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Sam 6 Jan - 21:42


Coule, raoul
Massy, toujours vêtu d’un chapeau de paille, plissait dangereusement les yeux en regardant l’homme en face de lui. Ce dernier n’était personne d’autre qu’Edward Lawrence, un parasite de première qui avait profité du tumulte à Greenfield pour monter en douce sur leur navire. L’épéiste était vraiment horripilé par sa présence, mais ce n’était pas si grave que ça, au final. Enfin, ça ne l’aurait pas été si le passager clandestin ne s'était pas servi de Bell. En effet, cette dernière avait défendu bec et ongles sa présence sur le bateau. Or, cela ne pouvait vouloir dire qu’une chose, cet homme avait profité de sa gentillesse pour la convaincre de monter avec eux. En clair, il s’était joué d’elle comme un marionnettiste avec son pantin, et c’était quelque chose que le bretteur ne pouvait tolérer sous aucun prétexte.

L’ancien esclave avait eu son lot de doutes sur cet homme qui lui avait toujours paru suspicieux. Ils l’avaient rencontré à peine quelques heures plus tôt sur l’île qu’ils venaient de quitter en catastrophe. À ce moment-là, ils l’avaient sauvé d’une sévère déshydratation sur la plage, ce qui était une façon bien ridicule de mourir vu qu’il y avait un verger à même pas cinq cent mètres. Quoi qu’il en soit, le médecin avait tenu à l’aider, ce qui ne posait pas réellement problème au bretteur vu qu’il comptait le faire de toute façon. Cependant, la première réaction du déshydraté avait été de les insulter en les confondant avec des démons. Ensuite, il avait commencé à gesticuler tel un fou en voyant la ville, et à peine quelques instants après, il avait tenté de se suicider. Ça et quelques-unes de ses autres réactions poussaient le jeune homme à se méfier de lui. L’instabilité de ce tireur était évidente pour quiconque étant un minimum attentif, et avoir une personne telle que lui à même pas deux mètres ne rassurait guère le musicien.

Toutefois, la santé mentale de ce cher Edward n'était pas aussi détériorée qu’on serait susceptibles de le croire. D’après Bell, il serait capable de trouver assez rapidement une solution à une situation désespérée. Par exemple, lorsqu’il avait créé une émeute en usant de ses Berrys pour échapper à une unité entière d’agents de police. En parlant d’argent, c’était là encore une preuve de la fourberie et de la dangerosité de cet homme. En effet, il leur avait dit qu’il avait été déposé sur la plage où ils l’avaient trouvé par des brigands peu scrupuleux qui l’auraient assommé lors de son voyage. Cependant, comment cela se faisait-il qu’il possède encore son or et ses armes après ça ? Même le plus idiot des voleurs aurait pris la peine de le fouiller à la recherche d’objets de valeur. En d’autres termes, le vagabond avait menti sur le comment du pourquoi il s’était retrouvé à mourir de soif là-bas. D’ailleurs, l’ancien esclave dut faire un effort surhumain pour ne pas hurler de frustration. Ce n’était que maintenant qu’il remarquait quelque chose d’aussi évident, alors même qu’il avait vu les fameux pistolets plus d’une fois.

Soupirant profondément, Massy décida d’arrêter de ressasser le passé. L’important, c’était ce qu’il allait faire pour se débarrasser de cette fouine de trois mètres de haut. En temps normal, il n’aurait pas hésité à le jeter par-dessus bord, la sécurité de sa famille comptait bien plus à ses yeux que le serment qu’il avait fait à Greenfield. Malheureusement, le médecin de bord était là, et elle ne le laisserait jamais faire ça. La brune serait même capable de se jeter à l’eau et d'aider le tireur à remonter sur le bateau si c’était nécessaire. C’était donc peine perdue, le sabreur ne pourrait pas se débarrasser du parasite avant d’arriver sur la prochaine île. Cela l’horripilait d’autant plus qu’à cause de lui, ils étaient particulièrement à l’étroit sur leur petit navire. Toutefois, il n'y pouvait rien, la seule chose qu'il était capable de faire dans cette situation, c'était garder un œil sur ce danger ambulant.

-« Alors, monsieur Lawrence… » Dit le musicien d’un ton peu amical. « Quand comptez-vous donc nous quitter ? »



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Sam 6 Jan - 22:42





West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504





J’avais été naïf. Tel était le constat qui empoisonnait mon esprit malade depuis le début de cette longue et inconfortable traversée. Et pour cause, la taille de ce bateau était bien loin des standards sortis de mon imagination. Et pourtant, il n’y avait rien d’illogique à cela : comment diable trois anonymes pouvaient-ils bien posséder une décente embarcation ? Pire, j’aurais dû comprendre leur modestie en analysant leurs achats en denrée alimentaire : une quantité de nourriture qui ne convenait qu’à un comité très réduit. Et un tel équipage ne saurait diriger un navire de ce nom. Finalement, je m’étais une nouvelle fois fourvoyé, jugeant à tort que le destin me faisait une faveur. Irrémédiable naïveté qui consumait ma crédibilité. J’avais pris mes désirs pour des réalités, considérant que la facilité me tendrait ses bras. Foutaises ! La vie n’était pas aussi simple…

Et puis, les âpres paroles du bretteur vinrent m’invectiver de leur douceur. Mon corps était avachi dans un coin de la petite embarcation et prenait beaucoup de place, ce qui devait sans doute contrarier quelque peu mes hôtes. Après tout, j’étais tel un parasite qui obstruait par sa présence leur espace vital. Et les quelques heures qui s’étaient écoulés semblaient avoir fait germer une certaine animosité chez le maudit à mon égard. Pour autant, je ne comptais pas me laisser malmener verbalement.

« C’est Mr Edward. »

Le coupais-je d’un ton sec, sans prendre la peine de lever les yeux sur lui. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait l’erreur et ce manque de considération commençait sérieusement à entamer le peu de sympathie que je lui portais. S’il était vrai que je prenais pas mal de place sur la bicoque de bois, cette vérité s’appliquait également à lui. Et nous délester de sa présence aurait sans aucun doute quelques bienfaits sur les conditions de la traversée.

« Vous semblez avoir une dent contre moi pour une raison inexpliquée. Je comprends que ma présence à vos côtés vous déplaise, mais cette réaction est irrespectueuse envers Bell qui m’a si chaleureusement invitée à me joindre à vous. Je vous prierais donc de cesser d’agir de manière aussi déplaisante. »

Ce jeune impertinent méritait d’être remis à sa place, aussi m’étais-je assuré de répondre avec tact et courtoisie tout en m’appuyant sur la volonté de Bell contre laquelle il demeurait impuissant.


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Sam 6 Jan - 23:59


Coule, raoul
Massy grimaça à l’entente des paroles portées à son égard par cet homme, et il se retint difficilement de lui lancer une remarque acerbe. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un parasite tel que lui, il usait sans cesse de Bell pour éviter de répondre à ses questions. Pas que cela étonne franchement l’épéiste qu’une personne pareille ait recours à de tels moyens, mais ça avait le don de l’énerver. D’ailleurs, il se retenait difficilement de se jeter sur lui pour lui apprendre ce que cela en coûtait de profiter de sa famille. Poussant un énorme soupir, le musicien se tourna vers l’horizon. Peut-être que le paysage allait lui calmer les nerfs, qui sait ? Le va-et-vient des vagues lui était étonnamment agréable, c’était même très apaisant. Cependant, ce n’était pas réellement suffisant pour vraiment l’aider à aller mieux. Une seule chose pouvait réussir cet exploit : avoir un minimum d’espace vital.

-« Si seulement ce bateau était plus grand… » Soupira-t-il intérieurement.

Erik était mécontent, furieux même. La petite sotte qui leur servait de médecin avait eu la brillante idée d’inviter un clochard de trois mètres de haut sur le navire qui lui avait coûté toutes ses économies. Certes, le vieux barbu était habitué à ce qu’on ne prenne pas en compte son avis, mais ça ne rendait pas la situation moins énervante pour lui. Surtout que le pauvre type qu’elle leur avait ramené prenait bien la moitié de la place disponible, c’était tout bonnement ridicule. Si le navigateur avait été aux commandes, il n’aurait jamais laissé une telle chose se produire. Malheureusement, ce n’était pas lui le « chef », mais bel et bien cette chiffe molle qui se pliait aux quatre volontés de la gamine.

-« Ah, de mon temps, ce n'étaient pas les femmes qui portaient la culotte. » Pensa le vieillard. « Si seulement on pouvait revenir à cette belle époque… »

Bell avait cru que ramener monsieur Lawrence sur le navire serait un bon moyen de casser la monotonie de leurs voyages en mer, tout en lui permettant de d’étudier ses particularités physiques si uniques. Cependant, cela ne se passa absolument pas comme prévu, ça avait eut l’effet inverse, même. Un silence pesant régnait désormais sur leur embarcation, et on pouvait sentir une certaine animosité venant de tous ses compagnons de voyage. Le sabreur, en particulier, ne semblait pas s’entendre avec le tireur. La brune se demandait bien pourquoi un tel comportement, d’ailleurs. Toutefois, elle ne pouvait pas lui demander devant le premier concerné. En plus d’être inapproprié, ce serait totalement stupide. Quoi qu’il en soit, la jeune fille voulait à tout prix mettre de l’ambiance, elle fit donc une proposition :

-« Que diriez-vous de jouer à un jeu ? Ou bien, on pourrait se raconter des histoires ? Bref, faire quelque chose d’amusant, quoi ! »
-« Flemme. » Répondit tout simplement Massy pour couper court à la discussion.
-« Ne compte pas sur moi, gamine. » Acquiesça le vieillard.
-« Très bien… » Répondit la concernée, déçue. « Et vous, Edward ? »



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Dim 7 Jan - 10:52





West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504





Mes propos furent auréolés d’une victoire tonitruante marquée par le silence de mon interlocuteur. Ce triomphe me confirma que certains conflits pouvaient se résoudre autrement que par la violence, ce qui était une bonne chose. Et une habitude à prendre si je voulais continuer ma discrète progression en ce bas monde. Pourtant, cela n’enrayait pas la mauvaise humeur générale qui oppressait les occupants du bateau tel un fléau. Ma présence en ces lieux n’était visiblement pas du tout désirée et semblait ne jamais pouvoir être acceptée. Je soupirai intérieurement. Embarquer avec eux était sans doute une mauvaise idée finalement. Mais au fond, avais-je eu le choix ? Le jeune homme à la chevelure sombre s’était appliqué à nous ériger en tant qu’ennemis de Greenfield en s’opposant aux forces de l’ordre. Dès lors, il avait fait de nous des criminels. Et deux issues nous étaient réservées : la capture ou la fuite. Oui, au fond, ce qui était arrivé était entièrement sa faute, il n’avait pas le droit de m’en vouloir.

