« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

« Tu nous ressers la même, steuplait. »

Voici David. David, à l’allure délurée, était ce soir le plus heureux d’entre tous. Il a réussi ce qu’aucun de ses compères n’avait pu accomplir en plusieurs essais. Il avait réussi à dérober le diamant de miss Akiko. D’une valeur exorbitante, il avait dû passer par plusieurs intermédiaires – qui l’avaient pour la plupart bien roulé – pour éviter que personne ne puisse le soupçonner, mis à part les gens présents ce soir, car il s’en vantait assez fréquemment. Le jeune homme n’était pas ce que l’on pourrait appeler un foudre de guerre, ni même un stratège hors du commun, au contraire, il était assez lambda et vaquait à ses occupations de malfaiteur dans la plus petite originalité possible. Une fois qu’il eut fini de reluquer la belle serveuse, avec ses airs outrageux, il récupéra ses consommations et retourna à la table de ses potes.

« J’vais m’en griller une. Vous v’nez ?!
- Non, gars. On vient juste de sortir, là.
- Tu peux pas attendre un peu ? Ca fait même pas cinq minutes que t’as terminé l’autre !
- Oh… Vous m’faites ch*er ! »

Grossier, comme à son habitude quand il avait un coup dans le nez, David s'éloigna grognon de la table pour sortir fumée. Ouais, il était toujours comme ça lorsqu'il avait bu plus que de raison. Vulgaire, hautain, impulsif. Les traits affaissés par la fatigue, il sentait à peine son corps se mouvoir, tandis qu'il titubait astucieusement entre les autres clients. Non loin d'Héziel, un de ses potes lui cria de faire attention à « Capuch'man ». C'était un certain homme qui, à la recherche d'un supernova, attrapait tous les malfrats du coin pour leur poser des questions. Le pirate en question avait été leur sujet de conversation principal - avec le carnaval à venir - et avait monopolisé la soirée au grand dam de David qui, lui, était fier de rappeler sans arrêt sa réussite.

« David, arrête de fumer… David, fait pas ci… fait pas ça… Ils m’emmerdent tous à la fin. Put*in, alors que j’avais enfin réussi, il fallait qu’un conn*rd se pointe et… Merde alors… J’en ai marre. »

Avec sa démarche mal assurée, il avait quand même pu sortir du « Cervidé Lumineux » sans arias. Le temps était très clair, il ne s'était pas rendu compte du temps qu'ils avaient passés dans le bâtiment, il faisait déjà jour. La fois d'avant, il n'avait pas fait attention, trop concentré sur leur logomachie qu'il était. Cette fois, il était consterné par sa sottise, mais n'en démordait pas. Aujourd'hui, il était le roi de la soirée - même s'il faisait déjà jour.

Alors, tandis que le soleil était probablement encore en train de monter et que l'heure du déjeuner n'allait pas tarder, le brouillard le camouflait dans la ruelle. On pouvait à peine y voir à plus de dix mètres et la véritable purée de poids transformait la lumière du soleil en un supplice pour ses yeux, mais il put quand même distinguer un mouvement, un peu plus haut, alors qu'il inspirait une bouffée de sa cancéreuse.

« Hein !? »

Un instant, il se rappela les dires de son ami. « Capuch’man »… Une véritable légende urbaine, qui était apparu quelques jours seulement après l’arrivé de Kiruyo dans les environs… C’était impossible que ce…

« On ne t’a jamais dit que c’était mal de fumer ?
- Mais qu’est-ce que… ? »

Il n’eut pas le temps de se retourner qu’une main puissante vint l’attraper au niveau du torse, remontant furieusement sa chemise bien serrée dedans jusqu’au cou. Il sentit rapidement ses pieds perdre de leur adhérence, sa vision se réduire et ses membres se raidir. David ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il montait peu à peu, ressentant toujours plus une douleur au niveau du thorax, parvenant à peine à respirer. Il avait peur. La voix de l’homme qui le tenait était affreuse, à la fois rauque, grave et caverneuse, simultanément forte et sourde. L’on aurait dit un animal qui parlait, pourtant il avait bien un homme en face de lui.

Cet homme, ce n’était personne d’autre que Daisuke encapuché…

« Capuch’man… ?
- Connaitrais-tu un certain Kiruyo ?! »

La voix terrible de l’ex-contre-amiral fit frissonner le jeune homme qui… Dans un excès de terreur… Ne pût s’empêcher d’uriner.

« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

Rongé tant de l’intérieur que de l’extérieur, l’ancien marine était enfin arrivé au bout de la course. Ce marathon sanglant l’avait mené sur cette île où il devait trouver sa dernière proie. Il lui avait fallu plusieurs mois, plusieurs affrontements cruels, pour enfin atteindre cet homme. Kiruyo avait hanté ses rêves, ses cauchemars, toutes ses nuits depuis des lustres et il n’imaginait plus une nuit où son visage n’apparaissait pas dans ses songes. Le capitaine pirate l’avait déjà traumatisé quelques années plus tôt, alors que le jeune Aurola venait à peine d’appréhender ses nouveaux pouvoirs. Il avait laissé cette escarmouche derrière lui, jusqu’à… Jusqu’au massacre.

Aujourd’hui, lancé dans cette quête morbide, il avait la certitude que tout allait se terminer ici. Il descendit alors une pente qui sombrait dans le coin reculé de la Mistfield. Le nom était tout trouvé pour un endroit tel que celui-ci. C’était sans doute l’endroit rêvé pour un être tel que l’ex-marine. Son élément, dirait certains, un plus stratégique pour d’autres. Pour l’Aurola, ce n’était ni plus ni moins qu’une donnée supplémentaire à ajouter aux autres. Il ne pouvait tout simplement pas se laisser distraire par ce genre de changement climatique, pas dans un combat de cette ampleur, si bien préparé.

