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[FB] Porter la poisse-caille (PV Nathanael Armstrong)
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Jeu 7 Déc - 0:37
Porter la poisse-caille


Ce matin, un des membres d’équipage du navire du géant Yokmir lui fit part d’une inquiétude partagée par les grands supérieurs. Sur une île de son secteur, le contact était perdu depuis quelques jours. Aucun message reçu par Martin-Facteur ni le moindre appel par escargophone n’avait été effectué. Rien de bien alarmant pour le moment, mais il était préférable d’y jeter un coup d’œil. C’était une situation inhabituelle, mais ce n’était pas quelque chose d’inconcevable. Puisque cette petite île ne possédait pas de base en son sein, seuls des navires Marines relayaient l’information directement au Quartier Général. L’île était techniquement temporairement sous sa juridiction, alors le géant décida de se diriger vers Sanaka.

Pour le géant, il s’agissait d’une simple île de pêcheur qui n’avait pas peur au ventre. Selon l’Etnocien, la proximité avec l’Archipel Konomi était la raison pour laquelle on lui avait demandé de vérifier la situation. Quelques îles de ce secteur étaient à risque d’attaques de pirates hommes-poissons qui résidaient dans les parages. Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi aucune force d’intervention ne s’était occupée de ce problème à ce jour. Mais pour l’heure, son attention était centrée sur cette petite mission. De toute façon, un utilisateur de fruit tel que lui ne pouvait rien faire contre un équipage aquatique. Puisqu’il était possible de rencontrer ce groupe de pirate dans les parages, le géant restait sur ses gardes. Ce qui signifiait que les hommes sous ses ordres redoublaient d’efforts pour observer le moindre changement. Ce n’est qu’une fois que l’île était en vue que les craintes des hauts gradés semblaient se concrétiser. Alors qu’on lui tendait une paire de longues-vues, la mine de l’Etnocien se renfrogna.


*Des maisons renversées… Seulement quelques-unes pour le moment… *

Le groupe commençait l’intégration de l’île sur son territoire, il n’était pas encore trop tard pour agir. Mais pour le moment, la plus grande peur du géant était la présence d’une menace aquatique. Chose qui se concrétisa lorsqu’un homme-poisson, une sorte d’énergumène bleu avec des zébrures orange, bondit sur le pont. Avec des grands gestes, des mots élégants et un grand sourire carnassier, il expliquait que le navire était sur un territoire qui n’était plus de la juridiction de la Marine. Par conséquent, le navire devait changer de cap ou subir les conséquences de ce choix. Le messager ne semblait pas étonner lorsqu’un coup de marteau l’envoya planer plus loin. Peut-être n’avait-il pas eu l’occasion de réagir ou peut-être était-il seulement habitué à cette réaction… Mais dans tous les cas, la réponse de Yokmir était évidente : il n’allait simplement pas rebrousser chemin. Ce n’était pas dans sa mentalité, tout simplement.

Mais pour l’heure, le danger s’intensifiait. Bien vite, les hommes-poissons viendraient pour percer la cale du navire. Ordonnant de sortir les rames, les hommes sous son commandement s’exécutèrent sans rechigner abondamment. Seulement le minimum de plaintes se fit entendre. Les marines n’allaient pas réellement pousser le navire, mais plutôt agir comme diversion. Pendant ce temps, Yokmir prenait une grande respiration. Et une autre. Et une autre. Quand ses poumons furent pleins, il commença à souffler. Le vent s’engouffra dans la voile, accordant au navire une vive propulsion. Mais est-ce que c’était suffisant pour échapper à un assaut sous-marin ? Ce n’était pas sans difficulté que le navire arrivait finalement sur terre. Sans perdre de temps, le géant sauta sur le sol avant de tirer le navire hors de l’eau. Une fois sur terre, face au géant, les hommes-poissons décidèrent de se replier. Pour le moment dans tous les cas.

Les dégâts sur la coque du navire étaient plus ou moins superficiels. Rien qui ne pouvait pas être réparé. Les rames, par contre, avaient été presque entièrement détruites. Sur l’une des rares ayant survécu, on pouvait y voir une marque de morsure qui avait coupé le bois avec aisance. C’est donc sans la moindre hésitation que le géant prit un escargophone de ses effets. Normalement, il l’utilisait pour communiquer avec Gueule-Fort, mais aujourd’hui c’était au coordinateur de la région.


-Ici le commandant Yokmir Grimgrog. Moi et mon équipage sommes arrivés sur l’île de Sakana. Cependant, les eaux ici sont infestées d’hommes-poissons. Probablement lié à la proximité avec l’archipel Konomi. On dirait que ce groupe à un désir d’agrandir leur territoire. Si possible, demande de renfort s’il y a d’autres équipages dans les environs. Attente d’une réponse avant d’entamer les prochaines actions. Terminé.

L’Etnocien conservait son den den mushi à proximité. Bien qu’il n’était pas le premier à demander de l’aide lorsqu’un problème survenait, cette situation était très embêtante. Sans la possibilité de quitter la terre ferme, ce n’était qu’une question de temps avant que les hommes poissons ne viennent le confronter sur la terre ferme. Présentement, le géant se sentait encerclé. Sans connaître le nombre d’adversaire, les quelques hommes-poissons présents donneraient l’alerte dans les plus brefs délais. S’il n’envoyait pas directement son appel à l’aide, il serait trop tard. Yokmir se grattait la tête avec un air maussade. Ce n’était pas la première fois qu’il était dans une mauvaise posture et il avait confiance en ses hommes. Cependant, il s’agissait d’une île entière pleine de civils qui était menacée. Une aide extérieure ne serait pas de trop dans cette situation. Tout en attendant d’être mis en communication, ou pas, avec de possible renfort, le géant et son équipage commencèrent les réparations du navire et l’exploration des environs.

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Jeu 7 Déc - 20:25


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Avant que ce colosse d'acier ne commence enfin à gravir les échelons, passant de lieutenant à contre-amiral en quelques mois, il avait pendant longtemps était au mieux une tête de plus dans la foule. Pendant longtemps il n'avait été qu'un lieutenant anonyme sous les ordres d'un commandant beaucoup trop absent, forcé de prendre la tête des troupes de l'équipage à la place d'un supérieur qui préférait se plonger dans la paperasse plutôt que dans les flammes de la guerre. À quel moment un marine commençait-il à accepter d'un un bureaucrate plutôt qu'un combattant ? Cette perspective faisait froid dans le dos du lieutenant qui, de son côté, espérait ne jamais devenir ainsi.
Mais que racontait-il de toute façon ? À l'allure où les choses avançaient il n'était pas prés de dépasser son rang actuel pour s'élever vers les hautes sphères de la marine et, à cette époque, il n'était pas sûr de le vouloir. Après tout il fallait regarder la réalité en face, il avait beau être devenu un cyborg il peinait à s'habituer à son nouveau corps et n'avait pas la carrure ou la confiance nécessaire à un poste de haut commandement. Diriger des hommes et leur donner des ordres, cela il savait le faire, mais il n'avait pas encore ce qu'il fallait pour les inspirer au point qu'ils le suivent jusque dans les flammes de l'enfer.
À cet époque il était un subordonné de confiance, un homme honorable et un juste supérieur, mais pas encore un modèle sur lequel les jeunes mousses voudraient se calquer. Mais peut-être que cela finirait par arriver, peut-être qu'en redoublant d'effort Nathanael pourrait changer cet état de fait.

Voguant sur East Blue, la plus calme des quatre mers à sa portée, le jeune homme se dirigeait vers Logue Town pour y faire halte et se ravitailler, en attendant que d'autres instructions lui soient communiquées. Fort heureusement un appel ne tarda pas à le sortir de sa torpeur et réveiller son sens du devoir endormi par cette accalmie. En effet on venait de lui transférer l'appel d'un commandant qui était aux prises avec des hommes-poissons désireux d'étendre leur territoire, probablement au détriment des habitants de l'île concernée. Approchant l'appareil de sa bouche, c'est avec tonus et clarté que Nathanael déclara :

« Commandant, ici le lieutenant Armstrong. Nous sommes en route pour vous seconder. Avez-vous été en mesure d'évaluer les forces en présence ? »


Qu'ils soient 5 ou 50 ne changerait pas vraiment la mission de l'équipage qui serait de se rendre sur place et aider le commandant, certes, mais cela pourrait au moins aider le jeune officier à préparer ses hommes au combat à venir. Les hommes-poissons étaient plus grands, plus forts et plus endurants que l'humain moyen : aussi la prudence était de mise.
Attendant une réponse de la part de son interlocuteur, le lieutenant ordonna à ce que le navire fasse cap vers l'île concernée en ayant l'aval de son commandant avant toute chose. Se tournant vers ses hommes, l'appareil toujours à la main, il lâcha à haute et intelligible voix :

« Messieurs, à vos postes. Quelques hommes poissons mettent la pagaille, c'est à nous d 'aider à faire le ménage ! »


Bientôt tout l'équipage se mettrait en branle, certains seraient heureux d'arrêter de se tourner les pouces tandis que d'autres ne seraient pas aussi optimistes : les hommes-poissons n'amenaient jamais rien de bon dans leur sillage.

