La Olsen venait à peine d’arriver sur l’île, sa maison remise en état tandis qu’elle appréciait le calme qui y résidait. Elle avait installé un comptoir à sa nouvelle employée, et lui avait donné une chambre dans une dépendance non loin d’ici, mais suffisamment pour pouvoir avoir un peu de calme au besoin. Son pseudo mari, Arius, était quant à incapable de se fixer ces derniers temps. Durant tout le voyage et encore maintenant il semblait s’inquiéter des tenants et aboutissants de la mission. Pour la jeune femme, c’était quelque chose qui n’entrait presque plus en ligne de mire. Elle était convaincue du bien fondé de ses opérations, et elle devait garder cette certitude si elle ne voulait pas vaciller. Pendant la première journée, elle retrouva Mathilda et Belladone. Les deux femmes étaient apprêtées pour jouer aux fameux jeux : elles venaient d’emménager ici, pour pouvoir se rapprocher de leur amie.

Tandis qu’elles s’amusaient, Lidy put simplement profiter de la présence de sa bien-aimée qu’elle allait sûrement devoir supporter à distance pendant ces quelques prochains mois… Elle n’allait pas se précipiter : si elle jouait contre la montre, elle perdrait sûrement, et l’avenir était plus important que tout à présent. La Triade avait des yeux et des oreilles presque partout. Régulièrement, la Olsen fouillait sa maison à la recherche de micros : elle devait faire en sorte d’être inaudible ou au moins de ne pouvoir être entendue dans cet endroit-là.

- Une lettre ? Dit-elle avec un air intrigué.

Elle ne retint pas son interlocutrice, et se contenta de l’ouvrir après avoir pris connaissance de sa véracité dans l’esprit de cette femme d’Alabasta. Il y avait peu de personnes qui pouvaient se targuer d’être le messager d’une personne aussi généreuse que son commanditaire, mais il fallait avouer qu’il savait s’entourer. Son garde du corps en était la preuve vivante. La demoiselle se contenta de laisser la femme partir, avant d’ouvrir la lettre. Celle-ci était vierge. Attrapant une bougie, la Olsen regarda à travers la lettre tandis que les mots apparaissaient. Elle fit la moue : une technique aussi banale, c’était presque trop facile, mais au moins ça n’attirait pas l’œil. Elle se doutait que le Buhin ana avait déjà utilisé cette technique, mais elle l’avait en plus déjà vue chez Kamijo, le premier homme qui l’avait poussé à s’intéresser à la Triade.

- Qu’est-ce qu’elle dit ? Demanda Arius, intrigué.
- J’ai besoin que tu continues à t’occuper des affaires courantes, mon chéri. Je vais aller avec une amie faire un tour près de l’Archipel des Gekko. Superbes promotions !

Elle sourirait avant de finalement lui faire un baiser sur la joue après avoir brûlé la lettre à la bougie et de s’enfuir en mimant qu’elle regretterait le temps qu’ils perdaient ici. Il fallait qu’elle aille voir Belladone. Certes, la mission ne demanderait pas une grande expertise, mais elle devait trouver un moyen de faire échouer cet échange coûte que coûte. S’assurant de ne pas être écoutée, elle obtint des informations de la part de Mark Wente sur Les Puces des Marchés : gang relativement discret, chef inconnu primé à 25.000.000, technologies plutôt avancées. Peut-être des membres cyborg : elle devait certes leur permettre de réaliser l’échange, mais rien ne l’empêchait de faire quelque chose pour obtenir des armes à revendre… Ah, maintenant elle commençait à penser comme une vraie criminelle. Encore.

Et maintenant, une chose la turlupinait : Némesis. Cette organisation était vraiment une plaie, encore aujourd’hui, et elle comptait bien faire quelque chose pour cela. C’était pour cette raison qu’elle emmenait Belladone. Elle ne comptait pas laisser ces personnes lui pourrir la vie plus longtemps. Quitte à devoir se débarrasser définitivement de ces nuisibles.

Une fois qu’elle aurait rejoint son amie, elles embarqueraient en direction de l’endroit où devait se dérouler la transaction. Elle repassa en revue ce qu’elle avait sur Némesis pendant ce temps-là : les membres qui pourraient l’intéresser et qui officiaient ici, les informations du directeur… En soit, tout ce qui pouvait lui être utile. Quand elle arriverait près de sa position, elle se mettrait à le chercher. Némesis avait cette particularité que tous ses membres ne se connaissaient pas, et c'était sur cela qu'elle devrait jouer, car en cet instant, elle n'avait pas d'autres cartes.

La tête de Lidy avait failli exploser plus d’une fois durant le voyage. Elle savait pertinemment qu’à mesure que son Observation se manifestait, elle en finirait par en gagner un meilleur contrôle, mais c’était loin, bien loin de lui faire plaisir. Se mordant la lèvre, elle fermerait les yeux pour se reposer. C’était si dommage de ne pouvoir poser sa tête sur l’épaule de Belladone, ça aurait été un véritable réconfort de sentir sa présence. Pourtant, il ne fallait pas. Elle se concentrerait, inspirerait, expirerait, et ferait passer les douleurs. Qu’est-ce qu’une migraine après l’accouchement de trois enfants ?

