Feuille de personnage Niveau: (41/75) Expériences: (289/500) Berrys: 999.999.999.999 B
Dim 12 Nov - 21:59
Les crêtes azurées dansaient toutes en rythme, se heurtant à la coque de bois du navire qui fendait leurs mouvements d’une avancée pleine d’assurance. Toutes voiles déployées, ce transport maritime faisait route vers le prochain lopin de terre, conformément aux indications transmises par les instrumentations de navigation. Sur le pont, un navigateur faisait osciller son regard inquiet entre l’horizon, la vigie et un étrange bracelet qui trônait sur l’un de ces bras. Cet artefact supportait une sphère contenant une aiguille qui pointait droit devant. Il s’agissait de leur guide.
Cet objet avait attisé la curiosité de mon supérieur durant la majeure partie de la traversée : il n’avait eu de cesse de la scruter, détournant de temps à autre son regard vers les autres marins, comme s’il analysait leurs agissements. Comme s’il étudiait leur manière de naviguer, finalement.
« Terre ! Terre en vue ! »
Mes introspections furent troublées par les cris de l’homme qui siégeait sur le mât, ce visionnaire dont la vue demeurait si précieuse lors des périples maritimes. Il en résulta comme un élan de soulagement qui s’éleva parmi les pensionnaires de la structure flottante. Quelque part, je comprenais ce sentiment : une balade en mer, sur Grand Line, n’était que bien rarement une partie de plaisir. La météo était plus imprévisible qu’une femme. S’ajoutaient à cela nombre de ces forbans et autres bandits qui infestaient ces eaux… Et puis il y avait également les monstres marins… En vérité, nous étions sans doute tous soulagés que le voyage se fût passé sans encombre, en raison de tous les éventuels périls qui auraient pu se dresser sur notre route.
L’agitation gagna le pont : de part et d’autre, les hommes se mettaient au travail, criant des ordres, saisissant des cordes et s’affairant sur les voiles… Nombre d’actions dont je ne comprenais pas vraiment l’utilité profonde : la navigation maritime n’avait jamais été ma spécialité, loin de là. Fort de ma paresse naturelle, je n’avais pas daigné utiliser la moindre énergie afin de rectifier ce manque de savoir. Ma spécialité restait la médecine, le reste ne méritait pas de me sortir de ma torpeur habituelle.
Mon regard glissa de nouveau sur l’homme qui m’avait contraint à monter à bord. Edward Lawrence. C’était le nom qu’il m’avait donné. Cet homme était des plus intrigants... Mes yeux se plissèrent. Je me replongeais dans les circonstances de notre rencontre. Je me remémorais notre conversation. Une tâche que je pouvais me permettre, le temps que le bateau soit amarré et que nous puissions débarquer.
Il s’était présenté comme étant un marchand d’armes, un spécialiste pyrotechnique. En effet, j’avais pu voir ses talents de près et j’avais été plus qu’impressionné : cet homme était fort. Mais pas autant que mon ancien capitaine. Pourtant, à ce moment-là, il présentait ma seule issue : mon seul moyen de ne pas croupir à Impel Down. Alors, j’avais quémandé son aide. Il ne possédait pas de prime sur sa tête, contrairement à moi. Mais il m’avait expliqué que c’était une force, un atout. Que c’était ce qui nous permettrait de quitter l’île en tant qu’hommes libres.
Le commerçant n’était pas des plus bavards, se contentant du strict nécessaire pour communiquer. Durant plusieurs jours, à Sweety Peaks, nous avions été contraints de nous cacher afin de nous faire oublier. Et ce, jusqu’à ce que la situation se fût calmée. Et puis, il m’avait questionné, cuisiné à toutes les sauces. Il voulait tout savoir de moi, cerner mon profil psychologique. Comprendre mes ambitions, ma force au combat. Il m’avait expliqué que c’était pour jauger mon utilité, pour mesurer si le risque qu’il encourrait, en me trainant avec lui, valait la peine. Et heureusement pour moi, il semblait avoir été convaincu. La prochaine étape, selon lui, serait de me convaincre de m’engager : il souhaitait que je prête serment afin de le rejoindre dans sa quête. Voyant que je n’étais pas des plus enthousiastes, il mentionna une flotte de laquelle il faisait partie. « Deadly Sins ». Un bateau sur les quatre mobilisés était à lui, ainsi qu’un équipage. Mais il n’était pas crédible : pourquoi était-il seul, livré à lui-même au beau milieu de Grand Line ? Pourtant, malgré mes doutes, je savais que je n’avais pas d’autres choix que de le suivre. Il n’hésiterait pas à me livrer à la marine : et la petite prime sur ma tête constituerait un bon investissement pour son entreprise.
