Feuille de personnage Niveau: (22/75) Expériences: (67/80) Berrys: 16.550.000 B
Ven 8 Déc - 0:16
Un Rat !
Le jeune Choryo progressait dans les rues de la capitale du Royaume de Goa à la suite de son père, faisant attention à rester au plus près de lui afin de ne pas être en danger tandis que leur garde du corps les accompagnait. Du haut de ses dix-sept ans le garçon restait collé aux basques de son paternel comme s'il en avait eus à peine six. Il l'accompagnait souvent lors de ses déplacements professionnels car son géniteur espérait encore faire de lui un marchand utile dans son entreprise, bien que le cadet de la famille n'ait bien peu de chances de reprendre la compagnie familiale. Probablement espérait-il aussi que l'amener dans le quartier où se trouvait la sortie vers le Grey Terminal, celle où certains rebuts étaient tolérés afin de commercer avec l'élite de l'île ou leurs servants, endurcirait celui qui semblait être un lâche et peureux irrécupérable. Ils passèrent la porte d'accès en présentant un laissez passer aux gardes qui ne leur firent pas vraiment d'histoire, il était peu probable de confondre un habitant de la ville d'un de ceux du dépotoir géant. Parvenant finalement devant la tente de celui qu'il venait voir il se boucha le nez, sortant un mouchoir parfaitement blanc qu'il plaça finalement devant son orifice nasal en s'adressant à son fils :
Ces gueux sont vraiment une race sous-développée pour vivre dans une telle puanteur sans s'en plaindre. Rappelle toi de ça mon garçon, ce qui les caractérise c'est qu'ils se complaisent dans leur misère et se réjouissent de vivre dans nos déchets.
Il fit alors signe à son fils de les attendre devant l'abri de fortune avant de pénétrer à l'intérieur, Choryo savait pertinemment que ça ne serait pas long, son père détestait cet endroit et ne s'y attardait jamais. Se positionnant juste à côté de leur garde personnel dont la seule présence semblait permettre d'écarter d'éventuels clochards il serra son pendule contre lui. Il détestait cette situation où il se sentait tout sauf en sécurité, certes la porte était à peine à une dizaine de mètres mais les gens qui vivaient ici étaient des rebuts de l'humanité. Comme le disait son père ils leur étaient inférieurs et étaient dangereux car on ne pouvait jamais réellement prévoir ce qu'il pouvait se passer dans leur faible cerveau. Un mouvement juste devant lui attira alors son attention, ses yeux captant une longue queue disparaître derrière une caisse. S'approchant lentement de l'endroit il passa la tête avec hésitation au delà de la caisse pour y découvrir un rat gros comme le poing. Devant cette vision il recula brusquement de frayeur, tombant les fesses sur le sol tandis que le rongeur demeurait immobile dans le coin du bois, comme pris au piège. Se redressant finalement il s'approcha en tremblant, malgré sa peur c'était là une occasion rêvée de tester ses progrès sur un animal plus gros que les faibles mulots qu'il trouvait en ville. Laissant tomber son pendule il le fit doucement onduler devant l'animal qui longea la caisse qui le bloquait sur quelques centimètres avant de s'arrêter à nouveau. Après quelques secondes d'oscillation et alors qu'il était certain d'avoir l'attention du rat il prononça quelques mots :
Bouge, bouge petit rongeur ! Je t'en prie n'aies pas peur ! Danse, danse petit rat ! Et obéis au son de mes doigts !
Aussitôt un claquement se fit entendre tandis que les doigts de l'hypnotiseur produisaient le son si caractéristique qui lui permettait de prendre possession de ce simple esprit. Rien ne semblait avoir changé dans l'attitude du rongeur et Choryo attrapa un caillou qu'il lança sur l'animal afin de vérifier son emprise. Aucune réaction n'eut lieu chez celui qui était désormais un simple serviteur dénué de conscience au service de son maître. Oubliant la peur qui le contrôlait à peine quelques instants plus tôt le jeune homme laissa un large sourire apparaître sur son visage tandis qu'il voyait sa réussite prendre forme, poursuivant dans sa lancée il énonça alors :
Amènes moi ton plus grand trésor !
A peine les mots avaient-ils été prononcés que le rat s'élança vers lui sans hésiter, la peur envahissant soudain tout son être tandis qu'il laissait échapper un cri de terreur en tombant à nouveau sur les fesses. Le rongeur passa à côté de lui sans y prêter attention mais ce fut le garde du corps qui vint l'attraper par les bras pour le relever et le ramener à côté de la tente en lui jetant un regard désapprobateur. Sentant son cœur battre la chamade l'hypnotiseur ne prêta pas attention à ce regard, tentant de se remettre de la peur qu'il venait d'éprouver. Néanmoins après quelques instants sa peur précédente se transforma brusquement en cauchemar alors que réapparaissait le rat hypnotisé, suivit d'au moins une centaine de ses congénères qui fonçaient désormais sur lui. Le garçon lui avait demandé de lui ramener son plus grand trésor et il fallait croire que ce rat était un grand sentimentaliste puisqu'il lui amenait désormais toute sa horde. Il recula en bégayant tout d'abord de surprise et de terreur, le flot de rongeurs ne semblait pas vouloir se tarir derrière celui qu'il avait mis à sa charge quelques minutes auparavant. Et tous venaient vers lui désormais, comme une horde sauvage assoiffée de sang fonçant sur sa proie. Finalement Choryo craqua, sentant tous les organes de son être crier à l'aide pendant qu'il crevait littéralement de peur, lâchant un ultime cri, bien plus puissant que le précédent et qui verrait probablement tous les hommes aux alentours se tourner vers lui :
Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!!
Choryo Supai
Invité
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Ven 8 Déc - 22:05
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
-Qu'est-ce que c'est que ces murailles ? -Hein ? Ça ? Rien de spécial. Concentre-toi plutôt sur la marchandise.
Le garçonnet, désappointé, se rendit compte qu'il venait de mettre le doigt sur un mystère que ses collègues ne semblaient pas vouloir éclaircir de si tôt. Ito venait de faire son entrée au service du Gouvernement Mondial, rejoignant les rangs de la marine de Logue Town qui l'avait récupérée en bien piteux état, mourant de faim, de déshydratation et d'épuisement. Comme ils l'avaient gentiment requinqué, de manière manifestement désintéressée, et qu'il n'avait de toute manière pas d'autre plan de carrière en tête, le jeune épéiste avait décidé de les servir : c'était là la meilleure des méthodes qu'il pouvait voir afin de lutter contre l'esclavagisme et, de manière général, les criminels de toutes sortes qui prenaient un malin plaisir à s'approprier autrui pour leurs propres comptes, leurs propres bénéfices. Une grandeur d'esprit qui, malheureusement, ne faisait pas pour autant de lui quelqu'un de puissant, de redoutable ou de responsable : comme tout un chacun, il devait par conséquent passer par la case du bleu, de l'apprenti, avant de pouvoir compléter sa formation sur le terrain lorsqu'une affectation lui serait décernée... En l'état, on avait décidé de le familiariser avec la navigation, le travail des cordages et les corvées embarquées : la majorité des soldats de la marine se prédestinaient à une vie casanière, et les garçons jeunes, volontaires et sans attache comme lui faisaient donc du pain béni pour les unités mobiles et nomades. Son futur semblait tout tracé, sans qu'il n'ait vraiment eu son mot à dire, à par pour signer un bout de papier qu'on avait désigné comme étant son contrat... Mais, curieusement, le bretteur en herbe ne trouvait pas à se plaindre. Certes, les tâches qu'on lui confiait étaient rébarbatives et ennuyantes, mais elles lui permettaient à la fois de se maintenir en forme en dehors des entraînements draconiens qu'il s'imposait et de se familiariser tant avec son nouvel environnement qu'avec ses camarades provisoires. Dans le lot, le Nabeshima n'était proche que de cinq d'entre eux, même si tous l'avaient gentiment adopté : c'était rare qu'un adolescent rejoigne l'armée sur un océan aussi calme, et il était devenu une espèce de mascotte ambulante que tout le monde prenait un sacré plaisir à taquiner ou à malmener en duel pour mettre ses compétences en escrime à l'épreuve. La majorité des soldats non gradés ne s'amusaient toutefois plus à le défier depuis belle lurette : ils avaient promptement compris que son maniement de l'épée n'était en aucun cas celui d'un amateur. Lui s'était bien évidemment gardé de dévoiler qu'il avait appris grâce à Hato, un excellent mentor : apprendre d'un pirate n'était guère vu d'un bon œil, à raison. Mais tout le monde était assez pudique pour éviter de lui poser des questions sur son passé... Ce qui l'arrangeait fortement.