L’homme auquel il aurait affaire sous peu était sans doute l’adversaire le plus coriace qu’il n’avait jamais affronté. Même le Fenice, lors de leurs deux précédentes escarmouches, n’était rien à côté. S’il devait trouver une similarité avec un de ses anciens adversaires, cela aurait été Harushige. Bien qu’il ne l’eût pas affronté directement, il avait bien compris la différence de niveau entre le sanguinaire et lui. A l’époque, il avait été soulagé de ne pas avoir affronté ce type et l’avoir laissé au Fenice et son ami. Clyde, à côté de Kiruyo, n’était qu’une poussière, semblable à du sable que le capitaine pirate enlevait de ses chaussures en rentrant chez lui. Rien de plus qu’une broutille que Daisuke lui-même n’avait pas réussi à défaire seul. Ce serait probablement un combat digne de Sardegna, le pirate de l’équipage d’Hadès.

« Je… Je… J’en sais… »

L’ex-marine avait attrapé David quelques jours après que sa légende ait pris de l’ampleur dans la cité. Le pauvre type venait à peine de se pisser dessus qu’un autre homme venait de quitter l’intérieur de ce qui semblait être une taverne. Encore un brun, se dit Daisuke à sa vue. Cependant, le gars en question n’eut pas l’air désappointé par la situation à laquelle il faisait face. Probablement que ce genre de contexte était monnaie courante par ici. L’ancien contre-amiral ne relâcha pas la pression sur le type qui vit en Heziel une sorte de sortie de secours.

Prit par un sursaut d’adrénaline, il attrapa le bras de Daisuke de la main la plus ferme qu’il pouvait. A ce moment-là, c’était la peur qui le guidait plus qu’autre chose. L’instant d’après, il frappa l’Aurola au visage, qui se transforma en fumée sans crier gare. La panique pu se lire sur son visage immédiatement. Bégayant, il appela à l’aide au gars qui passait non loin d’eux.

« Au… Au… Au… Secours… Au secou… »

La terrifiante présence de Daisuke n’était plus suffisante pour faire parler le jeune homme. Il relâcha alors David sans s’embarrasser de précaution qui s’éclata au sol, pétrifié. Ne faisant plus attention à lui, Daisuke se tourna alors vers l’homme qui l’avait alors dépassé, ne s’inquiétant guère de ce que l’homme pouvait penser de l’embuscade.

« Dis-moi… Demanda-t-il en montra l’avis de recherche de Kiruyo… Connais-tu ce type ? »

La question était posée à celui qui lui tournait maintenant le dos. Il avait eu certains renseignements, mais aucun d’eux ne l’avaient mené à sa proie. Il faisait donc la tournée des bars louches en espérant trouver des informations sur le capitaine pirate. Il n’attendrait pas longtemps la réponse, car il avait senti, derrière lui, David s’enfuir à toute jambe à l’intérieur. Bientôt, la rue serait emplie de badauds et de gens voulant se mesurer à celui que l’on appelait maintenant « capuch’man ». Celui-là même qui avait fait se pisser dessus leur connaissance.

Il s’éloignerait alors, suivant les pas de l’homme en question, si celui-ci ne s’arrêtait pas.

« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

Les individus louches traînaient souvent près des endroits douteux. C’était le cas de la plupart des voyous que Daisuke avait débusqué jusqu’alors et seuls ceux réellement intelligents avaient la lucidité de s’en éloigner lorsqu’ils ne commettaient pas leurs larcins et autres déprédations. Il était donc venu dans ce coin perdu de la cité pour trouver cette caste de la société et David en était le parfait exemple. Malheureusement pour l’enfumée, la pêche n’était pas bonne et le seul restant à qui il pouvait poser ses questions n’était autre qu’Heziel. La tension était palpable, l’on sentait émaner du pirate son envie de quitter les lieux rapidement. Pour autant, le blond l’avait interpellé et avait même pu obtenir une réponse. Négative, mais quand bien même présente.

L’agacement du primé pouvait se ressentir dans le ton neutre de sa voix. L’ex-contre-amiral en était persuadé, qu’il le connaisse ou non, sa réponse aurait été la même. S’il insistait alors il pourrait avoir probablement une réponse plus véridique, mais là n’étaient pas ses intentions, car ils les entendaient déjà approcher de la porte. Les potes de David n’allaient pas tarder, il devrait quitter la ruelle avant de se faire attaquer par la bande de voleurs. Scrutant les environs avec son haki de l’observation, il put reconnaître la voix de son ancien interlocuteur entouré de cinq autres qui allaient exploser la porte de sortie d’une seconde à l’autre. Cependant, avant même qu’il ne put faire quoique ce soit, un homme qu’il n’avait pas ressenti entra dans la ruelle, en face de lui, quelques mètres après le cuisinier.

« C’est pas vraiment la question qu’il te posait, gamin. »

D’un ton à la fois taquin et sérieux, l’homme aux cheveux de jais se tenait en face des deux gusses. La tirade du primé à plusieurs centaines de millions de berrys était adressé au cuistancier, celui-là même qui n’avait rien à voir dans l’histoire. Tout devait s’enchaîner si vite pour cet homme qui se retrouvait au milieu d’une affaire qui ne le concernait absolument pas. Pourtant, c’était une histoire vieille de plusieurs mois qui semblait toucher à sa fin aujourd’hui et les deux hommes qui se cherchaient depuis quelques semaines se trouvaient enfin. Leur affrontement était inévitable, leur combat logique allait débuter sous peu.

