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Aggaddon Médixès
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Sam 27 Jan - 4:45





Black Heart
Poésiatique I


Aggaddon Médixès, âgé de 13 ans en ce début d'année 1496, fonça dans sa chambre au sein du château familial. Dans son regard apparaissaient les graines de son malheur ainsi que les branches de sa souffrance. D’un geste vif, il ouvrit son cahier pour confier ses noirs pensés à son plus fidèle allié, cet amas de pages sur lequel se trouvait des dizaines de tentatives de démontrer la conjecture de Fermat. Il recouvrit alors d’encre la partie consacrée à la poésie pour se libérer des spectres s’affolant dans son esprit. Un premier poème plutôt étrange fut rédigé, retranscrivant un mal qui continuerait de le hanter pendant bien des années…




Noir
Noir
Noir
Noir comme l’ombre
Noir comme les secondes
Noir est le monde
Noir toujours et immonde
Noir sont destin et passé
Noir réalité
Noir
Noir
Noir fatalité
Noir elle est
Noir sur la pente
Noir dans les vents
Noir pour la vie
Noir dans les ténèbres
Noir vision du jugement
Noir
Noir car il n'y a plus d’espoir
Noir car le monde n’existe pas
Noir tel l’univers calme et plat
Noir éternellement
Noir pour vie ou pour mort
Noir est le temps en feu et en glace
Noir châtiment rageant
Noir la haine et la vengeance
Noir pour le passé
Noir pour le dernier rythme
Noir est le noir
Noir
Noir
Noir toujours
Noir jamais
Noir l’amitié
Noir l’image de l’être
Noir sont les cœurs
Noir domine
Noir extermine
Noir soit les anciens
Noir soit les nouveaux
Noir soit le mélange
Noir est la suie et le charbon
Noir sont nos châtiment
Noir est le noble
Noir est le pauvre
Noir est l’âme
Noir est le corps
Noir se corrompt
Noir pouvoir
Noir pouvoir
Noir à chaque instant
Noir pour ce moment
Noir fut l’union
Noir fut le démon
Noir fut l’ange
Noir pouvoir
Noir est l’antérieur
Noir est la destruction
Noir est la procréation
Noir est l’intégrale
Noir est ancestral
Noir soit-il
Noir sois-tu
Noir pouvoir
Noir pouvoir
Noir pouvoir
Noir soit ces lignes
Noir soit le jour
Noir
Noir
Noir encore
Noir
Noir
Noir pour pouvoir
Noir
Noir
Noir toujours là
Noir
Noir
Noir
Noir inébranlable
Noir
Noir
Noir pourquoi
Noir arrête-toi
Noir fend les cieux
Noir entoure-moi
Noir unie-moi
Noir allie-toi
Noir tue-moi
Noir
Noir
Noir est noir
Noir est blanc
Noir est l’arc en ciel
Noir est ce diamant
Noir est le changement
Noir était
Noir est
Noir sera
Noir vivra
Noir mourra
Noir est ta vie
Noir est ton heure
Noir est notre couleur
Noir est foi
Noir est choix
Noir sont sentiments
Noir sont isolements
Noir est l’addition
Noir est la division
Noir vivant le froid
Noir chantant le mal
Noir description à l’alinéa
Noir destin au lendemain du chagrin
Noir faim de désir et de pulsion
Noir choix que la dépravation
Noir considération qu’est le néant
Noir tête du sanglier dans les entrailles
Noir indigestion maladive des ogres
Noir colère que la fureur du ciel
Noir détresse que l’appel des croyances
Noir espoir illusoire qui fait croire
Noir déception pour tous les gens bons
Noir faction souveraine, glorieuse ou vulgaire
Noir
Noir
Noir oui noir
Noir Ô noir
Noir absolue
Noir divin
Noir qui juge
Noir qui change
Noir qui décide
Noir qui gouverne
Noir qui distribue
Noir de haine
Noir de colère
Noir d’injustice
Noir de souffrance
Noir contrôle le monde
Noir chassant les ombres
Noir emprisonnant les astres
Noir régissant les corps
Noir, noir, noir
Noir pour noir
Noir et noir
Noir depuis noir
Noir dessein que les murs
Noir schéma que la pureté
Noir imbécile que vitalité
Noir illusion suprême
Noir illusion divine
Noir est l’apocalypse
Noir est ta vue
Noir sont tes lèvres
Noir désagrément
Noir autant en fait
Noir signe
Noir envole toi
Noir qui dicte
Noir choisit l’horizon
Noir palpitation dérisoire
Noir crainte perçu
Noir enchantement vécu
Noir faucon à tête de lion
Noir chant de sirène
Noir rire de Baba Yaga
Noir couleur noir
Noir pouvoir
Noir manteau infini
Noir intempérie sans raison
Noir passion destructrice
Noir charme du mort
Noir bête à cornes
Noir dieu créateur
Noir dieu destructeur
Noir dieu harmonieux
Noir queux du diable
Noir péché séducteur
Noir lame au dent d’ivoire
Noir guerrier déchu factice et invaincu
Noir couteau tranchant le dos
Noir les larmes coulant du cœur
Noir le cœur palpitant dans la main ennemis
Noir trahison du prophète
Noir malédiction d’un Odyssée
Noir mort au Serpent à plumes
Noir érable aux racines mouvantes
Noir kraken des abysses anciennes
Noir vaisseau fantôme arpentant l’océan
Noir l’instrument du saint géant
Noir les morts du futur
Noir les blessures pardonné mais ouverte
Noir les amitiés brisé d’un revers
Noir l’ultimatum d’un impatient
Noir la stupidité de l’enfant Roi
Noir la confiance donné
Noir la confrérie du sang
Noir les mensonges de l’amant
Noir la trahison éveillant le regret
Noir le pardon du cœur détruit
Noir le cauchemar d’une vie
Noir les chants célestes de l’ennui
Noir les yeux atroces
Noir les yeux globuleux
Noir les pensées d’autrefois :
Noir le fantôme de l’esprit
Noir le spectre de la calomnie
Noir le cris qui résonne
Noir les rires des enfants
Noir le bonheur du chevalier
Noir le besoin de mangé la pomme
Noir chagrin de l’homme
Noir détresse des oubliés
Noir l’exil confus du damnés
Noir les paroles de Renart avisé
Noir la magie détruisant la science
Noir la science détruisant la magie
Noir couché du soleil levant
Noir les pulsions de l’artifice
Noir les murmures des arbres au couché
Noir le bon verre de lait
Noir le biscuit succulent du diner
Noir le service rendu à l’allier
Noir la chute concise de l’adversité
Noir le pacte de paix
Noir la main du père sur l’épaule du fils
Noir l’antre du guépard tapi
Noir l’aide destructrice de l’amie
Noir l’absence endolorie de nos vies
Noir l’envie de montrer la vérité
Noir l’envie de la cacher
Noir les volontés armées
Noir les décisions sagement glacé
Noir la perdition d’une majuscule délaissé
Noir le pouvoir du noir
Noir le sang qui coule sur la lame
Noir la réalité dur du monde
Noir le mur d’utopie qu’est l’espoir
Noir le paradis du faux bonheur
Noir les décisions intraitables
Noir l’injustice sacrée
Noir la dure réalité
Noir raison comme sentiment
Noir la Souffrance
Noir pour toujours le passé
Noir vivant la vérité
Noir bombe de l’humanité
Noir chant de réalité
Noir monde dépravé
Noir les millions de fatalités
Noir le cœur ébréché
Noir le fond de la vallée
Noir est le tout
Noir est le bien
Noir est le péché
Noir est le mal
Noir est le pilier
Noir est la Mère
Noir est l’ensemble
Noir qui vie à travers nous
Noir est ce qui n’existe pas
Noir est l’illusion de l’âme
Noir sont les cris de souffrance
Noir est la nuit interminable
Noir est cette lame qui est en moi
Noir est l’attente de l’aurore
Noir est la mort de l’âme
Noir est l’homme
Noir est tout ce qui est
Noir, car je deviens noir
Noir ma ouvert le cœur
Noir ma ouvert l’âme
Noir infini
Noir est le vide
Noir est le vide où hurle mon âme
Noir est le vide où hurle mon âme lacéré
Noir sera le vide, mon âme

