Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
Suite à sa rencontre avec l’agente Nostradame qui avait usé d’une fausse identité dont Reo ne se souvenait plus parce qu’il se moquait éperdument, à son passage dans une équipe hors-la-loi et à sa déconfiture, le jeune vampire avait décidé de changer de voie pour rallier quelques chose de plus grand. Son père tant détesté était mort après avoir profité du réseau criminel alors hors de question qu’il suive la même voie, il ne lui restait justement plus qu’à combattre toute la saloperie qui avait fait comme le paternel. Pour ce faire, un moyen efficace ô combien vanté par la rousse du Cipher Pol 9 s’était offert à l’Ashugari, un moyen qu’il avait fini par considérer et par accepter comme sa prochaine et très probablement dernière destination : le gouvernement mondial. Il avait donc abandonné tout rêve de devenir un grand esclavagiste ou encore celui consistant à assassiner ses géniteurs. La premier parce qu’il n’avait plus envie et le second parce qu’il… Bah parce qu’il venait de le faire finalement. Il s’était donc « rapproché » de ses propres anciens contacts de l’underground et en avait massacré la plupart, signe de bonne volonté et de réintégration en vue de son éventuel incorporation aux forces de la faction la plus représentée sur les mers. Secrètement, il espérait être affecté à des activités sympathiques comme la torture, le meurtre, l’assassinat ou la médecine préventive, autrement appelé frappe préventive, autrement appelé, assassinat… Comme quoi toutes les routes mènent à Rome.
Dans tous les cas, il ne voulait pas finir comme bien de ces nombreux lieutenants de la marine qui semblait se faire totalement mener à la baguette. Il souhaitait grandir, évoluer, devenir un gradé de haut rang et pouvoir diriger. S’il ne souhaitait plus administrer des esclaves, des petits grouillots de la marine lui convenaient parfaitement, ils seraient ses petits esclaves perso. En vue de cette intégration, le tatoué avait sollicité de la Nostradame qu’elle remette un rapport le concernant à se hiérarchie. Après tout, l’Oroshi avait tué des criminels et méritait donc un peu de considération non ? Sans compter tous ceux dont il venait de prendre la vie plus récemment et qui ne faisaient pas l’objet du rapport. Mais pour ceux-là, le sang-pur ne dirait rien sauf s’il était interrogé, c’était cadeau. Il était un vampire au grand cœur par moment et espérait bien que les membres du gouvernement le verraient au moment de choisir son orientation. Tortionnaire dans une prison ou à Enies Lobby, garde du corps privilégié d’une personnalité qui lui permettrait de traiter les autres comme des chiens ou même médecin barbare pour le compte de la section scientifique ; il n’était pas bien difficile.
Dans l’optique donc de rejoindre le gouvernement, le nocturne avait pris place sur un bateau de transport dans le but de rejoindre une île sous gouvernance gouvernementale et donc, d’adopter un nouveau mode de vie. Malheureusement, qui dit transport civil, dit civil. Et maintenant, le suceur de sang se retrouvait au milieu d’une foule d’humains sans la moindre importance, discutant aussi bien du soleil et de la pluie, que de la bouffe du soir ou des premières dents de la petite… Quel ennui majeur, il espérait sincèrement qu’il n’allait pas entendre ça dans les réunions au sommet qui seraient les siennes après quelques actes héroïques au sein du gouvernement. Cela lui prendrait peut-être quelques années, mais il y arriverait. Après tout, le gouvernement récupérait possiblement aujourd’hui une coquille vide, certes un peu sadomasochiste et obsédé par le sang, mais vide. Plus de famille, plus d’emploi, plus de relations ou presque ; le noiraud était un peu au pied du mur sans trop l’être non plus. Bouarf, si les instances gouvernementales ne voulaient pas de lui, il pourrait aller faire autre chose en attendant genre, chasseur de prime. Rigolo ça, chasseur de prime. Et ça permettait de revenir dans le gouvernement si on faisait ses preuves nan ?
Quoiqu’il en soit, il écouta deux jeunes humaines à forte poitrine parler d’un certain Kiri, un coup d’un soir particulièrement mauvais que la jeune femme de droite avait eu l’occasion d’essayer la veille. Encore une histoire sans intérêt… Que cette traversée était longue et ennuyante.
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Sam 7 Juil - 20:49
Berta.
