Ishtar s’était ressourcé à l’île Iade après son sinistre séjour dans les Landes de Magyarolachia où elle avait dû faire face aux hordes vampiriques du voïvode locale aux côtés d’autres aventuriers dans le but de sauvé les victimes du trafic d’esclave lancé par ledit seigneur. Après sa rencontre avec un vieillard prénommé Otto, la De Lérhane avait pu purger son esprit des visions occultes de l’île des Hungaria. C’est donc le cœur léger qu’elle c’était dirigé vers une toute autre île de l’océan oriental qu’elle souhaitait découvrir. C’est ainsi qu’elle put observer de ses propres yeux ce qu’on lui avait raconté sur ce lieu, la vigie du navire de la Flotte Noire de Puerto Havana étant un lieu parfait pour observer Arza Moyata.

Cette île de moyenne envergure réputée dans cette région de West Blue pour son histoire encré dans le commerce du tabac était recouverte majoritairement de plantations, les habitants s’impliquant également dans le négoce du sucre, du thé ou encore des épices. La particularité notable qui en ressortait était la surexploitation de ces denrées pour faire vivre l’île et assurer la protection du Gouvernement Mondial qui avait affilié un colonel à la défense de l’île. Cette exploitation massive et intensive se retrouvait dans la vision de l’île puisque des immenses tours carrés en bois s’élevait dans les airs. Ces entassements d’étages étaient recouvert de plantations diverses abreuvés par un système d’irrigation sophistiqué et dont les murs étaient inexistants afin de laisser le soleil recouvrir les plantes pour les faire pousser. De plus, la population c’était mis à élever des animaux en périphérie de leur village afin d’étendre les ressources qu’ils pouvaient fournir. Comme mentionné plus tôt, cela leur permettait d’être affilié au Gouvernement Mondial puisque l’île fournissait une grande partie des denrées alimentaires de la Marine de la région, ravitaillant toute les semaines une base plus grande qui se chargeait ensuite de distribuer les vivres un peu partout dans les troupes en position dans la zone. Ainsi, les habitants se donnaient corps et à âmes à ces exploitations, faisant d’eux des paysans industriels. Ils n’hésitaient d’ailleurs pas à recourir à divers produits chimiques afin d’accélérer leur production.

La bilcane maudite du zoan mythique du Serpent à Plumes avait hâte de découvrir les secrets de cette productivité, ignorant complétement le fait qu’ils usaient de tels outils pour accroitre leur rendement. La femme blonde mesurant pas moins de trois mètres de haut et qui possédait quatre splendides ailes dans le dos, ailes tenant leurs origines d’une malformation génétique, était en effet intrigué. Etant originaire d’un petit village vivant en autarcie et qui devait survenir à ses besoins par lui-même, elle avait bien envie de savoir comment des personnes pouvaient produire suffisement de vivres pour subvenir aux besoins des autres en plus de leurs propres besoins. Le vaisseau atteignit finalement le petit port construit entièrement en bois et où l’on pouvait trouver un petit marché avec la pêche du jour et des marchandises importés. La grande demoiselle descendit alors à terre en saluant le capitaine, celui là même qu’elle accompagnerait à Jaya deux ans plus tard même si elle ne s’en souviendrait plus à ce moment-là. Son regard scruta les environs et elle repéra des gouvernementaux qui s’approcheraient certainement dans le but d’examiner le bateau qui venait d’être amarré à quai afin de s’assurer qu’il soit bien en règle, qu’il ne transporte pas de passagers clandestins ou de marchandises illicites ou qu’il ne cache pas des forbans.

