Après avoir embarqué sur la belle Bulle, le groupe de la Toupex, maintenant agrandi par la belle Kim, avait appris à se connaitre les uns, les autres. La cheffe de la révolution de l’ombre des Blues avait été menée à l’infirmerie par sa nouvelle supérieure où lui furent présentées Lily et Sayara. Dans la petite chambre faisant office de lieu de soin, la verte avait pu trouver son amie lancière en pleine promenade, main posée sur son épaule en grimaçant à chaque pas trop violent, la brune fut heureuse de voir revenir la verte.



La démone se mit alors à sourire à cette nouvelle et future amie tout en regardant le plus discrètement possible cette épaule si gravement blessée à en croire ses informations. Ce fut donc avec franchise et plaisir que la blonde répondit enfin à son interlocutrice.



Ce fut finalement Kanäe qui reprit le crachoir en passant la tête par la porte pour porter le regard sur une Sayara en plein sommeil. La rouge inquiétait un peu la cheffe de toute cette bande malgré le fait que sa vie n’était pas en danger et que, plus encore, elle ne semblait pas particulièrement inquiétée par ses propres brûlures au bras. Non, ce qui faisait réellement de la peine à l’artificière était ses blessures particulièrement disgracieuses présentes sur son visage, comment pourrait-elle trouver l’amour de sa vie avec un tel visage ? Comment allait-elle courir la gueuse sans son meilleur atout ? Et comment allait-elle faire pour ne pas être encore plus gênée en présence d’hommes qui, maintenant, la dévisageraient ?

Oui, dans le fond, la traitresse comprenait parfaitement les problématiques de son amie.



La question, adressée à Lily, obtint une réponse claire et concise, un simple « non ». L’instant d’après, la brune questionna sa boss sur leur destination.



Kim s’avança de nouveau et expliqua un peu plus en détail la situation de l’île du Nord, elle notifia rapidement aux autres qu’une présence avait été portée à sa connaissance : celle du chef de l’AOI. Sans plus de cérémonie, la Zoan comprit pourquoi son petit-frère avait cédé sans tenter de se battre. Puis soudain, l’idée de revoir le jeune Dog la plongea dans une douce mélancolie, quelque chose de peu agréable en réalité car après tout, il ne savait pas pour les évènements de l’île prison. Jusqu’alors, Erwin ne savait pas que les filles étaient blessées et que Norok avait été tué par cette tireuse d’élite totalement inconnue au bataillon.

Ce fut donc après cette rapide mise en relation que les filles mirent le cap vers l’île spécialisée dans les produits explosifs, une traversée calme et sympathique s’annonçait.

Au cours des quelques temps de trajet, le trio habituel apprit à connaitre la femme hybride démone et chacune commença à réellement l’apprécier. Au-delà de l’aspect professionnel, la cornue était une femme intelligente, agréable à vivre, très naturelle et particulièrement sympathique. Elle était dotée d’un grand sens altruiste et pensait beaucoup aux intérêts des deux blessées, n’hésitant pas à les assister dans des mouvements qui les mettaient dans l’embarras.

Bientôt, les trois arrivèrent finalement en vue du port de Powder Island, une île gouvernementale par principe, ce qui entraina des inquiétudes de la part de Lily.



Malgré la question relativement pertinente, l’esprit de la maudite était clairement bien loin de ces diverses considérations. Elle pensait déjà à ses retrouvailles avec son frère, des premières perles aqueuses naissant aux plissures de ses yeux. Elle savait que les souvenirs allaient revenir, les souvenirs déplaisants et notamment la mort de son fidèle Norok. Kim rassura donc Lily sur la présence d’une primée, après tout, le Dog était là aussi et lui était primé également, et beaucoup plus que la verte.

Enfin, alors que blessées restèrent dans l’estomac de Bulle, Kim et Kanäe descendirent sur le port pour finalement rencontrer Erwin, s’il était d’ores et déjà arrivé.

Malgré le fléau de ses pensées, lorsque la verte sentit une main se déposer sur son épaule, elle sut immédiatement de qui il s’agissait, et d’ailleurs il valait mieux pour la personne en cause qu’il s’agisse bien du Dog, sinon le pauvre audacieux perdrait probablement l’usage de son membre pour quelques temps. Au moment où la main de son frère était entrée en contact avec son épaule, la Zoan avait ressenti cette douce chaleur habituelle des retrouvailles familiales : un sentiment qui lui redonnait toujours le sourire habituellement. Pourtant, sur le port de Powder Island, l’effet fut plus différent. Lorsqu’il l’invita à tout lui raconter et à poursuivre vers un endroit plus propice à la discussion, la maudite acquiesça seulement d’un signe de tête discret et distrait, toujours trop chamboulée pour réellement prendre la parole. De toute évidence, si Erwin savait pour l’île prison, il n’avait pas été mis en connaissance des détails, des retombées et des pertes. Cependant, si son haki de l’observation était actif, le paramecia pourrait sans difficulté percevoir l’immense tristesse qui assaillait l’esprit de l’ex-mouette.

Comprenant la tristesse et l’état actuel de sa nouvelle supérieure, Kim entreprit de se présenter elle-même avec la plus grande des simplicités sur le chemin de la taverne. Elle avait reconnu Erwin Dog, évidemment, mais aussi le second homme. Quelle responsable d’échanges d’information ne reconnaitrait pas l’ex-détenu Ken Shuri.