Du bout des doigts, la jeune femme releva quelque peu la visière de sa casquette et darda l'horizon azuré d'un regard blasé. C'était long. Elle n'aimait pas l'idée de dépendre des transports civils pour passer d'une île à une autre : il était grand temps qu'elle demande un transport personnel afin de lui ôter cette contrainte des bras, même si cela risquait d'en générer d'autres, invariablement. Elle poussa un soupir en se rappelant qu'elle n'avait de toute manière pas prise cette embarcation par pure hasard, puis fit volte face pour poser son regard sur les badauds qui conversaient plus ou moins joyeusement à bord. Le temps était clément et plutôt clair : les voyageurs étaient de sortis sur le pont, pour l'immense majorité d'entre eux. Ils se délectaient de cette journée franchement chaleureuse, sur l'océan de South Blue, et tâchaient de rendre le périple aussi plaisant que possible. Elle, de son côté, n'en finissait plus de songer à son travail : Berta était venue ici seule et elle entendait bien le rester tant que sa mission n'avait pas été menée à bien. Non sans un fin soupir, elle s'échina à dévisager les différents profils sur lesquels elle pouvait poser son regard. Elle semblait chercher à distinguer une physiologie particulière : elle éliminait scrupuleusement les silhouettes les unes après les autres, tantôt à cause de leur corpulence, à cause de leur sexe ou simplement à cause de leur coupe de cheveux. Une fois de plus, elle devait se baser sur un vague descriptif : aucune photographie n'avait été réalisée, et les maigres renseignements qu'elle avait pu glaner risquaient de lui compliquer la tâche. Mais depuis qu'elle officiait sur les Seas Blues, ses supérieurs n'avaient jamais eu la moindre raison de douter de ses compétences. A contrario, elle avait bien souvent fait parler d'elle comme d'un exemple de professionnalisme et de rigueur... Cette traque allait donc fort certainement se montrer aussi simple que les précédentes, à cela près qu'elle allait surtout avoir besoin de surveiller les déplacements des civils et voyageurs à bord. Tous ces inconnus étaient une contrainte supplémentaire à incorporer dans les scénarii qu'elle tissait et dans les objectifs qu'elle prétendait vouloir atteindre... Il aurait été regrettable, après tout, que ce voyage n'en vienne à virer au cauchemar.
Cependant, une rumeur, qui ne tarda guère à se propager à bord, ne tarda guère à lui faire arquer un sourcil. Désarçonnée et interloquée, elle tournoya sur elle-même prestement, plantant une fois de plus son regard vers l'horizon, et elle y découvrit estomaquée les voiles noires d'un navire appartenant à la prison sempiternelle et infernale d'Impel Down. Qu'est-ce que ces chiens de garde venaient faire ici bas ? Bien sûr, Berta en savait au moins autant que le commun des mortels : elle était au courant du fait que bien des équipes de geôliers avaient été montées à la suite des deux grandes évasions que la prison avait pu connaître, et que ceux-ci prêtaient main forte aux marines, notamment, dans le cadre des arrestations et des transferts les plus urgents. En revanche, ce qui la gênait hautement, c'était que le navire de la prison semblait mettre le cap précisément sur l'embarcation de transport à bord de laquelle elle avait embarqué... Était-ce là le pur produit du hasard ou risquaient-ils de se mêler à la danse d'une seconde à l'autre ? Dans le premier cas, les touristes et elle ne tarderaient pas à le savoir : le cap du navire prison resterait inchangé et ils n'auraient même pas à se croiser. En revanche, si les subordonnés de Satan visaient bel et bien le navire de transport, alors il y avait fort à parier qu'ils finiraient par changer de cap afin de les intercepter et de les contraindre à s'immobiliser... Cela risquait de causer des problèmes. Un mouvement de foule, a minima... La demoiselle tiqua en plaçant ses lunettes amples et opaques sur ses yeux afin de distinguer plus précisément la taille gargantuesque de l'embarcation qui progressait paresseusement dans leur direction. Dans combien de temps seraient-ils là ? Quelques heures, au grand maximum... Et encore, c'était là plutôt optimiste. Le capitaine de l'équipage civil, s'il recevait un appel des geôliers, risquait fort de dévier de sa trajectoire initiale pour les rejoindre dans les délais les plus brefs. Le décret Decima ne pouvait souffrir d'aucune espèce d'effronterie ou de désobéissance et nul ne l'ignorait. Afin de veiller à la sécurité de ses passagers et afin d'offrir au Gouvernement Mondial une chance de faire respecter sa loi, il allait probablement tout mettre en oeuvre afin de faciliter la tâche de ces foutus geôliers...
Berta tiqua, agacée, et remit par la suite ses lunettes au-dessus de la visière de sa casquette avant de s'en retourner au couvert de la foule. Cette arrivée imminente était la raison qui lui manquait encore afin de se mettre en action sans plus tarder. Chaque seconde qui s'écoulait, c'était une seconde qui pouvait finir par lui faire gravement défaut. Petit-à-petit, l'arrivée probable des geôliers allait s'ébruiter sur le navire, finissant par réduire drastiquement ses libertés et sa marge d'erreur. Or, elle ne pouvait pas se permettre de foirer cette mission sous prétexte que quelques gardiens d'une prison lointaine venaient y mettre leur grain de sel... L'idée, à elle seule, demeurait tout de même assez intolérable. Sans prêter la moindre attention aux deux pimbêches qui semblaient discuter d'un coup d'un soir, pas plus qu'à l'espèce de gringalet tatoué qui semblait quelque peu égaré à bord, la demoiselle s'engouffra dans les entrailles du navire en songeant que sa cible devait encore s'y trouver. Elle ne l'avait remarqué nulle part, sur le pont, et s'il était effectivement monté à bord, c'était forcément dans le coin qu'il séjournait... Et c'était tant mieux. Avec un peu de chance, elle allait pouvoir régler cette affaire promptement et brillamment en l'acculant sans plus tarder. De quoi diminuer vivement les chances de le voir user de la foule comme d'une échappatoire lâche et couarde au possible...