Je soupirai. La situation était loin d’être catastrophique et, bien que j’avais encore du mal à lui faire confiance, Edward Lawrence semblait tout de même être quelqu’un de fiable et d’intelligent. Notre fuite en était une preuve des plus tangibles. Un sourire s’esquissa sur mon visage. Un navire marchand… Puis mes épaules se haussèrent : l’avenir semblait plus radieux à ses côtés, de toute façon. Alors, pourquoi ne pas essayer ?
Mes pieds heurtèrent le sol, suivis par ceux de mon nouveau chef. Je pris une profonde inspiration et m’étirai paresseusement. Il était bon de retrouver la terre ferme, et surtout, une certaine liberté. J’avais déjà foulé l’île quelque temps auparavant, lorsque je faisais encore partie de mon équipage. Mes compagnons… Je fus plongé quelques instants dans une légère mélancolie, alors que mes souvenirs de pirate remontaient à la surface. Diez… Jogo… et les autres… À l’heure actuelle, ils étaient sans doute prisonniers et surement en route pour la fameuse prison sous-marine. Quel triste sort... Pourtant, je ne pouvais me laisser abattre : j’avais la chance d’être libre et j’étais décidé à profiter de cette seconde vie.
Elle s’étendait là sous nos yeux et déployait ses bras, comme pour nous accueillir en son sein. La fameuse Lunas, pour l’occasion, s’était présentée de nouveau emmitouflée dans son manteau montagneux. De la ville s’extirpaient bon nombre de commerces à en juger par les nombreuses enseignes qui, tels des vautours affamés, semblaient guetter notre arrivée, visiblement conquises par l’odeur alléchante d’une poignée de Berrys.
D’un pas assuré, ce fut Edward qui prit les devants. Visiblement, il savait où il allait. Ou du moins, il savait ce qu’il voulait. Je le suivis donc religieusement vers le commerce le plus prospère de l’île, un imposant bâtiment au sommet duquel siégeait son indétrônable bannière : « Very-Melon Society ». Et puis, le balafré enfouit l’une de ses mains sous son manteau, cherchant visiblement de quoi régler ses futurs achats sous mon regard circonspect. Je ne pus m’empêcher de lui faire remarquer un petit détail qui lui avait sans doute échappé :
« Oy ! Me dis pas que tu comptes vraiment acheter un truc chez eux… ? Meeeec, ils sont hors de prix ! » « Et alors ? Contemple donc la puissance financière d’un commerçant de West Blue ».
Je soupirai. Cet homme était fier. Fier et stupide, sans doute. Et ce n’était pas une bonne idée que de dépenser son argent en ces lieux peuplés par des commerçants véreux. J’avais du mal à le comprendre : pourquoi vouloir acquérir des bijoux ou autres pierres précieuses ? C’était le genre de butins que nous, pirates, rencontrions régulièrement sur nos routes. Et c’était nous qui généralement en tirions profit en les revendant. Ses actions étaient donc dénuées de sens ! Pourtant, il semblait que j’allais devoir m’en accommoder. Lorsqu’il se présenta au comptoir, le grand brulé sortit une liste de son manteau et la posa à la vue d’un commerçant qui fut rapidement interloqué par son contenu.