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Ven 8 Déc - 20:42
Porter la poise-caille


Une bonne dizaine de minutes étaient passées et le géant commençait à se demander s’il y avait le moindre équipage présent sur East Blue. Il était présent sur ses mers depuis déjà plusieurs années et la communication était bien plus rapide. Lui qui espérait avoir l’aide d’un ou même de deux équipages, l’Etnocien commençait à planifier ses prochains coups comme une mission sans le moindre support. Le navire pouvait être réparé, mais il serait inutile de l’utiliser. Autant badigeonner le bateau de sang et espérer que des requémeraudes ou des rois des mers ne l’attaquent si c’est pour le voir détruit en moins de cinq minutes. C’était bien pratique pour la pêche, mais très peu pour survivre avec un équipage à l’intérieur. Les premiers marines revenaient avec des informations sur les alentours : aucun homme-poison n’était présent sur terre et quelques civils vinrent raconter ce qui se produisait au groupe d’éclaireur. Visiblement, tout ce qui se produisait était très récent. Yokmir n’avait pas entendu les récits de ses survivants, mais il se doutait bien des évènements qui s’y sont produits. Alors que le géant écoutait les idées et conseils de ses hommes, le den den mushi semblait enfin reprendre conscience. Une excellente nouvelle pour le géant et ses troupes. Il ne tarda pas à répondre de la façon la plus protocolaire qu’il le pouvait.

-Heureux d’entendre votre réponse, lieutenant Armstrong. Comme première estimation, il y a au moins une douzaine d’hommes-poissons qui ont attaqué mon équipage en haute mer. Cependant, ce n’était que le comité d’accueil et je ne doute pas que leur nombre soit bien plus grand…

C’était une bonne chose que ce lieutenant avait été informé sur sa situation. Une chose de moins a expliqué, les renforts étaient déjà en route. La situation semblait s’améliorer pour le moment. Le moral des troupes semblait s’améliorer aussi : ce n’était jamais bien agréable de se penser seul au milieu d’un territoire adverse. Si certains avaient la peau dure, d’autres étaient tellement mous qu’ils tremblaient comme une coupe de gélatine fruitée ! Étrangement, depuis qu’il était à la tête de ce navire, il y avait un roulement fréquent de nouvelles troupes, certains décidant de se faire transférer sur une île plus tranquille ou dans un équipage différent. Ce genre de situation devenait le quotidien de cet équipage et certains décidaient de quitter avant qu’il ne soit trop tard. Mais pour le moment, ses pensées étaient concentrées sur le but actuel. Remerciant silencieusement l’officier qui lui avait offert une carte de l’île, le géant regardait cette dernière alors qu’elle grandissait pour accommoder sa taille de géant. Yokmir poursuivit son constat alors qu’il étudiait cette carte.

-Cependant, avec ce que nous avons vu sur les lieux, leur expansion semble récente. Leur modus operandi est légèrement différent : seulement quelques maisons renversées. Ils ne sont pas encore au stade de l’élimination systématique de village. Leurs fonds sont bien semblablement limités et leur attention n’est pas encore entièrement sur mon groupe.

S’il devait parier, leur attention était fixée en mer pour établir un territoire maritime. Accoster les navires, prendre tout ce qui était de valeur et les couler afin d’affirmer leur contrôle sur l’endroit. Lorsque c’était des marines, probablement leur offrir le choix de quitter pacifiquement ou les empêcher de contacter des renforts. Ça expliquerait le manque de communication des derniers jours : qui sait combien de navires avaient rejoints des grands fonds ? Tristement, puisqu’ils avaient un tel contrôle sur le territoire marin actuellement, la situation était corsée. L’etnocien savait qu’un nouveau navire de la marine serait automatiquement détruit s’il s’approchait.

-Le plus grand problème à régler est de vous faire parvenir en une seule pièce sur l’île. Avec mon passage, leur vigilance est probablement à son plus haut. Les eaux sont probablement infestées par un nombre plus grand que celui que nous avons affronté. J’ai peut-être une solution pour régler ce problème… Mais j’ai besoin de savoir de quelle direction, vous et votre équipage, parvenez et à quelle distance de Sakana vous êtes.

En plaçant sa main devant le den den, Yokmir donna son premier ordre : entamer la procédure numéro 3. Ce n’était pas son premier rodéo en mer, chaque problème possédait une parade et une solution. L’équipage commençait déjà à vider les provisions et l’armement du navire, mais Yokmir grimaçait intérieurement : le QG n’aimait pas beaucoup cette procédure…


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Dim 10 Déc - 14:47


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Le futur colonel Armstrong avait passé assez de temps dans la marine pour savoir que ses officiers étaient de fiers soldats qui, pour beaucoup d'entre eux, avaient toutes les difficultés du monde à mettre leur orgueil de côté pour appeler à l'aide quand la situation l'exigeait vraiment. Aussi Nathanael savait-il que, en prenant cet appel, à l'autre bout du fil se trouverait un homme qui avait assez de sagesse pour mettre sa fierté de côté, une chose rare qui méritait d'être saluée. Certains auraient pris un malin plaisir à se moquer ou provoquer un fier guerrier appelant à l'aide, pour le piquer à vif et souligner sa faiblesse l'ayant mené à cette situation, mais fort heureusement Nathanael n'était pas de ces gens là. Oh non ce n'était pas la marine qui lui avait appris un tel respect des autres mais bien son père, l'actuel commandant Armstrong qui, bien que strict, avait enseigné à son fils aîné l'importance de respecter les autres et de ne pas se laisser aller aux viles provocations infantiles. Deux marines pouvaient ne pas s'apprécier mais, à la fin de la journée, ils vivaient tous les deux sous la même bannière et se battait pour la même cause : c'était la chose la plus importante à retenir.

Le lieutenant ne voulait pas paraître comme le sauveur venant délivrer ces pauvres petits marines d'une situation atroce, il n'était là que pour faire son travail et de toute évidence le commandant à l'autre bout du fil l'avait bien compris. Pas de remerciement ou autres sentiments déplacés, les deux hommes échangèrent quelques informations sans avoir besoin de souligner l'urgence de la situation. Quel intérêt ? Ils étaient tous deux des hommes d''action et, à ce titre, n'avaient pas le temps pour des mondanités.
De ce qu'il pouvait entendre, Nathanael comprenait que l'arrivée des hommes-poissons sur cette île était encore assez récentes et, de ce qu'il comprenait, la phase d'élimination de la population locale n'avait pas encore été enclenchée. C'était une bonne chose et il fallait profiter de cette situation pour agir avant que le massacre ne commence, à supposer que c'était le massacre et non pas l'esclavage que ces amphibiens cherchaient.

« Peut-être en sont-ils encore à découvrir la zone, pour voir si elle pourra convenir à leurs besoins. Si leur but est l'expansion territoriale, il est possible qu'ils cherchent à réduire la population en esclavage plutôt qu'à la massacrer. Nous serons vite fixés de toute façon. »


Le commandant pensait avoir une idée pour aider l'équipage de Nathanael à accoster sans difficultés, mais avant cela il devait savoir dans combien de temps le colosse arriverait. Se tournant vers son navigateur qui tenait la barre, celui-ci évalua à peu près à une heure le temps de trajet restant. Se rapprochant de nouveau du combiné, Nathanael lâcha donc :

« À pleine vitesse, d'ici une heure nous devrions avoir l'île en vue. Depuis le nord, nord-ouest. Quelle est votre idée ? »


La tactique la plus simple aurait été de créer une diversion pour éloigner les amphibiens de l'endroit où Nathanael allait accoster, mais cela mettrait en danger les hommes du commandant qui avaient déjà été suffisamment chahutés. Malheureusement il ne revenait pas au lieutenant de prendre la décision, c'était la personne à l'autre bout du combiné qui allait avoir le dernier mot.

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Ven 15 Déc - 15:16
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-C’est également ce que je pense. Les maisons renversées actuellement sont probablement des exemples pour les autres civils… Question d’obtenir un peu d’autorité et de semer la peur.

Le géant répondait affirmativement à ce que lui disait son interlocuteur. Cependant, pour ce qui est du sort de ceux n’ayant pas payé, le géant pouvait rapidement penser à leur triste sort. Il était très probable qu’ils aient déjà été jetés aux requins, été abattu sommairement ou capturé et utilisé comme main d’œuvre. Les hommes-poissons dans les parages étaient particulièrement vicieux, provenant d’au-delà de Grand Line. Le géant sortit une horloge grand-père de sa veste, regardant le temps qui lui restait. Moins d’une heure, c’était bien court comme délais. Ceci dit, c’était une très bonne chose pour lui et son équipage. Mais pour répondre aux interrogations du lieutenant, Yokmir se fit légèrement évasif sur le sujet, mais il lui dit néanmoins :

-Mon plan ? Disons que chaque poisson a besoin d’un appât avant de mordre à l’hameçon. Et c’est exactement ce que je vais leur donner ! Mimimimimir !

Alors qu’une partie de l’équipage vidait le navire de tout ce qui pouvait être utile, la seconde moitié apportait des tas de pierre sur la rive. Les femmes et hommes présents se retournèrent brusquement, regardant avec un regard étrange leur supérieur. Sans voir de sourire sur son visage, le géant riait néanmoins à la plus grande surprise de tous. Car oui, son plan était bien d’utiliser son navire comme diversion dans cette situation. Une fois que le navire serait vidé, ils avaient besoin d’un poids pour contrebalancer tout ce qui était retiré. L’etnocien ne savait pas si les hommes-poissons pouvaient voir la différence, mais mieux vaut ne pas prendre de risque inutile. Le plus impressionnant restait néanmoins la petite touche de réalisme qu’il avait apporté à la procédure numéro 3. Après avoir cessé de rire, le géant reprit immédiatement la parole.

-Je vais attirer leur attention pour que vous offrir une arrivée moins brutale. Le reste ne tient qu’à vous et à vos hommes. Nous nous reverrons une fois sur la terre ferme, lieutenant.

