reprendre le commerce de George, malgré tous les reproches et risques que ce labeur représentait. On allait très certainement m’accuser de son meurtre, et d’avoir agi pour dérober son entreprise florissante. Mais c’était un risque qu’il ne me dérangeait pas de prendre. Je partais perdante, de toute façon. Il était certain qu’un jour, l’entreprise coulerait. Mais tant qu’elle vivrait, moi aussi, je vivrais. Du moins, je gagnerais de quoi bouffer et m’habiller, quoi. Après, quand elle n’existerait plus, je trouverais un autre moyen. C’était juste qu’avec l’entreprise, au moins, c’était facile.
Du coup, je voulais gérer un commerce, en ayant pour uniques connaissances les explications lointaines de George. Réalisant relativement rapidement que c’était insuffisant pour prétendre au poste de gérante, il fallut me rendre à l’évidence : j’avais besoin d’aide, au moins pour démarrer. Il fallait que je me renseigne, que j’ai une première commande, des premiers employés et des premiers clients. Et si j’avais pensé que ce serait simple, au début, ce bonhomme gras-du-bide que l’on nommait Junior me fit comprendre rapidement que ce n’était jamais simple.
Je l’avais rencontré sur un marché, sur une île lambda où j’étais allée me perdre. Allez savoir laquelle, encore. J’observais les marchands pour apprendre, et allais parfois à leur rencontre pour leur poser des questions sur le milieu de la vente, notamment sur le labeur, les bons points et les mauvais. Et si certains m’envoyaient chier, d’autres répondaient parfaitement à mes attentes. Jusqu’à que cet enfoiré, ce gros lard, ce mange-merde de Junior se fasse remarquer. Je m’informais à un stand voisin au sien, lorsque son rire gras et moqueur retentit dans toute la rue. Lui lançant d’abord un regard noir, je ne réagissais pas. Ouais, il aurait pu rire pour autre chose. Pourtant, tout le monde, tous les marchands et tous les passants se turent. Moi, je continuais à poser mes questions, naïvement, mais le gars que j’avais en face de moi ne répondit que par un bégaiement inintelligible. A nouveau, le gros explosa de rire.
▬ BWARHAHAHA ! Hé, gamine ! C’est pas avec tes douze kilos que tu deviendras marchande ! Faut du muscle dans le métier, pas de place pour les femmelettes de ton genre, HAHAHA ! Comment tu porterais tout ton stock ? Dans une poussette ? HAHAHAHAHA !
Douze kilos, femmelette, poussette. WOH, IL VEUT QUE JE LUI COLLE LES YEUX A LA PLACE DES C…
Hum. Ma réaction ne se fit pas attendre. Sans même prendre le temps de lui répondre, ni de réfléchir, je bondissais du haut de mes « douze kilos » sur ce géant de graisse avec plus de rage qu’un animal sauvage à l’attaque. Alors qu’il semblait se foutre de ma présence sur son corps, et même en rire toujours aussi grassement, j’enrageais. Accrochée sur son ventre, m’agrippant à lui en serrant les jambes autour de la masse de graisse, je venais avec violence… lui coller une pichenette sur le pif. Si je m’apprêtais à continuer, si j’avais envie de lui arracher les yeux, je fus bien trop surprise par sa réponse pour pouvoir poursuivre quoi que ce soit. Avec un type de son gabarit, je pensais m’attaquer à du lourd. Je m’attendais à ce que ses répliques fassent mal. Au lieu de quoi le type se mit à chialer, à crier d’une voix de fillette en se tenant le front.
Interloquée, sidérée, je le regardai avec deux grands yeux ronds pleins d’incompréhension. Et, à mon tour, j’explosai de rire.
▬ HIHIHIHI ! HAHAHA ! Tu pleeuuuures ! Bouuuuh le bébé a bobo ! HE GROS TAS ! Tu ris moins, là, hein ?! Hein, dis-le ! Hé, regardez-le !
Si j’appelais à venir rire avec moi, si je pensais avoir calmé ce type pour de bon, personne ne me soutint. Bien au contraire, le silence était de loin plus pesant que précédemment. Et je compris assez rapidement pourquoi. Derrière moi, un type venait de m’attraper par la tignasse, et d’une brutalité sans égale, m’avait balancé sur le sol comme un chiffon.
▬ Retouche à mon p’tit frère, et t’es morte.
J’eus à peine le temps de lever les yeux vers lui qu’il enchaîna d’un coup de pied dans le bide. Il avait l’air un peu vieux, tout fin, pas du tout musclé. Mais putain, il faisait mal. Et la suite, vous la connaissez. Le type me mis un branlée dont je me souvins.
Cette mésaventure se termina sur une autre île, sur laquelle le type m’avait envoyée, pour ne plus me revoir, être loin de sa vue, de son frère, et pour me calmer un peu. Parce que selon lui, c’était moi qui en avait besoin. Rah, qu’importait ! Je me retrouvais sur une île paumée, sans savoir comment je pourrais repartir. Mais bon, en attendant de rencontrer quelqu’un pour m’aider à repartir, je visitais l’endroit.
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Ven 9 Juin - 22:00
Des débuts difficiles.
ft. Maud Butterfield 1079 mots
Mon bô et celui de ma mère s'entrechoquent brutalement, dans un fracas métallique, avant que je me mette à asséner une série de frappes, alternant sur son flanc gauche et son flanc droit, frappant alternativement avec le coté gauche et le coté droit de de mon arme, comme ma mère me l'avait enseignée.