« Ca fait une paie que je te cherche, tu sais… Lança Kiruyo, ignorant dès lors Heziel. »

Il ne put terminer sa phrase que le combat était lancé. A l’instant même où les potes de David avait défoncé la porte et étaient sorti, l’Aurola avait bondit avec toute la vitesse qu’il était capable de fournir. Passant d’une position immobile à une masse capricante en l’espace d’une seconde. Il passa aux abords de l’ancien Dokugan sans y prêter ne serait-ce qu’une légère attention. Il le savait, le combat entamé avec le primé devenait sa priorité numéro une. Rien ne devait interférer et c’était dans cet état d’esprit, celui d’un combat des plus important, qu’il lança son attaque.

Il avait laissé une traînée de fumée derrière lui, vestige de sa fulgurance, et les hommes près de David comprirent instantanément le faussé qui le séparait d’eux. Sans se faire prier, ils restèrent immobiles, non loin de la porte menant au bar. Le sourire mesquin de Kiruyo ne pouvait que ramener des souvenirs difficiles à l’ancien marine qui, profitant de sa position et la colère, pour décocher un coup puissant en direction des canines de son plus virulent adversaire. Sans peine, pourtant, le pirate se déplaça de quelques centimètres pour l’éviter de la plus efficace des manières. Les coups, conséquemment, s’enchaînèrent rapidement. Après avoir évité le premier assaut, le capitaine forban s’échina à frapper le corps vide de Daisuke, mais cestui, avec l’aide de son fruit et des armes réussit à parer les offensives garnies de haki de l’armement.

Le combat était intense, mais pourrait malgré tout n’être que banalité pour le martialiste, cependant, ce n’était là, pour les deux antagonistes leurs domaines de prédilections. Le corps-à-corps était pour Daisuke qu’un moyen prétentieux de se rapprocher de son adversaire pour le frapper directement. Ce n’était pas là sa façon habituelle de se battre, mais il avait cette envie irrépressible de cogner cet homme qui se trouvait face à lui et c’était à tout le moins la même chose pour le corsaire. Néanmoins, il y avait dans cet ensemble de coups porté, un avantage certain pour le brigand, habitué des combats clandestins. Il réussit, en quelques étapes rondement menées, à frapper vite et bien le logia qui s’en alla valdinguer. Dans sa course involontaire, l’ex-marine allait très certainement entrer en collision avec Heziel.

Il pourrait sûrement l’éviter, mais cela devait sans doute se faire au dernier moment, pour l’instant, il n’avait pas le contrôle. Tout cela aurait été plus simple s’il avait été seul face à l’autre gars, mais les choses n’étaient jamais comme on le voulait et il le savait. Il devait faire avec les conditions qu’il avait, surtout qu’une chance pareille ne se représenterait pas avant un moment. Il était temps d’en finir !!

« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

Le silence avait suivi. Alors que le « katcha » habituel arrêtait la communication, le pirate était pétrifié. Sa famille, ses amis. Les choses avaient été bien plus loin qu’à l’accoutumée. Il s’en était passé des choses depuis qu’ils avaient pris tous ensemble la voie de la piraterie. Les différentes étapes de son ascension l’avaient poussé à se faire de nombreux ennemis, de nombreuses alliances, aussi, et pourtant il avait fini par se rendre à l’évidence, rien ne pouvait réellement lui arriver. Il était puissant. Ils étaient puissants et rien ne pouvaient les arrêter. C’était du moins le constat qu’il avait tiré de ses plusieurs années de flibuste.
Alors, quand on l’avait mandaté pour dézinguer un équipage marine, il s’était pas fait prié et avait pris les devants, allant jusqu’à démolir le meilleur ami de Daisuke devant ses yeux avant de disparaître aussi vite qu’il n’était arrivé. Cependant, il n’avait jamais imaginé que quelqu’un comme l’Aurola, qu’il avait vaincu si aisément à deux reprises, pouvait lui tenir tête d’une manière aussi évidente. Relâchant son escagophone, il regarda le ciel, comme la toute première fois où ils avaient tous été réuni sur leur bateau. C’était à lui de terminer le combat.

Norubama, Utsumi, Pireto, Shota. Ils s’étaient tous fait avoir, les uns après les autres et il n’avait rien vu venir. Au départ, il ne s’inquiétait pas outre mesure, estimant que ses camarades avaient tout simplement arrêté de donner signe de vie. Ca leur arrivait fréquemment, mais ils n’avaient pas tous décidés de disparaître au même moment. Il eut la puce à l’oreille quand ce fut d’abord Utsumi et Pireto qui se firent attaquer. C’était les deux seuls que l’Aurola avait pu réellement rencontrer. Shota et les autres n’avaient jamais vraiment été en face du marine. C’est avec une envie de meurtre non camouflé qu’il était parti à la recherche du guerrier fumée. Il était donc arrivé à le retrouver plusieurs fois, mais à chaque fois il réussissait à défaire un de ses amis, puis a prendre la poudre d’escampette sans qu’il puisse l’attraper, mais cette fois c’était différent. Il avait pleinement conscience qu’il était le dernier de son équipage et que la terreur gouvernementale allait venir le chercher.

Il avait donc fait en sorte de se faire connaitre dans les environs, choisissant un lieu où l’Aurola imaginerait avoir un semblant d’avantage. Merci le brume de Mistfield, Kasumishima. Il l’avait observé s’attaquer à divers bandits lambdas à sa recherche. Ca faisait plusieurs jours déjà que « capuch’man » était sur l’ile et sa légende avait fait le tour plus rapidement que la sienne. Il s’investissait bien dans son rôle d’anti-héros, le bougre. Et ce fut quand Daisuke s’en prit à David qu’il décida d’agir. Pensant que les personnes présentes ne pouvaient clairement pas le déranger, il allait y aller sans se dévoiler outre mesure.