Les cinq camarades qu'il affectionnait tout particulièrement, donc, faisaient partie de la petite expédition que la marine de Logue Town avait montée en direction de l'île de Dawn. Leur objectif ? Récupérer des vivres et des armes généreusement fournis par le Royaume de Goa pour encourager la marine locale à continuer ses missions de défense. Steff était le matelot le plus jeune, après lui : d'à peine 19 ans, il était maladroit, pas franchement débrouillard et plutôt niais, mais de bonne volonté et plus que désintéressé. Il avait également le contact facile, et avait été le premier à aborder Ito pour le guider dans ses premiers pas. Leur amitié naissante n'avait pas échappé à leurs supérieurs immédiats, qui avaient commencé à les placer dans les mêmes groupes d'entraînement ou de corvée : il était bon d'avoir des amis sur qui compter, d'autant plus que l'un comme l'autre étaient dans les faits destinés aux champs de bataille. Le sergent Bart, justement, était l'un de leurs supérieurs qui avait fait pression pour les voir plus fréquemment ensemble. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, d'aspect bourru, mais au cœur étonnamment tendre. Sa hiérarchie lui reprochait fréquemment de ne pas être plus dur avec ses hommes, et il passait d'ailleurs pas mal de temps aux toilettes à les récurer de fond en comble : son péché mignon, c'était d'aider ses subordonnés à chiper de la nourriture en cachette aux cuisines pour partager les trophées. Il était épaulé à cette fin par Martin, le goinfre absolu. Son rire gras, reconnaissable entre mille, lui avait valu plus d'ennuis que de bonheur : il était incapable de demeurer sérieux plus de quelques minutes, et il finissait donc fréquemment par attirer les regards pendant les cérémonies formelles et rigoureuses. Leur némésis absolue, c'était Rostov, un grand type costaud venu de North Blue, cuisinier. Il passait le plus clair de son temps à surveiller le sergent Bart et Martin pour préserver les stocks de nourriture, et il avait rapidement eu un coup de cœur pour le Nabeshima, qui lui rappelait son fils. Il n'était donc pas rare que l'adolescent se voit offrir un rab de nourriture, sous les protestations énergiques des deux goinfres. Ce petit groupe était complété par Jeff, qu'on surnommait l'intello. D'un physique naturellement gringalet, on ne pouvait pas dire qu'il excellait aux exercices manuels... Malgré ses trente ans, il était et de très loin le plus faible des matelots du groupe, et vomissait fréquemment après les entraînements âpres et ardus de la base. Pour une raison inconnue, il continuait néanmoins à persévérer, quand bien même on lui destinait une carrière davantage logistique qu'armée. Force était d'admettre son don pour la ruse.
Martin et Ito déposèrent l'ultime caisse lourde dans la cale et se permirent tout deux un profond soupir, tant de soulagement que de douleur. Le dos du garnement le faisait souffrir, et il savait d'entrée de jeu qu'il allait passer une nuit horrible sur les couchettes fines et sèches du navire. Mais, pour l'heure, c'était quartier libre : leur colonel était parti en direction de la ville haute pour rencontrer divers nobles et marchands, et il leur avait donné la permission de se balader dans le reste de la ville, à condition de ne pas dépasser les murailles. Avec un grand sourire, l'épéiste en herbe pivota donc pour trouver Steff du regard et attirer son attention de vastes gestes du bras :
-Steff ! Je vais faire un tour, tu viens ? -Hm... Peut-être plus tard. Si je sors maintenant, je vais dépenser le peu d'argent que j'ai en saloperies... je préfère m'économiser pour la boisson de ce soir. -Vu ta résistance à l'alcool, tu peux partir sans risques. Je te dépannerai les dix berrys pour te beurrer ce soir. -Oï, Martin, la ferme ! Ito, l'écoute pas, tu peux y aller. Je te rejoindrai peut-être. -D'acc !
Là-dessus, l'apprenti quitta la cale sans plus de bavardages et se dirigea jusqu'au pont principal, qu'il quitta en enjambant la rambarde de sécurité et en se jetant habilement sur les quais. Il se réceptionna adroitement et, les mains dans les poches, se mit en route en direction de la muraille, tout intrigué qu'il était quant aux origines d'une telle construction et, surtout, quant à son utilité. Il n'avait pourtant pas connaissance de conflits ici bas... Et même s'il n'y connaissait pas grand chose, il pensait avec justesse que le colonel aurait pris la peine de les avertir en cas de danger. Insouciant, Ito se mit donc à gambader à travers les ruelles, les mains dans les poches, profitant de la douceur d'East Blue avec sa candeur juvénile. Il était bien loin de se douter de ce qu'il allait y trouver...
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Mer 20 Déc - 10:20
Une Charette !
La première réaction du garde du corps de son père fut de le fixer avec un regard agacé, visiblement fatigué de devoir s’occuper de cet avorton. Il était vrai que s’il avait été engagé pour protéger le riche bourgeois lorsque Choryo était avec lui son travail pouvait s’apparenter à celui d’une babysitter. Faisant un pas vers lui pour le faire taire en l’intimidant il tiqua néanmoins lorsqu’il remarqua que l’adolescent n’avait pas réagi à son action, cela marchait pourtant à chaque fois ! Se décidant alors à suivre le regard du pauvre garçon médusé il écarquilla soudain les yeux devant la vision qui se présentait devant lui. Une véritable marée de vermine semblait déferler sur eux sans aucune raison apparente, comme rassemblée pour une attaque en ordre de bataille. Reculant d’un pas il sentit une peur nouvelle naître en lui, accompagnée d’un sentiment d’impuissance grandissant. Le garde avait beau être un grand et solide combattant que pouvait-il faire face à une telle quantité de rats, surtout lorsque l’on savait qu’une simple de leurs morsures avait envoyé plus d’un homme au cimetière. Néanmoins il se reprit rapidement, il avait beau ne pas être préparé à ce genre de situations en particulier sa formation reprenait le dessus. La priorité était de sortir son patron et le fils de celui-ci de ce cauchemar au plus vite ! Jetant un rapide regard à l’enfant qui, immobile, semblait pétrifié et peu enclin à fuir de lui-même, il pénétra avec précipitation dans la tente où se trouvait son employeur.
La peur paralysait littéralement l’hypnotiseur tandis que le temps semblait se ralentir autour de lui, les mouvements des rats se faisant plus distincts tandis que leur progression durait une éternité. Chaque instant semblait le rapprocher d’une mort atroce et douloureuse, il sentait déjà les crocs acérés des rongeurs venir déchirer sa peau, le tuant à petit feu comme dans une torture qu’on ne souhaiterait pas à son pire ennemi. La peur était tellement grande en lui qu’il crut soudain apercevoir une ombre planer sur la horde, comme les accompagnant de sa faux et sa main squelettique dans leur marche funeste. Se reprenant soudain tandis qu’il voyait son protecteur disparaître dans la tente il comprit aussitôt que celui-ci cherchait à se cacher, l’abandonnant à son triste sort, sa mort serait probablement un soulagement pour lui. Serrant son pendule dans sa main le garçon de Goa songea un instant à utiliser son aptitude, se résignant quasiment aussitôt, il avait déjà du mal à contrôler un rat alors tenter de contrôler une horde serait suicidaire. La seule option viable était celle choisi par son prétendu garde du corps, fuir et se cacher ! Se relevant soudain il se mit à courir vers la porte du Royaume de Goa, se disant que les gardes se révéleraient peut-être plus efficaces que l’homme qui devait assurer leur protection. Néanmoins ses jambes humaines ne pouvaient rien contre la vitesse des rongeurs et la peur emplit de nouveau son être. Il ne pouvait pas fuir ! Il devait se cacher !
Une idée lumineuse apparut alors dans son esprit, si le sol était infesté de rat il devait donc se mettre en hauteur. Fonçant vers la première charrette qu’il put apercevoir il sauta précipitamment à l’arrière de celle-ci, tentant aussitôt de se dissimuler sous le tissu qui la recouvrait comme si cela aurait un impact sur ses poursuivants. C’est alors qu’un hennissement retentit à l’avant, le cheval attelé à son abri de fortune visiblement effrayé par l’armée de rats qui lui fonçaient dessus. La charrette s’ébranla brusquement, laissant Choryo s’étaler sur le bois tandis que le cheval et son attelage se mettaient à bouger. Se relevant avec difficulté sur le support devenu instable de la charrette l’hypnotiseur risqua un coup d’œil à l’extérieur en soulevant le tissu qui le recouvrait, voyant à son plus grand désarroi la horde de rats les poursuivre. Relevant la bâche afin de libérer son champ de vision il observa avec joie qu’au moins le destrier les amenait vers la ville et qu’ils passeraient rapidement la porte. A peine se satisfaisait-il de cette trajectoire que les gardes se placèrent devant l’animal apeuré, faisant barrage de leur corps bien qu’ils ne fassent pas le poids face à la bête. Mais leur action eut l’effet escompté sur le cheval qui bifurqua soudainement sur la droite, projetant une nouvelle fois Choryo au fond de la charrette. Il sentit sa tête heurter violemment le bois et grimaça tandis qu’il voyait le cheval longer les remparts s’enfonçant lentement dans Grey Terminal. Derrière lui il crut entendre deux cris à proximité de la porte, son cerveau embué par le choc mettant quelques instants avant de les remettre en ordre :
Ma Charrette !