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Lun 9 Juil - 20:09
Suspicions !
Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
Dire que beaucoup de marins trouvaient l’océan calme et apaisant… Alors calme, certes. Mais apaisant, certainement pas, Reo ne trouvait rien de plus énervant que cette saloperie de mer à la con qui baladait les navires dans un rythme mou et particulièrement saoulant, encore heureux qu’il n’ait pas le mal de mer. Alors pour noyer son ennui, il écoutait les histoires de cul de deux petites écervelées, il repérait les différentes personnes autour de lui, il se moquait de la perruque ostensible d’un petit vieux, de la robe bien trop petite d’une grosse ou encore des lunettes sur la casquette d’une gamine. Mais, au bout d’un moment, l’impensable se produit et lui apporta un sourire presque radieux sur les lèvres : une rumeur d’arrivée. Il espérait tout et rien en même temps. Des pirates ou des révolutionnaires qu’il pourrait défoncer pour emmener en cadeau aux membres du gouvernement. Un navire du gouvernement qu’il pourrait rejoindre rapidement pour se barrer de l’ennui des transports civils. Un autre transport civil, qui l’ennuierait totalement et le pousserait presque à aller faire une sieste. Un équipage hors-la-loi qu’il se ferait un plaisir de voler et de massacrer, là aussi pour montrer au gouvernement qu’il était une recrue de choix.
Il avait pensé à beaucoup de chose, mais lorsqu’il put découvrir le navire et entendit sa provenance de la part d’un des mecs présents sur le navire, le canines du vampire se firent voir sous son sourire sadique : un navire d’Impel Down hein. Et qui faisait clairement cap vers eux pour l’heure, intéressant, très intéressant. Il n’en espérait pas tant. Si seulement le navire du gouvernement venait aborder sa petite embarcation, là dans les dix minutes à tout casser, si seulement elle venait récupérer un abruti qui se cachait à l’intérieur, si seule…
- Oh oh oh, mais dis donc.
En y pensant nonchalamment, presque comme une idée furtive, le sang-pur se retourna vers le corps du pont se mit à sourire. Et si ce navire n’était pas là pour rien, s’il cherchait quelqu’un, l’un des évadés récents de la prison sous-marine libérés par un révolutionnaire débile et un pirate idiot, bande de cons… Enfin, ça il s’en foutait pas mal mais s’il y avait un ancien prisonnier à bord, le choper ne pouvait que lui faire gagner des points. Il regarda donc autour de lui et vit seulement la petite à casquette ouvrir la porte pour s’enfoncer dans les entrailles du navire. Etrange pour une civile de précisément se barrer au moment où les forces gouvernementales étaient en vue, et puis, qu’est-ce qu’elle comptait faire dans les entrailles boisées du navire.
Alors, sans trop attendre pour ne pas être distancé, Reo traversa lui aussi le pont et pénétra rapidement dans le navire en essayant de rattraper la jeunette. S’il y parvenait, il se contenterait de l’interpeller sans la moindre gêne et la moindre discrétion avant de tenter de tirer les choses au clair.
- Etrange pour une civile de déguerpir discrétement en voyant un bateau du gouvernement mondial. T’aimes pas les mouettes ? T’as peur des voiles noires ou seulement de l’enfermement ? Comprend moi bien, en temps normal, je m’en foutrais, mais là je suis en route pour rejoindre le gouvernement donc si t’as un souci avec eux, t’as plus ou moins un souci avec moi ma belle.
Peut-être avait-il fait une erreur, peut-être était-elle un monstre de bataille, une hors-la-loi d’une puissance sans bornes. A ce moment-là, son destin était donc choisi : il allait prendre bien cher.
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Mar 10 Juil - 12:14
Berta.
Lorsqu'une voix résonna derrière elle, la jeune femme s'arrêta subitement et fronça les sourcils. Elle écouta les mots que l'inconnu prononçait et poussa un soupir exaspéré. Voilà qu'un inconnu prenait part à cette affaire et semblait l'incriminer plus ou moins directement... Elle n'avait pourtant rien fait de réellement suspect : elle s'était simplement élancée vers l'intérieur de l'embarcation... Tant pis. Que sa conduite soit suspecte ou pas, cela ne l'intéressait pas réellement : elle avait un travail à remplir, et elle allait le remplir quoi qu'il arrive. Elle ne pouvait pas tolérer qu'on se dresse sur son chemin, et l'identité exacte de cet inconnu n'y changeait pas grand chose. Soucieuse, toutefois, de ne pas bondir à tort et à travers sur le premier venu, Berta pivota pour faire face à l'illustre inconnu qui se révéla être l'un des passagers du navire qu'elle avait entraperçu sur le pont, un instant auparavant. Ainsi face à elle, dans ce couloir vide où nulle autre âme ne se trouvait, il semblait encore plus animal et antipathique... Elle, blasée, se contenta d'arborer une expression faciale des plus neutres tandis qu'elle réfléchissait quant à la marche à suivre. Qui était-il, au juste ? Un simple civil qui s'était senti pousser des ailes ? Un gouvernemental en planque, ou chasseur de primes inconnu au bataillon ? Dans tous les cas, il y avait une chose au sujet de laquelle elle savait être catégorique : il était un illustre inconnu, potentiellement un anonyme lambda, puisqu'elle était quasiment certain de n'avoir jamais eu l'occasion de dévisager son faciès atypique dans la presse. De plus, il n'avait pas réellement la dégaine d'un soldat : s'il faisait partie du Gouvernement Mondial, elle pouvait donc quasiment instantanément retirer la possibilité qu'il soit membre de la Marine, laquelle était plus rigoureuse que les autres institutions. Peu de chances qu'une telle excentricité y soit tolérée...