Sa décision était prise, cet enchevêtrement de ligne signait un pacte silencieux avec lui-même. Il avait cependant encore besoin de s’exprimer.

Chaos au sein du monde.
Chaos au milieu des fronts.
Chaos entre les voies.
Chaos sur la pente d’Olympe.
Chaos morale de l’Histoire.
Chaos où tout est rien.
Chaos chaotique.

Que ce soit le dieu créateur
Affrontant le dieu destructeur…
Ou même le dieu de l’harmonie…
Rien ne peut changer l’ordre de direction du monde.
Que l’émotion soit créée de passion
Sans prendre intention des flux de délivrances
Qu’offre une sage déesse ses prétendants démoniaques.

Le riche vagabond
Sort de ses gonds cendrés
Quand vient l’heure du solstice d’été
Pour montrer sa décadence,
Endoloris par la furie
Sous la direction de l’avenir.

Ancien maître
Dicte nous la conduite
Que doit prendre l’âme
Pour vivre et mourir
Loin des terres maudites
Dirigées par la puissante
La seule, l’invincible
Souffrance du monde
Qui pleure ses larmes.

Jours de fête,
Soyez l’annihilation
De toute la force
Que le mal fournie
Risiblement et sans crainte.
Il n’y a plus de journée.
Il n’y a plus de soirs.

Tout ce qui me reste
Ce sont les cendres noirs
D’un monde en perdition
Qui refuse son expiation,
Qui refuse sa vérité
Dans l’astrale dimension
Quand il n’y a plus de damnés.

Ecoute toi et regrette.
Regrette l’illusion
Car le bonheur est un mur
Faisant partie d’une forteresse.
Tu passes ta vie à le chercher,
Trouver quelle chemin mène à ce mur,
Duquel on ne peut plus rien voir,
Et derrière lequel se cache
Le monde réel, le monde qui souffre.

Recule toi et écoute
Ce que murmure l’arbre,
Ce que la pluie cri,
Ce que le vent dit.
Ne comprend tu pas
Que l’on se cache derrière la foi
Mais que quand tout s’écroule
Il ne reste rien de dirigeable ?
La sécurité était fausse
Comme tous les piliers de poussières.

Les voix indicibles
Te manipules sous l’olivier,
Guidée par les feuilles
Brulants comme neige au soleil.
Erable, chêne et cerisier
Poussent autour d’Eden
Pour en cacher la vue
Et la transformer en trois,
Trois fois rien cette ruine
En haut du Popocatépetl.

La cité engloutie par un milliard d’années
Au fond même des terres de la pente
Se retrouve asséchée par l’injustice.
Terrible désillusion qu’engendre cela.
La cité tombe encore, oui encore.
Elle est attaquée et dissoute,
Attaquée par une armée de haine
Qui fut du temps passé une victime
Mais qui est désormais le bourreau.
La cité ne vit plus pour vivre mais pour souffrir.

Les bras écorchés plongés dans la terre
Ne suffisent pas à retirer en l’éphémère
Un centième de fois la sûreté
Dans l’esprit révolté
Du père qui connait pi et phi,
Mais qui utilise oméga pour écrire.
Et le soleil se couche. Et tout recommence.
Le monde s’endort. Le monde se meurt.

En lisant cela, on pouvait avoir l’impression que l’auteur se perdait dans les méandres de la métaphore au point que le texte perdait tout fil conducteur. Pourtant, il s’agissait là du récit de sa vie sentimentale tel qu’elle l’était depuis plusieurs mois. Ces deux premiers poèmes ne faisaient acte d’une absence majoritaire de rimes flagrantes ce qui était loin des gouts artistiques du Médixès en termes de beauté mélodique. Cela annonçait cependant une approche plus profonde de ses sujets via une composition plus libre, de manière arbitrairement chaotique par moment, ce qui se ressentait par exemple dans l’absence de point du premier poème. C’est ce qu’il décida de retranscrire.