Malgré toute ma motivation et ma hargne, ma mère repousse sèchement un assaut et contre-attaque violemment, me frappant brutalement au ventre avec son bâton ferré. Le choc m'expédie plusieurs mètres en arrière, m'envoyant m'encastrer dans un mur, me laissant choir à terre, voyant trente-six chandelles, avec une douleur aiguë vrillant mes tympans.
Ma mère s'avance vers moi, me relevant doucement, avant de m'enlacer tendrement, tapotant doucement ma tête:
-C'est très bien mon chéri. Tu as bien su comprendre le principe des doubles-frappes. Penses juste à maintenir ta garde entre chaque attaque, pour éviter de te faire déborder.
Je hoche la tête, enlaçant en retour ma mère, restant un moment blottie dans ses bras... Elle a toujours été comme ça: elle se donne à fond pour tout et n'importe quoi et elle peut aussi se payer de sacrés changements de caractère... Mais bon, j'ai bien compris, dés les premiers entraînements, que dans ce dojo, plus qu'une mère, c'est une puissante guerrière que j'affronte et et je mesure chaque jour d'avantage la différence de puissance qui me sépare de ma mère.
Je lève la tête vers une fenêtre donnant sur l'extérieur, constatant que le crépuscule approchait, avant de récupérer mon bô, le rangeant dans son fourreau dorsal, m'inclinant devant ma mère:
-Maman, je vais te laisser; l'heure de ma ronde approche. Merci encore pour tous tes enseignements du jour.
Ma mère hoche la tête avec un nouveau sourire bienveillant, déposant un baiser sur mon front, m'invitant à prendre congé, de par cette simple action.
À ma sortie du dojo, je m'étire longuement ignorant la douleur encore assez vive dans mon dos. Je devrais être habituée à ce genre d'entraînement de choc, mais chaque jour, j'ai mon lot de surprises de la part de ma mère et je me fais régulièrement avoir par elle. Elle est vraiment exceptionnelle... On a dû se faire des dizaines de séances d'entraînement, mais elle trouve toujours le moyen de trouver la parade pour me mettre en défaut, n'utilisant jamais deux fois d'affilée la même technique et m'infliger une cuisante défaite, mais ponctuée de tellement d'enseignements...
Réajustant mon tee-shirt à manches courtes noir, ainsi que mon jean délavé bleu, je fais encore quelques étirements avant d'entamer ma ronde. Je viens tout juste de fêter mes 13 ans et cela doit faire 3 ans que j'ai rejoint la milice formée par quelques habitants du village. Ma routine quotidienne s'est vite constituée comme ça: entraînements au dojo matin et après-midi et patrouilles avec la milice en début de soirée. 3 ans de protection de l'île et je n'ai jamais regretté cette décision. Le fait de voir rentrer ma sœur, un soir, tabassée par un enfoiré de passage, ça m'a peut-être fait disjoncter le temps d'une soirée, mais ça m'a aussi fais prendre conscience que je devais consacrer mes forces à protéger les autres, pour éviter un nouveau drame comme celui de ma sœur.
Ce soir, je fais donc ma ronde près du centre du village, lorsque je surprends une conversation entre deux pêcheurs, installés sur la terrasse de l'unique café du village:
-T'es sérieux là?
-Oui, comme je te dis. Un bateau débarque de nulle part et balance une gosse par dessus bord, comme un sac de patates, avant de se barrer toutes voiles dehors, sans même un regard en arrière. La gamine a l'air d'avoir pas mal morflé, mais elle est rapidement partie vers le centre, presque comme si c'était naturel de se faire bazarder d'un bateau comme ça...
Je hausse un sourcil, en entendant cette conversation... On aurait une visiteuse? C'est bien rare de nos jours. La dernière visite extérieure devait bien remonter à deux mois et la personne ne s'était pas vraiment attardée... Après, de ce que j'ai pu entendre, cette personne ne semble pas non plus être là pour une visite de courtoisie... Elle serait même blessée?
Une seconde de réflexion de trop, je fonce vers le centre du village, pour trouver, quelques minutes de recherche plus tard, une jeune femme qui pourrait correspondre à la maigre description que j'ai pu entendre entre les deux pêcheurs. Déjà, la tête de cette fille ne me rappelle rien et je connais quasiment tout le monde sur cette petite île, au moins de visu. Ensuite, je peux voir qu'elle marche d'un pas un peu gauche et je peux distinguer quelques ecchymoses sur son corps... Et puis, elle a aussi l'air de tourner en rond et de chercher quelque chose... Dans ma tête, j'ai vraiment l'impression de voir débarquer une touriste qui ne sait pas où aller...
J'accélère le pas, la dépassant, tout en conservant une certaine distance, afin de ne pas l'effrayer. Je me place devant elle un peu sur le coté, histoire de ne pas lui donner la fausse impression que je veux la braquer ou autre:
-Hum... Excusez-moi madame... Vous n'auriez pas été débarquée, il y a quelques temps, de manière un peu... "abrupte"? Je vous demande ça parce que vous n'avez pas l'air d'être du coin... Et comme on n'a pas beaucoup de visites en ce moment, j'imagine que l'on pourrait dire que vous ne passez pas inaperçue... Mais... Vous semblez être blessée. Tout va bien? je peux vous emmener à la doctoresse du village, si vous voulez. Vous ne devriez pas vous balader comme ça, marchant à peine droit.