Ainsi, lorsque l’Aurola vint le frapper, il n’usa que de ses différents hakis pour se défendre, laissant ses capacités démoniaques de côté, pour surprendre son adversaire, même s’il le savait, il n’en aurait pas besoin. Daisuke lui était largement inférieur, que ce soit en termes de force de combat ou même en intelligence. Orgueilleux tel un dragon, il se plaçait sur un piedestal construit de ses propres mains. Cependant, c’était vrai, il était plus fort que le marine – lui-même le savait – et il était probablement plus intelligent que l’ancien marine, alors il n’avait pas réellement de quoi craindre ce combat. Il n’avait qu’à le prendre comme il viendrait sans ce soucier des coups « futés » de son adversaire. Le prenant de haut, le pirate regardait voler son ennemi en direction d’un des témoins de sa revanche.

« Alors, Daisuke… Tu pense vraiment pouvoir t’en sortir après ce que tu as fait à mes amis ? »

Le blondinet, parlons-en, était encore en train de voler sans contrôle en direction d’Heziel. Il ne pouvait maitriser son itinéraire, mais sentait qu’il allait s’écraser sur l’homme auquel il avait demandé, plus tôt, s’il avait déjà vu Kiruyo. Prenant conscience de la distance et de la direction vers laquelle il se dirigeait, il plongea sa main dans son sac pour récupérer un de ses chargeur, qu’il glissa immédiatement dans un de ses gants. Le but premier était de s’agripper au sol avec le bouclier qui se formerait, cependant, il sentit à l’approche du gars morbidement calme une sensation de danger et il eut vite fait de se protéger de l’attaque, se voyant de nouveau envoyer voltiger au loin.

« Vous commencez à me gaver... »

Le coup avait, même s’il semblait simpliste, une force hors du commun, qui laissa pantois l’ancien marine qui se laissa s’écraser contre un mur, profitant de sa condition de maudit. Il reprit immédiatement sa forme originelle, voyant son adversaire du moment foncer dans sa direction. Il jeta un coup d’œil rapide en direction du borgne, sans lui dire un mot.

« … Tes amis… Ceux-là mêmes qui ont tués les miens ?!!! »

Il hurla tandis qu’il reportait son attention sur son assaillant. Trop tard. Il était déjà sur lui, il avait profité du léger temps de déconcentration du blond pour fondre sur lui avec encore plus de dextérité. Il frappa violemment en direction de Daisuke qui évita de justesse. L’aurola sentit cependant la violence du coup le déstabiliser puis il ressentit le déchainement du pirate lorsque son coup démolit le mur derrière lui. Le fracas fut si violent que des pans du mur se dispersèrent à travers le couloir de circulation, visant à la fois Heziel et les autres badauds.

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Feat Heziel

Le coup dévastateur du pirate ne fit pas paniquer l’ex-contre-amiral qui sembla un instant plus intrépide que jamais, au cœur du combat. Les combats rapprochés n’étaient pas son fort, et il n’avait aucune chance de vaincre Kiruyo dans ce domaine. Pourtant, l’exaltation du blondinet n’était pas pour lui déplaire, lui qui avait l’accoutumance de s’occuper de ses adversaires à distance, le corps-à-corps avait, pour lui, un sens plus puissant. Une sorte de résultat de son envie meurtrière envers le forban. Il avait esquivé de justesse le coup, laissant les pierres de l’édifice transpercer son corps pour aller se loger dans les badauds.
N’ayant alors aucunement l’intention de se placer dans une situation désastreuse, il ne fit pas attention à l’assemblée présente dans le coin et ne remarqua que trop tard la manœuvre du cuisinier. Alors que le borgne se protéger des pierres, le pirate se remit sur pied dans un mouvement ultra rapide qui ne laissa à Daisuke que le loisir de s’en protéger difficilement. Bloquant l’attaque avec son bouclier, il sentit son armure grincer sous la force du coup qui l’envoya s’étaler au sol. Toujours habitué à ce genre de situation, l’ancien marine se transforma à nouveau en fumée pour éviter tout dommage externe. Bien sûr, il n’était pas bon qu’à parer et à esquiver, mais comme dit plus tôt, il n’était pas fait pour les combats à mains nues.
L’instant d’après, il sentit une bourrasque le frôler. Il ne vit pas Heziel le dépasser, ni attraper son adversaire. Ce qu’il vit, c’était cet homme envoyant valser son ennemi dans les airs. Dans le même mouvement, l’homme qu’il croyait inoffensif le chopa à son tour. Etonné, alors qu’il imaginait son intangibilité suffisante, il rejoignit son opposant dans une danse aérienne des plus incroyable.

Cependant, il eut vite fait de prendre l’avantage de la situation, laissant le jeune homme en contrebas, il s’approcha à toute allure de son antagoniste principal, toujours dans les airs, grâce à son fruit. Il fusait, comme une balle, en direction de Kiruyo qui, manifestement, n’était pas prêt pour cette situation. Habitué aux hauteurs, Daisuke, pourvu de ses gloves, dont l’un chargé avec « Vidar », son meilleur élément de l’instant, frappa son adversaire de plein fouet. Cependant, plutôt que parler de frapper, se serait plutôt toucher. En effet, le gant n’était pas fait pour des coups ultra puissants, mais pourvu d’une puissance vibratoire hors du commun que seul Daisuke et son fruit du démon pouvait espérer maitriser. Les ondes que générait son arme pouvait à elle seule détruire des murs sans aucune force physique de son utilisateur. Là, il profitait de sa vitesse pour écraser le pirate contre le sol, détruisant celui-ci sur quelques mètres.

