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Mar 16 Mai - 9:42




Tu veux voir mon bonbon ?


La petite Ginny avait écumé bien des mers depuis son départ de Toroa il y a de cela quelques mois. Depuis son départ, elle avait voyagé sur de nombreuses iles et appris un peu plus sur son pouvoir. On lui avait même expliqué qu’elle était devenue maudite et que son pouvoir consistait en un changement de corps et de voix, elle pouvait prendre l’apparence de quelques personnes en touchant le visage de sa cible. Sans l’avoir utilisé très souvent, elle s’était simplement contenté des quelques « corps » qu’elle possédait alors : l’un d’eux était celui d’un jeune homme assez bien bâti dont elle ne se servait presque jamais. Elle pouvait aussi prendre l’apparence d’une jeune fille dont elle ignorait tout… non le plus intéressant restait tout de même, contre toute attente, le corps d’un primé et reconnu de tous que beaucoup de personnes craignaient. Sans savoir comment elle avait fait pour récupérer ce pouvoir elle était aujourd’hui capable de prendre l’apparence du Dog.

Cette apparence lui avait sauvé la vie plus d’une fois et elle était capable de garder son sérieux suffisamment longtemps pour permettre aux faibles d’esprits de se tenir à l’écart… en réalité, le plus souvent, elle en oubliait même quelle apparence elle avait sur elle et en arrivant sur Luvneel, une nouvelle ile qu’elle ne connaissait pas, elle en oublie même qu’elle avait gardé cette apparence pour le voyage.

Habillée simplement d’un T-Shirt blanc et d’un pantalon, la petite Ginny fut émerveillée par cette découverte de nouvelle ile. Dans son accoutrement, elle pouvait ainsi passer pour un garçon et l’apparence du roux l’y aidait grandement. En posant le pied à terre, de nombreux visages se tournèrent vers elle sans qu’elle ne s’en rende véritablement compte.

- Waaaaaaouuuuuw !

Le visage émerveillé, les yeux brillants, la jeune femme déguisée en homme ne tint pas son sérieux plus que quelques seconde et avança alors toute guillerette et en sautillant dans les rues pour arriver sur la grande place où un marché s’y tenait. Quelle ne fut pas sa joie lorsqu’elle découvrit des étals proposant mille et une merveilles devant elle ! Un sourire non dissimulé, c’était comme si Erwin Dog, le célèbre primé qui avait libéré cette ile était soudain pris d’intérêt pour des jupes de toutes les couleurs.

- C’est en fil de soie de licorne ou vous en avez en fil de cuir de grenouille ?

Le marchand haussa un sourcil et resta coi devant la question du roux. Pas vraiment habitué, il ne sut quoi répondre et c’est finalement Ginny qui enchaina.

- Est-ce que je peux acheter celle-ci s’il vous plait petit monsieur marchand ?

De sa hauteur, l’homme paraissait petit et fut pour le moins troublé par une telle demande. Roger, qui était bien au fait de ce qui se tramait sur l’ile était un homme de bon sens et avait soutenu bec et ongle les agissements du Dog pour œuvrer pour le bien de l’ile. Il possédait une entreprise florissante de fabrication de vêtements et lorsque le grand chef de l’ile vint à porter intérêt, il lâcha une petite larme. C’était bon de voir que les dirigeants s’intéressaient même aux tous petits du peuple au point de venir prendre un temps auprès des petites gens. Essuyant ses yeux, il s’empressa de ramasser l’habit avant de commencer à l’emballer tout joyeux qu’il était.

- Je… c’est pour votre dame c’est ça... je vous l’offre et vous fait un petit papier Monsieur le…

Ginny n’en croit pas ses oreilles, toute contente de ce qui lui arrivait, elle laissa libre court à ce qui se passait dans son esprit et sauta finalement au travers de l’étal pour prendre dans ses bras et faire un câlin à Roger qui ne sut quoi dire d’autre si ce n’est être terriblement gêné par la scène qui était en train de se jouer. Visiblement, nombre de badauds se retournaient également vers l’étal en question : voir Erwin Dog poser sa tête contre la poitrine d’un marchand de vêtements n’était pas une chose banale…



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Erwin
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Ven 19 Mai - 13:15
Scène de ménage [1]

- Non, je t'ai déjà dit que tu ne devais pas porter des collants avec cette jupe, ça te boudine !
- Mais... Espèce de...

La claque partit. Scène de choix au milieu de Luvneel, l'acte de violence aussi répréhensible que comique était une marque à la fois de la mauvaise langue du révolutionnaire que de la réparti de Madame. Octave, dans toute sa splendeur et son tact, laissait transparaître ses idées à la moindre occasion. Pourtant, lorsque sa sœur unique lui portait un tantinet d'attention, et qu'elle commençait à vouloir se faire belle pour recevoir des compliments – sûrement du à son complexe envers son frère – il était incapable de formuler quelque chose qui la mette en valeur. La cruauté n'avait-elle donc aucune limite chez les hommes ? Se retournant, la jeune fille s'éclipsa, laissant Hope Stanley en premières loges de l'abandon du châtain au milieu de cet environnement hostile. Hope, comme Octave, étaient tous deux en permission. Suite à certains événements, ils avaient été amenés à se rencontrer pour discuter boulot, et à présent ils étaient même entraînés dans la frénésie des soldes sous les ordres de Sacha Pendragon, qui lui demandait, sur leur temps libre, de vaquer en ville. L'occasion était trop belle tandis que les chefs de guerre prenaient place dans une des bases de l'île pour se concerter et prendre des décisions capitales quant à la continuité et l'organisation de leur mouvement, en vis à vis des autres entités révolutionnaires.

- Tu n'as vraiment aucun tact, fit le cuisinier en posant une main sur l'épaule du pauvre garçon.

Celui-ci haussa les épaules, fâchés, et se détacha de la présence de l'ancien gouvernemental pour aller grogner dans son coin. La simple pensée de le voir dans cet état mettait Hope un peu mal à l'aise, mais il n'en fit pas un cas de conscience. Préférant rapidement finir sa tâche, il s'engouffra dans le centre ville. Ses yeux vinrent alors lorgner sur les différents habits et accoutrements, tandis que ses mains se baladaient sur son escargophone. Il leva alors les yeux vers les pancartes et affiches en tout genre, cherchant un indice qui aurait pu lui permettre de localiser ce petit magasin dans lequel il pourrait trouver un costume pour Erwin.

Ainsi, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit le rouquin au milieu des étales. Des regards ahuris étaient portés sur lui, tandis qu'une marge de sécurité prouvait le sentiment d'insécurité qui balisait cet homme : il n'était pas étonnant que les allers et venues du célèbre primé aient été des plus discrètes. Lorsqu'il se trouvait quelques part, il y avait un risque calculé que la marine ne s'y montre au plus tôt. Si la présence d'Oulanov réduisait considérablement ce risque, la présence d'un assassin ou d'un chasseur de prime était toujours à envisager. À 250.000.000 de Berrys de prime, il représentait une exception sur les Blues !

- Erwin, tu cherches des vêtements ?

Il s'était approché du garçon en mettant sa tête sur son épaule. Tiens, il avait changé d'odeur ? À quoi cela était-il du ? Pourtant, les arômes de ses savons étaient bien particuliers. Cette interrogation resta ancrée dans son esprit, tandis qu'il essaya de la balayer : ce n'était peut-être du qu'à un simple accident... Et non pas à l'odeur d'une autre personne de sexe féminin avec qui il aurait pu se trouver suffisamment proche pour prendre son odeur...

___________________

Le rouquin venait de finir la paperasse qui impliquait la plupart des chantiers de Luvneel. Il sortit du bureau de Sacha en lui promettant les fonds qu'il devrait bientôt verser à la communauté de révolutionnaires qui habitait ici. Décidément, tous étaient durs en affaire, et les économies de Tite Live se dilapidaient à vue d’œil. En une semaine, il avait engrangé des centaines de millions de Berrys, ce qui représentait des sommes monstrueuses, surtout pour les pâles résultats que cela promettait sur le court terme. Cependant, rien n'était figé dans le marbre : l'investissement en vaudrait la chandelle.

- Bon, et si j'allais retrouver Hope maintenant ? Fit-il en s'étirant.
Erwin
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Lun 22 Mai - 13:50




Tu veux voir mon bonbon ?


- Gyaaaaaahh !

La réaction avait été sans appel. Ginny, si peu habituée à être approchée sous cette apparence fut pour le moins choquée du contact physique. Alternant son regard de droite à gauche et cherchant un échappatoire, elle se tortilla les doigts comme prise sur le fait. Si ça se trouve, c’était un traqueur de licorne qui voulait lui prendre son habit ! Elle finirait alors ses jours comme une esclave maudite vouée à porter des robes… quel tragique destin.

- Je… hum… euh…

Son esprit tourbillonnait de mille et une idées, toutes plus farfelues les unes que les autres. C’est finalement en reprenant une once de sérieux que la jeune fille fixa alors de ses yeux peu assurés le jeune homme qui se tenait maintenant devant elle. Malheureusement, ça ne dura que quelques secondes et un nouveau cri efféminé malgré la voix d’homme d’Erwin eut vite fait le don de casser le mythe.

- Gyaaaah !