J'observe un temps son visage et son allure... Oui, clairement, elle n'est pas du coin... J'aurais bien remarqué une fille comme elle, si elle habitait l'île... Après, quant à la manière de l'aborder, disons juste que je préfère ne pas prendre de risques. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé et je préfère de suite prendre en charge ses blessures, dont j'ignore la cause exacte et qui pourraient être plus graves que ce que je pourrais imaginer.
Dorian Karmon
Invité
Invité
Dim 11 Juin - 8:28
Bien essayé ! ▬ FB PV. Dorian Karmon
Malgré la petite semaine passée à naviguer jusqu’à l’île paumée, les blessures ne s’étaient pas effacées. En même temps, un cocard ornait fièrement mon œil gauche, j’étais couverte de bleus et je devais bien avoir une ou deux côtes pétées. Le peu de personnes que j’avais croisé me dévisageait avec tant de mépris, ou de pitié, ou des deux, que je n’avais même pas envie de leur réclamer de l’aide. J’errai dans les rues et longeais leurs murs comme une clocharde. Ce que j’étais, en fait, à ce moment-là. Je marchais sans savoir où j’allais, d’un équilibre douteux, regrettant déjà d’avoir voulu reprendre le commerce Bingley, mais toujours déterminée à le faire. A croire que j’étais maso. Mais non, j’étais juste bornée.
Je rêvais de rendre la pareille à ce connard de gringalet, je m’imaginais le frapper, encore et encore, jusqu’à ce qu’il me suppliât d’en finir, de lui donner le coup de grâce, lorsqu’un gars, un inconnu m’agressa subitement, me tirant de mes songes. Enfin, il avait rien fait de violent ou quoi, mais quand même, il m’avait fait flipper. Moi, je demandais rien, j’étais juste là, tranquillement, à marcher toute seule sans rien demander à personne, et lui il déboulait de je-ne-sais-où, il tombait du ciel, juste à côté de moi, comme s’il voulait me mettre une bonne petite balayette par l’arrière. C’était petit, ça ! Ce genre de crasse, c’était moi qui les faisais, mais je refusais qu’on me les fasse. Si, sur le coup, le voyant à mon flanc, je sursautai en me décalant légèrement en retrait de lui, je compris bien vite qu’il n’avait rien de l’agresseur que je pensais.
Tout poliment, sagement, gentiment, il me demanda si j’étais étrangère, et me proposa de soigner mes blessures. Avant de répondre quoi que ce soit, je le dévisageai sans discrétion, de haut en bas, puis de bas en haut, pour savoir à quel genre de gars j’avais à faire. Il avait l’air jeune, plus jeune que moi. Il devait être âgé de peut-être quatre ou cinq ans de moins que moi. Des yeux noisette, les cheveux assortis. Il ne me paraissait pas extraordinaire, comme ça, à première vue. Mais après l’incident de Junior, je préférais me méfier. Les gringalets, c’était pas toujours ce qu’on croyait, je le savais maintenant. Si ça se trouvait, le type était champion de son île en… je sais pas, en art martial des hommes-poissons. Même si, sur une petite île comme celle-ci, ça n’avait rien d’impressionnant.
Une fois que je l’eus bien décortiqué du regard, je pris la parole, décidant de ne pas placer un excès de confiance en lui :
▬ Ouais, je suis arrivée il y a pas longtemps. Et les blessures, laisse, c’est rien. Juste quelques broutilles.
J’avais presque grogné ces derniers mots. « Quelques broutilles », putain. J’allais lui défoncer la gueule, au type qui m’avait fait ça. J’allais lui faire bouffer ses propres tripes. Mais avant de pouvoir réaliser tous mes fantasmes, il fallait que je me tire d’ici. J’étais là depuis quelques heures, peut-être, mais l’affreux calme et le terrible manque d’action me tuaient déjà de l’intérieur. J’avais besoin que ça bouge, moi ! Là… eh bien, la chose la plus palpitante qui m’était arrivée de la journée, c’était un gamin qui me proposait son aide. Wouhou. Enfin, c’était déjà ça. Au moins, je pouvais lui demander comment me casser et retourner d’où je venais.
▬ Au fait, il vient quand le prochain bateau ? Je dois partir moi, j’ai… quelques trucs à faire.
Feuille de personnage Niveau: (41/75) Expériences: (131/500) Berrys: 265.000.000 B
Dim 11 Juin - 11:59
Dés débuts difficiles
ft. Maud Butterfield 697 mots
Je croise les bras, écoutant la réponse de la jeune femme. Clairement, elle donne l'impression de ne pas vouloir s'éterniser dans le coin et sa deuxième tirade ne fait que confirmer cette impression.
Bon, maintenant, il va falloir que je trouve une solution pour la faire rester quelque temps ici et surtout la convaincre de se faire soigner. On voit bien qu'elle est remontée comme un coucou et qu'elle a sûrement envie de retrouver celui ou ceux qui l'ont passés à tabac comme ça...
Pour ma part, en observant plus attentivement les blessures de la jeune femme, sa manière de se tenir sur le coté, je retrouve quelques similitudes...