A ce stade, si Erwin avait donc pu mettre un nom sur ce visage probablement inconnu, il aurait encore tout le loisir de se demander où pouvaient bien se trouver le reste de la bande : Lily, Sayara et Norok. Il ne fallait également pas oublier Blue et Pita, les deux commandants de l’inquisition qui n’étaient pas bien loin mais avaient préféré reprendre la voie marine de surface que continuer à se balader dans l’imposant estomac d’une baleine-île. Pour le reste, Kim se montrait souriante et agréable mais jetait sans cesse des regards inquiets à la traitresse, sachant parfaitement ce qui se jouait dans son esprit.

Quoiqu’il en soit, sur le chemin, Kanäe resta totalement silencieuse, tournant et retournant la version qu’elle allait bientôt devoir livrer à son supérieur. Car s’il était un proche de la Toupex en sens sentimental, il n’en restait pas moins le chef du groupuscule auquel elle appartenait personnellement. Sur un plan professionnel, la mission avait été un succès mais sur le plan affectif elle s’était avérée être une catastrophe. Enfin, elle poussa la porte de la taverne et prit en place en face du Dog autour d’une table ronde pour quatre personnes. Kim se trouvait à sa droite, plus proche d’elle physiquement, elle avait saisi la main de l’attristé pour lui donner un peu de courage. A sa gauche se tiendrait logiquement l’ex-prisonnier d’Impel Down.

Jusqu’alors, la maudite avait gardé la tête baissée et n’avait pas cherché à établir un contact visuel avec le roux, jusqu’au moment où, mue par son courage mais aussi par ses obligations, elle releva la tête.

Alors, Ken et Kim pourraient voir quelque chose d’étrange, mais ne connaissant pas Kanäe depuis longtemps, ils ne pourraient se faire la remarque. Le téléporteur néanmoins verrait une expression qui n’avait pu voir auparavant sur le visage de celle qu’il considérait comme une sœur : un sourire gêné.

C’était en effet la toute première fois de sa vie que Kanäe souriait sans cacher la gêne profonde qu’elle ressentait. Hésitante entre se laisser aller et la fierté de se trouver dans un lieu public, devant Ken, cet homme qu’elle n’avait vu que dans l’inconscience du prisonnier, l’ex-gradée du gouvernement était perdue. Rassemblant tout son courage, elle prit enfin la parole pour expliquer son état, ce sourire gêné aux lèvres et une seule et solitaire larme coulant de chacun de ses yeux, plantant ses iris humides dans les yeux de l’inquisiteur.



Sa voix était tremblante, la nouvelle sans appel et tirée directement au devant de la scène. Lorsque soudain, le sourire et les larmes s’effacèrent derrière un rictus de douleur violente qui l’obligea à plaquer ses mains contre son crâne, le tout accompagné de caresses de la belle espionne.



Son haki de l’observation se rappelait à ses bons sentiments.

Donc il savait... apparemment Erwin avait bénéficier de l’un des appels de ses subordonnés présents avec la traîtresse au cours de la précédente mission. Blue ou Pita avait déjà sans doute dû raconter sa version des faits rendant ainsi inutile celle de la Toupex.

Une fois la crise de haki passée, et si dans un premier temps elle remercia Ken pour sa sollicitude, elle en vint rapidement à écouter ce que lui disait Le Roux.

Si lui proposer de faire son deuil était charitable et humain de la part du chef de fil de l’inquisition, cela était plus « normal » venant du proche. Pourtant, dans l’un des cas comme dans l’autre, le Dog connaissait la chasseresse et s’attendrait sans doute à sa réponse.



Balayant finalement les deux larmes qu’elle avait produit d’un simple revers de la main, Kanäe se débarrassa de son sourire gêné et vint finalement planté son regard dans celui d’Erwin, l’air bien plus sérieux.



Malgré la peine, la douleur et cette vengeance projetée, la maudite n’oubliait pas sa position : elle était une inquisitrice, elle était une ennemi du gouvernement et surtout une révolutionnaire. Au final, le temps que lui proposait Le Roux, elle n’en avait pas tant que ca. Pourtant, il y avait effectivement quelque chose qu’elle souhaitait faire.



Une fois sa réponse acquise, elle n’attendrait plus une seconde et mettrait enfin sa casquette de combattante.



Elle prit une pause dans le dialogue, avala sa salive et enchaîna dans son monologue.



Reprenant son souffle, la verte revit en mémoire ce qu’elle s’apprêtait à aborder : le plus rude combat de sa vie.



Elle termina donc son récit sur cette note et attendit les réactions des deux hommes. Par ailleurs, à cet instant, elle n’aborda pas ses propres nouvelles capacités, à commencer par la découverte de son propre haki avancé.

Si lorsque l’ami d’enfance du Dog fut présentée la verte l’avait accueilli avec un sourire amical, elle déchanta bien rapidement en voyant ce qu’il advint de la situation. Tous ses alliés avaient donc disparu après qu’un homme ait scandé le nom d’une technique relevant apparemment d’une malédiction. Portant immédiatement un regard sur les seules personnes en présence, à savoir l’amie du roux et cette chasseuse de prime, le visage de la maudite se plia sous un rictus d’amusement purement factice et forcé.

