Ah ! Ils disaient tous que j’étais stupide de vouloir quitter l’orphelinat ! Que je ne survivrais pas deux secondes dans le monde extérieur ! Et pourtant, je me balade comme ça sans problème. J’étais bien content d’avoir quitté cet endroit ! Je pouvais faire tout ce que je voulais maintenant ! Je n’étais pas obligé de faire des devoirs, je pouvais dormir jusqu’à midi tout en étant réveillé jusqu’aux petites heures, je pouvais manger ce que je voulais quand je le voulais ! La belle vie !

Enfin, c’est ce que je pensais avant, il y a quelques semaines. Je ne dis pas qu’être libre ne possède pas des avantages. Oui, c’est très plaisant de faire tout ce que je voulais, mais il y avait aussi des désavantages. Par exemple, je devais toujours dormir à la belle étoile. Ce n’est pas très agréable lorsqu’il y a des jours de pluie. Ce qui était le cas aujourd’hui. Il y avait une pluie légère qui tombait depuis ce matin, ce qui rendait tout très humide. Pour ne pas dire que ma fourrure et mes cheveux étaient très affectés par cette température. Sinon, je devais faire attention aussi : il y avait quelques marines qui me cherchaient depuis quelque temps. Moi qui pensais être tranquille, je devais souvent me cacher pour les éviter ! Eux, je ne les ai pas revus depuis deux jours. Peut-être qu’ils ont peur de fondre sous la pluie ? Mais un des désavantages les plus flagrants était la nourriture. Je pouvais manger ce que je voulais à condition d’avoir un peu d’argent ! Du coup, je n’avais que trois solutions : travailler, voler ou me résigner à prendre ce qu’il y avait dans les poubelles.

Aujourd’hui, c’était la troisième option. Je n’aimais pas vraiment voler les gens si possible. Enfin, rien que je ne pouvais pas rendre par la suite. Des fois, c’est plus fort que moi ! Mais de la nourriture, je n’ose pas la rendre lorsque j’en avais terminé ! Redonner les miettes n’était clairement pas suffisant. Je pouvais toujours tenter de voler de l’argent, mais je ne voulais pas prendre de risque avec les hors-la-loi du coin. Du coup, la meilleure option était d’attendre. J’étais perché dans mon arbre depuis quelques minutes. Un arbre tout prêt de la boulangerie. Le magasin était fermé depuis quelques minutes déjà. Bientôt, ce qui n’était pas vendu serait acheminé à l’extérieur. Oui bon, ce n’était pas le grand luxe. Mais entre ça et avoir faim, le choix était très facile.

La porte de la boulangerie s’ouvrit, laissant place à une vieille dame avec un grand sac. Super, pleins de trucs à manger pour ce soir ! J’attendis cependant quelques minutes après que la dame referme la porte derrière elle avant de sauter au sol. Je devais être discret et faire vite ! Reprenant ma forme humaine, j’ouvris la benne à ordure pour y trouver le sac tant convoité. J’ouvris le sac, observant le butin que j’avais trouvé, avant de prendre une petite boule de pain trop dur dans laquelle je croquais vigoureusement. Puis, je commençais à remplir mes poches de nourriture. Ce serait facile de tout prendre, mais je savais bien que je n’étais pas le seul habitant dans la rue. Cependant, premier arrivé, premier servis ! Il y avait même un ou deux biscuits ! Si seulement je pouvais trouver un verre de lait…