L’un des membres du groupe gouvernemental ne tarda pas à se présenter afin de montrer de manière formelle la raison de son approche, même si cette dernière était pour le moins évidente. Le capitaine de l’embarcation hocha la tête en guise d’approbation tandis que les iris d’argent aux reflets lunaires de la maudite fixèrent les pupilles du dénommé Monrow Hisako, un simple mousse s’il en était. Il semblait être intrigué, ce qui fit détourner les yeux de la femme aux dimensions démesurés au bout de quelques instants pour s’attarder sur les camarades de ce dernier qui participerait à la fouille. Cela faisait déjà sept ans qu’elle parcourait les mers, de Grandline aux pôles en passant évidement par les quatre océans cardinaux. Il était donc peu étonnant qu’elle soit familière avec cette réaction à son exotisme certain. Ce n’était pas pour autant qu’elle agissait avec dédain. De plus, il fallait être prudent avec la Marine. Ishtar avait longtemps fait partie des troupes révolutionnaires du célèbres Arias et était désormais soldate dans les hordes de Centes Décima. Si elle c’était montré virulente en affrontement contre l’armée marine au service de Marijoa, ça avait toujours été ses mentors qui avait prit pour eux ces dégâts. La De Lérhane avait également la particularité de naviguer entre les factions non pas par convictions, mais par désir d’améliorer ses capacités de combat. C’est la raison pour laquelle elle avait voulut se trouver dans un camp antagoniste à la Marine qui regorgeait d’adversaires de taille, ce qui se voyait dans l’aide qu’elle pouvait à porter aux gouvernementaux en cas de besoin si des innocents étaient menacés. La bilcane avait des principes à respecter et ceux-ci lui permettait, même si c’était plus un constat qu’une volonté bien évidement, non seulement de s’assurer la sympathie de beaucoup de civils mais aussi voilait son appartenance aux décimas, ce qui faisait qu’elle ne s’était jamais jusqu’alors retrouvé avec une prime sur sa tête, sans compter bien sûr qu’on ne lui faisait pas suffisement confiance pour lui confier des missions importantes contre des adversaires importantes qui pourrait servir de faits d’armes à l’élaboration d’une prime. Enfin, tout ceci était une bien longue histoire qui devenait de plus en plus lourde depuis des années. En tout cas, l’archange était bien des choses mais pas impolie, sa mère la tendre Leanne ayant bien éduqué sa fille.

-Bonjours messieurs.

Elle n’avait aucune raison de davantage prendre la parole puisque c’était au capitaine de gérer son navire et pas à elle qui n’était qu’une voyageuse voguant actuellement sur ledit vaisseau. Elle attendrait cependant que l’inspection du bateau soit terminée afin d’éviter au capitaine des problèmes ou des soupçons de fuite provenant de sa personne. Des fois, certains membres des forces de l’ordre étaient paranoïaques, parfois à juste titre il est vrai, et pouvait interpréter de cette manière des actions pourtant anecdotiques. Elle resterait donc à discuter avec le capitaine de la suite de son trajet afin d’en apprendre plus sur les prochaines îles qu’ils visiteraient, même si le négociant travaillait et n’était pas là pour faire du tourisme. Une fois la fouille fini, l’ange saluerait une seconde fois le marchand avant de remonter le ponton, certainement en même temps que les gouvernementaux, afin de chercher à se diriger vers le village pour demander à visiter ces grandes tours agricoles. Cela laisserait donc le temps au mousse d’essayer d’engager la conversation avec la blonde…

La question du mousse atteignit l’oreille de la bilcane qui ramena ses pupilles vers l’auteur de cette question légitime. Beaucoup de personnes se posait cette question lorsqu’on l’apercevait, même ceux qui savait que la mer blanche n’était pas un mythe urbain mais une réalité de Grandline puisque ses quatre ailes sortaient de l’ordinaire, mais plus rare étaient celles qui osaient venir l’interroger à ce sujet. Était-ce simplement de la timidité ou impressionnait-elle trop certaines personnes ? La maudite n’était pas dans la tête des autres et ne pouvait donc le deviner, mais cela ne l’empêchait pas de répondre à ce soldat de la Marine.

