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Mar 8 Mai - 15:59
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
Leur navire d'emprunt voguait au gré des vents capricieux de Grand Line, suivant avec précision l'aiguille d'un Eternal Pose déniché par Narseh et qu'il avait offert au malheureux capitaine qui avait accepté de réaliser le trajet pour eux, contre rétribution sonnante et trébuchante, cela allait sans dire. Ils avaient quitté Maisetsu depuis quelques jours, désormais, et le début du voyage s'était annoncé plutôt tranquille : la mer demeurait somnolente, et les vagues ne ronflaient que très modérément, s'acharnant plutôt à passer d'accalmie en accalmie. Et il n'y avait pour l'heure, au-delà de ça, pas grand chose à rajouter au sujet de ce début de voyage. Comme prévu, Ash était un jeune homme optimiste que le faiseur de Coups d'États avait su dompter sans trop de peine, et ce dès le premier jour, lors de leur rencontre : les garnements de son calibre étaient les plus faciles à manipuler, puisqu'ils refusaient seulement de songer qu'on leur voulait à la vérité du mal, derrière quelques sourires de façade. S'adresser au Coffe, en revanche, était une autre paire de manches : le criminel du Nouveau Monde devait toujours prendre garde à passer pour le jeune hors-la-loi rongé par son passé terrible, par une culpabilité sourde qui ne s'exprimait à travers lui que par une volonté de surclasser celui qu'il avait pu être. Oui, le cuisinier devait sans cesse le voir comme un homme souhaitait bien faire, voire même faire le bien... Il allait sans dire que cela risquerait tôt ou tard par lui poser quelques problèmes, notamment lorsque l'ancien membre des Dokugans ferait face à la véritable personnalité de son sauveur, car il était certain qu'un tel moment finirait par survenir. Narseh n'avait guère l'ambition de camoufler sa manière d'être ad vita aeternam : il devait jouer un rôle uniquement tant que cela lui était nécessaire. Lorsque la mission qu'Heziel avait à sa charge serait achevée, et lorsque le faiseur de Coups d'États n'aurait rien d'autre à faire que de disparaître, toute la vérité pourrait bien éclater au grand jour...
L'homme au chapeau posa son regard sur l'île qui, timidement, pointait le bout de son nez à l'horizon. Le Royaume de Tesk... C'était une espèce de ville cosmopolite, où vivaient de nombreuses races différentes, et officiellement rattaché au Gouvernement Mondial mais où la mafia, grandissante et pullulante, n'en finissait plus de multiplier ses champs d'actions et les méfaits dont elle se rendait coupable. Au point même d'envisager de régner sur le dit Royaume... La principale problématique, en ces lieux proches de Calm Belt, c'était la proximité évidente de Marineford et d'autres bastions gouvernementaux. C'était un fait néanmoins fortement contrebalancé par le manque d'intérêt que l'amirauté percevait en Tesk : après tout, mis-à-part une ville et quelques cargaisons de poissons, il n'y avait pas grand chose à en retirer. S'il arrivait fréquemment que des mouettes jettent l'ancre dans le coin, les hors-la-loi avaient pris l'habitude de se déguiser et de vêtir pour ces occasions-ci une tenue plus sobre, celle d'honnêtes commerçants ou de riches voyageurs venus explorer cette île aux confins de la Route de tous les Périls. En bref, tout le monde ignorait ce qui se tramait précisément sur Tesk et si certains, d'aventure, venaient à en apprendre trop, quelques sommes d'argent savamment dénichées et gracieusement offertes permettaient d'acheter un silence d'or... C'était, autrement dit, bien loin de l'image merveilleuse que Narseh avait voulu dépeindre dans un premier temps à ses deux petits camarades d'infortune. Mais cela n'était guère un épineux souci. Ils allaient rapidement passer à autre chose et cette île, en théorie, n'allait pas les accueillir plus de quelques jours. En attendant, celui que tous les souverains craignaient se contentait, accoudé au bastingage, de lorgner ce Royaume qui n'en finissait plus de croître... Et qui bientôt, comme tant d'autres, s'effondrerait sinistrement. Nul ne pouvait lui résister... Nulle autorité n'avait jamais pu éviter d'être détruite à son simple passage, car il ne le permettait pas. Et déjà les méfaits qu'il allait commettre lui semblaient lassants et trop simples à mettre en oeuvre... mais avait-il seulement un autre choix que de les réaliser ? Non. C'était là un passage obligé... Et qu'il allait, comme à l'accoutumée, réaliser avec un brio colossal.
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Mar 8 Mai - 19:09
Un long chemin à parcourir.
Une nouvelle vague percuta mollement la coque de leur navire, envoyant ses gerbes glaçantes au travers de l'espace, telles des amas de fumées liquides se répandant dans l'air avant de retomber lourdement dans le corps marin qui les avait vu naître. Un vent relativement clément soufflait au travers de la chevelure foncée du noiraud, tandis que l'un de ses yeux bleu nuit restait rivé sur l'horizon. Le vide, voilà ce qu'il avait contemplé durant plusieurs jours. Le vide laissé par un océan souverain, ponctué parfois par quelques navires de passage qui les esquivaient et continuaient leur route sans se montrer plus prompts à provoquer des ennuis que cela. Si l'on comptait son séjour sur Maisetsu Island, cela allait bientôt faire une semaine qu'il s'était réveille dans cette chambre, convalescent, perdu... avant que la vérité ne vienne s'écraser sur lui comme le poids de dix géants bien décidés à le réduire en purée. Les choses n'étaient guère faciles : en toute vérité, il tenait à peine le cap lui même, sans cesse assaillis par des pensées qu'il aurait préféré pouvoir éconduire avec efficacité et pragmatisme. Le problème ? Même d'un point de vue pragmatique, il ne pouvait fuir les démons qui le hantaient.
Parfois, il avait l'impression de les voir, ou de les entendre. Ce vieil homme, sa fillette. Les membres de la Marine. Certains visages qui l'avaient marqué durant le massacre... Lim. Tout cela n'était qu'un ramassis de défaillances de son esprit fatigué et criblé de remords. Il en avait au moins conscience, pour l'heure : ce n'était ni assez tangible, ni assez certain pour qu'il y accorde plus d'importance. Néanmoins, il devait se rendre à la terrible évidence : le fardeau de ses propres actes ne risquait pas de le quitter avant très, très longtemps... en plus de le tirer sans cesse vers le bas. Ce qu'il avait fait... ce qu'il avait fait, il ne se le pardonnerait jamais. Il ne pouvait pas. Il ne devait pas. Malgré sa présence sur ce bâtiment naval, malgré sa participation à ce voyage, il doutait encore de l'utilité de tout ceci. Avait-il seulement un avenir ? Pouvait-il envisager un futur pour lui même, dans lequel il n'aurait pas à constamment fuir après avoir semé la mort et la destruction ? Il y avait cru, après tout. Lorsque son inquiétude principale était encore de rester loin des siens, il avait pensé pouvoir supporter une existence en cavale dans laquelle il aurait fini par maîtriser la créature assoupie en lui. Il avait tort. Il avait tort, et maintenant, Lim...
Il soupira et secoua la tête. L'une de ses mains vint essuyer une larme naissante, sans pour autant qu'il n'émette le moindre son. C'était tout ce qui lui restait : quelques larmiches solitaires qui se perdaient indépendamment de sa volonté, sans pour autant que son visage ne trahisse les émotions qu'elles portaient. Il avait beaucoup pleuré, cette semaine. Malgré la présence de Ash, il avait trouvé dans ses moments de solitudes des échappatoires dans lesquelles relâcher la pression. Mais à quoi bon ? Il évacuait une peine qui semblait sans fin. Peut-être qu'à force, son corps s'était persuadé que tout cela n'avait aucun sens, avant que son cerveau ne parvienne à le faire de lui même. Heziel s'appuya lassement contre le bastingage, laissant sa seule pupille visible détailler le miroir brisé que Mère Nature lui offrait. Il y plongea toute son attention dès lors qu'il lui sembla y voir quelque chose d'autre... quelque chose qui se superposait à l'onde, une silhouette. Mais qui...
- Que comptes-tu faire, lorsque tu seras là-bas ? questionna une voix monocorde dans son dos.
Kel, dit "Huntsman"
Tressaillant légèrement, le primé se retourna en direction de cet homme qui l'avait récemment rejoint. Kel n'était pas un être en lequel il avait confiance : pas réellement. En vérité, leur relation était assez étrange, mais il semblait y avoir une sorte de respect martial entre eux, un lien de reconnaissance de leurs aptitudes respectives qui permettait aux deux hommes de se côtoyer sans être constamment sur leurs gardes. L'épéiste qu'avait trouvé Heziel sur Maisetsu était loin de porter en son coeur les mêmes convictions que le forban. En réalité, il ne portait pas beaucoup de chose dans son coeur : son manque d'empathie flagrant avait tendance à agir comme un verrou social duquel il s'était accommodé depuis une enfance dont personne ne voulait réellement connaître les détails. Tout ce qui comptait pour lui, c'était que le Coffe l'avait tiré d'un mauvais pas qui aurait pu résulter en une mort peu glorieuse dans les ruelles sales de l'île aux galeries souterraines sans fin. Le reste n'avait aucune sorte d'importance.
- Tu ne devrais pas te glisser dans le dos des gens comme ça, Kel, répondit le pirate à l’œil droit bandé. Ça pourrait les surprendre.
Le silence plana quelques secondes tandis que l'oeil visible du pugiliste se plantait les interstices du masque de fer lourd de son nouveau compagnon de route. Finalement, après quelques secondes durant lesquelles le manipulateur de claymore laissa sa question en suspens, sans se formaliser du retour relativement acerbe de son camarade de voyage, ce dernier croisa les bras et s'appuya le bas du dos contre la rambarde de bois.
- Je n'en ai aucune idée, avoua-t-il d'une voix éteinte.
Devant cette réponse qui démontrait encore de la confusion qui persistait dans l'esprit du martialiste, l'imposant sabreur resta immobile et silencieux. Quelques nouvelles secondes passèrent dans un calme religieux avant qu'il ne réajuste finalement la lanière de son épée massive, se tourna vers l'horizon dans le sens de la proue du bateau. Ils arriveraient incessamment sous peu, comme semblait le suggérer les formes massives qui se découpaient dans le brouillard au loin.
- Nous allons bientôt accoster. Je vais m'y préparer, se contenta-t-il de lâcher avant de s'éloigner d'un pas serein.
Cette réaction n'arracha à Heziel qu'un coup d'oeil rapide. Il ne s'attendait pas à autre chose : du peu qu'il le connaissait, voir Kel verser dans la psychologie pour aider quelqu'un à se sentir mieux dans sa peau aurait sans doute été plus effrayant qu'un Buster Call. Du point de vue de l'homme à la longue chevelure corbeau, le monde était un terrain de chasse. Les hommes chassaient, sans cesse. Que ce fut au cours de la guerre, pour avoir une promotion dans un domaine professionnel ou encore pour être élu à la tête d'un pays, tout n'était qu'une question de chasse. C'était un point de vue que le noiraud comprenait assez aisément, depuis que sa vie s'était elle même changée en une sorte de débandade lancinante le ramenant à des instincts d'une primalité affligeante. Néanmoins, il refusait de s'y ranger catégoriquement : il tenait au peu de principes dont il était encore capable de faire preuve.
Il se redressa finalement après un nouveau soupir. Peut-être que Narseh avait la solution. Peut-être pas... en tout cas, si cette île pouvait lui offrir le temps de faire le point de façon plus concrète et sereine, alors il y poserait les pieds sans hésitation. Il n'avait pas encore totalement confiance en l'homme au chapeau... mais avait-il encore totalement confiance en qui que ce fut ? La réponse à ce constat, silencieuse et mentale, se révéla bien assez négative pour qu'il comprenne que de toute manière, il n'avait plus le choix. L'univers n'attendait pas de lui des croyances : il attendait des actes, et suivre le Faiseur de Coups D'États dans sa quête de rédemption était pour l'heure le chemin le plus louable s'offrant à lui. Cela faisait donc du grand hors-la-loi l'une des figures les plus fiables de son entourage... sans compter le jeune originaire de Tetsunoshima, dont il craignait que la naïveté et la candeur exacerbées ne lui coûtent cher un jour. D'un pas décidé, il se rendit donc sur le pont, cherchant du regard celui qui l'avait recueilli après Namakura, ou son jeune nouvel ami débrouillard.
Qu'il l'eut voulu ou non, il fallait avancer, désormais.
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Mar 22 Mai - 15:30
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
-Oh. Heziel. Tout va bien ?
Narseh avait entendu et senti la présence du forban, mais n'avait pas encore pris la peine de lui jeter le moindre regard. S'il avait conscience du fait que cela lui octroyait certainement un aura mystérieuse, désarçonnante, clairement accompagnée et accentuée par sa tenue si sobre et si classieuse, il n'y accordait qu'une attention finalement très modérée. Heziel savait pertinemment qu'il n'avait pas affaire à un ahuri, à un petit rigolo ou à un débutant trop médiatisé : on n'arrivait pas à effrayer le Gouvernement Mondial et à dépasser très largement les 600 millions de berrys sur sa tête sans un minimum de puissance et de pouvoirs. Il était tacite qu'une telle figure soit experte dans le maniement des deux hakis, qu'elle soit investie de bonnes intentions ou de mauvais desseins... Et le faiseur de Coups d'États n'y faisait clairement pas exception. Dans les faits, c'était même pire encore : en tant que criminel itinérant, qui s'aventurait dignement aussi bien aux confins du Nouveau Monde qu'au su et à la vue de tous, sur les Seas Blues, il se devait d'être doté de compétences qui surclassaient très largement tout ce que le cuisinier lui-même avait jamais pu constater de ses propres yeux. Ainsi donc, le célébrissime hors-la-loi ne s'inquiétait pas un traître instant de paraître effrayant ou angoissant, du point de vue du porteur de Juggernaut qui risquait, de toute manière, de ne pas accorder trop d'importance à ces détails superficiels. Il n'était pas en grande forme, et la question de Narseh était à ce titre plus rhétorique qu'autre chose. Il n'attendait pas vraiment de réponse... Comme le Coffe aurait-il pu être un exemple d'enthousiasme et d'énergie, dans de telles circonstances ? Il avait bien failli briser tout ce qui lui était cher... Il avait même la certitude d'avoir commis l'irréparable en fauchant la vie de cette pauvre Focker Lim. L'homme au chapeau, s'il en comprenait pas d'où venait l'affection que Heziel portait à la vice-amirale, avait rapidement compris qu'il y avait de cet état de fait fructueux au possible un atout à gagner. De quoi précipiter davantage encore l'explosion de la psyché du cuisinier, ainsi que de toute forme de volonté qui aurait pu le pousser à résister à l'influence néfaste du sinistre faiseur de Coups d'États...
-Je n'aime pas naviguer. Ça me rappelle bien trop de mauvais souvenirs...