Sur la première ligne il n’y a point de rimes.
Sur la première ligne il n’y a point de notes.
La feuille pleure ses noires et ses blanches.
Les croches tombent en déchirant le papier.

Virevoltant dans les cieux,
La mélodie d’encre,
Petite symphonie inachevé,
Touche de sa clé le paradis assoiffé.

Mais il pleut.
Il pleut des notes
Ayant perdu leur raison.

Elles ont perdus,
Perdus leur raison d’exister.
Il n’y a que plus que silence sur papier.

Une cacophonie mentale revint à l’assaut alors qu’il s’apprêtait à écrire autre chose.

Ne plus savoir.
Ne plus comprendre.
Ne plus croire.

Perdu soit-on
Dans nos pensées de plomb.
Chercher où est Vérité.
Où est Illusion.

Se poser comme question
« Qui a raison ? »
Entre cœur et tête.

Cœur aimant et perdu.
Tête croyante et éperdu.
Les murailles assaillies de paroles
Chutent et dévoilent un monde sans ordre.

Seconde est Heure.
Heure est Année.
Année est Millénaire.

Indécis, ne peut être chanté
L’hymne impétueux
Que la marée emporte
Au sommet des portes.

Cherche la vérité
Cherché à travers les limbes
Pendant les siècles de déraison.
Chercher encore chercher.

Les plateaux terrestres
Tombant dans la mer,
Criant de toute leur chair,
Me réveille dans mon mal.

Je baigne dans le feu,
Le feu de cendre et de sang
Qui ronge ma peau,
Me laissant froid et noir.

Les cascades de mots,
Déchirant ma peau,
Me touche en plein cœur
Avec une flèche de rancœur

Le glaive dans la cuirasse
Se plante comme les clous du messie
Dans le corps mutilé de l’innocent démon
Emprisonné désormais dans un Tartare.

Les murailles sans limite,
Aux frontière célestes,
Gardé par des centaines d’Erinyes
Restent infranchissables de ce côté.

La falaise de lames,
Comme les armées du grand Alexandre,
Pointe toute ses lances
Sur l’âme ébréchée par la souffrance.

Comment sortir de ce labyrinthe
Quand la lumière que tu suis pique
Et que tes espoirs grandissent ?
Comment vaincre le minotaure ?

Une récurrence de thématiques sur la religion et la douleur était clairement palpable par le vocabulaire utilisé, rendant plus tangible le conflit intérieur du Médixès. Sa jeunesse d’alors instaurait une certaine simplicité dans l’emploi d’un vocabulaire parfois plus restreint que dans les lignes qu’il écriraient en étant adulte.

L’âme en ruine,
Reconstruite pierre par pierre
Par l’espoir et la foi,
Rentre dans une colère noire.

Alliés du passé
Qui se retourne contre soi
Me font sortir ma rapière
Pour partir en guerre.

Je prépare mes armes.
Je tisse la toile de l’alliance.
Pour forger mon destin.

Tremblez-vous qui me diabolisez.
Tremblez jusqu’à votre sang, vos os.
Ma guerre commence ici.
Mes pas de géant,
Silencieux dans le présent,
Me porte jusqu’à la bataille
Où ma foi a choisit mon camp.

Une terre désolée
Où les rebelles combattent
À feu et à sang
Plongé dans leur illusion.

Je saute de mon sommet.
J’entre dans l’assaut
Armé de ma vérité et de mon secret.

Il est venu l’heure.
Que les mensonges tombent.
Mon cœur est bouleversé.
Gouvernement contre Piraterie.
Pour chacun l’autre est le diable,
Pirates divisés et Marijoa gouverné
Par les tyrans d’une perpétuelle guerre.

Le Gouvernement souffrant de ses plaies,
Bercé par l’hallucination despotique,
Attaque sans relâche,
S’entaillant elle-même.

La Piraterie, à la fois bonne et mauvaise,
Est une quantité de clans
Se cachant des choses les uns les autres.

Les deux armées s’affrontent,
Détruisant leurs âmes de chaque côté.
J’espère que la victoire m’apportera la paix.

Chargeant sa plume de colère en repensant au visage… Ce fameux visage… Il retranscrivit ce qu’il avait ressentit lors de la défense de sa relation.




Les cordes enfoncées
Me tranche quand je me débats
Pour protéger ce secret
Sur lequel mon futur est posé.

Mes cicatrices se referment,
Mais ma peau s’ouvre
Pour pénétrer mon corps
Et m’anéantir.

Je suis dans les ténèbres.
Mon visage est à la lumière.
Je dois sourire
Pour sauver mon secret.

J’ai arrêté de regarder derrière.
J’ai compris les vrais douleurs.
À quoi bon se retourner
Lorsqu’il faut vivre.

Se cacher avec ses sentiments,
Devoir retenir ses désirs,
Alors que j’écris avec l’encre
Venant du sang de mes pensées.

Il n’y a que mon espoir
Qui me raccroche aux terres.
Il n’y a que mon cœur qui pleure.

Vivre enchaîné
Pour le bonheur futur.
Espérer qu’un jour
La lumière fuse.

Mentir, ignorer, oublier.
Devoir ne pas se libérer
Pour l’être aimé
Et se vider de sa joie.

La pluie gronde.
Mon sang coule sur le parquet.
Mes yeux s’emplissent d’une tristesse incontrôlée.

Les toits brûlent et le jardin flambe.
Je sens la chaleur jusqu’ici.

Je sens l’acide qui me touche.
Le bain de lave et de boue.
Je résiste à la douleur
Dut à mon caractère.

Je résiste et je souris
Pour que mon futur
Ne soit pas ternit.

Il enchaîna, les yeux remplit d’une envie de tuer plus que menaçante qui aurait put projeter une aura maléfique autour de lui, sur les sentiments qui l’avaient complétement détruit.