La vitesse du coup avait été trop pour le pirate qui se retrouvait au sol. Se reformant, après avoir profité une nouvelle fois de sa condition de logia, l’ex-marine attendit alors que la poussière qu’il avait créé avec l’atterrissage violent de Kiruyo se dissipe pour agir, mais l’instant d’après l’autre gars, le cuistot, arriva avec tout autant de vivacité qu’il avait pu montrer quelques secondes plus tôt. Il allait sans doute leurs mettre des bâtons dans les roues et ce n’était pas forcément la meilleure chose qui pourrait arriver au blondinet.
Cependant, maintenant qu’il avait pu prouver à son adversaire du jour ses compétences martiales, il pouvait se concentrer sur le combat, de la meilleure manière qu’il était capable de faire, à distance. Retirant à toute vitesse le chargeur « Vidar » de son gant pour y glisser « Loki » et faire de son arme la plus polyvalente de son inventaire : « Ultraman ».

De son côté Kiruyo soupira, collé au sol. C’était véridique, il avait prit un coup qu’il n’aurait pas pu s’imaginer mais il n’avait pour ainsi dire quasiment rien ressentit. Il avait simplement recouvert son corps de Haki de l’armement, résistant ainsi aux vibrations de son assaillant et ne soufra que peu de son atterrissage pourtant si violent pour le blond.

« Ah la la… Répliqua-t-il en regardant en direction d’Heziel. Il semblerait que le type le plus intéressant ici ne soit ce gamin. »

Il se releva dans un geste rapide et se tourna vers un Aurola des plus surpris, révélant derrière le nuage de débris un homme nouveau. Mi-homme mi dragon, il se révéla être un maudit aussi. Des ailes noires arboraient maintenant son dos et un visage bien plus allongé qu’auparavant et qui n’avait réellement plus rien à voir avec l’ancien poursuivait un corps des plus athlétique. Les deux autres hommes auraient très bien pu remarquer sa différence à la voix qu’il avait alors, bien plus grave et grinçante qu’avant. Les choses sérieuses pouvaient commencer, enfin… Pour certain – Daisuke par exemple – elles avaient commencé depuis le début du combat. Rien de bon ne pouvait s’annoncer pour lui.

Il n’attendit pas que l’un des deux hommes bouge pour tirer une salve meurtrière en direction de l’anthropoforme, usant de trois tirs que son chargeur désignerait au hasard. La première balle fut une balle de Loki lui-même, une mitraille de feu soumise à aucune autorité. Ainsi, alors qu’elle fonçait droit sur Kiruyo, elle explosa en milieu de route, tandis que la seconde, celle de « Vidar », fonça directement sur le corps rocailleux du pirate, sans lui faire aucun dégât apparent. La dernière, cependant, fut celle qui rattrapa le coup. En effet, ce fut une nouvelle fois le tour de « Loki » de faire son apparition dans cette entame et, alors que l’attaque allait porter ses fruits, elle se scinda en deux, transformant ainsi Heziel en cible supplémentaire. Les deux balles allaient atteindre deux cibles différentes, sachant que le tireur ne souhaitait en blesser qu’un…

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Feat Heziel

Il tiqua immédiatement. Ses attaques n’avaient eu aucun impact, si ce n’était qu’ils avaient énervés la mauvaise personne. L’Aurola avait bien compris que s’il n’avait pas pris en compte certaines données, celles-ci se matérialisaient maintenant en la personne d’Heziel. Il fallait bien qu’à un moment les joutes entre lui et l’équipage pirate fassent des victimes, des ennemis, le combat appelait le combat, comme le sang appelait le sang. A aucun moment il n’avait pris conscience que sa chasse à l’homme pouvait affecter d’autres personnes que ses proies, ni même qu’il pourrait à un moment se retrouver confronter à une situation à laquelle il ne trouverait pas d’échappatoire.

Il prenait alors peu à peu une couleur plus claire, pâle, et quand il sentit l’attaque de son nouvel adversaire arriver, il était déjà trop tard. Le coup fut si bref, si rapide, sans aucune réflexion, comme une sorte de réflexe, d’instinct. Le cuistot s’était débarassé si facilement de son attaque que s’en devenait risible. Il sentit l’assaut d’Heziel, bien différent de celui qu’il aurait pu imaginer, le frapper de plein fouet, sans aucun moyen d’esquisser un mouvement défenseur. La tape du cuisinier vint démolir une première série de côte, située sur la partie gauche de son corps. Il ne pouvait tout simplement pas l’éviter et il sentit la main de son agresseur s’enfoncer. Cette sensation que seuls les possesseurs du Haki de l’armement pouvait lui conférer, être touché à même le corps, lui rappela son combat contre Sardegna.

Il voltigea sur plusieurs mètres, s’écrasant au passage contre un mur. Cependant, cette fois il n’avait pas prit la précaution de se protéger avec son fruit, mis à part au dernier impact. Il ne s’y attendait pas, car il n’avait simplement pas eu l’intention de s’attaquer à cet homme, c’était bel et bien une sorte de victime collatérale, bien trop dangereuse pour lui. L’homme fumée profita tout de même de la distance qu’il avait accumulé grâce à ce coup pour s’éloigner encore un peu plus. Cette situation n’était pas pour l’arranger, il devait maintenir une certaine distance entre lui et ses adversaires du moment. Si c’était un combat armé, il avait toutes ses chances.