En temps normal, la Zoan aurait probablement fait appel à sa malédiction et aurait tenter de couper en deux cette vénale inconnue mais ici les choses étaient différentes. Tout d’abord, il y avait la première venue, cette Louise que la Toupex se devait de protéger. Puis il y avait cette incertitude devant le sort qui était réservé à Ken, Kim et Erwin. Si le Dog n’était pas réapparu malgré sa malédiction, cela signifiait qu’il livrait bataille ou qu’il était bloqué dans une dimension créé par un maudit ; ou les deux.

Enfin, et ce qui retint le bras de l’ex-mouette, il y avait quelque chose en plus, quelque chose de positif et de bénéfique : de la confiance.

Certes, son amie Kim était en danger mais elle n’était pas seule, Erwin était avec elle et la protégerait à coup sûr. Alors finalement, la verte n’avait à se soucier que de sa propre adversaire et renvoyer l’appareil à son frère en protégeant Louise. Elle regarda donc l’autre folle s’asseoir, rire, narguer et profiter de la situation de force instaurée par son camarade avant de lui répondre.



Récemment, la prime de la principale concernée avait connu une nette augmentation, à son plus grand désarroi d’ailleurs. De 95 millions de berrys, la traîtresse avait été réévaluée par le gouvernement à la rondelette somme de 185 millions. Kim avait d’ailleurs expliqué que si elle avait obtenu une victoire franche sur Ezra, la prime en question aurait été bien plus conséquente. Du reste, la primée se moquait bien de sa « valeur » et cherchait davantage de discrétion pour ne pas se retrouver dans sa situation actuelle.

Quoiqu’il en soit, si les chasseurs de prime étaient après les 500 millions du roux, ils ne cracherait probablement pas sur un bonus. Ce qui amena la verte à intervenir de nouveau sur un ton plus cinglant.



L’emmener à l’extérieur était plus charitable pour le patron du débit de boisson et assurerait plus de sécurité à Louise. De plus, cette inconnue avait fait une erreur : elle menaçait les personnes que Kanäe aimait. La Zoan comptait y aller à fond et posa finalement une ultime question.



Elle souhaitait garder son haki avance secret vis à vis du roux, pour le surprendre le jour où elle le souhaiterait : un simple petit caprice de la Toupex. Alors s’il ne pouvait pas la percevoir, elle ne se retiendrait pas.

Lorsqu’elle avait étudié la situation primaire lors de son arrivée dans ce monde virtuel, l’espionne avait pensé devoir entièrement compté sur la protection des deux primés qui l’accompagnait dans ce nouvel enfer. En effet, elle n’était d’une part pas habituée à se servir d’arme à feu ; bien trop encombrante et bruyante pour son style de combat discret et meurtrier. D’autre part, la cartographie en plaine ne lui permettait pas de mettre à l’œuvre des principaux talents : la dissimulation. La femme-démone savait profiter de l’obscurité pour surprendre ses ennemis et les vaincre sans même qu’un combat ouvert ne soit engagé. Sur une plaine ouverte, habitée par de très nombreux tireurs, la blonde n’avait plus ou moins aucune chance si elle devait compter uniquement sur ses propres talents.

Pourtant, cette anxiété disparut brutalement lorsque l’environnement se modifia de lui-même pour devenir une ville parsemée de nombreux hauts bâtiments, de divers dédalles et de nombreuses ruelles. Cette nouvelle disposition, lourde et chargée impliquait la présence de très nombreux recoins et par essence, d’une larges et belles zones d’obscurité. L’instant d’après, du dos des deux inquisiteurs, la belle se glissa à l’ombre d’un large bâtiment aux piliers larges et majestueux et disparut. Si elle n’était plus réellement visible par l’œil non suffisamment entrainé il n’en restait pas moins qu’un haki de l’observation la localiserait facilement, Erwin pourrait donc la garder à l’œil, enfin, à la voix.

Quoiqu’il en soit, obéissant à la règle de sans pitié du Dog, l’espionne se mobilisa dans l’ombre et commença à se déplacer sous couvert des bâtiments jusqu’à croiser des premiers ennemis tout en restant relativement proches de ses alliés. S’il elle trouvait des adversaires, elle viendrait leur tirer dessus à bout portant, bouche de l’arme contre le corps pour amortir les bruits de détonation. Si les choses tournaient mal pour elle, elle se replierait vers le Shuri.



Du côté du bar, et face à l’acceptation de la chasseuse de prime, Kanäe la suivit à l’extérieur et fut heureuse de la suite des événements, de l’identité et du pouvoir de son ennemi. Finalement, la vénale était une Zoan, comme elle, et a fortiori une Zoan insecte, très proche de sa propre malédiction. La Toupex connaissait parfaitement le monde végétal de par sa profession mais était également très proche du monde animal et tout le monde connaissait le fruit totem de la malédiction de cette inconnue. Les compétences de cette bête, affiliées à une malédiction de type Zoan, supposait que la chasseuse de prime profitait de tous les avantages de la condition de fourmi. Carapace de protection légère, mobilité, vision intéressante mais surtout une grande puissance physique. Après tout, la fourmi était connue pour sa capacité à soulever plusieurs fois son poids, si la même logique s’appliquait ici, la maudite du scorpion allait devoir se méfier et composer avec cette problématique.