Passant la main dans mes cheveux, je mets un peu d’ordre dans mes idées, formulant les bonnes phrases:
-Eh bien, permettez-moi de vous dire que ce ne sont pas que "quelques broutilles". Vous devez avoir une deux cotes cassées, un début de foulure à la jambe gauche, ce qui pourrait occasionner une patte-folle pour plus tard, si c'est pas immédiatement soigné. Et ce ne sont pas des âneries que je raconte. Je connais bien ce type de blessures, pour les avoir moi-même subies, au cours de mes entraînements au dojo de ma mère. Excusez-moi d'insister, mais vous devrez vraiment aller soigner tout ça, avant d'avoir des complications physiques tout au long de votre vie.
Cette dernière phrase ne venait pas du tout de moi. C'était ma mère et la doctoresse du village qui m'avaient appris que les blessures physiques, même minimes, pouvaient perturber le cycle de croissance d'un enfant, adolescent ou jeune adulte en pleine croissance. Dans le doute et à première vue, je peux imaginer que la personne en face de moi serait une adulescente, âgée d'à peine quelques années de plus que moi et elle a sûrement encore un cycle de croissance, même minime. Il ne devrait pas être dérangé par des blessures physiques mal soignées (ou même pas soignées du tout).
-Ensuite, concernant votre départ de l'île, il ne se fera pas avant demain matin, jour où les quelques pêcheurs et commerçants de l'île partent sur les grandes îles voisines, afin de vendre leurs marchandises. Du coup, il faudrait que vous trouviez un endroit pour passer la nuit. Pas la peine de penser à une auberge, la nôtre est assez petite et elle est actuellement occupée par une famille qui a perdu sa maison, brûlée par une bande de bandits et qui est en cours de reconstruction. Il vous reste la nuit chez un particulier sinon. Ne vous inquiétez pas, l'ensemble des habitants de l'île sont très accueillants. Je pourrais vous conseiller quelques habitants qui ont toutes ma confiance, si vous le souhaitez. Sinon... il vous reste à dormir dans la rue, mais c'est pas recommandé du tout, que ce soit avec ou sans blessures. Je me permets de rebondir dessus. Vous ne devez pas négliger vos blessures et aller vous faire soigner. Pour les "quelques trucs" que vous avez à faire, ce serait sans doute mieux que vous soyez reposée, soignée et que vous ayez passés une bonne nuit de sommeil réparatrice, plutôt que de foncer tête baissée, avec vos blessures encore vives. Après, c'est à vous de décider. Quelque soit votre décision, je suis prêt à apporter mon aide.
Machinalement, je sors mon bô ferré de son fourreau dorsal, tapotant doucement le sol à ma gauche, observant la jeune femme. Je suis vraiment prêt à lui apporter toute l'aide dont elle a besoin. J'imagine que bon nombres de gens pourraient me dire que c'est pas prudent d'accorder sa confiance comme ça, à une personne inconnue, croisée dans des circonstances assez floues... Mais le fait est que certaines de ses blessures me rappelle les mêmes blessures infligées à ma sœur (qui doit d'ailleurs avoir quasiment l'âge de l'inconnue en face de moi) et rien que pour ça, je n'ai aucune intention de la laisser repartir dans cet état, aussi bien physique que mental. Elle se retrouvera entre quatre planches avant d'avoir eu le temps de dire "ouf".
Dorian Karmon
Invité
Invité
Mar 27 Juin - 15:54
La chasse à la bouffe ▬ FB PV. Dorian Karmon
Blaaablaaaablaaaa… Je roulai des yeux, avant de mitrailler le gosse du regard. Il parlait trop, et ça me faisait chier. Sans être sûre de tout avoir écouté, je continuai pourtant à marcher à côté de lui, silencieuse. Moi, tout ce que je voulais, c’était devenir une putain de trafiquante. Tout ce que je voulais, c’était me rapporter de quoi vivre. Pour une fois, j’avais même pas cherché la merde, et je m’en prenais plein la gueule. Et ça continuait avec ce type qui s’arrêtait jamais de parler. Une torture. Plus j’y pensais, plus je me disais que le frère du gros tas ne m’avait pas envoyé ici par hasard. Il savait qu’en ces lieux vivait une tare, un gars qui ne s’arrête jamais de piailler. Enfin… c’était un peu gros, quand même.
Et blablabla, voilà que je te donne des leçons, blablabla ma mère est médecin-karatéka, ou je sais pas quoi.
Mais il réussit tout de même à capter à nouveau mon attention en me parlant de mon départ. Je relevai le visage, ce dernier s’illuminait, noyé de joie et de réconfort, presque souriant. Jusqu’à ce qu’il me dise que le prochain navire n’arrivait que le lendemain. Une putain de journée à attendre sur cette putain d’île. J’inspirai pour garder mon calme, fermai les yeux. Et baissai à nouveau la face, replongeant dans une dépression extrême. Là, je voulais mourir. Histoire que le lendemain me semble moins lointain.
Le gosse me proposa de l’aide, pour trouver quelque part où dormir. Bon, au final, il était peut-être pas si chiant. S’il me dénichait un petit nid douillet gratuit, avec de quoi me laver, de quoi me nourrir et tout le bordel, j’étais preneuse sans condition. Si on m’avait dit qu’un jour je pourrais vivre aussi sereinement, nourrie et logée, à passer mes journées à faire ce que je veux – à ne rien foutre – et sans me soucier de ramener un peu d’argent pour survivre, je n’y aurais jamais cru. Et là, on m’offrait le Saint Graal sur un coussin de berries. L’argent n’était pas ma préoccupation majeure, habituellement. Mais là, j’étais un peu au fond du trou, et j’avais plus un rond, même pas pour un repas.