En pose de combat des plus loufoques, les bras tendus et qui laissait plus d’une centaine d’ouvertures, elle opta finalement pour la fuite en avant. Détalant à toute vitesse, elle courut comme jamais personne avant elle pour se perdre dans la foule aussi vite que possible. Bousculant beaucoup de badauds, faisant tomber beaucoup de personnes sous les effets de la panique, le grand Erwin Dog semblait être reconnu et finit par s'attirer quelques foudres de badauds. Les pauvres commencèrent à se dire que le pouvoir lui était monté à la tête et que considérer les pauvres gens de la sorte n'était qu'une conséquence logique. Après tout, ce n'était que le peuple non ?

Ginny voyait bien que la colère montait dans la foule tant elle avançait et pourtant s'excusait. Pire encore ! Elle avait oublié sa robe qu’on venait de lui offrir… la tristesse finit par gagner son cœur et elle dut se résigner à opter pour une nouvelle forme. Sans même être à l’abri des regards mais en baissant la tête, elle se toucha le visage et opta pour une apparence plus féminine : celle de Maud Butterfield. Elle ne savait pas comment elle avait obtenu cette apparence mais elle lui avait déjà permis d’apitoyer les gens autour d’elle. Pire encore ! Devant la foule qui gagnait en intensité, Erwin s'était simplement volatilisé... comme toujours : avait-il quelque chose à cacher ?

Malheureusement pour la petite adolescente, un tel changement, que ce soit de taille, de beauté ou de voix, ne passa pas inaperçu. Quelques jeunes gens eurent un léger cri de stupéfaction en voyant ce tour de passe-passe. Ginny jeta de nouveaux regards inquiets : les agents de la licorne semblaient être partout et visiblement, tout le monde l’avait démasquée… la journée commençait mal, vraiment très mal.

Paniquée, elle s’effondra au sol sur ses genoux avant de tout simplement fondre en larme. Sortant une peluche de son sac, seule affaire qui lui restait maintenant, elle se mit à sucer son pouce comme un enfant. Les cris étaient pour le moins perturbant et beaucoup de monde aurait pu y prêter attention. Où pouvaient donc être ses parents ?! C’est une honte que de laisser sa petite fille comme ça sur les marchés.

Bien que Maud fût plus âgée que la petite Ginny, son attitude laissait comprendre qu’elle ne devait pas avoir plus d’une quinzaine d’années. Seulement, ses habits d’hommes la trahissaient déjà.

La meilleure méthode pour Ginny de passer inaperçu était donc de faire le plus de bruit possible. Visiblement, le gêne « Gratz » était toujours le plus opérant de tous. Ne cherchant nullement à se dissimuler davantage, elle comptait bien sur la foule pour l’aider à se sortir de ce mauvais pas. Si Hope approchait, Ginny braillerait encore plus fort

- C’est lui le méchant monsieur !


Comment ça ? Avait-elle pris le contact pour une forme d’attouchement ? En dehors de sa zone de confort, de ses rêves et de son imagination, la petite fille semblait vraiment perdue.



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Mer 14 Juin - 13:43
Scène de ménage [2]

- Aucun respect, aucun respect. Un chef de guerre ? Un vaurien oui !
- Excusez-moi, il se passe quelque chose ?

Le rouquin s'était avancé vers les personnes qui se relevaient progressivement dans la rue. Parcourir une distance aussi grande soit-elle ne représentait pas un défi pour le jeune homme dont la maîtrise de son fruit lui permettait une grande flexibilité. Il sourit en s'approchant tandis que les ronchonnements reprirent de plus belle. S'ils considéraient que le pouvoir lui était monté à la tête, aucun des civils présents ne craignaient des représailles violentes de la part du rouquin, ni même de jours au cachot pour avoir exprimer leur opinion. Ainsi, les réprimandes commencèrent : leçon de morale sur le respect, sur les aspects mis en place par la Révolution sur l'île que tous, même les chefs, se devaient de respecter...

- Vous pensez vraiment que vous pouvez vous comporter comme ça ? Bousculer des gens dans la rue...
- Ma fille a fait tomber ma glace !
- Mon chat s'est enfui de sa cage !
- Vaurien !
- Mécréant !

Le garçon mit une main sur sa tête comme si la situation était devenue trop ridicule pour qu'il n'y mette du sien. Ils avaient du le confondre. Personne n'avait d'ailleurs relevé son accoutrement, sûrement à cause de son pouvoir. Ils allaient croire qu'il faisait le gentil. Des révolutionnaires qui parcouraient la ville se dirigèrent vers la scène, qui aurait certainement pu finir en passage à tabac si Erwin n'avait pas la capacité supposée de détruire l'île, et donc de repousser les citoyens qui pourraient lui vouloir du mal.

- Vous ! Fit le garçon en appelant la troupe qui marchait dans les rues. Il y a un chat qui s'est enfui et une jeune fille dont la glace est tombée. Occupez-vous de ça s'il-vous-plaît.
- Ou... Oui, Monsieur !

Ils marmonnèrent quelques paroles que les bruits de la foule, indignée par cette manière de réparer les erreurs, masquèrent. Se retournant vers la foule, le garçon fit sur un ton très sérieux :

- Je viens de quitter la base. Il est impossible que je ne sois à deux endroits à la fois, je n'ai pas de don d'ubiquité, il doit s'agir soit d'un usurpateur, soit d'une erreur.
- Mais bien sûr...
- Faîtes votre sceptique si vous voulez, Monsieur Fintzel. Je n'ai pas pour habitude de maltraiter les citoyens. À présent, si vous avez d'autres requêtes, adressez les à l'escouade.

Il connaissait bien sûr le nom de ce râleur : ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, pour répandre son venin. C'était l'un des rares qui regrettaient à petit bruit la dominance des gouvernementaux. Il préférait un état de terreur où la moindre petite infraction n'était pas vue avec humanité. C'était son choix, son opinion. Se tournant en direction du reste de la ville, le garçon fit la mou : il y avait une foule beaucoup trop dense. Plus qu'à utiliser son Haki. Il ferma les yeux et...

___________________

Le marine s'était avancé en voyant les ravages mis sur le dos de son compagnon, mais il n'avait pas le temps de les repérer. Il avait compris, à son attitude, qu'il ne s'agissait pas de celui qu'il aimait. Qui avait donc agi et dans quels buts ? Une opposition politique ? Peut-être le Gouvernement. Ils seraient capables de provoquer des ravages juste en prenant l'apparence du révolutionnaire : changer des papiers, infiltrer les bases, qu'importe. Avec une vivacité qui était propre à son entraînement de marine, l'homme parcourut la foule. Il finit bien vite par perdre de vue sa cible. Où était-elle passée ? Tsss, comment s'y prendre à présent... Son regard balaya les lieux, mais il continua droit devant lui... Jusqu'à entendre les pleurs d'une jeune fille. Celle-ci portait les mêmes habits que le simili-Erwin. Fronçant les sourcils, l'ancien marine s'approcha d'elle, à pas discrets, avant de poser une main sur son épaule et de dire sur un ton calme et posé :

- Est-ce que ça va ?

Il n'eut pas le temps de formuler plus de paroles : le cri de la gamine alerta les plus proches civils qui, unis par l'envie de se défouler, certainement, sautèrent sur le pauvre homme qui put résister à leurs coups avec aisance. Il ne voulait pas blesser ses assaillants, ainsi il se contenta de laisser le passage à tabac se faire, activant son Tekkai par réflexe. Il se releva alors que les murmures le qualifiaient « d'homme de fer », et regarda la jeune fille en croisant les bras. Ainsi, tel un grand-frère qui réprimande sa petite sœur il fit sur un ton sévère :

- Tu vas t'arrêter de chouiner ? T'es une grande fille ou t'es pas une grande fille ?
Erwin
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Mer 14 Juin - 14:44




Tu veux voir mon bonbon ?


Son plan n’avait pas fonctionné. Ginny dut se rendre à l’évidence, la personne qui lui voulait du mal se tenait là… devant elle. Après s’être tout bonnement fait tabasser, elle pensa qu’elle était sortie d’affaire mais l’homme était bien plus fort que prévu. Tellement fort qu’il ne souffrait d’aucune blessure.

C’était maintenant sûr : Hope n’était autre qu’un fantôme décédé revenu parmi les vivants pour prendre l’âme de la pauvre petite Ginny déjà en larme. La peur qu’elle avait eu l’avait poussée à agir pour le moins de façon rapide. Pire encore, agir de cette manière allait forcément avoir des conséquences… Ginny pensa du coup à sa petite licorne, ses jouets, ses peluches. Après de tels actes, sans doute irait elle en enfer, maudite sur plusieurs générations… elle n’aurait alors pas de petit-copain poney et ne pourrait pas tricoter de pull pour les petits tontatas qu’elle aurait eu en enfant. Ginny était particulièrement intelligente : elle avait d’elle-même deviné d’où venaient ces petits êtres.

Mais voilà, que faire lorsque le démon vous surplombait maintenant de toute sa hauteur en croisant les bras ? Arrêtant de pleurer une seconde lorsque le jeune homme demanda si ça allait, Ginny sourit. Enfin ! Peut-être s’était-elle trompée et peut être qu’il n’était qu’un disciple du diable ? Peut-être allait-il la laisser partir et s’enfuir comme la première fois ? Se relevant, radieuse, la Gratz avait ses yeux presque taris.

- Tu vas t'arrêter de chouiner ? T'es une grande fille ou t'es pas une grande fille ?