Mon Fils !
Choryo Supai
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Ven 29 Déc - 0:54
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Les quelques minutes qui séparaient le port de la grande porte, Ito en vint finalement à les engloutir sans trop de poser de questions ni sans rien remarquer de louche à propos de cette ville grandiose et gigantesque. C'était l'un des ports attrayants de l'océan, pour le peu qu'il en savait, et il croyait savoir également que le Roi et ses nobles les plus proches comptaient parmi les personnages les plus influents de la politique à l'échelle mondiale. Ils étaient après tout affiliés directement au Gouvernement Mondial... En témoignait bien suffisamment la présence des soldats de la marine qui, additionnée à celle de l'armée régulière locale, rendait à la ville un aspect particulièrement pacifié et sécurisé. Les gens devaient être heureux, tellement épanouis... Pour le garçonnet qui n'avait jamais connu que l'esclavagisme et la souffrance de la solitude, c'était comme un petit morceau de paradis, comme un Eden échoué là, sur cet océan si plat et si peu remarquable, si banal. Il avait bien compris que, plus il se rapprochait des portes et de la gargantuesques muraille, plus les gens qui vivaient semblaient démunis, mais il remarquait envers et contre tout toujours des sourires chaleureux sur leurs lèvres ainsi que des desseins louables gravés dans leurs cœurs. Des pavés des rues elles-mêmes émanaient une harmonie singulière et si particulière que le mousse était convaincu de n'avoir jamais pu en constater une semblable. Cette certitude grandit à mesure qu'il parcourait les rues, allégrement, mais fut nettement mise à mal lorsque des éclats de voix et des bruits affolés d'agitation parvinrent à ses oreilles. Interloqué, craignant l'apparition d'un pirate ou d'un hors-la-loi quelconque, incapable de laisser les gens en paix sans manifester son égoïsme ou ses pulsions grégaires, le jeune épéiste ne prit pas la peine de réfléchir et s'élança au pas de course en direction de la porte de laquelle lui parvenait toute cette agitation. Ce ne fut qu'à ce moment précis de son cheminement qu'il remarqua sur son chemin des personnes qui avaient l'air tout de même nettement plus miséreuses qu'avant : riches toisons et habits de velours soyeux avaient progressivement été encrassés, au point d'être dorénavant totalement remplacés par des haillons dépravés nauséabonds, imprégnés d'une odeur entêtante et dégoûtante. Le Nabeshima n'eut néanmoins pas le temps d'en tirer les conclusions sous-jacentes et fut, ainsi, frontalement confronté au problème lorsque ses pas le guidèrent directement entre deux gardes qui, quant à eux, portaient des tenues toujours aussi éclatantes et impeccables que leurs collègues des quartiers riches, mais néanmoins ternis d'un relent de crasse.
Là, à perte de vue, s'étendaient des taudis et des bidonvilles. Avec horreur, le regard du jeune bretteur arpenta les collines de déchets où semblaient loger des dizaines et des dizaines de personnes, sinon des centaines. Une brève œillade en direction des gardes, qui venaient tout juste de remarquer son arrivée mais semblaient bien davantage concentrés sur la cause du grabuge, parvint à lui imposer des conclusions morbides et sanglantes qui lui infligèrent l'une des plus terribles désillusions de sa vie de marine : si tout le monde avait l'air si heureux et si bien intégré, en ville, c'était parce que tous les prétendus déchets de l'humanité en étaient précautionneusement écartés. Les riches vivaient entre eux... Et éloignaient prudemment les pauvres comme pour se prémunir de leur basse extraction. Un frisson de dégoût grimpa le long de son échine tandis qu'une nausée tenace le saisissait, son odorat se confrontant directement aux effluves obscènes et répugnantes cultivées ici à toutes heures du jour et de la nuit. C'était pour cela que ses collègues l'avaient voulu le tenir à distance des murailles : ils pensaient qu'il n'était pas digne d'être confronté à la réalité triste et désolante... Et, en un sens, ils avaient raison.
Cependant, finalement, le vampire qui s'ignorait parvint à reprendre son sang froid et refoula au plus profond de son être son envie de vomir ou celle, encore plus pugnace, de hurler son mécontentement. Il était un soldat de la justice et devait à ce titre à la fois apprendre à être confronté à des scènes aussi terribles, mais aussi et surtout à respecter les façons de gouverner des petits tyrans des Seas Blues. C'était la tâche la plus pénible qu'il allait avoir à réaliser de toute sa carrière, et le bretteur se jura à cet instant précis de tout faire pour permettre à tout un chacun de vivre dignement, dans des conditions humaines. Ito constata donc sans trop de mal qu'un cheval attelé était la principale cause du désordre, ou plutôt la principale conséquence visible d'un événement encore plus désarçonnant : une nuée de rats semblait se balader gaiement à l'orée des remparts, poussant les habitants du coin à s'en écarter précipitamment. S'il ne savait pas grand chose au sujet de ces petites bêtes, il se doutait néanmoins qu'elles n'étaient pas forcément aussi inoffensives que l'on pouvait bien l'espérer venant d'un quadrupède plus petit qu'un chat. Leurs morsures étaient dangereuses et vicieuses, tout le monde s'accordait à le dire... Distraitement, il entendit également à son insu les dires échangés par deux des gardes, qui hésitaient à refermer les portes pour empêcher ces hordes grouillantes de pénétrer dans la ville : des riches étaient encore à l'extérieur, visiblement. Des riches, ici ? Mais pourquoi faire ? N'y comprenant définitivement rien, l'adolescent fit quelques pas de plus pour sortir des pavés et poser un premier pied sur le sol boueux à l'extérieur de l'enceinte principale. Et quand il comprit que sur la charrette qui s'éloignait se trouvait un enfant, son sang ne fit qu'un tour : malgré les protestations des gardes, qui semblaient avoir compris qu'il n'était qu'un bleu et qu'un débutant, l'agent de la marine se mit à courir derrière le cheval, tentant vainement de le rattraper sans y parvenir. Il devait au moins évité d'être distancé...
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Mer 21 Fév - 12:11
Ils Vont Me Manger !
Choryo avait l’impression de pouvoir s’évanouir à chaque instant, déjà la dose de peur qu’il ressentait depuis moins d’une minute était telle qu’elle aurait pu, à elle seule, signer la fin de sa conscience. Mais en plus de cela le coup qu’il avait reçu à la tête en se cognant dans la charrette aurait également pu lui faire tourner de l’œil. Pourtant ironiquement c’était probablement l’accumulation de ces deux événements qui lui permettaient d’être encore alerte à cet instant. Il ne pouvait se laisser assommer avec toutes les émotions fortes et effrayantes qui transitaient dans son corps actuellement, et fatalement le coup à la tête lui avait remis les idées en place avant qu’il ne s’évanouisse sous le poids de ses émotions. Plaçant ses mains sur le bois il tenta de trouver une accroche solide afin de se stabiliser tandis que le sentier cabossé qu’empruntait le cheval envoyait valdinguer le contenu de la charrette dans tous les sens. Parvenant finalement à se tenir à peu près droit il voulut jeter un coup d’œil à l’extérieur mais se figea net lorsqu’une petite masse sombre se hissa sur le rebord de son moyen de transport imprévu.
Là ! Devant lui ! L’un de ces rongeurs l’avait rattrapé ! L’animal sembla également se stopper un court instant, les deux êtres se dévisageant dans un instant éternel. Les yeux de Choryo détaillèrent chaque centimètre de la bête qui se présentait à lui, le museau allongé ponctué de moustaches impressionnantes pour la taille de leur propriétaire. Des yeux rougis assoiffés de sang qui semblaient vouloir se décider sur quelle partie du garçon était la plus savoureuse. Des dents jaunies acérées qui avaient sans nul doute l’habitude de déchirer la chair et où sa peur débordante pouvait voir passer une langue râpeuse se délectant par avance du repas qui l’attendait. La charrette rebondit une nouvelle fois en rencontrant une aspérité dans sa course folle, projetant aussitôt le rongeur par-dessus bord. L’enfant sembla alors soulagé un dixième de seconde avant que la peur ne l’emplisse à nouveau, le cheval, freiné par la charrette, n’était pas assez rapide pour distancer la horde qui le poursuivait, et si un rat avait pu monter à bord ils seraient bientôt des dizaines à le rejoindre. A cette simple idée il ouvrit la bouche pour lâcher un nouveau cri aigu sans le vouloir :
Aussitôt une nuée de réponses s’éleva derrière la charrette, les rats répondant à son appel par un cri aigu ressemblant étrangement au sien. Son sang se glaça à ce simple son tandis que la panique devenait son état naturel, sa respiration devint plus forte et plus rapide tandis qu’il commençait à hyperventiler. C’est alors qu’il aperçut un visage inconnu à sa poursuite, derrière la horde de rats et la charrette. Il n’avait aucune idée de qui il s’agissait mais reconnaissait aisément les couleurs du Gouvernement Mondial. Un regain d’espoir monta alors en lui tandis qu’il se voyait déjà sauvé par une horde de soldats pas le moins du monde effrayés par cette vermine. Néanmoins il arqua un sourcil en se rendant compte que l’homme était seul, son espoir diminuant alors drastiquement tandis que la peur reprenait doucement sa place. Néanmoins il y vit alors une opportunité, si le marine se mettait à attaquer les rats ceux-ci le laisseraient tranquille. Après tout d’après son père le Gouvernement Mondial était au service des riches de la ville au même titre que les gardes. Se raccrochant à cette idée il tenta de se redresser tant bien que mal pour crier à l’adresse du soldat inconnu :
Vite aidez-moi ! Il faut les arrêter ! Ils vont me manger ! Ils vont me manger !