Et il insista encore pour que je me soigne. Agacée, persuadée qu’il ne lâcherait pas l’affaire tant que je ne cèderais pas, j’enchaînai directement après son monologue, avant qu’il ne poursuive pour cinq bonnes minutes :
▬ Ok, ok ! J’accepte. Montre-moi ton docteur, ou ta mère, ou je sais pas qui. Et après, on va trouver de quoi dormir. Et bouffer. Je te tiens une de ces fringales, moi.
Dès que j’eus fini, je me rendis compte de ce qu’il venait vraiment de dire. « Quelle que soit votre décision, je suis prêt à vous apporter mon aide ». Un peu d’aide, pour refaire la face à ces connards de frangins, c’était pas de refus. Il avait parlé de dojo, ou je sais pas quoi. Enfin, j’avais cru comprendre qu’il savait se battre, ou que sa mère lui apprenait quelques trucs, en tout cas. Du coup, il pouvait m’aider. Je pouvais pas demander à sa mère, même si elle était sûrement meilleure : les adultes, ça craint. Toujours à vouloir être sages, matures, ou je sais pas quoi. Les adultes, ça n’accepte jamais les défis. Alors que lui, il était jeune, il pouvait m’apporter ce que je voulais.
▬ Au fait, tu veux vraiment m’aider ? Enfin, j’ai un petit service à te demander…
Sans attendre la réponse, je poursuivis :
▬ Parce qu’en fait, les gars qui m’ont mis dans cet état, faudrait bien qu’ils le regrettent, quand même. Enfin, toute seule, je vais encore en prendre plein le cul. Mais si tu m’aidais, à deux contre eux, ce serait du tout cuit. Il y a un gros, mais c’est une mauviette, et son frère. C’est surtout à lui, que je veux en faire baver.
HELP ! Je me suis trompée, en voulant recopier le code sur le post précédent... ben j'ai édité le post avec la réponse d'aujourd'hui. Là je suis pas sur mon ordi, mais comme j'enregistre TOUT j'ai quand même le post original sur mon ordi, du coup dès que je rentre chez moi (demain) je modifierai tout ça. Voilà voilà, désolée !
EDIT : c'est réparé
Invité
Dorian Karmon
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Mer 28 Juin - 2:12
Des débuts difficiles
ft. Maud Butterfield 904 mots
La réaction de la jeune femme me fait frémir, alors que je sens bien son regard me transpercer brutalement. OK, j'ai pigé! J'ai dû l'agacer, à force de jacasser comme une pie. C'est pas la première à réagir de cette manière avec moi (et je pense pas la dernière), mais soit. Je vais rapidement tâcher de raccourcir mes phrases au strict minimum. Je baisse le regard, avec un signe de tête soutenu, histoire de bien signifier à la "naufragée" que j'ai compris le message qu'elle a voulu passer.
Au moins, elle semblait finalement tomber d'accord, concernant le fait d'aller voir un médecin, pour se faire ausculter et soigner. Au moins une bonne chose de faite. J'ignore si elle a acceptée parce qu'elle avait saisi la gravité de la situation, ou si c'est juste pour que j'arrête de jacter. Bah, peu importe la méthode, tant qu'il y a le résultat...
Je souris, avec un geste de la main vers le cabinet, situé à cinq minutes de marche:
-C'est par-là, si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre.
En cours de trajet, la jeune femme me fait une proposition bien surprenante: participer à une "vendetta" contre ceux qui l'ont balancée sur cette île. Hum... j'imagine que rien qu'au niveau du nombre, ce serait effectivement plus pratique. Mais... je rêve, où elle me demande un service là?
Je croise les bras, avec un sourire en coin, me campant devant l'inconnue:
-Si j'ai bien compris, vous me demandez un service? Ma foi, je ne vois pas de problème à vous apporter mon aide... si en retour, vous me rendez un service: celui de bien suivre les consignes du médecin, sans tergiverser et de prendre soin de vous, à l'avenir. En fonction de votre réponse, je serais plus ou moins disposé à vous suivre jusqu'à l'autre bout du monde.
Sur ces mots, je tends la main à l'inconnue, histoire de conclure le marché. Comme je vois la situation, j'ai bien l'impression que je suis la solution par défaut, pour l'aider à régler son "problème" et qu'elle n'a donc pas d'autre choix que d'accepter ce marché. Elle aurait pu se contenter d'aller se faire soigner, avant de me fausser compagnie et d'aller chercher un mercenaire quelque part ailleurs. D'une manière ou d'une autre, pour une raison que j'ignore, elle demande ce service à moi en priorité... Mais bon, de toute façon, je ne comptais pas lui refuser un service, après avoir vu ses blessures et avoir imaginé les épreuves qu'elle a traversée.
Une fois cette histoire réglée, je la ramène donc au cabinet médical, vide à cette heure-là. Je toque néanmoins à la porte du cabinet, attendant la réponse de la doctoresse pour ouvrir:
-Doctoresse Kardelya, je vous ramène une patiente. De ce que j'ai pu voir, elle a...