Mentait-il ? Il n'en avait lui-même pas la certitude. Ses yeux, qui scrutaient Tesk avec avidité et attention, semblaient supplier l'île de se rapprocher plus promptement encore. Un soupir de lassitude l'ébranla et il sembla s'affaisser quelque peu avant de jeter un bref regard à Heziel. Le pauvre cuisinier était loin, bien loin de pouvoir imaginer ce dans quoi il venait de s'embrigader... Et pourtant. Les heures à venir risquaient de se succéder assez vigoureusement, et de leur laisser à tous quelques séquelles. Ce Royaume devait périr. Il avait été gangrené, et ceux qui l'avaient poussé à pourrir souhaitaient désormais prendre sa tête, parachever la décadence qu'ils avaient déjà entamée depuis belle lurette... Et leur rôle était là. Si le porteur de Juggernaut l'ignorait encore, il risquait vite de comprendre que l'Eden promis par Narseh allait certainement se retourner contre lui. Pourtant, si tout se déroulait sans accroc, alors l'homme au chapeau serait épargné de tout soupçon et serait même potentiellement perçu par l'ancien Dokugan comme un allié d'une importance capitale. Tirer profit de tous les stratagèmes, y compris les plus saugrenus et les plus étranges, et ce de diverses manières... Préparer le terrain de ses futurs plans ébauchés, et faire en sorte d'avoir toujours plusieurs coups d'avance sur autrui, amis y compris. La vie n'était qu'une longue bataille, où les coups pernicieux s'enchaînaient et où l'ardeur n'était que très rarement récompensée. Avait-on jamais entendu parler d'une guerre gagnée par la seule bravoure ailleurs que dans les contes enseignés aux enfants simplets ? Même Tengen n'était pas assez crétin pour réduire sa vision des choses à la force seule... L'imprévisibilité était certainement l'arme la plus redoutable de l'Homme le plus fort du Monde. Son caractère déroutant le rendait autrement plus effrayant que Shouten Doji, ce balourd décérébré...
-Nous y serons bientôt. Ne t'en fais pas.
Un sourire timide vint fleurir sur les traits de Narseh, qui n'avait pourtant pas l'air pleinement enjoué à cette idée. Une certaine mélancolie l'habitait encore, et octroyait à son teint fantomatique des allures chimériques, comme s'il était venu tout droit d'une époque achevée. Blafard, il planta à nouveau son regard sur les vagues qui s'écrasaient au port, non loin, en songeant qu'il ne devait pas tarder à préparer leur fuite de ce Royaume promis à la destruction. Ce n'était là ni plus ni moins qu'une maigre escale, en fin de compte...
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Jeu 24 Mai - 19:51
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
Heziel ne se formalisa pas de la réaction plate et quelque peu surnaturelle de son interlocuteur. Narseh avait beau se présenter sous les traits d'un homme rongé par un passé qu'il tentait désormais de combattre, il n'en restait pas moins primé à plus de sept-cent-millions de berrys... une somme avec laquelle il fallait savoir composer et survivre. Combien de chasseurs de prime avaient déjà tenté de prendre sa tête, directement ou indirectement ? Combien de fois la Marine s'était-elle essayée à l'exercice difficile de s'emparer de ce primé à la réputation solide ? Sans doute maintes et maintes fois, même s'il était connu pour son intelligence avant toute autre chose. De ce point de vue là, il n'était pas étonnant de le voir remarquer la présence du noiraud et lui adresser la parole sans avoir à détourner le regard. Ses sens, au même titre que ses très forts probables fluides, devaient n'avoir rien à envier à ceux de Heziel lui-même. Chose dont le brun avait conscience, sans pour autant s'en formaliser : à défaut d'être heureux ou serein, il était au moins reconnaissant envers le Faiseur de Coups d'Etats de l'avoir récupéré et soigné. Même après le carnage de Namakura.
La première question n'attendait pas de réponse et elle n'en obtint à vrai dire pas. Un simple souffle semblable à un soupir véhiculant une certaine mélancolie fut la seule réaction du pugiliste tandis que ses épaules s'affaissaient et qu'il se rapprochait du bastingage, observant au loin les formes géométriques gagner en détails et en précision alors que leur embarcation s'en approchait avec volonté. Il s'y appuya mollement avant de laisser ses yeux flirter avec les formes hétérogènes dévoilées par l'horizon, le vent marin s'engouffrant dans sa chevelure en pagaille. Il avait triste mine, c'était un fait : néanmoins, il se portait certainement mieux qu'auraient pu le faire d'autres à sa place. Il n'aurait su dire ce qui le poussait à continuer, à aller de l'avant, à braver le temps et l'espace pour rechercher quelque chose d'autre. Paradoxalement, la bête qui était tapie au fond de lui était à la fois un fardeau et une bénédiction dans ce genre de cas, même s'il refusait obstinément de la voir comme autre chose qu'une malédiction tenace et indélébile : pourtant, c'était aussi le désir de survie primaire qui était décuplé au sein de son être qui lui permettait de rester debout, de ne pas céder à l'abîme comme il avait déjà failli le faire. Un trait de caractère issu de la profondeur même de la sauvagerie qu'il gardait sous clé, celle dont il avait la honte et la peur les plus totales.
Lorsque le bandit recherché aux quatre coins du globe se décida finalement à évoquer les mauvais souvenirs ramenés par la navigation à son esprit, le martialiste ne broncha pas. Il était lui même trop perdu dans ses pensées pour une réplique immédiate, d'autant plus que la phrase employée par l'homme au chapeau trouvait une résonance troublante avec sa propre existence. Il avait ressenti ça sur le navire des Scrutty Monkeys et il le ressentait à nouveau aujourd'hui, avec moins d'intensité malgré tout : voguer sur l'océan en compagnie de personnes n'étant pas enclines à lui mettre un couteau sous la gorge, ce n'était plus dans ses habitudes. La camaraderie, la confiance, le fait de pouvoir se reposer sur quelqu'un d'autre en toute sérénité, sans poser de question... tout ça, c'était loin derrière lui. Aussi, lorsqu'il foulait des pieds les planches humides d'un navire, tout ce qu'il voyait, c'était le fantôme de cette époque révolue dans laquelle il se sentait vivant et humain. Ça, et les réminiscences incandescentes de ses propres échecs les plus cuisants et retentissants...
Une bourrasque passa dans ses cheveux et sur le pont, le bruit sec d'un balais tombant contre le sol retentissant depuis la porte menant à l'intérieur du navire, dans les cabines et la cale où devaient encore se trouver Ash, à en croire son haki de l'observation. Le combattant resta silencieux quelques instant supplémentaires tandis que dans son dos, Kel se tenait aussi stoïque qu'une statue dans une posture fermée d'attente qui n'appelait aucune discussion possible. C'est à ce moment que le hors-la-loi renommé annonça qu'ils seraient bientôt arrivé, ce qui n'était qu'une constatation limpide et visible visant à relancer un peu la discussion se mourant dans l'oeuf. Le sourire faible qui naquit sur les lèvres du présumé malfrat, en cet instant, véhicula malgré tout une certaine forme de malaise chez le noiraud. Non pas qu'il lui sembla inquiétant, tout du contraire... mais il demandait presque une réponse, que l'ancien membre de l'équipage du Borgne n'avait pas encore fournie.
- Tu es certain que c'est une bonne idée ? Nous sommes proches de Red Line, après tout... énonça-t-il avec une certaine appréhension. Enfin, je voudrais surtout t'éviter des problèmes. Je ne suis pas du genre discret, malgré moi.
Il fouilla dans sa poche avant d'en extraire un papier, plié et légèrement froissé, qu'il regarda à nouveau. L'affiche, rectangulaire, le représentait à merveille : un peu trop, même. Sous son nom écrit en lettres capitales, la somme rondelette de deux-cent-cinq millions de berrys était proposée pour sa capture. Une prime qui, si elle était loin d'égaler celle de son nouveau compère, n'en était pas moins alléchante à plus d'un titre... c'était après tout plus de deux fois ce qu'un homme du commun pouvait amasser en une vie de labeur. Autant dire que pour la majorité des gens, ça représentait une fortune. Et ça faisait de lui l'un des Supernova, ces forbans primés à plus de cent millions de berrys sur Grand Line. À la lueur de cette montée en prime récente, il craignait de voir la vigilance des individus prêts à chasser le primé s'amplifier, car les cibles comme lui n'étaient certes pas les plus rares, mais elles ne courraient définitivement pas les rues. Sa prime ayant dépassé celle de son ami d'enfance, le Borgne Valentine D. Kain, il ne pouvait espérer qu'une chose : qu'il attirerait plus d'attention sur lui que les Dokugan sur eux, afin de leur éviter une déconfiture douloureuse avant la fin de leur trajet...
- J'espère juste que tout se passera pour le mieux, continua-t-il en rangeant finalement le papier. Alors ? Quelle est la suite du plan, ici, à Tesk ? Je ne connais pas cet endroit.
Finalement, il s'était de lui même engagé dans la suite de la discussion, ce qui n'était pas un mauvais signe pour Narseh. Au moins était-il assez à l'aise à son côté pour poursuivre la conversation... cela étant, il était aussi évident que la curiosité l'avait emporté sur le reste : il débarquerait bientôt en terre inconnue et il voulait en savoir plus.
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Sam 2 Juin - 18:34
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
-Pour te cacher, expose-toi. Tu n'es jamais aussi invisible qu'au beau milieu d'une foule, directement sous le balcon de ton ennemi... Personne ne viendra jamais nous chercher ici. C'est beaucoup trop contre-intuitif.
Certes, Mariejoa et Marineford, et donc par extension, à cause du courant Tarai, Enies Lobby et Impel Down n'étaient qu'à quelques heures de navigation, tout au plus... Mais c'était précisément parce que Tesk était frontalier de ces capitales du Gouvernement Mondial que le monde criminel avait réussi à s'y immiscer et à s'y épanouir, quoique gentiment. Les exactions qui y étaient commises étaient généralement raisonnables et discrètes : les fanfarons et les hors-la-loi susceptibles de causer des émules, quant à eux, étaient généralement écartés, répudiés, sinon froidement assassinés pour les empêcher de commettre un impair. Tout ce beau monde partageait effectivement une volonté commune : conserver les yeux des amiraux rivés loin, très loin de leur petit coin de paradis. Plus ils causaient de l'agitation et plus les services de renseignement du Gouvernement Mondial, ces fouines insaisissables, aux capacités d'adaptation démentielles et à l'éthique assurément discutable, risquaient de leur mettre le grappin dessus et de découvrir la sinistre vérité derrière la quiétude de cette ville portuaire d'une apparence si banale qu'elle en devenait terriblement affligeante. Ce Royaume resterait-il éternellement un Eden, pour les représentants du monde criminel ? Non, probablement pas. Si Narseh avait du parier sur une cité où couler des jours paisibles, il n'aurait clairement pas arrêté son choix sur ce candidat-ci : il l'aurait même évincé dès les premières secondes. Chairoka n'était pas sotte. Elle était même dotée d'une intelligence remarquable, redoutable, et plusieurs cadors du monde criminel avaient déjà pu en faire les frais. Comme ce satané vampire, de retour dans le grand bassin après quelques années à contempler les froids barreaux de son échec... Pour l'heure, elle conservait toute son attention focalisée sur Centes et sur d'autres leaders à la popularité croissante, dont l'influence semblait avoir le vent en poupe. Mais lorsque la Marine récupérerait une partie de sa majesté et de sa superbe, lorsqu'elle aurait de nouveau un ascendant indiscutable sur un plan militaire et martial et lorsqu'elle aurait fait mordre la poussière aux impudents qui avaient osé lui déclarer la guerre, car il allait sans dire, pour le Faiseur de Coups d'États, que cela finirait forcément par arriver, elle prêterait davantage attention aux détails et ne négligerait plus le moindre détail louche et inquiétant... Et lorsque ce jour viendrait, le Royaume de Tesk risquerait fort de connaître des derniers instants.
Mais tout cela, Heziel n'avait pas besoin de le savoir. Qu'il soit persuadé qu'il s'agissait là de leur dernière destination convenait parfaitement à Narseh, qui n'avait pas vraiment l'intention de lui en apprendre davantage. Pour l'heure, en tout cas, l'ancien Dokugan demeurait infiniment plus intéressant en tant que bête incontrôlable plutôt qu'en tant que prétendu allié... Autant, donc, le conserver dans l'ignorance : les sots et les niais étaient toujours bien plus faciles à manipuler. C'était un fait avéré, et Ash n'aurait probablement pas pu lui souffler le contraire, puisqu'il était certainement très loin de se douter qu'il s'était englué malencontreusement dans la toile d'un prédateur qui ne lui destinait pas une existence très durable...
-J'ai des amis à retrouver dans le coin. Ils nous attendront au port. Ils ont... Une sale gueule. Ils sont vraiment patibulaires. Moches à voir. Mais il ne faut pas s'en formaliser. Ils considèrent simplement qu'être effrayants leur garantie un semblant de quiétude... Et pour l'heure, leur stratégie porte ses fruits. Personne ne leur cherche de crosses... Ni ici, ni ailleurs.
Et d'ailleurs, considérant le rythme de croisière, le Coffe n'allait pas tarder à faire leur rencontre... Narseh était vaguement curieux de savoir comment les échanges préliminaires allaient se dérouler, même si cela ne revêtait à ses yeux pas la moindre importance. Que le cuisinier apprécie ou non ses prétendus amis, le résultat serait le même : ce n'était pas une donnée qui était susceptible de fausser l'équation... A contrario, la rencontre ne pouvait qu'octroyer au Faiseur de Coups d'États un avantage indéniable quant à la suite des événements, quant à la mise en pratique de la funeste destinée qu'il envisageait déjà à Tesk. On ne lui avait pas collé cette sordide réputation d'entremetteur pour rien, après tout : il devait faire honneur aux légendes qu'on contait à son sujet... Il avait déjà pu apprendre de la bouche de l'une de ses pauvres victimes que l'on menaçait les petits princes qui refusaient d'obéir à leurs parents monarques d'appeler ce sinistre hère afin de les démettre prématurément de leur fonction. Là où les criminels de bas étage effrayaient les enfants de pauvres, lui, c'étaient les futurs décideurs de ce monde pourri qui le redoutaient... Un prestige qui en disait long sur la foultitude de réussites glorieuses dont il pouvait se targuer.
-Je ne pense pas rester éternellement. Il nous faut des alliés, au moins commerciaux. Tesk possède des ressources maritimes indéniables, mais quant au reste, cela fait cruellement défaut... Pour construire un pays digne de ce nom, nous allons avoir besoin de matières premières, sur le long terme. Afin d'offrir aux citoyens un niveau de vie digne... Mes contacts locaux devraient m'aiguiller. La suite s'articulera aisément.
Mensonge, mensonge, vérité, mensonge, mensonge... Toujours noyer une information véritable dans un flot d'affabulations : c'était autrement plus crédible puisque cela offrait à l'interlocuteur un moyen de se raccrocher en tout temps et en toute heure à la réalité des faits. Bien sûr que non, Narseh ne souhaitait pas se la jouer marchand itinérant à la recherche de quelques gracieux mécènes susceptibles d'offrir à des brigands de bas étage de quoi se vêtir et de quoi se chauffer... Mais il allait sans dire que l'île avait grand besoin de lignes commerciales fiables et régulières, et que les ressources primordiales faisaient en effet grand défaut aux locaux, ce qui expliquait les prix parfois faramineux d'objets et de vivres considérés ailleurs comme désuets et élémentaires...
-J'aurai peut-être besoin d'un coup de main ta part... Trois fois rien, bien sûr. Je t'en reparlerai en temps et en heure.
Impliquer son interlocuteur. Le faire participer à la conversation, et tâcher de dévier son esprit des questions fâcheuses sur lesquelles il aurait pu aboutir à une réponse incommodante. En parasitant la curiosité d'Heziel et en faisant croire à ce dernier qu'il avait une mission à lui offrir, Narseh l'empêchait de songer démesurément au comportement dévoué qu'il semblait vouloir mettre en oeuvre, lors même qu'il était fréquemment décrit comme un monstre odieux et ignoble. D'un autre côté, il n'apparaissait pas non plus comme un bon samaritain, qui n'attendait strictement rien d'autre de la part du Coffe qu'un repos éternel... Un juste équilibre, donc, qui contribuait à le faire passer pour un être équilibré. Ne rien laisser au hasard, tout manipuler... C'était en trompant ses alliés, après tout, qu'on parvenait à duper ses ennemis.