L’ancienne assassin soupirerait à plusieurs reprises dans le navire qui les amènerait jusqu’à l’île où les agents de Némesis avaient dressé le camp. Il avait fallu user du pouvoir de Lidy, ainsi que de quelques allers et retours sous forme de Merle Noir pour obtenir les informations nécessaires pour localiser ces personnages. Les deux femmes arriveraient donc à l’orée du marécage en début d’après-midi, alors que le soleil était déjà sur le déclin. Elles étaient venues apprêtées, et leurs mouvements lisses leur permettaient, malgré les marécages, de rester propres sur elles.

- Tu as besoin de moi ? Fit Belladone en regardant la jeune femme.

Celle-ci tourna la tête en directement de son amie intime et secoua la tête. Elle la vit alors s’élever et partir dans les airs tandis qu’elle prenait la direction, tranquillement, du camp de ses anciens alliés. L’assassine était dans la confidence : elle savait parfaitement ce qui allait se dérouler, elle savait aussi pourquoi la Olsen avait décidé d’aller voir ces personnes et non pas l’autre camp dans le but d’obtenir d’eux qu’ils se rétractent et proposent la transaction à la Triade. Elle voulait affronter son passé, quitte à ce que cela lui en coûte.

Ses lèvres rosées étaient devenues un peu plus bleues avec le temps, mais elles restaient fines et craquantes… Pas pour les frères Fauves en tout cas, et elle les croisa à l’entrée du camp, une capuche sur la tête masquant son visage. Elle avait déjà décidé de comment elle se présenterait, mais observerait les deux hommes tandis qu’ils s’adresseraient à elle. Elle lirait leur vie, aussi vite qu’intensément, et inspirerait un peu avant de comprendre qu’elle ne pouvait utiliser une identité d’une personne qu’ils ne connaissaient pas.

- Je suis « La Rêveuse », annonça-t-elle comme si quelque chose devrait faire déclic, avant de préciser. Némesis. J’aimerais parler au « Gaucher ».

Personne n’avait jamais été aussi bon que Lidy dans l’organisation pour obtenir des informations. Elle s’était spécialisée dans cela, grâce à son pouvoir, et si on lui demandait comment elle savait, elle répondait toujours par cette phrase subtile : « Une maîtresse de l’ombre ne dévoile jamais ses secrets. ». Son expression était figée dans le plus grand des calmes sur son visage. Ces hors-la-lois étaient sûrement loin de se douter de ce qu’elle savait faire. Dans l’idéal, elle ne voulait pas en venir aux mains : surtout que Belladone avait bien choisi son moment pour se percher sur un arbre et attendre que la situation se précise. Elle restait l’atout dans sa manche…

Attendant donc qu’on l’amène au « Gaucher », elle se contenterait de toiser les deux hommes du regard, et de les inviter à répondre à sa demande. Ils étaient tous les deux de son niveau de combat, mais possédaient plus d’expérience en la matière. Certes, si elle maintenait un contact visuel permanent ils ne pourraient sûrement pas la toucher, mais là encore c’était difficile à prédire… D’autant plus qu’elle n’avait jamais rencontré « Le Gaucher » auparavant.

Heureusement, une chose était sûre : sa disparition n’avait pas été signalée comme une trahison par son frère… De même que son infiltration était resté un secret de polichinelle qu'il ne s'était pas amusé à partager, pour garder ce qu'elle lui dirait pour lui. Elle avait lu sa vie avant sa mort, et s’était assurée de ces détails. En revanche, peut-être qu’une personne intéressée avait prémédité sa venue ici et placé des espions. Elle pensait à cette « Dame Verte ». Remonter jusqu’aux événements qui l’avait poussée à tuer son frère ne serait pas aisé, mais une fois cela fait, on pourrait remonter la piste en retraçant la vie de Nikolas, puis en s'intéressant à lui, il serait possible de voir qu'il avait une sœur qui avait disparu bien longtemps auparavant... Et qu'une ombre le suivait depuis, ayant pris le nom de "La Rêveuse". En terme de preuves matérielles, c'était faible, mais en terme de corrélations il y avait des choses possibles. Encore fallait-il connaître le lien entre son frère et l'organisation. Elle pensait bien pouvoir s’en sortir en inventant une histoire plus tard, mais aujourd’hui une seule chose primait : la réussite de sa mission. Le reste, elle devrait malheureusement le voir plus tard.