La doctoresse m'interrompt alors brutalement, sa cigarette entre l'index et le majeur droit, me lançant un regard sévère, avec un sourire en coin:
-Dorian... Je peux établir un diagnostic tout seul, tu sais? Tu tiens vraiment à m'apprendre mon travail, du haut de tes treize ans? Allez, files donc, que je puisse l'examiner, sans interruption.
Argh, c'est la journée du regard qui tue aujourd'hui ou quoi?!? J'incline rapidement la tête, les joues rouges:
-Je... Non, ce n'est pas ça du tout! Je... Bon... Je vais vous laisser alors! Je vais m'occuper de votre hébergement pour la nuit!
Sur ces mots, je me précipite dehors, refermant la porte derrière moi. Bon sang, il faut que j'apprenne à la boucler quand il faut quoi! Je le sais bien pourtant que la Doctoresse Kardelya déteste que l'on fasse des diagnostics à sa place, même pour des choses aussi banales qu'une coupure ou qu'une bosse. Pour ce genre de choses, elle serait bien capable de t'embrocher avec un scalpel!
Inspirant profondément, je soupire longuement, avant de commencer faire le tour du quartier, en profitant pour continuer le footing que je faisais ce matin, envisageant de faire le tour des quelques habitants les plus sympathiques et accueillants que je connaisse, pour héberger l'inconnue pour la nuit.
[...][...][...][...][...][...][...][...][...]
De son coté, la doctoresse Kardelya écrase sa cigarette à demi-entamée dans un cendrier, ouvrant une fenêtre pour faire sortir le peu de fumée présente dans la pièce, avant de ricaner, en s'approchant de sa nouvelle patiente:
-Ce Dorian est un gosse adorable, plein de bonne volonté, mais il peut aussi devenir une sacrée pipelette, ce qui explique pourquoi je dois l'envoyer bouler, dés qu'il m'a donné l'information principale à transmettre... J'imagine que c'est commun à tous les jeunes de son âge... enfin bref... Donc, de ce que je peux déjà voir, vous êtes bien amochée mademoiselle. Pouvez-vous donc vous dévêtir, que je puisse vous ausculter plus attentivement? En accompagnement de ce geste, il faudrait que vous m'expliquiez précisément comment et où on vous aurait frappé.
La doctoresse se faisait une spécialité de soigner les blessures dues aux bagarres, violences physiques et autres, surtout sur cette île. Même le petit Dorian était malheureusement un client régulier, en raison de ses activités au sein de la milice.
Doctoresse Kardelya:
Dorian Karmon
Invité
Invité
Ven 7 Juil - 7:39
La chasse à la bouffe ▬ FB PV. Dorian Karmon
Tout de suite après ma demande, le gamin me barra la route, les bras croisés, sûr de lui, et encore une fois me fit promettre d’aller voir un docteur. Décidemment, rien ne pouvait l’arrêter. J’avais accepté la première fois, et pour cette seconde, rien n’avait changé. Comme toute réponse, précédée d’un soupir exaspéré, j’acquiesçai d’un mouvement de tête rapide. Ce gosse avait l’air de toujours trop en faire. Il parlait trop, il radotait trop, et il exagérait trop. Parce que je lui demandais pas de me suivre au bout du monde, non plus. Une petite route ensembles, ça allait, mais plus, je me tirais une balle. Ouais, il parlait vraiment trop. Mais je ne dis rien à propos de ce détail, me contentant de frapper dans sa main, puis de fermer le poing pour le cogner contre sa main. Enfin, j’étais pas sûre que c’était ce qu’il comptait faire, mais tant pis.
Le garçon m’accompagna jusqu’au cabinet de la doctoresse du village, à quelques minutes de marche. Je ne me pressais pas, me montrant plus que patiente pour arriver à destination. J’avais jamais beaucoup aimé les médecins. En même temps, j’en avais pas connu des milliards. En fait, il y en avait un seul, dont je me souvenais. Celui qui me soignait, quand j’étais petite. Un vieux binoclard aux cheveux gras, toujours enrhumé. C’était lui, qu’il fallait soigner, avec sa face de rat et son humeur grincheuse. Enfant, je me bastonnais pas mal avec mes petits camarades, ou sinon, je trouvais toujours un moyen de me casser la gueule pour pas cher. Et le médecin, grand ami de mon très cher George, se plaisait à me gronder, me sermonnant pour la moindre de mes bêtises. Comme si c’était de ma faute, si la petite Julie s’était cassé une dent en se prenant un poteau en pleine face. J’étais le loup, et si je lui faisais pas un croche-patte, j’allais la rater. Franchement, je pouvais pas savoir qu’il y avait un poteau juste devant, j’avais pas vu. Enfin, ça, c’était une histoire parmi tant d’autres, et une mignonne. Il n’empêchait que le type me gonflait pas mal, qu’il était froid et distant, si ce n’était méchant, avec moi. En bref, j’avais une mauvaise expérience des médecins. Je n’avais aucune confiance en eux.
Arrivée devant la porte, je retins ma respiration, me préparant à une longue plongée. Le gamin toqua à la porte et me présenta à la doctoresse qui le coupa sans plus de cérémonies, lui rappelant qu’elle connaissait son métier. Ce qui était plutôt… rassurant. Le garçon se tira rapidement de la salle, tout honteusement rouge de s’être fait reprendre par la médecin. Moi, je la regardai, cette rousse aux grands yeux jaunes, l’air un peu féminin-masculin, la clope fumante entre les lèvres, sans trop savoir ce qui m’attendait. Je ne comptais pas blablater des heures, parce qu’elle était médecin. Mais, quelque part, elle avait l’air plutôt cool.