-Excusez-moi, cela ne me semblait pas utile dans le cadre de l’inspection du navire, commença-t-elle en réduisant sa marche, ses jambes immenses la portant plus loin que celle des humains de taille plus conventionnelle ce qui aurait eut pour conséquence de distancer petit à petit Hisako. Je suis Ishtar De Lérhane, fille de Bilca, une des îles célestes de la mer blanche s’étendant à bien des kilomètres au-dessus de l’équatoriale Route de tout les périls. Je suis une membre du peuple des anges qui vivent là-haut même si j’ai des ailes particulières en raison d’une malformation génétique. Vu que vous n’êtes que mousse, vous n’avez pas beaucoup voyagé j’imagine… Il y a donc peu de chance que vous connaissiez déjà l’existence de la mer blanche. J’espère que cela ne vous fait pas un très grand choc.

Le visage de l’Archange du Typhon était resté impassible tout le long de son explication. C’était là une particularité de la demoiselle issue de son adolescence. Elle avait été rejetée par ses pairs, les jeunes de Bilca, à cause de ces ailes difformes. La discrimination l’avait poussée dans ses retranchements et ses sentiments c’étaient caché derrière le rempart inexpressif qu’elle avait fait de son visage. Néanmoins, elle ressentait bien toutes les émotions comme chaque être humain et n’était pas une psychopathe. Depuis le temps qu’elle était arrivée sur les mers bleues, elle avait fait de nombreuses rencontres et avait appris à feindre des expressions afin d’outrepasser cette barrière créer jadis. Dans cet situation-ci, elle n’avait pas particulièrement besoin d’y avoir recours, mais cela dépendait également de l’évolution de la conversation.

-Et vous ? D’où venez-vous ? Qu’est ce qui vous à pousser à rejoindre les rangs de la Marine ? Votre rang de mousse vous plait-il ou préférez-vous monter en grade petit à petit ?

La De Lérhane avait rarement l’occasion de converser avec un soldat du Gouvernement Mondial avec aussi peu de responsabilité et se demandait comment ceux-ci vivaient leur manque de galons. Bien sûr, il y avait les ambitions qui désiraient atteindre des postes d’officier et ceux qui se satisfaisaient de leur condition et qui n’avait donc pas besoin de plus. Elle voulait donc s’avoir dans quelle catégorie se trouvait se jeune homme et savoir ce qui le motivait. Après cela, le ponton arrivant à son terme, il resterait à voir si le Monrow pourrait continuer la discussion ou si ses obligations le rattraperaient. Il y avait peu de chance pour que ses supérieures le laissent parler avec la blonde aux prunelles métalliques alors qu’il était là pour travailler après tout.

Voilà donc l’un de ces jeunes membres de la Marine qui voulait faire triompher la Justice, avec un grand J. C’était un but tout à fait honorable et la bilcane était tout à fait mal placé pour juger cela, ayant elle-même des valeurs qui prévalait à d’autres dans son fort intérieur. En tout cas, rêvait de faire partie de l’amirauté était simple, le concrétiser l’était bien moins. Bon nombre de soldat et officiers de la Marine à travers le monde était mut par ce désir qui pouvait même servir de moteur à leur volonté et à un certain héroïsme et rares étaient déjà ceux qui pouvait prétendre au titre prestigieux de Vice-amiral, sans parler bien sûr des capacités martiales nécessaires pour pouvoir atteindre un tel poste. Devenir l’un des trois plus puissants guerriers de la Marine n’était pas chose aisé, même si ce serait bientôt un peu plus accessible, enfin dans la théorie uniquement, avec les événements de Merveille qui allait être bien sombre pour la Marine. L’amiral en chef Kizaru ainsi que les amiraux Aokiji et Akainu et une pléthore de vice-amiraux allaient passer sous le contrôle de Centes Décima grâce à son mystérieux pouvoir et seul l’amirale Chairoka pourrait se libérer du sort du monarque grâce à sa propre malédiction. Si les détails de ces événements n’allait pas être connu du grand public, le fait qu’Asya Lida prennent le rôle d’amirale en chef et place des amiraux temporaires serait de notoriété publique. Cela ne serait normalement pas une opportunité mais une crise alarmante, puisque les troupes du Gouvernement Mondial allait devoir tôt ou tard devoir faire face à ces sommités, devenu pions, tout en essayant d’échapper au contrôle de Centes afin de faire reprendre leurs esprits à ces héros pour les ramenés dans le camp de la justice. Enfin, les mousses des Blues devaient être loin de ces considérations de l’élite pour l’instant, la chose viendrait en temps et en heure même s’ils pouvaient tout à fait se retrouver confronté aux décimas l’un de ces jours.