« Oula… ça fait beaucoup tout ça… Vous avez de quoi payer au moins ? » « Je pense que ceci devrait vous convaincre… »
Une liasse de billets venait d’apparaitre. Cet homme était riche. Et le pauvre vendeur fut donc contraint de rassembler tous les articles demandés. L’espace d’un instant, je soupçonnai Edward d’avoir manigancé tout ça, peut-être dans le but de se moquer de l’employé. Puis mes épaules se haussèrent : à quoi bon se donner tant de mal pour une chose aussi futile ?
Une bonne demi-heure plus tard, nous sortîmes de la boutique les bras encombrés des achats de ce capitaine dépensier. Vraiment, je ne comprenais pas cet homme. Il aurait pu se contenter d’un ou deux de ces artefacts… mais non ! Monsieur avait décidé d’emmerder le monde. Monsieur avait eu la folie des grandeurs ! Monsieur avait des lubies d’aristocrates ! Monsieur s’était dit qu’il serait bien plus amusant d’acheter non pas un ou deux, mais une vingtaines de Logs Pose ! Mon corps tremblait littéralement sous l’incompréhension.
Après s’être allégé d’une forte somme — si l’on considérait les objets achetés et que l’on comparait le tout avec le montant de ma mise à prix — Edward dû donc retourner à une vie de misère, car il n’avait plus d’argent. Ou pas. Mes yeux voulurent quitter leurs emplacements lorsque je vis avec effroi que le commerçant en avait encore dans le ventre. Cet homme était riche, me répétais-je. Je titubai tant bien que mal derrière lui, ankylosé d’une redoutable migraine et de vertiges. Je sentais que cette après-midi d’achats ne faisait que commencer, malheureusement.
Ainsi, l’homme aux cicatrices se rendit chez le grossiste et adopta 8 Den-Den Mushis. Huit spécimens de ces étranges mollusques, chacun surmonté de motifs et de couleurs différentes. Mes vertiges s’amplifièrent au nom d’une unique idéologie : le pourquoi. Pourquoi cet homme agissait-il ainsi ? Était-il fou ? Je tentai de le raisonner :
« Monsieur, excusez-moi de vous déranger, mais si vous le permettez, j’ai une petite remarque… » « Mh ? » « Pourquoi ? Pourquoi acheter des objets en autant d’exemplaires ? Hein ?! POURQUOI ?! On est que deux, hein !? ON EST DEUX, BORDEL, DEEEEUUUUXXX !!»
Je venais de m’emporter. Une goutte de sueur perla sur mon visage. Et s’il n’appréciait pas mon ton ? Allait-il me descendre ? Mais j’avais besoin d’exprimer cette frustration, je ne comprenais pas. À vrai dire, mes pensées fusaient de toute part depuis que je trainais avec lui. Il était tellement mystérieux que cela avait attisé ma curiosité. Et de fait, il m’obligeait à réfléchir, à faire fonctionner à pleins régimes mes neurones qui préféraient habituellement flâner. Un travail harassant que je ne supportais pas. Pourtant, je ne pouvais m’en empêcher.
« La ferme, t’es bruyant. Tu le sauras en temps voulu, c’est tout. »
En réponse à mes excès de zèle, le grand brun s’était contenté d’un regard désapprobateur et m’avait demandé de me taire, d’une voix calme. Je soupirai et haussai les épaules : tant pis. J’étais trop paresseux pour insister. Nous continuâmes ainsi tranquillement nos achats tout en parcourant la ville.
En fin de parcours, je vis mon comparse plisser les yeux devant un écriteau, comme s’il éludait les possibilités qui s’offraient à lui. Je m’apprêtais à lui conseiller de regagner le port quand je vis cette lueur dans son regard. C’était un homme têtu. Et, bien que cela fasse peu de temps que je lui tenais compagnie, je commençais à comprendre un peu son caractère. Il avait vu quelque chose digne d’éveiller son intérêt. Il poursuivit donc son chemin, s’éloignant de la civilisation.