La conversation s’arrêta à ce moment. Le géant avait raccroché son escargophone, considérant que tout était dit pour le moment. Et puis, ils avaient beaucoup à préparer en moins d’une heure. Selon la carte qu’il avait devant les yeux, le géant devait déplacer le navire pour que sa distraction ne se dirige pas droit sur les renforts. Alors que le matériel se dirigeait vers le village qu’ils avaient retrouvé, le géant les accompagna afin de se créer une base temporaire. Les maisons renversées n’étaient plus très utiles dans leur état, mais la grande force venant de son sang lui permit de les remettre bien droite sur le sol. C’est l’une d’entre elles qui devint l’entrepôt de l’équipage du commandant Grimgrog. Déplacer le navire rempli de pierre était un peu plus difficile par contre. Heureusement, il possédait une heure pour agir. Ayant retiré son manteau bleu, la partie de l’uniforme la plus inconfortable selon lui, le géant poussait le navire sur des troncs d’arbres placés sur son trajet. Malgré sa force, l’aide de son équipage lui sauvait un temps fou.

Une fois rendu à destination, le géant pouvait enfin ajouter la touche finale. Ses adversaires pensaient souvent qu’un géant demeurait une cible très facile à attraper. Ou du moins facile à traquer et à pister en vue de leur taille. C’est pour cette raison, lorsqu’il devait agir sous couverture, que le géant avait fait construire son propre double. Principalement fait de chiffon, il était facile de le rembourrer avec tout ce que l’on trouvait sous la main. Aujourd’hui, un mélange de pierre et de feuille le constituait. Pour être tout à fait honnête, seule la tête était vraiment bien travaillée. Mais en ajoutant son manteau, il serait difficile de voir la supercherie à temps. Bon, le géant se retrouverait avec une simple camisole noire sur les épaules, mais bon… Ce n’était pas le géant qui se plaindrait de cette situation. Décidant de changer de taille, devenant à présent légèrement plus grand qu’un humain, Yokmir plaçait son double alors que le navire était encore caché dans le petit boisé. L’installant comme s’il était assis sur le pont, Yokmir regardait sa petite horloge grand-père de poche. Le temps pressait, mais aucun message ne lui était relayé à ce moment. L’un des troncs d’arbre était utilisé pour créer une colonne vertébrale à ce mannequin et quelques marines commençaient à le clouer sur place. Ce serait très triste si le géant de chiffon tombait à l’eau après tout.

Le temps passait rapidement et bientôt, une heure s’était écoulée. Un appel arriva sur le den den mushi, confié à l’un des hommes en présence du géant. Ils arriveraient bientôt, n’étant pas encore tout à fait à portée de l’île. C’est à ce moment que le navire du géant sortit de la forêt, glissant sur les troncs d’arbres pour être replongé dans l’eau. Une fois n’est pas coutume, le géant prit une énorme respiration avant de souffler dans la voile du navire. Cette petite poussée permettait au navire de commencer sa fuite du côté opposé de l’arrivée du lieutenant Armstrong. Une fois le navire sur les flots, le géant se retourna vers l’île. Il devait se rendre de l’autre côté de l’île pour apporter tout le support possible aux nouveaux arrivants. De plus, il n’avait guère envie de regarder son navire être taillé en pièce…


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Lun 18 Déc - 23:39


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Par habitude autant que par facilité le lieutenant devait bien avouer qu'il préférait se battre contre des humains plutôt que toute autre race intelligente au monde. Les humains étaient prévisibles et régis par des besoins et des pulsions que Nathanael connaissait : avidité, désir de pouvoir, cupidité, peur, sadisme. Les hommes-bêtes, eux, Nathanael arrivait encore à les gérer mais les hommes-poissons représentaient une toute autre paire de manche. Pourquoi ? Parce qu'ils possédaient des physiques relativement atypiques et des capacités qui allaient avec, ils étaient aussi plus forts et rapides qu'un homme moyen ce qui rendaient les combats relativement inégaux. Contre de tels adversaires il fallait résonner autrement, il fallait laisser de côté la supériorité numérique.
Mais finalement au-delà de tout cela c'était bien le côté amphibien de ces êtres qui rendaient les affrontement bien plus compliqués. Ces hommes et ces femmes n'étaient jamais aussi puissants et à l'aise que dans l'eau et, pour un monde principalement composé d'eau, cela revenait à leur donnait un net avantage dans la plupart des situations. Il ne fallait pas donc pas s'occuper que de la menace terrestre et aérienne, il fallait également s'occuper de ce qui pouvait jaillir de sous ses pieds et c'était beaucoup plus déconcertant qu'il n'y paraissait.
Non vraiment ce n'était pas leur politique de conquête qui dérangeait le cyborg mais bien leur lien avec l'eau, il ne s'y ferait jamais vraiment. Mais malheureusement l'appel du devoir ne prenait pas en compte ses petites préférences personnelles et, pour la première fois depuis des mois, le boxeur allait devoir secourir des compagnons d'armes face à ces amphibiens connus pour mépriser les humains. Cela ne serait pas une partie de plaisir mais, à la fin de la journée, il serait fier du travail accompli.

Comme toujours.

D'ordinaire les hommes-poissons débarquaient sur une île pour y terroriser la population et, en plus d'y établir une tête de pont, pouvaient engranger des revenus substantiels en rackettant régulièrement la population. Les îles isolées étaient les proies favorites de ces amphibiens car éloignées des voies commerciales et peu propices à un passage d'un navire de la marine. Ainsi il pouvait se passer des semaines voire des mois avant qu'une telle prise d'otage ne soit repérée, forçant les amphibiens à passer à une autre cible. Mais ici la menace avait été repérée suffisamment tôt pour pouvoir agir et, en entendant le commandant exposer son clan, Nathanael se contenta de répondre un simple :

« Très bien. À tout de suite. »


Pas d'explications, pas de détails : il faisait confiance à son interlocuteur pour concocter un plan. Une heure plus tard le modeste navire arriva finalement en vue de l'île et, comme prévu, le lieutenant rassembla ses quelques escouades sur le pont du navire. Oh bien sûr bon nombre d'entre eux étaient inquiets à l'idée de combattre des amphibiens mais, s'il n'avait pas la carrure pour inspirer les troupes, Nathanael entendait bien au moins les rassurer. Prenant une profonde inspiration, il débuta son petit speech par :

« Messieurs, ces hommes-poissons sont arrivés sur cette île avec l'intention de terroriser sa population. Vous savez ce qu'il nous reste à faire : secourir ces malheureux et débarrasser cette île de la vermine. »


Si l'idée de jouer les héros put plaire à certains, dessinant un sourire sur quelques visages, plusieurs autres restèrent inquiets malgré tout. Comment leur en vouloir ? Désireux d'enlever tout doute de l'esprit de ses camarades, le boxeur termina son speech par un :

« Ne vous y trompez pas, ces amphibiens sont très forts et très rapides, mais j'ai toute confiance en vos capacités. Je ne voudrais aller au combat avec personne d'autre. En route ! »


les épaules de plusieurs autres s'affaissèrent, signe qu'ils arrivaient enfin à se détendre malgré le danger devant eux. Puis enfin quelques poignées de secondes plus tard, l'heure du débarquement arriva. De là où il était le lieutenant ne pouvait voir la supercherie mise en place par le commandant mais cela ne le dérangeait pas. Une fois à portée il ordonna donc à ce que les chaloupes soient débarquées et ainsi les escouades purent enfin poser le pied sur cette île. Sans perdre de temps, préférant s'écarter du bord de l'eau pour ne pas faire une cible facile, Nathanael mena ses troupes tout droit à travers l'île, en espérant croiser bientôt le commandant.

Et après ? Une fois que ces deux forces de la nature seraient rassemblées alors l'opération pourrait enfin débuter.

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Ven 5 Jan - 1:21
Porter la poise-caille


L’appât était en place et les hommes-poissons ne pouvaient résister à un tel piège. Le géant ne savait pas si ses réflexions pouvaient réellement offenser les membres de cette race, mais ce n’était pas le moment de partager ses questions. Rapidement, les nouvelles tombaient rapidement : un navire approchait rapidement de l’île tandis qu’un autre était brutalement coulé. Le plan fonctionnait à la perfection, ce qui était une maigre récompense pour le moment. La première phase se portait à la merveille, mais ses pirates étaient encore en liberté. Ce ne serait qu’après la capture de ses forbans que Yokmir pourrait enfin se sentir satisfait. Mais pour l’heure, la nouvelle lui demeurait amer. Le temps pressait et l’etnocien devait rejoindre le rivage. Pendant sa longue marche, plusieurs de ses hommes lui donnaient les informations acquises. Détails sur le terrain, informations provenant des villageois et même des traces pouvant potentiellement provenir d’homme-poissons sur l’île. Aucune rencontre avec les pirates pour le moment, ce qui était une chose positive. Ce n’était pas le moment de perdre des hommes pour une simple mission de reconnaissance. Mais bientôt, très bientôt, le géant serait prêt à passer à l’attaque.