Hisako demanda à son supérieur, un sergent d’après ses galons, de pouvoir inspecter l’île. Apparament, cela ne gênait pas outre mesure le gradé qui opina du chef. Le coin était donc suffisement calme pour se permettre ce genre d’ « écart » ?  En tout cas, la demoiselle força sur son visage afin d’y inscrire un début de sourire en réponse à celui que lui envoyait le Monrow, essayant ainsi de retranscrire ce qu’elle ressentait intérieurement.

-Je voudrais aller visiter ces fameuses tours. Vous m’accompagnez du coup ?

La réponse semblait évidente aux vues du comportement qu’avait adopté le mousse pour se défaire temporairement de ses responsabilités pour mener une discussion avec une inconnue qui, même s’il l’ignorait, appartenait à une faction ennemi à la sienne, mais c’était plus un moyen d’indiquer la direction qu’elle allait prendre qu’une véritable question. Ainsi, la femme aux trois mètres de hauteur gagnant en amplitude par rapport aux quelques autres humains de la mesure grâce à ses ailes qui s’étendait de part et d’autre de son corps se dirigea vers ces installations agricoles tandis que dans le ciel, une marée de nuages gris s’approchait de plus en plus, recouvrant au fur et à mesure le firmament d’une mer noir menaçant de décharger des litres d’eau peu de temps après qu’elle aurait recouvert les cieux se trouvant au-dessus de l’île, sans parler des difficultés de navigation qu’elle pouvait imposer à des novices un peu plus loin au large dans cet direction.

-Je suis une guerrière. Je parcours les mers bleues à la recherche d’adversaire pour m’améliorer et confronter mon niveau à celui d’autres ennemis, répondit simplement la demoiselle aux prunelles lunaires à son camarade du jour tout en se rapprochant des tours agricoles dont les plomberies utilisées comme système d’irrigation devenait de plus en plus apparent.

Ne tournant même pas le regard suite à la réaction du Monrow sur son ressentit face à une telle construction, elle s’approcha de l’ensemble d’un pas décidé et assuré. Ces fameuses constructions de bois aux parterres de plantations et aux allés en verre pouvaient être gravi grâce à des escaliers ressemblant à ceux de secours de certains immeubles de pays fortement dévellopé. La demoiselle entamerait ainsi l’ascension en jetant des coups d’œil aux allés à chaque niveau tout en observant les paysans œuvrer à leur activité quotidienne, un boulot qu’il maîtrisait désormais très bien. On pouvait remarquer que chaque étage en était à un stade différent de la croissance des plantes. En effet, pour envoyer les vivres de manière régulière, il fallait en récolter de manière régulière. Les habitants avaient donc décidé de simplement récolter les fruit et légumes d’un étage de chaque tout pour chaque envoi de denrées à la Marine. Cela permettait ainsi de fournir plus ou moins continuellement les différentes bases de cette région de West Blue.

-C’est ingénieux, mais il doit y avoir quelques choses pour protéger ces plantes, réfléchit à haute voix la demoiselle en s’adressant à son camarade.

-Nous utilisons en effet des produits chimiques pour empêcher les bêtes de détruire des récoltes entières, déclara un homme en prenant appui sur son râteau afin de souffler et prendre une pause.