Bien. Si elle admettait que cet inconnu était possiblement un membre du Gouvernement Mondial, elle n'avait pas de raison de lui sauter à la gorge. En revanche, il utilisait éventuellement cela comme prétexte et souhaitait peut-être la doubler ou lui nuire, pour une raison ou pour une autre... Dans un cas comme dans l'autre, la demoiselle pouvait être catégorique sur au moins un sujet : il fourrait son nez dans des affaires qui ne le regardaient absolument pas. Cette curiosité maladive risquait de lui causer bien du tort, à ce rythme... Elle avait après tout hésité à lui sauter dessus afin de lui régler son compte : si son approche avait été seulement un chouïa plus brutale et plus belliqueuse, il y avait fort à parier que Berta, nerveuse et agacée de constater l'arrivée imminente des représentants de la prison, aurait simplement décidé de le mettre à mort afin de lui passer l'envie de lui traîner dans les pattes plus longtemps. Enfin, pour l'heure, il n'était pas nécessaire de se montrer plus sauvage et plus agressive que la situation ne l'exigeait. Ce type ne correspondait pas à la personne qu'elle était en train de traquer, et elle ne souhaitait de toute manière pas l'embrigader dans cette affaire. Elle décida donc de lui répondre d'une voix froide et cinglante, afin de lui faire comprendre qu'il n'était pas à sa place ici, quelle que soit son habilitation, et qu'il valait mieux pour lui s'en retourner sur le pont supérieur tant qu'il disposait de ses deux jambes pour le faire.
-Rejoindre le Gouvernement, tu dis ? Quoi ? Tu es un civil qui veut se racheter une vertu, ou juste un agent qui retourne en service ? Enfin, dans un cas comme dans l'autre, il va se passer ici des choses qui te dépassent. Tu ferais mieux de t'en aller rapidement. Je suis dans mes droits, dans mes devoirs, même... J'ai la liberté d'agir de la sorte, que ça te convienne ou non. J'en ai même l'obligation, en fait.
Que lui-même soit ou non un agent du Gouvernement Mondial, il n'allait pas tarder à s'en rendre compte grâce à la prise de parole de la jeune femme : elle n'était pas une civile, et elle était là pour son travail, quel qu'il soit et quel que soit son employeur. En fait, s'il usait de ses méninges, il risquait même de comprendre qu'elle était elle aussi attachée au Gouvernement, d'une manière ou d'une autre. Elle avait volontairement laissé cette information confidentielle filtrer sans trop en dire pour autant, évidemment : car elle souhaitait purement et simplement tester ses réactions afin de savoir ce qu'il allait lui répondre. Si, en comprenant qu'elle agissait au nom de la justice, il semblait s'inquiéter ou d'affoler momentanément, elle allait savoir immédiatement qu'il n'était pas aussi innocent et de bonne volonté qu'il ne voulait l'assumer. A contrario, s'il s'excusait platement et qu'il s'en retournait à ses activités initiales, elle allait pouvoir imaginer qu'il n'était ni plus ni moins qu'un bas gradé qui pensait réaliser son travail et qui s'était lourdement fourvoyé... Berta n'avait donc plus qu'à laisser ses palabres infuser quelque peu avant de tirer des conséquences des réactions que cet inconnu afficherait plus ou moins ouvertement. Bien sûr, elle gardait à l'esprit qu'il pouvait simuler une conduite ou une autre... Cependant, à cette distance et avec aussi peu d'agitation alentour, elle, qui était brillante physionomiste, allait sans peine réussir à le dévisager et à scruter le moindre des changements au sein de son faciès. S'il s'avérait finalement terriblement suspect, elle n'allait pas courir le moindre risque et allait devoir prendre la décision de l'abattre au nom de la sécurité des autres passagers. Cela pouvait déboucher sur un décès regrettable, certes, mais il avait démontré une telle assurance qu'elle doutait farouchement du fait qu'il soit effrayé spontanément en constatant qu'elle n'était pas qu'une civile au comportement louche...
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Mar 10 Juil - 13:25
Copains ?
Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
De cette jeune femme, Reo attendait un peu tout mais aussi surtout rien. Il ne savait pas réellement si elle était impliquée dans quelque chose, si elle fuyait ou non le gouvernement mondial, si elle avait juste envie de soulager sa vessie, en gros, rien. Cependant, dès lors qu’elle se retourna en affichant une mine neutre au possible, le vampire comprit qu’il ne s’agissait pas là d’une simple civile en route pour les commodités ou qui s’apprêtait à rejoindre un galant. Il attendit donc patiemment une prise de parole en voyant le regard de la jeune fille le détailler rapidement, tout comme lui le faisait avec son interlocutrice. Petite, fine et calme, elle pouvait éventuellement représenter une menace improbable, un peu comme le fantôme qu’il avait rencontré quelques jours plus tôt sur Trader alors qu’il assistait deux criminels dans une mission moins honorable que celles approuvées par le gouvernement mondial. Il ne pouvait le savoir, et s’en moquait un peu, mais il était possible que la gamine soit aussi un de ces monstres de puissance qui aurait séparé sa tête de son corps en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Bouarf, tant pis, au pire il mourrait plus tôt que prévu et sans même avoir défoncé du criminel.
Pourtant, elle n’attaqua pas, bien qu’il ait parlé d’une pseudo appartenance au gouvernement ou davantage d’une volonté d’affiliation prochaine et donc, elle ne devait pas être une criminelle sanglante. Si cela avait été le cas, elle aurait simplement prit le parti de passer à l’assaut et aurait tenté de s’ôter une épine du pied dans sa fuite du navire de la prison sous-marine. Puis enfin, l’éclaircissement final pointa lorsque la jeune femme prit enfin la parole. Droits, devoirs, liberté d’agir en tant que telle… Elle n’était pas une femme libre, pas une mercenaire ou une pirate. Peut-être une décima ou une hors-la-loi mais non, elle aurait tenté d’éliminer le tatoué, il ne restait plus qu’une solution donc, quelque chose qu’elle laissait entendre à demi-mot et qui agrandit encore un peu plus le sourire du vampire déjà radieux depuis la première question rhétorique de sa détractrice ?
- Me racheter une vertu ? Qu’est ce qui faut pas entendre, je vous jure… Nan, je ne retourne pas en service et ma vertu va très bien, je te rassure. Non, ce que je veux…
Alors son véritable sourire apparu, un sourire effrayant, sadique et destructeur. Le style de mimique que pouvaient afficher des terroristes, des extrémistes ou même des gouvernementaux comme pouvaient l’être des Ronald Ezra et compagnie. L’Oroshi, ou celui qui avait pu porter ce nom dans une vie antérieure, prêt à l’abandonner pour l’avenir, souhaitait s’inscrire dans la veine de ces hommes-là : des tueurs. Alors certes, il œuvrerait pour le compte du gouvernement mondial et y serait fidèle, très probablement, mais cela lui permettait de pouvoir accomplir ses rêves, de donner libre cours à sa passion pour le sang et pour la mort.
- Ce que je veux, c’est défoncer des criminels. Je vais pas te mentir, je veux les faire souffrir et les buter, purement et simplement.
Au moins, une telle explication avait pour premier mérite d’être claire et sans équivoque. Il avait pris la décision de venir gouvernemental, il allait le faire et il allait le faire avec panache, sans laisser derrière lui l’homme qu’il était. Mauvais, sanglant, hautain, peu respectueux devant l’illégitime… Et cela commençait dès maintenant.
- T’as du boulot, tu bosses dans la même branche que moi ? Cool, je viens avec toi, on gagnera du temps et tu pourras dire à qui tu peux que j’ai bien travaillé. C’est quoi le topo ? Ah, et si tu penses pouvoir me faire changer d’avis, oublies.
Ces derniers temps, Reo changeait aussi souvent d’orientation professionnelle que de sous-vêtements, espérons que celle-ci tienne pour une fois !
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Mar 10 Juil - 20:46
Berta.