Et en un regard rapide, elle jugea mon état, « bien amoché ». Au moins, elle passait pas par quatre chemins. Puis, comme pour tout début de visite médical, elle me demanda de me dévêtir, ce que je fis. Quelques manœuvres, et je suis nue devant elle, sans pudeur. Tout en me déshabillant, j’expliquai en quelques mots la mésaventure passée :
▬ Boh, une petite bagarre. Le gars était maigrelet, mais c’était une bête, il cachait bien son jeu. Enfin, c’est rien de grave je crois, ça m’arrive souvent ce genre de trucs. Je suis là juste parce que l’autre… Dorian, c’est ça ? Il se serait sûrement jamais arrêté de parler si j’étais pas venue.
J’haussais les épaules, comme pour dire « bah, c’est la vie », et poursuivais :
Feuille de personnage Niveau: (41/75) Expériences: (131/500) Berrys: 265.000.000 B
Ven 7 Juil - 16:59
Des débuts difficiles
ft. Maud Butterfield 602 mots
-Je suis vraiment désolé, Dorian.
-Ce n'est pas grave Hinko. Je vais chercher une autre solution.
Je m'incline devant mon voisin, avant de tourner les talons, réfléchissant rapidement, en passant la main dans mes cheveux un temps. Bon, c'est le sixième refus que j'ai, depuis le début de mes recherches. J'ai rapidement fait le tour du village, passant devant les personnes les plus accueillantes que je connaissais. Malheureusement, soit elles étaient occupées pour ce soir, soit elles accueillaient déjà du monde. Au final, j'ai épuisé ma dernière chance et cela me frustre un tant soit peu. Je voulais bien faire les choses, mais au final, je suis bien embêté, par rapport à ma "protégée". L'auberge est complète, les "meilleurs hôtes" que je connaissais sont indisponibles. Comment faire maintenant?
En avançant dans le quartier, réfléchissant à d'autres solutions, mon regard se porte sur le dojo de ma mère et notre maison, collée sur le coté gauche... J'avais bien dis que j'allais chercher parmi toutes les "personnes accueillantes" que je connaissais...
La doctoresse Kardelya ausculte minutieusement le corps de sa jeune patiente pendant une dizaine, quinzaine de minutes, tâtonnant les endroits les plus amochés, gardant une expression complètement neutre. Elle finit par récupérer des bandages stérilisés, avec du désinfectant, nettoyant les quelques plaies, avant d'appliquer des bandages:
-Cette "petite" bagarre vous a quand même laissé deux côtes fêlées et un début de foulure à la jambe gauche. Je vais désinfecter et bander tout ça. Il faudra éviter les mouvements trop brusques pendant une semaine ou deux. Pour la foulure, je mets un bandage, mais une poche de glace pour la nuit serait aussi efficace. Après, vous faites ce que vous voulez de tout ça, je vous fournis juste un avis médical, ainsi que les premiers soins.
On pourrait dire que la doctoresse était bien irresponsable que de dire à une patiente qu'elle pouvait bien ignorer les directives qu'elle lui donnait, pour gérer sa santé et ses blessures. Mais, le fait est que la doctoresse n'en était pas à sa première tête brûlée, qui ignorait ses directives et retournait vaquer à ses occupations comme si de rien n'était et elle a fini par laisser tomber depuis un moment. Inutile de dire que Dorian faisait souvent partie des réfractaires, même s'il savait aussi agir prudemment, pendant sa période de "convalescence".
Finalement, la doctoresse Kardelya finit de faire un bandage entourant le ventre de sa patiente, pour stabiliser les côtes de la jeune femme, ainsi qu'un bandage sur la jambe gauche. Pour le reste, c'est surtout des bleus, une plaie à la joue droite qui est désinfectée, nettoyée et pansée.
-Concernant la facturation, vous pouvez laisser tomber. Connaissant le petit Dorian, il va sûrement insister pour s'en charger... Imbécile de môme va...
La dernière phrase de la doctoresse était plus murmurée qu'autre chose, alors qu'elle tournait les talons, pour récupérer une cigarette dans le paquet posé sur son bureau, avant de l'allumer, tirant une rapide taffe, attendant la sortie de sa patiente ou des questions quelconques de la part de cette dernière.
Après avoir réglé l'histoire du logement de la jeune femme, je reviens rapidement au cabinet médical, une bourse de berrys à la main. J'ai quelques économies, suite à mes services rendus à gauche à droite, parfois rémunérés (même si je rechignais toujours à être payé pour mes services). J'attends donc dans la salle d'attente la sortie de la jeune femme, pour passer à la suite des événements.
Dorian Karmon
Invité
Invité
Sam 8 Juil - 18:53
Soins express ▬ FB PV. Dorian Karmon
▬ Ok chef, dis-je après toutes les explications de la doctoresse.
J’avais écouté qu’à moitié, comme souvent, mais de toute façon, je pouvais pas rester quinze jours à rien foutre. Il fallait que je bouge, moi, que je vive. Maud, immobile plus de deux secondes, ça n’existait pas. Alors deux semaines, n’en parlons pas. Ma réponse, dans l’intonation, laissait parfaitement entendre que je m’en foutais. C’était bien beau, toutes ces prescriptions, mais une fois que je serais rétablie, j’allais encore me battre, très certainement me faire péter la gueule, et il faudrait que je passe quinze autres longues journées au lit, pour me rétablir. A ce rythme, j’allais être élue la femme la plus allongée au monde. Non, moi, tant que j’avais des jambes et des bras à mouvoir dans tous les sens, je le faisais. Sauf pour le ménage… Mais ça, c’est une autre histoire.