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Lun 4 Juin - 12:17
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
- Tu as sans doute raison, répondit-il faiblement.
L'évidence même. On ne devenait pas l'un des plus grands criminels de son époque sans savoir se faire un minimum discret. Un chat noir tel que Narseh, se faufilant dans les lignes des gouvernements les plus stricts et rigoureux, n'était fort certainement pas novice en matière de camouflage... des atouts que le Coffe aurait aimé pouvoir apprendre, mais il craignait bien entendu que sa nature même ne l'exile à jamais de la caste des personnes pouvant se tenir à l'ombre des regards. Pour l'heure, à dire vrai, cette idée ne faisait que lui effleurer l'esprit : trop de choses se bousculaient encore dans sa tête et, si le flot noirâtre de ses idées les plus sombres semblait s'être tari en un fleuve plus tranquille, il n'en restait pas moins accaparé mentalement par les événements récents. Ces pensées, en plus de la conduite irréprochable du Faiseur de Coups d’État, l'empêchaient de réfléchir plus avant sur les raisons réelles de sa présence dans ce royaume voisin de la plus grande ceinture rocheuse au monde. Il était en réalité à des lieues d'imaginer ce que son interlocuteur pouvait attendre de lui, ou même prévoir : il n'était pas rare qu'un hors-la-loi soit dépeint comme le diable en personne tout en étant doté d'un cœur. Il faisait lui même partie de ces gens, autrefois. Du moins aimait-il le croire...
La suite de la conversation s'engagea fluidement tandis que l'homme au chapeau dévoilait la trame de son plan. Pour construire un endroit où vivre, il faudrait effectivement des ressources, matières premières comme produits d'extractions plus nobles et rares, afin d'offrir aux habitants les moyens de bâtir un lieu de vie décent et favorable. Même si le noiraud se sentait hors de sa place, se considérant comme un destructeur et une abomination en cet instant plus qu'en un messie, il n'était pas difficile de reconnaître cette logique implacable. Pour obtenir ces marchandises diverses et créer des routes commerciales, il fallait des contacts... si ces derniers devaient avoir des têtes à dormir dehors, alors il en serait ainsi. Heziel était loin d'être à l'aise avec l'idée de rencontrer de nouveaux individus aux tempéraments potentiellement embrasés : il se savait très peu enclin à la patience, malgré des remords qui le tenaient en laisse depuis bientôt une semaine. Cela ne l'empêchait pas de la ressentir, au fond de lui : la créature. Le Juggernaut. Il était encore là, bien présent, bien actif. Il raclait les rebords de sa prison imaginaire de ses doigts griffus et tâchés de sang. Il grondait, grognait, s'évertuait de manière colérique à sortir. Pour l'heure, l'influence intense de la culpabilité agissait à la fois comme un catalyseur et un inhibiteur pour sa libération : le pugiliste s'interdisait purement de perdre le contrôle à nouveau, inconsciemment, tant sa peine l'affligeait encore. Mais cet équilibre était d'une fragilité évidente. Quelques cailloux dans la mare n'auraient pu provoquer que des ondes timides dans le lac pour le moment calme de sa psyché. Mais la vie n'avait pas que des cailloux en stock.
- Les groves de Shabondy pourraient receler de choses intéressantes, commenta Kel.
- Mais ils n'auraient aucun intérêt à se créer un concurrent économique aussi proche de Red Line. Ce que tout pays en bonne voie de développement pourrait devenir, en jouant les bonnes cartes, rétorqua le noiraud. D'autant plus qu'ils doivent eux-mêmes importer pas mal...
Effectivement, trouver des routes commerciales dignes de ce nom n'allait pas être une mince affaire. Autrement, cela aurait déjà été fait... l'archipel de Shabondy n'avait aucun intérêt à partager ses ressources, sauf en taxant encore plus pour assurer le bon fonctionnement de ses infrastructures. Les îles les plus proches étaient gouvernementales, et on avait rien sans rien avec le Gouvernement Mondial : échanger du confort contre un droit de regard déjà beaucoup trop invasif n'avait aucun sens. Même s'il était plutôt futé et qu'il avait généralement le sens des affaires, Heziel n'avait ni la connaissance du contexte, ni la bande passante mentale nécessaires pour gérer un sujet d'une telle ampleur de façon à minima utile plus que néfaste. Narseh avait les choses en main, il n'avait de toute manière pas à s'en inquiéter davantage. Néanmoins, le fait d'avoir un rôle à jouer là-dedans le rendait curieux... ça, et le fait que c'était la seule manière d'éviter à son esprit affaibli de tourner en boucle sur quelque chose de bien funeste.
- Eh bien... je ne sais pas vraiment quelle tâche tu peux avoir dans l'idée de me confier, constata Heziel en fronçant légèrement les sourcils. J'avoue que ça me rend un peu perplexe.
Il attendait pour l'heure un petit éclaircissement, afin de continuer dans ce momentum qui le soulageait de sa douleur profonde. Il voulait savoir, mais c'était uniquement parce que chaque chose nouvelle lui permettait de rebondir sur des pensées fraiches, immaculées. Des pensées qui, comme un pansement souillé, finissaient immanquablement par être remplacées par des souvenirs qui le terrifiaient encore la nuit.
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Lun 11 Juin - 14:58
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
-Effectivement, Shabondy n'est pas le lieu optimal, en l'occurrence. J'ai tendance à croire qu'il vaut mieux multiplier les fournisseurs, de manière générale, pour éviter de tomber dans une dépendance crasse qui pourrait, à terme, nous jouer des tours. Et cela n'attirera pas vraiment le regard de la Marine, en toute logique : qu'un pays cherche à se magnifier en faisant fonctionner le commerce et en jouant sur la concurrence, cela semble en fin de compte assez naturel...
Cette fois, c'était quasiment intégralement un exercice d'improvisation auquel Narseh s'était livré. Il avait certes d'ores et déjà, en amont, préparé cette conversation avec Heziel mais il ne s'attendait pas vraiment à ce que le mec masqué décide d'y prendre part. Fort heureusement, l'homme au chapeau avait tout un tas de qualités qui lui permettaient de mener ce type d'échange à bien, y compris lorsqu'on outrepassait ses prévisions et qu'on tentait de le coincer. Il possédait d'indéniables connaissances dans tout un tas de domaines et ni la géopolitique, ni l'économie n'y faisaient exceptions. Après tout, il s'agissait là d'armes imparables et redoutables pour un faiseur de Coups d'États de son calibre : la brutalité et la force n'étaient pas forcément les atouts les mieux indiqués pour venir à bout d'une monarchie bien en place. Une petite faille dans l'économie, un déséquilibre dans le système marchand et c'était parfois tout un pan d'une société au fonctionnement pourtant huilé et terriblement rodé qui se retrouvait précipité dans les limbes de l'enfer, face à la perspective d'une disparition imminente et sanglante... Du coup, forcément, le criminel avait très tôt commencé à s'intéresser à ces domaines-ci et avait pu, grâce notamment à son bon sens et à son intelligence brillante, exceller en la matière sans avoir à s'y perdre par le biais d'études académiques et de lectures savantes excessives. Sans mépris aucun, le criminel du Nouveau Monde considérait très franchement que Kel n'était en aucun cas susceptible de lui poser problème en la matière. Heziel, quant à lui, semblait disposer de plus de matière grise et d'un esprit plus élaboré que celui du tueur au masque, mais il demeurait néanmoins trop éreinté et trop esseulé pour pouvoir poser problème, en l'état des choses. Peut-être deviendrait-il à terme une épine dans le pied de Narseh, si les choses échappaient trop au contrôle du hors-la-loi aux cheveux blancs... C'était en tout cas ce qui risquait d'advenir s'il manquait de prudence et de réflexion. Ce qui, en l'occurrence et pour l'heure, paraissait plutôt peu plausible.
-Tu as des talents et des qualités, Heziel. Comme tout pirate qui se respecte. On n'atteint pas les cent millions sans compétence particulière. Être un survivant, c'est déjà un talent à aiguiser, en soi. Mais ne te tourmente pas. Tout viendra en temps et en heure. C'est juste que... Si je veux te permettre de respirer à nouveau, je dois aussi t'offrir de quoi ignorer tes peurs et tromper tes doutes, le temps que tu parviennes à les surpasser de toi-même. Enfin, quoi qu'il en soit... On arrive. On en reparlera un peu plus tard, veux-tu ? -Narseh. Te voilà.
James "Whiplash" Hamilton, primé à 111.000.000 berrys.
-Whiplash. Heureux de te revoir. Comment vont Strain et Hickey ? -Ils t'attendent. C'est ton protégé ? -Je te présente Heziel. Et un... Ami à lui. Kel.
Il semblait être arrivé de nulle part, mais l'eau qui dégoulinait le long de son corps semblait indiquer qu'il avait nagé pour rejoindre l'embarcation qui les portait jusqu'à Tesk. L'inconnu, engoncé dans sa tenue intégrale et la tête couverte d'un casque, sembla observer Heziel un instant durant avant de balayer les environs d'un regard circulaire et inquisiteur. Narseh eut un sourire à la fois mystérieux, énigmatique et silencieux tout en observant posément son interlocuteur, décidément peu loquace. Whiplash était un primé peu célèbre sur Grand Line, et pour cause : lui aussi venait du Nouveau Monde, où il avait fait ses armes en servant notamment le cartel de Konan Harishigawa durant un temps... Ou plutôt la branche de son commerce qui tâchait d'échanger avec les Empereurs eux-mêmes. Il était, à l'époque, une espèce de gros bras, de bourreau qu'on envoyait sur le terrain pour terroriser les petites frappes et les maintenir à l'écart des plus imposantes tractations... D'où son surnom. Whiplash, le briseur de nuques. Tout en subtilité, ce type avait dû exécuter des bataillons de crevures à la chaîne, sans jamais s'interrompre. Autant dire qu'il était en fin de compte bien peu fréquentable et que s'il avait, d'aventure, entendu parler de lui, Heziel devait avoir connaissance de faits d'armes bien peu élogieux... Voilà qui risquait de lui mettre la puce à l'oreille quant à l'identité véritable des présumés amis de Narseh. Oui... Sauf que. A nouveau, le Faiseur de Coups d'États avait tout prévu et ne tarda guère à le démontrer, se raclant la gorge d'un air gêné, avant de présenter le type au casque au cuisinier et à son acolyte masqué.
-Je vous présente James... mais il préfère qu'on l'appelle Whiplash. Il a longtemps travaillé avec Konan puis a décidé de rejoindre Tesk récemment. Il est.. Comme moi.
Heziel comprendrait instantanément ce que Narseh sous-entendait de la sorte : Whiplash était apparemment un homme ayant œuvré inintentionnellement pour une cause néfaste et ayant décidé de se racheter une conscience en offrant à tout un tas d'autres personnes un Eden pour s'émanciper et transcender sa condition originale. Le principal intéressé ne prit de son côté pas vraiment la peine de répondre à cette affirmation, qu'il ne comprenait que vaguement : il ne savait que trop bien qu'il fallait se méfier du faiseur de Coups d'États mais qu'il fallait, surtout, éviter de s'attirer son ire. Il devait forcément avoir quelque chose derrière la tête, en procédant de la sorte... Et quoi que ce fut, Whiplash n'était pas assez stupide pour risquer de se dresser sur son chemin. Il était des gens qu'il valait mieux parfois éviter de frustrer...
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Lun 11 Juin - 16:23
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
Heziel resta pantois devant la réponse de son interlocuteur. En vérité, il s'attendait à des propos un peu plus enrobés, moins directs et donc moins percutants. Néanmoins, si une chose était certaine, c'est qu'il était de plus en plus persuadé que Narseh comprenait au moins une partie de ce qu'il ressentait. Après tout, lui même cherchait à noyer le poisson, à se plonger dans un écran de fumée, à s'entourer de murs le protégeant de ce qui le hantait par le biais de cette mission qui se voulait louable sans pour autant qu'il fut convaincu de son utilité. Un être comme lui, excellant tristement dans la destruction malgré sa meilleure volonté, n'avait que peu d'intérêt pour le sauvetage d'une nation par l'épanouissement sociétal et le rayonnement économique. Alors pourquoi ? Sans détour, Narseh lui avait expliqué que c'était avant tout pour panser ses blessures qu'il voulait le voir s'atteler à une tâche si différente de ses attributions premières. Si un espoir de reconstruction, de renaissance existait pour le noiraud... non, certainement pas. Mais il pouvait au moins rendre la vie d'autrui plus agréable, même s'il devait tenir ses démons en respect en parallèle.
Le pugiliste acquiesça silencieusement. Il se demandait pourquoi le Faiseur de Coups d’États se révélait aussi secret vis-à-vis de l'objectif qu'il lui prévoyait. Penser être mené en bateau semblait facile, mais beaucoup d'éléments visibles du point de vue criblé de culpabilité du Coffe magnifiaient encore la complexité de leur situation. Un criminel tel que lui devait forcément tenir sa langue, pour commencer. Ensuite, il ne voulait certainement pas voir son plan tomber à l'eau... ce qui indiquait de déployer précautionneusement ses atouts. Le martialiste n'était pas dans une humeur lui permettant de tergiverser plus avant sur les motivations de son homologue du mauvais côté de la légalité : en ressortait malgré tout que son essence même impliquait la manipulation. Cela étant, le peu de proximité qu'il avait réussi à créer avec le Supernova, désormais relativement hermétique aux relations sociales dépassant le cadre de la formalité, était fort susceptible de biaiser l'opinion du Coffe à son sujet. Pour l'heure, il ressemblait à un repère dans la nuit. Si ce n'était par foi, la simple peur d'être à nouveau plongé dans la spirale infernale de la pénitence morale suffisait au forban pour suivre cet homme qu'il connaissait depuis peu.
Homme dont l'un des amis entra en scène, sorti de nulle part.
Tel un spectre des mers s'infiltrant sur le pont d'un navire destiné aux tréfonds, l'individu s'était glissé dans leur sillage sans émettre le moindre son, le moindre souffle. Son accoutrement, étrange ensemble de pièces à mi-chemin entre armure exotique et costume de matière inconnue, ne souffrait que de la présence temporaire d'une humidité encore vivace. La nage, hein ? En voilà un qui ne manquait pas de ressources. Activant son Haki de l'observation, le brun sonda les différentes voix aux alentours, sans pour autant accaparer son attention par une analyse poussée des intentions. S'il devait ressentir quelque chose, il le garderait sans doute pour lui... pour l'heure, il voulait surtout s'imprégner de la voix de ce nouveau venu, avec lequel il risquait visiblement de devoir collaborer. Derrière ce masque et cette posture stoïque se cachaient un homme, homme dont il ne savait rien. Whiplash. Strain. Hickey. Il s'attarda sur ces noms, qui ne lui remémorèrent rien de spécifique. Ne réagissant pas à la mention de "protégé", qui lui sembla relativement hors de propos sans pour autant l'interloquer plus que cela sur l'instant, Heziel laissa Narseh expliquer rapidement qui était ce nouveau venu aux méthodes discrètes.
- La Mafia de Konan, Répéta-t-il, songeur.
- Sacrée reconversion, ajouta son camarade placidement. Le briseur de nuques, rien que ça.