Lui... Il ne manquait pas de culot. Il avait effectivement compris où Berta voulait en venir : il avait pu cerner son affiliation au Gouvernement Mondial mais, plutôt que de l'effrayer ou que de le pousser au respect et à la timidité, cela avait semblé l'enchanter. Il affichait dorénavant un sourire carnassier, tout en vantant la brutalité qui était la sienne et qu'il semblait vouloir mettre en exergue dès la première occasion. Alors comme ça, ce type voulait rejoindre le Gouvernement Mondial afin de s'en prendre à des criminels ? C'était réjouissant, d'une certaine manière : mieux valait un taré de leur côté plutôt que de celui des pirates de toutes sortes. En revanche, elle n'aimait réellement pas le ton qu'il employait à son égard... Il se montrait autoritaire, d'une certaine manière. Il voulait lui ôter sa liberté et pensait sérieusement qu'elle allait s'encombrer d'un type de son acabit. C'était une perte de temps... Elle tiqua en fronçant les sourcils tandis qu'il la sommait directement de le mettre au parfum, de lui en dire plus quant à la mission sur laquelle on l'avait envoyée, lui rappelant d'entrée de jeu qu'il ne comptait pas rebrousser chemin. Il était sérieusement prêt à mourir pour sa lubie meurtrière ? La jeune femme, de son côté, n'avait malheureusement pas la moindre raison de lui accorder une once de confiance. Il semblait clairement instable, avait bien failli sauter sur la première occasion pour s'en prendre à elle, semblait pétris d'une arrogance qui risquait de lui causer du tort et n'était manifestement pas capable de comprendre ou d'obéir aux ordres. Tout cela faisait de lui un piètre subordonné, et elle n'avait de toute manière jamais eu l'ambition de s'encombrer d'un assistant : elle était du genre solitaire et c'était pour cela qu'elle n'avait pas décidé de rejoindre la Marine. Le travail en équipe, cela ne l'intéressait pas, et ce pauvre vampire n'allait pas tarder à le comprendre. Il refusait d'écouter ce qu'elle avait à lui dire ? Très bien, et tant pis à la fois : elle allait faire en sorte de graver en lui une petite leçon d'humilité.
-Soru.
Combien de mètres les séparaient ? Pas assez. En un éclair, elle disparut pour ne réapparaître qu'à un ou deux pas de son interlocuteur. Désormais l'un face à l'autre, ils pouvaient considérer à son juste titre leur décalage en terme de taille : elle faisait aisément une à deux têtes de moins que lui, mais elle n'était pas impressionnée pour autant. Avec une vivacité exceptionnelle, son index droit sembla surgir de nulle part et se diriger droit vers le poitrail de Reo. Il ne s'arrêta qu'à un centimètre de la peau de ce dernier tandis que le regard de Berta, froid et implacable, se plantait dans celui de son interlocuteur. Finalement, mécaniquement et sordidement, comme si l'idée d'ôter la vie à autrui ne lui avait causé pas la moindre révulsion, elle annonça clairement et fortement afin d'être certaine qu'il ne pourrait pas s'extraire de cette réalité et de cette certitude, qu'il allait y être confronté puissamment.
-Et shigan. Des comme ça, j'en connais d'autres. Je suis formée pour la traque, pour le pistage... Et, si nécessaire, pour l'assassinat. Tu n'es pas intéressant. Tu n'es rien. Si je t'avais tué, ici et maintenant, personne ne t'aurait pleuré. Personne ne t'aurait regretté. Personne n'aurait seulement retrouvé ta dépouille. Tu serais tombé dans l'oubli et j'aurais simplement continué ma mission, librement. Alors dis-moi : qu'est-ce qui devrait me pousser à m'encombrer de toi ? Je perds du temps rien qu'à te regarder... Alors pourquoi devrais essayer de travailler conjointement avec toi ? Si tu veux t'en prendre à des criminels, tu ferais mieux de commencer par tabasser quelques racailles...
Est-ce que cela allait seulement suffire ? Dans le fond, elle en doutait, mais elle se contraignait à essayer. Pourquoi ? Car ce type, même s'il avait démontré dès les premiers mots échangés une instabilité évidente et une soif de sang aberrante et anormale, n'en était pas moins, tant qu'une preuve de l'inverse ne lui était pas apportée de manière flagrante, un innocent quelconque. Or, il n'était pas vraiment dans ses prérogatives d'abattre des civils à tour de bras, à moins bien sûr que ces derniers n'aient un lien apparent avec la mission qu'elle devait remplir, ou à moins qu'ils ne mettent en péril la réussite de la tâche qu'on avait pu lui confier. En l'occurrence, ça n'était pas encore le cas : certes, il était suspect et certes, il était en train de la ralentir en agissant aussi puérilement et aussi stérilement, mais il n'avait rien tenté à son encontre et ne semblait pas avoir de lien avec le criminel qu'elle était venue arrêter. En d'autres termes ? Berta lui laissait une chance. Une chance de tourner les talons, d'oublier brusquement tout ce qui venait de se passer, dans les entrailles de cette embarcation, et de remonter auprès des autres convives, sur le pont supérieur, où il n'aurait plus qu'à attendre l'arrivée des gardiens de la célèbre prison pour les accueillir avec quelques applaudissements, au même titre que les badauds qui pullulaient dans le coin. S'il décidait de jeter cette chance aux oubliettes ou de la gâcher, elle ne répondrait probablement plus de rien... Elle n'était pas venue se perdre sur South Blue pour permettre à un quidam de l'entraver dans ses mouvements. Ce n'était clairement pas à l'ordre du jour. Enfin, pour l'heure, la balle était dans son camp : elle, de son côté, ne bougeait pas d'un pouce, de sorte que son index, franchement pointé, demeurait à quelques cheveux seulement du point vital qu'il aurait pu embrocher sans la moindre difficulté, au moins mouvement suspect et trop brusque. Elle le lorgnait, également, toujours avec le même regard morne et sans vie. Il allait ainsi pouvoir le comprendre avec une évidence éclatante : il était actuellement confronté à une tueuse, une vraie, qui avait l'habitude d'ôter la vie, qui l'avait tant et tant fait que c'était devenu une espèce de routine qu'elle appréciait réellement. Quelle allait être sa conduite, dans ces conditions ?