Pourtant, souvent, tout avantage comportait son lot d’inconvénients et celui de la fourmi était son agilité. Dans la nature, la fourmi n’était pas un être très rapide ou agile malgré une mobilité plus qu’intéressante sur tout type de terrain. Mis en relief avec le corps humain et la forme hybride, la maudite devait bénéficier d’une bonne force dans les jambes pour amorcer des détentes sèches et foncer sur sa proie, pourtant, Kanäe se mit une première logique en tête : la détente nécessitait un appui solide et dans un échange proche elle pourrait tirer son épingle du jeu. Elle vit donc le sprint de son ennemi et ne chercha pas à s’écarter au sens premier du terme. Remarquant la largeur de la carrure nouvelle de la forme hybride, supposant donc une forme de puissance brute, elle appuya son hypothèse de lenteur et adopta à son tour une forme hybride basée sur l’agilité et la maîtrise du corps à corps agile. Immédiatement, elle adopta donc une forme hybride « patte » qu’elle avait exprimé pour la première fois quelques jours plus tôt. La fourmi aurait alors le loisir de voir quelques choses qui ne manquerait pas de la surprendre : une adversaire qui venait de se coucher face contre le sol, ni plus ni moins. En réalité, huit pattes avaient poussé le long de ses côtes et prenaient maintenant appui sur le sol. Les mains de la verte avait laissé place à des pinces prêtes à lacérer la partie basse du corps de la chasseuse alors que cette dernière pourrait encore et enfin voir une queue majestueuse venir la toiser de toute sa hauteur, prête à la harceler et à la transpercer à la première inattention.

Aussi, lorsque les deux maudites se rencontrèrent, Kanäe se servit de sa multitude d’appui sur le sol et de son agilité pour très rapidement esquiver vers la gauche, l’instant d’après elle avait recouvert ses pinces et son dard de haki en les lançant à l’assaut. Ses pinces cherchaient à lacérer les jambes de l’ennemi, la pince gauche menaçant même de couper net le membre gauche ; alors que le dard recouvert d’une plaque noire visait l’épaule droite de la fourmi.

Kim avançait dans l’ombre des bâtiments, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Elle avançait lentement mais surement et surtout avec un maximum de sécurité. Encore une fois, contrairement au Leader de l’Inquisition, les armes à feu n’étaient pas du tout, mais alors pas du tout, son terrain de prédilection. Elle jouait avec ses propres armes : la discrétion, la dissimulation et la frappe chirurgicale. Dans la première ruelle arpentée, elle parvint à dénicher un pauvre paumé qui ne put sentir que la bouche froide d’un canon d’arme sur sa nuque avant de disparaitre dans un bruit de tir partiellement étouffé. Dommage, il était tombé sur une tueuse de l’ombre. A peine le corps disparaissait que la cornue disparut, la mine dure et concentrée.

Quelques secondes plus tard, une porte s’ouvrait, un joueur ayant entendu le tir, Kim ne l’affronta pas mais utilisa l’ouverture pour s’engouffrer dans le bâtiment dans le dos de ce joueur qui ne trouverait finalement rien dans la ruelle et qui devrait faire face à un feu croisé entre deux autres adversaires. Au final celui qui avait permis à Kim de trouver son terrain de jeu intérieur n’avait pas fait long feu ; terrasser rapidement par un meilleur tireur que lui, un homme en tenue de cowboy que la démone n’avait qu’aperçu bien rapidement. La cheffe de la révolution de l’ombre sur les Blues escaladait et se mouvait étage par étage en les fouillant de fond en comble tout en restant étonnamment invisible. A un moment précis, un homme avait pu lorgner dans sa direction, ayant peur d’un titulaire du haki de l’observation elle avait enfreint ses règles et, depuis l’ombre d’une porte, elle lui avait tiré une balle unique en pleine poitrine. Par chance ou par un minimum de réussite, elle toucha le cœur : ce qui entraina une disparition immédiate de ce concurrent.

Enfin, lorsque l’environnement changea définitivement, la blonde comptabilisait le « petit » score de sept victimes ; très loin derrière Erwin et Ken, qui d’ailleurs n’avait probablement pas beaucoup tiré mais beaucoup donné des coups de crosses. Quand elle fut alignée avec les autres rescapés de la première phase, elle fut heureuse de revoir ses deux alliés inquisiteurs mais beaucoup moins de voir que la prochaine phase se déroulait dans une plaine. Avec de la chance, cela changeait à chaque duel : il fallait l’espérer. Elle regarda donc le Dog disparaitre avec ce cow-boy qu’elle avait vu explosé les deux mecs non loin de la ruelle.





Si l’esquive avait été un succès, la verte fut particulièrement surprise par l’esquive qui suivit, apparemment la fourmi avait de la force dans les jambes et se trouvait particulièrement douée en terme de propulsion ; et en terme de destruction vu ce qu’elle venait de placer comme quoi.



Lorsqu’elle vit la fissure au sol se frayer un chemin jusqu’à elle la maudite comprit parfaitement la manœuvre, en même temps il ne fallait pas être un génie pour comprendre la nature du mouvement. La peste avait déjà fait preuve de sa force d’impulsion et de sa puissance brute elle avait donc l’impossibilité de se projeter comme un missile en l’air pour venir cueillir la Toupex. Même si elle pouvait se défendre en l’air, elle décida de ne pas lui offrir ce plaisir et de rester au sol ; il suffisait d’amortir le choc. Quoi de mieux pour se faire d’un amortisseur de première qualité ?