Et puis, le silence pesant fut dissipé par l’unique représentante féminine. Celle-ci semblait avoir remarqué que sa proposition n’était pas au goût de tout le monde, et, armée de ses habituelles bonnes intentions, elle tentait donc d’adoucir les relations entre tous par le biais d’un jeu ou d’une histoire. Pourtant, ses espoirs furent noyés par la mauvaise volonté de ses deux compagnons qui refusèrent ostensiblement la proposition. Des hommes têtus qui n’aideraient décidément pas à adoucir la situation. Alors, la demoiselle pivota dans ma direction, dirigeant ainsi ses mirettes pleines d’espoir sur mon âpre personne. Une bien mauvaise idée : je n’étais pas connu pour mes capacités sociales, loin de là. Pourtant, quelque chose me poussait à accepter la proposition.

« J’ai un jeu à vous proposer, Bell »

Annonçais-je alors. Ainsi, mes mains s’extirpèrent des poches de mon manteau et se présentèrent à la vue de la jeune femme tandis que mes bras se croisèrent. Mes poings étaient fermés, ou plutôt enroulés sur un objet.

« Ce petit jeu est simple, j’ai dissimulé un objet dans l’une de mes deux mains que je vous offre si vous parvenez à le trouver. Mais attention, dans l’autre, il y a un piment qui risque de vous arracher la bouche et que vous devrez manger. »

Mon plan était parfait : déguisé en un jeu en apparence inoffensive, il me permettait d’attaquer Bell sans éveiller les soupçons. Et en misant sur l’aspect aventureux de la chose, j’avais de bonnes chances de piéger l’innocente Bell. Par ailleurs, cela serait un bon moyen de sonder le sort que le destin souhaitait lui réserver.


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Voilà, voilà, alors... main droite ou main gauche...? :p

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Dim 7 Jan - 13:20


Coule, raoul
La curiosité de la jeune fille fut hautement piquée à vif lorsqu’elle entendit la proposition de son interlocuteur. Sa réponse positive l’avait d’ailleurs tellement mise en joie qu’elle avait accepté le petit jeu sans détour. Certes, elle détestait tout ce qui était épicé, mais ce n’était pas une raison pour refuser d’égayer un peu cette après-midi morose. Aussi, elle jeta un ou deux coups d’œil sur ses compagnons, pour voir s’ils s’y intéressaient un peu malgré leur réponse négative. Erik n’avait pas l’air d’en avoir quoi que ce soit à faire, vu qu’il scrutait l’horizon avec sa longue-vue. D’expérience, la jeune fille savait que c’était sa façon à lui de couper court à une conversation qu’il trouvait inutile. Massy, quant à lui, les surveillait du regard. Le musicien ne semblait pas particulièrement emballé par cette idée et tenait probablement à s’assurer que ce ne soit pas dangereux, d’où l’intérêt qu’il leur portait.

Prenant son courage à deux mains, le médecin de bord s’avança vers Edward qui avait tendu les bras devant lui. Elle hésita un petit moment sur lequel choisir, mais finit par décider de suivre son instinct. Ce dernier lui criait de prendre la main droite, ce qu'elle fit sans la moindre hésitation. Celle-ci s’ouvrit donc et laissa apparaître une créature bien étrange, un gastéropode à la coquille en forme de téléphone. En d’autres termes, un escargophone, aussi connu sous le nom de Den Den Mushi. Cette découverte emplit de joie la brune qui ne put s’empêcher de crier victoire. Tout de suite après, elle remercia leur invité pour ce cadeau :

-« Merci, c’est très gentil de votre part Edward ! On pourra s’appeler, comme ça ! Promettez-moi de me prévenir le jour ou vous aurez réalisé votre rêve, d’accord ? »

Elle lui fit un de ces sourires dont elle avait le secret. Le genre qui pouvait faire fondre le cœur du plus endurci des criminels. Le sabreur soupira en sachant ce que son amie venait d’acquérir. Ce n’était pas qu’il était déçu qu’elle n’ait pas choisi la main au piment, c’était juste qu’il savait qu’elle allait lui rabattre les oreilles avec cette chose pendant un bon moment. Aussi, il décida de se concentrer un peu plus sur le mouvement des vagues, pour oublier ses nouveaux soucis. C’est alors que le vieillard les interrompit tous en leur disant :

-« On est dans la mouise les enfants, regardez là-bas ! »

Il leur pointa la direction dans laquelle il voulait qu’ils regardent, et même s’ils ne jouissaient pas du luxe d’une longue-vue, ils purent constater qu’il y avait un point au large. Quelque chose qui se rapprochait assez lentement en pleine mer, nul besoin d’être un génie pour comprendre qu’il s’agissait là d’un bateau. Cependant, le problème ne se situait pas là, non. Ce qui mettait le navigateur dans tous ses états, c’était le pavillon noir à tête-de-mort qu’il arrivait à distinguer grâce à son outil.



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Dim 7 Jan - 18:21





West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504





Et comme prévu, ma proie n’eut d’autre choix que de mordre à l’hameçon, annihilant ainsi toutes ses chances de survie. Fort de ma conviction, je ne pouvais envisager qu’une issue favorable à ce pari. Alors, la jeune demoiselle, visiblement ravie par ce petit tour de manège s’avança face à la potence que j’avais pris soin de lui ériger. Alors, une fois que le choix de sa corde fût établi, elle laissa ses doigts effleurer ma main droite afin de découvrir l’issue de ce test. Au creux de celle-ci se trouvait un petit gastéropode visiblement heureux de découvrir sa nouvelle propriétaire. Bell ne put alors réprimer sa joie suite à cette victoire inespérée.

« Je… Oui, vous serez la première avertie. »

J’étais littéralement abasourdi par ce qu’il venait de se passer. Ma main droite tremblait, comme traumatiser par la signification de tout ceci. Je m’étais fourvoyé. Ou plutôt, je m’étais fait berner en beauté. Cette jeune femme n’était donc pas destinée à mourir ? Mais pourquoi ?! Ce constat très amer était bien difficile à accepter après tout ce que j’avais traversé. Pourquoi donc étais-je contraint de laisser en vie une personne qui pouvait me nuire ?! Tout cela n’avait strictement aucun sens. Ou alors… le destin m’avait abandonné, décrétant que ma vie n’avait plus aucun intérêt. Pathétique.

« Urgh… »

Et puis, je reçus la divine punition pour cette cuisante défaite : deux lasers couleur noisette qui vinrent me transpercer de leur éclat, eux-mêmes accompagnés d’un sourire d’une puissance rare. Cette tireuse était un trop grand danger : je ne pouvais me permettre de rester plus longtemps en sa compagnie, ce qui signifiait deux choses : soit je décidais de défier le destin en l’abattant devant ses compagnons, soit je prenais la suite. Mais les oscillations de l’étendue aqueuse semblaient faire miroiter leurs funestes intentions à mon égard. Et je n’avais pas d’ailes pour m’absoudre à la pesanteur terrestre. Était-ce donc ainsi que j’allai périr ? Mon regard se porta vers les cieux, comme si j’espérais qu’une manière de me sortir de cette situation compliquée tombe du ciel.

Mes divagations furent troublées par les cris d’un vieil homme. À mesure que le point à l’horizon s’agrandissait, ses contours se développaient afin de décrire une forme des plus familières. Un navire s’approchait à une bonne vitesse de notre position et semblait déjà nous avoir repérés. Un sourire sinistre se dessina parmi les âpres contours de mon faciès déchiré par les blessures. Ce bateau n’était sans doute pas là par hasard : il s’agissait vraisemblablement de ma porte de sortie. Et puis, nos yeux purent se poser sur l’étendue noire qui flottait au sommet du mât. Un navire pirate sans doute auréolé d’intentions hostiles à en juger par les quelques marins qui nous tenaient déjà en joue. Les canons de leurs fusils qui dépassaient de leur navire faisaient miroiter l’éclat du soleil. Pourtant, notre destinée n’avait jamais paru aussi sombre qu’à cet instant.


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Bien joué ! Bell gagne donc l'un de mes Den-Den Muchi que tu peux d'ores et déjà ajouter à l'inventaire de ta fiche technique !

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Dim 7 Jan - 21:17


Coule, raoul
Massy se concentra sur le bateau devant, envisageant leurs possibles solutions. La première qui venait à l’esprit était bien évidemment la fuite. Malheureusement, c’était d’ores et déjà compromis vu qu’ils étaient visés par plusieurs armes à feu ennemies. Il restait donc deux options : négocier avec les forbans en face, ou leur coller une bonne raclée. Si jamais ils devaient en arriver à la dernière solution, le bretteur serait ravi de réquisitionner leur bateau. Ne serait-ce que pour dire adieu au parasite qui se nourrissait actuellement de la naïveté de Bell. En effet, le musicien n’hésiterait pas une seconde à donner un navire de cette ampleur à ce cher monsieur Lawrence si cela pouvait libérer la brune de son emprise.