Après quelques minutes de marche, la rencontre se fit enfin. Devant le géant se trouvait un homme qui était presque aussi grand que lui. Enfin, avec sa taille "humaine", bien entendu. Mais pour être tout à fait honnête, c’était probablement la seule caractéristique qui le différenciait du commun des mortels. Ce qui n’était pas nécessairement une mauvaise chose, mais une simple constatation. Cependant, alors que les deux hommes se rencontraient enfin, le géant était presque amusé. Est-ce qu’il y avait plusieurs humains qui étaient aussi grands normalement ? Pour l’instant, alors que le géant rencontrait enfin ses renforts, Yokmir lui tendait la main. Une bonne poignée de main pour sceller cette rencontre avec… Quel était son nom déjà ? Hamstong ? Hamsterong? Fortbras ? Se souvenir des noms humains n’était pas son fort, tout simplement. Mais lorsqu’il prit la parole, l’etnocien n’avait aucune hésitation. Il était habitué à cette situation après tout.


- Je vois que votre arrivée s’est faite sans problème. C’est bien… Heureux de vous voir, vous et vos hommes, lieutenant.

Une fois cette rencontre initiale effectuée, le géant fit signe aux nouveaux arrivants de le suivre. Le petit village qu’il avait accosté auparavant, maintenant utilisé comme base temporaire, n’était pas bien loin. Pendant ce court trajet, le géant raconta les quelques informations qu’il connaissait. Le nombre de villages, une carte des lieux, les dernières rumeurs… Rien de bien tangible tristement. Pour Yokmir, la solution la plus simple serait de les attirer. Voir même utiliser le second navire comme piège. C’était très risqué puisqu’il s’agissait du dernier moyen pour quitter l’île. Une autre option serait de ratisser l’île au peigne fin. Le problème demeurait réellement la nature aquatique de leurs adversaires.

- Le plus simple serait de faire parler un de ses pirates pour trouver leur repère. Ou obliger une confrontation terrestre. Si le conflit devient maritime, je ne pourrais pas agir personnellement. Mais sur la terre ferme, je pense pouvoir affirmer être un obstacle de taille contre eux…

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Sam 6 Jan - 11:54


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Beaucoup de personnes pouvaient critiquer la transformation du jeune lieutenant en de nombreuses occasions mais, au fil du temps, le concernait commençait à voir de plus en plus d'avantages au fait de laisser son humanité sur la table d'opération pour se rapprocher de la machine. Certes il était indéniablement plus fort et plus résistant qu'avant, cela ne faisait pas le moindre doute, mais cela ne s'arrêtait pas là. Par exemple, grâce à l'intelligence artificielle logée tout contre ce qui restait de son cerveau, le lieutenant était capable d'accéder aux bases de données de la marine. Pour y trouver quoi ? Des rapports de mission concernant des affrontements contre des hommes-poissons, afin d'étudier les tactiques adoptées par ses prédécesseurs et les adapter si celles-ci s'avéraient efficaces.
Bien entendu bon nombre de ces rapports comportaient des forces en présence beaucoup plus importantes que ce dont il disposait aujourd'hui, mais également des officiers bien plus compétents et expérimentés que sa modeste personne, aussi était-il important de faire un tri et d'essayer d'adapter les tactiques adoptées à sa propre situation.

Si le jeune lieutenant était relativement confiant en ses propres capacités, se sachant capable d'affronter un homme-poisson en duel pour en sortir vainqueur, il devait admettre que le soldat moyen serait rapidement surpassé. Par définition un homme-poisson était plus fort qu'un homme moyen et, conscient de ce rapport de forces, Nathanael devait s'adapter. Devait-il demander à ses hommes de n'affronter un amphibien qu'en jouant sur la supériorité numérique ? En le mitraillant à distance pour ne pas lui laisser le temps de jouer de sa force, peut-être ? Ces tactiques étaient viables, certes, mais elles étaient fonction d'une grande inconnue : le nombre de leurs opposants.

Difficile de prévoir une attaque en supériorité numérique si c'était l'ennemi qui avait l'avantage sur ce point, non ? Mais heureusement pour le boxeur, il n'était pas le seul aux commandes aujourd'hui et pouvait s'en remettre à un officier plus gradé et certainement plus expérimenté que lui. N'était-ce pas d'ailleurs tout le but de la hiérarchie, de pouvoir s'inspirer de ses pairs pour s'améliorer à son tour ? Le lieutenant ne pouvait tout connaître du jour au lendemain, il avait besoin d'apprendre et d'expérimenter afin de découvrir quel type d'officier il voudrait devenir. Aujourd'hui était un bon test pour cela.

Après quelques minutes sur cette île le jeune lieutenant rencontra enfin la petite troupe qu'il était venu épauler, troupe dirigée par un homme à la carrure encore plus impressionnante que celle de l'Armstrong. C'était assez rare pour être noté ! Les deux hommes se saluèrent grâce à une poignée de mains aussi ferme que virile et, joignant le geste à la parole, le lieutenant répondit :

« Le plaisir est partagé également, commandant.»


Déjà les soldats commençaient à se mêler les uns aux autres, à discuter entre eux et à fraterniser dans l'adversité sans que Nathanael n'ait eu à le demander. Ses hommes voulaient sans doute apprendre que ces l'autre troupe savait de la situation, afin d'être préparés au mieux. Comment le boxeur pourrait-il leur en vouloir de faire preuve d'initiative ? Il aurait aimé penser que cela venait de son petit speech, mais il doutait fortement que cela vienne d'autre chose que d'un profond instinct de survie doublé d'un sens aiguë du devoir.

Suivant son supérieur du moment jusqu'à leur base improvisée, le jeune homme écouta les informations d'une oreilles attentives pour se créer une carte des lieux dans sa tête. Vint ensuite la proposition du commandant : trouver le repaire des hommes-poissons. Dans quel but ? Les débusquer avant qu'ils ne se réfugient dans sous l'eau pour tourner la situation à leur avantage.

« Dans ce cas, une battue me semble de mise. Nous pourrions diviser nos forces en petites équipes pour couvrir plus de terrain et, lorsque le repaire serait identifié, vous et moi pourrions intervenir pour capturer l'un d'entre eux. »


Le but était avant tout de couvrir rapidement toute l'île pour débusquer le repaire. À défaut de ne pas lancer une attaque totale sur leur antre, au risque d’alourdir le bilan des victimes, il était possible de capturer un amphibien pour le faire parler. Nathanael avait accès à des fiches détaillées sur l'anatomie de ces êtres et saurait comment leur soutirer des information, avec violence si cela s'avérait nécessaire.

« Qu'en pensez-vous ? »


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Ven 12 Jan - 15:38
Porter la poise-caille


Une fois assis dans son Quartier Général, le géant écoutait la proposition de lieutenant Armstrong et devait avouer que cette situation ne possédait pas d’autres solutions. Sans la position de leur camp, impossible d’agir concrètement. Les hommes-poissons, par contre, étaient familiers avec le terrain et pouvaient utiliser chaque point d’eau à leur avantage. S’il s’agissait d’une véritable armée avec la moindre coordination militaire, tel que les révolutionnaires par exemple, Yokmir imaginait un combat très différent. Non pas une grande bataille, mais plusieurs petits conflits de guérilla. Il ne pouvait pas en être tout à fait certain, mais l’Etnocien était prêt à forcer leur main pour provoquer le type de bataille auquel il excellait. L’énorme marteau de guerre dans son dos n’était une simple décoration après tout.

-Une battue ne serait pas une mauvaise idée. En temps normal, je prônerais la discrétion, mais notre arrivée sur l’île est déjà connue de nos ennemis. De plus, je doute qu’une réplique de leur part ne tarde. Avec l’appât que je leur ai fourni, ils doivent être très énervés…

La mine du géant se renfrogna légèrement. La pensée du sacrifice de son propre navire lui était encore présente dans sa mémoire. Cependant, les hommes-poissons devaient être aussi énervés qu’il ne le fût. Qui ne le serait pas après être tombé dans un piège qui semblait aussi simple ? L’énorme géant de tissus devait probablement être en lambeau dans les fonds, probablement après que les pirates aient déversé leur colère sur cette doublure. Yokmir savait pertinemment que l’animosité de ce groupe était pointée dans sa direction. L’idée d’être lui-même utilisé comme aimant à homme-poisson lui trottait en tête, mais comportait beaucoup de risque. Et avant de parler de prise de risque pour sa propre personne, le commandant devait penser aux risques que ses hommes devaient prendre ainsi que ceux encourus par les civils.

-Sur cette île, il y a quatre villages incluant celui dans lequel nous nous trouvons. Nous sommes face à un choix... Bien que nos forces seraient divisées, les civiles seront protégées si nous divisons nos forces pour y poster des garnisons. Avec nos deux équipages jumelés, nous avons assez d’hommes pour agir de cette façon. Nous pouvons aussi jouer la carte de la vitesse, tentés de débusquer et de trouver le repaire des hommes-poissons rapidement. Cependant, nous nous exposons aux risques de prise d’otages… Lieutenant, si vous deviez choisir à ma place, quelle solution semble selon vous la plus logique ?

Le regard gris acier du géant se braqua sur ceux du lieutenant. Avant de continuer cette mission, il avait besoin d’en apprendre un peu plus sur le modus operandi de son partenaire. Était-il du genre à prendre tous les risques pour un résultat optimal ou plutôt du genre à rester sur ses gardes et attendre le bon moment pour attaquer ? Ce n’était pas vraiment dans le but de porter un jugement sur la conduite de Nathanael, mais simplement pour savoir sur quel pied dansé. Si le lieutenant Armstrong préférait les tactiques très directes, ce serait contre-productif pour l’Etnocien de le placé dans une position défensive et vice-versa. Connaître les hommes qui combattaient avec lui était d’une importance capitale pour créer un bon plan. Sinon, tout tomberait lorsque l’instinct remplacerait le jugement. Avec sa carrière dans la marine, il devait souvent changer de fusil d’épaule et modifier ses stratégies selon l’occasion. Que ce soit comme supérieur ou comme subordonné, Yokmir préférait que tous soient du même avis. Mais en toute franchise, les deux solutions qu’il proposait résulteraient de la même façon pour ses propres actions : seul le nombre d’hommes derrière lui changerait alors qu’il serait au cœur de la bataille.