Sans attendre, et devant le danger approchant, Kanäe abandonna sa forme agilité pour reprendre sa forme hybride « basique » et planta sa queue dans le sol avant de se servir de la force de ce membre pour se hisser et décoller les pieds du sol. Ainsi, la queue allait servir d’amortisseur et préserverait la maudite des tremblements et des dégâts au sol. Elle se doutait que pendant ce temps, et alors qu’elle n’avait plus qu’un contact au sol, la fourmi viendrait se propulser pour frapper, mais là-aussi elle avait une solution. Au moment où elle arriverait à son niveau pour la faucher, trop lancée pour prendre une autre direction, la maudite contracterait sa queue et la détendrait vers les airs dans une détente sèche.

L’insecte ne pourrait alors que poursuivre son impulsion ou s’arrêter pour sauter, dans les deux cas elle aurait un taux de latence et Kanäe pour tenter un coup avant de finalement la réceptionner dans les airs. Elle dessinerait donc un large arc de cercle avec sa pince dans l’air de laquelle sortirait une lame d’air de taille modérée mais particulièrement coupante, sans haki et une bonne carapace, elle finirait couper en deux.

Le plus étonnant dans cette scène pour les éventuels spectateurs n’était pas la puissance dégagée par les deux instigatrices mais bel et bien la mine de l’une des deux. Kanäe, si elle se voulait sérieuse depuis le début de l’affrontement, présentait maintenant un visage très différent. Elle avait toujours été assez froide et distante dans sa vie, elle l’était moins depuis peu et notamment depuis sa trahison du gouvernement. Mais ici, la mine n’était plus froide, elle surpassait ce stade très largement. La maudite avait le visage fermé, les lèvres scellées, les traits durs mais surtout, un regard particulièrement violent et brutal. En réalité, les événements récents avaient été un déclencheur nouveau, celui selon lequel la Zoan ne souffrait plus de la moindre pitié face à une personne formellement identifié comme ennemi. Avant, la verte hésitait pour infliger des blessures permanentes ou mortelles mais les choses n’étaient plus les mêmes. Certes, la mort de Norok la poussait en ce sens. La tireuse n’avait eu aucune pitié pour lui alors pourquoi en aurait-elle finalement ? Mais le véritable déclencheur avait été un de ses affrontements sur l’île prison.

La brutalité de son combat contre Ronald Ezra ? Etonnement non, il s’agissait du tête à tête qui l’avait opposé à la commandante magnant les tomahawks gelés et enflammés, celle qu’elle avait fini par amputer de façon nette et sans bavures. En délestant cette femme de son bras, la maudite s’était rendu compte d’une donnée majeure, une qu’elle n’avait pu qu’accepter dans sa vie de chasseuse : tuer ou être tuer. Elle n’était pas si extrême, à envisager toujours la mort, mais n’était plus aussi douce qu’avant. Aussi, si la fourmi attaquait dans les airs, elle saurait la recevoir.

Lorsqu’elle avait eu à entrer dans l’arène de combat en un versus un, la petite blonde eut la chance incommensurable de tomber sur un novice de l’arme à feu, trop lent et qui avait semblé bien trop décontenancé par le physique avantageux de son adversaire. Il n’avait donc pas mis toutes les chances de son côté et avait été fauché dans la force de l’âge par la professionnelle des arts de dissimulation. Kim ne le faisait pas de gaieté de cœur, elle ne savait même pas si en tuant un ennemi dans le jeu, elle lui ôtait la vie dans le monde réel mais elle n’avait pas le temps de prendre des pincettes. Révolutionnaire convaincue, elle avait d’ores et déjà compris par le biais de son réseau que dans leur branche c’était tuer ou être tué : surtout dans ce contexte si spécifique.

Quoiqu’il en soit, quelques instants plus tard, elle fut invitée par le Dog à le rejoindre lui et Ken Shuri en vue de l’épreuve suivante, celle des affrontements par trio. Trouvant un instant la paix avant de passer cette porte si étrange, elle ne put que sourire devant la remarque du rouquin.



Puis, enfin, le trio se retrouva dans une nouvelle scène d’affrontement, un nouveau « niveau » si l’on devait reprendre le langage du maudit à l’initiative de cette grande mascarade. En découvrant son nouvel environnement, la cornue ne peut qu’être ébahie par la beauté des lieux. Souriant sans contrainte, elle tirait les conclusions de cette zone tout en profitant du paysage jusqu’à ce qu’Erwin leur demande à Ken et elle si l’un ou l’autre avait une idée. Probablement autant pour l’odeur étrange que pour la suite à donner aux évènements.



Pouvait-elle réellement prendre le leadership de ce groupe ? Non, évidemment pas. Après tout elle était une subordonnée de la Toupex qui était elle-même une simple lieutenante de mouvement dirigé par le roux. Si Kanäe la voyait comme la meilleure stratège de leur bande, pas compliqué lorsque l’on connaissait un peu Lily et Sayara, elle ne pouvait imposer ses idées aux deux hommes avec qui elle faisait équipe. Au final, sa proposition était la situation idéale pour elle mais peut-être n’était-ce pas leur cas.