Les yeux de l'hôte du Juggernaut se plissèrent discrètement tandis qu'il détaillait l’énergumène en face de lui. Il n'avait aucune idée de son passé, le sobriquet induit par Kel ne lui apprenant rien de plus sur l'identité réel de ce potentiel allié. Par contre, il connaissait la Mafia dont il semblait issu... celle dont on entendait le plus parler, à dire vrai : Konan Harishigawa n'était pas connu pour sa tendresse, ni pour son sens aigu de la tempérance. Au contraire, son empire s'était forgé dans la sueur, le sang et la domination. Cela était suffisant pour imaginer que les actes passés de cet étranger masqué n'avaient rien de très glorieux. Tout au moins, ils devaient être macabres. Tout au plus... le pugiliste préférait ne pas y penser. Il eut été facile de s'offusquer de la présence d'un individu de sa trempe aussi proche de lui, mais il n'en fit rien : il restait persuadé d'être le plus gros monstre du lot. Avant de s'en prendre à autrui, il fallait savoir balayer devant sa porte.
- Tout ça n'a que peu d'importance, ponctua le primé avec lassitude. Espérons juste que cette collaboration soit fructueuse.
Pour le combattant venu d'East Blue, le message de Narseh était clair : tous les interlocuteurs de cette discussion, sur ce plancher mouillé, avaient un passé à minima troublé, à maxima sordide. L'important, c'était d'en faire quelque chose de mieux... un but louable qui n'avait pas encore convaincu le pirate, trop centré sur ses déboires récents, mais qui ne pouvait que l'attirer malgré tout. De son côté, celui qu'on appelait Huntsman ne se formalisa pas de la coupure nette tracée par le martialiste dans sa lancée. Il haussa subrepticement les épaules avant de lâcher un petit soupir amusé, reprenant de plus belle sur un ton plus léger. tout en s'asseyant sur l'un des lourds barils de vivres frais mis à disposition sur le pont.
- Avec une équipe pareille, je n'en doute pas, dit-il simplement. Strain et Hickey compris.
Cette affirmation laissa le Coffe pensif. Le chasseur n'était pas réellement adepte des ragots et potins, mais il semblait malgré tout amusé de la composition actuelle de l'entente qui se dessinait. Cela ne manqua pas d'attiser la curiosité du brun, qui tentait en plus d'ignorer le retour des grondements au fin fond de son âme... ainsi que les images ramenées par cette simple sensation. Tant et si bien qu'après quelques secondes de silence, il reprendrait la parole si personne n'avait comblé le vide dans la discussion.
- Qui sont ces gens ? S'enquirait-t-il.
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HRP:
Les connaissances de Kel sur Whiplash, Hickey et Strain sont vues avec le MJ considérant son background de mercenaire peu scrupuleux.
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Mar 12 Juin - 9:16
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
-Ça, tu ne vas pas tarder à le savoir...
Narseh avait décidé d'opter pour un ton énigmatique et nébuleux. Offrir toutes les réponses aux questions qu'Heziel se soumettait ne l'intéressait guère, dans les faits : cela n'avait rien de productif dans la mesure où la collaboration ne serait probablement pas amenée à se prolonger excessivement. Bien sûr, le pirate pouvait se frustrer et condamner l'attitude discrète de son désormais compagnon d'infortune, mais le criminel du Nouveau Monde doutait fortement du fait qu'il allait se résoudre à une telle posture... pas pour si peu, en tout cas. Car pour l'heure, le faiseur de Coups d'États était au moins un guide, du point de vue du cuisinier, voire une caution. C'était un hors-la-loi suffisamment puissant, intelligent et alerte pour pouvoir museler le Juggernaut s'il avait à refaire surface... Et c'était précisément de cela dont le Coffe avait grand besoin. D'une personne susceptible de lui garantir une vie paisible, d'une personne qui pourrait le protéger du démon qui risquait de le pousser à commettre des montagnes d'ignominies et d'atrocités... Oui, le pugiliste était en quelque sorte pieds et poings liés. Si Narseh déployait donc de grands efforts pour s'assurer que son nouveau petit protégé l'appréciait ou, a minima, le tolérait et décidait de demeurer à ses côtés, il savait toutefois qu'il n'avait pas besoin d'exagérer en la matière pour s'assurer sa fidélité et sa loyauté. Quant au reste, le jugement d'Heziel risquait de s'affiner avec le temps, pour le meilleur comme pour le pire... Néanmoins, ce ne serait pas sur Tesk qu'il parviendrait à mettre le doigt sur la sordide vérité à laquelle l'homme au chapeau le destinait. Non, ce Royaume ridicule de Grand Line n'était qu'une escale provisoire et transitoire, dans le but d'obtenir de très fructueuses informations...
-On y est. Suivez-moi.
D'un pas altier et vif, mais pourtant étonnamment discret, Whiplash prit sans attendre la direction de la passerelle que les matelots installaient entre les quais et le bastingage. Il y grimpa sans peine puis descendit le long de celle-ci, Narseh sur ses talons, se dirigeant sans plus tarder vers trois silhouettes qui, au port, semblaient se démarquer très nettement du reste des badauds et des passants, lesquels ne semblaient pas même prêter attention à l'arrivée imminente de plusieurs pointures à la réputation funeste. En déposant son regard sur ces trois hommes, le faiseur de Coups d'États ne put s'empêcher d'afficher un sourire satisfait. Voilà des visages qu'il connaissait déjà, et des personnes avec lesquelles il avait déjà eu l'occasion de collaborer... Il savait donc pertinemment comment agir pour les manipuler, et avait déjà décidé du rôle qui serait le leur, dans les heures à venir. Car tout risquait en fin de compte de s'enchaîner assez promptement, ici bas... Il n'était nullement nécessaire de s'attarder sur Tesk, puisque cet endroit n'était ni plus ni moins qu'un tremplin, qu'une passerelle certes utile et bienheureuse mais qui ne l'intéressait guère en tant que fait d'arme.
Nick "Hickey" Stoeberl, primé à 155.000.000 berrys, et Jouko "Bruise" Ahola, primé à 179.000.000 berrys.
-Toujours le même chapeau, mon cher Narseh... -Ah ! Le Faiseur de Coups D'États ! -Vous avez l'air de bien vous porter... C'est une bonne chose...
Hickey et Bruise avaient l'air d'être aux antipodes l'un de l'autre : le premier, relativement petit puisque ne dépassant que très difficilement le mètre soixante, semblait lassé et fatigué de tout ce qui l'entourait. Il darda d'ailleurs le chapeau de Narseh d'un air dépité avant de se pourlécher les deux lèvres simultanément, par le biais de ses deux langues qui semblaient non seulement titanesques, mais également totalement indépendantes l'une de l'autre. Le second, en revanche, était sans conteste l'une des plus titanesques personne que l'on pouvait découvrir sur Tesk : haut de plus de quatre mètres, il possédait des bras et des jambes larges comme des rondins. Il était sans conteste un condensé de force brute et de puissance physique... Et l'un comme l'autre, par ailleurs, disposaient d'une réputation au moins aussi cauchemardesque que celle de Whiplash. Le premier avait longtemps été un tueur en série, officiant notamment sur les Seas Blues, où il avait exécuté aussi bien marines, chasseurs de primes et civils que révolutionnaires ou pirates, offrant ses services au plus offrant. Le second ne jouait pas vraiment dans la même cour, comme on pouvait s'y attendre : il avait été un mercenaire du Nouveau Monde, qui avait été engagé à maintes reprises par les Empereurs eux-mêmes, ou par des Royaumes de renégats tâchant de lutter contre le Gouvernement Mondial ou contre des forbans trop audacieux. Autrement dit, l'un comme l'autre avaient bien du sang sur les mains... Même s'ils n'avaient simplement pas les mêmes méthodes et les mêmes coutumes en la matière.
Lewis "Strain" Hutchinson, primé à 410.000.000 berrys.
Mais c'était lui, la véritable tête d'affiche qui régnait sur ce quatuor de tristes hères. Lewis "Strain" Hutchinson. Un exemple macabre de ce qui se faisait de pire au sein de l'humanité. Un homme que l'on décrivait comme étant particulièrement froid, sans le moindre état d'âme. Un criminel de la pire trempe, comme on n'en voyait qu'un par décennie... S'il était impossible de savoir dans quel but il œuvrait, ou d'imaginer seulement quel était l'objectif qui était le sien, en finalité, force était d'admettre qu'il y déployait une énergie folle et qu'il ne s'arrêtait jamais là où la morale aurait dû l'ordonner. S'il était autrement plus ardemment recherché que ses trois collègues par les Services du Gouvernement Mondial, c'était notamment parce qu'il avait d'ores et déjà eu l'occasion de leur poser problème à maintes reprises. Il avait, à titre d'exemple, pendu tous les membres d'une expédition visant à installer un avant-poste sur une île du Nouveau Monde qu'il avait jusqu'alors convoité... Île qu'il avait réussi à fuir sans peine ni séquelles lorsqu'une riposte de grande envergure, menée par un vice-amiral, s'était imposée en guise de vindicte. Il était également responsable de la mort d'un ancien Capitaine Corsaire, une dizaine d'années auparavant... On le suspectait d'avoir des parts dans le proxénétisme du Monde entier, et de faire parfois même de l'ombre, sur ce domaine, au redoutable Konan Harishigawa. Toutefois, ce n'était pas en tant que meneur d'homme ou en tant que businessman qu'il était véritablement renommé... C'était plutôt en tant que guerrier, puisqu'on lui prêtait la réputation d'être insaisissable, sinon invincible.
-Narseh... Te voilà... -Strain ! Tout va bien ? -Ne perdons pas de temps...
Sa voix, à la fois traînante et froide, portait un quelque chose d'inhumain qui invita immédiatement les trois nouveaux arrivants à conserver le silence et à s'enfermer dans le mutisme. Sans plus tergiverser, Strain fit volte face et se mit à remonter le port, Whiplash, Hickey et Bruise bientôt sur ses talons. Soucieux de rassurer quelque peu Heziel qui, décidément, ne devait pas savoir où il avait bien pu tomber, Narseh se permit de lui glisser quelques mots avant de se mettre à suivre ses quatre comparses horrifiques.
-Viens. Ils vont nous montrer où nous reposer.
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Mar 12 Juin - 13:06
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
Narseh continuait de rester évasif, au grand dam du noiraud qui aurait voulu en savoir plus. Néanmoins, il n'était pas en position de se plaindre : le fait qu'il fut seulement libre sur le pont d'un navire voguant vers une grande cité était une anomalie, pour un être tel que lui qui aurait sans doute du être enchaîné fermement au fond d'une geôle. Chose qui serait sans doute arrivée, s'il avait perdu connaissance après le carnage du Juggernaut sur une Namakura vide... nul doute que la Marine n'aurait pas laissé passer un affront de ce genre et aurait tenté de retrouver sa trace, chose aisée étant donné sa propension à sombrer dans le coma après ses épisodes de crise. Peut-être que si le primé n'était pas intervenu sur cette île, Heziel croupirait à Impel Down pour ce qu'il avait fait. En réalité, il n'était pas encore totalement certain de préférer sa situation actuelle à cette idée-ci : il se jugeait chaque jour, chaque heure, chaque minute. Autrefois, il craignait ardemment la fameuse prison sous-marine, le centre pénitentiaire le plus sordide et complexe du monde, réputé pour ne pas pouvoir être brisé... désormais, c'était ses propres pensées qui le harcelaient et le morcelaient comme un bout de chair encore saignant qu'on continue de broyer, alors même qu'il les enjoignait à le faire : il ne se considérait pas méritant d'un repos quelconque.
Les minutes passèrent en s'étirant dans le lointain, longues et pernicieuses, tandis que le pugiliste observait les quais s'approcher de façon lancinante. Comme si les vagues elles-mêmes poussaient leur embarcation à accoster ailleurs. Quelque chose dans cette histoire ne lui plaisait pas, sans qu'il ne puisse mettre le doigt dessus : peut-être que ses propres craintes se mêlaient à cette expédition déjà bien mystérieuse ? Car le passé de Whiplash, il s'en contrebalançait fermement pour l'heure. Après tout, il voyageait avec Kel, qui n'avait lui même pas les mains très propres... quant au Coffe en lui même, il n'était pas en droit de juger les autres pour leurs méfaits : il avait amené toute une communauté à l'extinction, sur un simple coup de sang. Finalement, la lourde coque de leur embarcation toucha mollement la pierre érodée des quais, dans une secousse aussi brève qu'attendue. Les grincements du bois humides continuèrent comme une plainte n'étant pas destinée à s'arrêter, avant que l'ancien membre de la Mafia de Konan ne leur indique de le suivre. Heziel emboîta le pas à Narseh, tandis que l'épéiste au masque d'acier fermait le cortège du trio. Ash semblait ne toujours pas s'être levé... bah. Il avait peut-être besoin de se reposer. Pour une fois qu'il empruntait un vrai navire, on ne pouvait pas lui reprocher de profiter du confort. L'embarcation n'irait nulle part.
L’anxiété croissante en son coeur ne fit qu'augmenter alors que le martialiste prenait son premier véritable bain de foule depuis des lustres. Chaque visage passant non loin de lui était comme une menace. Il s'attendait, comme un gamin ayant fait une grosse bêtise, à ce qu'on le pointe du doigt et qu'on le dénonce sur le champ. C'était ridicule : au fond, le Supernova avait toujours été en paix avec lui même concernant ses propres actions, avant d'accueillir la créature en lui. Il ne s'était jamais demandé comment il réagirait s'il venait à faire quelque chose de moralement répréhensible. Quelle honte serait la sienne. Il n'y avait pas pensé, car il ne l'avait jamais envisagé. Maintenant qu'il était devant le fait accompli, maintenant qu'il se savait passé du côté de la barrière dont on ne revient jamais vraiment, il se sentait comme un bambin : impuissant devant la pénitence qui serait la sienne un jour. Ces pensées furent cependant mises de côté lorsqu'ils tombèrent sur trois nouvelles têtes, trois individus qui les attendaient au travers de la masse des travailleurs et visiteurs du port.
Patibulaires. Dérangeants. Glauques. Le Faiseur de Coups d'Etat n'avait pas menti sur la nature de ses "amis" sur place. Entre celui qui avait deux langues proéminentes qu'il utilisait pour se lécher les lèvres de manière dégoûtante, celui qui mesurait le double de la taille du cuistancier et le dernier qui avait des airs de bourreau, Heziel était surpris de voir aussi peu de réaction parmi la foule. Les gens vaquaient à leurs occupations, tout simplement... comme si c'était naturel, au final. Mais pourquoi donc ? Il n'en savait rien et n'eut pas réellement le temps de s'y pencher plus avant : la discussion démarrait, et il comptait bien comprendre de quoi il retournait. En tout cas, maintenant qu'il l'avait sous les yeux, le nom de Strain ne lui était plus aussi mystique que cela... au même titre que ce regard froid et cette aura inhumaine qui se dégageaient de lui, ajoutant au malaise profond du combattant. Comme pour lui donner raison, au fin fond de lui, la créature poussa un grognement courroucé de défiance. À défaut de se sentir rassuré, il fut surpris de constater que la chose en lui était capable d'éprouver un peu de prudence. Était-ce à cause de la présence de Narseh, qui l'avait vraisemblablement vaincu alors qu'il était transformé, que la colère montait aussi lentement ces derniers jours ?
Kel, de son côté, trouvait cette journée de plus en plus intéressante. S'il n'avait aucune remarque à formuler sur les capacités martiales de ce boucanier primé qu'il suivait désormais, il devait lui reconnaître des lacunes encore présentes dans les connaissances du monde dans lequel il évoluait désormais. Un tueur à gages, un mercenaire sans pitié et un véritable maestro des affaires du marché noir. Curieux de la présence de Jouko qui n'avait pas été mentionnée, il s'abstint tout simplement de faire le moindre commentaire et pour cause : il nageait désormais dans un bassin de requins, avec des dents particulièrement pointues et des mâchoires à vous en broyer vos grands-ancêtres. Narseh n'était lui même pas couverts de propos élogieux dans le monde du crime... au contraire, il était peut-être le pire de tous. Mais le Coffe semblait lui faire confiance : cela le regardait. Pour l'heure, il voyageait au côté de ce forban car ça lui promettait des traques intéressantes. Pour autant, ils n'étaient pas amis : le sabreur ne connaissait pas la définition de ce mot là. De plus, son compère était assez grand pour vivre sa vie tout seul.