Pour être décontenançant… C’était peut-même un peu trop effrayant pour être décontenançant en réalité. Henry Ashford se trouvait devant elle, répondant à un autre nom. Il avait été longtemps l’incarnation de la réussite pour nombre d’agents du Cipher Pol 6, et son caractère ambitieux avait fini par causer sa perte. S’il se trouvait ici, c’était tout bonnement impensable… Némesis n’avait pas ce genre de cartes dans sa main. La Triade non plus… En réalité, quelque chose clochait. La Triade, si elle avait ces possibilités, était clairement plus douée que la Olsen n’aurait pu le penser. Un agent infiltré à Impel Down qui changeait les prisonniers… Jamais elle n’aurait pu découvrir l’imposture sans son fruit.

Enfin, elle allait certainement devoir en abuser, car tandis qu’il parlait elle se concentrait sur ses souvenirs. Elle avait déjà lu une grande partie de ceux-ci à Ennies Lobby, mais les récents n’avaient pas encore été absorbés, ce qui demandait donc une mise à jour.

« Quelqu’un » avait prévenu Ashford du retour de « La Rêveuse », de son potentiel retour… Là encore, c’était affligeant de se dire que la Triade était déjà au courant qu’elle avait eu cette casquette… D’autant plus l’information datait exactement de son départ d’Alabasta, avant que quiconque ne puisse enquêter. Non, ce n’était pas la Triade. C’était ceux qui l’aidaient depuis le départ, cette « DV » que Reutsuna avait croisé à Alabasta, qui avait apporté son aide à Lidy lors de sa récolte d’informations avant de présenter son projet d’infiltration aux autres membres du Cipher Pol.

Cela lui glaçait le sang, mais encore une fois, elle ne pouvait pas le laisser paraître. Cela résolvait au moins les soucis de suspicions qui auraient pu poindre sur la jeune femme. Elle n’était clairement pas dans une situation favorable… Sur le long terme. Les hospices étaient ici alignés pour lui permettre de mener à bien ce qui semblait être son objectif du jour.

- Je viens vous assister sur la transaction qui doit avoir lieu. J’ai obtenu des informations sur de potentielles malfaçons sur le canon que vous allez acheter aux Puces des Marées.

Des malfaçons… Il fallait en réalité qu’elle gagne un peu de temps. Elle avait prévu un plan qui consistait à utiliser les membres de Némesis, à les manipuler à son bon vouloir, mais elle avait en face d’elle quelqu’un qui était clairement aussi expérimenté qu’elle à ce jeu-là. Il avait cet ennuyeux don, et même si elle réussissait à s’en prémunir, il ferait rapidement le rapprochement si elle était trop douée à ce jeu-là.

- Mon objectif est que la transaction se déroule bien. Il semble que votre transaction se fasse cependant sur un objet qui ne fonctionne pas très bien. Un de mes petits oiseaux m’en a parlé.

La première étape était de dénigrer l’objet de la transaction. Bien sûr, cela n’arrêterait pas ses interlocuteurs d’aller voir l’objet en question, mais Lidy était sûre que cela poserait les bases des doutes. Une fois cela fait, les Puces des Marées finiraient par avoir une réputation mauvaise dans le commerce qui les obligerait à vendre cette invention à moindre prix. C’était la première idée qui était venue à Lidy.

Cependant, une seconde était présente dans son esprit. Une seconde qui montrait le ressentiment qu’elle avait à l’égard d’Ashford : elle voulait tuer cet homme qui avait mis en danger les filles de son amie. Elle voulait tuer cet homme qui était l’incarnation même d’une vision de la femme-objet. Enfin, elle voulait tuer cet homme et prendre sa place pour obtenir le soutien de ces criminels dans son entreprise d’expansion.

Elle était intelligente, elle trouverait un moyen. Némesis était individualiste, après tout. Si elle réussissait, elle pourrait monter très, très rapidement. Tuer Ashford. C’était là une douce menace qui risquait de prendre forme en fonction de l’évolution de la situation.

« Primum non nocere ». En premier ne pas nuire. C’était là l’ultime défi de la Olsen. Si elle ne le laissait pas paraître, elle éprouvait une certaine soif de sang pour cette personne. Il aurait été si facile de lui ôter la vie en d’autres circonstances, pourtant quelque chose l’en empêchait. La mission qu’elle devait accomplir était plus importante que de tuer ce personnage véreux. Pourtant, elle le savait : elle en aurait l’occasion. Il fallait qu’elle réussisse d’une manière ou d’une autre à retourner les frères Fauves contre lui. Elle avait au moins une information. Ils n’étaient pas défavorables à Ashford, mais ils n’avaient pas encore créé un lien de camaraderie avec lui, ce qui allait dans le sens de la bleue. Celle-ci se demanda un instant à quel point ses manipulations allaient pouvoir fonctionner, mais elle dut faire fi de ses pensées quand il reprit la parole :

- Je reviendrai discuter avec vous plus tard… J’ai une voix féminine, et vous fréquentez nombre de femme il me semble, se justifia-t-elle de manière simple.