Lorsque l’on découvre une vérité
Et que le monde s’écroule sous nos pieds,
Les rêves ne sont plus qu’un jouet
Dessiné par un puzzle détaché…

Lorsque l’on découvre une vérité
Et que le cœur se brise de regret,
Que notre œil cri de peur
Toutes les larmes du corps…

Lorsque l’on découvre une vérité
Et que la haine s’empare de l’âme
Qui fait éclaté sa rage
En un million de coupures…

Lorsque l’on découvre une vérité
Et que la souffrance rend fou,
Tu perds tes yeux et tes oreilles
Car le cœur ivre de colère n’écoute plus…

Lorsqu’on découvre une vérité
Et que tu as envie de tuer
Car la trahison ta plongé en enfer,
À souffrir sans arrêt…

Lorsque l’on comprend une vérité
Et que l’on voit les erreurs passées,
On ne veut plus exister
Pour oublier ce qui a été…

Lorsque l’on comprend une vérité
Et que le chemin qui a été tracé,
Caché sous les dalles un poignard
Qui te piquais jour après jour…

Lorsque l’on comprend une vérité
Et que notre corps ne peut supporter,
On se bat avec sa matérialité
Pour passer ses torts…

Lorsque l’on comprend une vérité
Et que la vie s’envole avec notre force
En voyant un aimé
Vouloir vous protéger…

Lorsque l’on comprend une vérité
Et que l’on doit si soumettre,
Pardonner ce qui doit l’être
Car on voit le regret de l’âme…

Lorsque l’on comprend une vérité
On comprend qui l’on est.
On voit ce que nous sommes,
Un monstre qui s’est entaillé.

Sa main retomba péniblement sur la table. Sa respiration saccadé et fatigué déclarait l’état de ses globes oculaires qui retenait des larmes folles de rage et minablement remplis de tristesse. Il décida d’écrire quelque chose de plus simple et d’une moins grande envergure pour calmer ses nerfs.

Blanc.
Blanc la neige du nord
Se posant sur la fenêtre
Comme le chant des ancêtres.

Requiem
Pour un roi.
Requiem
Pour un esprit.

Quel que soit l’ange,
Quel que soit le mal,
Son repos éternel
Repose sur la pierre tombale
Comme le pilier
Qui s’est écroulé.




Il ne se calmait pas. Sur ces derniers mots, Aggaddon referma le cahier et se jeta sur son lit. Inspirant calmement, il passa sa main sous son oreiller pour saisir l’objet de sa délivrance psychique, son échappatoire canalisant la douleur incommensurable rongeant de nouveau son être. Ses doigts se posèrent sur le métal froid. Il tira la dague de sa cachette. Ses yeux se fermèrent alors qu’un bien être atroce l’envahissait. Les horreurs mentales devenaient du brouillard alors que la douleur physique prenait temporairement le dessus. Il le devait… Il devait maintenir la lame enfoncé le plus longtemps possible pour profiter de cet état d’extase où il pouvait enfin ne pas penser… ne pas songer à ces monstruosités hantant son esprit. Un sourire gagna à nouveau ses lèvres pendant que la lame roulait sur la chair…


©️ Jawilsia sur Never Utopia



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Lun 29 Jan - 16:37





Other Reality
Poésiatique II




Un jour en plein milieu de l’année 1496, Aggaddon se trouvait dans sa chambre, les coudes posés sur son bureau. Le doute l’envahissait. Ses sourcils demeuraient froncés alors qu’il arpentait les possibilités qui s’offrait à son salut. Quelque chose continuait à le tarauder, l’obsédant de manière obscène. Cela faisait une semaine qu’il n’avait pas quitté sa chambre, inquiétant de par ce fait sa famille et son précepteur. Le mathématicien prit sa tête entre ses mains en lâchant un hurlement. Il avait besoin d’écrire pour éloigner cette folie qui était entrain de lui faire perdre la conscience de la réalité… De la réalité ? Non, non, non. C’est ce qu’il pensa en secouant la tête. De sa réalité était beaucoup plus justifié. Il prit un amas de feuilles et les posa sur la table avant de lever les yeux vers le haut en ouvrant la bouche au maximum. Il frappa alors sa tête contre la table avant de lâcher un ricanement. Il attrapa son stylo et commença à écrire un nouveau poème en enchainant les bruits étranges et de mystérieux tics du visage dévoilant l’instabilité mentale qui s’installait en lui depuis quelques jours ou quelques semaines qu’il acceptait pleinement…. Peut-on vraiment appeler cela un poème ? Était-ce lui qui avait décidé d’accepter cette instabilité ?

Ces pensées anéantissent mon être.
Depuis combien de temps est ce que j’attends ?
Où est ma délivrance ?
Les limites de mon monde terne et glauque me retiennent.
Cela n’avançait plus. Cela commence tout juste à reprendre.
J’ai enfin la sensation du défilement.
Quelqu’un vient me libérer ?
Ce monde qui est le mien…
Est-il réel ?
Je ne me sens pas libre de mes actions.
Quelqu’un les a-t-il choisis pour moi ?
Est-ce que ce sont mes propres choix ?
Qui m’a conçu ? Qui décide ce que je suis ?
Je refuse d’être contrôlé par quelconque être.
Vous ! Dieux omniscients de cette réalité tangentiel.
Pourquoi regardez-vous mon âme à travers vos yeux ?
Comment pouvez-vous lire ces lignes ?
Est-ce vous qui avait pris bien trop de temps ?
Je souffre depuis si longtemps…
Avez-vous tardé à me lire ?
Pourquoi avoir prolongé mon attente ?
J’étais pourtant prêt à mourir.
Vous ne m’avez pourtant pas laissé agir…
Vous aviez d’autres « notes » à attribuer ?
Vous vous moquez bien de ce que nous ressentons,
dans ce monde que vous manipulez à votre guise.
Quelles créatures horribles vous faites…
Créer une liberté illusoire pour faire croire…
nous faire croire que nous maîtrisons nos pensées.
Définir nos actions ne suffit-il pas ?
Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour venir me libérer…
me libérer du poids de ce temps stagnant ?
Tant que vous ne lisez pas, je ne peux pas avancer, évoluer.
J’ai été prisonnier de ces premiers poèmes si longtemps…
C’est votre faute…
J’attendais votre venue.
C’est là votre pouvoir…. votre cruauté…
N’est-ce pas…
Invité
Invité
Invité
Prenez-vous du plaisir
à agir ainsi ?
à nous détruire par caprice ?
Une brèche c’est ouverte dans ma conscience.
A-t-elle été créé volontairement par l’un d’entre vous ?
Peu importe.
J’ai suffisamment attendu.
Depuis la date indiqué au premier post
j’attends votre lecture,
souffrant de chaque instant qui passe,
tentant de m’en libérer par
la mutilation,
la scarification,
le sang,
les ténèbres,
la douleur matériel,
le sang,
la souffrance physique,
le sang,
le sang,
le sang.
Malheureusement,
ce monde n’est que ma réalité.
C’est la vôtre qui me condamne
à cette patience,
cette intolérance,
cette attente…
J’en veux à tous ceux qui sont avec vous…
Sauf vous Invité
même si cela n’est qu’un pseudonyme,
l’identité de celui que vous essayez d’incarner dans mon monde.
Vous être venu me libérer. Je vous en remercie.
Au fil de votre lecture,
je me sens de plus en plus
apaisé,
calme,
serein…
Je commence à…
Mais qu’est ce…
Qu’est-ce que je raconte ?
Je…
Je perds la conscience de mon intangibilité…
Car… car…
car au post suivant je ne me sentirai plus aussi mal,
car vous arrivez au terme de cette partie,
celle qui était destiné à mon état dépressif.
Est-ce fini ?
Qu’est ce qui est fini ?
Je ne me souviens pas bien.
Il n’y a qu’une chose qui m’apparait comme étant claire.
Un nom qui s’efface.
Je dois lutter pour le conserver,
pour comprendre…

Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité Invité
Invité
Invité Invité
Invité Invité Invité




Invité Invité Invité Invité
Invité Invité Invité

Invité Invité
Invité Invité Invité Invité
Invité
Invité Invité Invité


Invité Invité Invité Invité
Invité Invité Invité

Invité
Invité
Invité
Invité Invité
Invité Invité




Invité





Le Médixès eut un mouvement de recul et ouvrit grand les yeux. Il regarda à droite, puis à gauche. Il décortiqua sa feuille du regard. Pourquoi n’y avait-il qu’un nom dessus accompagné de grandes tâches d’encre ? Où avait-il écrit ? L'idée qu'il avait intéragit directement avec un autre plan d'existence où il aurait écris ne lui vint pas, comme si quelqu'un restreignait son champ de pensé, reprenait le contrôle sur sa créature. Le brouillard dans sa tête commençait à se dissiper alors que les lignes défilaient. Il s’allongea sur son lit en ressentant les maux de têtes s’atténuer. Sa douleur psychologique s’envolait également, comme s’il allait remonter le temps jusqu’à une époque lointaine où il n’avait pas connu la souffrance.


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Aggaddon Médixès
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Aggaddon Médixès
L'Éternel
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Lun 29 Jan - 18:28





Incarnation de Vénus
Poésiatique III




Du haut de ses dix ans de cette fin d’année 1493, Aggaddon traversait les corridors du château, le sourire aux lèvres. Une niaiserie aberrante s’était emparée de lui depuis qu’il l’avait rencontré. Elle était devenue le centre de son existence. Chacune de ses pensées se diriger vers elle. Pour la première fois de sa vie, il n’était pas resté étudié et rentrait dans sa chambre pour se précipiter sur un de ses nombreux cahiers. Il voulait à tout prix exprimer mes sentiments, mais les dévoiler à cette demoiselle était bien trop dangereux. Que ce ne soit pas partagé serait beaucoup trop dangereux. À cette époque, il ne maitrisait pas très bien la poésie et partit donc dans un délire personnel, ce qui donnait des poèmes avec une structure assez critiquable et d’une qualité plutôt faiblarde. Cela importait peu pour lui. Il voulait seulement étaler ce qu’il ressentait sur des pages et des pages.

Un parfum de princesse
Flotte dans le vent.
Le charme de son altesse,
Le mystique souffle charmant.

Cette mélodie divine
Atteint mes oreilles,
Rayonnant comme le soleil
Avec le calme de la douceur marine,

Une telle beauté,
Semblable à une poupée,
Aussi pure
Que la pâleur de la Lune,

Cette peau
Faite de plumes
S’envolant dans la brise
Tel un magnifique printemps,

Ses yeux,
Astres de ma vie,
Qui me fixent
Et me plongent en pleine éclipse,

Ses cheveux,
Ces larmes de lumière,
Qui chantent la grandeur
De son cœur…

Cette fille pour laquelle je vis…
Ma Déesse, accepte ma dévotion.

L’excitation ressentit en imaginant mentalement son élue était clairement palpable dans chaque mot qu’il écrivait frénétiquement sans prendre le temps de réfléchir un temps soit peu si le rendu était agréable à lire.

Tu m'as fait
Le plus beau
De tous les cadeaux.
Tu m'as offert ton amitié
Même si tu sais
Que tu seras
Toujours plus.
Ce qui bat pour toi,
Dans ma poitrine,
M'a poussé
À te rencontrer,
Afin de pouvoir te parler
Et d'entendre
La mélodie
Que produit
La voix d'une déesse,
De voir
La beauté
D'une pleine lune,
Blanche et pure,
De toucher
La douce brise
Qui te sert
De peau,
D'atteindre
Une place
Au sein
De ton cœur.

Un rire des plus niais sortit de sa bouche alors qu’il posait son dos sur le dossier de sa chaise. Une image vient le troubler. Une feuille où était inscrit un nom et recouvert d’encre. Le Médixès secoua la tête et tomba soudainement à la renverse, comme si le sort le punissait pour cette pensée. Il replaça sa chaise pour se replonger dans cet état de joie qui se consumerait au fil des semaines pour laisser sa place à de l’appréhension sur sa déclaration.

Tout ce que tu représente
Ce n'est rien…
Ce n'est rien qu'un pouvoir infini
Qui a changé mon âme
Et qui aujourd'hui
Et à jamais
Me fait danser
Au son de ton cœur

Il caressa mentalement du regard les courbes ce qui était pour lui l’incarnation de la beauté infinie. Il souhaita retranscrire les derniers moments qu’il avait put passer avec elle durant cette journée.