- Je suis, déclara sobrement Heziel en prenant la suite du convoi de primés.
- Ça promet, ponctua Kel.
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Les connaissances de Kel sur Whiplash, Hickey et Strain sont vues avec le MJ considérant son background de mercenaire peu scrupuleux.
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Mer 13 Juin - 9:32
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys et Lewis "Strain" Hutchinson, primé à 410.000.000 berrys.
Comme les quatre criminels aux allures les plus antipathiques prirent bientôt la tête du petit convoi, Narseh prit la décision de ralentir quelque peu, se laissant porter jusqu'au niveau d'Heziel et de Kel qu'il gratifia d'un sourire léger, timide, et quelque peu encourageant. Il renvoyait l'image de quelqu'un qui se souciait véritablement du bien-être du cuisinier, et qui tâchait de le rassurer tant vis-à-vis du physique atypique de leurs nouveaux camarades que vis-à-vis de leurs réputations, toutes plus sordides les unes que les autres... Mais ses pensées étaient à la vérité déjà occupées par les événements qui risquaient de s'enchaîner assez promptement sur Tesk. Un coup d'état, sur une île telle que celle-ci, n'était ni plus ni moins qu'une formalité. Il avait souvent eu l'occasion de tenter des putschs plus audacieux les uns que les autres au sein de Royaumes de cette envergure, trop modestes pour disposer d'une armée compétente et encadrée par des gradés redoutables, trop pauvres pour pouvoir se payer les services de mercenaires intrépides et trop stupides pour accepter la protection rapprochée dont jouissaient les états en lien direct et privilégié avec le Gouvernement Mondial... Il aurait donc pu ébranler le pouvoir local d'une myriade de moyens différents. Il aurait pu se contenter de pénétrer dans la salle du trône pour étriper le monarque actuel et jouer simplement de sa réputation pour assurer la succession en usant de la peur des nobliaux et des autres membres de la famille dirigeante... Cela manquait de raffinerie et de délicatesse, mais c'était encore assez simple à mettre en oeuvre. Il aurait aussi pu profiter du mécontentement citoyen qu'il devinait sans peine : aucune société pauvre n'adulait son monarque, à moins qu'un excellent travail de propagande ne soit réalisé en amont. Il aurait pu tisser des relations privilégiées avec l'héritier actuel pour lui faire miroiter un avenir grandiose avant de l'éliminer en même temps que le tenant du titre... Mais cela aurait, à chaque fois, nécessité des précautions et des réflexions qu'il entendait bien, cette fois-ci, s'épargner. Il n'avait pas besoin du Royaume de Tesk. Il n'avait pas besoin, contrairement à ce qu'il avait laissé sous-entendre, du soutien de Strain et de ses trois comparses, tous plus sauvages les uns que les autres... Il avait simplement besoin d'un innocent à malmener : d'un cobaye, en quelque sorte. Et ce cobaye, c'était l'île toute entière...
Si Strain et les autres avaient quémandé son aide, c'était parce qu'ils avaient, bien entendu, une petite idée derrière la tête. Ils voulaient récupérer la régence de ce Royaume pour jouir avidement des profits qu'apporteraient le marché noir, à l'ombre d'un monarque fantoche placé là pour rassurer les marines... Une stratégie simplissime, que bon nombre de raclures avaient déjà mises en oeuvre, mais qui nécessitait une doigté tout particulier s'ils souhaitaient durer sur le long terme. Le moindre trouble politique risquait d'attirer l'attention de Marineford, considérant la proximité de ce Quartier Général... Voilà pourquoi Narseh se trouvait sur Tesk, et voilà pourquoi il y avait été convié. Il devait s'occuper de la transition, devait faire en sorte de faire tomber le pouvoir entre les mains de ses quatre anciens contacts...
-J'imagine que tu t'interroges vis-à-vis de la population locale... Et des autorités, surtout. Il est rare que des primés puissent se balader à l'air libre sans être nullement inquiétés, c'est vrai... Les espions du Gouvernement ont simplement les pattes graisseuses... Et un semblant d'instinct de survie. Strain est du genre magnanime, quand on respecte les engagements qu'on prend avec lui...
S'il entendit très certainement les dires par lesquels Narseh le qualifia, du moins le principal intéressé n'y réagit-il pas : il se contenta de poursuivre machinalement, les autres criminels sur le talon, formant ainsi ce petit contingent qui, s'il ne faisait pas fuir l'intégralité des citoyens qui croisaient leur route, avait l'avantage de pouvoir progresser sans jouer des coudes et des épaules. Personne n'était assez stupide ou inconscient pour se dresser sur leur chemin... Chose qui, une nouvelle fois, dénotait d'une ambiance bien particulière sur l'île de Tesk. La force était respectée, et la prime était considérée comme un indicateur plutôt fiable de cette valeur abstraite. Les gros poissons se baladaient librement : les petits, en revanche, se contentaient de longer les murs s'ils espéraient pouvoir survivre sans se faire lâchement dépouillés. Et avec la présence de six primés à plus de cent millions côte-à-côte, il allait sans dire que rarement les criminels notoires locaux avaient eu l'occasion de dévisager une bande aussi redoutable et menaçante... A fortiori si l'on considérait que deux d'entre eux suffisaient à atteindre très aisément la somme fatidique du généreux milliard. Mis-à-part sur le Nouveau Monde, il était rare de pouvoir dévisager deux aussi colossales pointures simultanément...
-C'est là-dessus qu'on entend jouer. Tenir les Marines à l'écart en les payant. Mais ça n'est que transitoire. Comme je te l'ai dit, je prévoie de ramener d'autres criminels victimes de leurs propres méfaits, ici bas... A terme, nous disposerons de suffisamment de grands noms pour tenir la Marine à l'écart. D'autant plus qu'en constatant que nous demeurons tranquilles, ils n'auront pas la moindre raison de s'en prendre à nous et d'engager des forces militaires sur une invasion en règle...
L'idée était simple, et elle était d'ores et déjà appliquée, à titre d'exemple, par Kichiko Jonas ou par Centes Decima. Regrouper tout un tas de raclures compétentes sur une même île pour disposer d'une puissance de feu écrasante, susceptible de tenir les Gouvernementaux à l'écart... Ainsi, le jeu n'en valait pas la chandelle, du point de vue des hautes institutions : cela revenait à engager trop de moyens pour de trop légères récompenses. Y envoyer des gradés, c'était prendre le risque de les voir échouer... Et les voir échouer, c'était à la fois donner raison aux criminels, leur fournir un regain d'énergie et de motivation conséquent, les pousser à pécher d'orgueil et donc à multiplier leurs exactions, et se couvrir de honte auprès des citoyens du monde entier si l'affaire était éventée. En bref : c'était beaucoup de retombées possiblement négatives pour si peu de bénéfices que cela rendait bien généralement les responsables du Gouvernement Mondial plutôt frileux... Narseh, en lui-même, était déjà un gros poisson : afin d'assurer sa capture, Chairoka aurait certainement misé sur l'envoi d'un amiral. Avec Strain, elle devait compléter l'escouade d'au moins un vice-amiral, et pas du calibre des remplaçants... Non, un grand nom, à l'instar d'Hajime Malia ou d'Ezra Ronald. Avec Hickey, Bruise, Whiplash, Heziel et tous les autres lascars qui pullulaient... Mieux valait espérer que les subordonnés, eux aussi, disposeraient de solides compétences. Enfin, cela, c'était si les criminels décidaient de faire front commun et qu'ils disposaient des moyens de le faire. Ce qui, pour l'heure, n'était pas le cas. Et ce que le faiseur de Coups d'États, en fin de compte, ne prévoyait pas vraiment de faire...
-Oh... C'est ici ? -Oui.
La question de Narseh n'avait trouvé pour seule réponse qu'une affirmation précipitée de la part de Strain qui convia les trois invités à entrer sans plus tarder dans une bâtisse poussiéreuse, mais volumineuse. A l'intérieur, l'endroit était plus propre qu'en apparence : mis-à-part un léger tapis de poussière qui couvrait les meubles, la crasse ne s'était guère accumulée, comme si le lieu avait été laissé à l'abandon plutôt que mal entretenu. Ils eurent tout juste le temps de poser un regard curieux sur le salon dans lequel ils venaient de pénétrer, et qui disposaient d'un amas de chaises et de tables, qu'Hickey et Whiplash se dirigèrent justement vers deux des chaises pour y prendre place. Bruise préféra aller s'effondrer sur un canapé, qui craqua dangereusement sous son poids qu'on devinait excessif, et l'autoproclamé chef de la petite bande renseigna Narseh et ses deux acolytes vis-à-vis des pièces qui se trouvaient dans le coin.
-Au rez-de-chaussée, il n'y a que les pièces de vie. Les chambres sont à l'étage. Prenez celles que vous voulez. -Bien. Merci. Allons y jeter un œil...
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Mer 13 Juin - 11:53
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
Presque à l'unisson, si l'on excluait la légère séparation qui marquait le quatuor de tête des criminels déjà présents et le trio des arrivants fraichement débarqués, le cortège de visages primés progressait au travers de la foule sans avoir le moins du monde à se soucier de sa trajectoire. En y pensant bien, ça restait normal... même si le Coffe était interloqué de voir que les civils semblaient ne faire que peu de cas de leur présence. Après tout, c'était une vraie petite colonne d'hommes connus pour des méfaits plus ou moins terribles qui se déplaçait dans la cité. Partout ailleurs dans les lieux déjà visités par le Supernova, un attroupement pareil aurait été le signe de bien mauvais présages, sans parler d'attirer immédiatement les autorités compétentes : ici, rien. Les habitants les lorgnaient certes d'un air peu engageant, mais ils avaient l'air habitués à la présence de hors-la-loi notoires sur les pavés de leur ville.
Comme pour répondre à ses interrogations silencieuses, Narseh commença à détailler sa manière de procéder, ainsi que les différents points étranges sur lesquels le noiraud axait ses réflexions. Sa perspicacité effarante aurait pu être effrayante et d'une certaine façon, elle l'était : néanmoins, Heziel en retirait beaucoup plus de bien être et d'assurance qu'autre chose, pour l'heure. À défaut d'être réellement réconfortant, le Faiseur de Coups d’État avait une aura sécurisante. Il savait ce qu'il faisait : chose dont le brun avait terriblement besoin pour avancer le plus sereinement possible. La démarche du créateur de Putsch au chapeau était limpide : fédérer des criminels repentants en nombre, afin de disposer d'une puissance de feu tellement importante que le Gouvernement Mondial n'aurait d'autre choix que les laisser tranquilles, sous peine de subir des pertes si terribles qu'elles souffleraient le cor de guerre pour tous ses ennemis. Tout cela en donnant un nouveau souffle à ce pays, économiquement parlant, ce qui permettrait également de récolter les fonds nécessaire pour acheter le silence de quelques hommes peu scrupuleux au sein des rangs de la Justice. Du moins, le temps de se constituer une vraie force armée désireuse de garder ces terres... était-ce là la place qui serait sienne ?
Parviendrait-il à changer la monstruosité en lui en quelque chose d'utile, même si ce devait être dans la désolation ? Serait-il capable de mettre de côté ses émotions, s'il était amené à devoir défendre un endroit qu'il considérerait à grand peine comme un foyer ? Parviendrait-il seulement à s'intégrer, ici ? Toutes ces questions étaient encore trop nébuleuses pour être posées. Certes, le Juggernaut était doté d'un potentiel destructeur terrible... assez terrible pour raser l'île de Namakura et pour briser l'île de Sobel à la seule force de ses poings, ainsi que pour encaisser frontalement les coups Valentine D. Kain. Mais il n'avait pas de maitre, pas de code de conduite... comment pouvait-il croire pouvoir être bénéfique en ayant ça dans le sang ? Non, c'était ridicule. Cela étant, en chemin, Kel ne s'était pas gêné pour citer les différentes primes, rafraichissant la mémoire du pugiliste, sans pour autant s'éterniser dans un récapitulatif peu amène des réalisations les plus sanglantes de chacun. Effectivement, cela faisait une sacrée équipe... déjà bien coriace à descendre sans déployer des moyens assez importants. Sans compter Narseh, ils auraient aisément pu tenir tête à un, ou peut-être même plusieurs vice-amiraux. Tout comme il avait lui même...
Il cessa d'écouter. Comme une remontée acide dans son cortex cérébral, l'impulsion électrique de ses souvenirs sordides se fit incandescente. Une boule se noua dans son estomac, tandis que les sons aux alentours se faisaient flous. Un vertige le saisit, léger et sournois, sans réellement être perceptible. Seul son teint blanchâtre, qui était cependant devenu plus ou moins habituel ses derniers temps, sembla s'accentuer. L'impression dérangeante d'être observée le poignarda à plusieurs reprises, sans pour autant qu'il ne parvienne à mettre le doigt dessus. Il pivota du regard dans le bain de foule, tandis que les derniers mots de son nouveau camarade se perdaient dans le vide. Des silhouettes se succédaient dans son champ de vision, fugaces et pressées par le rythme d'une journée bien remplie. Il cru percevoir l'une d'elle se tenir immobile, fixant dans sa direction. Ses pupilles se dilatèrent tandis qu'il se figeait, alors même que Narseh et ses quatre connaissances s'engageaient dans un bâtiment imposant. La petite forme continua de le fixer... une petite fille. La petite fille qu'il avait...
- Tu rêvasses ? Demanda Kel, qui venait de l'appeler deux fois par son prénom.
Le vertige se dissipa, la forme s'évapora. Un peu perdu, le martialiste cligna plusieurs fois des yeux avant de se tourner vers son compagnon à la claymore dentée. Il avala difficilement sa salive puis se tourna vers la porte d'entrée de la bâtisse aux proportions importantes, tout en jetant un dernier coup d’œil à l'endroit où il pensait avoir discerné la fillette. Rien, bien entendu. Rien du tout.
- La fatigue, sans doute, éluda-t-il d'une voix assombrie par les événements. On y va.
Sur ces mots, il laissa son comparse sur le pas de la porte pour pénétrer à son tour dans la maisonnée. L'endroit était bien rangé, mais légèrement poussiéreux. Usé. Sans doute laissé à l'abandon depuis un petit moment. Chacun semblait s'être trouvé une place, alors même que celui qui se faisait appeler Strain leur indiquait la présence de chambres à l'étage. Emboîtant le pas à Narseh, il jeta un regard circulaire sur les autres malfrats qui s'étaient installés, avant de se tourner vers le Hutchison qu'il gratifia d'un air neutre.
- Merci. On ne prendra pas trop de place, répliqua-t-il machinalement.
Sur ces mots, il fit un signe de la tête à Kel, qui observait passivement l'architecture... apparemment, du moins. En vérité, il restait sur ses gardes, comme à son habitude. Chose que son compagnon aurait bien fait de faire, s'il parvenait à arrêter d'être submergé par des événements déjà passés. Ils venaient d'entrer dans une baraque qui contenait quatre primés dont il ne connaissait que la réputation, définitivement horrible dans l'ensemble. Il était hors de question qu'il tombe sur un os en ces lieux, pour une raison ou pour une autre, s'il était capable de le voir venir au préalable.
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Heziel écoute, puis n'est pas dans son assiette. Il suit machinalement Narseh pendant que Kel observe minutieusement leur lieu d'arrivée.