Lorsqu’elle vit la vague d’air arriver vers elle, la maudite du scorpion durcit encore son regard et commença réellement à perdre patience. Elle ne savait pas où étaient passés Kim, Erwin et Ken et si elle avait confiance en eux, elle aurait préféré se tenir à leurs côtés. Choisissant donc qu’il était temps de se lâcher et n’étant pas assez idiote pour croire que la fourmi allait se contenter d’une simple bourrasque qui viendrait finalement se briser sur la carapace du scorpion, la Zoan débuta un double mouvement, toujours dans les airs.

Plaçant son corps en opposition dans la direction de la vague d’air, elle réitéra sa technique précédente sur une plus grande envergure dans le but d’avaler la vague par sa lame d’air. De cette façon, les deux attaques projetées se rencontreraient et s’annuleraient l’une l’autre. Jusque-là rien d’étonnant et de nouveau que par le passé, pourtant, la verte ne fut pas déçu lorsqu’elle vit son opposante surgir à la suite du choc entre leur deux attaques d’air, prête à heurter de toute sa force l’autre Zoan insecte de la zone. Si elle avait évité les chocs frontaux depuis le début des échanges, Kanäe décida finalement de changer sa position et d’opposer sa force à celle de cet animal particulièrement puissant. Alors, de sa pince libre et encore prête à l’emploi tandis que l’autre venait d’exécuter la lame d’air, l’ex-mouette lança un coup d’estoc en direction de l’arrivante.

Cependant, au moment où sa pince partirait vers l’avant, la chasseuse de prime pourrait voir celle-ci se modifier en deux temps. Dans un premier temps, elle la verrait grossir subitement et de façon drastique pour finalement devenir environ trois fois plus grosse que précédemment. Il ne faisait donc aucun doute que la verte usait d’une forme de force pure. En l’air toutes les deux, la vénale chasseuse n’avait d’autre choix que de poursuivre son chemin et donc, de mesurer sa force à celle de la révolutionnaire. Puis, dans un second temps, et si elle croyait que la croissance était le seul atout mis en jeu, la fourmi pourrait voir l’appendice énorme du scorpion prendre une couleur différente et revêtir un blindage de haki de l’armement. Mais il y avait quelque chose, quelque chose de différent. La pince couleur sable n’avait pas abandonné sa teinte pour devenir noire, elle présentait maintenant une couleur violacée, comme si le haki de la traitresse était incomplet ou de nature différente.

Lorsque le choc se produirait, il y avait de forte chance qu’elle comprenne en sentant une pression répulsive ralentir son coup avant même que leurs corps n’entrent en contact. En plus de ce ralentissement, la victime de l’inquisitrice se verrait opposé un haki plus puissant que la normale, dû à sa nature avancée, et cette même pression répulsive qui la repousserait encore davantage en cas de victoire de la Toupex dans cet échange. Si elle n’endurait pas le coup, la fourmi se verrait projeter avec une grande violence en direction du sol alors que la belle d’émeraude atterrirait plus ou moins en douceur.

Lorsque les femmes bien bâties arrivèrent sur zone et commencèrent à échanger avec le Shuri, notamment s’agissant des atouts physiques de ce dernier, Kim ne put que les comprendre. En pareil situation, elle aurait probablement hésité à ouvrir le feu sur un homme seul, pas en considération de ses caractéristiques physiques mais bien en vertu de la préservation des vies humaines. Malgré tout, sur l’autre aspect apparemment retenu par les belles charpentées, là aussi elle ne pouvait que leur donner raison. Ken était un homme charismatique, particulièrement bien fait de sa personne et au charme discret qu’elle considérait elle-même comme ravageur.

Vouée à la cause révolutionnaire et, plus récemment, à celle de l’inquisition par le biais de la figure de la lieutenante du groupuscule qu’elle accompagnait, la cornue ne s’était jamais laissée aller à des rêveries amoureuses, en tout cas pas récemment. Pourtant, lorsque la nature dotait un homme d’atouts non-négligeables, elle ne pouvait que se montrer intéressée ou, tout du moins, visuellement attirée par l’être en question. Malgré tout, le temps n’était pas à la contemplation et, sortant du couvert des ombres qu’elle aimait tant, la blonde à corne apparut dans le dos du trio de catcheuse qui étaient en train de mitrailler son allié. Sans un mot, elle visa l’arrière de la tête de la première et décocha une première balle qui atteignit sa cible sans encombre, suivit d’une deuxième qui vint également se loger dans le crane d’une opposante. Malheureusement, peu habituée à ce type d’arme et devant des femmes habituées à la bataille, elle ne put abattre la dernière de la même façon, celle-ci se jetant au sol en se retournant pour tenter de tuer celle qui venait d’aligner ses deux comparses. Il ne restait plus qu’à espérer que le Dog ou le Shuri puisse venir la sauver à temps.


Le choc fut rude, violent et impartiale. La fourmi avait une force certaine, cela ne faisait aucun doute, probablement plus grande encore que celle de la Zoan du scorpion pour un niveau de combat équivalent. Cependant, cet affrontement brutal fit montre d’une donnée que la verte n’avait pas eu l’outrecuidance de supposer jusqu’alors : son niveau dépassait celui de la chasseuse. Cette différence avait fini par prendre forme dans ce haki de l’armement que l’une avait transcendé et que l’autre avait dû encaisser. La force de la forme « Méga-pince » de la Toupex avait alors parachevé le travail pour finir de mettre la chasseuse de prime hors d’état de nuire.