Trop tard. Les yeux plissés, les lèvres retroussées, tous ses rêves s’envolèrent et une licorne en verre se brisa dans son esprit. Cet homme était véritablement le diable ! Capable de proposer un ascenseur émotionnel si fort que « demander si ça va avant d’engueuler » devint un cinq sur l’échelle de la peine de Ginny. Autant dire que c’est plutôt énorme vu que cette échelle va de deux à quatre pour la jeune fille…

Les larmes ruisselèrent alors encore plus fort. C’en était fini pour la petite Ginny. De nouveaux fleuves sortirent dès lors de ses yeux et des cris toujours plus forts retentissaient. Comment pouvait-on traiter quelqu’un de la sorte ? D’autant plus que la pauvre petite ne semblait avoir rien fait de prime abord ! C’était Arwin le méchant ! Pas la petite fille aux cheveux multicolores dont elle avait pour le moment pris l’apparence. Bredouillant alors des paroles incompréhensibles où il était question de « précipitation », de « robe », de « peigne » ou de « peine » (impossible de décrypter), Ginny ne put rien faire de plus.

Il ne lui restait alors plus qu’une seule solution. Ne tenant plus devant une pression si immense, Ginny se lança dans son atout le plus grand. Désespérée, elle fondit sur son ennemi. Sa seule solution et sa seule arme de combat n’était autre que son corps ! Ecartant les bras et si tout se passait pour le mieux, la future révolutionnaire agripperait le garçon pour lui faire un câlin et le prendre dans ses bras. Après tout, ce n’était pas comme ça qu’on battait les ennemis dans les histoires ? D’après Nils Gratz et ses souvenirs, il semblait bien que si !

Si tout fonctionnait pour le mieux, la petite Ginny se laisserait tomber sur prétendu grand-frère. S’il n’y faisait pas attention, la main de Ginny viendrait se poser sur son visage, il pouvait tout à fait esquiver le coup dans la mesure où ce n’était ici qu’un geste involontaire de la Gratz… enfin presque.



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Sam 17 Juin - 14:54
Scène de ménage [3]

La scène était au désavantage du cuisinier. Celui-ci regardait avec la même détresse que la jeune fille celle qu'il lisait sur son visage. Il déglutissait, incapable d'agir avec tact pour régler cette situation. Ce n'était pas l'aura qu'il dégageait qui allait imposer le calme à cette jeune fille en pleurs. Au contraire, ce qu'il avait dit n'avait fait que raviver des sanglots et les larmes, une fois taries, avaient déjà emporté les paroles de la victime. Et tandis que les regards autour de lui se faisaient de plus en plus noirs, Hope se retrouvait en situation de faiblesse. Il n'avait pas prévu d'avoir devant lui une damoiselle en détresse, encore moins d'être celui qui l'avait mis dans cette situation. Il en perdait totalement de vue que c'était cette personne infantile qui avait, par ses actions, mis Erwin dans une situation délicate. Et pourtant... Et pourtant ! Le rouquin n'était pas là pour gérer la situation. C'était son futur fiancé qui devrait se mettre en quatre et prendre en charge les prochains événements... Si seulement il était capable de réagir de manière cohérente.

- Attend... Je... Ah !

Il s'était arrêté, remarquant que le corps de son interlocutrice commençait à bouger. Et alors qu'elle s'avançait vers lui, il ne sut comment réagir : s'il agissait avec violence, la réputation des révolutionnaires serait foutue, et s'il agissait avec trop d'entrain, il risquait de ramener une nouvelle vague d'émotion. Que faire donc ? Rien, de toute évidence. Il ne pouvait rien faire. C'était la triste réalité qu'il devait affronter. En quelques secondes, la main de la jeune fille vint toucher son visage tandis qu'il tombait à la renverse, essayant de la retenir par la taille pour amortir le choc. Il tomba sur le cul, sur le sol pavé et froid de la rue passante, entouré par une douzaine de personnes. À travers cette petite foule, Erwin venait de se frayer un chemin. Il écarquilla les yeux en voyant la scène. Hope, allongé sur le sol, une jeune fille lui étant monté dessus. Si elle lui disait vaguement quelque chose, il était surtout sidéré de voir celui qu'il comptait demander en mariage en plein acte de... Une pointe de jalousie s'empara du révolutionnaire qui se mordilla les lèvres avant de prendre les devants, et de se diriger d'un pas lourd. Hope aida la jeune fille à se remettre debout en lui demandant si ça allait à mi-voix, mais il était déjà trop tard.

- Hope... Qu'est-ce que tu...
- Ah, Erwin... Erwin ? Je peux tout t'expliquer... Erwin... Attend...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà le rouquin lui avait sauté dessus. Il semblait, du point de vue de certaines personnes, combattre l'agresseur. Ses coups, aussi modérés et faibles furent-ils, étaient impulsés par la jalousie qu'il ressentait à cet instant là. Hope l'arrêta à ce moment-là, essayant de se justifier, mais le rouquin semblait incapable d'entendre ses mots rassurants. Et alors qu'il commençait à se calmer, la foule avait déjà commencé à s'interroger sur les raisons qui poussaient le jeune révolutionnaire à agir comme ceci. Mais alors qu'un « tombé » résonnait dans les oreilles du garçon, celui-ci comprit la situation. Il secoua la tête en se reculant, avant de regarder la jeune fille. Son regard attendri et doux montrait un subit changement d'humeur.

- Est-ce que tu vas bien ?

Cette simple question se voulait rassurante, et en même temps, Hope n'était toujours pas à terre. Il s'était au moins immobilisé, essayant de s'effacer un maximum. Son objectif n'était pas de déclencher une guerre après tout.
Erwin
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Sam 24 Juin - 11:17




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La situation avait dégénéré et ça, même Ginny était capable de le comprendre… du moins, un peu. La bataille faisait rage entre les deux amants et la pauvre petite n’y voyait là qu’un rapprochement entre deux êtres fous d’amour. Un arc-en-ciel se dessinait au-dessus des deux protagonistes et alors que la bagarre atteignait son paroxysme, un sourire se dessina sur le visage de la petite fille. Son sourire s’effaça instantanément alors que les deux protagonistes cessèrent leur lutte insensée : un terrible « non » sonore s’échappa des lèvres de la petite.

Ce dernier eut le don de surprendre bien des gens. Comme si cette parole tout droit sorti du cœur venait témoigner de la déception de la jeune enfant. Comment deux êtres, qui venaient de se livrer à un rapprochement physique des plus intenses, pouvaient s’arrêter si brusquement ?

La mine renfrognée, pour la première fois, Ginny sous l’apparence de Maud Butterfield croisa les bras. Elle était véritablement déçue du dénouement.

- Non ça va pas ! Et le bisou ? Il est où le bisou ?

C’était vrai ça ! Il était passé où le bisou ? Bien loin des considérations de démonstrations en public, la jeune fille se fichait éperdument de savoir s’il s’agissait de deux hommes ou non. En réalité, elle n’avait simplement pas remarqué, et là était bien le problème. Il aurait pu s’agir de deux écureuils que la petite aurait réagi de la même manière.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva et Ginny réalisa finalement qui elle avait en face de lui : Erwin Dog. Le seul et l’unique, le vrai. Elle qui avait pris pour habitude de se protéger grâce à la renommée de cet homme, elle n’en mena pas large une seconde de plus. La surplombant, le rouquin paraissait vraiment identique à ce qu’elle avait pour habitude de prendre comme apparence. La réalisation se fit bien vite et la jeune fille comprit qu’elle était dans une situation bien noire. Son cerveau fonctionna à toute vitesse et divers plans vinrent apparaitre dans son esprit. Prendre l’apparence du Dog pour semer la confusion… elle pourrait tromper la foule mais pas le vrai Erwin quoiqu’il puisse arriver… prendre une autre apparence ? Impossible, ses vêtements la trahiraient. Il ne restait ainsi plus qu’une seule solution !

Reprenant la pose qu’elle avait faite au premier contact de Hope, dénuée du moindre charisme et accompagnée d’un « Kyaaaaaiiii », Ginny ne sut plus quoi faire. La seule solution était pourtant évidente. Dans un élan de désespoir, les larmes aux yeux, le petit bout de femme s’élança sur le grand dirigeant des révolutionnaires pour… lui faire un câlin.

- Arwin !

Impossible de prononcer son nom correctement. Déformation ou non, tout le monde pourrait ainsi comprendre que la jeune femme le connaissait. Après tout : qui s’élancerait pour faire un câlin au grand Erwin Dog si c’était un inconnu ? Il ne restait plus qu’à espérer que son « attaque » porterait ses fruits et que le rouquin ne disparaisse pas. Enfin, Il fallait aussi espérer que Hope ne prenne pas la mouche lui aussi en voyant une belle jeune fille aux cheveux multicolores fondre avec un petit surnom affectueux sur le grand révolutionnaire !



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Mar 27 Juin - 16:41
Scène de ménage [4]

La petite fille était bien entreprenante. Alors qu'un « Non » sonore venait de répondre à la question du rouquin, décrochant au hasard un sourire sur le visage de l'ancien marine, l'étau semblait se resserrer sur la demoiselle. Réfléchissant à toute vitesse, le révolutionnaire roux ne pensait pas à esquiver le câlin qui s'approchait de lui, même s'il aurait aisément eu le temps. Bien au contraire, il l'accueillit avec un air plutôt abordable. Le sourire de Hope fondit alors qu'il se mettait à caresser les cheveux de la jeune fille, comme pour la rassurer. Et les choses ne s'arrêtèrent pas là. La foule, surprise par ce geste, se divisa en deux groupes : ceux qui étaient rassurés de voir l'humanisme bienveillant du leader des lieux, et ceux qui trouvaient ce geste à la fois déplacé et abjecte en public. Une femme dans la foule eut bientôt envie d'ouvrir sa bouche, mais fut interrompu par l'acte de jalousie le plus épique de la décennie : Hope attrapa Erwin par l'épaule, le fit tourner vers lui – oubliant au passage la présence de la peste qui l'embêtait depuis tout à l'heure – et embrassa Erwin. Le rapprochement finit par comprimer la jeune fille en sandwich, chose que le rouquin ne manqua pas de remarquer. Et alors que le baiser commençait à peine, il le brisa brutalement, rejetant pas la même occasion la marque d'amour de Hope qui fut prise, par le public, comme un baiser désespéré d'un homme rejeté.