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Mer 11 Juil - 11:54
Soutien
Je ne le fais pas par plaisir, enfin pas uniquement.
Lorsqu’elle s’était déplacé pour venir jusqu’à lui, le vampire ne perçut rien d’autre que du vide, au mieux une masse humaine qui s’était projetée vers elle avec une vitesse des plus déconcertantes. Elle n’avait prononcé qu’un seul mot qui ne représentait aucune signification pour le vampire qui avait eu « la chance » d’être tenu à l’écart du gouvernement durant ses quelques années de... quête de soi-même. « Soru », encore un nom de technique de lolly ça, ça ne faisait aucun doute pour le sang-pur qui ne laissa pas la remarque passer le mur de ses lèvres, la petite à casquette était déjà assez sur les dents comme ça pour en remettre une couche. En tous les cas, ce « soru », il serait pas mal intéressant de le bosser un jour, histoire de pouvoir dérouiller des mecs en vitesse. Pourtant, si le mouvement pouvait surprendre, ou effrayer, le visage de Reo ne mua pas et resta calme, sereine et un poil sadique.
Quoiqu’il en soit, la petite avait fini sa course juste devant le torse du nocturne qui repéra alors finalement qu’elle était vraiment petite, tant mieux, il aimait les petites, plus faciles à porter une fois morte, évanouie ou autre. Mais celle-là, il ne comptait pas, et ne pouvait probablement pas, lui adresser l’un des destins susmentionnés. Malheureusement, elle commit alors quelque chose qui lui fit perdre au moins quarante points d’estime : un sermon.
Et puis Shigan, ça voulait dire quoi encore ? Encore une technique de lolly ? Décidemment, elle avait vraiment des noms de coup bizarres. En plus, Reo avait toujours trouvé ça étrange les mecs qui annonçait le nom de leur technique, ça faisait un peu schizophrène ou perso de séries animés, un peu chelou quoi. Pourtant, là encore, il ne le précisa pas et préféra tout simplement la fermer. Il écouta donc le sermon d’une oreille plus ou moins distraite mais en captant la substance de l’intervention : il faisait quand même bien chier la naine.
Une solitaire ? Ça tombe bien, il l’était aussi, alors ils pouvaient peut-être solitaires ensemble ! Mais le seraient-ils encore s’ils étaient ensemble ? L’idée traversa la tête de l’Ashugari et manqua de le faire sourire pendant que Miss casquette lui laissait clairement une porte ouverte. Si elle faisait les questions et les réponses, il n’en restait pas moins qu’elle demandait en quoi le vampire pouvait lui être utile, preuve donc qu’elle n’avait pas perdu tout bon sens et que l’attrait du nombre ne lui paraissait pas totalement inutile. Plus encore, elle pourrait bénéficier de la force et de la résistance de Reo si sa cible s’avérait plus forte que prévu. Il y avait plusieurs possibilités que pouvaient être offertes par l’Oroshi : permettre une ouverture, infliger une lourde blessure, servir de support ou même de bouclier. Il y réfléchit et mit en place sa réponse pour tenter de convaincre la jeune agente du gouvernement.
- Comprend moi bien ma chère, la seule chose négative que je peux t’apporter, c’est ce qui se passe actuellement : une perte de temps. Dans le combat qui sera le tien, et dans lequel je trouverai mon intérêt, tu avoueras que l’atout du nombre représente une donnée non-négligeable. Tu pourras te servir de moi comme distraction, bouclier humain, chair à canon, soutien stratégique ou bélier, je m’en fous tant que tu peux voir mes capacités et faire un rapport… intéressant. Pour aller droit au but, je ne vais pas le cacher, je ne veux pas être intégré comme une bleusaille qui ne pourra rien faire. Je veux développer mes talents et aligner des déchets.
Une démonstration de sa force, il en aurait bien fait une sur le mur du navire mais il l’aurait sûrement brisé, ce qui n’aurait pas été du meilleur des effets dans la situation actuelle. Reo se retint donc et attendit le verdict.
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Jeu 12 Juil - 10:45
Berta.