Choryo Supai
Invité
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Lun 26 Fév - 10:40
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Le jeune épéiste était relativement abasourdi par la tournure des événements. Un enfant sur une calèche, tirée par un cheval affolé, lui-même poursuivit par une horde de rats aussi véloces que déterminés... Le pauvre canasson, vieillot et passablement ralenti par la calèche qu'il avait à traîner, semblait d'ores et déjà ralentir l'allure sous le coup de la fatigue générée par l'effort conséquent dont il était à l'origine. Il n'allait pas tarder à céder et à s'arrêter, quitte à paniquer encore plus dangereusement pour le gamin : il allait vouloir se libérer du poids qui l'alourdissait et entravait sa course, à tout les coups... Ito, pourtant pas beaucoup plus vieux que la jeune cible manifestement victime de la furie des rats, quelle qu'en soit la raison, entendit bientôt la voix apeurée le prier de l'aider. Le problème, c'était qu'il n'était pas certain de pouvoir y arriver efficacement : les rongeurs étaient nombreux, et il n'était qu'un mousse... Il avait déjà bien assez de mal à rattraper la calèche, au final ! Et puis, même s'il arrivait à blesser et à tuer quelques uns des rats, qu'est-ce qui lui garantissait que les autres ne se retourneraient pas pour l'attaquer lui, dans la foulée ? Désintéressé et mu par de grands idéaux, l'épéiste en herbe l'était assurément... Mais de là à s'exposer au danger, sans savoir comment s'extraire d'une situation aussi redoutable ? C'était là une toute autre affaire. Pourtant, il ne pouvait décemment pas ignorer les appels à l'aide de l'inconnu : ce n'était pas sa conception de la marine, qui était censée assurer la protection des citoyens du Monde entier. Il fut donc contraint à l'action : alors que le cheval ralentissait enfin et que les immondes bestioles s'apprêtaient à bondir sur le chariot pour rejoindre leur proie initiale, le Nabeshima dégaina vivement en rattrapant à son tour le reste des participants de cette course-poursuite désarçonnante. Sans plus attendre, il porta un coup d'épée en essayant de ne pas trop entacher la vitesse de sa course, parvenant sans aucun mal à toucher l'un des retardataires qui n'eut pas même l'occasion de pousser un cri strident : la lame le faucha en deux, purement et simplement. Si, comme prévu, l'élève d'Hato comprit qu'il n'allait pas pouvoir tous les abattre à temps à ce rythme, du moins n'en eut-il pas le devoir : les rongeurs, se rendant compte de la mort de l'un des leurs, prirent étonnamment la tangente, se dispersant sans plus attendre. Cela ne suffit malheureusement pas au cheval pour retrouver son sang froid, dans l'état des choses : l'affolement avait été tel qu'il ne cherchait même plus à regarder derrière lui...
Le vampire qui s'ignorait décida donc de retourner à sa course folle : il rengaina sans plus tarder et s'en remit à détaler, tentant tant bien que mal de rattraper la bourrique qui n'en finissait plus d'écumer furieusement. Le jeune justicier regagnait toutefois du terrain, petit-à-petit, après l'agression qu'il avait destinée aux rats : le cheval, vieux, usé et ralenti par la charrette n'en finissait plus de perdre du terrain. Tant et si bien qu'il parvint finalement à bondir sur ladite charrette, plus ou moins in extremis, alors que celle-ci remuait de plus belle, soumise à la piste inégale générée par les déchets du Grey Terminal. N'écoutant que son courage, Ito passa aux côtés de Choryo sans lui jeter un regard, se contentant de bondir plus ou moins prestement sur le cheval dont il attrapa la crinière. Craignant dans un premier temps qu'il ne s'agisse là d'un assaut de la part de quelques souris féroces, la bête cessa de courir pour se cabrer. D'un geste salvateur et d'un réflexe inouï, le sabreur parvint à se rattraper à sa crinière, menaçant de choir vers l'arrière, mais se stabilisa bien vite en enroulant ses jambes autour de la bête. D'une main lourde et ferme, il tapota l'encolure du cheval pour lui faire comprendre qu'il n'était ni plus ni moins qu'un humain, et ne tarda guère à accompagner cette flatterie de quelques mots prononcés d'une voix douce et réconfortante.
-Là ! Tout doux mon beau... Je te veux rien, doucement !
Si l'effet de ces paroles fut dans un premier temps à tout le moins relatif, puisque la bête continua à remuer sèchement dans le but d'envoyer son nouveau cavalier perdre, le calme revint petit-à-petit dans le cœur de la monture qui, finalement, se déstabilisa, comme si elle avait réussi à prendre conscience de l'affolement exagéré et démesuré qui l'avait gagnée. Ses flancs et son encolure, mouillés, témoignaient encore de son état de santé précaire : cette bête allait avoir besoin de se reposer un long moment, après un tel effort fourni... Finalement, le Nabeshima se décida à l'abandonner, sautant à terre pour en revenir à la calèche où le civil égaré devait encore l'attendre. Il s'approcha quelque peu et prit la parole d'une voix inquiète, le visage empreint d'une expression d'incertitude.
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Mar 27 Fév - 15:11
Fin de Poursuite !
Une nouvelle aspérité de la route projeta le jeune Choryo dans la charrette pour la seconde fois consécutive. Sa tête heurta cette fois-ci le bois de manière plus violente, rebondissant dans le fond de la remorque. Une forte douleur se fit sentir un instant puis le noir complet prit place, plus rien ne semblait exister. Plus de sensations extérieures, plus de peur maladive, simplement le calme et la sécurité. Totalement assommé par le choc il ne vit rien des événements qui suivirent, se laissant aller à son état comateux tandis que son esprit, qui se libérait enfin après avoir été tiraillé par la peur, analysait les événements de manière plus rationnelle. Il était parvenu à hypnotiser aisément un esprit simple qui, seul, ne représentait rien. Néanmoins grâce à ses simples actions il avait ainsi pu diriger une véritable horde qui elle pouvait faire une différence énorme. Il faudrait qu’il fasse part à Don Abigail des événements de la journée, son professeur d’hypnose pourrait probablement lui en apprendre plus à ce sujet, mais le réprimanderait aussi de son manque de prudence, probablement ne lui dirait-il pas tout. Ses pensées s’attardèrent sur cette notion, le contrôle des masses ! L’hypnose n’avait pas à être réalisée de manière traditionnelle avec un pendule et en claquant des doigts devant les yeux d’un sujet concentré. Avec une bonne préparation le peuple pouvait être hypnotisé tout en demeurant maître de ses mouvements, sans avoir même conscience de qui tirait réellement les ficelles. Tout n’était alors que question d’apparence, les mots de son père résonnèrent dans sa tête :
Tu vois mon fils, chaque jour à table nous avons du pain dix fois meilleur à volonté. Et cet homme ici a pris ce mauvais pain et nous considère désormais comme des gens bons. Ces gens ne sont pas comme nous car ils se contentent de peu.
La manipulation était belle et bien présente de manière constante dans ce qui les entourait, il avait vu son père pratiquer ce qu’il appelait ‘la politique’ et y avait toujours trouvé des similitudes avec l’art qu’il apprenait en secret. Qu’elle soit directe ou indirecte ces deux méthodes demeuraient basées sur la même base, la manipulation !
Des mots confus vinrent briser le silence de ses pensées tandis qu’une lueur apparaissait devant ces yeux, le jeune homme reprenant lentement conscience alors qu’un mal de crâne puissant se révélait à lui. Pour autant cet épisode de calme l’avait finalement rendu serein, évacuant toute peur, au point même qu’il en oublie la raison initiale de sa fuite. Un de ses sourcils s’arqua tandis que ses yeux s’habituaient de nouveau à la lumière, faisant le point sur les ombres qu’il distinguait devant lui, si il se rappelait de quelque chose, des animaux peut-être, des rats ! Ses yeux s’écarquillèrent aussitôt tandis que le visage du rongeur placé devant ses yeux prenait tout à coup toute sa clarté et que la peur l’envahissait à nouveau. Si tous ses congénères avaient fuis le soldat rongeur encore hypnotisé était resté présent, venant se placer devant son maître sans bouger. Néanmoins la réaction du jeune homme de voir la bête responsable de ses dernières frayeurs aussi proche de lui au réveil ne fut pas celle escomptée par celui-ci. Se redressant d’un coup sec il projeta l’animal en arrière et sauta par-dessus la charrette sans prêter attention à son sauveur, se remettant à courir en poussant un cri de terreur.
Kyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa!!!!!!! BOUM
La fuite du maudit s’était stoppée nette, sa tête rencontrant bien vite une branche qui s’ébranla à peine sous le choc et le renvoya à ses pensées profondes. Si le choc précédent l’avait assommé simplement quelques secondes il semblait que cette fois-ci il en ait pour quelques minutes. Étrangement à cette nouvelle on aurait pu croire que la nature entière poussait un profond soupir de soulagement, ils auraient un peu de répit avant que l’individu ne revienne troubler leur repos.
Des bruits de pas se firent entendre derrière les deux hommes tandis que le marchand, le noble et quelques soldats accouraient vers le lieu où s’était fini la course-poursuite. Les soldats semblaient vouloir ramener le noble à l’intérieur de la ville, visiblement peu rassurés de le savoir dans le Grey Terminal, mais celui-ci se fichait éperdument de leurs commentaires, les yeux fixés sur la charrette arrêtée quelque mètres plus loin il lança un dernier cri :
Choryo !
Choryo Supai
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Jeu 1 Mar - 11:18
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Manifestement, le jeune homme qui lui faisait face n'était pas des plus sains d'esprits : c'était la seule réponse qu'Ito pouvait envoyer à cette situation étrange. La menace écartée, le cheval arrêté et la calèche stabilisé, l'autre jeunot ne sembla pas pourtant retrouver son sang froid et décida de prolonger la course poursuite en sautant sur ses pieds, non sans hurler au passage son effroi, puis se mit à se ruer en direction des bois alentours. Le marine, totalement décontenancé par une telle réaction, ne sut absolument pas dans l'immédiat comment réagir à cela : il s'était attendu à tout, y compris à ce que son interlocuteur, hypothétiquement, décide de l'insulter en considérant qu'il avait été trop lent dans l'exercice de ses fonctions, mais cette réponse-là ne suscitait chez lui qu'un désarroi incertain. Lui-même, qui n'avait pas à subir de la moindre phobie, avait parfois bien du mal à se montrer empathique sur ce genre de sujets... Dans tous les cas, un événement supplémentaire ne tarda guère à le tirer de sa torpeur : le jeune homme lâche et fuyard ne tarda guère à se cogner à une branche, s'effondrant lourdement dans la foulée de ce choc à la fois inattendu et des plus secs. Désormais légèrement inquiet, le marine gomma l'incompréhension de son faciès et se rapprocha du blessé en prenant la parole à son attention, pour tenter de le rappeler à l'ordre et de le calmer petit-à-petit.
-Vous allez bien ? Vous ne devriez pas vous précipiter comme ça, je ne vous veux pas de mal...
Le sabreur eut tout juste le temps de s'accroupir aux côtés de cet inconnu pour le moins impétueux qu'une autre vois se fit entendre, à quelques mètres de là. Il se redressa légèrement et tourna son regard dans cette direction, remarquant sans peine l'arrivée d'un contingent de gardes et d'un nobliau qui semblait hurler un nom. Le père dudit blessé ? Fort probable. En tout cas, la pauvre victime des rats semblait s'appeler Choryo. Le Nabeshima profita de son calme manifeste pour le dévisager quelque peu, estimant que leurs âges étaient approximativement similaires. Comme quoi, ça n'était pas l'âge qui constituait la bravoure... Sans pour autant se targuer de son courage ou tenter de ridiculiser l'autre adolescent, le marine lui tendit une main pour l'aider à se relever quelque peu, à tout le moins en position assise.
-Si tu le peux, tu ferais mieux de te mettre assis, histoire de récupérer calmement.
Là-dessus, comme les soldats et le paternel arrivaient à leur hauteur, le jeune gouvernemental s'écarta de quelques pas, pudiquement, pour ne pas entraver le bon déroulement des retrouvailles entre un père et son fils. L'un des gardes s'approcha de lui, manifestement sidéré par les risques qu'un soldat si jeune avait pu décider de courir, mais ne tarda guère à le remercier, ce à quoi le garnement répondit qu'un air éclatant et satisfait.
-C'était de la folie, mais... De la bonne folie, j'imagine. Merci, jeune homme. -C'est normal ! Nous, marines, sommes là pour ça !
Une philosophie assez simple, mais qu'il s'amusait à brandir avec conviction. Le gouvernemental fit donc face à l'acquiescement lent et incompréhensif du garde qui se rapprocha du reste de ses collègues, s'occupant ainsi à vérifier l'état de santé du jeune noble et pressant son paternel de retourner sans plus tarder parmi les enceintes de la ville. Le voyageur, quant à lui, prit le luxe, pour la première fois depuis qu'il y était parvenu, de scruter quelque peu les horizons afin de comprendre où il avait bien pu atterrir en jouant les héros sur un coup de tête. C'était manifestement une décharge à ciel ouvert, à en croire les déchets qui jonchaient le sol un peu partout dans les environs, mais une décharge d'une taille monumentale, qu'il n'avait jamais pu constater par le passé nulle part ailleurs. Sauf qu'un détail ne tarda guère à se manifester et à susciter sa curiosité, puis son horreur. Là-dedans fourmillaient des dizaines, sinon de centaines de personnes vêtues de haillons, pour la plupart squelettiques, décharnées, affaiblies et terriblement pâles. C'était pour cela que ses collègues n'avaient à l'origine pas voulu qu'il s'en approche : cet endroit était un mouroir où, manifestement, les gens les plus démunis étaient jetés comme des malpropres pour ne pas entraver la vie luxueuse des gens de la haute société locale. Ito, effaré, comprit que la beauté de la ville et que son ordre apparent étaient donc gagnés à un prix terrifiant : celui de l'exclusion. Tout un pan de la société avait été banni pour ne pas causer de problèmes... Lui, défenseur des opprimés, demeura tétanisé face à ce constat tandis que deux enfants retournaient une pile de saletés, probablement à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Cette île toute entière était odieuse...
Et le karma ne tarda guère à se mêler de l'affaire puisque plusieurs mendiants, qui semblaient avoir observé la venu du noble et des gardes, se mirent à s'approcher du petit groupe, pour la plupart armés de bâtons ou de barres en acier. Le marine fronça les sourcils, en comprenant la situation risquait fort de tourner à l'échauffourée s'ils ne s'en retournaient pas très rapidement parmi les murailles... Instinctivement, il porta une main au pommeau de son katana, demeurant toutefois calme et silencieux pour ne pas pousser les clochards à se montrer encore plus hostiles.
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Lun 7 Mai - 9:45
La Plèbe !
Les petits oiseaux tournaient devant les yeux d'un Choryo encore sonné, ne parvenant visiblement plus à réfléchir très clairement après les émotions intenses qu'il venait de vivre et les multiples coups qu'il avait reçu à la tête. Un visage apparu au dessus de sa tête sans que ses hallucinations d'oiseaux ne disparaissent pour autant, résultant en une vision d'un homme aux cheveux noirs et à l'air sérieux auréolé de petits oiseaux tournant en rond autour de sa tête en poussant de petits "cuicui" que seul Choryo entendait dans son délire post traumatique. Un sourire apparu sur son visage face à cette vision quelque peu comique lui donnant encore un peu plus un air béat. Il regarda les lèvres de l'inconnu s'activer, comme pour prononcer des mots qu'il ne capta pas, ne parvenant à signifier comme unique réponse à cette demande incompréhensible qu'un gloussement de gamin ayant fait une bêtise, il n'y avait certainement rien à tirer du jeune homme en son état actuel. Ironiquement pourtant son aspect calme tranchait à présent avec l'agitation des minutes précédentes et avait probablement évité une course poursuite au milieu des ordures qui les entourait.
Un bruit capta alors son attention tandis qu'il se redressait légèrement, sans parvenir à déterminer si l'inconnu l'avait aidé ou non en cela, sa vision sembla se clarifier tandis qu'il apercevait un groupe de personnes accourant vers lui, son père visiblement en tête de troupe. La peur qui était partie intégrante de son corps à peine quelques secondes plus tôt semblait avoir totalement disparue à présent pour laisser place à une quiétude complète, limite comateuse. Conservant son air béatifié il tendit soudainement les bras en avant, manquant de frapper par la même occasion son sauveur anonyme qui s'écarta alors. Son père l'attrapa et le releva vivement, le serrant contre lui comme s'il avait eu peur de perdre une chose précieuse. Choryo savait que ses parents l'aimaient, il était choyé chez lui bien plus que la plupart des enfants des autres familles, néanmoins les épanchements d'affection de la sorte étaient suffisamment rare, d'autant plus en public, pour lui faire reprendre une partie de sa raison. Semblant finalement redécouvrir les événements qu'il venait de vivre en regardant autour de lui de manière confuse il demeura muet au moment où son père se redressait pour déclarer d'un ton sec et autoritaire à l'intention des gardes de la ville :
Bande d'incapables ! Tout cela ne serait pas arrivé si vous aviez stoppés ce cheval au lieu d'en avoir peur !
