L'enchaînement de Shiki fut suffisant pour démontrer une excellente maîtrise de son corps. Malgré les imperfections qui résidaient dans ses gestes, malgré la précipitation et le manque d'expérience, il dénotait d'un grand sens de l'adaptation, très utile pour combattre moult adversaires. Un début de sourire sur les lèvres, le masque de marbre du moine commença à se briser. Il semblait près à atteindre le pic de ses compétences dans ce combat.

Son esquive était en effet fluide et presque parfaite. Elle se poursuivit dans un mouvement qui visait à neutraliser les bras de son adversaire, ce qui était d'une ingéniosité certaine : en l'empêchant de contre-attaquer directement, il risquait moins une contre-attaque comme il aurait pu en avoir quelques instants plus tôt. Sa vivacité lui offrait donc l'opportunité de donner un dernier coup. Un dernier assaut qui promettait de lui donner toutes les cartes pour atteindre son objectif.

Une attaque horizontale présentait par bien des aspects un danger pour l'utilisateur, mais elle était effectuée à la suite d'un tel enchaînement que le moine n'eut pas le temps de réagir. Il sentit son corps partir vers l'arrière, et la projection fut telle que ses appuis déjà branlants ne lui permirent pas de réagir rapidement. Enfin, une lame d'air suivit. Elle était peut-être l'élément de trop, mais elle n'handicaperait pas le Eiki. En effet, projeté en arrière, le moine eut le temps d'adapter sa posture pour esquiver aisément la dernière attaque. Elle était une dépense d'énergie inutile, qui pourrait être coûteuse d'une vie sur un vrai combat.

Cela, le moine ne tarda pas à l'expliquer.

- Ton assaut était bon, mais cette lame d'air était inutile. Tu aurais du me marteler d'assauts pour profiter de mon déséquilibre, au lieu de me repousser.

Il lui vendait une stratégie qui, de ce fait, ne pourrait plus avoir lieu. Cependant, son regard était concentré sur le jeune homme et il sembla réfléchir un instant. Il avait les qualités requises et l'épreuve aurait pu prendre fin. Il aimait le combat qui se déroulait ici... Et sans vouloir mettre un terme aux festivités, s'élança en direction du garçon.

L'assaut semblait à nouveau frontal. Lorsqu'il se dirigeait vers le Eiki, son regard était tourné vers le torse de ce dernier. Ses gestes ne trahissaient pas le moindre changement, mais malgré tout à un mètre de son adversaire, ses paume se tournèrent vers le sol et il se saisit d'un appui dans les airs, comme une poutre invisible, pour s'élever, effectuer un salto et avant et atterrir derrière l'épéiste. Il put alors tourner de toutes ses forces dans le but d'abattre le plat de sa paume contre le flanc de son adversaire.

Comment allait-il réagir ?

pais nuage de poussière vint masquer les actions du Eiki. Le moine fronça les sourcils, et attendit qu'un coup n'arrive sur lui avec une grande patience. Il avait l'intention de lui apprendre que l'imprudence était d'utiliser de tels subterfuges sans connaître pleinement son adversaire... Enfin aurait-il aimé le dire, car malgré ses blessures, le bougre était encore bien rapide. Il n'avait pas la lame à laquelle le moine s'attendait, et malgré tout il fit preuve de bravoure en s'élançant sur le monial, et en lui lançant un coup dans le ventre. L'attaque porta jusqu'à s'arrêter aux abdominaux du combattant au corps à corps. Il était bien plus résistant qu'un épéiste qui possédait quant à lui une maîtrise de l'arme capable de lui faire gagner quelques nécessaires centimètres à un victoire où les risques de chocs étaient amoindris.

Contractant ses abdominaux, le moine ne répondit pas et fit d'une voix sage :

- Nous allons pouvoir nous arrêter ici... Tu as prouvé que tu étais digne de la dernière marque, celle de la Force. Elle représente aussi la persévérance, et la capacité à combattre un adversaire malgré des conditions défavorables. Gagner, c'est l'adage des plus grands, et il te reste encore du chemin à parcourir... Mais avec ces trois marques, la Sagesse, la Force, le Courage, tu obtiens le droit d'accéder à ce que tu désires...

Il lui fit signe de le suivre et le mena derrière un rocher où l'autel qui abritait la dernière marque se cachait. Les trois triangles pourraient ainsi être donnés au sage en bas de la montagne, lorsqu'ils auraient fait le chemin inverse. Le rouquin avait prouvé durant les trois épreuves qu'il possédait les qualités escomptés à l'obtention honnête de son du.