Et c’était vrai, au moins pour ce point-là. Lui mentir aurait actionné ses mécanismes de réflexion, là où une justification facile devait endormir sa vigilance. Elle vérifierait que cela avait fonctionné. Elle devait rester sur ses premiers à priori, et essayer maintenant de mettre à bien son plan en infiltrant les Puces des Marées pour saboter leur engin de manière ce qu’il ne fonctionne pas lors de l’échange. Elle pouvait aussi simplement exécuter Ashford, ce qui serait le moyen le plus rapide de mettre un terme aux ambitions de Némesis sur cet objet… Mais alors il faudrait s’occuper des Frères Fauves. Ils refuseraient sûrement de se tourner sous la coupe de Lidy même s’ils continuaient leur activité hors-la-loi pour Némesis.

Non, le plan initial pouvait fonctionner. Elle se retourna, et commença à partir du camp, mais s’arrêta et ajouta sur un ton très ferme :

- Je vais m’assurer que mes petits oiseaux m’ont chanté une bonne mélodie… Mais je viendrai vous voir dans votre tente quand ce sera terminé, nous pourrons discuter de vous.

Pour Ashford, ce serait sûrement une victoire : il avait réussi à la faire venir dans sa tente, ce qui signifiait qu’il aurait sinon une nuit d’amour au moins le temps de mettre en place ses mécanismes de séduction. Il fallait qu’elle-même plante les graines du chaos dans l’esprit de son interlocuteur, pour que lors de l’échange il soit en mauvaise position et n’ait pas envie de négocier. Pour l’instant, les idées se battaient en duel dans son esprit, mais elle était sûr d’une chose : si elle allait maintenant sous sa tente, il chercherait à ce qu’elle enlève sa capuche. A ce moment-là, tout serait perdu, elle n’aurait plus qu’à le tuer. Elle avait les capacités pour, et avec sa dulcinée à ses côtés le massacre serait presque unilatéral. Cependant, cela éveillerait les soupçons.

Elle voulait faire les choses toujours de manière discrète. Elle aurait dû emmener Arius, finalement, mais il fallait qu’elle garde ses cartes pour une prochaine fois. Cette pensée lui traversa l’esprit furtivement tandis qu’elle quittait le camp. Belladone la rejoindrait plus loin alors qu’elle avait observé les hommes encore quelques instants.

Elle se dirigerait, s’il ne la retenait pas, vers les Puces des Marées dans le but d’observer déjà discrètement ceux qui se trouvaient là-bas.

La Olsen était partie du camp en ayant en tête d’y revenir. Elle avait élaboré un plan. Un plan certes un peu risqué, mais le risque en valait la chandelle. Elle ne pourrait de toutes les manières plus avancer tant qu’elle ne prendrait pas de risques : c’était là la dure réalité de ce qu’elle était en train de vivre. Chaque pas, chaque faux pas l’amenait un peu plus proche de sa cible, ou un peu plus loin. Il fallait bien sûr qu’elle pèse toutes ses actions, mais il n’y avait pas de doutes sur les personnes à faire sortir de l’équation rapidement. Un air sérieux s’était largement inscrit sur son visage tandis qu’elle conversa avec Belladone, cette dernière usant de ses sens de Zoan pour s’assurer qu’elles n’étaient pas écoutées.

Enfin, après avoir transmis son plan, la Zoan la prévint que quelqu’un était en approche.

- On commence donc le plan, dit-elle simplement en actionnant une seconde fois en dix minutes son escargophone.

L’objet s’alluma sans bruit, et fut finalement caché sous la cape de sa maîtresse. Elle observa les deux personnes qui s’avançaient, des cyborgs, et les analysa précisément. Ils étaient tous les deux membres des Puces des Marées. Ils travaillaient pour la richissime famille Kaya, en détournant des fonds, et avaient un équipement digne d’une mauvaise invention de la Section Scientifique : disparate, un peu fourre-tout, ces deux modèles de cyborg devaient coûter la peau du… Elle ne s’attarda pas sur les détails, même si dans son esprit toutes les armes défilaient une à une.

Le canon était maintenu dans une mallette. « Intéressant » se dit la Olsen. Les deux servants étaient sûrement incapables de leur tenir tête. Cependant, ils devaient rester en vie pour que « La Rêveuse » ne soit pas accusée d’avoir assassiné les membres de cette famille qui était sûrement, au-delà de l’arme, les cibles de la Triade. Elle devait agir prudemment. Elle resta donc cachée, invisible aux yeux de personnes aussi « faibles ». Pourtant, le merle noir fendit les cieux pour arriver derrière les deux personnages. Reprenant forme humaine, elle assomma les deux cyborgs d’un puissant et unique coup.

Si cela fonctionnait, la Olsen vérifierait que leurs pensées étaient bien « éteintes » et s’avancerait en direction de la mallette. S’il n’y avait pas de sécurité particulière, elle l’ouvrirait et se saisirait d’un élément qui ferait dysfonctionner l’appareil sans le détruire.