La De Lérhane haussa un sourcil avant de lancer un regard à Hisako pour lever les épaules. Elle s’avança ensuite au milieu des parterres de différentes plantes, sur les plaques de verres qui permettait à chaque niveau d’être alimenté en soleil grâce à des réflecteurs, systèmes ingénieux de miroirs, redistribuant les rayons nutritifs sur les végétaux. C’est d’ailleurs en cela que les hommes et femmes présents s’inquiétait des nuages qui menaçait de faire s’abattre un petit déluge sur l’île, ils priveraient ainsi les cultures de la précieuse lumière solaire. Ishtar ne tarda pas à le remarquer en captant justement cette remarque.

-S’il continue de pleuvoir aussi souvent, jamais la prochaine cargaison ne pourra être envoyé, enfin tout n’aura pas fini de se développer.

-Je peux peut-être vous aider, intervint alors subitement la demoiselle, ce qui pourrait étonner le mousse Monrow qui devait se demander comme elle pouvait bien empêcher une averse.

Même si l’envie de parler plus longtemps de ces produits chimiques qui ne devait certainement pas être sans conséquence pour l’alimentation, Ishtar devait s’occuper de rétablir une harmonie météorologique, Hisako n’ayant clairement pas été le seul enthousiasmé et surpris par cette idée folle.

-Vous avez des pouvoirs magiques ou quoi ? demanda un paysan assez sceptique qui ne comprenait pas du coup comment cela serait possible.

-Je vais vous montrer ne vous inquiétez pas.




La bilcane prit une inspiration en fermant ses paupières avant de les rouvrir subitement. Ses iris d’argent aux reflets lunaires se métamorphosèrent en prunelles reptiliennes d’or aux pupilles verticales. Les jambes de l’ange se rassemblèrent pour former une queue alors que ses écailles ventrales faisaient leur apparition sur la face de la demoiselle, des plumes d’un vert pur aux reflets d’émeraude poussant sur le reste de son corps. Ses cheveux devinrent également un plumage, mais bien différent puisqu’ils demeuraient jaunes, longues, fines et souples. De manière incroyable, son corps s’allongeait encore, dominant les personnes présentes depuis ses quatre mètres et demi qu’elle usait généralement sous cette forme hybride, sachant qu’elle avait encore trois mètres et demi de son corps de serpent qui demeurait au sol pour lui permettre de se dresser de cette manière. Les quatre ailes prirent davantage en envergure tandis que les dents de la De Lérhane se rarifièrent tout en devenant affutés. Sa langue bifide passa entre ces lèvres d’écaille pendant qu’elle s’approchait du bord de la tour. Faisant aller ses quatre appendices, elle se mit à voler, fendant les airs pour y grimper en décrivant une spirale pour se placer finalement à une trentaine de mètres de hauteur au-dessus du sol. Son regard se porta vers la voûte céleste et elle déclencha son pouvoir en quelques instants.

-FILLE DU SOLEIL

Les nuages qui commençait à envahir les hauteurs de l’île agricole commencèrent à se dissiper, tout une zone de protection climatique se trouvant désormais au-dessus de l’île pour que seul le soleil ne paraisse au firmament au cœur de ce qui serait un gouffre dans cette mer de nuages. Ainsi, les pouvoirs mythologiques du Serpent à Plumes, empereur de jade légendaire des forêts tropicales et gardien de son écosystème exotique tout en étant le prédateur suprême ne choisissant ses proies que pour une question d’équilibre, s’appliquait pour réaliser ce que la maudite avait déclaré. Elle redescendit alors petit à petit son corps finissant par cacher une partie du soleil des yeux d’Hisako, l’entourant ainsi brièvement d’une auréole, ou plutôt d’une aura, d’une brillance extrême. Elle arriva au niveau de l’étage qu’elle avait quitté pour exercer le ballet aérien qu’elle faisait généralement avant d’user des pouvoirs mythiques de son fruit, lorsque la situation s’y prêter, et reprit forme humaine quelques instant avant l’atterrissage, lâchant simplement une déclaration comme si tout cela était normal.



-Carguez les voiles ! VITE !

-Oui capitaine !