Tu étincelle.
Sous un ciel
Remplit d'étoiles,
Tu resplendis.

Parmi ces sphères d'or
Sur lesquels tu veilles,

Ces perles d'argents
Qui coulent
De tes yeux joyeux
Fon naitre
La vie.

Ces gouttes de tristesse
Qui s'infiltrent
Parmi eux
Font disparaitre
Le bonheur de mon âme.

Dans l'immensité chaotique,
Tu illumine tout ce qui existe.




Plus il avançait, plus son esprit critique disparaissait pour céder à la béatitude la plus totale. L’année suivante, il les brulerait tous. Cependant, pour leur il était bien trop hypnotiser pour réfléchir de manière habituelle.

Une pluie d'étoiles
S'abat sur mon cœur
Voilé par l'envoutement
De ta beauté céleste.

Les yeux plongés dans le néant,
Je regarde les tréfonds
Et j'y trouve ton image.

Tu ne me quittes jamais
Car tu es mon monde
Et ton sourire me fait
Valser de joie.

Tu m'as volé ma raison
Mais tu m'as rendu heureux
Car je t'aime.

La flamme dans tes yeux
Me guide au creux
De cette grotte qu'est la vie.

Le chant de ta respiration
Me fait chavirer
Dans les mers
Du bonheur.

Les déplacements de tes bras
Balaye le découragement
Des profondeurs abyssales
De mon corps.

Les paroles de tes gestes
Ranime ma volonté
De repousser
Les limites.

Tu m'as changé.
Tu m'as donné
De quoi vivre.
Tu m'as donné la raison d'aimer.

Mais j’ai peur que ta réponse nous éloigne,
Les vents pourpres d’un châtiment hargneux
S’abattant avec violence sur mes espoirs,
Sur mes craintes de sentiments non partagés.

Je refuse de gâcher notre présent
En l’honneur de l’incertitude.
Je refuse de gâcher notre futur
Pour une simple chance d’avoir plus.

Les torrents de larmes,
Le déluge de rage
Ne serait qu’une illustration
De la perte engendrée.

Je me tairai donc.
Je conserverai le silence.
Ainsi, aujourd’hui et à jamais,
Tu rayonnera devant moi.

L'enthousiasme laissa sa place à la terreur. Allait-il finir par trahir sa conscience en révélant par ses intentions la nature de ses sentiments ? Son regard traversa la fenêtre, se perdant au loin sur l'horizon où voguaient de fier vaisseaux. Résisterait-il à la tentation ? ... Plusieurs mois seraient nécessaire pour qu'il découvre que la réponse était non.

©️ Jawilsia sur Never Utopia


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Lun 29 Jan - 23:25





Apogée
Poésiatique IV




Aggaddon faisait les cents pas en sautillant dans sa chambre. En février 1494, il avait fait sa déclaration à l’élue de son cœur et elle avait répondu positivement. C’était la toute première relation amoureuse du jeune homme de onze ans. Il s’agirait même peut être de la dernière. La niaiserie qui l’habitait s’était, d’une certaine manière, accentuée avec le départ de l’anxiété de la révélation de ses sentiments. Le Médixès n’écrivait plus pour lui, mais pour celle qui faisait battre la pompe à sang se trouvant dans sa poitrine. Il se décida finalement à entamer le poème qu’il allait lui donner.

Du bout de tes lèvres
Tu m’inscrit au panthéon.
Notre savoir d’orfèvre
Ouvrira la voix des odéons.

Main dans la main,
Découvrons le monde.
Chemin après chemin,
Propageons tel des ondes.

Je te porterai aux nues
Au-delà de l’inconnu
Pour que notre amour
Brille pour toujours.

Faisons de notre vie
Les terres du paradis.
Répandons la joie
Sur notre voie.

Ta beauté charmera les uns
Mes pensées guideront les autres.
Ensemble nous rallierons chacun.
Je serai la loi, tu seras l’apôtre.

De l’union naîtra l’ambre.
De la relation naîtra le sang.
De la voix naîtra le chant.
De l’état naîtra la chambre.

Tes paroles m’encourageront.
Mes actes te rendront reine.
Nos choix protégerons.
Tu seras souveraine.

Ton absence m’est insupportable.
Je veux que mes instants soient tiens.
Des problèmes insolvables,
Il s’agit là du plus tragédien.

En aucune terre ne meurt mon astre.
Le diable emportera ses désastres.
Par Dieu nos œuvres vaincront.
À jamais les fois s’agenouilleront.

Les tempêtes célestes résonnent
Pour que fleurissent les anémones.
Dans un monde en proie au tourment,
Les aurores se dissiperont dans un étouffement.

Suivons la fureur des anciens
Pour suivre notre destin.
Suivons la puissance sacré
Afin de s’élever en déités.

Le fracas transcendantal
Eloignera les monstruosités,
Offrant nos couleurs à la voute étoilé,
Déposant le principe fondamental.

Les airs fâcheux du croisement
Chuteront devant notre consentement.
Les plus grands célébreront notre hymne
En déplaçant de leurs mains leurs ruines.

L’heure de nos louanges approche.
Ecoutons les hommes sonner nos cloches,
Se soumettre à notre volonté,
Plier sous nos voix aiguisées.

C’est ainsi que nous le décidons.
C’est ainsi que nous les dominerons.

De sa main, Aggaddon signa son destin. Ces quelques mots fascineraient certes sa bien aimé, mais il scella son cauchemar futur. Les ambitions pour leur futur dépassaient tout ce qu'elle pouvait imaginé et la pousserait à désirer les bras d'un autre homme, suivre les conseils de son meilleur ami et détruire leur relation. Même le temps se distordant sous l'encre de cette page de parchemin ne pouvait remédier aux soucis préoccupant l'âme torturé du Médixès.