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Sam 13 Jan - 15:19


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Même si le jeune homme était né plus guerrier que stratège, n'ayant pas encore l'esprit taillé pour dessiner des plans de bataille et prendre les meilleurs décisions en fonction de la topographie et des forces en présence, il avait un petit quelque chose en plus qui compensait ce manque de vision. Quelle chose ? L'accès aux rapports de batailles d'officiers qui, eux, étaient aussi bien taillés pour le combat que pour la stratégie. Ces hommes et ces femmes pourraient servir d'exemple au jeune lieutenant qui, même s'il savait qu'il avait encore beaucoup de route à faire, savait qu'il finirait par faire quelque chose de ses dix doigts. Ce qu'il y avait de positif dans cette situation c'est ce que le jeune homme n'était pas le premier arrivé sur le terrain et n'avait pas besoin d'étudier ce dernier, le commandant s'en était chargé ce qui ferait gagner du temps à tout le monde.
Si le commandant semblait d'accord avec l'idée de débusquer les hommes-poissons sur cette île pour prendre les devants, évitant ainsi de mettre en danger les villageois, il préféra demander l'avis du jeune Armstrong. La question était des plus difficile : rester sur la défensive et prendre le risque que des civils soient pris dans le chaos du combat, ou tenter de débusquer les amphibiens mais laisser les habitants à la merci du premier amphibien venu ? Attaque ou défense, rapidité ou fermeté, risque ou sécurité. Le choix était compliqué et, pour couronner le tout, on demandait son avis au jeune commandant.
Que devait-il dire ? Les yeux dans le vide, réfléchissant, il commença par répondre :


« Le mieux serait de pouvoir faire évacuer deux ou trois villages, pour rassembler tous les villageois au même endroit. Ce serait plus pratique pour les défendre. Mais je doute que nous en ayons le temps.»


Le jeune marine ne connaissait pas la distance entre les villages et ne savait donc pas combien de temps cela mettrait pour les évacuer. Fermant les yeux, se plongeant dans une réflexion intense, il sentit son allié dans sa tête se mettre en marche alors qu'il cherchait une solution à cette impossible situation. Sentant les rouages se mettre en marche et les informations être analysées, le jeune homme entendit une voix émerger dans sa tête


*Analyse de la situation
Erreur
Données insuffisantes
*


* Génial... *


Rouvrant les yeux, relevant la tête pour observer ses hommes et ceux du commandant, le jeune homme tourna sa tête vers son interlocuteur pour lui suggérer un compromis entre ces deux idées:



« Nous pourrions évacuer la moitié des villages. Demander aux habitants de se diriger vers le village le plus proche pour concentrer la population sur deux points. Vos hommes défendraient un point et les miens s'occuperaient du second. Pendant ce temps vous et moi nous nous chargerions de débusquer les amphibiens et leur donner la leçon qu'ils méritent. Qu'en pensez-vous ? »


Ce n'était pas idéal mais c'était une suggestion que Nathanael devait faire. Il avait suffisamment confiance en ses hommes pour savoir qu'ils défendraient les villageois jusqu'au bout, mais qu'en était-il des hommes du commandant ?



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Mer 17 Jan - 15:25
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L’évacuation de tous les villages était, au premier regard, la solution parfaite. On pouvait éviter les pertes civiles lors d’affrontements plus ou moins violents. Mais comme une fois n’est pas coutume, la réalité ne permettait jamais de créer un plan parfait. Ce qui était attrayant sur papier était rarement sans la moindre faute une fois que des êtres de chair et de sang étaient impliqués. Et actuellement, le géant savait pertinemment que plusieurs facteurs étaient hors de leur contrôle. Mais Nathanael ne semblait pas être sans idées, malgré les défaillances de son système. Bien que la nature artificielle du lieutenant fût inconnue au commandant Grimgrog, son raisonnement était beaucoup plus organique que mécanique. La nouvelle solution était une entente à mi-chemin de la précédente.

-Dans notre situation, je pense que c’est la meilleure solution. Il n’y a jamais de solution réellement parfaite, surtout sur le terrain…

Une chose que bien des individus oubliaient. Surtout ceux et celles qui étaient dans des positions confortables. Bien entendu, l’Etnocien ne pensait pas que toute personne derrière un bureau exigeait la perfection lorsqu’on suivait les procédures. Mais pour ceux et celles qui ne vont jamais sur le terrain, comment pouvaient-ils réellement comprendre ce qui se passait sur place ? Et même si toutes les situations possibles et imaginables pouvaient être étudiées, la réaction de chaque individu était différente. Surtout les premières fois… Le géant avait vécu dans une civilisation de grands chasseurs et de grands guerriers. Les humains étaient quelques fois paralysés par la peur ou devenaient incontrôlables face au combat. Les géants aussi parfois, lorsqu’ils s’amusaient un peu trop… Yokmir était le premier coupable de ce vice. Mais en tant que commandant, son expérience des batailles lui permettait de garder la tête, si elle n’était pas froide, plutôt tiède.

Bien vite, les deux hommes étaient en accord sur la démarche à suivre. La division des zones à protéger et la division des effectifs s’opérèrent sans grandes difficultés. Les communications de den den mushi devaient rester à un minimum, bien que le géant ne pense pas que les hommes-poissons ici ne prennent de mesures pour écouter les messages. Le grand géant avait confiance en ses hommes pour tenir des positions défensives. Après tout, les marines sous ses ordres avaient souvent éprouvé un baptême de feu en sa compagnie. Il s’agissait ici de vétérans qui avaient délibérément choisis de rester sous son commandement. Yokmir ne pouvait pas demander mieux en ce qui concerne la qualité et la fidélité de ses troupes. Mais dans cette situation, ce qui plaisait le plus au commandant était la possibilité de prendre part au combat sans être restreint par son environnement. Combattre près de maison humaine, pour un géant, était aussi dévastateur qu’un taureau dans un magasin de porcelaine. Avant de partir, Yokmir forma une petite escouade qui devait s’occuper de surveiller et de protéger le navire du lieutenant et de ses hommes. Il serait déjà difficile d’expliquer la perte d’un navire, il était préférable d’éviter la perte du deuxième si possible.


-Maintenant que tout est en ordre, nous pouvons partir de ce village. Je suis curieux de voir vos talents en combat…

Prenant son marteau dans la main, mais en portant la masse de métal sur son épaule, le géant prit les devants. Bien qu’il n’ait pas pratiqué la chasse depuis bien des années, ou du moins jamais autant que sur Etnoc, il pensait pouvoir trouver des traces si elles se présentaient. Mais un sourire furtif pouvait se voir pendant l’espace d’une seconde sur son visage. Le lieutenant semblait être quelqu’un de solide et, pour proposer un plan dans lequel seuls deux hommes s’apprêtaient à traquer des hommes-poissons, devait avoir confiance en ses capacités. Ce qui était une bonne chose : Yokmir était également très confiant des siennes. Bien que cette forme lui déplaise, le géant conserva sa taille beaucoup plus petite. Ils avaient beaucoup plus de chance de trouver leur proie s’il ne pouvait pas être vu à plus de trois kilomètres.

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Ven 19 Jan - 0:39


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Parmi les innombrables leçons enseignées par son vieux commandant de père, le jeune Armstrong venait de se remémorer une phrase simple mais qui prenait ici tout son sens. Aucun plan, aucune stratégie ne pouvait résister à la réalité du terrain. Le cyborg pouvait bien ressortir tous les manuels de stratégie militaire au monde s'il le souhaitait, mais le résultat serait toujours beaucoup plus nuancé et différent que ce qu'on pouvait lui présenter. Pourquoi ? Parce que par définition l'homme était un être imprévisible et, à ce titre, les différents plans établis devaient être révisés et corrigés en permanence à mesure que la situation évoluait. Autant dire que c'était bien plus facile à dire qu'à faire.
Avec tous les éléments en sa possession le jeune homme avait proposé une idée au commandant, un compromis entre rapidité d'action et protection des civils, mais c'était sans compter sur les réactions des amphibiens. Peut-être que ceux-ci avaient déjà un plan inconnu des marines ou d'autres desseins que la capture d'humains. Qui pouvait le dire ? Mais il fallait bien partir de quelque part et, apparemment, le commandant semblait ne pas être contre l'idée de son subordonné du moment. Bien, c'était un bon début. Alors que les consignes se mettaient en place et que chaque groupe se préparait à partir, Nathanael se rapprocha de ses hommes et plus particulièrement du sergent qui aurait la charge de les encadrer. C'était un épéiste assez doué avec la carrure qui allait avec et, surtout, c'était un homme tout aussi carré dans sa façon d'être et de penser du lieutenant.
Les deux marines s'échangèrent donc une franche et ferme poignée de mains tandis que Nathanael lâcha un simple :

« Sergent, je vous confie les hommes. »


Le jeune homme savait ce que valait le sergent au combat et savait aussi qu'il avait la confiance de ses hommes. L'Armstrong avait aussi été sergent il n'y avait pas si longtemps que cela, il savait que les hommes suivraient le sergent sans problème mais l'officier espérait tous les voir en vie à son retour. Les deux combattants se quittèrent donc et, quelques minutes plus tard, les groupes partirent chacun de leurs côtés pour évacuer les civils et les rassembler pour pouvoir plus facilement les défendre.
Il ne resta bientôt plus que le duo improvisé et, juste avant de débuter leur marche, le boxeur demanda au commandant :