« Et ben ! Il y est pas allé de main morte… »

Kiruyo sortie de l’attaque de feu totalement indemne, il était clair que sa condition de Zoan Mythique y était pour quelque chose, renforçant à la fois sa constitution et sa résistance au feu. Sans doute était-il capable d’en cracher lui-même depuis qu’il était un homme dragon, mais ce n’était pas dans ses intentions. Cependant, il ne devait pas laisser Daisuke mourir, il devait d’abord savoir ce qu’il avait fait de ses amis, car depuis qu’il avait perdu contact avec eux, il ne put trouver aucune information sur leur localisation. Seul l’ancien contre-amiral savait où ils étaient, il ne pouvait donc pas laisser leur nouvelle connaissance faire ce qu’il voulait de son adversaire. C’est pour cette raison qu’il, alors que Daisuke s’écrasait contre le mur, s’interposa entre les deux lurons.

« Même si ça me répugne de le dire, cet homme doit rester en vie. Je ne peux me permettre de le voir mourir, en tout cas pour l’instant. Que dirais-tu… d’aller jouer ailleurs ? »

La pique n’était là que pour le pousser à bout et attendre qu’il se jette sur lui pour répliquer avec plus de vivacité que l’Aurola pouvait espérer atteindre. D’un autre côté, il n’avait rien de particulier à voir avec Heziel et ne ferait rien qui pourrait aggraver la situation, il n’était pas prêt à affronter ce combattant féroce en plus de son ennemi du jour. Si la provocation était évidente, elle n’en demeurait pas moins préméditée. Du coup, si Heziel mordait à l’hameçon, son objectif ne serait pas de bloquer son attaque mais de profiter de son élan pour l’envoyer valser comme il avait pu lui faire le coup un peu plus tôt. Le but était d’éloigner la bête de sa proie pour pouvoir s’en occuper en solitaire.

Bien évidemment, le pirate n’était pas dupe, son vis-à-vis n’était clairement pas quelqu’un qu’il pouvait sous-estimer, mais même s’il prenait une attaque égalant la puissance qui avait fragiliser le corps de l’ex-marine, il pourrait toujours se relever. Adepte des combats au corps à corps, il s’était forger un corps d’acier, capable de supporter ce genre d’assaut recouvert de Haki de l’armement. Initié à son maniement aussi, il était capable de se recouvrir de plaque noire pour se défendre et si un coup venait à lui être porté, d’une puissance même supérieure à celle que Heziel avait pu montrer, il pourrait s’en sortir. C’était enorgueillit qu’il sourit à son face à face, prêt à le cueillir.

Restant quand même concentré sur la présence d’un Daisuke véritablement affaibli par le seul assaut ayant réussi à le toucher, il savait qu’à tout moment l’ex-gouvernemental pouvait participer à sa déchéance. Il ferait tout pour l’attraper et lui faire cracher le morceau.

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Feat Heziel

« Fais chier. »

Il se remettait à peine du choc. La violente frappe qu’il vînt de recevoir ne l’avait pas laissé indemne et des séquelles, plus que sérieuses, étaient à priori à attendre. En effet, il le comprendrait quelques jours plus tard, il venait de se faire fracturer trois côtes avec un seul coup. Cela avait été trop rapide, trop brutal pour qu’il puisse réagir. Il ne s’y attendait tout simplement pas et s’était fait avoir trop facilement. Ruminant dans son coin, il se releva avec difficulté. Alors qu’il essayait de se reprendre, il vit que son adversaire du moment s’était alors interposé entre lui et son agresseur.

Prit d’une quinte, il sentit son corps le laisser tomber et se rattrapa in extremis avant de se ramasser la tête la première. Il était fatigué, éreinté par tant d’acharnement. Sa course poursuite avec le pirate et son équipage avait fini par le lessiver. Accablé par sa haine, sa rancœur envers ses horribles personnes, il avait tout donné et c’était sur la ligne d’arrivée qu’il vacillait finalement. Sans ce foutu cuistot, il aurait pu s’en occuper sans problème. Sa colère grondait en lui, vacillant entre ses deux nouveaux opposants. Lequel des deux était celui qu’il détestait le plus à ce moment-là ? Celui dont été l’objet de sa quête vengeresse ou celui qui se mettait sur son chemin ?

Dans tous les cas, même s’il était persuadé – à tort – de pouvoir battre Kiruyo, il sentait bien évidemment que son manque de puissance physique était une pénalité bien trop importante pour être mise de côté. Il avait déjà pu ressentir cela durant son combat contre Sardegna, ou même Utsumi. Deux bêtes, deux bagarreurs si puissants que la ruse avait été sa seule alliée. Cependant, aujourd’hui, elle ne suffirait pas, et il sentait déjà ses forces le quitter peu à peu. C’en était trop, il devait faire quelque chose. Le fruit de ses recherches passionnées était juste devant lui et il ne pouvait rien faire. Il le savait, s’il tentait à nouveau quelque chose, il allait se retrouver avec deux adversaires trop dangereux pour être contrôlé sur le dos. Autant les laisser s’entredévorer, même si cela le répugner de laisser à un inconnu le loisir de malmener sa proie.

Il rageait intérieurement, surtout de voir son ennemi se portait garant de sa survie. Comment pouvait-il accepter ce constat d’impuissance ? Il regarda alors ses armes, tandis que l’assaut sur le pirate débutait et que la conversation entre les deux martialistes s’arrêtaient sur un « Je t’en prie » provocateur du pirate. Quand étaient-elles devenues aussi obsolètes ? Il se remémora ses anciens combats où elles avaient réussi à le sortir de situations toujours plus compliquées. Il se souvint ensuite de l’attaque qui avait failli tuer Chairoka, et quasiment détruit un cuirassé. Inutiles. Le jeune homme gardait en tête les dires de son frère, à l’époque où il était encore révolutionnaire. « Les armes ne font pas les combattants. Il faut apprendre à ne faire qu’un avec… » … et ce n’était pas avec l’incertain « ultraman » qu’il pourrait se sortir de situation telle que celle-ci.