Un chemin de boue s’étirait en périphérie de la ville, délimitant ce qui semblait être une autre zone, plus sauvage. Je suivis à contrecœur le commerçant dans ses aventures dépensières, légèrement sur mes gardes. Cet endroit ne m’inspirait pas une grande confiance. Lors de mon dernier passage sur l’île, quelques passants nous avaient déconseillé de nous éloigner de la civilisation. Et mon précédent capitaine, fort de sa paresse légendaire, avait eu la flemme d’aller vérifier. Avec Edward, je n’étais pas tout à fait rassuré. Ce n’était pas là une question de force, mais simplement une question de nombre. Nous n’étions que deux, après tout. Deux personnes plongées dans l’adversité. Et dans la boue, de surcroit.
Des grognements sinistres émergeaient tout autour de nous. La végétation était de plus en plus dense. La chaleur se mêlait à la tension, créant cette désagréable sensation de moiteur qui me collait à la peau. Le bourdonnement des insectes s’invita à cette joyeuse promenade qui me faisait suffoquer. Mon corps quémandait une pause tandis que mon cerveau se remémorait les journées tranquilles écumées sur Sweety Peaks à se gaver de sucreries. Et puis, l’accalmie pesante des lieux fut bouleversée par un rugissement bestial.
Mes yeux m’offrirent alors un spectacle incongru : de part et d’autre de notre voie boueuse se dressaient d’immenses cages de fer qui retenaient des créatures sauvages qui nous inspectaient de leurs regards affamés. En face de nous, une imposante structure de bois émergeait du sol, soutenue par de vieilles poutres pourries par l’humidité ambiante. Le tout semblait composer les contours d’une bâtisse. Une maison en partie dévorée par les marécages et la nature qui l’entourait. Un écriteau chancelait sobrement au sommet de celle-ci. On pouvait y lire : “This is Animal.”. Sans la moindre hésitation, Edward se faufila jusqu’aux portes d’entrée avant de les franchir. Un grincement sinistre informa le propriétaire qu’il avait de la visite.
« Gnééé... qu’est-ce que je peux faire pour vous… »
Une voix stridente avait surgi de la pénombre, me faisant sursauter. Une créature à l’apparence hideuse s’approcha de nous, armée de ses cheveux hirsutes. Les traits de son visage, son apparence corporelle, sa posture et sa démarche étaient assortis autour d’une même idée : cette chose ne semblait pas humaine. Ou du moins pas totalement. Le petit être d’un mètre quarante progressa dans notre direction alors que ses yeux brillaient d’avidité. Il cracha par terre : c’était sans doute sa façon de nous accueillir. Et puis, le canonnier de West Blue engagea les hostilités.
« J’ai besoin de quatre oiseaux transporteurs dressés au combat » « Gnéééé… Combien de places ? » « Trois ou quatre places selon ce que vous avez » « Vous l’avez… Gnéééé… La précieuse… La mongnééé ! » « Bien entendu. »
Afin de valider ses propos, Edward sortit de son manteau une bourse remplie de pièces. Il l’ouvrit légèrement afin de montrer son contenu à son interlocuteur. Des pièces d’or. En grande quantité. Je sentis l’étrange animalier tressaillir à la vue de ces petits cercles scintillants. Ses bras se tendirent, comme pour se saisir du trésor qu’il avait sous les yeux. Pourtant, son client referma la bourse et la rangea, faisant grimacer l’habitant des marécages.
« Dans combien de temps ça sera prêt ? » « Gnéééé… Revenez dans cinq jours… » « Entendu. Puis-je voir un des spécimens avant de partir ? »
À ces mots, nous gagnâmes la sortie, suivis du vendeur qui, une fois dehors, émit un sifflement qui résonna aux alentours. Et puis, quelques instants plus tard, lacérant les cieux de son ombre imposante, une bête aillée, toutes serres sorties, surgit de nulle part et se posa finalement sur le toit de la maison. Il émit un cri. J’eus un léger recul, surpris par la taille de l’oiseau. Il pouvait en effet aisément transporter plusieurs personnes. Mon sauveur, comme pour valider ce qu’il venait de voir, se contenta d’un mot : “Magnifique”. La créature esquissa un sourire aussi sinistre que satisfait, puis nos talons pivotèrent afin de quitter ces lieux oppressants. Une fois encore, j’étais dubitatif. Pourquoi vouloir quatre oiseaux là où un ou deux auraient suffi ? Haussant les épaules, je me contentai de suivre le meneur à travers le chemin de boue qui nous séparait de la civilisation.