Une fois le blabla terminé, elle m’enveloppa dans des bandes interminables. J’allais encore mettre des heures à tout enlever, ça faisait chier. Je la laissais faire parce que c’était son métier, et qu’elle avait l’air de vraiment rien avoir à faire de mieux. Tant qu’après elle me laissait tranquille, ça m’allait. Je me demandais juste chez qui j’allais me retrouver, après. J’espérais que tous les villageois n’étaient pas comme le gamin, à ne pas savoir s’arrêter de parler. Enfin, le médecin n’avait pas l’air aussi bavarde que lui, et c’était déjà rassurant de ce côté-là.
« Concernant la facturation… » QUOI ?! QUELLE FACTURATION ?! Panique totale. J’avais pas un rond sur moi, elle m’avait pas dit qu’il fallait payer. Je savais pas, que c’était payant, moi. Quand j’étais petite, je payais pas, pourquoi maintenant je paierais ? Bordel. Il allait falloir que je cours, et vite. Fallait que je m’échappe de cet endroit, que je m’en aille loin, que personne ne me retrouve durant la nuit, et que je parte sur le navire du lendemain matin, le plus tôt possible. Seulement, alors que je préparais ma fuite, la doctoresse poursuivit en me disant que le gamin paierait.
Oh, ah. Ok. « Imbécile », tu l’as dit bouffi. Mais ça me va.
Ouais, je comprenais pas trop pourquoi le garçon voudrait payer pour moi. Il me connaissait même pas. Quel genre de personne paierait pour un inconnu ? Il devait être débile. Mais si, comme le disait la doctoresse, il y tenait tant… je comptais pas refuser une offre si intéressante. Enfin, j’avais pas d’autre choix que de l’accepter, à cet instant. Du coup, je souris à la dame, lui faisant part de mon accord :
▬ Oh ben, s’il insiste… ça marche, ahahah !
Et sans attendre, la saluant à peine d’un mouvement de la main, je sortis du cabinet. De savoir que cette séance chez le médecin m’était offerte m’emplissait d’une certaine joie, mais mon engouement se tut vite lorsque la douleur de mes blessures me rappela à l’ordre. Ouais, bon, il fallait peut-être que je les garde un peu, ses pansements. Sans compter qu’à peine eussè-je le temps de mettre un pied dehors que je vis le garçon. Décidemment, j’avais pas une seconde à moi, pour me retrouver toute seule, et tranquille. Mais bon, c’était certainement le prix à payer pour qu’il m’aide à casser la gueule du connard.
Feuille de personnage Niveau: (41/75) Expériences: (131/500) Berrys: 265.000.000 B
Sam 8 Juil - 22:31
Des débuts difficiles.
ft. Maud Butterfield 415 mots
Je patiente quelques instants, avant de voir la naufragée sortir du cabinet, marquant un temps de pause en me voyant. Je reste silencieux, n'osant pas trop lancer la conversation. Après m'être bien fait envoyer dans les roses à deux reprises, en moins d'un quart d'heure, j'ai bien compris que je devais y aller plus mollo.
Je m'avance alors dans le cabinet médical, posant la bourse de berrys sur le bureau de la doctoresse qui la prend, en tirant une nouvelle taffe de sa cigarette, avant de m'adresser la parole, d'une voix assez basse.
-Tu ne penses pas que tu devrais tourner la page? Et ne joues pas l'ignorant, tu sais bien de quoi je parle.
Je reste silencieux un moment, comprenant très bien de quoi elle parlait, mais je me contente de secouer la tête:
-Je comprends bien ce que vous voulez dire, mais je ne veux pas en parler, ni aujourd'hui, ni demain. Sur ce, bonne fin de journée.
C'est vraiment pas le moment de parler de ça, ni l'envie qui m'en prend de le faire. Soupirant un temps, je tourne la tête vers la jeune femme, croisant les bras, cherchant à être aussi bref que possible, mais aussi explicite:
-Hum... Pour le logement, désolé, mais je n'ai pu trouver qu'un seul hébergement pour la nuit: chez moi. Ne vous inquiétez pas, je serais peu présent pour vous casser les oreilles, je passerais une partie de la journée et de la nuit à l'extérieur. Ma chambre est à votre disposition et ma mère et ma grande sœur sont d'accord de toute façon, étant donné que je leur ai expliqué "grossièrement" la situation. Après, c'est vous qui décidez. Si vous préférez aller ailleurs, je tâcherais de pousser aux villages voisins, avant la tombée de la nuit.
C'est très brouillon, mais je pense que ça résume bien la situation. J'ai expliqué à ma mère qu'une naufragée avait besoin d'un logement pour la nuit, avant de partir le lendemain matin. Ce n'est pas la première fois que quelqu'un passe la nuit à la maison et elle a rapidement accepté. Pour demain, il faudrait que je me trouve un alibi, par contre. Ce serait bien trop compliqué d'expliquer à ma mère pourquoi je quitte l'île pour la journée (aller-retour, le temps de botter les fesses du type qui a maltraité cet étrangère).