« Si cela ne vous fait rien, commandant, je préfère passer devant. Je ne suis pas mauvais traqueur. »


Il ne faisait pas un secret d'état de son état de cyborg, on lui avait donné assez de latitude à ce sujet, mais il ne désirait pas en dire trop pour le moment. Et puis de toute façon, si on y réfléchissait bien, le commandant finirait par s'en rendre compte tôt ou tard. Bientôt le duo s'enfonça donc dans la forêt et, à l'aide de son camarade cybernétique, Nathanael éveilla tous ses capteurs pour les mettre en alerte. Capteurs visuels, sonores et olfactifs : tout était prévu pour analyser le terrain devant lui et déceler la moindre trace du passage d'une quelconque présence.
Si au tout début la marche ne fut pas riche en découvertes, le duo marchant en vain pendant une bonne dizaine de minutes, Nathanael prit son mal en patience jusqu'à enfin repérer une simple branche cassée dans un fourré. Rien de bien fou comme piste mais, en observant tout autour de lui, une autre branche dans le même état fut repéré et en suivant d'autres instances du genre le jeune homme repéra enfin la direction à prendre. Alors qu'il se dirigeait vers ce qui serait sans doute la planque des hommes-poissons sur la terre ferme, le jeune homme s'adresse à son commandant :


« Le mieux serait de faire une entrée discrète et de les éliminer le plus silencieusement possible. En capturer un pour obtenir des informations sera également indispensable. »


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Lun 5 Fév - 15:13
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Yokmir laissait donc Nathanael prendre les devants, ce qui lui fit grandement apprécier la témérité du lieutenant. Dans un groupe tel que la marine, là où chacun devait respecter les échelons, il était bien rare d’observer quelqu’un ayant assez d’audace pour demander à son supérieur la permission de le remplacer. Ceci amusait grandement le géant, voyant ici un caractère que très peu de ses semblables humains possédaient. C’est donc sans autre commentaire que l’etnocien céda sa place à son partenaire plus dynamique. Néanmoins, dans son orgueil, il s’assura que la piste suivie par l’humain était bel et bien exacte. Il avait déjà chassé des monstres dans les forêts hivernales d’Etnoc et ce n’était pas sa première traque pour débusquer des pirates ou des individus louches. S’il n’était pas capable de chasser les hommes-poissons de cette forêt, ce serait très honteux !

Le début du chemin se fit donc sans grand succès puisqu’il n’y avait pas la moindre trace humanoïde dans les parages. Mais après quelque temps, les deux marines découvrirent leur premier indice qui les mena rapidement vers un second et ainsi de suite. Si les premières traces étaient difficiles à percevoir, celles-ci se multipliaient et devenaient de plus en plus évidentes. Bien rapidement, Yokmir sentait une odeur qui ne devait pas être au sein d’une forêt : celle de l’océan. Ce n’était pas une odeur de poisson, tel qu’on peut penser lorsque l’on rencontre le poissonnier. Ce n’était qu’après la mort de ceux-ci que cette odeur apparaissait. Néanmoins, il existait bien une discrète odeur d’air salin dans les parages, ce qui confirmait l’itinéraire qui était suivi. Avec leur existence qui était presque entièrement dans la mer, ce constat n’était pas très difficile à faire. Ce n’est qu’après un moment, alors que les traces s’intensifiaient et signalaient la présence possible d’une base, le lieutenant Armstrong suggéra l’approche en subtilité.


-Autant tenter le coup pour ne pas être submergé par le plus grand nombre d’adversaire. Dans la pire des situations, l’un de nous peut tenter de faire une diversion pour attirer l’attention. Mais pour le moment, restons discrets.

Capturer un de ses pirates pour interrogatoire était probablement la partie la plus simple. Une fois qu’ils étaient tous hors d’état de nuire, nous n’avions besoin que de leur mettre des menottes avant de les incarcérer. Des menottes en granite-marin seraient des plus efficaces pour s’assurer que les prisonniers ne s’échappent pas après leur capture. Que ce soient des êtres maudits ou non, la solidité du matériel était indiscutable. Pour restreindre de tels monstres, il y avait bien des menottes adaptées pour la force des hommes-poissons. Il y avait bien des moyens pour restreindre des géants, mais ceux-ci n’étaient généralement pas conservés sur un navire. Mais pour le moment, il était grand temps de passer à l’action.

Alors que les deux hommes continuaient leur chemin, ils arrivèrent vers ce qui semblait être un camp improvisé. On pouvait entendre quelques clameurs alors que les deux hommes étaient encore dissimulés par la forêt. Alors qu’ils s’approchaient encore un peu, on pouvait voir le petit camp formé avec les épaves de navire récemment couler. À vue de nez, il y avait au moins trois bateaux qui étaient dans les parages. Si le géant devait deviner l’utilité de cet avant-poste, il dirait qu’il s’agissait probablement du lieu pour amasser les matériaux nécessaires pour l’aménagement de leur future base. L’endroit n’avait que très peu de défenses : qui aurait l’audace d’attaquer des êtres bien plus forts que des humains ? La réponse : un géant miniature et un humain robotique.

Malgré une certaine réticence, le géant diminua sa taille discrètement. Bien vite, il possédait la taille d’un humain normal. Cette situation était très inconfortable, mais ce ne serait que temporaire. Cette fois-ci, en observant les deux gardes postés à l’entrée, Yokmir communiqua par signe que chacun prendrait une cible pour les mettre hors d’état de nuire simultanément. Empognant son marteau, il tenait celui-ci d’une seule main au niveau de la tête plutôt que sur le manche. Une fois derrière sa cible, il utiliserait la garde pour la mettre au niveau du cou de l’homme-poisson. Sans lui casser le cou, Yokmir attendrait tranquillement que sa cible tombe sans connaissance avant de poursuivre son chemin.


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Mer 14 Fév - 23:30


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S'il était évident que l'infiltration n'était pas le point fort du cyborg, celui-ci ayant été créé davantage pour les opérations brutales en terrain hostile qu'autre chose, il était bien conscient que la capacité d'adaptation était un talent indispensable à tout homme voulant faire carrière dans la marine. Il ne s'agissait pas juste d'aiguiser ses talents au combat pour monter en grade, il fallait aussi être à même d'analyser la situation et d'adapter son comportement en fonction du résultat de cette analyse. N'ayant pas ce talent naturel le jeune homme devait piocher dans ce qu'on lui avait donné à savoir la tonne de gadgets désormais engoncés dans la carcasse métallique lui servant de corps. Il avait peut-être moins de mérite d'agir de cette façon mais il n'en avait cure, seul comptait le résultat au final.
Après quelques instants le duo arriva donc à l'entrée d'un camp où les amphibiens rassemblaient leurs éventuels butins, fêtant leur maigre victoire avant de repartir à l'assaut tôt ou tard ? Conscient qu'ils allaient devoir agir avant que cette phase ne soit mise en place, les deux marines s'avancèrent donc et, tout comme son collègue, Nathanael usa de sa force pour bloquer les voies respiratoires du garde jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Soulevant sa proie pour l'amener un peu plus loin, dans les fourrés, là où il ne serait pas découvert dés le premier coup d’œil, le cyborg revint ensuite à l'entrée du camp pour étudier le terrain.
Regrettant que ces amphibiens ne se soient pas enfermés dans une grotte, le jeune homme analysa la composition du camp et se rendit à l'évidence : aucun plan ne permettrait de les neutraliser tous d'un coup et sans risque. Mais qu'est-ce qui, dans son métier, était sans risque de toute façon ?

Ayant terminé son analyse plusieurs dizaines de secondes plus tard, le lieutenant se tourna vers son supérieur du moment et lui chuchota :

« Tenez-vous prêt. Nous allons devoir agir vite. »


Les hommes-poissons étaient disséminés dans tout leur camp mais, à force d'attendre, une grande majorité de ces amphibiens fut finalement rassemblée au centre de ce camp, buvant et se goinfrant en célébrant leur réussite. C'était le moment. En un rien de temps deux grenades se trouvèrent dans les mains du cyborg et, l'instant d'après, elles furent lancées au centre du village. Au lieu d'exploser ces deux globes laissèrent échapper un gaz aux puissantes propriétés soporifiques et, avec une telle proximité, la dose respirée serait telle que l'effet ne mettrait que quelques secondes à se faire ressentir.
L'instant d'après, alors que l'agitation prenait enfin forme, deux lames apparurent au-dessus des poignets de Nathanael. Celui-ci n'eut besoin que d'échanger un retard avec son supérieur pour lui faire part de ses évidentes intentions. Il ne souhaitait pas avoir recourir à ses armes à feu pour alerter les éventuels camps alentours mais, malgré tout, il ne serait pas clément pour autant. Bientôt il pourrait plonger dans la mêlée ou attendre que les survivants ne viennent à lui, le résultat serait exactement le même.

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Mer 28 Fév - 20:12
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Alors que les premiers gardes furent mis hors d’état de nuire, et apporter un peu plus loin, la situation devenait un peu plus complexe. Il s’agissait d’un camp qui possédait plusieurs sorties. C’était très problématique lorsqu’on désirait se débarrasser d’un grand nombre d’ennemis en un seul coup. Enfin, s’il reprenait sa véritable taille, ce ne serait pas très compliqué, mais ce ne serait pas du tout silencieux ni très discret. Cependant, avec la réaction et les actions de Natanael, l’heure n’était plus à la discrétion. Maintenant, c’était vraiment l’heure de combattre. Ce qui plaisait beaucoup à Yokmir.

