Le jeune homme n'était pas devenu blasé au point de penser que toutes les îles finissaient par se ressembler, ce qui serait désespérément triste vu son jeune âge, mais il commençait effectivement à remarquer certaines similitudes d'une île à une autre. Après tout, quoi de plus logique ? Chaque communauté devait subvenir aux mêmes besoins au moment de coloniser une île et, mois après mois, le commerce amenait son lots de curieux et de colons prêts à changer de vie pour participer à cette grande aventure. Avec un sourire amusé, le jeune homme se surprenait même parfois à se demander s'il se serait contenté d'une vie simple mais à l'autre bout du monde, à tes milliers de kilomètres de sa terre natale. Peut-être finirait-il par se poser un jour ou l'autre, qui pouvait le dire ? Le futur était en perpétuel changement.
Mais pour le moment il aimait bien sa vie, voguant d'une île à une autre en aidant ceux qui en avaient besoin comme pour laisser sa marque dans le cœur des gens, laissant son cœur se remplir de joie et d'émerveillement à chaque nouvelle découverte. Il vivait au jour le jour, sans chercher à se oser de questions et c'était très bien ainsi !

Mais aujourd'hui le jeune homme semblait être tombé sur une île sauvage ou tout du moins à la population très réduite. D'habitude il pouvait repérer un port à plusieurs kilomètres de distance mais ici, à part le sable à perte de vue, la plage semblait être le seul lieu où accoster. Mais si le jeune homme ne fut pas vraiment surpris par ce constat, habitué aux îles sauvages de ce type, il fut en revanche beaucoup plus intrigué par ce qu'il se passait dans le ciel. Une tempête pouvait faire son apparition en une heure ou plus, il l'avait déjà vu, mais c'était bien la première fois qu'il voyait d'épais nuages noirs pointer le bout de leur nez aussi soudainement.
Était-ce spécifique à cette île ou une nouvelle merveille de la nature qu'il lui restait à découvrir ? Quelle que soit la réponse, elle ne changerait pas sa réaction.

 « Eh bien, ce n'est pas commun. »

Souriant face à ce phénomène assez intriguant, le jeune homme mena son frêle esquif jusqu'au sable et, posant sa main gauche sur ses deux sabres, s'avança sans trop savoir où il allait. S'il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans les environs, il dut plisser les yeux pour repérer quelques lumières faiblardes dans les ténèbres. Était-ce encore un phénomène étrange ou n'était-ce pas le seul être humain ici ? Formant un porte-voix en positionnant ses mains autour de sa bouche, il prit une profonde inspiration et gueula un bout coup :

 «OHÉÉÉÉ !!! »

Oh oui il allait sans doute attirer toutes les bêtes dangereuses de la région en gueulant de la sorte mais s'en rendait-il seulement compte ? Pas pour le moment en tout cas, du moins cela ne sembla pas être dans le haut de la liste de ses priorités. N'entendant pas vraiment de voir faire écho à son appel, désireux de ne pas rester planté là pendant trois ans, le garçon prit la décision de poursuivre son chemin tout droit vers ces faibles lumières.

Après tout, qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?

Si le jeune homme ne semblait pas plus inquiet que cela de pénétrer dans ces épaisses ténèbres ce n'était pas à cause de malédiction dont il ignorait encore tout, mais bien parce qu'il n'en était pas à son coup d'essai. Même si ses souvenirs n'étaient plus très frais il se rappelait avoir observé son père partir chasser jusque très tard dans la nuit et, si son géniteur avait toujours été capable de rentrer indemne malgré les ténèbres omniprésentes, pourquoi n'en serait-il pas capable également ? Bien entendu cela nécessitait un peu de prudence et d'observation, une chute était si vite arrivée, mais cela ne l'empêcha pas pour autant de tenter sa chance.
Se dirigeant vers la seule source de lumière à sa portée, supposant que là où il y avait de la lumière il y avait forcé des formes de vie intelligente, le jeune homme traversa les broussailles à un rythme restreint jusqu'à ce que la terre tremble et qu'il assiste à l'éjecter d'un jet d'air, depuis la terre meuble à quelques mètres de lui. Un geyser, en plus des terribles nuages noirs de tout à l'heure ? Décidément l'île ne cessait de nourrir la curiosité du jeune épéiste de minute en minute.

Décidé à ne pas se faire avoir par un geyser, n'osant imaginer où il finirait par atterrir, le jeune homme pressa le pas à chaque seconde en gardant les lumières dans son champ de vision. Peut-être avait oublié sa propre force ou la puissance de ses propres jambes mais, sans crier gare, quelque chose le percuta avant d'aller s'écraser dans les buissons un peu plus loin. Un animal, peut-être ? Se remettant à peine de cet impact, se massant l'épaule qui avait absorbé toute la force du choc, le garçon répondit à la question qui lui était posée d'un calme :

 « Euh...oui. Il y a moi. »

Si voir deux yeux couleur de feu sortir des ténèbres pouvait être effrayant de prime abord, le jeune homme tenta d'apaiser la crainte du jeune homme devant lui avec un sourire suintant la gêne. Il voyait bien que son interlocuteur était paniqué par les ténèbres environnantes, ou du moins était-ce ce que son sabre brandi signifiait aux yeux de Kyoshiro.