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Quelques jours plus tard…
Les effluves parfumés de la viande braisée s’élevaient vers mes narines avec légèreté, portée par une douce brise printanière qui venait de temps à autre soulever mes cheveux gras et mal lavés. Mon couteau vint trancher avec nonchalance la chair tendre du magret de canard qui reposait dans mon assiette, faisant perler son jus sur les légumes frits servis en accompagnement. De temps à autre, je rajoutais une petite cuillère de miel afin de décupler les saveurs du plat. Ce qui contrastait drôlement avec l’énergumène qui me faisait face. Son plat était recouvert de longs cylindres colorés qu’il assaisonnait de temps en temps avec de fortes épices, grommelant que ce n’était pas assez fort à son gout. Sauf qu’il s’agissait de piments frits.
Il m’était véritablement difficile de me détacher de cet individu aux coutumes des plus étranges. Comme pour souligner ma remarque intérieure, il se saisit d’une petite bouteille d’un rouge criard et versa goulûment son contenu dans son verre. Il n’eut pas le temps de réitérer son geste que j’eus refusé ostensiblement qu’il me serve et me versai moi-même un peu d’eau gazeuse.
« Trinquons. Aux prémices de notre grandeur future ! »
Mon verre s’éleva lentement dans les airs, comme pour dissimuler les contours taciturnes de mon vis-à-vis. À travers le liquide perlé de bulles qui s’élevaient paresseusement vers la surface, j’observais le géant de trois mètres apposer son propre verre sur ses lèvres. Et puis, il vida d’une traite son contenu. J’eus un rictus de dégout tandis que mon regard se posait sur le récipient de verre qui arborait fièrement une étiquette : « Sauce Chili. Extra fort. Incendie garanti ! »
« Quelle grandeur future ? Et pourquoi ces achats en quantité ? Tu ne m’as toujours rien dit, finalement. » « Cet investissement que tu juges démesuré, ce ne sont que des miettes, des broutilles. Mais tout ça fait partie d’un plan bien plus vaste, le plan qui va nous mener aux sommets ! » « Je ne vois pas en quoi… » « Patience… Tu comprendras en temps voulu. Demain nous irons chercher les oiseaux, et, ainsi, nous pourrons quitter l’île. » « Mouais… »
Je commençais à comprendre certaines bribes de son plan. Les oiseaux, les Logs Pose et les Den-Den allaient nous permettre de quitter l’île et de voyager sereinement. Mais cela n’expliquait pas tout. Pourquoi des achats en de telles quantités ? Espérait-il recruter d’autres partisans ?
« Tu te souviens de ce que je t’ai dit à propos de Deadly Sins l’autre jour ? » « Ouais, quel rapport ? » « J’ai une importante mission à te confier. Approche… »
Et puis, ma tête était devenue lourde, ma vision s’était embrumée. A mesure que je considérais le poids des mots de cet homme, ses contours se floutaient. Et quel homme ! Son plan m’avait littéralement filé la migraine : il demandait bien trop d’efforts. Il était compliqué, aussi. Mais quel plan ! J’étais abasourdi par ce que je venais d’entendre. L’image du commerçant véreux et un peu fou commençait à s’estomper : il n’était rien de tel ! Son masque venait de tomber, découvrant les traits d’un véritable pirate, un homme prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Un homme aux ambitions démesurées, peut-être. Pourtant, il m’avait convaincu. Il avait enflammé quelque chose de nouveau en moi, en étalant ses desseins. La fierté brulait désormais en moi. La fierté d’être sous ses ordres, de participer à une telle manœuvre. La grandeur était à notre portée, elle nous attendait, là-bas, au bout du chemin. Il ne restait plus qu’à l’emprunter.
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Membre du club officiel des "Victimes d'Erwin le vicieux" et des "Victimes de Pumori".