-« Que fait-on ? » Demanda-t-elle en voyant les forbans arriver. « On fuit ? »
-« Tu rigoles, gamine ? » Fit le vieux barbu. « L’attaque, y a que ça de vrai. »
-« Nous serions réduits à l’état de passoires avant même d’avoir pu changer de cap efficacement. » Répondit le sabreur. « Et attaquer sans discernement, c’est juste le meilleur moyen de mourir comme des idiots. »
-« On fait quoi alors ? » S’étonna la jeune fille.
-« Une seule chose. » Rétorqua le maudit. « Attendre. »
-« Mais tu te fous de la gueule de qui, là ? » S’énerva le navigateur. « Tu veux notre mort ou quoi ? »
-« Calme tes ardeurs, Erik. » Soupira le concerné. « C’est la seule chose à faire, ces pirates n’ont pas encore tiré alors qu’on est à portée. Cela ne peut vouloir dire qu’une chose, ils veulent nous rencontrer face et face. Ils nous ferons donc monter sur leur bateau. Là, on pourra tenter de s’en sortir en négociant, autrement, la seule option qui reste, c’est de se débarrasser d’eux. Ou, au minimum, de faire en sorte que leur navire ne nous suive pas si on est obligés de fuir. »

La brune acquiesça, ayant compris le raisonnement de son ami. C’était un très bon stratège, malgré les apparences, elle lui faisait donc totalement confiance. Certes, il lui était arrivé de leur pondre de mauvais plans, mais c’était généralement assez rare. La tireuse ne s’inquiétait donc absolument pas de l’arrivée imminente du navire au pavillon à tête-de-mort. Erik, par contre, c’était une autre paire de manches. Il avait servi sous les ordres d’Estelle, celle qui avait enseigné la stratégie à Massy, et il la trouvait infiniment plus douée. Cependant, il n’avait pas réellement le choix dans la situation présente, et ressasser le passé ne l’aiderait en rien. Il ne lui restait donc qu’une seule chose à faire : suivre le plan tordu du zoan et croiser les doigts pour qu’ils s’en sortent en un seul morceau. Selon lui, c’était très loin d’être gagné.



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Sam 28 Juil - 20:35






West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504





L’épaisse bicoque toute de bois vêtue continuait de fendre la marée, dévorant mètre après mètre comme pour venir nous happer goulûment. Alors, un sourire béat vint tordre les âpres traits qui façonnaient mon faciès, faisant naitre une expression démoniaque. Oui, le ciel n’était sombre que si on lui lançait un regard noir. C’était donc ça : le vent du destin m’était encore et toujours favorable, finalement. Ainsi, je me désintéressai de mes compagnons d’infortune pour me tourner vers l’avenir radieux qui me tendait ses bras bienveillants. Car contrairement aux dires de ces hérétiques, cette apparition navale n’avait rien de problématique : il s’agissait là d’une véritable bénédiction.

« Oooy ! Les gars !! Au secours ! Ces pirates me retiennent en otage ! Mais j’ai de l’argent… »

Mes bras s’étaient écartés et s’agitaient maintenant vers les cieux, comme pour chasser les quelques nuages qui perlaient dans l’immensité azurée. Ma voix avait détonné suffisamment fort pour permettre à nos homologues d’entendre mes revendications. Le deal était simple : ils me sauvaient la mise, coulaient la barque et leurs occupants, me débarrassant ainsi de la présence inconfortable de Bell et ils touchaient une grasse somme d’argent en retour tout en me déposant sur Powder Island.

Oui, à n’en point douter, ce plan était parfait.

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« Cool » Raoul 54 ans, camionneu conducteur de bateau pirate.


« Vous avez entendu… il a dit qu’il avait de l’argent… »
« Du coup… on fait quoi, chef ? »


Les yeux humides du bonhomme rondouillet vinrent se plisser lorsque lui parvint cette demande pour le moins… inattendue. Mais était-ce vraiment le cas ? L’homme au crâne partiellement dégarni haussa les épaules avec sa nonchalance habituelle. D’abord l’argent, ensuite les questions. La vie de conducteur de bateau n’était pas évidente ces derniers temps, et écumer les eaux de West Blue devenait de moins en moins rentable à cause de ses misérables marines. Alors bon, comment le bon vieux Raoul était-il censé conquérir toutes les jolies femmes du monde sans le sou ? C’était une situation houleuse. Or, une solution venait de n’émerger de nulle, là, sur cette embarcation de fortune. Le genre d’opportunité qu’il était bon de saisir.

Le navire pirate s’immobilisa alors dans un grincement strident alors que l’ancre était allée se ficher parmi les fonds marins. Une échelle s’extirpa alors des cieux pour venir plonger aux pieds de l’immense forban qui avait sollicité assistance.

« Allez moussaillon, monte donc à bord… Et les autres, pas de gestes brusques ! Sinon je vous envoie nourrir les poiscailles à coup de mortier ! »
« À vos ordres mon capitaine ! »

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Répondis-je fièrement tout en escaladant cette opportunité que l’on m’avait déroulée, sans pouvoir dissimuler mon extase. Quelques pirates vinrent m’aider à gravir le rebord étriqué du navire tandis que d’autres continuaient de menacer mes compagnons du jour.

« Et on fait quoi des autres, chef ? »
« Eh bien… On les plombe ? »

« Si je puis me permettre, cher monsieur, vous devriez les capturer et les vendre comme esclaves. Ce serait une solution bien plus rentable pour vous… »
« Oh ! En effet ! Très bonne idée ! »

Alors, une fois hissé au sommet de mon art, je ne manquai pas d’adresser un sourire aussi hautain que machiavélique au dénommé Massy, comme pour me moquer de sa piètre condition. Après tout, ce n’était que justice pour l’animosité dont il avait fait preuve à mon égard jusqu’à maintenant.


_______________





Voilà, voilà, pour m'excuser du retard, je t'offre une réponse emplie de bienveillance (;

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Dim 29 Juil - 3:32


Coule, raoul
-« E-E-Edward ? » Balbutia Bell, sidérée.
-« Sale enfoiré de fils de chacal pourri de mes deux ! » Hurla Erik avant d’ajouter bien d’autres injures un peu plus poussées.

Si la brune et le vieillard avaient accueilli la trahison du tireur comme un poignard inattendu planté dans le dos, il n’en était rien pour Massy. Il se doutait clairement que ce gars s’en fichait pas mal d’eux et les laisserait tomber à la première occasion. Pour être tout à fait franc, il s’attendait même à ce que le grand gaillard tente de les tuer de ses propres mains. Aussi, ses mensonges et ses tentatives de s’attirer les faveurs de l’ennemi ne firent ni chaud ni froid au maudit. Ce dernier était même curieux de savoir comment tout ceci allait se dérouler. Pour cette raison, il fixait attentivement le charlatan tout en réfléchissant vaguement à un moyen de se sortir de ce mauvais pas. Pendant ce temps, le navigateur fusillait du regard le traître, se retenant difficilement de grimper à l’échelle pour lui donner une bonne correction. Bell, quant à elle… Elle vivait très mal tout ceci :

-« Ed... Edward… Vous rigolez… N’est-ce pas ? »

Elle lança alors un regard suppliant à l’homme tout en haut. Ils ne se connaissaient pas depuis bien longtemps, mais elle avait cru… Elle avait espéré… Elle avait souhaité qu’ils deviendraient amis. La tireuse pensait justement qu’ils l’étaient devenus après avoir risqué leurs vies ensemble... Elle était convaincue que le Lawrence et elle avaient développé un certain lien… Elle lui avait même révélé des choses que ni l’Umbra, ni l’Openheimer ne savaient sur elle… Elle lui avait ouvert son cœur parce qu’il lui inspirait de la confiance… Mais apparemment, ce sentiment d’amitié n’était pas réciproque. Le balafré n’éprouvait rien de ce genre à son égard. Pour lui, elle devait sans doute être une bonne cruche naïve à souhait, une pigeonne à peine bonne à plumer… Oui, dans le fond, c’était ce qu’elle était… Le médecin baissa légèrement la tête tandis que ses yeux s’embuaient. Alors, vint le coup de grâce, celui qui acheva de faire pleurer la pauvre jeune femme. Edward venait de marchander leur sort avec ces pirates… Cela raviva d’horribles souvenirs chez la brune. Principalement des images tenaces que sa mémoire eidétique refusait d’oublier. Une sombre geôle crasseuse, des chaînes ensanglantées, des corps mal nourris, des blessures horribles, des mines résignées, des yeux effrayés, et des visages tristes à perte de vue. Voilà ce qui revint en tête à Bell en entendant les paroles d’Edward, voilà ce qui la fit s’écrouler sur le plancher de la barque tandis que des larmes coulaient abondamment le long de son visage.

-« E-Edward… Co-comment avez-vous pu ? »

Erik mit de côté son regard assassin pour se pencher vers la fille en débardeur, apparemment bouleversée. Le vieux ne comprenait pas pourquoi elle était aussi affectée par la trahison d’un type qu’ils connaissaient à peine, mais il s’en fichait pas mal, en fin de compte. L’important, c’était de calmer la gamine. Aussi, il lança un regard interrogatif et plutôt inquiet vers Massy qui affichait un visage totalement neutre. En vérité, le bretteur bouillonnait de rage intérieurement. D’abord, Edward se jouait de son amie pour monter sur leur bateau. Ensuite, il les vendait à des forbans. Et maintenant, il faisait pleurer sa sœur ? S’en était trop, beaucoup trop. Le pire, c’était que ce connard avait l’air fier de lui si on en jugeait par son sourire d’abruti. Cette ordure pensait avoir gagné la partie… En un sens, c’était tout à fait le cas. Manque de bol pour Edward, l’Umbra était un très mauvais perdant. Quelque chose que le tireur allait bien vite apprendre à ses dépens. Alors, sans prévenir, le kangourou se mit à rire aux éclats, ce qui laissa les matelots perplexes :

-« Pourquoi il y rigole, lui ? Il est fou ? »
-« Ça y est, il a perdu la boule. »
-« Ouais, laissez-le, il divague sans doute. »
-« Gamin, qu’est-ce que tu nous fais, là ? » S’étonna Erik, pas très rassuré.