-Mimimimimir ! Un bon combat en perspective ! Je vais attirer leur attention, faite en bon usage si le cœur vous en dit !

Sans d’autres mots, l’Etnocien décida que sa forme actuelle ne lui convenait plus. Après que le lieutenant ait lancé ses grenades soporifiques, le géant savait pertinemment qu’un grand nombre de ses pirates ne seraient pas affectés. C’était ses individus que les deux marines devaient mettre hors d’état de nuire au plus vite. Après tout, Yokmir ne désirait pas que ceux-ci s’échappent. Un homme-poisson restant caché pouvait être très difficile à débusquer, ce qui pouvait causer bien des problèmes après le départ des troupes. Dans l’immédiat, un de ses pirates pouvait chercher des renforts ou simplement alerter leur grand parton. Ce qui était également une situation très peu désirable. Ils devaient faire vite sans pour autant donner l’alerte dans les alentours. Pour le géant, la réponse était simple : plus il serait grand, plus il lui serait aisé d’abattre un grand nombre d’adversaires. Cependant, il désirait éviter d’attirer trop l’attention. Ce qui créa une situation de compromis. S’il devenait beaucoup plus grand qu’auparavant, il demeurait plus petit que la cime des arbres environnants.

Empoignant son marteau, il se dirigea directement vers le milieu du camp une fois que le gaz était entièrement dissipé. Le command n’était pas quelqu’un de passif et préférait toujours faire le premier pas. C’était sa façon de prendre contrôle du champ de bataille. De plus, Yokmir était quelqu’un ayant beaucoup de difficulté à rester discret lorsqu’il était question de combat. Cependant, son apparence et sa taille possédaient plusieurs avantages pour les hommes travaillant avec lui. Un géant attirait forcément beaucoup de regards, ce qui permettait d’attirer l’attention loin des autres. Alors que certains hommes-poissons commençaient à tituber et même tomber dans un profond sommeil, les autres furent présentés à cette nouvelle menace. Le premier pirate n’eut que très peu de temps pour se défendre contre le puissant coup de marteau qui l’envoya s’écraser sur une table un peu plus loin. Dans cette situation, le géant bloquait cette sortie. Il y avait d’autres moyens de quitter cet endroit, mais ce ne serait probablement pas la première réaction des pirates. Ils étaient plus nombreux qu’un seul géant après tout. Tout dépendrait des actions du lieutenant à présent.


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Jeu 1 Mar - 12:11


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Si la plupart du temps la mission de ces hommes en bleu et blanc était de protéger les intérêts du gouvernement mondial et de protéger les plus faibles de ses citoyens, la profession de marine n'était pas toujours tout rose et parfois des décisions peu honorables devaient être prises. De par son expérience Nathanael avait conscience que plusieurs de ses camarades finissaient par réellement apprécier le fait de pourfendre les criminels, par prendre du plaisir à se laisser enivrer par ce sentiment de puissance juste avant de faire tomber la tendance, mais il n'arrivait définitivement pas à comprendre comment un tel changement pouvait bien se produire. Aimer son travail était une chose, apprécier l'excitation et la stimulant liées à un combat en était une autre, mais de là à apprécier le fait d'ôter des vies il y avait un pas que le jeune lieutenant ne pouvant certainement pas envisager franchir.
Alors oui il savait bien que son devoir l'appeler de temps en temps à ôter des vies pour en protéger d'autres, comme c'était le cas aujourd'hui, mais il ne pouvait s'empêcher de se poser une question : passerait-il un jour de l'autre côté de la barrière ? Finirait-il par apprécier les tueries au bout de plusieurs années ? D'ailleurs, en y repensant, quid de sa longévité ? Son corps dépasserait-il la durée prévue grâce à ses modifications ou son cerveau finirait-il par défaillir avec le temps ? Une question qu'il n'avait pas pensé poser juste après sa résurrection. Bah, la prochaine fois qu'il reviendrait à la section scientifique il tâcherait de ne pas oublier cette fameuse question. Mais pour l'heure il y avait plus urgent que sa propre durée de vie, celle des habitants innocentes en danger de mort par exemple.

Si son officier du moment sembla excité à l'idée de combattre, le lieutenant montra davantage de réserve en se contentant de sortir ses lames de leurs orifices. Il s'agissait ici de ne pas faire plus de bruit que nécessaire, d'agir rapidement et discrètement pour ne pas attirer d'autres groupes d'amphibiens. Tentant de ne pas se laisser perturber par la taille désormais impressionnante du commandant, se concentrant sur son devoir, Nathan posa un pied devant l'autre face aux amphibiens encore conscients qui le prirent pour cible. La majorité de ces assaillants allait se diriger vers le marine massif, cible aussi facile qu'évidente, mais quelques autres moins bourrins ou téméraires se dirigèrent vers le cyborg.

Le premier amphibien qui se présenta fonça tête baissée ers Nathanael, ce dernier n'eut qu'à faire un pas de côté et présenter sa lame à la gorge de son adversaire. Celui-ci s'effondra à terre dans un gargouillis étouffé, tentant de stopper le flot de sang avec ses mains. Confiant de cette première petite victoire, l'Armstrong fit l'erreur de baisser sa garde et, quand il se retourna, vit un adversaire brandissait un puissant marteau juste au-dessus de lui. Pas le temps d'esquiver, le cyborg présenta son bras-droit comme seul bouclier et fit projeté à quelques mètres de lui tout en sentant les plaques métalliques de son bras se plier sous la puissance du coup.
Se redressant immédiatement après cet assaut, surprenant son adversaire qui pensait avec gagné, Nathanael se rua vers l'amphibien et se baissa pour passer sous sa garde, tranchant horizontalement au niveau du ventre avant de laisser sa victime s'écrouler dans ses propres intestins.

Tandis que le commandant semblait apprécier de faire le ménage à coup de marteau, Nathan passa les minutes qui suivirent à lutter de son côté en récoltant quelques coups au passage. Finalement, lorsque le calme commença à revenir, il balaya le camp de son regard et conclut son intervention par un :

« Je crois que c'est nettoyé. »




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Lun 5 Mar - 16:56
Porter la poise-caille

Sans être du genre à désirer la mort de ses adversaires, Yokmir n’était pas non plus le genre à diminuer l’impact de ses coups. Il n’était pas rare de voir quelques adversaires avec plusieurs os cassés. Ce qui demeurait plus ou moins normal en vue de la situation : malgré sa forme diminué, il demeurait néanmoins un géant. C’est pour cette raison que le commandant n’avait pas eu la moindre crainte face à ses adversaires. Ils étaient peut-être plus nombreux, mais il demeurait amplement plus fort. Bien qu’il fût la cible d’un bon nombre de coups d’épées, de morsures ou d’autres attaques incongrus, le géant tenait bon. Sa peau épaisse lui était d’un grand service et, si vers la fin du combat il possédait de nombreuses blessures, aucune d’entre elles pouvaient être considérées comme grave. Bien rapidement, sous les efforts des deux hommes, le camp redevenait silencieux. Mais cette fois, c’était une ambiance beaucoup plus froide et beaucoup plus morne. Le géant ne pouvait s’empêcher de constater la présence des lames utilisé par son compère. La présence d’arme à l’intérieur de son propre corps était quelque chose de très peu orthodoxe. Yokmir ne pouvait s’empêcher de penser que quelque chose lui échappait, mais son attention était fixer sur les survivants du combat. Il répondit néanmoins au lieutenant, avec qui il confirmait la fin du combat en ce lieu.

-Je le pense aussi. Je n’ai pas vu de fuyard, alors je pense que le compte est bon. Il faudra attendre que l’un d’eux se réveille avant de le questionner. Pour le moment, je vais m’occuper de les restreindre.

Récoltant les survivants là où ils étaient éparpillés, l’Etnocien les assembla avant de les attacher sans autre mesure. Le plus simple serait de les enfermer, mais la situation ne le permettait guère. Demander à un groupe de Marine de les escorter serait une autre solution, mais le temps demeurait contre eux. Dans la fouler, Yokmir saisit l’un des pirates qui s’était endormis avant le début du combat. Le gaz soporifique devait posséder des effets temporaires, alors il était possible qu’il se réveille rapidement. Et contrairement aux autres, il ne semblait pas être robuste ou même tailler pour le combat. Les apparences étaient souvent trompeuses, mais il parlerait peut-être plus facilement que les autres avec un peu de chance…

-Celui-ci semble plus ou moins en état. Il semble seulement bien sonné. Avec un peu de chance, il coopèrera. Sinon, je pense que ce ne sera pas très compliqué à obtenir.

La torture n’était pas la tasse de thé du géant, mais il était parfois nécessaire d’agir outre les règles. Après tout, bien que Yokmir n’ait pas conscience de l’existence formelle du Cipher Pol 9, il était loin d’être stupide. Les exceptions protocolaires étaient nombreuses. Si l’Etnocien empêcherait de tels agissements sur des citoyens, il n’avait aucune difficulté à accepter qu’un tel traitement soit appliqué sur des pirates. Si la situation était inversée, ils n’hésiteraient pas à le faire. Le nombre de navire couler dans les environs était une bonne preuve. Le lieutenant avait dit savoir de quel façon procédé. C’est donc à lui que reviendrait cette délicate opération.