Son ton était grave et son visage empli de colère, trahissant la frustration qui était née du sentiment d'impuissance face aux événements soudain. En tant que noble de la bourgeoisie de l'île il avait pour habitude de pouvoir tout régler par son influence ou son argent, ainsi ce type de situation lui était elle généralement plutôt étrangère. Néanmoins son visage se radoucit soudain et sa voix se fit plus mielleuse tandis qu'il s'adressait au marine qui avait été le seul à réagir promptement, et avait sauvé sa progéniture :
Merci infiniment de votre intervention soldat, j'irais voir votre supérieur et lui rendrais compte de vos exploits, je veillerais à ce qu'on vous récompense !
Même à travers ses remerciements son ton hautain trahissait un certain mépris pour les personnes auxquelles il s'adressait, il s'attendait à une pléiade de remerciements de la part du gouvernemental devant tant de considération. En réalité l'action de l'homme lui donnait le sentiment de lui être redevable, et il ne pouvait supporter l'idée de devoir quelque chose à un membre de la plèbe, fit-il partie du Gouvernement Mondial. Néanmoins le changement d'attitude du marine l'amena à observer les mendiants qui s'approchaient du petit groupe, visiblement armés et avec des intentions peu pacifiques. Le cœur de Choryo se serra instantanément tandis que la peur reprenait sa place naturelle au sein de son corps, sa main venant agripper la veste de son père comme s'il s'agissait d'une protection. Le patriarche quant à lui sembla dégouté rien qu'à la vision qui se présentait à lui, paraissant dans un premier temps ne pas saisir ce que voulait ces gens avant que ces yeux ne s'écarquillent et qu'il s'exclame d'un ton offusqué :
Quoi ?! Vous osez vous en prendre à nous ?!
Son ton de voix et l'expression sur son visage ne laissaient aucun doute possible quant au fait que cette simple action ait toujours été du conte que l'on raconte aux enfants pour leur faire peur. La simple possibilité que ces manants puissent envisager s'en prendre à eux ne lui avait jamais effleuré l'esprit et un sentiment de rage vint se mêler à celui de dégoût que leur simple vue lui insufflait. D'un ton sec et ferme similaire à celui qu'on utiliserait pour une mise à mort il déclara simplement en désignant deux gardes :
Vous deux escortez nous à la ville ! Les autres faîtes payer à ces badauds le prix de leur insolence !
Choryo Supai
Invité
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Mar 8 Mai - 22:04
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Tout cela tournait au vinaigre, et il n'appréciait guère cette situation qui insufflait en lui un mauvais pressentiment des plus déroutants. Que faire, et comment agir pour venir à bout de cet attroupement sans laisser la situation dégénérer et tourner à l'échauffourée ? Le marine n'avait guère envie d'user de son sabre et, à en croire l'air impressionné voire légèrement angoissé des gardes de la cité s'étant aventuré jusqu'ici, en guise d'escorte au nobliau, il était loin d'être le seul à en arriver à ce constat. Sauf que tout le monde ici n'avait pas son bon sens... Et qu'il ne tarda guère à s'en rendre compte lorsque le père du gamin effarouché se mit à beugler des ordres à l'assemblée toute entière, enjoignant les gardes à s'en prendre frontalement aux clochards qui avaient finalement fini par les encercler quasiment totalement. Cette prise de parole, impérieuse et belliqueuse, poussa aussitôt l'ensemble de leurs spectateurs à cracher et à hurler, insultant généreusement le responsable richement vêtu de cette demande violente et sanglante. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond, dans sa tête ? Si le jeune Ito l'ignorait très franchement, il n'avait guère pour ambition celle de se frotter aux mendiants locaux : il devait calmer la foule croissante et grouillante tant qu'il en avait encore la chance, avant que l'affaire ne tourne irrémédiablement à l'empoignade. Aussi prit-il la parole avec précipitation, levant les mains à hauteur de son buste en s'avançant d'un pas angoissé, blême et légèrement tremblant, tâchant de ramener ce troupeau d'adultes irresponsables à la lumière de la raison.
-Quoi ? Non ! Ne faites pas cela ! Calmez-vous ! Nous allons nous en aller, nous n'avons pas l'intention de... -Toi p't'être pas le merdeux, mais le gros porc, par contre, ouais. -Puis t'as quand même l'air d'avoir une jolie épée pour un gamin. Laisse-nous la, et casse-toi. On t'laissera partir. On s'en branle des morveux de la marine. -Hey, là ! Si vous avancez encore d'un pas, on tire ! Vous êtes prévenus ! -Arrêtez ça, stop !
Ses suppliques ne semblaient trouver strictement aucune résonance, d'un côté comme de l'autre. C'était tout juste si les gardes de la cité l'écoutaient parler. Les mendiants, quant à eux, le prenaient très manifestement de haut et ne lui destinaient pas un avenir beaucoup plus souriant qu'au reste des hommes rassemblés à ses côtés... Comment la chose avait-elle pu dégénérer de la sorte ? Un court instant durant, le Nabeshima eut besoin de refréner une nausée tandis qu'il songeait à la misère dans laquelle vivait ce petit peuple vêtu de haillons et crasseux au possible. Dans un tel environnement, et dans un tel dénuement, il n'était pas étonnant qu'ils en viennent au crime à la première occasion venue... Et le bourgeois, de son côté, n'avait strictement rien fait pour arranger cette épineuse situation. Si seulement il avait décidé de se taire et de s'en aller sans piper mot, peut-être auraient-ils encore eu une chance de s'en tirer sans en venir aux poings... Là, en revanche, la perspective semblait nettement plus alambiquée et improbable.
Le gouvernemental recula d'un pas lorsque les criminels en devenir reprirent leur chemin, sourds aux sommations colériques des gardes qui les tenaient en joue, en sous-nombre certain. Combien pourraient-ils abattre de ces pauvres hères avant que les bâtons et les barres d'acier dont ces derniers étaient pourvus ne viennent finalement rencontrer leurs mâchoires ou leurs fronts ? C'était un massacre qui s'annonçait, un véritable bain de sang, et le vampire qui s'ignorait n'avait pas franchement l'envie d'y prendre part. Avait-il toutefois le choix ? A moins d'abandonner son arme ici même et de prendre ses jambes à son coup, c'était peu probable... Et il ne voulait pas s'y résoudre. Même si le noble semblait être un crétin pétris d'arrogance, il était envers et contre tout un civil d'un Royaume attaché au Gouvernement Mondial : il était par conséquent de son devoir que d'assurer sa protection. Et c'était encore d'autant plus vrai pour sa progéniture, qui n'avait en aucun cas demander de se retrouver ici et qui, à l'heure qu'il était, ne devait plus vraiment savoir où donner de la tête... User de sa lame pour dispenser la mort, néanmoins, ne l'enchantait guère davantage. Il risquait pourtant de devoir s'y résoudre, s'il espérait survivre à cela... Alors que la tension arrivait à son point culminant, le Nabeshima prit finalement la décision de dégainer, à la surprise générale. Cela ne sembla toutefois contenir les agresseurs qu'un court instant, bien trop éphémère à son goût. Ces types le voyait aussi comme un garnement égaré... Et ne devaient par conséquent pas se douter un traître instant de ses compétences véritables. C'était un avantage, d'une certaine manière, mais un avantage qui risquait de déboucher sur une danse macabre et funeste qu'il aurait largement préféré éviter.
Finalement, comme le carcan se resserrait encore et toujours, inexorablement, les gardes prirent une décision soudaine et inattendue : ils tirèrent une première fois, en guise de sommation, en visant le sol aux pieds de la bande armée qui, sur le moment, sembla reculer en un mouvement de panique soudain. Pourtant, les brigands se ressaisirent assez vite et risquaient de reprendre leur avancée funeste d'un instant à l'autre... Ils devaient tempérer cette situation pour éviter de tomber dans un massacre unilatéral. Pourtant, Ito ne voyait strictement aucun moyen pour ce faire... Personne ne semblait le prendre au sérieux, malgré l'insigne qui brillait à son uniforme, et personne ne risquait de l'écouter s'il enjoignait tout ce beau monde au calme et à la quiétude. Néanmoins, il comprenait sans peine qu'il devait à tout prix gagner du temps : plus ils demeuraient ici et plus des renforts étaient susceptibles de leur venir en aide. Cela pourrait immanquablement venir à bout de l'attroupement fébrile et qui souffrait d'un apparent manque de cohésion... A fortiori si le reste des gouvernementaux venus se perdre sur Dawn à ses côtés pointaient également le bout de leur nez, d'ailleurs.