 « Navré si je vous ai surpris, je ne m'attendais pas vraiment à rencontrer quelqu'un ici. »

Tendant une main amicale à son interlocuteur pour l'aider à se relever, l'épéiste s'enquit de la raison de ce garçon sur cette île d'un simple :

 « Vous êtes perdu ? »

Si le jeune épéiste semblait ne jamais vraiment être en proie à la peur c'était peut-être parce qu'il trichait sans le savoir. En effet son ange gardien, celui-ci qui reprenait les rennes de ce corps quand les choses se présentaient vraiment mal, faisait toujours le ménage dans l'esprit de Kyoshiro afin d'altérer son souvenir des événements pour ne garder qu'une vision aussi idéalisée et positive que possible afin de ne pas entacher son innocence et sa candeur. Bien entendu au fil du temps ceci finirait par arriver de moins en moins, pour laisser le maudit ouvrir les yeux et prendre pleinement conscience de l'horreur présence dans ce monde, mais à cette époque le garçon n'était pas encore prêt à voir le monde tel qu'il était vraiment. Peut-être Kyoshiro avait-il déjà ressenti la peur auparavant mais, comme à chaque fois, il n'en gardait aucun souvenir et aujourd'hui les ténèbres autour de lui semblèrent plus inquiétantes que réellement terrifiantes.

Le jeune homme qu'il aperçut une fois les ténèbres écartées sembla être à peu près de son âge mais, contrairement à l'épéiste, il avait une raison précise de venir ici. Il était à la recherche de quelqu'un et, même s'il ne souhaitait pas en dire plus pour le moment, des quelques mots étaient suffisants pour capter la curiosité de l'épéiste.

 « Oh. Peut-être puis-je vous aider ? »

En réalité il ne s'agissait pas vraiment d'une curiosité mal placée mais bien d'une envie d'aider les autres. Après tout lui-même n'avait rien de vraiment prévu sur cette île et, s'il pouvait découvrir les environs et aider cet homme en même temps, où était le mal ? Malheureusement mère nature ne sembla pas l'entendre de cette oreille et décida de trembler de nouveau pour montrer son mécontentement, expulsant des jets d'eau tout autour de ces deux hommes. Si Kyoshiro n'était pas encore conscient d'être un maudit à l’époque, il se doutait bien qu'un jet d’eau avec une telle pression ne serait aucunement agréable.

Ni une ni deux il emboîta le pas à son nouvel interlocuteur, évitant les jets du mieux qu'il pouvait, passant parfois à un petit mètre de se faire emporter par la fureur de mère nature et, finalement, quand son camarade fut acculé, ce blondinet fit preuve d'une rapidité bluffante en s'engouffrant dans la seule ouverture possible. Rapide, le bougre !

 « Par ici ! Suivez-moi ! »

Joignant le geste à la parole, le jeune homme profita de la puissance de ses jambes pour accéléra le pas jusqu'à arriver, quelques dizaines de secondes plus tard, sur un terrain plus rocailleux et à l'abri de ces maudits jets. Reprenant son souffle tout en observant les alentours, son torse se gonflant et s'affaissant au rythme de sa respiration rapide, l'épéiste tendit enfin la main à son camarade avant de conclure par :

 « Où en étions-nous ? Ah oui ! Je suis Kyoshiro, enchanté ! »

L'épéiste avait déjà eu son lot de bêtes sauvages, de pentes ardues à gravir et de gouffres à franchir, mais jamais Mère Nature n'avait tenté d'attenter à sa vie aussi directement. C'était comme si cette dernière essayait de protéger quelque chose, de préserver la pureté de cette endroit peut-être. Bien sûr contrairement à un être humain, Kyoshiro n'était pas assez stupide ou perché pour penser pouvoir parler à la Nature elle-même. Enfin si, il aurait très bien pu rester là, assis par terre à parler au sol en l'implorant de cesser de lui envoyer des jets d'eau sur la gueule, mais l'épéiste était à peu près certain de ne pas recevoir de réponses malgré toute la meilleure volonté du monde. Le candide prit donc l'option de suivre ce mystérieux inconnu jusqu'à un terrain plus solide et, une fois sur place, prit les devants pour briser la glace et faire connaissance comme cela devait se faire.
Si le jeune homme nommé Misuto ne semblait pas ici par hasard, il dévoila à son interlocuteur la raison de sa visite : pour quelques raisons il était à la recherche d'un homme dont la seule caractéristique était une cicatrice sur la joue. Assez vaste comme domaine de recherche, non ? Les batailles constantes laissaient leurs doses de marques sur les corps des plus braves et, il en était certain, Kyoshiro savait que bon nombre de joues avaient été caressées par des lames d'assez près pour laisser une trace.
Esquissant un sourire navré en sachant ne pas pouvoir répondre à la demande de Misuto, Kyoshiro tâcha tout de même d'en savoir plus en lâchant :