Il était lourd. Il n'avait pas l'air de vouloir lui lâcher la grappe... Avait-elle dit quelque chose qu'il avait mal interprété, qui l'avait poussé à la confusion, ou souffrait-il simplement d'un orgueil si démesuré qu'il n'était pas capable de voir qu'il ne serait, en l'état, ni plus ni moins qu'un handicap pour une jeune femme possédant des capacités telles que les siennes ? Il ne semblait pas avoir compris non plus qu'elle ne souhaitait nullement livrer bataille : elle était spécialiste de l'assassinat... Pourquoi diable tâcher d'affronter ses proies, dans ces circonstances ? Il valait largement mieux qu'elle mise sur une mise-à-mort prompte et incontournable... Malheureusement, Berta ne voyait pas trop comment expliquer ce genre de banalités : sa patience, de toute manière, ne le lui permettait pas. Elle n'était pas vraiment du genre à prendre ses interlocuteurs par la main et à les emmener vers les contrées splendides que l'on nommait bon sens... S'il n'était pas capable de faire ce cheminement et si, de surcroît, il souffrait effectivement d'un sadisme exacerbé, qu'il semblait en tout cas revendiquer, il y avait fort à parier qu'il ne manquerait bel et bien à personne, comme elle avait pu le lui souffler quelques secondes auparavant. Alors quoi ? Et bien, l'issue était unique et inévitable... Le regard de la jeune femme, acéré, sembla se crisper un court instant avant qu'un soupir n'en vienne à quitter ses lèvres. D'abord désappointée, elle afficha finalement de véritables regrets, tangibles : tuer ne lui faisait plus rien, mais assassiner un homme parce qu'il était bête, en revanche, avait tendance à lui glacer le sang. Tant pis, elle n'y pouvait rien... Elle lui avait laissé une chance de s'enfuir et, manifestement, il n'avait plus suffisamment d'instinct de survie pour pouvoir tenter de la saisir au vol. Il était donc condamné, envers et contre tout, puisqu'elle ne pouvait pas se permettre de mettre sa quête en péril afin de satisfaire ses ambitions égoïstes et égocentriques... Sans plus tarder, et avant de l'abattre, elle prononça quelques paroles d'un air désabusé, espérant simplement que sa disparition passerait inaperçue au moins jusqu'à ce qu'elle ait réussi à coffrer l'ahuri qu'elle était venue chercher ici : dans le cas contraire, tout cela risquait fort de se complexifier largement...
-Tant pis pour toi. J'aurai essayé de...
Des bruits de pas précipités eurent lieu, soudain, attirant momentanément son attention. Désarçonnée, elle fit volte face et vit une silhouette qui, surgissant d'une cabine, se jetait dans un couloir afin de disparaître aussi promptement que possible. Bordel... C'était forcément lui ! Elle serra les crocs, énervée comme jamais, en imaginant sans peine que c'étaient leurs bavardages incessants qui avaient dû l'affoler puis lui mettre la puce à l'oreille. A cause de cet inconnu, elle avait indéniablement manqué de prudence : elle n'aurait jamais dû engager la conversation... Elle aurait dû se contenter de le tuer d'entrée de jeu, sans prévenir. Le petit jeu qui allait s'engager était sans nul doute celui qu'elle détestait le plus : le jeu du chat et de la souris. Elle y excellait, bien sûr, mais elle préférait amplement régler la situation par le biais d'un coup d'éclat fulgurant et imprévisible... Cela lui évitait de tomber sur un os, et cela empêchait ses ennemis de lui opposer résistance. Mais là... Berta risquait fort, effectivement, d'avoir un combat à mener à bien. N'ayant plus le temps de s'encombrer de l'homme efféminé qui, de toute manière, lui avait d'ores et déjà causé suffisamment de tort, elle ne tarda guère à s'élancer à la suite de la silhouette vigoureuse non sans lui glisser quelques mots : elle savait que si elle lui ordonnait de ne rien faire, il tenterait nécessairement de la suivre pour lui prouver ses compétences et sa valeur... En revanche, elle pouvait toujours tenter de l'amener ailleurs pour s'en débarrasser momentanément.
-Remonte sur le pont et veille sur les civils. Fais en sorte que personne de plus ne descende. Et dépêche-toi.
Allait-il obéir ? Elle aurait aimé pouvoir croire naïvement que oui, mais elle n'avait aucun moyen d'en être certaine : à la vérité, elle craignait même que cela ne soit pas du tout le cas. Il avait d'ores et déjà montré un fort tempérament... Et elle le voyait mal se contenter d'un rôle de planton ou de vigile dès lors qu'il avait assuré vouloir prendre part à cette traque et à ce combat. Toutefois, Berta ne s'octroya pas le luxe de vérifier si, oui ou non, Reo allait lui obéir docilement, au doigt et à l’œil : elle s'élança plutôt à la poursuite du fuyard, tout en contractant les mâchoires l'air courroucée. Les couloirs n'allaient pas tarder à s'enchaîner mais, fort heureusement, l'arrivée plus ou moins imminente du navire prison d'Impel Down et le beau temps avaient amenés le plus grand nombre des clients à se hisser sur le pont et à y demeurer sagement : en d'autres termes, les entrailles du navire étaient plutôt calmes et silencieuses... Et comme l'autre bougre courait comme un beau diable dératé, le pister n'avait rien de bien complexe. Restait à savoir ce qu'il espérait réaliser en détalant de la sorte : voulait-il simplement tenter de la semer, auquel cas il s'y prenait comme un pied, ou voulait-il plutôt tenter de dénicher un escalier qui lui permettrait de s'en retourner au sein de la foule ? Dans un cas comme dans l'autre, il était dans l'intérêt de la demoiselle de lui couper l'herbe sous le pied avant qu'il n'ait l'occasion de parvenir à ses fins.