-SORTONS DE CET ENFER. Rejoignons au plus vite là où le ciel est bleu, hurla la Motte Bélier tandis qu’un cataclysme météorologique s’abattait sur sa goélette dérivant en pleine mer sous les assauts des puissantes bourrasques intarissables.

Piètre navigateur, Bernik ignorait complétement que le front de nuages qu’il désignait du doigt avançait inexorablement pour envahir le reste des cieux. Cet équipage pirate tout jeune, qui c’était rassemblé autour d’un capitaine peu expérimenté ayant déjà fait de la prison par le passé pour ses arnaques et qui était primé pour deux vols à l’étalage, se retrouvait aujourd’hui dans un problème épineux leur faisant pleinement comprendre l’importance de certains métiers dont ils n’avaient pas encore trouvé de représentant pour les avoir à leur bord.

-On court droit à la catastrophe, maugréa le capitaine en se rongeant les ongles. Là ! Regardez ! C’est comme-ci les nuages étaient repoussés au-dessus de cette île ! J’croyais que c’était le genre de trucs qui n’arrivait qu’à Grandline ! On s’en moque. Fonçons droit vers notre salut les gars !

-OUAI !

-Hipipipe ! entonna le rufiant.

-Aillaillaille ! répondirent les hommes d’équipage.

Disant simplement aux agriculteurs que le problème était temporairement réglé, la demoiselle se tourna vers l’origine des questions qui retranscrivaient certainement une partie de la pluralité des pensées qui traversaient les esprits des paysans qui venaient d’assister à ce que les cultures antiques auraient pu appeler « apparition divine ». Il était évident qu’une telle démonstration ne faisait pas grand effet à une personne qui avait déjà fait face à des fruits du démon tout aussi rares que le sien, à savoir les zoans mythiques ou les logias, mais pour des habitants des Blues qui se cantonnaient généralement et majoritairement, lorsqu’il était au courant de l’existence des ces artefacts magiques maudits des eaux, à des paramecias et des zoans classiques, cette remarque ce faisant au dépend de la maîtrise technique du fruit permettant parfois de plier les pouvoirs d’une façon insoupçonnée, c’était bien différent. Ainsi, la demoiselle se proposa à répondre assez directement aux questionnements qui fusaient certainement intérieurement tout en exposant au Monrow les réponses qu’il attendait.

-Le pouvoir dont vous venez d’être témoin est ni plus ni moins que ce qui m’a été accordé par un fruit du démon, ce ne sont pas des légendes. Comme tu as pu le voir, Hisako mon corps c’est métamorphosé. Je dispose donc d’un pouvoir de type zoan, mais dans ce cas d’où vient ma capacité à altérer la météo ? En vérité, même si en croiser sur ces mers cardinales est chose des plus hasardeuses, la chance berçant le parcourant de chacun, la malédiction que j’ai reçue m’octroie une aptitude de zoan mythologique, c’est-à-dire qu’il s’agit d’un fruit octroyant au maudit un animal mythique, dont l’existence n’est généralement pas prouvée, qui possède la majorité du temps une capacité « magique » spécifique. Celle du Serpent à Plumes et un contrôle sommaire de la météo. Parmi les zoans plus rares que les normaux on trouve également les antiques, les invertébrés et les volants, mais seuls les mythiques possèdent des bonus comparables à un pouvoir de paramecia. J’espère que je ne te parle pas trop chinois, mais si tu as besoin d’en savoir plus sur les fruits du démon, je peux t’en parler plus longuement, avait déclaré la demoiselle qui, forte de ses nombreuses années d’aventures sur les mers bleues et de ses combats ainsi que des enseignements de ses mentors, connaissait plusieurs choses sur ce monde que des mousses restreint à leur base ou des habitants d’une île à l’écart ne connaissait pas.