Après ce moment d’incertitude, il reprit un peu de poil de la bête. Il ne pouvait plus se mouvoir aussi facilement qu’auparavant, certes, mais il se transforma en fumée pour éviter de forcer sur ses côtes brisées. Il changea de tactique tandis que l’assaut du cuisinier fondait sur le pirate. Celui-ci profita de la puissance dégagée par l’attaque de son assaillant pour reculer, usant de l’air qu’il engouffra dans ses ailes pour s’éloigner de l’assaut venteux.

La pluie de coup qui s’en suivit rapprocha encore plus le pirate de son ennemi juré. Se protégeant comme il pouvait du bombardement adverse, il parait chaque coup avec le plus de dextérité possible, sentant chaque coup le violenter, même avec la protection vitale que son fruit du démon lui octroyait. Pas déçu de l’étendue de puissance que son jouteur pouvait être en mesure de lui montrer, il était cependant conscient que ce n’était pas sa priorité. Dans d’autre circonstances, il aurait pu faire durer le combat, pour voir de quoi été capable le cuistancier, mais pas aujourd’hui. Avant tout, il devait s’occuper de Daisuke, lui faire cracher le morceau sur ses amis. C’était sa mission, son objectif principal, et il l’avait toujours en tête. C’était pourquoi il s’était laissé malmener un moment pour se rapprocher de sa cible. Cible qui, même si elle tentait de s’éloigner, ne parvenait guère à bouger convenablement.

« Crevure. Je vais pas passer ma journée à te protéger. T’as libéré un monstre, va falloir s’en débarrasser… »

Une alliance des plus étonnantes fut proposée par le pirate. Il voulait clairement en finir avec le borgne rapidement pour qu’ils puissent reprendre tranquillement leurs affaires. Une idée en tête assez précise, il la proposa tout bas à son ennemi qui, même s’il râlait, savait pertinemment qu’il était obligé d’obtempérer.

« On sait tous les deux comment ça va se passer après, alors fait moi le plaisir d’y aller à fond. »

Le pirate avait lancé sa phrase juste avant de s’élancer furieusement vers le borgne, suivit d’un nuage de fumée rejeté par Daisuke. La vague de ses émanations avait pris la forme de grands chevaux, suivant de très près le forban. Fondu parmi les formes équestres, l’ex-marine avait caché quelques balles coupantes, visant le torse du borgne et, quelques mètres avant d’atteindre leur ennemi « commun », Kiruyo stoppa son avance et envoya une énorme bourrasque créée avec ses ailes en direction d’Heziel.

Il y avait plusieurs buts à cette coopération. La première était simple, éloigner le borgne de Daisuke, car il risquait tout simplement de le tuer. Les deux compères le savaient, et c’était dans le salut du blond que résidait la plupart des projets des deux antagonistes. L’autre objectif était d’aveugler le cuisinier et d’en profiter pour lui faire mal… Très mal. Alors, une fois que le nuage de fumée l’a dépassé, le Kiruyo fonça vers la voix de son adversaire pour lui placer un coup de pied des plus puissants. Il frapperait vite et bien, en direction des côtes d’Heziel.

« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

Il avait échoué. Il le savait : dès le moment où le jeune cuistot était intervenu, il avait perdu l’avantage. En effet, dès l’instant où le combat n’était plus qu’un simple affrontement en un contre un, il n’y avait plus rien à faire. Kiruyo était bien trop fort pour lui et seule la ruse aurait pu l’aider dans son assaut. Maintenant qu’il était blessé, il ne restait qu’une seule option, la fuite. Cependant, il devait toujours se débrouiller pour se défaire des deux pirates. Il en avait totalement conscience, il devait assurément faire équipe avec le capitaine forban pour au moins éloigner leur nouvel adversaire et c’était dans cette optique qu’il avait volé en direction d’Heziel.

Bien évidemment, tout ceci était bien trop dangereux, le type qu’il avait en face n’était pas un branquignole et les deux ennemis le savaient bien. La surprise était, pour sûr, au rendez-vous et ce ne fut que grâce à elle qu’ils purent se débarrasser de leur adversaire du moment. Néanmois, pour Daisuke, le contact fut beaucoup plus rude que pour Kiruyo qui s’en sortit sans trop de soucis. En effet l’ancien contre-amiral avait pris, de nouveau, un mauvais coup. La tactique, nécessitant d’enfermer le cuisinier dans un nuage de fumée s’était irrémédiablement retourné contre lui, car le jeune homme n’avait pas tardé à user de son haki de l’armement pour recouvrir l’entièreté de son corps et à frapper le marine sous sa forme de Logia. Cela avait eu pour effet de le déstabiliser suffisamment pour que l’autre pirate puisse l’envoyer valser au loin – leur laissant un moment de répit suffisant pour s’enfuir – mais aussi une blessure bien plus imposante que la précédente pour le blond.

« Pu… Koff… Koff… »

Ce n’était plus des côtes qui étaient fêlées mais une grande partie de son anatomie. Son bras gauche, sa jambe du même bord et même une moitié de son visage avaient été la victime de l’attaque violente d’Heziel. Incapable d’user de son fruit, et meurtri par la violence, Daisuke était étendu au sol, quasi-incapable de bouger, crachant du sang et fulminant, hurlant de tout son être. L’on pourrait aisément voir qu’il tentait quand même de s’éloigner de la scène, usant de toutes ses forces pour s’en aller. Cependant, ses efforts étaient inutiles. Le pirate était las, comment un type comme lui avait-il pu faire autant de mal à ses amis ? Pff… C’était ridicule. Pourquoi l’avait-il laissé en vie la dernière fois, d’ailleurs ? Les ordres…