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Mer 13 Juin - 16:25
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
Une fois les escaliers gravis, les trois hommes parvinrent finalement dans un couloir transversal qui découpait l'étage en deux et donnait sur une succession de portes, tant à droite qu'à gauche, qui devaient toutes accueillir des chambres que Narseh et ses deux compères pouvaient imaginer modestes et même possiblement miteuses, mais néanmoins plus hospitalières que les pavés froids qui les attendaient à l'extérieur s'ils prenaient la décision de jouer les fines bouches. Le faiseur de Coups d'États n'était pas vraiment coquet et s'accommodait bien de ce genre de conditions de vie basiques, sinon précaires : son rôle, et l'illégalité qui y était affublé, le poussait très généralement à opter pour des choix rudimentaires afin de garantir sa discrétion en tout temps et en toute occasion. Certes, il disposait de ressources financières colossales, capables de lui garantir un foyer où qu'il vagabonde, pourvu que des humains soient susceptibles d'y louer des chambres, mais cela revenait bien souvent à générer des témoins, des femmes et des hommes susceptibles de le reconnaître et d'éventer sa présence. Rien n'était plus pénible, pour le fomenteur d'un putsch, que d'être surveillé constamment... Parfois, le primé du Nouveau Monde préférait donc s'infiltrer dans une bâtisse aussi discrètement que possible afin de réduire ses occupants actuels à l'état de cendres. Sur le long terme, cette méthode attirait évidemment les regards, mais sur le court terme, elle lui permettait d'être dépanné intelligemment, sans risquer d'éveiller les soupçons outre mesure... Sauf que cette fois, le logis gracieusement offert par Strain et ses collègues allait certainement suffire très largement : ils n'avaient pas besoin de s'attarder ici, de toute manière, et n'allaient peut-être même pas s'y reposer, en fin de compte...
Les trois voyageurs eurent tout juste réalisé une poignée de pas, lesquels grincèrent le long des lattes de parquet, qu'un sanglot se fit entendre de l'autre côté de l'une des portes. Un sanglot apeuré, témoin d'une détresse tangible. Si un sourire difforme vint fleurir au sein de l'esprit de Narseh, une expression plus surprise et plus anxieuse s'afficha finalement officiellement, à la vue de tous. Il jeta un bref coup d'oeil à Heziel, puis se dirigea vers la porte d'où provenaient ces sons pour le moins étouffés. Avec une lenteur exagérée, il plaça sa main sur la poignée et l'actionna, découvrant une chambre modeste, dotée d'un mobilier discret, sinon absent : seul un lit et une commode en remplissaient l'espace, difficilement. Et c'était précisément derrière cette commode que se dressait une silhouette que les trois voyageurs ne s'attendaient probablement pas à dénicher par ici... Celle-ci, sanglotante, sembla se renfrogner quelque peu à leur vue, comme si elle essayait de s'effacer et de s'estomper afin qu'on la délaisse définitivement. Peine perdue, malheureusement : elle avait attiré l'attention de ces trois types aux mines bien peu engageantes...
S'il jeta un nouveau regard à Heziel et à son comparse, l'homme au chapeau ne tarda toutefois guère à réagir : il se rapprocha à pas lents et précautionneux, comme s'il en voulait pas susciter davantage d'effroi et d'angoisse chez la gamine qui ne parvint pas à contenir son angoisse et se remit à pleurnicher de plus belle. Lorsqu'il parvint enfin à sa hauteur, il décida de se placer à genoux afin de la mettre en confiance : il posa alors une main douce et cordiale sur son épaule, comme pour la rassurer davantage, et il lui glissa quelques mots d'une voix des plus douces, bienveillant au possible.
-Qui es-tu, jeune fille ? Je suis Narseh. Eux, ce sont Heziel et Kel. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Si les mots prononcés suffirent apparemment à apaiser quelque peu la frayeur sourde dont elle avait à souffrir, la moujingue ne retrouva pas le sourire pour autant : a contrario, elle redoubla d'ardeur dans ses épanchements sentimentaux et s'effondra lamentablement contre Narseh, lequel entreprit alors de la bercer en l'enveloppant de ses bras dans une étreinte des plus chaleureuses. La scène se prolongea un instant avant que les pleurs ne finissent finalement et fatalement par perdre en intensité, laissant néanmoins dans l'atmosphère un silence des plus pesants qui ne contribuait manifestement pas à rendre son ardeur à la gamine. Souhaitant l'encourager à prendre la parole, le faiseur de Coups d'États réitéra, toujours avec une voix basse pour ne pas l'effaroucher, parcourant son dos d'une main énergique pour la pousser à prendre confiance et à s'affirmer quelque peu.
-On ne te veut pas de mal, tu sais... C'est les quatre autres qui t'ont fait peur ? -Non... Ils m'ont fait venir... J'étais toute seule...
Ils avaient choisi d'héberger une gamine esseulée ? S'ils n'avaient pas l'air d'être des enfants de chœurs, manifestement, les allures étaient trompeuses... Pourtant, l'homme au chapeau ne formula pas de question supplémentaire : il se contenta de continuer à bercer l'enfant sans insister, songeant que les mots n'allaient pas tarder à surgir, les uns après les autres, et à s'enchaîner mécaniquement. S'il semblait encore et toujours alarmé et préoccupé en apparence, cela faisait plusieurs dizaines de secondes qu'il riait à tout rompre, en son for intérieur. Strain était un abruti. Il avait fait exactement ce que Narseh lui avait demandé, sans se poser la moindre question... Le moindre des bons sens était pourtant de se méfier de l'homme au chapeau, lorsqu'on savait ce dont il était capable, et la cruauté avec laquelle il pouvait parfois agir...
-Mon grand-père... Une chose l'a tué... Je suis toute seule, depuis...
Il était grand temps de retourner ce foutu Royaume de fond en comble... Et effectivement, ces lits de camps risquaient de ne pas servir beaucoup. Sauf si le cuisinier avait besoin d'un traumatisme plus vif pour céder à l'appel de la brutalité, bien entendu...
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Mer 13 Juin - 17:47
Un long chemin à parcourir.
Kel, dit "Huntsman"
Quant tout cela s'arrêterait-il seulement ?
Lorsqu'il avait entendu les sanglots, bien qu'étouffés par les parois et la distance, le cœur de Heziel avait fait un bond. Comme un voile glacé lui enserrant les poumons et les entrailles, un mauvais pressentiment d'une ampleur terrifiante s'était emparé de son être tout entier. Ces sanglots... ils lui étaient familiers, bien que très lointains. Comme un souvenir ancré dans les profondeurs de sa psyché, un stigmate du passé marqué au fer rouge dans chacun de ses neurones. Ses jambes avaient continué de suivre l'homme au chapeau dans cette pièce inconnue, malgré l'injonction puissante de son instinct de ne pas y aller, de le laisser s'en occuper, de s'éloigner d'ici. Malgré l'impérieuse et furieuse démangeaison dans chacun de ses muscles, celle de prendre la fuite de façon totalement impromptue et soudaine. Celle de disparaitre. Il avait écouté le grincement lancinant de la poignée sous le contact ferme de Narseh, la plainte désagréable du vieux bois contre les gonds usés, le raclement du parquet poussiéreux. Sa respiration était devenue plus importante, plus audible, tandis que son organe vital battait de plus en plus fort. Finalement, il s'était glissé dans l'ombre du Faiseur de Coups d’État, incertain, suivi d'un Kel qui avait bien du mal à comprendre pourquoi ce grand gaillard d'habitude si austère et inquiétant prenait peur face à ce qui était vraisemblablement... une fillette.
Le monde commença lentement à tourner. Comme un manège infernal entamant sa première rotation, comme un virage serré pris trop court. Comme le centre enragé d'un typhon dévastateur. Dès lors que les yeux du noiraud se posèrent sur l'enfant, un premier battement rata dans sa poitrine, alors que ses pupilles se dilataient d'une seule traite. Il lâcha un soupir saccadé de surprise, qui s'étira dans le silence comme une malédiction formulée sans mots. La tétanie s'empara de son corps alors qu'il détaillait bien malgré lui la petite fille que le primé à plus de sept-cent-millions de Berrys tenait dans ses bras. Ce visage... ce visage... il connaissait ce visage ! C'était elle. C'était elle, à n'en pas douter. Elle qui hantait ses cauchemars depuis des nuits entières, se glissant dans ses songes pour mieux le juger et l'accabler des maux qu'il avait pu provoquer. C'était elle... la petite fille. Celle qui avait été protégée par son ancien, abattu par la bête sans la moindre pitié. Comment avait-elle pu seulement survivre ? Il l'avait tuée... il en était certain. Il en était certain !
- Toi... tu... bredouilla-t-il, frissonnant.
Son centre de gravité lui échappa alors que la demoiselle citait son destin funeste : orpheline, sans famille ni aide. Son grand père, tué par "une chose". Des mots pareils n'auraient jamais du sortir de la bouche d'un enfant. Un enfant n'aurait jamais du vivre pareille situation. Qu'avait-il fait ? Nom de dieu, qu'avait-il fait ? Brisée... il l'avait brisée. Il avait détruit la vie de cette jeune fille, dans un accès de rage. Il avait éliminé tous ceux qu'elle avait toujours connu, détruit son foyer, massacré la seule famille qui lui restait. Il avait réduit en cendre son existence ! Il avait tout gâché !
Comme pour des dizaines d'autres ! Combien ? Combien ?! Combien exactement ?! Il ne se souvenait plus que de ces visages ! Des visages tordus par l'effroi, la douleur ! Des cris retentissant dans ses oreilles, sourdes aux supplications de ces êtres si frêles, fragiles et insignifiants en cet instant... alors que son instinct n'appelait que la mort de ses vœux, que la destruction. Namakura n'était que le nom d'une île... Namakura n'était qu'un lopin de terre, des arbres et des cultures. Mais toutes ces vies... toutes ces vies ! Et les Marines ? Eux aussi, il les avait tués ! Il les avait massacrés comme des animaux lâchés dans la tanière d'un prédateur à la faim vorace et sans répit. Il les avait broyés, écrasés, réduits en une pulpe sanglante. Et Lim Focker... Lim Focker !
- Tu... tu n'es pas réelle... tu n'es pas réelle ! répéta-t-il hâtivement en enserrant son crâne de ses mains.
Kel recula d'un pas, portant instinctivement une main à la garde de son épée. Il ne connaissait pas bien cet homme, mais il savait une chose après l'avoir vu combattre : s'il se laissait prendre de vitesse, pour une raison quelconque, si Heziel tentait de s'en prendre à lui... il le tuerait. Il le tuerait sans qu'il ne puisse se défendre. Cela suffisait à le porter à la prudence, tandis qu'il prononçait son nom avec inquiétude face à cette réaction totalement inattendue. Qui était cette gamine ? Pourquoi le mental du martialiste s'effritait-il ainsi comme peau de chagrin ? Il se tourna vers Narseh en quête de réponse, tandis que le noiraud tombait à genoux.
Un grognement.
Long, rauque, courroucé...
La proie était encore vivante. Ce petit morceau de chair, ce petit moustique insignifiant qu'il pensait pourtant avoir réduit à l'état de poussière, comme tout le reste. Les yeux du Coffe s'écarquillèrent alors qu'il sentait une sensation qu'il n'avait pas connue depuis Namakura, à ceci près qu'elle lui sembla d'une violence et d'une vitesse bien plus grande. Il était un monstre. Il était un monstre. Il était un monstre ! Un véritable rugissement résonna au fin fond de son âme et de ses tripes, se répandant dans chacun de ses muscles tandis que ses iris se coloraient d'un vert émeraude éclatant. Des veinules colorés commencèrent à battre sur son corps en partant de son coeur, comme un mal de la chair se répandant à la vitesse d'une peste sans précédent. Ses muscles se contractèrent, tandis qu'il levait les yeux vers Narseh. Les larmes brouillaient son champ de vision. Il devait agir, vite. Il eut juste le temps de se jeter vers la fenêtre dans le dos du criminel, avec une vélocité animale. Le craquement du verre retentirait bien assez tôt, suivi de la chute de son corps dans la rue, au travers des passants dont il écraserait peut-être un membre en tombant. Les coupures sur son corps seraient très vite de l'histoire ancienne.
- PARTEZ ! hurlerait-il à la foule, à Kel, à Narseh... à la gamine.
Peu de temps après sa chute, suivant un cri de douleur à vous glacer le sang, une violente explosion de fumée retentirait... avant qu'un premier rugissement ne résonne dans les airs, recouvrant le bruit du port, brisant les vitres des maisons, descellant les pavés des ruelles aux alentours. Un cri qui résonnerait dans les cieux, sonnant le glas de Tesk telle que les gens l'avaient connu jusque là. La dernière pensée du Supernova irait au Faiseur de Coups d’État : il espérait qu'il l'arrête à temps.
Si seulement il avait su... si seulement il avait su, depuis le début.
ⒸHeziel Coffe
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Sans commentaire. =X
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Jeu 14 Juin - 11:19
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
Si simple... Tout ceci était si simple ! La réaction épidermique et viscérale à la fois d'Heziel poussa Narseh à comprendre qu'il n'avait besoin de rien d'autre que de cette fichue gamine pour actionner et amorcer sa métamorphose. Le cuisinier pouvait-il réprimer ses crises, une fois qu'elles étaient lancées ? La réponse était manifestement négative : le noiraud, incapable de se contrôler, se mit à beugler et à vociférer, le tout sous le regard d'un Kel totalement impuissant. Bientôt, un sourire de mauvais augure lézarda le visage chaotique de l'homme au chapeau, tandis que le Coffe se défenestrait dans une vaine tentative de se carapater avant que l'échéance ne survienne. Avant qu'il ne se transforme en un monstre incontrôlable... Cette gamine. Il n'avait besoin que de cette gamine. Si elle s'était figée et tétanisée d'effroi à la suite des hurlements de l'ancien Dokugan, comme si une simple voix suffisait à la pétrifier, elle semblait encore vaguement consciente de ce qui l'entourait... Elle semblait comprendre que la bête qui l'avait déjà une fois tourmentée risquait de s'acharner à nouveau, de semer un chaos démentiel sur cette île-ci aussi, de briser les quelques hommes sinistres qui avaient pourtant décidé de lui rendre la main si chaleureusement. Elle ne savait que penser de ces hères à l'apparence cauchemardesque, mais elle craignait néanmoins qu'il ne leur arrive malheur : ils ne le méritaient pas. Elle se mit donc à sangloter, de plus belle, ses plaintes enjoignant à grand peine Narseh de faire quelque chose. Et il le fit. Non sans jubiler, le criminel du Nouveau Monde se redressa et balança la gamine dans la direction de Kel : il lui offrit alors un ordre implacable et indiscutable, laissant sous entendre par son regard glaçant qu'il ne tolérerait ni réplique, ni désobéissance. L'homme au masque n'avait qu'une seule posture à aborder, s'il espérait survivre à ce jour funeste qui s'annonçait : la docilité absolue.
-Si elle meurt, mon cher Kel, tu meurs avec elle. Où que tu ailles, quoi que tu fasses.