La scène aurait pu s'arrêter là, mais les larmes montèrent aux yeux du châtain qui, furieux d'avoir été écarté en public, se retourna et s'éloigna en quatrième vitesse. Erwin lâcha un soupir, se libérant un instant dans l'étreinte de la jeune fille qu'il regarda droit dans les yeux :

- Comment t'appelles-tu, jeune fille ?

Les mots étaient sortis sans reproches. La voix du rouquin s'était encore attendri tandis qu'il affichait un air un peu triste, un peu niais. Il n'aimait pas voir son compagnon dans cet état-là, et pourtant de plus urgentes affaires le maintenait sur place. Il aurait tout le loisir de résoudre leur différent un peu plus tard, quand la foule se serait dispersé. Si une idée avait pu germer dans son esprit, elle aurait pris la forme d'un bouquet pour se faire pardonner. Hope n'était pas le dernier quand il s'agissait de recevoir des fleurs. Et même s'il n'était pas fautif, le rouquin irait présenter ses excuses, puis quand le calme serait revenu, il expliquerait ce qu'il s'était passé. Protéger les innocents, c'était son objectif principal après tout.

Et dire que quelques instants plus tôt, il ne connaissait pas cette jeune demoiselle. La métamorphe devait avoir un sérieux don pour entraîner la zizanie là où elle se trouvait, c'était à n'en pas douter. Pendant quelques instants, certains auraient même pu parier sur le divorce du couple Erwin / Hope, mais ils n'étaient pas mariés. Seule la réaction du rouquin avait préservé ce secret – qui n'en était pas vraiment un en réalité, puisqu'Erwin n'en avait jamais caché ne serait-ce qu'une miette. Les questions sur ce sujet n'étaient après tout pas fréquentes : on s'intéressait plus à sa vie politique et guerrière qu'à sa vie amoureuse.

- Vous pouvez vous disperser, maintenant, adressa le rouquin à la foule.

Celle-ci s'était amplifiée, mais les paroles du garçon finirent par avoir raison de ce rassemblement. Chacun avait au final autre chose à faire qu'assister à des querelles d'amoureux. C'était une bonne nouvelle : le révolutionnaire n'aurait pas à s'impatienter. Les passages commencèrent à recommencer, et Erwin proposa à la jeune fille de l'inviter à boire ce qu'elle voulait en terrasse : il lui proposa d'instinct un milkshake ou une glace, mais il n'avait pas réellement idée de ce qui lui ferait plaisir.
Erwin
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Jeu 29 Juin - 22:34




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Dos au mur. La foule commençait à se disperser et Ginny, toujours sous forme de Maud, se retrouvait dans une situation complexe où Erwin Dog, le seul et l’unique, le véritable grand révolutionnaire se tenait devant elle. Triturant ses doigts sans savoir où se mettre, elle dandinait avec son pied. Jonglant un coup sur la jambe gauche, un autre sur la jambe droite, une goutte de sueur perlait sur son front et rien ni personne n’aurait pu apaiser son mal-être en cet instant...

Heureusement pour la petite, le Dog ne semblait pas lui en vouloir le moins du monde et alors qu’il avait embrassé son amoureux, elle poussa un long soupir en pensant qu’il ne lui voudrait peut-être pas autant de mal que ce à quoi elle pensait en ce moment même… écartelée, torturée… obligée de s’assoir sur des limaces pleines de piques…

- Gin…ny…

La petite aux cheveux multicolore avait hésité. Certes elle avait physiquement dépassé la vingtaine mais son apparence principale sans supercherie ne lui donnait pas plus de quinze ans. En réalité, elle avait passé les dix-huit ans bien que personne n’était en mesure de lui attribuer son véritable âge. Donner son vrai nom aurait pu sembler inconscient mais c’était bien trop tard que la petite Gratz le réalisa. Et si le Dog connaissait l’apparence qu’elle avait revêtue pour tenter de se dissimuler ? Et si c’était un piège ? Trop de questions tournaient dans l’esprit de Ginny et des spirales commençaient peu à peu à naitre à la place des yeux de la jeune femme.

Finalement, l’idée du Milkshake la ravit au plus haut point. En réalité, elle en oublia absolument tout le reste : toutes ses angoisses s’évaporèrent dans l’instant et plus une once de peur ne pouvait être perceptible sur son visage. Tout semblait s’arranger instantanément pour la plus loufoque de la famille qui était capable de passer d’une émotion à une autre dans la seconde. Toute guillerette, elle prit même le grand Dog par la main comme si elle l’avait connu depuis toujours.

- Oui !! Arwin, viens avec moi on y va !

Ginny gambadait carrément. Sautillant d’un pas sur l’autre, elle chantait presque sans pour autant tenir compte de son allure. Dépassant le premier vendeur, elle s’arrêta brusquement dans sa folle course pour revenir sur ses pas. Il ne restait plus qu’à espérer que le vendeur aurait ce qu’elle voudrait et qu’Erwin ait véritablement suivi.

D’un œil expert, elle lorgna sur la carte un moment tout en mordillant ses lèvres. Un « hummm » de réflexion permettait également d’apprécier la quiétude de l’instant présent avant qu’un soupir long comme un bras ne vienne finalement afficher son désespoir. Se tournant vers le grand primé, Ginny avait les larmes aux yeux… ce qu’elle voulait n’était pas à la carte.

- Ils n’ont pas de Milkshake gout fraise-papaye avec un supplément œuf et une saucisse en guise de paille…

Au bord des larmes, Ginny avait complètement oublié que quelques secondes auparavant, elle avait semé la zizanie dans la ville.


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Erwin
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Dim 5 Nov - 21:19
Scène de ménage [5]

Un court instant avait suffi à Erwin pour observer le nouveau changement de comportement de la jeune fille aux cheveux multicolores. C'était une première : il n'avait jamais observé quelqu'un aussi lunatique. Son attitude semblait coordonnée sur une série de petits détails liés à son environnement. Elle pouvait ainsi être intimidée par les personnes en face d'elle, puis devenir guillerette comme pas deux, pour terminer en une dépression terrible. La suivant, il fit l'expérience de ses changements d'humeur qu'il accueillit avec beaucoup de sérénité. C'était une jeune femme, peut-être plus vieille que lui, mais surtout une enfant. Son attitude lui donna subitement envie de la protéger. Il essaya de faire sortir cette idée de sa tête : ce n'était pas son rôle que de prendre à sa charge une demoiselle qu'il ne connaissait pas.

Ainsi, traversant les rues en tenant la main à son interlocutrice, il subit les regards interloqués des personnes qui l'observaient sur Luvneel. Ce n'était pas tout blanc ni tout noir, mais la présence d'Oulanov était déjà impressionnante, si l'on rajoutait un primé à 250.000.000 de Berrys, ça avait le don d'être un peu trop pour les habitants de ces lieux. Bah, ils ne se sentaient pas forcément en danger, mais le point de vue du gouvernement faisait encore parfois des siennes. Mais enfin, à le voir se faire traîner comme ça par une jeune fille, ils attribuaient une moindre menace à ce qu'il représentait.

- Oh, des gaufres ! Lança le rouquin en écarquillant ses yeux d'enfant.

Les préoccupations de la demoiselle allèrent cependant assez loin de celles du rouquin qui tourna un regard attendri vers elle. Il lui sourit et sentit qu'elle allait bientôt céder, alors reprit une expression vexée et attristée avant de se tourner vers le vendeur.

- Vous n'avez même pas de milkshake goût fraise-papaye avec supplément œuf et une saucisse en guise de paille... Du coup, la saucisse, il y a un trou pour aspirer ? Demanda le rouquin à Ginny.

Il attendit sa réponse avant de continuer sa réprimande, disant que ce type d'établissement qui n'avait pas ces options... Rah ! Il fit mine de s'énerver avant de finalement obtenir gain de cause : il en serait fait comme la jeune emmerdeuse... La jeune femme voudrait. Elle pourrait obtenir son milkshake en quelques minutes seulement : il suffisait d'allumer le grill. Après avoir répondu à la demande – plusieurs fois si elle décidait que la façon dont étaient utilisé les ingrédients laissait à lésiner – le serveur nota la recette. Le lendemain, le Milkshake « Ginny » serait sur menu, et attirerait étrangement une foule de curieux qui finiraient pas adhérer à cet étrange brevage. C'était cependant une autre histoire, puisque qu'Erwin se contenta lui d'une gauffre aux trois chocolats, à l'ail et au lait de coco. Il ne fit pas ça pour impressionner sa compagne du jour, mais Hope lui avait servi suite à un accident de parcours une gaufre de ce type. Cette fois-ci, bien moins convaincu par la recette, le serveur se contenterait de mettre « taré » à côté du nom du rouquin, inscrit sur la liste des personnes qu'il servait.

- Bon, et sinon, que fais-tu sur l'île, Ginny ?