Il saisit alors son pire ennemi par sa capuche pour le remonter à son niveau. Il le regarda, d’un air tellement méprisant, ne feignant aucun intérêt, qu’il aurait pu le détruire à tout moment. Il le laissa cependant une nouvelle fois en vie et, tout en reprenant une forme plus humaine, Daisuke sur son épaule, s’évapora de la place…

Daisuke avait rapidement perdu pied, se laissant aller à la mort certaine qu’il pensait être sa seule destinée. Il ne s’imaginait pas, un jour, rouvrir les yeux, surtout pour revoir le corps svelte et sans défaut de son amie rousse. Elle était morte, elle aussi ? Qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? La sensation de son corps, lourd, sur un matelas tout aussi dur qu’un sol terreux le ramena toutefois à la réalité. La douleur sur la partie gauche de son corps lui rappela plus particulièrement la situation…

« Kiruyo !!! »

Elle avait voulu tout lui dire, mais elle en était incapable. La colère, la panique, la peur… Il en était investi au plus profond de lui et il vit une ombre approcher. L’adrénaline lui permit de se lever, mais ses stigmates le lancinaient tant qu’il tomba à la renverse sur le lit.

« Il faut te reposer, Dai’. C’était la voix de Firo qui résonnait dans la pièce. Maintenant, dors… »

Sans lui laisser le temps de réagir, le médecin vint lui planter une aiguille dans le bras et, même si habituellement son corps se changer automatiquement en fumée lorsqu’il ressentait ce genre d’agression, rien ne se passa. Incapable de se matérialiser en son élément, il sentit le sommeil le rattraper… Kiruyo… Que s’était-il passé ?!

« Deux exilés, un emmerdeur »

Feat Heziel

Elle était là, couchée, comme la plupart du temps à cette heure de la journée. Depuis que la guerre sur Baltigo était finie et qu’elle avait perdu tous ses amis, elle n’avait qu’autre objectif que de profiter de la vie. Certes, elle le devoir de s’occuper des prisonniers, mais elle n’en demeurait pas moins libre de faire ce qu’elle entendait le reste de ses journées. Elle aussi était captive… Détenue moralement par les actes de Daisuke. Elle ne pouvait plus fuir, elle n’avait nulle par où aller… Il la retrouverait… Ils la retrouveraient. Et oui, car en aidant le blond, elle s’était faite de nouveaux ennemis, tellement puissant qu’elle ne résisterait pas.

Elle leur avait administré leurs doses quotidiennes de calmants et de toutes ses pourritures qui les laisser croupir dans cette satanée cave. Elle soupira quand elle entendit le son emblématique des escargophones. C’était Daisuke… Emmenait-il une nouvelle victime de sa quête ou bien appelait-il pour enfin lui dire que tout était terminé, qu’elle n’avait plus à faire tout ça ?!

« Allo. Daisuke !?
- Oh oh… Sue, je présume… Lança une voix si différente de celle de son compagnon, tandis qu’elle restait muette… Allons bon. Les choses ne se sont passés exactement comme ton copain l’avait prévu.
- Qui êtes-vous ?! Où est Daisuke !?
- Il est juste là, mais je pensais qu’il t’aurait parlé de moi… J’ai dû hanter quelques-unes de ses nuits…
»

A ces mots, elle avait compris qui il était. Elle avait compris dès le début, cela ne faisait que confirmer ses craintes les plus profondes : Daisuke avait failli… Et ils allaient venir s’occuper d’elle… Elle entra dans une panique folle, balançant le pauvre gastéropode à travers la pièce, mais il s’accrocha tant bien que mal sur une des parois de la chambre et la voix du pirate continua à en sortir.

« Ecoute… Si tu veux revoir ton petit copain… Je te propose un échange. Tu me dis où tu te trouves et je te l’amène… Car même s’il est un piètre combattant, je peux t’assurer qu’il est courageux… Il n’a rien voulu me dire sur ton emplacement. Je sais juste que c’est toi qui garde mes amis... »

Elle restait muette… Elle ne savait pas quoi faire ! Ses valises ! Non, inutile… Devait-elle tuer les prisonniers ?! Peut-être. Elle se ressaisit un instant. Elle avait toujours les amis de Kiruyo séquestrés dans la cave, elle avait un moyen de pression !

« Il est courageux et il a la main sur le cœur, aussi ! Tes amis sont en bas, et je peux m’en occuper, ce n’est plus Daisuke qui pourra m’en empêcher !
- Je sais très bien comment il est, ma petite, mais merci de me confirmer que mes amis sont toujours en vie…
»

En réalité, Daisuke n’avait rien pu dire au pirate. Il était dans les vapes depuis la fin de leur affrontement et il n’avait trouvé sur lui que des armes un den-den mushi relié à celui de Sue, avec son nom directement inscrit dessus. Il avait ainsi pu en apprendre plus sur la femme et sur ses intentions.

« Allons… Allons… Reprenons. Tout ce qu’on veut, tout les deux, c’est reprendre tranquillement le court de nos vies, alors voilà ce que je te propose… On se trouve un coin peinard, on s’échange nos amis et on part chacun de notre côté… De toute manière, si tu n’accepte pas, je tue Daisuke maintenant et je viendrais te tuer… T’es gagnante, ma petite… Si t’accepte. »

Et merde… Elle savait… Depuis le début elle le sentait que cette histoire n’allait pas bien se terminer ! Pourquoi avait-il fallu que Daisuke parte à sa poursuite aussi !!!

« C’est d’accord…
- Parfait… Je te recontacte pour les détails de la transaction ! Allez… Salut !
»

Le gars était trop enjoué, trop pressé et il avait raccroché comme si de rien n’était… Encore sous le choc, elle se laissa tomber au sol… Que devait-elle faire… ?