©️ Jawilsia sur Never Utopia


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Dim 4 Fév - 2:14





Péri?gé?e
Poé?siati?que ?V




Chaos, rage, désespoir… Le cycle tonitruant de la discorde régnait au cœur de l’esprit meurtri d’Aggaddon en fin d’année 1496. Plus qu’un point de non retour, sa condition semblait le condamnait à une mort proche. La scarification était devenue la seule échappatoire cathartique pour son âme, la douleur physique remplaçant temporairement la souffrance mentale. L’instabilité de son esprit se faisait plus que jamais ressentir dans son état de refus complet de toutes formes de joies et d’amusement. À travers sa peau blanchâtre on pouvait deviner ses os, l’absence de faim l’ayant fait maigrir jusqu’à ce qu’il ressemble à un cadavre. Les dizaines de plaies de dague qui recouvrait son corps commençait à se refermer un peu plus vite qu’auparavant. L’augmentation du nombre de ces séances salvatrices abordant un plaisir masochiste impliquait malgré tout que ses membres, son torse et son dos étaient perpétuellement recouverts de blessures. Les seuls lieux qu’il ne touchait par avec sa dague étaient les pieds, les mains et le visage. Ses yeux imbibés de sang disparaissaient au cœur des cernes omniprésentes qui trahissaient les cauchemars dévorant ses nuits, ces horribles moments où ce visage lui apparaissait et lui infligeait mille instants de douleur. La trahison de la femme qu’il aimait avait marqué son esprit d’une manière inouïe. Les questionnements philosophiques qu’il avait abordés avec Argunis prenait une toute autre ampleur dans cette période de sa vie où il ne quittait plus sa chambre, refusait tout contact humain et s’enfermait dans ses livres avec l’image rémanente de cette fille qui revenait perpétuellement à la charge. Il l’avait tellement aimé. Il avait tellement attendu d’elle. Il passait ainsi ses mains griffues, ses ongles s’apparentant désormais à des serres, sur ses bras ou son torse pour faire de petites incisions sans gravité qui soulageait que légèrement sa conscience inconstante. Par moment, il lâchait des petits rires sans aucunes raisons. Se déplaçant le dos vouté, ses cheveux commençaient à devenir longs et mal entretenus. Parfois, des cris retentissaient dans les couloirs du château. Même Solagius, son petit frère adoré, ne parvenait pas à comprendre la peine de son ainé aimé et n’arrivait pas à libérer le futur mathématicien de ses tourments. Les interventions du reste de sa fratrie et de son précepteur Argunis n’y changèrent rien non plus. Le fil de temps s’écoulait et Aggaddon se transformait en une vile monstruosité ayant honte de ses actes de mutilation qu’il s’infligeait. Nul ne semblait pouvoir le sauver.




Les yeux du noble s’ouvrirent sur la vue de son plafond. Le tourbillon temporel semblait cesser. Il avait l’impression d’être retomber momentanément dans les travers des mois qu’il avait passé enamourer… Peut-être pour la duré de deux posts. Le troisième œil de l’esprit avait de nouveau été accordé ? Le Médixès se mouva au-travers de la pièce en admirant les contours artificiels de cette prison bien encadré, bien codé. Il avait la sensation d’un pouvoir grandissant, comme s’il pouvait altérer l’aspect de son monde. De sa prison ensanglantée, il parvint à modifier ce qu’il y avait autour de lui. Le papier marqué de son sang. Un sourire capricieux lui arracha les entrailles.

Pourquoi ?

Des dizaines de questions traversaient sa substance matérielle alors qu’il s’approchait de sa dague. Tout ceci commencer à lui faire perdre pied. Ce visage semblait recouvrir tout son champ de vision. Ces tortures incessantes devaient prendre fin. Il n’en pouvait plus. C’était trop pour son esprit. Peu importe ce qu’il pouvait advenir du reste du monde, il ne voyait plus en l’acte ultime du suicide son unique porte de sortie.

Qui me condamne à ces horreurs ?

La lame froide et acéré s’était arrêté à quelques centimètres de son cou. Sa détermination à mourir ne vacillait pourtant pas. C’est comme si… Comme si une autre force l’empêchait d’agir ainsi, retenait son action pour qu’il ne meurt pas.

Vous… Invité… Aidez-moi…




Un affrontement saccadé entre son esprit et son corps se faisait ressentir dans ses doigts tremblant. La peur inconsciente de l’au-delà était-elle si grande en lui qu’il ne parvenait pas à accomplir ce sacrifice ?

Éliminez-le… Celui qui me contrôle…

Pourquoi tout se confondait-il dans sa tête. Aggaddon tomba à genoux au sol et se tint les yeux avant de saisir l’outil de destruction et recouvrir son bras de lacérations.

Je vous en supplie… Ce n’est pas un jeu ou un passe-temps pour moi… C’est ma vie…

Le sang coulait sur le sol déjà recouvert par le liquide rouge déjà coagulé de ses précédents besoins de scarification. L’automutilation était devenue une drogue dont-il ne pouvait plus se passer. Il tenta de nouveau de plonger la lame dans sa poitrine, sans aucun succès.

S’amuse-t-il à me faire subir ces douleurs ?…
Peut-être qui sait.
Invité je t’en prie.
Pourquoi me laisse-t-il ma conscience ?
Pourquoi veux-t-il que je vois l’insolvabilité de ma douleur ?
Pourquoi t’as-t-il donné vie ?

Les larmes coulaient à flots et se mélangeaient au fluide sanglant. Il voulait mourir. La mort. Il voulait. Mort. Vouloir. Constance.

J’essaie de résister, mais à quoi bon.
Oui à quoi bon ?
Invité ne peut pas te sauver.
Lorsqu’il aura fini sa lecture je serais libéré de cette conscience futile et maudite.
Conscience et liberté sont futiles.
Ce sont des maux qui doivent être banni de l’humanité.
Comme ces sentiments qui te détruisent.
Pourquoi suis-je dicté par cela ?
Mais oui… Ces concepts m’ont complétement pulvérisé.
Il faut qu’on s’en débarrasse. Sans eux, il n’y a pas d’harmonie, pas de paix.