 « Je suis navré mais je viens tout juste d'arriver sur cette île, je crains de ne pas connaître celui que vous recherchez. Mis à part sa cicatrice, y a t-il autre chose de particulier chez cet homme ? »

le maudit aurait pu demander si cet homme avait un nom mais, de ce qu'il supposait, Misuto le lui aurait déjà donné s'il le connaissait ou s'il souhaitait le dévoiler. Le blondinet s'enquit ensuite de savoir si la proposition du candide était toujours d'actualité, ce à quoi le concerné ne manqua pas de répondre

 « Je n'ai qu'une parole. Ma proposition était valable tout à l'heure, elle l'est toujours maintenant.»

Ils auraient pu discuter des recherches à mener pendant plusieurs minutes mais un bourdonnement lointain attira l'attention du blondinet qui alerta ensuite l'épéiste. Ce dernier jeta un œil vers la nuée de sauterelle qui fonçait vers eux et sa première réaction fut :

 « Oh oh. »

Ni une ni deux, l'épéiste pointa la forêt du doigte, en diagonal par rapport à la direction que prenait la vague puis, joignant le geste à la parole, lâcha à haute et forte voix :

 « Si vous trouvez une grotte ou une cachette, abritez-vous ! Je vais les attirer de l'autre côté, nous nous rejoindrons quand la nuée sera passée. »

L'épéiste ne savait pas ce qui avait attiré cette vague mais il savait que celle-ci ne ferait pas marche arrière. Dégainant l'un de ses deux sabres dans un mouvement aussi souple que rapide, né d'années de pratiques, il jeta un dernier coup d’œil à son interlocuteur avant de l'enjoindre à partir d'un :

 « Allez-y ! »

Quand le blondinet serait parti l'épéiste lâcherait une lame d'énergie pour attirer l'attention de ces sauterelles et, ensuite, il confierait son destin à ses puissantes jambes. Parviendrait-il à trouver grotte, cachette ou ravin dans lequel se réfugier ? Il ne le savait pas, mais préférait déjà savoir son compagnon à l'abri. C'était bien tout ce qui comptait.

Très tôt le jeune garçon avait appris que chacun naissait avec un certain nombre de cartes en main et qu'il ne tenait qu'à lui de jouer avec ces cartes ou de chercher à muscler un peu son jeu. Les plus intelligents faisaient de longues études afin de mettre à profit cet intellect si particulier, les beaux parleurs cherchaient à se tailler une place au soleil à coup de mots et de discours passionnés tandis que ceux doués d'un physique particulier, eux, devaient mettre les mains dans la boue pour pouvoir créer quelque chose. Le jeune homme dont je vous conte l'histoire n'avait jamais été particulièrement brillant et les discours en public le terrorisaient au plus haut point mais, par chance, la vie avait su lui confier un don, une chance. Il n'était pas né avec un physique d'athlète mais entre ses mains résidait la plus importante des cartes : celle du potentiel d'accomplir de grandes choses, l'opportunité de devenir grand en acceptant d'y mettre du cœur à l'ouvrage.
Ce fut la veille de prendre la mer que le jeune homme réalisa la nature de la carte qu'il tenait depuis toujours entre ses mains, ou du moins était-ce ainsi qu'il s'en rappelait. Il décida donc de ne pas gâcher cette chance et de mettre la main à la pâte en s'entraînant d'arrache-pied pendant toute une décennie.