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Lun 28 Mai - 17:06
Armée de Rats !
Choryo demeurait agrippé à la jambe de son père comme s'il s'était agit d'une protection salvatrice, comme si en la présence de son paternel rien ne pouvait lui arriver. Il observait les mendiants qui les avaient encerclés se rapprocher de plus en plus, inexorablement et demeurant sourd aux menaces des gardes et de son père. Sa gorge était nouée mais aucune peur maladive ne venait lui prendre le corps et lui enlever toute raison. La présence de sa figure protectrice, celle qu'il admirait plus que tout, suffisait à le tenir serein dans une situation où il aurait eut tôt fait de se mettre à hurler de peur. Ses yeux quittèrent finalement les hommes qui les menaçaient pour se placer sur le visage habituellement paisible de son géniteur. On pouvait y déceler non sans mal une surprise sincère et une profonde incompréhension, mais rapidement ses traits se modifièrent, se faisant plus durs, plus sauvages tandis que la colère y prenait place. Comment ces hommes qui n'étaient que des moins que rien à peine bon à vivre dans les déchets de sa famille pouvaient-ils même songer à agir de la sorte. Peu importait comment tout cela se finirait dès lors qu'il serait de retour dans la ville il irait faire un rapport aux décisionnaires du Royaume, une telle impudence ne pouvait rester impunie ou ce serait le début d'une révolte de ces pouilleux. Pas qu'il craigne réellement une telle chose mais s'ils tentaient quelque chose ils pourraient bien parvenir à faire quelques dommages collatéraux, et il tenait malgré tout à sa vie paisible et son commerce florissant. D'une voix emplie d'une haine sincère envers cette plèbe putride il déclara alors :
Bande de sous-merdes vous devriez être reconnaissant que je daigne même venir en ces lieux et vous donne ainsi l'honneur de me côtoyer ! Faîtes un pas de plus et je le jure je reviendrais avec l'armée pour vous traquer jusqu'au dernier !
En simple réponse il reçu une nouvelle vague de jurons et de colères de la part des hommes qui les encerclaient. La salve de tirs de sommation n'y avait rien fait et désormais ils avaient repris leur avancée, les soldats hésitant clairement à prendre la décision de non-retour, celle qui s'imposait pourtant. Les yeux de leurs agresseurs étaient exorbités, les hommes respirant fortement comme si la rage transpirait de leur corps tout entier. Leur décision était prise il n'y avait aucun doute, rien ne les ferait plus changer d'avis à présent ils le savaient, en s'attaquant à un noble ils prenaient un risque énorme, du genre dont on ne se sortait pas vivant. Mais aujourd'hui cet être ignoble et son fils allaient périr, payer pour tous ceux de leur rang qui les excluaient de la ville depuis tant de temps et les traitaient comme des déchets humains. Si les gardes et le marine s'interposaient ils trépasseraient également, aujourd'hui ils allaient se faire un noble peu en importait le coût. Devant cette détermination et en comprenant que son autorité héritée de son rang ne lui servirait à rien dans cette situation son père sembla blêmir un instant. Même si les gardes étaient de bons combattants, ce qui n'était pas forcément le cas, il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'au vu du nombre de mendiants ils seraient rapidement dépassés en nombre. Pour la première fois de sa vie Choryo vit une expression qu'il n'avait jamais vu sur le visage de celui-ci mais pourtant si familière pour lui-même, la peur !
Cette vision fut comme un électrochoc, aujourd'hui son père avait peur, plus personne ne pouvait donc le protéger, il était seul, abandonné et livré au monde ! Pourtant alors qu'un vent de panique semblait se ruer vers lui une petite tête poilue vînt chasser celui-ci en un instant. Se baissant tandis que tous étaient trop occupés à surveiller leurs assaillants il murmura au rat qui était revenu voir son maître, comme si toute peur avait désormais disparue :
Défends-nous contre les méchants.
En unique réponse les oreilles de l'animal bougèrent légèrement tandis qu'il demeurait immobile. Puis il émit un bruit aigu qui se répéta aussitôt dans la décharge aux alentours, se faisant de plus en plus strident et de plus en plus fort tandis qu'il se répercutait presque infiniment dans les ordures. Choryo se boucha les oreilles comme son père et les gardes, ne parvenant pas à voir si les mendiants y étaient également forcés par le bruit soudain. Puis le silence, le calme plat comme si rien ne venait de se passer. Son père tournait frénétiquement la tête incrédule, cherchant à savoir si le bruit annonçait une aide quelconque sans parvenir à voir des renforts arriver. Puis des rats se mirent à sortir des ordures, se rejoignant en un flot continue pour former une véritable marée aux dents acérées qui commença à se diriger vers leurs agresseurs. Son père semblait être en état de choc, effrayé comme il l'avait été plus tôt au point de ne plus pouvoir bouger, mais il reprit finalement ses esprits quand Choryo tira sur son pantalon, le sortant de sa stupeur. Rapidement il ne chercha même pas à comprendre ce qu'il se passait, constatant sans mal qu'aucun rat ne s'en prenaient à eux, tous se dirigeant vers ceux qui avaient voulu les attaquer. Se retournant dans la direction de la porte il cria aux gardes en se mettant à courir :
Vite c'est notre chance !
Choryo Supai
Invité
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Mar 29 Mai - 9:24
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
C'était de la folie. Du point de vue d'Ito, il n'y avait strictement rien d'autre à faire que de tenter de gagner du temps. Si d'autres gardes et soldats se rendaient compte de l'absence de leurs collègues et d'un noble, alors ils risquaient fort de tirer l'alarme promptement. Il ne faudrait dès lors qu'une poignée de minutes pour voir une véritable armée se mettre en branle... Déploiement conséquent qui permettrait sans nul doute de dissiper vivement l'attroupement qui leur voulait pour l'heure du mal. Mais allaient-ils parvenir à tenir jusque là ? La diplomatie ne semblait pas fonctionner : les gardes étaient à cran, et ne pouvaient manifestement pas se résoudre à baisser leurs armes dans le seul but d'ouvrir un hypothétique dialogue... Le noble, quant à lui, n'en finissait plus de vociférer et d'injurier généreusement les pauvres hères qui menaçaient de s'en prendre à lui et à son fils, rajoutant une dose colossale d'énervement à cette situation déjà trop sulfureuse. Les mendiants, donc, semblaient s'être résignés... Et avoir accepté leur mort possible. Le jeu en valait-il la chandelle, de leur point de vue ? Rien de tout cela ne faciliterait leur survie... Au contraire, même ! Si le cadavre d'un noble était retrouvé dans cette décharge, le Roi et ses sbires allaient sans doute vouloir la purifier à tout jamais... Nul n'allait tolérer qu'un honnête citoyen soit éventré par un troupeau de mendiants ! La répression serait dramatique, et des dizaines, sinon des centaines de personnes mourraient par la suite, par la faute de ce simple accrochage... Les dents du Nabeshima grincèrent tandis qu'il prenait avec difficulté la pleine mesure du bourbier dans lequel il s'était englué, en prenant part à cette expédition afin de sauver ce gamin. Allait-il devoir combattre également, lors même qu'il s'y refusait ? Peut-être que les agresseurs, effectivement, allaient prendre la décision de le laisser s'enfuir s'il leur offrait son sabre... Mais il ne pouvait pas abandonner des civils à leur funeste destin ! Même les gardes n'étaient pas formés pour affronter ce genre de situation dramatique... C'était à la marine qu'il incombait généralement de gérer ces débordements tumultueux. Mais l'adolescent n'avait malheureusement ni supérieur, ni aîné pour le guider, cette fois-ci... Et prendre la bonne décision lui semblait soudain plus complexe que jamais.