Après lui avoir permis de goûter à son doux nectar, peut-être serait-elle d'accord pour donner quelques informations personnelles au rouquin. Ce dernier n'en attendait pas tant, surtout lorsqu'une affiche vint s'étaler sur la table devant eux : il y avait un cirque qui s'était installé en bordure de la capitale, et qui attendait « petits et grands » pour des tours merveilleux, toute la journée. Le rouquin déglutit. Faîtes qu'elle déteste les clowns.

Erwin
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Ven 17 Nov - 17:49




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Le temps fila à une vitesse considérable pour la petite jeune fille. Bien qu’avec l’apparence des cheveux colorés, elle risquait de vouloir des paillettes en plus de la saucisse. La petite Ginny passa un temps fou à expliquer que la paille saucisse c’était pas avec juste un trou mais que le jus du Milkshake devait également rapper pour permettre de confondre les gouts. Plusieurs essais durent se faire et ce n’est qu’au septième ou huitième essai que le milkshake sembla « acceptable ».

La petite s’installa alors avec le grand de la révolution et sa gauffre… alternant son regard entre le met de son comparse du jour et sa tête. Elle ne comprit décidément rien aux hommes.

- Franchement… tu as des gouts bizarres…

Elle n’avait pu s’empêcher de dire ça après avoir siroté son Milkshake depuis sa chipolata.

La petite fille regardait partout autour d’elle d’un air plutôt curieux. Elle avait entendu la question d’Erwin et elle ne comptait pas hésiter une seconde pour lui répondre le plus simplement du monde, comme si tout ce qu’elle allait dire était la plus banale des choses possibles.

- Je suis perdue. J’ai du partir de Croâ pour aller sur un bateau parce que mamie m’a dit que les ruelles, c’était pas le top. Après j’ai perdu mamie… et chloé… et papy… mais papy ça fait longtemps qu’il est plus là. Ma mamie, elle a dit qu’il était parti pour voir Marine, si ça se trouve c’est ma sœur !

La jeune demoiselle aux cheveux multicolores continua ainsi la présentation de sa famille. Un récit complexe sortit de sa bouche et jamais le nom de Gratz ne fut évoqué. Peut être une question de licornes, de cactus, de culottes et de personnes incontinentes mais rien de plus suspect que ça.

Finalement, l’affichette d’un cirque arrivé récemment attira les yeux de la jeune femme. Des étoiles brillaient tout autour d’elle et c’est avec un regard de supplication qu’elle regarda le grand rouquin. Retournant finalement son regard sur le petit flyer, la petite Ginny se renferma sur elle même instantanément… presque boudeuse. Triturant ses doigts, elle exprima particulièrement mollement ses craintes.

- C’est écrit pour petits et grands… mais je suis moyenne moi…

Sans même laisser le temps au jeune roux de réagir, la petite demoiselle sauta de son assise pour un regain d’énergie en hurlant qu’elle avait trouvé la solution. Scrutant les alentours, son attention se porta sur un petit garçon de cinq ans pas plus haut que trois pommes. S’approchant de ce dernier, elle s’exclama qu’elle le trouvait particulièrement intéressant et mignon. Elle réussit finalement à s’approcher de lui pour un gros câlin, sa main en profitant pour toucher son visage. Retournant vers Erwin, elle toucha son visage de l’autre main pour ainsi laisser place au jeune garçon dans des vêtements bien trop grands pour lui. A l’aide de sa nouvelle voix, la petite Ginny demanda innocemment à Erwin s’il était prêt.

- Et voilà ! Je suis petit ! On y va ? On va voir les animaux ?


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Mar 21 Nov - 22:37
Scène de ménage [6]

Lui, il avait des goûts bizarres ?! Lui ?! Et elle, elle s'était regardée ?! Le rouquin gonfla ses joues, et il jeta un regard animé par une certaine animosité sur la jeune femme, comme un enfant vexé. Il quitta bien vite son air bougon quand la demoiselle commença à parler de sa vie. Ah, il comprenait. Il acquiesça au fur et à mesure. Il avait compris. Mamie, Chloé, Papy... Et Papy qui avait du partir avec une femme nommée Marine. Ah, il imaginait qu'il avait du quitter la grand-mère pour une femme plus jeune. C'était évident, la vieille dame n'avait jamais voulu dévoiler les raisons du départ de son époux à Ginny. Comment mettre en péril l'innocence d'un ange aussi pur ?

Enfin, pur n'était peut-être pas le bon mot, mais il se comprit. Elle était réellement naïve. Rien ne semblait être fait par pure méchanceté. Dans le langage courant, on pouvait dire qu'il s'agissait simplement d'une « sale mioche »... Et quand il écouta les histoires de licornes, de cactus et de personnes incontinentes, le rouquin finit par décrocher : de qui parlait-elle déjà ? Essayant de raccrocher les wagons, Erwin finit par comprendre quelque chose qui lui échappa la seconde où l'affichette se déposa sur le visage de Ginny, et que celle-ci ne commence à avoir peur que sa taille ne soit un problème pour entrer dans l'attraction.

- Tu sais ce n'est qu'une expr...

Il n'eut pas le temps de terminer que déjà la demoiselle disparaissait pour laisser place à une enfant. Ses yeux s'écarquillèrent sous la surprise, sortant de leurs orbites tellement la scène était improbable. La demoiselle aux cheveux multicolores avait laissé place à un mioche de quelques années de moins... Enfin, si à la taille il avait du mal à juger, il était au moins certain qu'il ne s'agissait pas du même être. Le chétif gamin en face de lui... Oh... My... God... Il faillit tomber à la renverse. Il n'avait jamais vu de pouvoir comme celui-ci, il n'avait jamais pu observer quelqu'un prendre l'apparence de quelqu'un d'autre de cette manière... Le fruit de la transformation. Ah, il aurait du s'en douter. C'était les effets d'un fruit du démon. Il n'y avait pas d'autres solutions. Comment ça marchait ? Pouvait-elle prendre son apparence ? Elle avait touché le gamin avant de se transformer... Peut-être que ça avait quelque chose à voir. Ou alors c'était juste un tic, et elle pouvait le faire à distance.

À la réflexion, il y avait autre chose qui l'intriguait : comment avait-elle fait pour survivre en étant aussi peu précautionneuse avec son pouvoir ? Elle devait à tous les coups l'utiliser à tout bout de champ. Elle allait se faire capturer. Les gens allaient tenter de se servir d'elle pour monter une sorte d'organisation très sectaire dans laquelle elle prendrait l'apparence de gens à qui elle devrait raconter des histoires sordides pour leur extorquer de l'argent ! Avec toutes ces idées en tête, le rouquin sentit que les choses allaient dégénérer s'il n'intervenait pas. Et pourtant, pour l'heure, il avait simplement acquiescer avec le visage le plus calme du monde, et s'était dirigé en compagnie de sa jeune camarade vers le cirque.

- C'est... c'est quoi ton animal préféré au cirque ?

« Pitié, pas le cactus. », pria le jeune homme en fermant les yeux et en croisant les doigts. Si elle répondait cet élément là, il serait obligé – moralement, il n'avait pas le choix – de trouver quelqu'un pour lui donner l'objet de son fantasme. Un cirque avec des cactus, mais où avait-on vu cela...

Erwin
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Mer 22 Nov - 20:53




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Ginny n’avait rien vu de la réaction d’Erwin. Il fallait dire que le fait de pouvoir aller au cirque, tous frais payés, était pour le moins la seule préoccupation de la jeune fille. A peine eurent-ils repris leur route que la petite jeune fille en apparence de garçon sautillait. Elle en était d’ailleurs presque rendue à chantonner de façon insouciante une musique qui resterait franchement dans la tête des gens : celle d’un parc d’attraction qu’elle avait fait en étant enfant. Une sombre histoire de barque et de monde aux poupées.

Elle fut cependant bien vite rattrapée par Erwin pour une question qui déclencha de nouvelles étoiles dans les yeux du petit garçon. Ginny stoppa sa course pour se retourner vers le grand monsieur, les mains jointes comme pour une prière.

- Au cirque et dans mon monde à moi, il n’y a que des licornes ! Elles mangent des arcs en ciels et font des cacas papillons !

Et voilà. Ginny avait lâché le plus gros problème de toute sa vie : quel que soit l’univers ou l’endroit où elle se trouvait, elle pensait que tout le monde était gentil. Enfin presque, même si elle était totalement inconsciente du plein danger des choses, elle savait tout de même que certaines situations pouvaient être tristes ou dangereuses. Oui, elle plaçait plus ou moins toutes les situations désagréables sur le même plan ou au même niveau. Ainsi, même si elle se prenait le chou avec quelqu’un qui n’avait pas la même opinion qu’elle (sachant qu’elle était capable de se prendre le chou au sens propre du terme, n’ayant jamais compris qu’il puisse en être autrement), elle parvenait toujours à résoudre le problème avec un câlin. Elle en profitait d’ailleurs pour subtiliser diverses apparences !

- Et toi Arwin ? C’est quoi ton animal préféré ? T’aimes bien les ours jaunes qui chassent les moustiques ? Papy’ y faisait ça quand j’étais petite…

Quand elle était petite, le grand-père était très proche de Ginny. Il avait même dû la protéger plus d’une fois, souvent déguisé. Aujourd’hui, c’était elle la reine du déguisement. Au final, personne ne connaissait vraiment Ginny, elle pouvait arborer n’importe quelle identité. Comment savoir si, en réalité, Ginny n’était pas un homme agé de plus de soixante ans ? Pire encore, et si Ginny était finalement un agent infiltré pour s’attaquer à l’inquisition ?