Ainsi, la De Lérhane était ouverte aux questions que le Monrow ou les paysans pourraient rajouter à cela, même si pour les habitants de cette île agricole ce qu’elle venait de raconter était certainement un charabia des plus compacts et incompréhensibles. Ils se jetèrent alors des regards, ceux ayant déjà entendu parler des fruits du démon étant content de découvrir que ce n’était pas une légende urbaine même si c’est histoires de zoan et de paramecia était très flou. Ainsi, si Hisako ne trouvait pas d’autres questions, ce serait un paysan qui demanderait ce que ces mots étranges signifiaient, la bilcane remarquant alors qu’elle avait zappé cette étape d’explications. Ce n’était pas la première fois qu’elle expliquait sa malédiction à des personnes du peuple des Blues, puisqu’elle n’avait aucun besoin à cacher ses compétences et qu’elle aimait partageait des moments avec les civils, mais elle n’avait de texte préparer et préconstruit à réciter de manière automatique. Ainsi, en suivant un chemin manuel, elle se plaçait sous le joug de l’égarement qui guettait des opportunités, comme ici, de répandre l’incompréhension dans les têtes des hommes.

La bilcane hocha la tête et salua le mousse afin de lui dire au revoir, se demandant si elle le reverrait un de ces jours sur les mers bleues. De toutes ses années de navigation en ces flots liquides, la guerrière avait pu aboutir à quelques conclusions qui s’appliquait à la majorité des rencontres. En effet, il n’était pas difficile de croiser un inconnu avec qui sympathiser, mais le revoir à nouveau tenait majoritairement aux grés des vents. C’était l’un de ces hasards de la vie que l’on ne pouvait contrôler et, des fois, c’était bien dommage. La meilleure solution pour demeurer en contact était bien évidemment un échange de numéro d’escargophone, mais il serait idiot de le donner à la première personne venue avec qui on a à peine put créer un début de relation. C’était tout sauf prudent sans compter que les amis d’hier peuvent devenir les ennemis de demain en fonction des affiliations, des évolutions des caractères et personnalités ainsi que par les pulsions des Moires.

Pendant que le jeune homme s’en allait pour vaquer aux occupations qui lui incombait en raison de sa place aux seins des armées navales gouvernementales, l’Archange du Typhon commença à discuter avec les paysans pour en apprendre davantage sur ces produits chimiques et autres moyens qu’ils utilisaient pour autant produire. Elle s’inquiétait en effet des répercussions de l’usage de tels procédés. Cela empoisonnait-il les aliments ? Cela modifiait-il leur composition ? Quels étaient les répercussions de l’ingurgitation de fruits recouvert de tels produits sur le corps humain ? L’ange était assez sceptique sur les réponses. Elle avait habité une île céleste recluse sur elle-même et dont les cultures étaient traitées de manière traditionnelle, ce qui obligeait les habitants à consommer les fruits de la terre, façon de parler puisque c’était dans les nuages, uniquement durant la période de l’année qui correspondait. On ne pouvait pas obliger les plantes à se plier aux désirs angéliques et c’est donc par expérience de sa propre vie qu’elle abordait de tels traitement de manière inquiète.


Le navire en piteux état fendait les vagues et la houle pour se frayer un chemin jusqu’à la terre promise qui se trouvait sous une véritable crevasse au cœur de cette mer de nuages orageux qui s’étendaient quasiment à perte de vues maintenant, même si la fin de la dépression météorologique commençait à paraître au loin, signifiant que d’ici quatre ou cinq heures le tout serait finit. L’équipage s’affairait afin de maintenir la cadence et empêcher l’embarcation de sombrer. L’homme de vigie était même descendu s’emparer d’un seau afin de rejeter à l’océan de l’Ouest une partie de l’eau que celui-ci avait abattu sur le pont en passant par-dessus le bastingage. Dressé sur le gaillard avant, Bernik scrutait Azra Monata afin de juger la distance qu’il restait à parcourir pour rejoindre ce qui s’apparentait à une apparition divine, une bénédiction qui leur sauverait la vie. Ainsi, le vaisseau ne tarda pas à atteindre les étendues sablonneuses faisant office de plage à quelques dizaines de mètres du port, puisqu’ils n’avaient pas pris la peine de viser les quais, et face à l’une des tours agricoles. La coque s’enfonça dans le sable qui servit de frein tandis que l’équipage du capitaine La Motte Bélier levait les bras en l’air pour fêter cette victoire sur les dieux de l’océan.

