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Sairento SatsujinTrafiquant | Messages : 257
Race : Humain
| Mer 4 Juil - 4:40 Le Réveil du Satsujin!
La soif ! Elle était là en lui omniprésente, chaque cellule de son corps semblant se plaindre de sa présence et appeler à la soulager. Il marchait en titubant, sans savoir où il était, sans savoir où il allait, perdu au milieu de ses pensées incompréhensibles. Cela faisait désormais plus d'un an que le Satsujin avait pris le contrôle du Sairento, jamais auparavant il n'avait tenu une telle période. La créature n'avait rien d'humain, capable de tenir ne serait-ce que l'ébauche d'un raisonnement censé qu'en conversant avec son second hôte. Elle le faisait parfois, ou plutôt se servait d'une partie de lui-même pour survivre, pour s'exprimer en le laissant dans le coma qui était le sien. Malgré tout cela elle revenait toujours, insatiable et inexorable. La soif ! Il tituba une nouvelle fois, une faiblesse soudaine l'obligeant à se baisser un peu plus avant de se redresser, laissant la lame encore rougie du sang séché racler le chemin quelques secondes. Cette envie irrésistible à qui il ne pouvait se soustraire, elle lui drainait toutes ses forces. Il ne vivait que pour cela, il ne pensait qu'à cela et il n'était que cela. Un simple instrument pour l'épancher et pourtant elle paraissait impossible à combler. La soif !
Un petit cri se fit entendre devant lui, semblant aussitôt lui redonner l'énergie dont il manquait quelques secondes auparavant. Lentement il releva la tête, dévoilant un sourire malsain aux deux enfants qu'il venait de croiser et qui, voyant apparaître devant eux un tel énergumène, n'avaient pu retenir un petit cri de surprise. Ils paraissaient intimidés, renfermés sur eux-mêmes sans penser à fuir mais trop effrayés pour continuer leur chemin, ils demeuraient là immobile comme attendant leur sort. Alors elle s'affirma ! La soif ! Se déversant comme une énergie de destruction à travers tout le corps de l'assassin qu'elle avait choisi comme réceptacle, dilatant ses pupilles et teintant ses iris de rouge. En un instant l'homme n'avait plus rien de l'homme faible et fatigué qui arpentait la rue en titubant, son simple regard suffisait à comprendre ce qu'il était tandis que tout son corps ne faisait que transpirer cette même vérité. A cet instant seulement les enfants semblèrent comprendre, leur instinct bien que tardif s'éveillant finalement au moment où ils poussèrent un cri de terreur, s'ébranlant de concert pour tenter de courir loin de la Main Silencieuse et de son emprise, trop tard. La soif était déjà là !
Le cri de terreur que voulait continuer de lancer le premier enfant mouru dans sa gorge au moment où seul la lame de l'assassin s'extirpa de sa bouche, le corps du gamin se stoppant net. L'autre continua de courir, sans qu'il ne paraisse s'être rendu compte du sort de son camarade, ou simplement parce qu'il voulait sauver sa vie. Lentement la tête du Satsujin apparue, glissant de derrière sa victime qu'il tenait encore comme une marionette, se penchant légèrement comme intrigué par le comportement de sa seconde cible. Finalement d'un geste vif il lança l'un de ses couteaux, regardant l'arme pénétrer la chair au niveau de la jambe droite et jubilant en entendant la douleur s'extirper du corps de l'enfant dans un cri. Sa joie s'intensifiant surtout lorsque ce cri fut remplacé par le silence total ! Il laissa le gamin blessé tomber au sol en regardant de tout côté, à la recherche d'aide probablement ou tentant de comprendre ce qu'il se passait, tentant de crier sans qu'aucun son ne se fasse entendre. Il reconcentra son regard sur l'enfant dont sa lame ressortait de manière presque artistique, retirant l'acier lentement en se délectant de chaque mouvement nerveux du corps désormais sans vie du pauvre innocent. Le laissant retomber par terre comme un vulgaire morceau de viande il repartit alors vers celui qui venait de se relever, tentant de s'enfuir en boitillant après avoir retiré le couteau de sa jambe droite. Son arme frappa au niveau des genoux, lui tranchant les ligaments d'un coup sec tandis que sa bouche s'ouvrait pour crier une nouvelle fois sa douleur, sans succès.
Le corps du gamin s'écroula au sol alors que son tortionnaire commençait à le contourner, le pied de l'assassin venant faire tourner le corps du pauvre hère pour le remettre sur le dos. Marchant lentement alors que l'enfant ne semblait même plus en état de se relever il se plaça alors devant lui, sa lame venant courir sans créer la moindre plaie sur les vêtements du malheureux. Un large sourire placé au milieu de son visage tandis qu'il savourait cet instant comme il le faisait à chaque fois. La soif ! Il allait l'épancher, il allait la satisfaire ! La soif de sang !