Il suivit alors peu ou prou le même chemin qu'Heziel, mais prit plutôt la décision de s'élancer jusqu'à la bâtisse d'en face : il en brisa la vitre et pénétra par l'encadrure de la fenêtre avant de faire volte face, se délectant de la métamorphose amorcée par le Juggernaut. Cette créature... Ce condensé de puissance, de brutalité et de destruction... Un rire naquit de sa gorge déployée, couvrant quasiment les hurlements dantesques de la gargantuesque abomination. C'était tout ce dont il avait jamais rêvé... C'était aux antipodes de la grâce et de la subtilité, mais c'était précisément la quintessence de la violence et de l'agressivité. Ça n'était pas comparable avec une horde de criminels de bas étage assoiffés de sang, pas même comparable avec un zoan déchaîné, en quête d'une vindicte quelconque... C'était la méchanceté, la folie, la virulence, la haine, et tout ceci condensé et compilé en une montagne de muscles à l'instinct destructeur. La porte de la bâtisse qu'occupaient les criminels jusqu'alors s'ouvrit et les silhouettes des primés, éberlués par les hurlements, en émergèrent sans plus tarder. Trop tôt... Strain était capable de tenir tête à Juggernaut, sans nul doute, mais les autres risquaient d'y passer. Beaucoup trop tôt... Un claquement de doigts plus tard, un éclair sembla naître puis jaillir de la main de Narseh, se dirigeant vers le cuisinier pour lui rappeler la douleur sourde et lancinante qui avait dû l'ébranler lors de sa perte de conscience, sur Namakura. Ce n'était pas suffisant pour le terrasser, mais cela pouvait avoir deux conclusions : attirer l'attention de la bête et transformer le faiseur de Coups d'États en cible absolument prioritaire ou, a contrario, l'effrayer et lui rappeler qu'au moins une personne, au sein de ce vaste Monde, était susceptible de l'abattre sans la moindre difficulté. Alors, Juggernaut allait-il prendre la fuite à recherche de civils à étriper sans redouter la moindre blessure, ou allait-il plutôt tâcher de rendre à l'homme au chapeau la monnaie de sa pièce ?
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel... -Bruise, avec moi. Whiplash, reste en retrait et... -Vous quatre, restez en dehors de ça.
Ils avaient bien failli s'élancer, mais ils n'en eurent finalement pas le temps : Narseh y veilla, projetant un autre éclair juste au pied de Strain qui, en plus de se figer, sembla pâlir davantage encore, si cela était seulement envisageable. Il comprenait avec horreur que toute cette situation avait été générée et ardemment désirée par son prétendu allié, et que ce dernier n'accepterait pas qu'on puisse lui dérober ce désastre, maintenant qu'il prenait vie. Derrière son masque, Lewis contracta les mâchoires tandis que ses trois camarades reculaient d'un pas généreux et sécuritaire, n'osant pas se confronter au courroux du faiseur de Coups d'États qu'ils savaient pertinemment trop redoutable pour eux. Si le Coffe s'élançait dans la direction de Narseh, ce dernier ne s'attarderait guère : il traverserait les cloisons du bâtiment dans lequel il se trouvait, faisant fi des couloirs, pour l'amener en direction de la grande place de Tesk. Il avait une petite idée derrière la tête, bien entendu... Dans le cas contraire, si Juggernaut tâchait de prendre la poudre d'escampette, il n'aurait qu'à le suivre en le bombardant d'éclairs pour le mener dans la bonne direction, à l'instar d'un cheval à qui on fournissait de généreux coups de cravache. Quel que soit la conduite animale de cette bestiole décérébrée, il allait donc la mener là où il le souhaitait... Et ce ne serait qu'à cet instant précis que le reste de son plan pourrait aboutir à de véritables résultats. Dieu seul savait à quel point il en avait hâte...
Narseh est 42+. (sans déc)
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Il n'eut pas le temps de trouver réponse à sa question. Une première secousse ébranla tout le bâtiment alors que des cris résonnaient dans la rue en contrebas. De la vitre brisée, il pouvait voir la forme massive s'élever jusqu'à l'étage sans difficulté. Qu'est-ce que c'était que cette chose ? Était-ce vraiment le Coffe ? La destruction de Namakura... les histoires sur sa bestialité... tout cela était donc totalement fondé ? Certes, il respectait les compétences du martialiste pour ce qu'elles étaient : il restait un combattant aguerri, maitrisant des arcanes qui demandaient de la technique et des efforts importants pour être développées. Mais ça... c'était tout nouveau ! À dire vrai... c'était à la fois excitant et inquiétant.
Alors même que le chasseur en lui commençait à imaginer une fin de relation assez violente entre le Coffe et lui-même, alors qu'il enserrait le manche de sa claymore dentée avec fermeté, le Faiseur de Coups d'Etat décida d'un autre rôle pour lui dans toute cette mascarade : il eut à peine le temps de rattraper la gamine dans un réflexe salvateur, avant que les yeux froids et inhumains du criminel ne viennent s'attarder sur lui. Un ordre ? En temps normal, il se serait débattu... mais le ton de la voix de Narseh était sans appel, au même titre que sa réputation : il n'attendait pas de réponse négative. Courroucer l'un des hors-la-loi les plus primés du monde, ou renoncer à une traque ? Le choix fut vite fait... mais tout ceci n'était pas terminé. Tandis que le primé se déportait sur le bâtiment d'en face, éclatant d'un rire à vous en geler chaque globule rouge, Kel comprit une chose : non, il ne s'était pas trompé. Le Faiseur de Coups d'Etat n'avait aucune intention louable envers le Supernova. Au contraire... il s'extasiait désormais devant sa transformation. Il n'avait pas le temps d'y réfléchir plus avant : il devait partir d'ici, s'il voulait éviter d'être écrasé... ou réduit en poussière.
- Ferme là, gamine. On s'en va, déclara-t-il sèchement avant de descendre les escaliers en transportant son petit fardeau, bien malgré lui.
Dans la rue, le chaos était arrivé aussi vite qu'une brise matinale. La transformation initiale et le dégagement de vapeur avaient changé la foule en une horde de brebis incontrôlables, qui couraient désormais en tous sens tandis que les quatre hors-la-loi sortaient par la grande porte. Dans la brume, la musculature saillante du géant commençait clairement à se dessiner, tandis qu'il tournait la tête en sortant son poing du sol : il avait déjà eu le temps de porter un premier coup, dévastant les alentours et provoquant la mort de plusieurs dizaines de citoyens assez malchanceux pour se trouver trop près de son point d'impact. Pourtant, il ne faisait encore que se réveiller... la liberté... la rage... la colère et les voix ! Tout s'éveillait à nouveau, tandis que le cuisinier s'effaçait totalement, s'en retournant à un état catatonique et second au fin fond de sa propre psyché. Le Juggernaut se redressa, puis... la douleur. Une douleur particulière, pernicieuse et souveraine. Il connaissait cette douleur ! Son cri d'agonie s'éleva dans les cieux alors qu'il se retournait comme un animal acculé, faisant preuve d'une vitesse hors normes pour quelque chose de son gabarit. Ses yeux croisèrent la silhouette familière qui avait provoqué sa chute sur Namakura. La créature se souvint... puis sa haine s'embrasa comme un feu de forêt nourri au pétrole. Il enfonça son poing dans la façade avec une vindicte toute particulière, provoquant la destruction totale de la bâtisse et celle, imminente, des maisonnées dans la trajectoire : cependant, l'insecte avait déjà fui.
- GRAAAAAAAAAAAAAAHHHH !
Se jetant vers l'avant dans un élan de furie, le colosse s'enfonça dans les ruines en dévastant tout sur son passage : il voulait écraser ce petit homme qui l'avait tant fait souffrir, aussi bien par le passé que quelques instants plus tôt. Il voulait le réduire en charpie, le broyer, l'enfoncer si profondément dans le sol qu'il n'en resterait qu'une pulpe rougeâtre... qu'il continuerait de battre comme un forgeron s'acharne sur son enclume. En cet instant, la puissance de la bête et toute son attention étaient dirigée vers Narseh, conformément à sa volonté : tant que Juggernaut le garderait dans son champ de vision, il continuerait de le pourchasser, en réduisant tout à l'état de débris sur sa trajectoire... quand bien même eut-il perdu la trace de sa cible, il ne serait pas difficile pour le maître du Putsch de le captiver à nouveau.
Quand à ce qui se trouverait sur sa route ? Il risquait fort de tout réduire à néant... car tant qu'un élément assez puissant pour attirer son attention ne le canalisait pas, il se contenterait de tout ravager dans sa course pour rattraper le maudit aux éclairs si douloureux. Autant dire que si le manipulateur d'électricité jouait son coup habilement, ce qui risquait fortement d'être le cas, Tesk connaîtrait une journée bien funeste... car pour l'heure, le mastodonte de haine viscérale comptait bien se déchaîner sur ce monde cruel et sans pitié, sur ces voix qui le harcelaient sans répit et qui s'accentuaient à chacun de ses mouvements, à chacun de ses pas. Bientôt, ce serait un véritable tracé de décombres et de corps inanimés baignant dans le sang de dizaines d'individus qui marquerait l'île... formé par les coups de poing, de pied et de tête sans répit de cette chose venue au monde pour changer la paix relative en cataclysme affirmé.
HRP:
Juggy commence son rampage, puis subit l'éclair. Il court après Narseh en passant au travers des parois dans le but de lui rendre la monnaie de sa pièce pour leur dernière rencontre.
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Ven 15 Juin - 11:39
Clodomir III, Roi de Tesk.
Il était sur le déclin. Son Royaume était sur le déclin. Il avait tâché de cacher cette évidence, ou a minima de l'ignorer des mois durant. Mais maintenant, celle-ci se faisait aussi grise et inévitable que possible. Les hors-la-loi réduisaient son influence jour après jour, tout en lui interdisant purement et simplement d'appeler le Gouvernement Mondial à l'aide sous peine de représailles funestes... Et maintenant, c'était Narseh qu'on venait d'apercevoir sur son île. Le célèbre Narseh... C'était la fin de son règne. Comment allait-il finir ? Décapité, empoisonné, jeté dans une geôle ? Une quinte de toux l'éreinta, semblant creuser ses rides avec une fatigue décuplée. Il était de toute manière en bout de course. Il aurait dû réagir plus tôt. Avec le temps, il avait bien sûr remarqué que d'innombrables hors-la-loi s'installaient durablement sur son île pour y bâtir un commerce noir, mais il avait toujours songé naïvement que la proximité de Marineford les empêcherait de commettre des bévues. De surcroît, il avait imaginé que transformer son pays en une plaque tournante du commerce noir finirait par lui sourire : l'économie en berne serait immanquablement relancé... mais à quel prix ? Il comprenait qu'il s'était fourvoyé. Ces crapules ne se contentaient pas d'un endroit pour vendre leurs drogues et leurs armes : elles avaient toujours le besoin insatiable de posséder davantage. Petit-à-petit, il avait senti que ses conseillers et ses ministres changeaient de bord. Qu'on les achetait pour l'entraîner dans une pente glissante et dangereuse... Plusieurs de ses gardes les plus proches avaient mystérieusement disparus, à maintes reprises, tant et si bien qu'il ne restait désormais que son vieux chef, pour seul homme loyal à coup sûr. Et il était au moins aussi grisonnant que Clodomir ne l'était lui-même... De ses mains lourdes et fébriles, le Roi vint attraper sa couronne massive, celle-là même qu'il portait si superbement, une centaine d'années auparavant. Il la retira de son crâne avec difficulté, libérant sa nuque de ce poids devenu insupportable. Il n'était plus qu'un Roi fantoche. Il ne méritait pas de couronne.
-Mon Roi ! Narseh... Narseh est sur la place publique ! Il est avec une chose immense !
Narseh, "le faiseur de Coups D'États", primé à 712.000.000 berrys.
-Hahaha ! C'est ça, suis-moi, mon beau ! Essaye de m'atteindre ! ESSAYE !
Une dizaine d'éclairs surgirent des doigts de Narseh pour aller asticoter Juggernaut et le pousser à encore davantage de colère et de rage. Il le torturait. Il n'avait eu aucune peine à esquiver ses coups tout en progressant habilement et ils se trouvaient désormais sur la grande place. Il avait fait volte face, pour projeter une nuée d'éclairs sur son poursuivant afin de le sonner momentanément et de l'enrager encore plus... Et maintenant, dans son dos se dressait le gigantesque palais où le Roi et ses sbires se terraient depuis plusieurs années. Ils allaient tous mourir. Ils allaient tous être tués par Juggernaut. Car la vérité était là : jamais le Faiseur de Coups d'États n'avait eu l'ambition de mener un putsch tout-à-fait banal sur Tesk. Ce dont il rêvait, c'était d'un génocide. Il avait besoin d'une arme. Il l'avait. Et elle pouvait désormais faire partie intégrante de ses plans, à l'avenir. Il avait simplement besoin que le Coffe persévère, qu'il développe une rancune susceptible de le rendre plus fort, plus vorace, plus robuste... Cela viendrait avec le temps. En attendant, il n'avait qu'à semer le chaos et la destruction sur Tesk. C'était tout ce que ce foutu Royaume méritait. Bien sûr, Stain et les autres allaient lui en vouloir et lui en tenir rigueur... mais l'homme au chapeau s'en contre-foutait. Ces types n'étaient que des amateurs. Ils ne comprenaient rien, n'agissaient que dans leur vain intérêt... Ils ne méritaient pas de se hisser à la place d'un Monarque, quel qu'il soit. Ils n'étaient qu'une bande de mange-merde tout juste capables de servir de pions, s'ils acceptaient docilement de suivre les ordres sans les remettre en question. Et c'était ce qu'ils venaient de faire, pour le meilleur comme pour le pire.
-Alors mon grand ? Tu entends, toutes ces voix, dans ce gros château ? Tu vois tous ces fusils, qui sont brandis vers nous ? ils vont faire feu... D'un instant à l'autre...
C'était parfait. Il n'avait plus besoin d'Heziel. Il n'avait plus besoin de Tesk. Il avait besoin du Juggernaut. Et ce Juggernaut-ci finirait par réaliser des miracles... Il en avait la certitude. Le hors-la-loi reprit sa course folle, se dirigeant directement et sans ambages droit vers le château royal. D'un instant à l'autre, des balles commenceraient à pleuvoir de toute part, jusque dans leur direction. Lui parviendrait, grâce à ses deux hakis, à toutes les esquiver... mais le titan, quant à lui, risquait d'y être confronté plus douloureusement. Si son cuir ne lui ôtait pas la perception, il allait se rendre compte du fait que d'autres insectes, plus faciles à broyer, tentaient désormais de l'assaillir. Et si tout se passait tel que Narseh l'entendait, il se jetterait à leur rencontre sans plus tarder...
Lewis "Strain" Hutchinson, primé à 410.000.000 berrys.
-Cet enfoiré... Ce bâtard... Il nous a dupé ! Je vais l'étriper... Je vais...
Strain fulminait. C'était un affront de la pire espèce. La trahison, au sein d'un mouvement criminel, était à la fois chose commune et chose impardonnable. Ils n'avaient qu'une parole, et à partir du moment où ils la rompaient, ils se couvraient d'opprobre et se fermaient les portes de leur avenir. Quelle mouche avait bien pu piquer ce renard fielleux de Narseh ? Ils étaient censés abattre le Monarque et placer une marionnette à sa place, pour continuer à œuvrer dans l'ombre de Tesk sans jamais être ennuyés ou inquiétés par une présence de la Marine ! Pire encore... Tout ce désordre risquait fatalement d'attirer l'attention de l'amirale-en-chef. Si Lewis ne craignait guère les représailles, en temps normal, il ne savait que trop bien que Sergueï avait été promu amiral. Il imaginait donc sans peine que ce psychopathe pouvait faire partie des hauts-gradés susceptibles d'être dépêchés sur Tesk... Ils ne devaient pas rester par ici. C'était hors de question. Ses ordres fusèrent donc, même s'il était encore tiraillé : il voulait offrir à Narseh un cadeau d'adieu cuisant mais ne savait pas comment s'y prendre.
-Whiplash, au port, prépare un navire. Planque-toi et préviens-nous, si le Gouvernement arrive. Vous deux, avec moi...
Narseh est 44+. (sans déc)
Narseh emmène Juggy jusqu'au palais royal pour une petite visite historique
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Ven 15 Juin - 12:13
RAGE.