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Ven 24 Nov - 16:59
Scène de ménage [7]

« Oh... My... God... ». Again. C'était une horrible vérité qui s'abattait sur le rouquin : il n'allait pas avoir de répit avec cette demoiselle. Quand sa phrase avait commencé, il s'attendait au pire, mais certainement pas à un animal fantastique, issu d'une mythologie qu'il ne connaissait même pas de loin. Les licornes faisaient vraiment des cacas arc-en-ciel ou est-ce que c'était une métaphore ?! En continuant de s'avancer, il réfléchit à la manière dont il allait pouvoir venir à bout de ce problème, puis il se rendit compte qu'il avait toute une armée pour répondre à cette question. S'excusant un bref instant pour aller au pipi room, le rouquin sortit son escargophone et contacta toutes les forces de l'Inquisition en présence sur l'île qui étaient maintenant investies d'une seule et même mission : offrir à cette jeune fille la licorne de ses rêves. Il s'essuya le front en revenant avec un rire nerveux, et vit quelques uns de ses subordonnés traverser l'île telles des fusées à la recherche du miracle de la création.

Alors que la moitié des révolutionnaires de l’île devaient se creuser la tête pour chercher à répondre aux exigences à présent loufoques de leur chef, ce dernier reçut une question bien étrange et, pour lui, bien personnelle. Son animal préféré... Cela aurait du être le chien – Dog, ce n'était pas un nom de scène après tout – mais il n'avait pas de préférence s'il devait regarder à la surface. En réalité, lorsqu'il y pensait, il fondait toujours devant les mêmes créatures. Il ferma les yeux et se l'imagina. C'était une créature aux yeux rouges et pétillants, au teint jaunâtre et au museau arrondi et prononcé. Si ses descriptions permettaient de s'imaginer un ours, il avait en réalité dans sa tête un Dukong. Le combat était la spécialité de cette petite créature, et il pouvait affronter des monstres marins en bande.

- Enfin, tu vois, ma créature préférée ressemble à ça. Elle adore les glaces.

Il se souvenait de la fois où il était allé voir ceux de l'Inquisition et où il leur avait offert des glaces. Outre l'indigestion, on aurait dit des enfants pressés de finir leur béquée. Ils étaient si mignons, se collant aux vitres du foyer tandis que la pluie battait à l'extérieur. Il aurait presque eu envie de les laisser rentrer. Oh, bien sûr la réalité est bien moins horrible que celle-ci mais il ne fallait pas y penser, garder un petit côté sadique aux choses permettait de mieux en apprécier le souvenir.

- Oh, le cirque, on y est...

La crainte se lisait dans les yeux du rouquin qui, sans y penser, offrit sa place à la jeune fille à l'entrée. Il aurait pu être en rendez-vous mais avec cette apparence d'un gamin de cinq ans, il valait mieux ne pas trop espérer. Alors que les premiers tours commençaient, tout le monde s'était installé. Les gradins étaient remplis et seuls les vendeurs de cochonneries en tout genre passaient entre les rangs. « Oh, une licorne ! » lança un enfant dans le public.

La créature au pelage blanc immaculée et surmontée d'une corne sur le front sortit des coulisses, se pavanant avec fierté tandis que son dompteur l'accompagnait. Elle n'était pas harnachée : pas de selle, pas de mors, rien qui ne puisse la gêner. C'était un beau geste pour sa liberté, mais un bien étrange choix pour le numéro. Alors qu'elle s'avançait, son sphincter se lâcha soudain et un étron sortit de son derrière, aux couleurs de l'arc-en-ciel. Alors Erwin blêmit. Qu'avait-il dit déjà ? Caca arc-en-ciel et... Oh, merde.

Une cage de papillon fut amenée, tandis que l'homme tapota fièrement l'encolure du cheval. Et alors qu'on s'approchait dangereusement de l'animal, Erwin ne put pas regarder le massacre qui choqua chacun des spectateurs présents dans le cirque : le canasson commença à manger les papillons qui s'échappaient progressivement de la cage.

- Quelle horreur !
- Maman, j'ai peur ! Pleura un enfant qui enfoui sa tête dans les seins de sa mère.

Oups.

Erwin
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Sam 25 Nov - 11:28




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Le petit homme qu’incarnait Ginny n’en revenait pas. La petite adolescente s’était même arrêtée pour contempler le Dog. Des étoiles brillaient dans ses yeux et on aurait même pu percevoir un mince filet de bave perler à la commissure des ses lèvres. Erwin avait décrit un animal mythique, si somptueux… la petite jeune fille avait déjà son image mentale en tête : une tête de canard, une seconde tête de lion, une queue de serpent et des yeux globuleux, près d’une centaine ! Il avait quand même bon gout Arwin !

Le cirque fut une véritable aubaine pour Ginny. De toute façon, elle n’avait jamais vraiment eu l’intention de payer pour la place. Sans forcément remercier le grand Dog, la jeune fille prit place et laissa balancer ses jambes dans le vide, le fait d’être un petit garçon lui avait permis de ne pas toucher le sol.

Finalement, l’impensable arriva. La plus merveilleuse des créatures était en train d’apparaître devant les yeux de Ginny. Cette fois ci, non seulement ses yeux pétillaient, mais ses pupilles s’étaient dilatées, sa bouche était béante et un véritable filet de bave monstrueusement long pendait de sa bouche. La pauvre Ginny ne sut comment réagir : complètement bloquée, elle frémissait de désir. Sa seule volonté était de chevaucher cette splendide créature.

Les papillons arrivèrent et le dégout de l’assemblée n’affecta pas du tout la petite Ginny qui trouvait la scène merveilleuse. C’était de trop, son rêve se réalisait ! Sans prêter attention à qui regardait ou non, Ginny se toucha le visage pour prendre l’apparence de Hope. Le petit garçon qu’elle était précédemment aurait eu beaucoup de mal à monter sur la licorne.

D’un seul bond, elle tenterait de se diriger vers l’animal. Assez agile, elle parviendrait à monter dessus si rien ne l’en empêchait. Un seul son sortirait alors de sa bouche virile.

- Ouiiiiiiiiiiiiiiii !

Il en fallait peu pour que Ginny ne soit folle de joie et pour le coup, c’était l’extase. Si tout se passait comme prévu, alors l’adolescente en profiterait pour faire un tour tout autour de la piste pour ravir tout le monde. Il ne manquerait ainsi plus que le sabre pour faire de Hope le superbe prince au destrier flambant et arc-en-ciel. Avec un clin d’œil pour Erwin, Ginny ferait peut être fondre le rouquin.

Dans tous les cas, si Erwin avait pu remarquer le manège, il pourrait alors comprendre que Ginny n’avait pas besoin de faire de calin au préalable avant de se transformer… à moins qu’il n’en vienne à penser qu’il s’agissait vraiment de Hope ?!


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Erwin
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Lun 27 Nov - 18:33
Scène de ménage [8]

C'était un Erwin hilare qui assistait à une scène des plus comiques : Hope avait commencé à chevaucher le licorne qui, mine de rien, se débattait plutôt bien. Il était content de pouvoir apercevoir un tel spectacle.Tandis que les spectateurs étaient outrés par cette scène, le rouquin, la larme à l’œil, attirait une partie de l'attention sur lui. Les personnes qui l'entouraient étaient si crispées qu'elles ne remarquèrent pour la plupart pas la prime qu'il avait sur la tête. Certains firent le lien et se dirent que les primés étaient de bien étranges créatures. Avec le temps, on pourrait entendre une nouvelle rumeur sur : « Erwin, un homme qui rit comme un enfant. ». Et ce, malgré son apparence relativement adulte.

- Qu'est-ce qui vous rend hilare ? Finit par s'outrer une vieille dame qui accompagnait sa petite-fille en s'approchant.
- C'est que... Ahah... il... elle... Ahah... Oh, c'est tellement drôle...

La grand-mère sembla se crisper plus encore, puis elle fut contaminée. Le rire qui en sortit surplomba l'horreur de la scène qui venait de précéder. Avec un air renfermé, ce rire finit par devenir viral et prit progressivement toutes les personnes présentes dans le cirque. Quand l'homme au centre rappela au calme en courant après la licorne, il se positionna trop prêt et faillit se recevoir un coup de sabot dans le nez. Fort heureusement, une ombre le sauva in extremis de sa bien mauvaise incartade. L'homme regarda avec une larme à l’œil, de peur cette fois-ci, le rouquin qui venait de l'aider à s'écarter du danger. Il put alors remarquer qu'il était toujours aussi plié de rire.

- Mais... Mais... Arrêtez cette bête ! Elle est incontrôlable !

Là, il ne sut pas s'il parlait de la fausse licorne ou de Ginny. Quoiqu'il en soit, il fallait les arrêter toutes les deux, et en douceur de préférence. Comment mettre un terme à cette galope qui risquait bien de se finir hors de l'enceinte du cirque ? Hum, une solution était toute trouvée. Il suffisait d'abattre le canasson. Quoique cela aurait pu se solder par un nombre incalculable de plaintes, et l'idée de finir par soudoyer une population pour qu'il l'aime était pénible. Il se contenterait donc de la seconde solution qui lui vint à l'esprit : appâter l'animal pour qu'il conserve son calme. Et quoi de mieux qu'un bac de légumes bien frais pour parvenir à ses fins ?

Ni une, ni deux, Erwin Dog disparut un court instant et revint près de la bête. Les légumes qu'il avait ramenés étaient munis de couleurs si pétillantes qu'ils attiraient le regard de tout un chacun. Il sourit en constatant que sa démarche fonctionnait, et que l'animal qui avait commencé à galoper sans harnais se dirigea vers le chef de la révolution de North Blue sans émettre de résistance.