L’hilarité du bretteur pâle s’arrêta aussi vite qu’elle était apparue. Alors, il s’adressa à celui qui devait être le capitaine de ce rafiot vu sa façon de parler :

-« Vous croyez vraiment que ce type va respecter sa part du marché ? Elle est bien bonne celle-là ! »

Laissant le temps au chef des forbans de comprendre pleinement la portée de ses mots, le marsupial expliquerait où il voulait en venir :

-« Vous voyez, ce gars-là, Edward Lawrence, nous l’avons rencontré ce matin. Il était en train de crever sur une plage - il doit encore avoir du sable sur lui, d’ailleurs. Il était tellement pathétique que nous avons décidé de lui venir en aide. Nous lui avons sauvé la vie, et nous lui avons en plus permit d’embarquer avec nous puisqu’il n’avait pas de bateau. Résultat ? Il nous trahit à la première occasion pour une bande d’inconnus. Est-ce que vous comprenez ce que ça veut dire ? Ce type est tout sauf digne de confiance ! Il vous laissera tomber comme de vieilles chaussettes à la minute où vous ne lui servirez plus à rien ! Je serais vous, j’éviterais d’avoir foi en ce rat surdimensionné. »

Le kangourou continuerait en lançant un regard provocateur au traître :

-« Et puis merde, vous êtes de pirates ou des enfants de cœur ?! Un homme débarque sur votre navire, au beau milieu de votre équipage armé jusqu’aux dents, et votre première réaction, c’est de marchander avec lui ? Concrètement, qu’est-ce qui vous empêche de le capturer aussi et de lui piquer tout son argent ? Vous pourriez même le vendre comme esclave ! Je m’y connais dans le domaine, et je peux vous dire qu’un homme aussi grand, c’est assez rare comme marchandise. Il y a du fric à se faire, au moins dix millions ! En tout cas, c'est bien plus que ce que vous pourriez tirer d'un pauvre vieillard rabougri, d'une frêle jeune fille, et d'un jeune homme excessivement pâle. Ça, je peux vous le garantir. Mais bon, si vous voulez passer à côté de cette opportunité et prendre un paquet de risques inutiles, c’est votre problème, hein. »

Un léger silence s’installa après les déclarations de l’épéiste aux pupilles particulières. Alors, comme un seul homme, les matelots se tournèrent vers leur capitaine, l’un d’eux se hasardant même à dire :

-« Il a raison, on fait quoi ? »

Un sourire naquit sur les lèvres de Massy qui s’empressa de rendre la pareille à Edward en le narguant de tout son faciès. Il en profita même pour lever le poing dans sa direction, lui faisant ainsi un doigt d'honneur magistral. Cependant, ce n'était pas encore assez pour ce que le balafré avait fait, loin de là. Ceci n'était que le début de la vengeance de Death Shade.

-« Pan ! Dans les dents, Lawrence ! » Penserait-il, ravi d’avoir - à minima - semé le doute chez l’ennemi.



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West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504






Mes jambes continuèrent à me porter triomphalement vers l’avant quelques instants durant. Pourtant, un rire cynique vint perturber le bon déroulement de mon plan et me força à ralentir la cadence. Cela n’annonçait assurément rien de bon. Mon sourire s’effaça alors de mon visage dès lors que l’insupportable voix du maudit vint agresser mes tympans. Je pestai intérieurement, maudissant l’existence de cet homme qui osait se mettre en travers de mon chemin.

Mais les complaintes de l’ancien esclave continuaient de plus belle, faisant pleuvoir sur le navire des forbans une véritable pluie de son venin, empoisonnant les consciences, rependant le doute parmi mes nouveaux alliés. Alors, les veines qui tapissaient mon front prirent de l’ampleur, comme galvanisée par le torrent de rage qui coulait à flots en moi et brulait d’exploser au grand jour.

Inadmissible.

Je me forçais à conserver un semblant de calme externe alors que mes pensées commençaient à bouillir à tel point qu’il aurait aisé d’imaginer de la fumée s’extirper du four qu’était devenu mon corps. L’espace d’un instant, il me vint un certain regret. Peut-être aurais-je dû moi-même couler cette embarcation, finalement. La bêtise humaine, la naïveté. D’insidieux défauts qui ne propageaient que faiblesse et désespoir.

« Massy Umbra, tu es un imbécile. »

Annonçais-je simplement en guise de défense, d’une voix plus sèche que le plus aride des déserts, une voix qui tremblait d’amertume et de rage. Alors que je voulus poursuivre mon avancée et me détourner du groupe que je venais de quitter, les cliquetis métalliques vinrent stopper ma progression, me ramenant à la funeste réalité. Une trentaine d’armes à feu me tenaient en joue. Mon regard, noir et haineux, s’abaissa vers le sol tandis que mon front continuait de se déformer sous la colère. Alors, lentement, mes bras s’élevèrent vers le ciel.

Le capitaine pirate prit alors un malin plaisir à me désarmer et faire promener le canon de mes propres armes sur mes tempes tandis qu’il me toisait de son regard aussi avide que lubrique. Puis, il ordonna à quatre de ses hommes de me menotter de m’escorter dans la cale, là où se trouverait ma nouvelle demeure : une petite cellule. Alors, sans montrer la moindre résistance, je m’avançai sur la voie que l’on venait de me tracer, d’un pas lourd empreint d’une évidente fatalité.

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« COULALALALALA ! COULALALALA ! COULALALALA ! »

Puis, le dénommé Raoul se détourna de sa capture du jour et porta son regard pétillant sur les trois individus qui étaient restés dans la petite embarcation. Un immense sourire trônait sur son visage aussi hilare grassouillet. Alors, sa voix résonna jusqu’à ses trois interlocuteurs, ponctuée d’un de ces rires tonitruants dont il avait le secret.

« COULALALALALA ! Qui es-tu donc pour oser nous critiquer, petite vermine ?! Nous, naïfs ? Mais que dire de vous ? Tu ne réalises même pas la connerie que tu viens de faire ! Coulalalala ! »

Alors, le capitaine des Cool’s Pirate se pencha vers ses interlocuteurs et leur adressa un regard cruel alors qu’il tremblait d’extase. Il n’y avait rien de mieux pour un loup de mer que d’enseigner à de jeunes effrontés ce qu’était la vie de pirates.

« Tu ne t’es pas dit que ton pote, là, il voulait juste vous sauver la mise ? Sinon pourquoi m’aurait-il proposé de vous épargner, à votre avis ? Il comptait très certainement marchander votre liberté avec son argent, puisque votre valeur en tant qu’esclaves est dérisoire… Comme c’est dommage… tu viens de tout gâcher… COULALALALA ! COULALALALA ! »

Puis, Raoul envoya un regard particulièrement lubrique à l’unique représentante de la gent féminine présente ici-bas tout en se frottant goulument les mains. Alors, après avoir beuglé quelques ordres à ses subalternes, il se détourna d’eux et s’empressa de gagner la cale.

« Capturez-les ! Si jamais ils tentent quoi que ce soit, descendez-les avec les canons. Et n’abimez pas la fille ! Moi, Raoul, 54 ans, je ne serais bientôt plus célibataire… COULALALA COULALALALA !! »



_______________






"Ed le traitre"  :'(

Ed il est prisonnier à cause de tes bêtises... méchant Massy Sad

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Coule, raoul


Les yeux jusque-là ternis de Bell semblèrent s’illuminer d’une lueur nouvelle, celle de l’espoir. Alors, comme ça, Edward aurait joué la comédie ? Mais bien sûr… Quelle idiote elle avait été de douter un seul instant de cet homme pourtant si sympathique. Elle faisait vraiment une piètre amie, n’est-ce pas ? Tandis que la brune séchait ses larmes, Massy répondait aux élucubrations de Raoul avec un sourire ironique suivi d’un visage emprunt d’une gravité certaine :

-« Comme si j’allais faire confiance à Lawrence. »

Cependant, la mine du maudit ne tarda pas à se parer d’une expression de dégoût lorsqu’il entendit les paroles du capitaine à l’égard de Bell. Ce fut à ce moment précis qu’il réalisa que quoi qu’il arrive, il ne pouvait pas se permettre de laisser ses amis aux mains de ces forbans. En cet instant fatidique, il prit une décision simple, exactement la même que la capitaine des Freewill un peu plus d’une année auparavant. Le zoan commença alors à dégainer lentement ses sabres sous les regards tendus des pirates prêts à le descendre au moindre geste brusque. Il eut tôt fait de les laisser tomber sur le plancher de la petite embarcation instable avant de commencer à monter en haut de l’échelle. La doctoresse, inquiète, entreprit de le suivre, mais le sabreur l’en empêcha en tendant le bras devant elle. Bien sûr, cela fit tiquer certains des forbans qui trouvèrent une telle réaction assez suspecte. Le marsupial justifia donc sa décision d’une voix aussi forte que limpide :

-« Je doute que cette vieille échelle puisse supporter le poids de plusieurs personnes, surtout après le passage du gros lourdaud. »

Sur ces mots, il recommença sa montée funeste semblable à celle d’un criminel en route vers l’échafaud, à ceci prêt que la seule foule susceptible d’assister à sa mort était composée d’hommes au passif plus que douteux. À mi-chemin, cependant, il s’arrêta pour ajouter tout aussi fort qu’avant :

-« Erik, tu sais quoi faire. Ce serait dommage qu’il arrive quelque chose à Bell. »

Ce à quoi le vieillard répondit par une mine surprise, ne comprenant pas tout de suite où le chef de leur petite bande voulant en venir. Alors, la réponse le frappa comme le nez au milieu de la figure et il acquiesça, une expression sérieuse se dessinant lentement sur son visage ridé.