Sans pour autant être arrogant le jeune homme savait donc que cette décennie avait permis à son cœur d'être façonné selon ses besoins futurs, d'être transformé en une arme au service du bien. Ce n'était pas de la vanité que de savoir que ses mains étaient grandes et caleuses, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Ce n'était pas de la fierté que de que savoir sa musculature finalement travaillé au fil des années et, le plus important, Kyoshiro n'était atteint de nul orgueil en avouant que ses jambes étaient aussi fermes que puissantes.
C'était en ayant pleine confiance en ses capacités de course que le jeune homme s'était fait l'appât de cette nuée d'insectes, il ne connaissait que trop peu les capacités physique de son acolyte pour lui remettre ce rôle.
Prenant son rôle très au sérieux, l'épéiste attira donc l'attention de la nuée avec une faible lame d'énergie, avant de courir en toute hâte à travers la forêt, sans se retourner. Pendant combien de temps courut-il à travers les fourrés et par-dessus les racines ? Il n'aurait su le dire mais, au bout de plusieurs minutes, il fit sa première erreur. Sentant le bourdonnement s'éloigner il crut distancer sa cible et se tourna pour regarder derrière lui : grave erreur !
La nuée était toujours derrière lui, à une dizaine de mètres de là mais, alors qu'il se retournait, l'épéiste se prit les pieds dans une épaisse racine et chuta à terre. Il lui fallut plusieurs secondes pour reprendre ses esprits et, alors qu'il leva les tête, ses yeux s'écarquillèrent de surprise : la nuée était sur lui ! Les insectes foncèrent à travers les fourrés sans s'arrêter et, au moment fatidique, passèrent à travers le jeune homme comme s'il ne s'agissait que d'un fantôme.

Sorcellerie ? Non, pas du tout, l'épéiste réapparut à quelques mètres à l'ouest de sa position initiale. Posant son dos contre un épais tronc, se cachant de la nuée juste derrière lui, il lui fallut attendre deux bonnes minutes avant de ne plus entendre le bourdonnement incessante. Soupirant lourdement en réponse à l'effort fourni par ses jambes, il lâcha :

 « C'était moins une. »

Levant la tête vers le ciel, Kyoshiro entreprit de grimper jusqu'au premier arbre à sa porter avant de sauter de branche en branche pour couvrir plus de terrain.

 « Bon, où est-il passé ? »

Ne plus entendre la nuée ne voulait pas dire être débarrassé du danger. Mais comment repérer son camarade sans prendre le risque d'attirer sur lui une autre menace ? Ne trouvant aucune réponse valable, le garçon entreprit de se diriger vers la direction qu'il avait indiquée à Misuto, avant de lancer régulièrement, à voix basse :

 « Misuto-san ? »

Courir n'était pas vraiment la spécialité des épéistes, ou en tout cas pas dans l'idée de ce qu'on se faisait d'un homme vivant pour et par la voie du sabre, mais seuls les adeptes de cette voie en connaissaient véritablement les ficelles. Il ne s'agissait pas simplement d'apprendre à connaître un sabre et à le manier et encore et encore jusqu'à ce que cela devienne un réflexe, il s'agissait également d'entraîner son corps à supporter tout type d'effort afin de pouvoir se battre dans à peu près n'importe quelle condition. Alors certes les bras et les mains étaient les premières parties du corps à être développée, bien entendu, mais le reste du corps finissait par suivre petit à petit. À force d'entraînements les techniques se développaient et les meilleurs épéistes parvenaient à créer des techniques de célérités qui transcendaient celles de déplacement. Kyoshiro était l'un d'entre eux et, même s'il rechignait à faire des démonstrations de telles techniques, il devait bien avouer qu'elles pouvaient s'avérer très utiles. Il avait échappé de peu à une attaque d'insectes et pouvait désormais rechercher tranquillement son nouveau compagnon de route.

Cherchant pendant plusieurs dizaines de secondes, le garçon fut surpris de voir les rôles s'inverse. En effet au ton de la voix son camarade semblait l'avoir trouvé et souhaitait simplement attirer son attention. N'aurait-il pas pu le faire de façon plus discrète ? Kyoshiro ne souhaitait pas attirer toute la faune de cette forêt à lui, aussi le silence était de mise. Tournant les talons en direction de la voix de son camarade, ne remarquant même pas le silence qui venait de s'installer, le garçon sauta de branche en branche jusqu'à ce qu'on attention soit captée par un hurlement bestial.

Encore plus d'ennuis ? Cela n''augurait rien de bon et, puisque ce hurlement provenait de la même direction que celle de son camarade, cela voulait dure que l'épéiste allait de nouveau devoir capter l'attention de nouvelles créatures. Porté par ses jambes il observa son camarade disparaître à travers le sol puis être pourchassé par des créatures simiesques enragées. Faisant de grands signes pour attirer leur attention il lâcha :

 « Hey ! Par ici ! »

La rage aveuglait sans doute beaucoup trop ces bêtes pour qu'elles remarquent autre chose que leur proie du moment. Leur courant après malgré tout, les appelant de nouveau sans succès, le jeune épéiste finit par porter sa main à l'un de ses sabres.

 « J'ai dit...»

Bientôt sa lame serait dégainerait et, frappant l'air, créerait une colonne d'énergie qui emporterait plusieurs bêtes à travers les arbres avant de se dissiper au loin. Cette attaque n'était pas là pour les tuer mais bien pour les secouer et attirer leur attention sur une autre proie. Et si cela fonctonnait ? Il se mettrait à courir de nouveau en espérant que, cette fois, lui et son camarade ne réveilleraient pas une autre menace.

 « Par ici ! »