- Tout doux, fit Erwin tandis qu'il tapotait l'encolure de l'animal. Ginny, veux-tu bien descendre ? Ajouta-t-il en lui tendant la main. Je pense que le spectacle peut continuer !

Il ne comptait pas contrarier la jeune fille mais il la laisserait observer le reste du spectacle avec ses yeux d'enfants – peut-être toujours dans un corps d'adulte – tandis qu'il repenserait à la manière dont elle s'était métamorphosée. Pas de câlins, pas de toucher direct. La forme de Hope était « mémorisée ». Quant au reste, il ne fallait pas s'en formaliser : elle avait l'air de l'utiliser de manière plutôt fluide, et s'il n'avait pas encore saisi entièrement son fonctionnement, il était sûr qu'avec le temps il réussirait sans poser la question à le déterminer.

Erwin
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Lun 4 Déc - 12:31




Scène de ménage


Une course sublime, Hope avait pris place et faisait le pitre sur son cheval improvisé en licorne. Visiblement, tous semblaient aux anges et Ginny encore plus. Elle tenta même des cabrioles, plus dangereuses les unes que les autres ! Il fallut un certain temps pour que Erwin ne l’invite finalement à descendre, chose qu’elle accepta sans ménagement. Après tout, même les manèges les plus fous avaient une fin et c’était d’ailleurs ce qui rendait la chose intéressante.

Reprenant place, la jeune fille profita de l’instant présent un long moment toujours en apparence de Hope. La scène était d’ailleurs des plus cocasses. Le véritable Hope devait sans doute être occupé ailleurs mais le fait de pouvoir prendre cette apparence pouvait de fait offrir au grand Dog, une scène des plus amoureuses.

Des yeux émerveillés, des rires, de la jovialité partout. Deux amoureux transis qui auraient ainsi pu profiter d’un spectacle. Des singes firent alors leur apparition, puis ce fut le tour des trapézistes. Plusieurs cris de joie plus tard, C’est totalement sous le charme du grand Arwin que Ginny se leva pour attendre la suite des évènements.

- Et on fait quoi maintenant Arwin ?

Une question innocente. Une simple petite question qui montrait une chose simple et pourtant évidente : Ginny avait confiance en Erwin. Comptait-il en profiter ? Allait-il se servir d’elle comme tout bon responsable l’aurait fait ?

Après tout, un tel pouvoir, s’il en perçait les secrets, permettait de jouer sur le théatre politique avec une longueur d’avance. Même avec une psychée aussi décalée que ce que pouvait avoir la petite Ginny, il était évident que si on parvenait à lui présenter une mission sous forme de jeu, alors elle serait capable de faire des miracles.

Heureusement… Erwin n’était pas mal intentionné. Il ne comptait pas du tout la séquestrer pour que personne ne la garde pour lui et ne comptait pas du tout faire en sorte qu’elle reste sous surveillance pour éviter un drame. Après tout… c’était un leader, un vrai ! Il n’avait pas besoin de subterfuge tant ses idéaux étaient nobles et bons. Déontologiquement, pouvait-on vraiment restreindre les libertés des gens sous l’égide de la protection ?




Je savais pas trop ou aller ^^'
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Mer 6 Déc - 13:24
Scène de ménage [9]

C'est en regardant Ginny s'amuser qu'Erwin se posa une question des plus subtiles : comment pouvait-il protéger une personne aussi innocente du monde qui l'entourait ? Il était sûr que sous chacune de ses actions se trouvait quelque chose de, sinon gentil, au moins malicieux et enfantin. Elle avait un caractère doux dans son genre, et son apparence ne cessait de changer sous les effets d'un fruit du démon puissant. Il ne pouvait pas la mettre en danger, et ne pouvait pas non plus la mettre en retrait. Elle devait avoir le choix, un choix qui serait motivé par les options qu'on lui présenterait. Et pourtant, avoir une discussion raisonnée et adulte ne semblait pas dans ses cordes. Peut-être qu'un jour elle comprendrait que sa grand-mère ne reviendrait pas, que les aïeux mourraient pour laisser placer dans l'âge aux plus jeunes. Elle était encore très jeune, à n'en pas douter. Avait-elle seulement dix ans ? Le rouquin se posait la question, mais son vocabulaire et sa gestuelle la faisaient paraître au moins quinze. Il ne pouvait être sûr. Il avait déjà une petite sœur qu'il souhaitait protéger, en avoir une seconde n'était pas obligatoirement une mauvaise chose. Ou alors plus qu'une petite sœur, il s'agissait d'un joker, d'un grand atout. Comment devait-il la considérer s'il voulait qu'elle reste près de lui pour ne pas se blesser ?

- Déjà, sortons du cirque, sourit Erwin.

Et il se dirigea vers la sortie, donnant la main à Ginny pour éviter qu'elle ne se perde dans la foule – ou s'agissait-il d'un « il » ? Rien n'était certain ! Quand il réussit à se hisser sur le bas-côté, quelques mètres après l'entrée, il vit une foule de personnes heureuses d'être venues les observer avec attention, amusement ou méfiance. Quelque soit leur expression, elles se portaient principalement sur « Hope ». Et quand ils furent partis, Erwin avait oublié de lâcher la main de la demoiselle – mais ne s'était pas abstenu de se moquer allégrement des chapeaux qui passaient sous leurs yeux en jetant quelques remarques sur la profusion de plumes en tout genre, de hauts de formes déformés et de choucroutes bonnes à être jetées. Ce n'était ni médisant, ni méchant... Simplement une façon d'amuser Ginny. Il appréciait étrangement sa compagnie, bien plus légère que celle des personnes qui cherchaient à faire de lui un leader.

- Oh, regarde, ils sortent les animaux !

Il observa la scène avec attention. La licorne avait toujours son apparat sur la tête, et semblait être devenue une nouvelle attraction pour petits et grands. Un portraitiste était venu exprès pour tirer une nouvelle affiche de cirque. D'une certaine manière, Ginny avait changé la vision du cirque de ces forains. Cependant, quand les singes sortirent, un coup de fouet claqua directement sur les pauvres animaux. Leur prestation avait pourtant plu, mais elle n'était pas « parfaite ». Les sourcils froncés, Erwin se dirigea vers les pauvres animaux. Il détestait la maltraitance sous toutes ses formes. Son sens aigu de la justice le poussa à intervenir.

Il se posa alors devant le forain en question dont la moustache semblait houspiller quelques injures contre le monde. Avec un ton ferme, Erwin lança :

- Arrêtez tout de suite. Je ne tolérerai pas que vous battiez de pauvres animaux sur cette île. Ginny, qu'en penses-tu ?

Il laissa la jeune fille s'exprimer. Il allait pouvoir observer quelles réactions elle avait, et si elle pouvait être amenée à se hisser contre l'injustice... Ou à s’effondrer en larmes contre elle. Voir Hope pleurer ? Une première !

Erwin
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Jeu 7 Déc - 12:47




Scène de ménage


La sortie du cirque se fit sans attendre. Ginny salua les quelques personnes qui la saluèrent. Sans doute était-ce une coutume locale. Dans tous les cas, main dans la main avec Arwin, Ginny profita de l’instant présent. On aurait même pu penser que le couple s’exhibait : Ginny aurait pu profiter de l’instant pour faire un bisou sur la joue au rouquin. Elle s’amusait comme une folle et c’était bien grâce au leader en place sur l’ile.

Soudain, les animaux sortirent sous les yeux émerveillés de l’adolescente, des singes de partout et à peine quelques secondes plus tard, tous fouettés ! Publiquement même ! C’était tout bonnement intolérable… inimaginable ! Comment pouvait-on être traité de la sorte ? Pire encore ! Ginny fut questionnée par le leader de l’ile quant à ce qu’elle voyait… et elle voyait rouge.

Gonflant ses joues, toujours sous l’apparence de Hope, Ginny explosa finalement : c’était intolérable de pas l’avoir invitée pour jouer à chat perché ! L’homme avait un fouet pour pouvoir toucher plus facilement les animaux qui sautaient alors dans tous les sens pour éviter les coups et donc se retrouver en hauteur ! Comment pouvait-on ne pas l’avoir invitée à jouer ?

- Ouiiiiiiiiiii !

Ginny n’avait absolument pas conscience d’une quelconque torture envers les petits êtres. Etant totalement incapable de discerner le bien du mal, la petite adolescente s’était simplement trompée. Son attitude d’abord renfrognée fut vite changée pour celle d’une adolescente ravie de participer à une nouvelle expérience. Le sourire aux lèvres, les bras agités dans tous les sens et des étoiles bien brillantes dans les yeux, Ginny était au taquet !

Et voilà ! Hope s’était invité de lui même dans la partie. Sautant sur la première caravane, elle tenterait de grimper comme elle pourrait. En réalité, Ginny n’avait jamais vraiment rien eu d’une combattante et ses compétences en tant que sprinteuse étaient vraiment limitées. Pire encore ! Ginny n’avait absolument rien d’une d’acrobate et bien qu’elle ait pu démontré le contraire sur un coup de chance sous la tente du cirque, elle rata une prise dans son escalade et commença à tomber en arrière, si rien n’était fait, elle risquait de tomber à la renverse.