- Combien de temps ? Demanderait-elle à l’ancienne assassine.
- Une heure, ou un peu plus.
- On met donc le plan en route.

Elles se regardèrent. L’opération qui allait suivre nécessiterait la plus grande des discrétions, mais surtout, plus important encore, elle nécessiterait l’intégralité des ressources que Lidy pourrait mobiliser sur cette île en excentrée. Le pari était risqué mais… Là encore, elle n’avait pas le choix. Les deux cyborgs auraient bientôt faits d’être cachés avec l’arme, tandis que Belladone gardait la pièce qu’ils pourraient rattacher plus tard sous le coude.

Lidy reviendrait alors au camp, saluerait les Fauves en disant qu’elle avait été vérifier l’information qu’on lui avait donné, sans pour autant insister dessus. Les deux hommes devaient après tout être bien informés qu’ils n’étaient pas ses principaux interlocuteurs. Le merle noir viendrait se percher plus haut sur l’arbre, et tandis que la Olsen regarderait son interlocuteur, elle lui dirait :

- J’ai vérifié l’information. Attendons l’échange pour voir s’ils ne changent pas d’avis d’ici là.

Le canon était une arme usée, utilisée quelques fois pour des casses, mais modifiée par un ingénieur hors-la-loi performant. C’était clairement une arme de seconde main, et en cela elle ne mentait pas en disant que l’objet était presque une arnaque.

- Parlez-moi de vous et de vos projets, maintenant. Je suis curieuse d'en apprendre plus sur vous.

Elle fit mine d’écouter l’homme tandis que le merle noir faisait le tour de la tente, à l’abri du regard des deux hommes de main.

Elle avait pénétré dans la tente sans soucis, et avait refermé derrière elle le volet de celle-ci. Elle sourit sous sa capuche en regardant l’homme qui se trouvait en face d’elle, gardant une position qui lui permettrait de ne pas trop se dévoiler. Finalement, la jeune femme s’approcherait en silence, et s’installerait, écoutant ce qu’il avait à dire. La première partie de l’opération fut ainsi accomplie, tandis que sous sa tenue se cachaient un Den Den Mushi et un Bébé Den Den Mushi qui transmettait pour l’un la conversation et l’enregistrait pour l’autre. A qui la transmettait-elle ? A Mathilda Warren. La jeune femme buvait chaque parole d’Ashford, silencieusement, s’appropriant sa voix avec la plus grande des aisances.

Pour Lidy, la première manche fut jouée à ses premières paroles, à ses premiers mots. Elle resta à l’écouter, sans l’interrompre, tandis que Belladone finissait de contourner la tente et s’approchait de cette dernière. Elle attendrait le moment propice pour entrer en action, le moment où tout se jouerait sur les quelques prochaines secondes. C’était tout ce qu’elle devait faire qui serait essentiel à la réalisation de cette minutieuse opération dont elle avait autrefois tant l’habitude. Les trois femmes étaient finalement les vengeresses, celles qui mettraient un terme aux machinations de ce Don Juan dans le but de les utiliser sans considération pour leur sexe de femmes.

La Olsen avait compris que s’immuniser contre son pouvoir était tout bonnement impossible, mais il était possible de détourner son attention, de résister d’une autre manière. Aujourd’hui, elle était capable de penser à sa bien-aimée comme la Vice-Directrice pensait autrefois à son amant. Les deux femmes avaient cela en commun qu’elles étaient intelligentes, mais en plus la mémoire parfaite de l’agente d’élite lui donnait un avantage.

- C’est une proposition… alléchante, ferait Lidy en approchant sa main.

Belladone entra tandis que Lidy parlait, derrière Henry Ashford. Alors qu’elle attraperait la main de son interlocuteur, la Olsen ferait une dernière caresse à l’homme, la caresse de la mort. L’oiseau reprendrait forme humaine, et la serre qui remplaçait sa main viendrait égorger sans un seul faux pas l’homme qui était normalement concentré sur son interlocutrice, dont le regard aurait finalement croisé au dernier moment celui du séducteur en pleine action. L’assassinat, s’il réussissait, serait une façon de marquer la fin d’une époque pour l’ancien agent d’élite du Cipher Pol 6.

Pour la jeune femme, c’était surtout un moyen d’être sûre que les négociations échoueraient. Elle actionnerait son second Bébé Den Den Mushi, et la voix modifiée de Mathilda transmettrait les paroles exactes qui devraient être enregistrées, prenant la voix d'Ashford grâce à son aptitude modificatrice de voix : « Partagez mon projet, et ensemble nous pourrons lutter pour tuer les dirigeants de Némesis et m’offrir leur place. ».

C’était tout ce dont elle avait besoin. Si elle réussissait, la mort aurait emporté un homme, et elle attendrait que Belladone reprenne forme animale pour continuer ce qu’elle avait commencé. A présent, il allait falloir transmettre l’enregistrement aux Frères Fauves et leur expliquer qu’ils devaient contacter leurs supérieurs pour leur transmettre cela. Mais ce n’était pas encore le moment… Pour l’instant, Lidy était concentrée. Elle avait accompli une tâche qui s’inscrivait dans un plan qui mettrait les Puces des Marées dans une situation où ils ne pourraient pas vendre leur canon à Némesis.