-« Moins de parlote ! » s’énerva un des matelots devant la lenteur de leur prisonnier. « On n’a pas que ça à faire, nous ! »
-« Oh, c’est bon. Vous avez entendu votre chef, non ? Il veut mon amie en bonne santé. Je doute qu’il apprécie qu’elle fasse une mauvaise chute et se cogne la tête avant les fiançailles. Et puis ça ne vous coûte rien de laisser Erik tester l’échelle lui aussi. »
-« Ouais, ouais, on a compris, le vieux schnock peut passer en second. Allez, monte où on te plombe ! »
-« Si c’est si gentiment dit… » ironisa le kangourou en se hissant plus rapidement en haut.

Une fois arrivé, l’Umbra ne fut pas étonné de sentir une trentaine de paires d’yeux le fixer comme une meute de loups devant une proie acculée. D’un autre côté, en quoi serait-ce surprenant ? Le jeune homme était effectivement désarmé alors que les forbans, eux, avaient à la fois l’avantage du nombre et des armes longue distance. Pourquoi donc le considèreraient-ils autrement que comme un être sans défense ? Toutefois, ne disait-on pas que les animaux devenaient imprévisibles une fois dos au mur ? Ils étaient capables du meilleur comme du pire dans ces cas-là, et les kangourous ne faisaient pas exception. Le sabreur démuni leva lentement les bras vers le ciel, affichant un air résigné :

-« C’est un beau jour pour mourir, vous ne trouvez pas ? »

Alors, en un instant, un de ces moments décisifs qui paraissaient durer des heures, il changea de forme, effrayant les tireurs. Une pluie de balles s’abattit alors sur lui, attirant l’attention de tous les forbans et sonnant le signal qu’Erik attendait. Certains des projectiles manquèrent de très peu de mettre un terme à la carrière bien courte du marsupial. Heureusement, il avait choisi la forme parfaite pour minimiser les risques de se faire toucher : celle de l’animal qui caractérisait son fruit. À la fois rapide et agile, il avait pu bondir à temps pour éviter une mort certaine. De plus, cette forme lui permettait de zigzaguer sans problème entre les pirates décontenancés par la transformation incompréhensible de leur adversaire. Ce dernier profitait d’ailleurs de la situation en se servant de la camaraderie ennemie comme d’une défense imparable. Après tout, s’il restait à côté d’eux, les tireurs ne pouvaient décemment pas faire feu, au risque de s’entretuer. Ils en étaient donc réduits à des coups de poing, de coude, de pied ou de crosse lorsque l’occasion se présentait. Le zoan réussit à esquiver certaines attaques, mais il dut en encaisser la majorité, ce qui ne l'empêcha toutefois pas de poursuivre le combat. D’ailleurs, il n’hésitait pas à se montrer à découvert de temps en temps, lui évitant de subir trop d'assauts et incitant les badauds à gaspiller leurs balles. Aussi, l'épéiste continua donc ce petit manège ma foi très divertissant pour l’homme qui observait au sommet du mât. Cependant, contrairement aux autres qui étaient trop pris à essayer de descendre le gibier inattendu, lui, il disposait d’une vision d’ensemble. Cela permit à la vigie de voir la barque qui s’éloignait dangereusement de leur navire.

-« C’EST UNE DIVERSION, LES GARS ! LA FILLE ET LE VIOQUE
S’ENFUIENT ! »

Alertés par le cri de leur compagnon, certains forbans foncèrent vers les canons, s’attelant à les armer pour renverser la petite embarcation. Ils pourraient ensuite repêcher les fuyards sans grand problèmes, ces derniers n’auraient pas le choix s’ils ne voulaient pas nourrir les poissons. Les canonniers avaient néanmoins oublié de prendre quelque chose en compte : le marsupial vivace qui ne cessait de tourmenter leurs amis. En effet, Massy avait lui aussi entendu le message de la vigie et avait eut tôt fait de remarquer le petit détachement s’étant précipité sur l’armement de ce bateau. Aussi, sa réaction fut simple : d’un coup de pied rotatif, il frappa les matelots qui finirent par-dessus bord. Il fut alors pris d’un mauvais pressentiment, comme une vague de froid descendant le long de son dos. Sans réfléchir, il suivit ce que lui dictait son instinct et se propulsa sur le côté avec toute la force que recelaient ses jambes animales. Bien lui en a pris, car moins d’une seconde plus tard, le plancher sur lequel il se tenait fut littéralement criblé de balles. Mais le kangourou eut à peine le loisir de retoucher le sol avant d’être obligé de reprendre sa course effrénée : il n’y avait plus le moindre homme derrière lequel se cacher. Les coups de feu se multipliaient et le bois du navire se retrouvait un peu plus troué à chaque seconde, cela au grand dam du seul charpentier des Cool’s Pirates. Cependant, toucher l’Umbra semblait toujours bien compliqué pour ces criminels peu habitués à rencontrer autant de résistance. Le pire, c’était que leur ennemi ne montrait pas le moindre signe de fatigue.

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Raoh Sterben, alias « le faiseur de veuves »

Au niveau de la proue du navire, un homme désabusé assistait à ce spectacle pitoyable. Qu’un seul ennemi - qu’importe ses capacités - soit capable de mettre en déroute leur équipage, cela n’avait pas lieu d’être. En tout cas, c’était une preuve incontestable que la méthode de Raoul ne marchait pas. Se montrer « cool » avec les sous-fifres, ça ne faisait que les encourager à stagner, à se complaire dans une médiocrité aussi crasse que pathétique. En tant que second, Raoh ne pouvait pas accepter ça. Il faudrait vraiment qu’il en touche deux mots au capitaine, mais avant ça, il avait une mission à accomplir. S’élançant hors du bateau, le jeune homme atterrit sur l’eau et commença à courir dessus comme si de rien n’était. Sa cible ? La barque ayant déjà une bonne longueur d’avance sur leur bateau, qui commençait tout juste à changer de cap pour suivre les fuyards.

-« Peine perdue. » pensa le faiseur de veuves. « C’est encore bibi qui va devoir sauver la mise de tout le monde. Aaaaah, je hais cet équipage ! »

Pendant ce temps, Bell et Erik se poussaient mutuellement pour avoir le contrôle de l’embarcation. Toutefois, le marin, mieux positionné et plus expérimenté, réussissait tout de même à garder plus ou moins le même cap. Ainsi, en dépit des complaintes de la brune, le petit navire filait droit comme le vent qui le portait, laissant derrière eux les hommes aux intentions néfastes.

-« Tu nous fais quoi, là ? » s’indigna la doctoresse. « Fait demi-tour, Massy et Edward sont toujours là-bas ! »
-« Écoute, ce n’est pas l’envie qui me manque d’aller foutre une bonne branlée à ces raclures, mais on en a aucune chance. » répondit le concerné. « Au mieux on va crever, au pire on finira avec une bombe autour du cou. »
-« Alors on abandonne nos amis ? C’est ça que tu proposes, vieux
débris ?! »
-« Dans l’idée, oui. Et ce n’est pas moi qui l’ait proposé, c’est le gamin. »
-« On se fiche de qui a proposé quoi ! Retournes-y, on ne sacrifie
personne ! »
-« Arrête de pousser ! Et grandis un peu, bordel ! Quand un homme prend ce genre de décisions, ce n’est pas pour que les personnes qu’il veut protéger viennent se battre à ses côtés ! C’est la pire chose que tu puisse faire. Tu veux lui rendre service ? Respecte ce qu’il fait pour toi et laisse-moi conduire ce bateau ! »
-« Mais… »
-« La ferme ! Le gamin veut que tu vives ta vie et pas que tu finisses au service d’un gros porc sur une poubelle flottante ! Si tu tiens un tant soit peu à lui, alors sois forte et survis, c’est ce qu’il attend de toi ! »

En entendant ces paroles, la jeune femme lâcha prise sur le gouvernail, permettant au navigateur de la pousser en arrière. Elle trébucha et finit sur le plancher, à côté des sabres du kangourou et du gastéropode combiné offert par le tireur. Elle les fixa un long moment avant de tourner son attention vers le navire ennemi loin derrière. Toute cette situation raviva d’autres souvenirs peu joyeux et cette fois-ci bien plus récents. Des larmes coulèrent le long de ses joues, mais elle les sécha bien vite : Erik avait raison. L’Eversmile se devait d’être forte pour elle et pour ses amis. Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de souhaiter de tout son être qu’Edward et Massy s’en sortent indemnes…



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Résumé : Massy obtempère jusqu'à se trouver sur le pont, puis il se transforme d'un coup en kangourou. Cela effraye les pirates qui tirent, mais son agilité, sa vitesse, et sa petite taille lui permettent de s'en sortir seulement avec des égratignures. Il fait tourner les ennemis en bourrique pour faire diversion le temps que Bell et Erik s'enfuient, mais les forbans remarquent la supercherie. Ils tentent de tirer avec les canons à côté de la barque pour la retourner. Massy arrive à faire passer les canonniers par-dessus bord, mais il perd au passage sa couverture. Il est donc forcé de rester en mouvement perpétuel pour ne pas se faire descendre, ce qui laisse assez de temps aux pirates pour changer de cap et suivre les fuyards. Raoh, le second de l'équipage, profite de l'agitation pour se mettre à la poursuite de Bell et Erik en courant sur l'eau.