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Ven 8 Déc - 18:49
Scène de ménage [10]

La réaction était pour le moins... surprenante. Elle décontenança autant Erwin que le dompteur qui, d'un geste brusque, lâcha son fouet et recula. Il n'avait pas l'impression d'être fautif de quoique ce soit, mais l'homme qui grimpait comme un singe maladroit sur les bâtiments qui composaient leurs maisons temporaires menaçait peut-être de venger brusquement ceux qui étaient opprimés par les coups. Le rouquin, de son côté, comprenait qu'il ne s'agissait absolument pas de ça, mais d'une conception autre du monde qui l'entourait. En fait, elle n'était absolument pas capable de discerner le bien du mal. Tout ressemblait à un jeu pour elle, un jeu dont elle ne connaissait pas les règles et qu'elle inventait au fur et à mesure. Il soupira : ce n'était pas tellement le moment de lui faire une réflexion, car elle aurait tôt fait de mal l'interpréter.

Alors qu'elle menaçait de tomber, Erwin se téléporta derrière elle et la remonta sur le toit de la caravane, la prenant dans ses bras avec délicatesse. La scène en arrière-plan du dompteur qui semblait étrangement captivé avait laissé place à un presque-romantique tête-à-tête entre le chef révolutionnaire et son amant. Avec un regard concentré, les sourcils froncés, il finit par lâcher un soupir et dit :

- Dis-moi, je sais que ce n'est peut-être pas le moment, mais... Veux-tu rejoindre mon org... Jeu ? Ça s'appelle « Jouer au révolutionnaire », et la principale règle c'est de protéger les gens tant qu'on peut, avec d'autres joueurs du même groupe qui s'appelle l'Inquisition.

Il se disait que de cette manière, il pourrait la protéger sans qu'elle ne s'en rende réellement compte. De toutes les manières, ce type de personne était enfermé dans son monde. Il se demanda si elle n'était pas autiste, mais des tests supérieurs à ceux qu'il était capable de faire auraient du être effectués pour poser un diagnostique. Il sourit à Hope avant de le lâcher une fois à terre. Il se tourna ensuite vers les personnes qui composaient la scène. Une demi-douzaine de forains s'étaient approchés, et après une courte réprimande de la part d'Erwin, ils durent promettre de faire plus attention à leur attitude. Il leur ferait de toutes les manières écrire qu'ils ne devaient pas blesser les animaux, dix fois s'il le fallait ! La plupart répondirent qu'ils ne savaient pas écrire, et le jeune homme rétorqua que dix dessins de leurs mauvaises actions seraient suffisantes.

Le sol terreux sous leurs pieds fut bientôt échangé contre celui froid des pavés de la ville tandis qu'Erwin ramenerait Ginny avec lui. Il voulait qu'elle puisse profiter encore un peu de la ville avant qu'il ne lui donne quelques objets de tout premier goût ! Si elle acceptait, il allait lui falloir un kit complet de révolutionnaire : un Den Den Mushi All Seas avec des numéros, un uniforme de l'Inquisition pour qu'elle puisse repérer ses alliés, un symbole sur un pavillon personnel... Et la présenter à quelques-uns de ses camarades de jeux.

Il n'allait pas ailleurs pas devoir tarder à retourner auprès de son futur fiancé... Il ne voulait pas qu'il s'impatiente. Avec un soupir de lassitude, le rouquin vit le soleil orangé qui fendait l'horizon en deux. Un petit vent frais mais agréable commençait à se faire sentir. Dans la base des révolutionnaires, Hope avait commencé à faire quelques plats à manger. Il avait entendu parler d'une recette étrange avec une saucisse et un milkshake, dont il s'était immédiatement emparé. Ah, les idées saugrenues pouvaient avoir du bon, se disait-il en préparant la mixture. L'équilibre parfait existait, et il le trouverait.

Erwin
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Sam 9 Déc - 17:07




Scène de ménage


Ginny était vachement bien dans les bras du leader de la révolution de North Blue. Cette sensation protectrice lui rappelait celle de son grand-père qui la prenait dans ses bras parfois. Il ne lui fallut d’ailleurs que très peu de temps pour accepter la proposition du grand rouquin. Un nouveau jeu : comment pouvait-elle s’imaginer refuser ? La jeune adolescente en avait même des étoiles plein les mirettes.

Les nouveaux objets en sa possession, elle s’éclipsa pour se diriger et se changer à l’abri des regards. La petite fille n’avait pas forcément l’habitude d’une telle apparence. Changeant pour celle d’une fille plutôt normale à l’abri des regards. Il s’agissait en réalité de l’apparence de Chloé Gratz. Elle sortit quelques secondes plus tard pour remercier Erwin. La reconnaitrait-il ?

C’était là tout le danger de son fruit. Vivant dans un monde bien à part et n’ayant pas conscience du bien et du mal, elle risquait de se retrouver dans une situation précaire très vite. Si tant était qu’on la laisse de côté ou qu’on la perde de vue, Ginny risquait fortement de provoquer des fuites pour l’organisation du grand roux.

Lors de la présentation des autres personnes de l’équipe, Ginny essaierai de faire un câlin à chacun des membres. Cela aurait fait autant de visages mémorisés. En réalité, la petite adolescente avait bien d’autres idées derrière la tête. Il ne s’agirait pour elle pas tant de vouloir mémoriser des visages que de mettre en avant son besoin de câlins et de tendresse.

Au final, la petite jeune fille qui avait actuellement pris l’apparence de sa sœur en profiterait tout simplement pour mémoriser ses partenaires de jeu. Sans doute s’agissait-il d’une course au trésor… au final, Ginny ne connaissait pas toutes les règles du jeu et ferait en sorte de les inventer au fur et à mesure, c’était certain !

Si c’était ainsi que se terminait cette aventure, alors la jeune fille risquait de vite disparaître de la circulation. Bien trop concentrée sur sa volonté de gagner à son petit jeu, elle en oublierait bien évidemment les convenances et le sens pratique. Pire encore, si Erwin tentait de l’appeler, ce dernier risquait simplement de tomber sur une personne au hasard avec une voix au hasard… lui donnant une histoire totalement décousue : la pauvre petite Ginny en aurait profité pour libérer l’escargot. Après tout c’était un espion dans son jeu « de la révolution » et elle comptait sur lui pour la rappeler dès qu’il aurait obtenu des informations sur l’autre groupe. Seul problème auquel elle n’avait pas pensé : elle n’avait plus de den den du coup !



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Dim 10 Déc - 9:33
Scène de ménage [11]

Quelques jours plus tard

Le Pendragon regardait son Den Den Mushi avec un certain air placide. Il n'était pas très friand de toutes les missions qui lui étaient confiées. Surveiller Oulanov, et maintenant surveiller la petite Ginny qu'il avait rencontré quelques jours plus tôt. Il comprenait l'intérêt de cette mission que lui avait expliqué le rouquin, mais il fallait avouer qu'il ne s'agissait pas de quelque chose de facile. Elle avait très rapidement échappé à la surveillance des hommes qui devaient faire équipe avec elle, un véritable drame pour eux, cependant ils avaient mis quelques jours à l'avouer. Un électron libre cette jeune fille !

Utilisant son escargophone, il se décida à appeler le numéro qu'on lui avait laissé. Il le composa et pendant quelques secondes, seul le vide lui répondit. Puis, entre le bruit de la mer et du vent, émergea une voix grave et masculine. Il s'agissait sans doute d'un homme d'une quarantaine d'années, une apparence que la demoiselle devait avoir prise pour s'amuser.

- Ginny, c'est toi ?

La personne au bout du fil sembla gênée dans un premier temps. Il répondit par un gazouillement, puis toussa un peu et finit par cracher quelques parties de ses poumons.

- Euh.. Ginn... C'quoi ça ? Vous z'appelez pour quoi, sur MON escargopode ?! Bande d'enfoirés...

Ce n'était psa anormal qu'elle parle comme ça, peut-être imitait-elle le caractère de la personne qui avait décroché l'objet de communication. Et pourtant... Il comprenait que quelque chose clochait. Il lui fallait un peu plus d'informations, un peu plus d'indices. Il creusa un peu dans toutes les directions possibles, et finit par obtenir une réponse qui, même si elle ne lui convint pas, était claire : il ne s'agissait pas de la « Ginny d'Arwin »... Il était mort. Définitivement mort. Il allait falloir retrouver la demoiselle le plus vite possible.

Raccrochant, il contacta par la suite plusieurs commandants de North Blue. Ils auraient la gentillesse de garder le secret tant qu'ils ne seraient pas arrivé à une concluante réponse. Tout à coup, le dos en sueurs et le regard globuleux, Sacha sursauta. Il se retourna, assis sur sa chaise, et observa Erwin entrer dans son bureau. Le garçon baillait aux corneilles, et ne semblait pas savoir ce qu'il se passait. Lors de la réunion exceptionnelle où il avait expliqué l'importance de Ginny et de la protéger – il n'avait parlé de ses pouvoirs qu'à Sacha et quelques commandants à posteriori, il avait insisté sur le fait qu'il fallait absolument la protéger des dangers du monde qui l'entourait. Mais comment faire quand elle-même se mettait en danger ?!

- Er... Euh... Monsieur Dog...
- Sacha ? Qu'est-ce qui ne va pas, tu es tout pâle ? Et depuis quand tu m'appelles Monsieur Dog ?

Le rouquin se fit un peu taquin puis renvoya le dirigeant de la base de Luvneel chez lui. Il semblait bien pâle. Se dirigeant vers son appartement en ville, le garçon sembla remettre en cause ses choix de vie et faire quelques projets : s'éclipser à l'autre bout du monde ne serait pas encore assez pour échapper à son chef. Mais qu'avait-il fait...


Voici la conclusion du rp !
Erwin
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