Kel, dit "Huntsman"
- Putain, c'est mauvais, grommela-t-il derrière son masque.
Il n'avait jamais vu ça de sa vie. Une vie déjà bien remplie de combats, de contrats, de chasses en tous genres. Il avait abattu des monstres marins, terrassé des prédateurs capables de broyer du titane, affronté en combat singulier des combattants exceptionnels. Du moins le pensait-il jusque là... car ça, ça dépassait l'entendement. Il avait beau être courant de la réputation de Heziel Coffe, de ses accomplissements sordides récents, il n'avait jamais pensé qu'ils seraient avérés à ce point. Il les croyait gonflés d'affabulations, de rumeurs, de ragots crachés par des civils en quête de sensations fortes et de fantasmes. Emplis d'exagérations, de la part d'un Gouvernement Mondial cherchant à toujours plus réduire la réputation des pirates à l'infamie totale. Pourtant, force était de constater que c'était la sombre vérité : il avait voyagé avec un monstre depuis Masetsu, sans avoir une seule seconde idée de ce qu'il était réellement. Dans ses bras, la gamine ne s'était certainement pas calmée, mais il ne s'en préoccupait pas : pour l'heure, ils devaient filer. Trouver le port, embarquer sur un rafiot, partir. Quitter l'île. Car si Narseh n'était pas là pour maitriser la bête, mais que pour autant il ne s'en allait pas lui même... l'avenir de Tesk risquait d'être la réduction à un champ de cadavres. Il aviserait plus tard de ce qu'il ferait de la gosse : il fallait qu'il s'en aille, et elle avec lui s'il désirait éviter la colère du Faiseur de Coups d'Etat.
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Il était furieux. Enragé. Chaque nouvel éclair qui percutait son cuir d'une robustesse démentielle ne faisait qu'accentuer la pression au sein de son esprit embrasé. Comme une bombe ne parvenant pas à totalement exploser. Comme autrefois, à Namakura... avant qu'il ne réduise l'île en morceaux. Incapable d'attraper sa cible, le Juggernaut continuait de monter dans les tours, chaque loupé attisant sa haine animale et sans commune mesure. Chaque loupé terminait également immanquablement sa course dans d'autres insectes, plus fragiles, plus lents... plus bruyants. Il soulevait littéralement des monts de morts sur son passage, alors que les corps désarticulés des pauvres citoyens en train de tenter de le fuir s'envolaient dans les airs en projetant des teintes rougeâtres aux alentours, en s'écrasant dans les façades, en brisant les fenêtres ou en s'empalant sur les clôtures. Ses cris gagnaient en intensité alors qu'il ravageait les foyers de dizaines de familles dans progression destructrice. Nul ne pouvait l'arrêter. Nul ne pouvait le vaincre. Il était le plus gros prédateur, il allait tout saccager. Chaque miette de terrain trouverait en son temps la fin peu enviable qu'il réservait à tout ce qu'il voyait : mais d'abord, il devait se saisir de cette luciole qui le brûlait tout en riant depuis déjà trop longtemps. Il devait se venger et assouvir cette faim de carnage qui le rongeait.
Bientôt, l'espace autour de lui se fit plus grand, plus dégagé. Une énorme bâtisse profila son ombre sur le sol qu'il foulait alors que Narseh continuait de l'asticoter, de le torturer, de le mépriser en s'amusant de son incompétence à mettre fin à son manège. Courroucé par tous ces éléments qui ne faisaient que le pousser un peu plus loin dans la folie qui le caractérisait, le colosse lâcha un rugissement d'une ampleur terrifiante qui balaya la grande place, tandis que les voix autour de lui se concentraient désormais en un seul point : le château. Il regarda le Faiseur de Coups d'Etat, puis la structure gigantesque, hésitant quelques instants avant de prendre sa tête massive entre ses mains rugueuses et puissantes. Il avait mal... il avait mal ! Pas seulement sa peau, brûlée par endroit par son détracteur. Mais bien son esprit, ses pensées mêmes ! Les voix, les voix... elles étaient insupportables. Elles étaient intenses, rendues ainsi audibles par la peur qu'il provoquait chez ces moustiques qui ne cessaient de l'exaspérer et de le faire tourner en bourrique.
Puis vint la première pluie de balle : celle qui acheva de le faire choisir.
- Grrr...RRR....RRRRAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH !
Alors que la myriade de balle venait s'écraser contre sa peau, contre son visage, dans sa chevelure épaisse comme des cordages ou encore aux alentours sur les pavés, la créature perdit le peu de contrôle sur ses actes dont elle disposait encore. Elle allait réduire cet endroit à néant. Plus rien ne dépasserait du niveau du sol après son passage. Toutes ces choses minuscules qui prenaient un malin plaisir à le faire souffrir seraient changées en purée. Tuées. Massacrées. Abattues comme des troupeaux envoyés dans une maison de mort. Ses muscles se tendirent, avant qu'il n'enfonce ses mains dans le sol comme s'il les avaient plongées dans un ruisseau, provoquant une secousse qui fractura la grande place dans son intégralité. Puis il poussa un peu plus, allant chercher du bout des doigts une accroche... avant de se redresser. Il emporta avec lui un pan non négligeable de l'endroit lui même : un morceau de roche, de pavés et de terre dont il effectua l'extraction sans la moindre difficulté. Puis, si l'on aurait pu penser une seule seconde qu'il allait s'y abriter, il n'en fit rien : Juggernaut tourna violemment sur lui même en manipulant ce projectile qui faisait aisément trois fois sa taille pour finalement le lâcher en direction de la façade de la châtellerie... provoquant un impact d'une violence inouïe.
Mais les survivants de cette attaque initiale auraient surtout l'effroi de constater qu'après l'atterrissage du rocher démesuré, c'est à celui du titan lui même qu'ils auraient à faire face... alors qu'il viendrait s'écraser à son tour dans les murs de ce symbole de puissance devenu château de carte, pour en terminer la destruction de ses propres mains. Pas de pitié, pas de survivants, pas de quartier. Tout allait disparaitre, tout allait être réduit à néant, dans une démonstration de puissance brute et de brutalité sans précédent dans tout ce royaume maudit.
HRP:
Kel fuit à l'opposé de Juggernaut, en direction sans doute d'un port. Juggernaut hésite entre Narseh et les forces armées, mais la pluie de tir décide pour lui : il commence donc par envoyer une partie de la place dans la façade, avant de s'y propulser lui même pour s'en prendre au château.
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Sam 16 Juin - 17:14
Marilei.
-Vous... Vous n'avez pas le droit ! -Le droit ? Je suis un criminel, ma grande. Je me contrefous du droit. -Vous aviez promis de m'aider, en échange de mon influence ! -Et je l'ai fait. Mais c'est peine perdue, désormais. Tu veux un bon conseil, en guise de contrepartie ? Casse-toi. Et casse-toi vite. -Comment osez-vous...
Marilei serra d'autant plus fermement le combiné de l'escargophone tandis que les traits que le gastéropode dépeignait devenaient de plus en plus railleur. Elle n'en croyait pas ses oreilles... Elle était si proche d'atteindre son objectif ! L'empoisonnement de ce vieux Clodomir s'était déroulé à merveille : sa vieillesse y était pour beaucoup, tout le monde s'attendait à ce qu'il meurt d'une seconde à l'autre, frappé d'une maladie quelconque ou d'une simple défaillance de ses fonctions les plus vitales... Elle avait réussi, au fil des semaines, à rallier des contacts grâce à l'aide de cet allié improbable qu'elle avait pu dénicher grâce à ses innombrables pérégrinations. Mais voilà qu'un événement inattendu, un seul, suffisait à remettre en cause le bien fondé de leur alliance certes précaire, mais néanmoins à intérêts quasiment égaux. L'objectif initial qu'ils avaient dressé était à long terme... Pourquoi voulait-il s'en débarrasser à la première difficulté venue ? La réponse lui fut malheureusement bien vite apportée tandis qu'une silhouette massive, non loin d'elle, s'emparait d'une large hache et prenait la direction de la sortie. Elle allait se retrouver seule, encore une fois... Les larmes lui grimpèrent aux cils tandis que son interlocuteur n'en finissait plus de se montrer sardonique, tout en demeurant sourd aux réponses et aux provocations qu'elle pouvait bien lui balancer à la face.
-Vous aviez juré ! Vous avez peur de lui, c'est ça ? C'est Narseh qui vous effraye ? -Bien sûr. Reconnaître la dangerosité d'un rival, c'est se donner une chance de lui tenir tête. Je n'en serais pas arrivé là où j'en suis actuellement si j'avais joué d'insouciance. Pas dans le domaine de la pègre. -Vous êtes un lâche... -Un opportuniste. Si je voulais éliminer Narseh, je le pourrais. Mais cela me demanderait de déployer d'innombrables ressources pour mener sa traque à bien, puis de me déplacer en personne pour lui régler son compte, à défaut d'avoir un mercenaire suffisamment compétent pour remplir cette corvée à ma place... Navré, mais tes beaux yeux ne sont pas une raison suffisante. -Vous êtes odieux... Vous m'aviez promis de m'aider à récupérer Tesk ! -Et je l'ai fait... Jusqu'à présent. Tu tiens à ton Royaume ? Soit. Va demander son avis à Narseh, et prie pour que la Marine ne sollicite pas l'intervention d'un Buster Call en se rendant compte qu'il est lié à tout ceci. De mon côté, je me désengage de cette affaire. Tu n'es plus rentable, Marilei... -Je vous tuerai... -Tu essayeras, je n'en doute pas. Si tu survis à Tesk, en tout cas...
Son homologue, sans attendre de riposte supplémentaire, raccrocha sans préavis. Immobile, et les larmes dégringolant le long de ses paupières, les mâchoires contractées, elle en vint à maudire ce foutu baron de la pègre qui l'avait, des années durant, menée en bateau. Il lui avait fait miroiter l'avenir au sujet duquel sa famille fantasmait depuis des générations... Il l'avait dupée. Que lui restait-il, maintenant ? Mort et désolation... Le Gouvernement Mondial allait-il, une fois de plus, priver sa famille de ce qui lui revenait de droit ?
Clodomir III, Roi de Tesk, et Shernan Roche, chef de la Garde Royale.
-Mon Roi ! La bête approche de la Salle du Trône ! Nous devons fuir ! Venez avec moi ! -Shernan, mon brave... Sauvez-vous... Mes jambes ne peuvent me porter plus longtemps. Je ne suis qu'une ruine et... Tout cela est mon châtiment. Mes ancêtres avaient juré... Le Gouvernement Mondial... J'ai trahi le serment. J'ai amené la décrépitude sur Tesk... J'en paye le prix. Mais vous, qui m'avez servi si fidèlement, toute votre vie durant... -Mon Roi !
Une quinte de toux puissante secoua le vieux monarque qui, sous cet assaut pulmonaire, quitta son trône prestigieux et s'effondra lamentablement sur les escaliers qui y menaient. Shernan ne tarda guère à s'approcher de lui et entreprit alors de le redresser, toujours fort et ferme malgré sa bonne cinquantaine d'années passées à servir ce Roi avec une loyauté indéfectible. Clodovir n'était plus que l'ombre du jeune monarque fringant qu'il avait autrefois été, incarnant l'espoir des siens et de ses sujets... Leur Royaume était tombé dans l'oubli et dans la dépravation, dans la pauvreté et dans la faiblesse, au fil des décennies. Et, ces derniers temps, le Roi semblait être habité d'une espèce de folie, d'une pernicieuse et vicieuse aliénation qui le poussait à ressasser sans cesse cet espèce de serment qu'il jurait avoir transgressé. Le chef de la Garde Royale, mâchoires contractées, entreprit de replacer son souverain sur le trône qu'il venait tout juste de quitter tout en redoutant l'instant où la bête finirait par leur parvenir... Car cela finirait par arriver. Les soldats à disposition de l'île étaient trop faibles et trop gauches pour pouvoir la retenir indéfiniment : lui-même, dans sa prime jeunesse, n'aurait potentiellement pas pu lui tenir tête éternellement. Leur armée s'était engraissée, les officiers, trop laxistes, avaient oublié le sens même des mots discipline et rigueur. Et maintenant, les secousses qui vibraient jusque dans les fondations du palais étaient annonciatrices d'une fin inévitable...
-Je resterai avec vous, mon Roi... Jusqu'à la fin. -Shernan... Fuyez... Prenez ma couronne, et fuyez jusqu'à Mariejoa... Les Étoiles sauront... Dîtes-leur... Dîtes-leur que Narseh et sa chose... Ne doivent pas s'emparer de Poséidon...
Il affabulait complètement. Il était sénile. Mais à quel point ? Était-ce la paranoïa qui lui rongeait le cerveau et le réduisait à ce fantôme décrépit qu'il était actuellement, ou était-il habitué d'une crainte fondée ? Shernan n'avait pas la moindre certitude quant à cette réponse. Néanmoins, les yeux larmoyants de son monarque, brillants d'une gratitude éternelle, achevèrent de lui fendre le cœur. Reniant ses propres serments à grand peine, il empoigna la couronne de son monarque et, sans un mot, se redressa avant de quitter la Salle du Trône précipitamment. C'était là son ultime mission : lorsque tout serait terminé, il n'aurait plus qu'à se donner la mort.
Missandei, primée à 130.000.000 berrys et Bernon, primé à 80.000.000 berrys.
-Tu as ce qu'il te fallait, Missandei ? Ce putain de plafond risque de nous tomber sur le coin de la gueule d'une minute à l'autre ! -Un instant, Bernon ! Je ne pensais pas que Narseh viendrait aussi vite et... Surtout pas qu'il se montrerait aussi brutal ! J'aurais dû lui dire d'être plus subtil... On risque de perdre tellement de connaissances... -Tu t'apitoieras sur la folie qu'est votre couple en temps et en heure, Missandei ! Pour le moment, je me fiche pas mal de savoir si Narseh a prévu qu'on récupère la totalité des informations qui t'intéressent tant qu'on parvient à fuir son cataclysme ambulant !
Missandei eut un fin sourire en sentant son cœur palpiter. Cela ressemblait bien à Narseh, effectivement... Il ne s'encombrait pas d'elle. Il ne l'avait jamais fait. D'aucuns auraient qualifié leur couple d'étrange, a minima. D'auto-destructeur, sinon... Mais elle était heureuse de se sentir négligée, paradoxalement. Elle avait toujours vécu par ses propres moyens. Elle ne supportait pas qu'on puisse l'infantiliser, comme Bernon le faisait parfois... Malheureusement, elle devait admettre que son amant n'était pas l'homme le plus subtil et le plus délicat que le monde ait jamais porté. Et cela pouvait l'amener à le maudire, de temps à autres... Comme actuellement. Elle avait bien réussi à dépoussiérer deux des ouvrages que recelait cette interminable bibliothèque royale, mais elle avait la certitude qu'elle allait, à ce rythme, devoir fuir en se contentant d'une consolation des plus maigres. Les livres concernant l'apprentissage des ponéglyphes devaient se trouver ailleurs, dans une cache plus isolée... Elle aurait eu besoin de mois entiers pour retourner ce foutu château de fond en comble : tout avait beaucoup changé depuis que sa famille avait été dépossédée de Tesk. Le Gouvernement Mondial avait modifié les plans de ce gargantuesque palais... Peut-être les ouvrages clés avaient-ils tous été détruits ? Ou transportés à Mariejoa ? Avait-elle commis une erreur en imaginant que Tesk était comme la clé qui lui manquait pour accéder à un savoir de plus titanesques ? Elle pesta soudain, perdant son sourire transi et amoureux. Foutu Narseh...
Narseh est 44+. (sans déc)
Conclusion de ce RP. Je continue sur un prochain topic.