Niveaux :
Massy : Lvl 17
Bell : Lvl 14
Raoh : Lvl ??
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West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504






Tic, tac, tic, tac. Tic, tac.

Tic, tac, comme le cliquetis frénétique du temps qui s’écoule inlassablement. Tic, tac, comme le compte à rebours de l’issue inévitable qui se profilait. Tic, tac, le signal sonore annonçant l’imminente apocalypse. Tic, tac, et finalement, tout s’embrase.


Quelques instants plus tôt…

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Un silence circonspect s’installa alors que nous dévalions d’un pas assuré les marches qui fondaient vers les profondeurs du navire pirate. Le ton employé par le maître des lieux ainsi que ses paroles n’étaient pas vraiment à ma convenance. Pourtant, je demeurai interdit durant toute notre descente, soucieux de ne pas froisser mon client du jour. Après tout, il allait s’agir là d’une importante transaction qui titillait déjà l’âme du marchand recroquevillé dans mes entrailles.

« Bon allez Georges, aboule le fric ! »
« Cher monsieur, sauf votre respect, je souhaiterais avant tout que vous me donniez des garanties concernant ma condition. »
« Oh… Oui… Nous vous avons réservé une coquette petite suite. Si vous voulez bien vous donnez la peine de me suivre… »
« Fort bien, après la traversée, je vous saurais donc gré de me rendre ma liberté. »
« Bien entendu, cher monsieur, cela va de pair avec le champagne ! »

Plus nous progressions dans l’antre des forbans, plus le ton du capitaine se faisait coulant, comme si garantir le confort de son hôte était devenu sa priorité. Ainsi, il n’avait de cesse d’agrémenter ses paroles de courbettes exagérées, comme si servir un illustre noble était une seconde nature chez lui. Alors, nous arrivâmes enfin au bout du chemin, dans une pièce située à l’extrémité du navire. Je fus surpris d’y découvrir un mobilier bien plus noble que le bois crasseux qui était légion dans le reste du navire. De nombreux oreillers et canapés jonchaient la salle tandis qu’un bureau massif trônait au centre : le bureau du capitaine des Cools Pirates.

« C’est là une fort belle demeure, très cher. Vous m’en voyez comblé ! »
« Votre satisfaction m’inonde d’allégresse, c’est trop d’honneur pour nous, mécréants crasseux que d’accueillir un homme de votre envergure. Par contre, avez-vous l’arg… euh, les liquidités dont nous avions convenu un peu plus tôt ? »
« Oui, voici 20 % de la somme que je porte sur moi. Pour le reste, il faudra que me réapprovisionne dans l’un des guichets de la fameuse “La Banque Navale”. »
« Excellent… Voilà, maintenant avancez-vous de ce côté… voilà, encore un peu, et… CLAC ».

Après avoir goulument pris possession de son dû, de ces jolies petites liasses de Berrys tout frais, le capitaine avait entrepris de me conduire près d’un mur, sans doute pour me montrer une autre facette de cette pièce insoupçonnée. Alors, un claquement sourd vint pourfendre l’accalmie et d’épais barreaux vinrent se dresser entre mon vis-à-vis et moi-même. Le bougre venait de me piéger.

« Que… qu’est-ce que ça signifie… ? »
« Mais vous êtes tous cons ma parole… »
« Ce n’était pas… convenu… Relâchez-moi, je vous prie ! »
« Mec je suis un pirate… Je m’enrichis sur le dos des autres, c’est mon job, tu saisis ? Oh et puis ce que j’aime rouler les gens friqués et naïfs comme toi… »

La sueur perlait sur mon visage tandis que mon cœur battait la chamade. La pièce semblait tournoyer autour de moi tandis que mes appuis devenaient instables. Très vite, je commençais à suffoquer, à paniquer. M’agrippant aux barreaux de ma nouvelle cage alors que je peinais à rester debout, j’essayai de supplier mon ravisseur de faire preuve de clémence.

« Je… Libérez-moi… je vous en prie… J’étouffe… »
« Et puis tu veux des cookies aussi ? »
« J’ai besoin… d’être libre… j’ai… la phobie des… prisons… Je vous en supplie… ma liberté… »
« Ah ! J’ai de la barbe à papa ! ça te requinquera en moins de deux ! »
« Gwaargh… »

Le malaise s’accentuait tandis que mes sens se brouillaient. Le fil de mes pensées semblait se perdre, au même titre que cette réalité qui semblait se distordre et s’éloigner. Des larmes coulèrent sur mes joues, ce qui provoqua l’hilarité générale des mécréants qui se tenaient de l’autre côté. Ils ne pouvaient comprendre ma souffrance et n’étaient pas disposés à mettre fin à mes tourments.

« Libère-moi… de suite… »
« Coulalalalala ! »
« Libère-moi ou je te coulerais… de mes propres mains… »
« Ridicule, allez, à tchao sous le bateau ! »

Alors, Raoul se détourna de moi, me laissant me complaindre dans ma médiocrité, dans cette lente agonie qui dévorait peu à peu mon âme, mon humanité. Cette irrépressible phobie des situations où j’étais privé de liberté… Et cette panique effroyable qui me brulait de toute part, cette souffrance insoutenable… Mon corps se mit à trembler alors que ma conscience commençait à vaciller. Peut-être que la mort serait ma délivrance, finalement.

Et puis, une vive lueur précéda un torrent de flamme. Le choc d’une violence inouïe ébranla tout le navire et les hommes présents sur le pont furent projetés vers l’étendue azurée. La violence explosion avait rasé la majeure partie de l’arrière du navire et désormais, des langues enflammées tentaient de happer le reste de la bicoque. Et puis, à l’épicentre de cette catastrophe, des mots pleins de haine retentirent.

« Coule, Raoul. Coule pour avoir voulu ôter ma liberté. Et meurs donc consumé par ta folie et ton audace. Nul ne peut entraver ma liberté ! »


_______________





Kaboum.

Raoul commet donc la faute et la partie arrière du navire pirate explose. Logiquement, tous les hommes sur le pont se font jeter dans l'eau. (L'issue modérée du lancer de dé, ça aurait pu être mieux, mais ça aurait pu être pire ! oo: )

Raoul coule donc au fond de l'océan.

...

...

... ouais ok c'était ça le sens du titre, me tapez pas et rigolez svp.

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Ven 1 Mar - 0:55


Coule, raoul


-« Ce n’est pas vrai… » lâcha le faiseur de veuves en constatant l’explosion derrière lui. « Je ne peux pas partir deux minutes sans que ces abrutis fassent de la merde ou quoi ?! »

Blasé, Raoh poussa un soupir de lassitude et entreprit de faire demi-tour. C’était bien dommage, et dire qu’il n’était plus qu’à quelques mètres des fuyards et qu’il avait même réussi à désarmer la fille à distance… Bah, tant pis, il n’avait pas besoin de l’assommer. De toute façon, il était déjà trop tard pour elle : la lame que le pirate avait lancée pour lui faire lâcher son pistolet avait manifestement réussi à s’immiscer brièvement dans sa chair. À première vue, ce n’était rien, mais ne disait-on pas qu'il fallait se méfier des apparences ?

-« Mademoiselle, je serais vous, je reviendrais bien sagement pour recevoir une petite piqûre ! » hurlerait le Sterben en s’éloignant de la même façon qu’il était venu. « Mon kunaï était enduit d’un poison mortel ! Si vous ne recevez pas l’antidote d’ici une semaine maximum, c’en sera fini de vous ! »

Une ou deux minutes auparavant, les mouvements du bretteur acculé se multipliaient, se répétant inlassablement dans une danse mortelle à laquelle il s'adonnait avec les forbans belliqueux. À ce rythme effréné, il ne pourrait pas tenir bien longtemps… Il fallait qu’il riposte s’il voulait gagner le plus de temps possible au profit de ses amis. Ainsi, dès que les brigands furent contraints de recharger leurs armes à feu, Massy se jeta dans la mêlée, frappant et griffant autant d’ennemis que possible sous sa forme hybride. Un sourire confiant se dessina alors sur son faciès : ces gars étaient vachement moins forts que ce qu’il avait cru de prime abord. Peut-être allait-il survivre à cette confrontation, finalement ? Alors, comme pour le contredire d’une façon aussi théâtrale que tapageuse, l’arrière du bateau partit en fumée, faisant tanguer dangereusement l’embarcation mal entretenue des pirates. Instinctivement, le kangourou planta ses griffes profondément dans le bois du plancher, s’y accrochant aussi fort qu’il le pouvait pour ne pas passer par-dessus bord.

-« C’est quoi ce déliiiiiiiiiiiiiire ? » hurla un badaud en chutant à l’eau.
-« Ça venait des quartiers de Raoul ! » remarqua un autre, tenant fermement la rambarde. « Faut aller vérifier ce qui se passe ! »
-« Bah vas-y, personne te retient. » ironisa un de ceux ayant bu la tasse.

Un soupir de soulagement sortit de la bouche de l’Umbra alors que le navire reprenait par chance une position plus ou moins stable. Il ne donnait franchement pas cher de leur peau si ce rafiot coulait et les laissait tous en plan au beau milieu de la mer, et c’était d’autant plus vrai pour lui-même. N’empêche, il se demandait bien ce qui avait pu causer tout ce bordel… Enfin, peu importait, c’était une occasion en or de se faire la malle ! Tout ce que le sabreur avait à faire, c’était trouver une barque et finir de couler ce qu’il restait de ce bateau. Rien de bien compliqué en somme, n’est-ce pas ? Malheureusement, une fois de plus, l’univers n’avait pas très envie d’obtempérer, comme le prouva le cri d’effroi d’un matelot pointant du doigt un énorme aileron à l’horizon.