L’assassinat était une formalité pour l’organisation d’où venait Lidy : les traitres ne faisaient jamais de vieux os, et les Frères Fauves ne seraient sûrement pas étonnés de ce revirement. Du moins, quand ils l’apprendraient, cela restait encore à prouver…

La mort. C’était le plus grand bienfait qu’elle pouvait offrir à cet homme. Le faire passer pour une de ses petites manigances était un bonus, et Lidy n’en dormirait que mieux de savoir qu’il ne pourrait plus jamais lui nuire. Il était revenu une fois de trop dans sa vie, et le dernier visage qu’il avait vu lui aurait rappelé peut-être dans ses derniers instants l’échec dans lequel une femme l’avait mise. C’était une victoire : une victoire pour toutes les femmes qui s’étaient retrouvées sur sa route. La jeune femme se contenta donc de patienter en attendant qu’il meure. Elle observa les environs, puis sortit de la tente.

Enfin, elle fut dehors, cette histoire derrière elle tandis que Belladone fouillait la dépouille du « Gaucher ». Elle était au courant du pouvoir de Lidy, et elle était bien la seule ici. Ça lui donnait un avantage mais surtout ça lui permettait de ne pas être surprise par la perspicacité de la Olsen. En la laissant ainsi partir, elle n’avait pas de doute quant à la réussite de leur mission. Le sourire de la bleue s’évapora quand elle sortit de la tente et alla à la rencontre des deux Fauves. La fratrie se trouvait en pleine discussion, et elle haussa un sourcil en se rendant compte qu’il allait finalement falloir qu’elle reste plus longtemps que prévu.

Ils prévoyaient de casser la gueule aux deux cyborgs… ça sentait mauvais. De toute évidence, ils n’avait aucune notion en négociation, et en plus ils étaient en bas de l’échelle, au point qu’ils ne pouvaient contacter leurs supérieurs. Pour Lidy, c’était une chose aussi impossible : elle avait les souvenirs d’Ashford, cependant ce dernier ne contactait jamais les supérieurs. Elle laisserait donc la preuve ici, sur son cadavre, et devrait envoyer les frères Fauves ailleurs… Tout cela était pénible.

- Je me chargerai de leur transmettre, d’une manière ou d’une autre, donc. En revanche, la négociation doit avoir lieu. Ces « Puces des Marées » ne sont pas fiables pour l’instant, mais elles possèdent des atouts qui intéresseront Némesis à l’avenir. Qu’importe si nous avons l’arme ou pas, un contact est nécessaire…

La voix de la Olsen s’était faite ferme, et semblait ne pas accepter de négociations.

- Leur matériel est sûrement défaillant. Je prendrai les négociations en charge, si elles vous barbent. Un test de l’arme s’impose. Vous n’aurez qu’à être témoins.

La jeune femme attendit de voir s’ils acquiesçaient. S’ils le faisaient, elle ferait mine de se détendre et ferait en sorte qu’ils parlent d’eux. Elle voulait qu’ils lui en disent un peu plus, alors même que son esprit avait déjà emmagasiné l’essentiel des informations. S’ils lui posaient des questions, elle parlerait succinctement de sa mission essentielle : récolter des informations, déjouer des conspirations, et user des informations pour la pérennité du monde hors-la-loi. Ainsi, elle leur dirait que ceux qu’ils s’apprêtaient à recevoir avaient accès à une grande fortune, et que les échecs d’aujourd’hui formeraient les nécessités de demain.

Elle patienterait donc, masquant ses manifestations du Haki de l'Observation, tandis que Belladone se remettrait discrètement en position, cette fois-ci à l’abri des regards pour que, dans l’ombre, son intervention ne se fasse que si nécessaire.

- Je fais partie de la caste supérieure, oui.

La jeune femme n’avait pas besoin de préciser qu’elle n’était pas une dirigeante. En réalité, de son ancien titre ne restait plus que le fantôme d’une présence dans l’organisation, et le faire resurgir allait de toute évidence amener des complications dans le futur. Elle se contenterait donc de jouer sur l’effet de brume tant qu’il existait. Elle devait aussi, et surtout, obtenir le respect de la part de ces deux hommes de main qui risquaient de devenir pénibles dans le futur.

Ils avaient l’air de pouvoir connecter deux neurones finalement, s’ils étaient capable de causer la chute de groupuscules. Elle pouvait affirmer que oui, ce deux personnes avaient un niveau supérieur à celui des criminels sur les Blues, en général, et qu’ils étaient en plus de cela suffisamment aptes pour l’emmerder en cas de problèmes – mais ça elle se garda bien de le dire.