-NOUS SOMMES EN VIE ! beugla-t-il avant de s’écrouler finalement sur le sol de plage.

Après plusieurs dizaines de secondes, il contracta ses abdos pour se redresser et observa les lieux. C’était peut-être l’occasion de gagner en célébrité et en prime grâce à une attaque d’île… Un sourire emplis de rêves se dessina sur son visage.

Ishtar avait observé l’affrontement entre la Marine et l’équipage de Bernik La Motte Bélier. Se tenant prête à intervenir, elle avait laissé les troupes de l’île gérée la situation puisqu’il en allait de leur honneur. Ils devaient être suffisamment fort pour être en mesure de défendre Azra Monata sans intervention extérieure. C’était tout naturel pour la guerrière céleste de ne pas interférer dans cette lutte qui avait notamment permis à Monrow Hisako, l’homme qu’elle avait rencontré un peu plus tôt et avec qui elle avait discuté, de faire ses armes face à une menace réel et tout à fait tangible. La menace passée et les forbans arrêtés, la De Lérhane était retourné aux tours agricoles pour continuer sa visite. On lui expliqua les méthodes d’exploitation ainsi que leurs différents procédés plus ou moins industrielles. Plus la bilcane voyait leur façon de faire, plus elle se demandait si c’était véritablement une bonne façon de traiter la nature. Était-ce écologique au fond ? Respectaient-ils leurs produits ? Ce genre de questions éthiques qui ne pouvaient qu’inquiéter une demoiselle nait dans un village dans les cieux qui vivait en autarcie et qui se devait de subvenir à ses besoins par lui-même. C’était donc inquiète qu’elle quitta les installations agricoles d’Azra Monata lorsque le soir tombait, le crépuscule gagnant l’horizon. Est-ce qu’une telle production intensive était nécessaire pour nourrir l’humanité ? La population pouvait elle surpasser les disponibilités alimentaires naturelles de la planète ? Bien évidemment, Ishtar se coucha sans avoir de réponse, allongé sur le ventre, ses ailes étant assez problématique pour tenter de trouver le sommeil sur le dos, dans l’auberge du village.

Le matin venu, elle vit l’aube se lever à sa fenêtre alors qu’elle était déjà prête à partir. Attrapant son sac avec toutes ses affaires, elle descendit à la réception pour régler sa note avant d’aller prendre le petit-déjeuner dans la salle réservé à cet effet. Prenant son temps, elle bu son verre de jus d’orange avant d’entamer un pain au chocolat, ce qui n’était pas très calorique pour elle qui mesurait trois mètres et avait donc des besoins nutritifs plus élevés que la moyenne, tout en terminant sur une poire. Elle quitta ensuite les lieux en remerciant le tenancier. Se dirigeant vers le port, elle jeta des regards dans divers directions pour voir si elle ne voyait pas un des Marines qui avait capturé La Motte Bélier la veille. La De Lérhane aurait aimé les saluer avant de partir. Enfin surtout Monronw Hisako puisque c’était avec lui qu’elle avait le plus parlé. Malheureusement elle n’en vit aucun et gagna bientôt les quais pour embarquer et continuer son périple sur West Blue, même si elle n’avait pas encore choisi quelle serait la prochaine destination de ses pérégrinations sur cet océan. Jetant un regard à la montagne, puis aux quatre tours, les diverses questions qu’elle s’était posé revenaient dans son esprit. Fermant les yeux, elle fit le vœu que cela ne devienne pas une nécessité pour nourrir la planète et tenta ensuite d’oublier toute cette inquiétude. C’est ainsi qu’elle quitta cette île qu’elle souhaitait oublier.