-« M-m-m-MOOOOOOOONSTRE ! »
-« C’EST PAS VRAAAAAAI ! »
-« ON EST TOUS FOUTUUUUUUS ! »
-« C’est bien ma veine… » fit Massy avec un sourire ironique aux lèvres. « Pas de temps à perdre. »

C’était le cas de le dire, la créature serpentine assoiffée de sang allait les rejoindre d’une minute à l’autre, et le kangourou allait y passer en même temps que ces types s’il ne se dépêchait pas de trouver un moyen de fuite. Heureusement, cela ne fut pas aussi difficile qu’on aurait pu l'imaginer puisqu’il y avait effectivement une barque pas trop déplorable. Plus qu’à la mettre à l’eau et… Et rien du tout en fait. Le kangourou jura comme jamais il n’avait juré et balança un tonneau au loin d’un coup de pied rageur : cette saleté était attachée à un système de poulie verrouillé à l’aide d’une chaîne et d’un cadenas. Rien de bien méchant, direz-vous, n’est-ce pas ? Eh bien si, car ce truc ne pouvait pas fonctionner et le pâlot n’avait aucune idée de comment briser ce qui le bloquait... De plus, cela ne semblait pas être une très bonne idée de couper le cordage et de jeter la petite embarcation à l’eau en espérant qu’elle ne se retourne pas. En d’autres termes, si le jeune garçon ne trouvait pas une solution fissa, c’en était fini de lui… Alors, une idée lui vint en tête, amenant sur son visage une grimace témoignant de son profond dégoût : sa meilleure chance de survie, c’était de demander l’aide de ce crétin d’Edward. Un roublard pareil devait forcément savoir comment crocheter une serrure, ou dans ce cas-ci un cadenas. Et puis, c’était sans doute bien plus rapide que de chercher au petit bonheur la chance qui avait cette foutue clé… Plutôt que de descendre et essayer de trouver où cet idiot pouvait bien être, le premier réflexe du musicien fut de profiter de la nouvelle configuration des lieux en s’approchant un maximum du trou béant à l’arrière avant de hurler :

-« LAWRENCE, ENFOIRÉ ! RAMÈNE TA FRAISE ET VIENS M’AIDER SI TU NE VEUX PAS CREVER ! »

Cela avait le mérite d’être clair, au moins…



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Résumé : L'explosion d'Ed attire un monstre marin qui risque d'ataquer le bateau très prochainement... (le jet de dés était correct, ça aurait pu être pire de ce côté-là aussi) Pendant que les pirates sont occupés à paniquer ou à préparer leurs maigres défenses, Massy cherche un moyen de quitter le navire. Il trouve alors une barque reliée à un système de poulie cadenacé. Il se dit alors qu'il n'a plus qu'une seule solution : demander l'aide d'Ed. Il pense qu'en tant qu'escroc de première, Ed sera en mesure de crocheter le cadenas, ce qui serait plus rapide que de chercher qui possède la clé parmi tous les pirates. Pour le coup, il gueule comme un dératé en espérant que Lawrence revienne vite.
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West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504






Alors, les langues de feu se délièrent et les serpents de fumées se dérobèrent, laissant apparaitre un bastion de trois mètres de haut, qui ne s’était pas effondré malgré le tumulte destructeur. D’un geste vif, le colosse adressa plusieurs regards autour de lui. De cette pièce, il ne restait que des lambeaux tandis que les vies humaines avaient été réduites en charpie. Dès lors, le rictus infernal vint scinder le faciès, lui administrant une teneur encore plus sombre, encore plus machiavélique. La destruction, les pertes humaines et matérielles avaient permis à un homme de recouvrer sa liberté. C’était une belle journée, pensa-t-il.

Mais, à peine avais-je eu le temps de me réjouir qu’une contrariété vînt effleurer mon existence. L’océan grondait, s’agitait, tandis que ses membranes azurées continuaient leur progression, comme un serpent tentant d’avaler goulument un rongeur imprudent. Je m’empressai donc de me hisser sur vers un sommet hors d’atteinte afin d’examiner la situation. Mais, déjà, mes oreilles sifflèrent : me notifiant une nouvelle fort désagréable. Ce cafard de sabreur n’avait visiblement pas profité de la fenêtre que je lui avais accordée et se trouvait toujours sur le navire pirate. Pire encore, il venait une nouvelle fois de me manquer de respect.    

« Oy Nassy… Je viendrais t’aider le jour où tu me feras part de ton respect. Donc… bonne chance ! »

Une expression cynique vint saupoudrer mes propos qui se voulaient provocateurs : mais pour qui se prenait cet effronté ? Où était la reconnaissance qu’il me devait ? Où était sa dévotion ? Ne venait-il pas de me donner un ordre ? Si une hiérarchie devait exister entre nous, elle ne serait certainement pas dans ce sens !

À moins que…

Mes yeux se plissèrent à la vue d’un système de poulies cadenassé, le tout sans doute relié à un moyen de quitter ce rafiot. Et si mes suppositions étaient fondées, ce serait sans doute notre unique issue. Pourtant, je ne m’en focalisai pas outre mesure : un menu détail ayant attiré mon attention. Alors, toujours ancré dans la même stratégie, je me contentai de déclarer au petit homme :

« Eh bah alors… À quoi servent donc les deux sabres que tu traines toujours avec toi ? Attends… ne me dis pas que tu n’es pas capable de trancher ces petites chaînes… ? Ce serait particulièrement risible… »

Alors, je pouffai de rire, esquissant un visage moqueur à l’intention du pseudo bretteur. Et puis, mes pensées continuèrent à vagabonder, confrontant les différentes options qui s’offraient à mon avenir imminent. Le cri de la bête n’était évidemment pas passé inaperçu, mais cela rajoutait un obstacle de taille, un problème dont il allait falloir se délester rapidement. Je soupirai tout en continuant d’inspecter les lieux qui continuaient leur descente vers les enfers azurés. Au moins, la présence du monstre marin suffisait à happer toute l’attention des pirates et me laissait une certaine latitude pour agir. Il resterait maintenant à prendre la bonne décision.



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Lalalaaaaaa

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Ven 8 Mar - 14:48


Coule, raoul


Les yeux de Massy se teintèrent d’une rage indescriptible alors que les paroles du Lawrence lui arrivaient aux oreilles. Un instant, l’idée folle de se jeter à sa rencontre pour lui donner une correction lui traversa l’esprit. Cependant, la raison l’emporta sur la colère alors que ses traits redevenaient plus sérieux. L’heure n’était point aux combats triviaux, même les demeurés qui formaient l’équipage de Raoul l’avaient compris. Si Edward ne voulait pas venir en aide au kangourou, alors il se débrouillerait seul, c’était aussi simple que ça. Malgré sa tentative de sacrifice héroïque, le zoan n’était pas tout à fait prêt à mourir : il estimait avoir encore trop d’injustices à combattre en ce monde pour se permettre un tel luxe. Aussi, il préférait mille fois combattre un monstre marin plutôt que d’essayer de raisonner avec un fieffé menteur tel que le tireur. Son orgueil allait-il lui jouer des tours ? Peut-être, mais il était prêt à en assumer pleinement les conséquences. Aussi, pestant légèrement, le jeune homme s’en alla rejoindre ses ennemis, non sans destiner quelques paroles acerbes au paramécia des bombes :

-« Ta gueule ! Viens ici que je te bute avant qu’on se fasse bouffer ! »

Les pas du marsupial le menèrent bientôt là où il devait être : du côté d’où surgirait bientôt la bête menaçant de tous les dévorer. Là, une bonne partie des flibustiers s’attelaient à charger anarchiquement les canons tandis que l’autre criait et courrait dans tous les sens. Un soupir s’extirpa sans mal des lèvres du sabreur dont les instants semblaient comptés. Il n’était vraiment pas verni de se retrouver à devoir survivre avec pour seuls alliés une bande d’incompétents notoires. Franchement, c’était à se demander pourquoi l’univers aimait tant le placer dans des situations aussi précaires et improbables. M’enfin, le pâlot devait faire avec, c’était nécessaire s’il voulait avoir la moindre chance de ne pas servir de casse-croûte à une sardine surdéveloppée. Repérant un tonneau d’alcool, le bretteur grimpa dessus avant de crier de toutes ses forces des paroles censées encourager ce ramassis de crétins et les rassembler derrière une seule envie, c’est-à-dire celle de survivre.

-« CALMEZ-VOUS, NOM D’UN CHIEN ! » commença-t-il, attirant ainsi l’attention de la grande majorité tandis que les plus hystériques continuaient leur manège. « Vous ne m’aimez pas et c’est réciproque, mais je suis sûr que vous aimeriez encore moins finir dans l’estomac de cette chose. Alors je vous propose de vous calmer et de faire équipe pour le moment, on aura tout le loisir de s’écharper joyeusement après ! »

Les mots de l’Umbra semblèrent faire leur petit effet sur les badauds qui retrouvèrent presque tous leur calme. Enfin, c’était relatif, car la tension sur le navire était palpable. Le maudit aurait beau dire tout ce qu’il voulait, la bataille s’annonçait rude et leurs chances de survie étaient plutôt minces. Sa tentative maladroite de rallier les troupes avait peut-être fonctionné ; cependant, le plus dur restait ultimement à venir. La présence de l’imposant Lawrence aurait sans doute rasséréné un peu plus les boucaniers, mais il n’en était rien puisque celui-ci avait décidé de se promener dans un moment aussi critique. Au final, chacun se préparait comme il pouvait tandis que les secondes défilaient telles des minutes à mesure que la gueule béante de la créature aquatique se rapprochait dangereusement. Alors, un ordre vint mettre un terme à cette situation pesante et signa le début de l’âpre combat à mener :

-« Feu ! »

Les boulets de canon plurent soudainement sur le serpent de mer dont les ondulations rapides lui permirent d’en éviter la majorité. Néanmoins, quelques-uns le touchèrent tout de même indirectement, lui arrachant un cri cauchemardesque qui ne manqua pas de parvenir aux oreilles des hommes présents sur le bateau. Ce n’était pas beaucoup, mais cela suffit amplement à raviver la peur des laquais de Raoul. De ce fait, lorsque le monstre sortit entièrement sa tête ainsi qu’une partie de son corps longiligne hors de l’eau, ils ne manquèrent pas de faire feu à tout-va. Aveuglés par la crainte d’une mort imminente, ils furent tous jusqu’au dernier pris de panique et ne touchèrent aucunement leur cible. Pire encore, plusieurs balles perdues touchèrent leurs propres camarades, ce qui eut pour effet de semer à nouveau le chaos sur le bateau. Le faciès de Massy se figea en une affreuse grimace : il savait que ces types étaient nuls, mais il était à des lieux d’imaginer un tel scénario.