Quand ils cherchèrent un oiseau à frapper, et commencèrent à diriger leur attention vers le Merle Noir, Lidy se dit que sa couverture risquait de sauter quand Belladone ferait son apparition. Cependant, ils n’eurent pas le temps de viser, et elle se déplaça comme l’aurait fait n’importe quel animal après quelques instants, faisant mine de se nettoyer les plumes en se masquant de la vue des cyborgs.

Les deux cyborgs n’avaient de toute évidence pas vu qu’il manquait une pièce à leur arme. La Olsen soupirerait en les voyant arriver, constatant que la transaction risquait d’être conclue. Les deux frères Fauves et les deux cyborgs eurent un court échange qui ne nécessitait pas de précisions : l'argent était là, l'arme était là. Il ne manquait plus qu'à effectuer la transaction. Tandis que la Olsen tournerait la tête vers la gauche en croisant les lèvres, Belladone partirait plus loin pour éviter d’être mêlée à ce qui allait suivre.

- Le Gaucher n’opère plus la transaction, pour des raisons internes. Je la mènerai. Veuillez montrer l’arme et la mettre en fonction. Quand nous aurons eu une démonstration, vous pouvez avoir votre argent.

Elle n’exigerait rien de plus pour l’instant et ne détaillerait pas les raisons qui avaient poussé le Gaucher à s’éclipser avant la transaction. Il n’y avait pas lieu de mentir, sinon éveiller les soupçons d’un camp ou de l’autre. Enfin, elle avait dû faire évacuer Belladone au cas où les deux Fauves eussent l’idée de faire exploser le premier oiseau qui passait avant l’arme. La jeune femme voulait bien sûr la voir fonctionner, mais elle ferait mine de ne pas s’impatienter.

Avec un air fermé, même sous sa capuche, elle attendrait donc que ses interlocuteurs se mettent en action. Ils étaient tous deux des cyborgs, des servants haut de gamme à la solde de la famille Kaya. Ils étaient sous le joug d’un majordome qui montait une petite escroquerie, les Puces des Marées, une organisation qui semblait être de seconde zone mais qui pourrait se révéler une riche source d’investissements pour la Triade. Elle le savait, et elle devait faire en sorte que ce soit ses nouveaux patrons qui obtiennent l’arrangement sur le canon. Qu’importe, après, s’ils étaient de mauvais investissements : sa mission consistait tout simplement à faire échouer cet échange, et elle s’y attelait autant qu’elle pouvait.

Pour l’instant, la Rêveuse relevait plus de la spectatrice qu’autre chose. Les Frères Fauves ne respectaient pas les formes d’autorité en place, et se permettaient de s’adresser aux cyborgs avec une improbable aisance. Ils dévoilèrent ainsi la mort d’Ashford ce qui, en ces circonstances, n’arrangeait pas la jeune femme. Elle aurait aimé que cette information reste secrète. Le contrôle des informations, c’était le meilleur – sûrement le seul – moyen qu’elle avait d’obtenir ce qu’elle désirait. Et de ne pas se faire pincer. Réfléchissant brièvement, elle se dit que la meilleure solution restait d’être dans le rôle de cette impitoyable et intransigeante membre de l’association.

Enfin, elle avait eu raison d’intimer à Belladone de partir : en effet, quand ils prirent l’arme, ce fut pour déglinguer les animaux. Bien que l’arme ne fût pas supposée fonctionner, attirer l’attention sur la Zoan aurait peut-être été un moyen de faire remarquer que ce type d’oiseau n’était normalement pas situé dans les zones marécageuses. Laissant cette pensée s’évader, elle se reconcentra sur la situation, disant sur un ton sérieux une fois l’échec consommé :

- C’est donc ainsi…

Regardant les deux cyborgs, elle les toiserait d’un air méprisant. De toute évidence, elle n’appréciait pas qu’on se moque d’elle, encore moins qu’on essaye de l’embobiner avec de belles paroles. Les Puces des Marées allaient sûrement souffrir de ce que la jeune femme allait dire, et l’organisation risquait d’avoir des problèmes par la suite, mais la demoiselle tenterait d’avoir le dernier mot.

- Quel genre de malfaçon cache-t-il donc encore ? Je ne saurais trop le dire…

Elle s’approcha des cyborgs et de l’arme de manière assez impérieuse, lorgnant sur le matériel, devant composer avec ce que les Frères Fauves avaient dit derrière elle. La jeune femme lorgna un instant : elle ne pouvait pas s’opposer complètement à la transaction, sinon elle risquait de paraître plus suspecte qu’autre chose. Enfin, il fallait à présent qu’elle compose avec des données qu’elle n’avait pas avant, ce qui devait modifier légèrement sa façon de voir les choses. Elle aurait aimé refuser de but en blanc… Enfin, il fallait qu’elle propose un marché qu’ils ne pouvaient pas accepter, et qu’ils repartent avec leur arme.