Kanäe retomba donc au sol avec facilité en abandonnant sa forme Zoan pour reprendre une forme presque humaine. En effet, si son corps était le même qu’à l’accoutumé, sa queue de scorpion était restée présente dans son dos, comme un ultime rappel pour les inconnus de l’origine de son pouvoir. Jetant un regard en direction de Louise pour vérifier son état, qui semblait bon, la maudite avança d’un pas décidé vers sa récente victime. Cette dernière était toujours en vie, en proie à une haine vive envers celle qui venait de la clouer dans le sol. Alors, profitant de son état de supériorité, Kanäe tendit sa queue pour venir placé son dard juste au-dessus de la gorge de sa détractrice.



Comme pour affirmer un peu plus sa détermination, la primée vint presser son dard contre la nuque de la victime sans pour autant transpercer sa peau. L’ennemie pourrait alors sentir le venin chaud et de la traitresse couler le long de sa peau sans pour autant pénétrer sa chair. Elle n’était pas empoisonnée, pas encore. Mais si proche du crâne,  la piqure atteindrait le cerveau plus que rapidement, la fourmi ne pouvait l’ignorer. Son destin était entre ses mains.

Menacée par l’appendice toxique la chasseuse de prime révéla donc les implications et les limites du pouvoir de son compagnon, une partie de lancée ne pouvait donc prendre fin qu’au moment de la victoire de l’un des participants ou, éventuellement de la mort du titulaire du fruit en question. Si elle obtint l’information recherchée, celle-ci ne convainc que très peu la révolutionnaire qui pensa alors à en finir avec la vénale chasseuse. Pourtant, au moment où le dard allait pénétrer la chair et délivrer son précieux liquide mortifère, la fourmi ajouta quelque chose interpella largement la Toupex : la référence à son île natale.

Changeant alors de visage, la maudite changea également d’attitude et vint transformer sa main en pince pour venir la planter, ouverte, dans le sol autour du coup de la seconde Zoan insecte, la manouvre visant plus que clairement à l’intimider pour en savoir plus. Plus qu’avoir la présence d’esprit de forcer sa victime à parler, la verte bouillonnait, elle ne comprenait pas plusieurs éléments et se demandait même si cette garce disait réellement la vérité. Comment pouvait-elle connaitre la petite île végétale de GrandLine ? Comment avait-elle pu savoir que la Toupex venait de cette île précisément alors qu’il s’agissait majoritairement d’une île paumée à l’histoire inconnue de la majorité du monde ? Et surtout, elle semblait décrire une île que la femme-scorpion ne connaissait pas, malgré le fait qu’elle y avait vécu pendant plus d’une décennie.

Dans ses souvenirs, sa terre natale était une île verdoyante à souhait où fleurs et animaux pullulaient dans des combats tonitruants et destructeurs et où un clan n’avait pu trouver la paix qu’en devenant des chasseurs aguerris. Hospitalière certes, mais lugubre ou sèche, certainement pas. Et cette histoire de guerre sans foi ni loi, elle ne pouvait exister sur Noréa, pas sur son île. Elle y avait appris à chasser, elle y était devenue herboriste, combattante : cette terre l’avait vu devenir une femme, une guerrière et une chasseuse. Elle l’avait quitté à contrecœur et sans la moindre trace de vie humaine, une dizaine d’années plus tôt, alors comment avait-elle pu changer à ce point ? Dans le fond, elle ne croyait pas aux dires de la chasseuse de prime mais ne pouvait pas non plus se permettre de simplement ignorer ses mots. Et si l’île avait changé ? Si elle avait été découverte et colonisée ? SI Gadmasou était revenu sur l’île pour en faire son quartier général après avoir exterminé les habitants de cette dernière ? Tiendrait-elle enfin sa vengeance ? Aurait-elle seulement le courage de faire face à cet homme ou à la terre qui l’avait vu naître ? La race de chauve-souris géante était la seule à régner sur les lieux en maître, avait-elle été destituée ? En mémoire de Norok, elle se devait d’en avoir le cœur net.

L’air menaçant, elle jeta donc son regard émeraude pour fusiller les iris de sa cible.



Kanäe était en rage, si la fourmi ne répondait pas, elle pouvait probablement dire au revoir à l’un de ses bras ou l’une de ses jambes. Il n’était plus temps de faire des demi-mesures et de penser totalement pacifiquement. Ezra Ronald lui avait appris une leçon : à être sans pitié lorsque la situation le nécessitait. Et devant la radicalisation de sa terre natale, la situation nécessitait des mesures drastiques.





La blonde avait bien conscience que ce jeu lui était inconnu et que, donc, une balle dans le jeu ne nécessitait pas forcement une mort définitive au dehors. Dans l’ignorance, elle préférait éviter de se faire perforer la peau et estimait donc davantage le rouquin pour le geste qu’il venait de faire. Vint ensuite le problème des feux de forêt et Kim ne chercha pas à trouver d’autres plans et suivit son supérieur du moment bien tranquillement. Son but majeur étant pour l’heure de rejoindre Kanäe et la seconde chasseuse de prime qui était restée derrière eux.