-« Bon, on dirait que ça va se jouer entre toi et moi, saleté. »

La saleté en question ne prêta aucunement attention aux palabres du marsupial, et qui aurait pu lui en vouloir ? Les proies qui s’égosillaient, ce n’était pas ce qui manquait dans le coin. Aussi, le serpent de mer plongea tête la première vers l’embarcation dont elle comptait arracher un généreux morceau ainsi qu’une bonne partie des amuse-gueules s’y trouvant. Heureusement, le musicien fut assez réactif pour empêcher l’animal de mener à bien son assaut. Se projetant avec toute la force étant la sienne, il lui destina un coup de pied magistral qui réussit à dévier l’ennemi de sa trajectoire. Ce dernier s’effondra de tout son long dans l’étendu azurée, créant une vague qui eut plusieurs conséquences. La plus tangible d’entre elles fut d’éloigner le navire tout en le faisant tanguer dangereusement. Beaucoup en perdirent l’équilibre, et encore plus passèrent par-dessus bord. Qu’en était-il de la bombe humaine un peu trop insouciante ? Bonne question.



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Alors, toutes les actions de ce tour et sans doute des prochains ont été et seront déterminées sur des jets de dés. Pourquoi ? Parce que... Bah parce que, voilà. Bien sûr, tu n'es pas obligé de te plier à cette règle, Ed.

Liste des jets de dés:
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Mar 21 Jan - 19:07






West Blue : Quelque part en mer... ~ Milieu 1504






Ainsi, pendant de nombreuses minutes, je maintins ma position, suivant du regard les vains mouvements de ce fameux Massy Umbra qui se battait littéralement contre vents et marées. Pourquoi se donnait-il tant de mal à se battre contre le monstre marin ? Pourquoi s’évertuait-il à se dresser contre son insidieuse destinée ? Je l’avais observé quémander de l’aide à ceux contre qui il s’était battu un peu plus tôt, je l’avais observé se ruer sur l’immense bête afin de l’envoyer temporairement au tapis azuré. Mais d’un strident rugissement, ce dernier s’insurgea contre cette houleuse résistance, comme pour lui notifier que ses efforts seraient vains, qu’il ne coulerait pas comme ce pauvre Raoul. Pourtant, le comportement courageux du maudit insinua en moi une nouvelle façon de le considérer.

Mais mon corps demeura stoïque, comme si mon existence ne se sentait nullement menacée, nullement concernée par le déchainement de la nature. Seul mon regard inspectait minutieusement les contours moribonds du jeune pirate, comme pour sonder son être. Pourquoi fallait-il qu’il fasse preuve de cette espèce d’héroïsme injustifié ? Ne pouvait-il pas simplement considérer prendre la fuite, en sacrifiant s’il le fallait tous les autres ?

Il m’adressa alors un de ses regards désapprobateurs, comme s’il se plaignait de mon inaction, comme s’il espérait au fond de lui me voir me détourner de mes croyances. Mais il se fourvoyait. Le destin était immuable, il était vain de vouloir s’y dérober. Et si nous venions à mourir ici, c’était, car nous n’aurions pas pu aller plus loin.

Alors, je me désintéressai totalement de lui tandis que le monstre revenait à la charge, visant cette fois-ci la stabilité de l’épave flottante. Mes paupières s’embrassèrent tandis qu’une myriade d’images colorées défilait sous mes yeux. Et puis, une explosion ébranla le bateau et éjecta une poignée de ses occupants.

Puis, bercé par la douceur et la fraicheur de ma nouvelle compagne, je fus étreint par une accalmie soudaine, libérée de mes tourments passés. Dans mes derniers moments de conscience, il me sembla distinguer quelques formes qui s’agitaient sous l’eau, tantôt accompagnés par ce qui ressemblait à des hurlements. Étaient les pirates qui se faisaient happer par le prédateur marin ? Était-ce le monstre qui avait été blessé dans mon habile et minutieuse manœuvre ? Dans un profond soupir, je fus traversé par l’idée que je n’en aurais jamais le cœur net. Alors, enfin, l’obscurité me happa.


_______________


Le vif éclat des rayons de soleil miroitait sur l’étendue d’eau qui grignotait progressivement la plage au sable fin. Autour de moi, je ne pouvais compter que sur la présence de petits crabes qui gambadaient avec méfiance. À l’horizon, d’épais nuages semblaient m’indiquer ma provenance, sans pour autant m’indiquer combien de temps s’était écoulé depuis le naufrage. L’espace d’un instant, je me demandai si mon ultime stratégie avait porté ses fruits : selon mes calculs, l’explosion avait dû être assez puissante pour projeter Massy en direction de la petite barque dans laquelle il m’avait accueilli. Et ses compagnons avaient sans doute pu le repêcher, il n’y avait pas lieu de s’en inquiéter. Je soupirais songeant à cet imprudent coup de poker. Ce n’était d’ailleurs pas ma première déconvenue maritime dans ce maudit océan et je commençais à croire que je les collectionnais. Et puis c’était…

« OUUUUUAAAAAAAKKK !! »

Un piaillement strident déchira le silence et interrompit brutalement le flot de mes pensées. Qu’est-ce que c’était que cette chose ? Une créature difforme et mangeuse d’hommes ? Un insecte mutant sorti des profondeurs de l’enfer ? Une chimère démoniaque venue mettre fin à ma chance insolente ? Un…

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« Ouak ? »
« Pin… pingouin ?! »

L’espace d’un instant, je fus comme médusé par la découverte totalement prévisible de cet être endémique des régions chaudes et estivales comme ici, c’était d’ailleurs assez courant d’en croiser sur les étendues de sable et…

« Kestufoula toi ?! »
« Ouuaaak ! »

Alors que je tentais toujours de me remettre de cette surprenante découverte, le petit être commença à s’agiter, comme pour m’inviter à venir voir quelque chose. Intrigué et encore sonné par le caractère invraisemblable de la situation, je n’étais pourtant pas prêt à voir la suite. De l’autre côté de la plage, quelques tâches bordeaux tapissaient le sable qui était jonché de petites formes que je prenais pour des morceaux de récifs. Mais lorsque le bipède bondit à une vitesse effroyable en direction de l’un des coraux et qu’il l’avala d’une traite, de puissants vertiges vinrent déraciner mes convictions et mon corps tomba à la renverse.

De nombreuses minutes s’écoulèrent ainsi, alors que je m’efforçais de relier les évènements entre eux et de prendre la pleine mesure de ce qu’il s’était produit. C’était prodigieux. Cette créature était sans doute un petit Alca Voratus, un redoutable prédateur marin issu des contrées froides Nouveau Monde qui avait dû se perdre pour atterrir en ces mers. Plus encore, j’étais désormais persuadé qu’il s’était attaqué au monstre marin rencontré plus tôt et que je lui devais la vie. Passant affectueusement ma main sur sa tête, je le remerciai dans un immense sourire.

« Ouak ! »
« C’est le ciel qui t’a envoyé ici pour me secourir n’est-ce pas ? Eh bien quelle ch… »
« Ouaaak ! »
« Encore merci pour tout, petit bonhomme. J’ai une immense dette envers toi. Vraiment mer… »
« Ouuuaaaaak ! »
« Au fait, je m’appelle Ed… »
« OUAAAAAK !!! »
« MAIS TA GUEULE QUAND JE PARLE SALOPERIE DE PIAF DE MERDE !!! »

Irrité par ses couinements incessants, je me jetais sur lui et nous nous échangeâmes quelques coups avant de nous calmer. Curieusement, nous étions tous deux plutôt impulsifs et… solitaires. Peut-être y avait-il une sorte de connexion entre nous ? Je fus tiré de mes réflexions hasardeuses par un nouveau cri de mon nouveau compagnon, un peu différent des autres.

« Ooo... Oaaakk… Ooadddk… »
« Oy, ça te dirait de m’accompagner pour découvrir le monde ? »
« Oeeddk… »
« Je crois que la chaleur ne te réussit pas trop, hein ? T’inquiètes, on ira faire un tour à North Blue… »
« Ed… »
« Hein ? »
« ED…OUAAAAK ! »
« Wrahahah ! Eh bien c’est décidé, mon cher Edouak ! Le voyage ne fait que commencer… »


_______________





Et voilàààà !

Bonjour Edouak ! Et bienvenue !

Qu'il est meu-gnon le piti zoizo doooo ! Baaaa voouuui !
Il a mangé le gros vilain serpent des mers pour protéger papa ! Baaa voouuii !

Ps : Si tu repasses un jour par là, merci pour le rp ! J'ai vraiment apprécié en dépit de mes délai de réponses... :c

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Edward Lawrence
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