- Mon organisation vous la prendra dans cet état à trente millions de Berrys, non négociables. Cela compensera le temps perdu. Némesis n’est pas du genre à pardonner les frasques de ses ennemis, encore moins celles de ses alliés.

C’était un état de fait, une organisation impitoyable comme celle-ci, c’était rare. Bien sûr, cette nouvelle réjouirait sûrement les deux hommes, le pactole qu’ils transportaient finirait dans leurs poches. Il était hautement improbable cependant qu’ils acceptent cette proposition qui était inférieure même à la moitié du prix de l’arme.

- Faisons-nous affaire, ou remballez-vous votre arme cassée ?

La jeune femme soupira. Elle avait tout prévu. Elle avait presque tout prévu. Elle n’avait rien prévu du tout. Ces deux personnages étaient bien plus lâches qu’elle n’aurait pu l’imaginer : ils avaient abandonné la marchandise, dès que les deux Fauves avaient commencé à s’agiter. Le regard glacial, l’absence d’ordre contraire, tout cela avait joué dans la fuite de son plan. S’ils étaient restés, elle aurait fait mine d’être magnanime, et proposé un autre contrat pour que Némésis garde des liens avec les Puces aux Marées. Elle n’avait qu’une seule mission, une seule putain de mission : faire en sorte que ce soit la Triade qui achète le canon, à moindre prix. Certes, cette arme était entre ses mains, et ils n’auraient rien à débourser, mais… Ce n’était pas l’objectif de la mission.

- Nous ne vous tuerons pas, dirait-elle d’une voix forte aux deux cyborgs alors qu’ils sortaient un Den Den Mushi, dans le but évident de contacter leur supérieur.

Elle se retournerait alors vers ses deux acolytes et leur dirait sur un ton froid :

- Laissez, j’ai d’autres projets pour eux. Ils seront encore utiles à Némesis, annonça-t-elle en les laissant donc s’enfuir, ne sachant pas s’ils étaient essentiels à la Triade ou non.

Se tournant cette fois-ci vers les deux cyborgs, elle s’en approcherait en attrapant le canon et en le leur tendant. Il allait falloir qu’elle soit convaincante sur ses prochaines paroles, car elles détermineraient la façon dont elle laisserait cette scène. C’était important de pouvoir faire en sorte que les relations ne se dégradent pas de manière trop évidente, sinon elle risquait de se faire démasquer, et si son masque tombait elle devrait s’emparer de l’arme… Et deviendrait une traîtresse pour Némesis. Les intentions de son futur employeur étant encore floues, mieux valait jouer la carte de la sécurité.

- Je ne prendrai pas de produit mal façonnés. Ma proposition étant de toute évidence rejetée, je vous laisse partir… Pour cette fois. Ne vous avisez plus de revenir devant Némesis avec un matériel qui ne fonctionne pas.

Elle se retournerait alors, laissant partir les deux cyborgs s’ils décidaient que la transaction était terminée. De leur côté, la peur devait avoir pris le dessus, et c’était finalement un mal pour un bien. Maintenant, il allait falloir gérer ces deux-là, leur donner un semblant d’explication sur laquelle ils pourraient s’asseoir pour éviter qu’ils ne déraillent trop rapidement. La transaction, si elle était arrivée à son terme, aurait échoué telle que l’avait exigé son potentiel futur employeur, avec toutes les débâcles et tous les coins d’ombres que cela rendait… Ce qui faisait que Lidy se demandait si cette mystérieuse présence allait rattraper le coup encore une fois, ou si elle risquait de se retrouver dans une situation où la Triade mettrait en doute son appartenance à Némesis.

- J’aurais aimé vous apporter de quoi vous défouler, mais nous mettons certains espoirs dans les Puces des Marées. La peur que vous avez offerte à ces subalternes sera bénéfique pour le futur. Quand ils auront suffisamment grandi et mûri, nous les assimilerons. Enfin, ces considérations ne vous intéressent pas. Gardez le solde, cette affaire m’a mise d’extrêmement bonne humeur.

Si l’argent était un motif suffisant pour baisser leur garde, en plus de leur manque évident d'implication dans les intrigues compliquées des hauts gradés, la générosité de la Rêveuse serait certainement un plus dans cette histoire. S’ils décidaient d’en rester là, ils pourraient partir avec la solde tandis que la Rêveuse disposerait un bébé escargophone avec les preuves de la trahison d’Ashford sur le corps de ce dernier, pour qu’on puisse retrouver sa dépouille et ses aveux en même temps… En voyant le cadavre, sa tête continuerait à bourdonner de plus belle, laissant son esprit crier. Elle était en train de manifester son Haki de l'Observation : ce pouvoir était vraiment une plaie quand il était à l'éveil, et elle se demandait si elle mettrait encore longtemps à le développer. Quand les agents de Némesis viendraient effectivement chercher, si c’était le cas, ils trouveraient ainsi les preuves dont ils avaient besoin. Et la Olsen et ses maux de tête seraient déjà loin.