Kanäe tira une tête totalement déconfite lorsqu’elle apprit que la race de son cher et fidèle Norok, aujourd’hui décédé, était aux prises avec des saloperies d’araignées qui n’avaient finalement jamais pointé le bout de leur nez à l’époque de la présence humaine sur l’île. Comment de telles bestioles avaient pu arriver sur l’île et, a fortiori, comment avaient-elles pu imposer une quelconque résistance aux puissants prédateurs ailés ? Il s’agissait là de questions qui mettaient la verte dans une position difficile. Finalement, avant même de bouger vers d’autres projets d’avenir, le Toupex se devait de retourner sur les traces de son passé. Cette île de Noréa avait toujours alimenté un doute au fond de son cœur et finalement, elle avait pensé que le peuple de Norok pourrait se développer et procréer tranquillement au sein de terre qui resteraient leurs jusqu’à la fin des temps. Idéalement, elle avait imaginé qu’aucune force ne trouverait, ou ne retrouverait, plus jamais le chemin de sa chère terre natale : évidemment elle s’était trompée. GrandLine était un océan parcourut tout au long des âges par des milliers, si ce n’était des millions d’équipages de toute faction. Comment une île, même de faible importance pouvait passer entre les mailles du filet indéfiniment ?

Araignées, chauve-souris ; clairement, l’ex-mouette avait fait son choix et avait pris d’emblée partie pour le camp des bêtes volantes. Attachée à elles, ces créatures étaient chez elles et les insectes probablement de taille gigantesque n’étaient que des visiteurs de mauvaises augures qui ne méritaient qu’une seule chose : l’extinction. Elle fut néanmoins tirée de ses tergiversations intérieures par l’intervention de la garce maudite qui lui rappela que sa faction allait décimer la révolution.

L’alliance des chasseurs de prime, bientôt celle-ci se ferait heurter de plein fouet par les cendres de la révolution qui, tel le phénix, reprenait son importance et son pouvoir. Kanäe en était persuadée, la révolution menée par le rouquin remporterait cette bataille à venir et le puissant Hojo ne pourrait rien y faire. Plus de la confiance en son petit-frère qu’une réelle folie, la Zoan ne sous-estimait pas la force du leader de cette faction vénale mais espérait plus que tout, jusqu’à en acquérir la certitude, que celle du Dog serait plus grande. Elle dévisagea donc la chasseuse de prime d’un regard hautain et d’un sourire narquois avant même qu’elle ne vit l’amie d’Erwin venir la rejoindre et affirmer un peu plus quelque chose que la Toupex pensait déjà. Elle regarda alors l’intervenante repartir dans le bar sans ajouter un mot et reporta finalement son œil sur le corps blessé de celle qui avait été son adversaire l’espace de quelques instants. Que devait-elle en faire finalement ? La tuer ? La laisser repartir ? Lui laisser un souvenir éternel de leur rencontre ? La seconde solution était tout simplement inenvisageable, pour des raisons évidentes. La dernière l’était également, tout simplement parce que ce n’était pas là le style de la traitresse. La première était peut-être la seule et unique solution, celle par laquelle l’inquisitrice s’offrait la paix et le calme, celle par laquelle l’inquisition restait encore sous les radars de l’alliance des chasseurs de prime, ou sous leur désintérêt. Alors, prenant le temps de la réflexion, elle adressa quelques mots à sa captive.



Le temps de cette intervention, elle avait fini par prendre sa décision.



Alors, lentement et avec une certaine douceur, le dard de la maudite pénétra la peau de sa cible avant de ressortir un instant plus tard. Le poison allait maintenant prendre possession du corps meurtri de la chasseresse et notamment de son corps, zone dans laquelle la maudite avait piqué. Son cœur s’arrêterait rapidement et offrirait une mort rapide et peu douloureuse. Avant qu’elle ne pousse son dernier soupir, Kanäe reprit forme humaine et adressa une dernière parole à celle qui rejoindrait bientôt l’autre monde.



Alors elle attendrait que la faucheuse vienne prendre l’âme de la fourmi et se débarrasserait de son cadavre pour le rendre à l’océan. Pourtant, alors que son fluide mortelle prenait finalement la vie de l’empoisonnée, le trio disparu refit surface devant une maudite au visage fermé.

De son côté, Kim n’avait été que la spectatrice de la fin des événements. Elle était d’abord restée aux côtés du Shuri pendant qu’Erwin était parti dans les airs pour gérer le reste des choses. Quelques instants après son retour, elle s’était retrouvée en compagnie de ses compagnons avant que le puissant beau gosse n’explose le premier instigateur de toute cette histoire. Au final, et sans qu’elle ne s’en rende réellement compte, elle vit le monde réel revenir devant ses yeux et sa supérieure apparaitre, le regard vide et dur devant le cadavre de l’acolyte du maître du jeu. Elle resta silencieuse devant la mine de la verte et attendit que celle-ci prenne la parole. Ce qui vint rapidement.



S’adressant directement à son petit frère, la Zoan semblait taraudé par les informations données plutôt.



Elle lui expliquerait alors les tenants et les aboutissants de sa rencontre avec la fourmi avant d’expliquer à Kim qu’elle devait rester ici. Noréa était dans une situation instable et la cornue ne pouvait être mise en danger. Ken relevait de la juridiction d’Erwin, mais Kim de la sienne.