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Lun 12 Mar - 23:01


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Depuis sa résurrection le jeune lieutenant était doté de tout à tas de gadgets plus compliqués les uns que les autres mais, dans le tas, certains d'entre eux pouvaient s'avérer bien utile. Il était, entre autres, doté d'inhibiteurs de douleurs qui permettaient au jeune cyborg d'échapper à une souffrance trop soudaine ou trop intense là où d'autres seraient immobilisés par celles-ci. Si certaines personnes voyaient cela comme un véritable don, une bénédiction faisait de cet homme un combattant encore plus inarrêtable, le jeune Armstrong avait toujours rechigné à activer ces inhibiteurs. Pourquoi ? Parce que la souffrance faisait partie de la vie d'être humain et, s'il ne lui restait pas grand chose de son humanité, il pouvait au moins contrôler cette petite partie aussi déplaisante soit-elle. Malheureusement cette volonté fut largement mise à mal au fil des mois qui suivirent, lorsque le lieutenant fut envoyé au front afin que ses nouvelles compétences soient éprouvées. Ce fut un franc succès à n'en pas douter, certes, mais le lieutenant encaissa sa dose de coups. Était-ce supportable ? Pour lui oui, mais force était de constater que chaque vague de douleur l'immobilisait un instant et créait une ouverture dans sa garde, une occasion pour se faire blesser de nouveau et immobiliser une seconde fois.
Vous voyez où je veux en venir ? À force d'encaisser encore et encore, sentant la sirène d'alarme hurler dans sa tête à chaque fois que l'un de ses systèmes était endommagé, il en vint à douter de sa volonté première. Voulant éprouver l'autre méthode, il commença à activer les inhibiteurs lorsque la situation l'exigeait et les résultats furent sans appel. Aujourd'hui, en sentant ce massif marteau s'écraser contre son bras, le jeune marine fut soulagé d'avoir activé ses inhibiteurs depuis son arrivée sur l'île, par simple précaution, mais il déplorait de devoir recourir à un tel stratagème ^pour avoir le dessus sur un adversaire. Ce n'était pas digne de lui, pas digne de ce qu'il avait voulu devenir en laissant son humanité sur la table d'opération.

Une fois le combat terminé le jeune lieutenant fut préposé à la torture du prisonnier amphibien, ce n'était pas forcément son domaine d'expertise mais la douleur pouvait délier bien des langues. Après un bon coup de genou dans le nez pour réveiller son interlocuteur, le jeune homme s'accroupit devant lui pour lui faire cracher le morceau. La conversation tourna court lorsque le jeune officier commença à briser des doigts un par un et, avec le cinquième d'entre eux, la détermination de l'amphibien fut également brisée.

Approchant la tête de l'oreille de son interlocuteur, le jeune homme écouta l'amphibien lui cracher le morceau avant de recevoir un puissant crochet du droit en guise de somnifère. Il avait été coopératif, il méritait davantage une arrestation en bonne et due forme qu'une exécution sommaire. Se redressant, essuyant le sang qui s'agglutinait sur ses lames, le garçon se tourna vers son supérieur du moment pour lui expliquer sommairement la situation.

« Une grotte, à 1 kilomètre au nord-ouest de notre position. C'est leur point de départ. Si on se dépêche on peut y arriver avant qu'ils ne lancent leur attaque. Qu'en pensez-vous ? Attaque ou défense ? »




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Dim 25 Mar - 22:53
Porter la poise-caille


-C’est à ce moment que j’aimerais posséder plusieurs autres renseignement sur les lieux… Surtout pour déterminé si cette grotte possède un accès à la mer. J’ai confiance en mes hommes en cas d’attaque, et je suppose que c’est également le cas pour les vôtres. Si vos blessures ne vous contraignent pas, je pense que d’attaquer leur repaire serait la meilleure solution. S’ils sont vraiment dans une grotte, il suffit de la détruire pour que les pirates sortent de leur trou.

Les informations obtenues par le lieutenant étaient des plus utiles. Désormais, il était possible de couper la racine de cette mauvaise herbe. Si les hommes-poissons pouvaient fuir sous la mer, le géant était persuadé que ceux-ci ne pouvaient pas nager dans la terre qui s’effondre. Détruire l’environnement était quelque chose de particulièrement simple pour un géant, peu importe s’il était un combattant ou non. L’une des raisons pour laquelle les équipages pirates étaient craints et possédaient souvent de grandes primes, c’était principalement pour leur potentiel de destruction. C’était d’ailleurs un aspect qui rendait le déploiement du commandant quelque peu problématique en milieu urbain. Un géant demeure toujours un géant, peu importe sa taille. Ce n’est pas comme s’il avait décimé des villes entières, mais un problème régulier était la disparition de pan de mur ou l’écroulement de maisons de façon accidentel. Mais dans la situation actuelle, cet art de démolition serait parfaitement utilisé contre leurs adversaires. Peu importe si l’endroit était fortifier : personne ne pouvait rester calme lorsque le ciel leur tombe sur la tête !

L’état physique du géant lui permettait de continuer, mais il se posait de nombreuses questions sur le lieutenant. Il n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait. Il y avait anguille sous roche. Cependant, il était lui-même le premier à ne pas dévoiler ses propres capacités, alors il ne pouvait pas blâmer Nathanael de garder ses secrets également. Néanmoins, les connaissances de l’Etnocien étaient limitées et il ne se doutait pas de la nature quasi-robotique du lieutenant. Il devait cependant avouer qu’il ne comprenait pas exactement comment fonctionnait les armes de son coéquipier, ce qui demeurait quelque peu frustrant. Néanmoins, ils étaient tous deux des hommes travaillant pour la Marine et Yokmir ne remettait pas en doute ses premières impressions. Si le lieutenant se sentait prêt, ils pouvaient se diriger vers cette fameuse grotte. Malgré le nombre inconnu d’ennemis, le géant n’avait aucune crainte. Après tout, il avait vécu dans une société dans laquelle la bravoure était mise à l’honneur. Même à un contre mille, il n’y aurait aucune peur dans son regard. Si le lieutenant l’accompagnait, les chances de réussites augmentaient radicalement. Envoyer un message aux troupes demeurait cependant risqué pour les civils : si les pirates étaient hors de leur repaire, ils pourraient facilement attaquer là où les Marines étaient les plus vulnérables. C’était uniquement pour cette raison que Yokmir n’avait pas proposé cette solution. Rien n’était sûr après tout…


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Jeu 29 Mar - 20:40


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Certaines personnes étaient formées à l'art subtil et cruel de soutirer des informations à un individu en utilisant des méthodes aussi violentes que douloureuse mais, si le jeune officier ici présent avait accès à toutes ces fiches de formation, force était de constater qu'il y avait un monde entre la théorie et la pratique. Le jeune boxeur savait briser des os et frapper là où cela faisait le plus mal, cela n'avait vraiment rien de difficile, mais il lui manquait la subtilité des experts en la matière mais ce n'était peut-être pas plus mal ainsi. Nathanael était avant tout un guerrier, un soldat, un homme obéissant aux ordres et mettant sa vie en jeu au service des plus faibles, cela ne l'intéressait pas de finir ses jours dans de sombres souterrains à torturer prisonnier après prisonnier pour leur soutirer tout ce qu'ils savaient. Il laissait cela aux agents du Cipher Pol, cela correspondait plus à leur domaine d'expertise qu'au sien, le lieutenant se contenait de se battre et ce n'était déjà pas si mal.
Alors que les premières informations tombèrent le commandant du jour proposa de partir à l'attaquer pour devancer le reste des hommes-poissons, leur coupant l'herbe sous le pied afin de les empêcher d'attaquer les villageois. Le lieutenant avait-il confiance en ses hommes ? Cette question lui semblait peut-être absurde mais, après mûre réflexion, il réalisa qu'il ne s'agissait pas du tout de confiance mais de capacités. Ses camarades avaient beau être volontaires ils n'en restaient pas moins des hommes qui, sur le papier, restaient moins forts et endurants que l'homme-poisson moyen. Alors l'Armstrong s'inquiétait-il pour eux ? Bien entendu et, par-dessus tout, il préférait accélérer le rythme pour éviter à ses hommes d'avoir à mettre leurs compétences à l'épreuve contre de tels opposants. À coup-sûr cela ne finirait pas bien, pour personne.

« Dans ce cas, en route. »


Courant cette fois-ci à vive allure pour se diriger au plus vite vers la destination, ce fut au bout de quelques minutes que le boxeur détecta au loin de forme rocailleuse massive dans laquelle se déversait un large fleuve, celui-ci plongeant certainement dans la mer entourant l'île. Était-ce la forme recherchée ? À la vue de la trentaine de formes qui pululaient à l'entrée de celle-ci, la réponse s'imposa d'elle-même. Fronçant légèrement les sourcils devant ce spectacle peu engageant, le jeune homme pointa tout de même un détaim:

« Au moins deux fois plus que le groupe de tout à l'heure, sans compter ceux qui sont encore dans la grotte. »


En effet la grotte était tout de même massive et pouvait encore renfermer au moins le double de ces individus, à un endroit où l'effet de surprise ne serait pas aussi percutant que la fois précédente. En plus de cela l'amphibien alpha de cette communauté n'avait pas encore pointé le bout de son nez, ce qui n'était pas pour rassurer le jeune marine qui aurait préféré se débarasser de lui en premier lui. Malheureusement toutes ces pensées furent chassées lorsque, cachés dans les fourrés, les deux marines remarquèrent plusieurs amphibiens s'armer. Quoi ? Ils se mettaient déjà en marche ? Non, c'était trop tôt ! Il n'avait pas eu le temps de réfléchir à un plan !

« Ils se mettent en mouvement, c'est le moment ou jamais. »



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