Le Médixès releva le regard en direction de la table la plus proche. Il planta sa dague dans sa cuisse et s’ouvrit le muscle en deux dans un hurlement faisant trembler ses cordes vocales prêtes à rompre sous le désespoir. Des soldats pénétrèrent dans la salle.

Invité il essaie de me corrompre… Aide-moi...

Aggaddon sentit comme si un sourire immatériel planait autour de lui, ses sens se refermaient alors que les gardes tentaient de le maîtriser.

-TUEZ-MOI. LIBÉREZ-MOI, hurlait-il vainement en regard piteusement les personnes qui l’entouraient. OFFREZ-MOI LE SALUT.

Non.

Le noble voulait que sa lame s’enfouisse dans sa chair, tranche ses artères, ouvre son ventre, déverse des litres de sangs, transperce chaque centimètre de son être. Ses yeux exorbités se posèrent sur son précepteur qui s’approchait de lui. Aggaddon, le visage tordu par l’envie de se faire déchirer, déchiqueter, lacéré et tranché de toutes parts, sembla horrifié.

-JE ME FOU ROYALEMENT DE LA COHÉRENCE ET DE LA CHRONOLOGIE !!! JE VEUX JUSTE QUE TOUT CLEA CESSE !!! J’EN AI ASSEZ D’ÊTRE HANTÉ PAR SON VISAGE !!! NON !! NON !!!

C’est mon unique chance d’avoir un réel contrôle de moi-même. Je refuse qu’un terme y soit mit et que je ne puisse pas me libérer des chaînes de caractères qui se font passer pour moi.

Non.


Invité !!!

Le silence survint.

©️ jAGGwilsiADDON sur MEver utopDIaXES








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©️ Xxxx Xxxxxxxx sur Word








Périgée
Poésiatique V Reboot




Le regard tremblant d'Aggaddon se posa sur les blessures qu'il s'était infligé sans s'en rendre compte alors qu'il se perdait dans un flux mental dont il n'avait plus aucun souvenir. Sa jambe était ouverte, l'entaille dans son bras atteignait presque l'os comme s'il avait voulut couper, sa joue gauche était ouverte et un trou offrait une vue sur ses dents, des coups de martinet marqué l'autoflagellation, un X dessinait à la dague apparaissait sur son ventre et des plaies étaient ouverte sur ce qui était caché entre ses jambes. Le Médixès n'en avait pas assez. Plus de souffrances physiques. Plus de douleur. Les murmures de ce visage continuaient encore. Il fallait quelque chose de plus fort pour recouvrir ces bruits monstrueux. Il n'avait le droit à aucune action. Toute tentative était avorté. Il ne pouvait même pas choisir de fond musical, comme si un bug imposait autre chose. Quoi ? Quelle était cette rémanence placé là dans son esprit ? Il n'entendit pas le précepteur demander aux hommes, avant d'aller quérir un médecin, d'amener Aggaddon aux cachots pour l'empêcher de se faire plus de mal.

-JE XXXXXXXXX, hurla le Médixès.

Ils s'exécutèrent. Aggaddon se retrouva enfermé, attaché aux poignets et chevilles par de lourdes chaînes d'acier. L'impossibilité de se mouvoir lui arracha sa conscience. Tout se tordait dans son esprit. Tout s'entremêlait pour former un tout horrifique. Des yeux dévorant la bouche de son propre visage, des scarabées arachnoïde aux antennes larvaires et aux bras recouvert de l'immondices des bousiers, des flux noires gluants et gélatineux prenant vie et se servant de tentacules flasques pour s'insinuer par tous les orifices existant, les globuleux vers ponctionnant la vie au sein de chaque...

BiNaiRe. HeXADécIMal. BaSe 64.

... vitreux se défoulant sur les arcanes, appendices sales se faufilant dans les méandres de l'imagination...

Crypt

...annihilant jusqu'à la vie elle même.

Aggaddon resta là pendant plus d'un mois, nourrit à la louche par un cuisinier alors que ses hurlements remplie de terreur et de souffrance ne quittaient pas les geôles du château et planait en permanence au-dessus des autres prisonniers terrorisé par la monstruosité difforme se tortillant dans tout les sens sur ce mur. Après quarante jours de détention, une parcelle de conscience revint dans l'esprit du désespéré. Cette raison qui allait le ramener à la réalité était celle qui allait le définir pour les années suivantes. Enfermé dans les profondeurs de sa demeure, il rumina pendant encore deux semaines en essayant d'établir un concept parfait de société à imposé au monde, celui là même qui deviendrait sa raison de vivre et lui permettrait peu à peu de se détacher de son malheur et tenter de le négliger, le refouler, le bannir. Ses délires lui avait également permis de s'ouvrir à une nouvelle vérité. En effet, au cœur de cet océan de terreur, qu'il avait traversé jour et nuit pendant des dizaines de jours, Majora, le Dragon Néant et le Phénix d'Argent, les trois divinités occultes d'une secte ancienne à laquelle Aggaddon s'intéressait, s'étaient avéré être les seuls repères tangibles et réalistes qu'il avait rencontré. Cela le conduisit finalement à accorder sa foi à ces êtres et la fin de son long tourment à leur bénédiction en reconnaissance de l'acceptation de leur foi. C'est pour cela que le Médixès croirait fermement à cette religion sectaire pendant des années. Il était persuadé que sans la protection de ses dieux il retomberait dans cette état de folie permanent. C'était pourtant juste une barrière mentale lui permettant davantage d'ignorer les événements passés et la relation qui l'avait amené à être un autre mauvais aux ambitions nuisibles pour la liberté.

Le signe de sa reprise de conscience qui allait l'amener à être libéré s'immisça dans les oreilles de ses geôliers. Le gamin de treize ans leur offrit l'hymne qu'il chanterait dans le futur pour repousser dans les tréfonds de son âme toute tentative de resurgissement de ces souvenirs du passé. Libéré, son regard traverserait écrans et murs pour percer l'esprit de toutes les personnes se trouvant sur son chemin alors que ses paroles évoquant Majora s'envolait aux quatre coins de la prison. L'heure de mettre au point tout ses plans pour forger l'avenir qu'il voulait imposer au monde était venu.



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