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| | Jeu 5 Juil - 20:47 Du chagrin à l'angoisse Bouteille à la main, je sirotais un jus d’oranges cueillies et pressées le matin même. J’arpentai des chemins vides de vie, sombres et mornes à en mourir de chagrin, où l’odeur de la poussière et du sel marin et ferrailleuse du sang s’assemblaient. Tout naturellement, mon instinct m’hurlait de fuir, et l’agitation de mon cœur, sa pulsation jusqu’aux muscles, faisaient naître un sentiment d’insécurité certain. Qu’est-ce qu’une adolescente de quinze printemps, n’ayant connu que la chaleur de son foyer, pouvait chercher dans un tel endroit ? Le calme. Tout juste assez loin de Trader, de la fureur des citadins, s’en séparant de quelques dizaines de miles, cette île que personne n’avait pris le soin de nommer manifestait un silence reconnu. Tout le monde semblait avoir oublié son histoire, mais il n’en restait plus grand-chose. Quelques bicoques, aux trois quarts brûlées ou abandonnées depuis longtemps, si bien que seules quelques miséreux d’une extrême pauvresse la peuplaient, à défaut de pouvoir la fuir par les mers. Les habitants affichaient une tristesse sans nom. Seule la petite conscience des enfants les sauvait encore de leur malheur, mais ils finissaient par grandir, et comme les autres, plongeaient dans le désespoir en attendant la mort. Pourtant, elle paraissait avoir été belle, cette île. C’était un pic rocheux, et d’entre les pierres sombres du mont poussait une forêt de pins et de fougères. Les maisonnettes avaient été construites à même la roche, flottant plus ou moins au-dessus du vide, retenues par de frêles et grinçantes poutres en bois, moisies par le temps. Les habitations ne dessinaient aucune rue, bâties çà et là, sur les places permises par la colline. Cependant, la densité du village et la pente de l’île étaient telles qu’une fois engouffré entre quelques bâtisses, voir à plus de quelques mètres devant soi relevait de l’impossible. Et c’était ce que j’avais fait. Je m’étais enfoncée dans ce labyrinthe hasardeux, avec pour seul but d’atteindre le sommet de la montagne, pour y trouver la sérénité tant désirée. L’haleine de la côte sifflait entre le bois des bâtiments, soulevant quelques mèches de mes cheveux encore longs à l'époque, portant à mes narines la senteur mortelle de l’endroit. Je serrai mes doigts sur les bretelles de mon sac à dos, dans lequel j’avais glissé quelques livres, des bibelots du labo et un goûter. Je n’avais pas besoin de plus, j’avais prévu mon retour dans la soirée, pour que Maman ne s’inquiète pas trop longtemps de mon absence. Depuis que Mamie Miu et Pépé Bunmei nous avaient quittés, j’étudiais seule, ne me lassant pas de découvrir leurs ouvrages. Il y avait tant à savoir, et ils m’en avaient si peu dit. La vie n’avait pas été assez généreuse pour leur laisser le temps de tout m’apprendre. Leur disparition avait pour moi quelque chose de terrifiant. Ils étaient partis tout naturellement, trop vieux pour ce monde, et je n’avais personne à qui en vouloir, rien à haïr ; ils étaient morts et je n’y pouvais rien. J’aurais dû être heureuse, de savoir qu’après avoir bien vécu, ils avaient pu s’en aller en toute quiétude. Pourtant, la solitude qui m’habitait avait arraché ma joie en un clin d’œil. Tout ce que j’avais à faire, c’était attendre que ma tristesse s’efface. En attendant, je continuais à faire vivre mes grands-parents à travers mon apprentissage, l’esprit toujours immergé dans leurs écrits. Tant que j’étais de ce monde, une trace de leurs travaux persistait. Et quand ce serait à mon tour de m’en aller, j’espérais avoir un pupille aussi intéressé que mes aïeuls et moi-même, pour que jamais notre savoir ne se meure. C’était dans cet état d’esprit, triste mais pleine d’espoirs, que je forçais sur mes jambes pour atteindre le point culminant de l’île. Seulement, au long de mon avancée, l’odeur de sang s’intensifiait, pour prendre le dessus sur les deux autres. Malgré le vent, il régnait une certaine chaleur qui amplifiait le phénomène, et je finis par remonter mon foulard devant mon nez pour échapper tant bien que mal aux nausées que la chose me provoquait. Soudain, mes yeux se déposèrent sur un enfant – ou ce qu’il en restait - allongé sur le dos, un homme aux allures plus que malsaines prêt à lui retirer la vie de la pire des manières. | ▬ Merde ! soufflai-je avant de glisser mes mains devant mes lèvres. |
Je restais un instant happée par la scène qui se déroulait sous mes yeux, avant de réaliser que je devais agir. Sans donner cher de l’enfant, je bondis en continuant vers le haut, trop apeurée pour penser à faire demi-tour. Je n'avais plus qu'à prier pour que l'homme ne me suive pas. By Halloween sur Never-Utopia
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