Toutefois, il sembla que ce n'était pas ce jour que sa maturité allait être mise au défi : bientôt, des nuées de sifflements se firent entendre et la cohorte de rats, qui s'étaient manifestés quelques minutes auparavant au niveau des remparts, resurgit bientôt pour fondre comme un seul homme vers les mendiants. Ceux-ci, apeurés et incompréhensifs, ne tardèrent pas à esquisser un mouvement de recul : ils ne connaissaient que trop bien la dangerosité de ces bêtes vicieuses qui, d'une seule morsure, pouvaient vous condamner à une mort des plus lentes et des plus insupportables. Les maladies qu'elles véhiculaient pouvaient vous ronger la peau et les muscles, et vous réduire à une agonie qui semblait éternelle... Tomber malade, au sein du Grey Terminal, c'était devoir renoncer à subsister : il n'y avait bien sûr aucun médicament pour se rétablir rapidement, et les autres habitants n'étaient guère du genre enfants de chœur. Un malade incapable de se défendre et de défendre ses intérêts se voyait donc fréquemment dépouillé... Et même si d'aventure il réussissait à récupérer un semblant d'énergie et de santé, il succombait donc bien souvent à la faim ou à la soif. Ce scénario dramatique se tissa mécaniquement au sein de leurs têtes tandis que les animaux menaçaient de les agresser, suffisant à les disperser momentanément et à ouvrir plusieurs brèches parmi leur formation resserrée. Comme le noble et son fils semblaient d'ores et déjà prêts à prendre une allure de course pour s'en retourner à la grande porte, et comme les gardes n'avaient manifestement pas non plus l'intention de s'éterniser ici, le marine ne tarda guère à prendre les devants en prenant bien soin de retourner sa lame au préalable. Certes, il n'imaginait pas qu'on puisse se dresser sur leur chemin mais si tel était le cas, il préférait éviter les effusions de sang et se contenter d'assommer leurs opposants... S'il n'y en avait qu'un ou deux, ce serait probablement chose aisée pour ce jeune épéiste talentueux, qui avait d'ores et déjà pu profiter d'enseignements utiles de la part de Tsukiyo no Hato. Toutefois, le gamin n'eut pas à combattre : il semblait que la seule présence des rongeurs suffisait à pousser les mendiants à prêter davantage attention à leur survie qu'à la mise à mort du nobliau... Une nouvelle fameuse dont il se délecta avant de ralentir l'allure. L'objectif ? Laisser passer le père et son fils en premier lieu et calquer le rythme de sa propre course sur le leur. Ils étaient des civils, et devaient ainsi manquer cruellement de régularité quant à leurs exercices physiques. S'ils courraient trop vite dans un premier temps, alors ils risquaient fort de prendre du retard par la suite... Ce qui n'était pas son cas, considérant les entraînements drastiques auxquels il était soumis. Il explicita ces démarches en des termes plus élogieux toutefois, soucieux de ne pas froisser l'orgueil du noble même si c'était finalement le dernier de ses soucis.
-Menez la marche ! Je reste en retrait pour surveiller les foules !
Les gardes avaient été capables de suivre, malgré le matériel dont ils étaient affublés. Eux aussi étaient endurcis pour pouvoir se montrer efficaces dans l'exercice de leurs fonctions... Ainsi, tout ce beau monde avait pu dépasser rapidement et en trombe le groupe de mendiants désormais désorganisé et chaotique, qui se débattait farouchement avec les rats, mettant à mort les spécimens qui s'approchaient trop d'eux. Malheureusement, plusieurs de leurs présumés agresseurs se retournaient à nouveau dans leur direction, et menaçaient de les poursuivre avec furie et vindicte... Les propos du paternel n'avaient pas aidé à les conserver tranquille, loin de là ! Si d'autres habitants démunis du Grey Terminal se rendaient compte de ce qui se passait et décidaient de créer un blocus sur le chemin des nobles et des gardes, alors la situation allait à nouveau dégénérer... Il fallait prier pour que l'agitation causée par les rats suffisent à les détourner de leur folle course !
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Mar 29 Mai - 22:26
À Bout de Souffle !
Le mystérieux soldat marine qui avait été leur sauveur aujourd'hui pris la tête de la cohorte quelques instants, le temps que tous dépassent la zone des mendiants qui paraissaient désormais bien plus hésitants et concentrés sur leur propre survie face aux rats qu'à leur vengeance initiale. Tous étaient surpris par ce regroupement de rongeurs incompréhensible, mendiants, soldats et noble. Mais tous avaient bien mieux à faire en cet instant que de chercher le responsable de cet événement tout sauf naturel. Certes les rats se déplaçaient généralement en horde mais une action aussi organisée et hostile envers des humains qu'ils côtoyaient pourtant tous les jours à l'avantage de ces riches de la ville. Tout cela était un peu trop gros, mais les soldats n'allaient certainement pas s'en plaindre, au contraire des habitants de Grey Terminal. Après quelques mètres le soldat du Gouvernement Mondial se laissa glisser jusqu'à l'arrière du groupe, indiquant aux riches qu'il défendait et aux soldats qui les accompagnaient de passer devant. Sans rien ajouter les hommes ne semblaient de toute façon pas avoir réellement envie de trainer en chemin, passant à côté de lui sans un mot tandis qu'ils courraient à tout rompre et que la porte de la cité arrivait désormais en vue.
Pour se rassurer alors que leur objectif paraissait encore assez loin Choryo se retourna pour observer leurs assaillants, assistant alors à un phénomène étrange qui ne manquerait pas de surprendre tous les observateurs. Les rongeurs abandonnèrent subitement leur position face aux mendiants qui tentaient de les repousser, partant aussitôt en groupe à la suite de ceux qui s'enfuyaient. Grâce à leur vivacité ils parvinrent rapidement sur leurs talons mais au lieu d'attaquer le gouvernemental comme on aurait pu s'y attendre la horde se scinda en deux dans une organisation presque militaire. Chaque côté remonta le long du groupe en gardant une distance assez importante, mais formant tout de même un barrage à d'éventuelles attaques extérieures d'autres bandits de la décharge du Royaume de Goa. La scène pouvait avoir quelque chose de surréaliste, une dizaine d'humains courant comme s'ils avaient la mort aux trousses en direction de la porte de la cité, le tout entouré d'une horde de rats qui paraissaient jouer les gardes du corps. A cette vue son père tenta d'accélérer tandis que le souffle du jeune garçon commençait à lui manquer. Il savait courir vite et longtemps, ayant l'habitude de fuir la moindre de ses peurs, et elles étaient nombreuses. Mais son corps était loin d'être athlétique au vu de son jeune âge, il pouvait difficilement aller plus vite. Levant les yeux vers les soldats pour trouver un homme partageant sa difficultés il fut étonné d'y trouver des visages blêmes, apeurés et incompréhensifs qui semblaient surveiller avec crainte leurs flancs. Les hommes ne saisissaient pas ce qu'il se passait, s'attendant à se voir attaquer à chaque instant mais Choryo lui savait qu'ils étaient en sécurité. Suivant sa demande son fidèle sujet usait de sa horde pour les défendre.
Les hommes bifurquèrent pour contourner un tas de déchet plus importants tandis que Choryo tentait d'appréhender cette leçon. Il savait déjà que l'hypnose pouvait être puissante, mais aujourd'hui il était parvenu à lever une armée simplement en contrôlant un animal. Bien qu'il soit particulièrement doué dans cet art il était encore loin d'en maîtriser ne serait-ce qu'un dixième, et il le savait. Un frisson parcouru son échine tandis qu'il comprenait que la puissance d'un maître hypnotiseur devait être à un point qu'il ne pouvait même pas imaginer. Soudain il sentit sa main lâcher celle de son père, l'enfant ne parvenant plus à suivre le rythme imposé par son géniteur. Aussitôt il vit les soldats commencer à le dépasser sans y prêter attention, comprenant qu'il était en train de perdre le rythme de la course. Une voix paru s'élever devant le groupe, probablement son père, et des murmures coururent chez les soldats, l'un d'eux risquant même en regard en arrière sans ralentir l'allure. Les hommes paraissaient un peu trop effrayés par les rongeurs courant à leurs côtés pour oser s'arrêter net à l'appel du noble qu'ils escortaient. Il cru les entendre se battre sur celui qui s'arrêterait et finalement ils l'abandonnèrent, escortant son père jusqu'à la porte en laissant à la charge du gouvernemental de ramasser le jeune homme qui, à bout de souffle et voyant ses alliés partir, s'arrêta net pour tomber au sol, à la fatigue venant se rajouter des larmes. Aussitôt les rats s'arrêtèrent, formant une ronde autour des deux hommes, attendant de voir ce qu'il se passait et prêt à les défendre contre la moindre offensive.
Choryo Supai
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Mer 30 Mai - 17:15
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Si Ito pensait que la situation ne pouvait pas devenir plus farfelue et plus saugrenue, on lui offrit bientôt la possibilité de se rendre compte de sa naïveté. Si les mouvements de foules ne semblaient guère être à l'ordre du jour et si la majorité des mendiants semblaient vouloir se tenir à l'écart de cette escorte armée, comme si le simple fait de s'en approcher pouvait les conduire à une mort certaine, le vampire qui s'ignorait se rendit bientôt compte du fait que la surprise survenait parfois de choses que l'on ne pouvait aucunement anticiper... Car les rats, qui s'étaient jusque-là déchaînés sur les mendiants, au péril de leur propre sécurité, se mirent finalement à se ruer dans la direction des soldats et des nobliaux. Les sourcils froncés, l'épéiste en herbe se mit à redouter que les rongeurs n'en viennent à s'en prendre à eux. Il serra instinctivement le pommeau de son katana en tâchant de conserver une allure plus ou moins stable, demeurant au niveau du groupe en sachant qu'il n'était guère prudent de s'en éloigner davantage, même dans l'optique de calquer sa progression sur celle du père et de son fils. Plus il semblait être une cible isolée et plus les rats risquaient de le prendre pour cible... A contrario, s'ils s'arrangeaient pour former un bloc uni et soudé, ils pouvaient impressionner la horde en la forçant à se tenir à distance. Du moins fut-ce là l'ambition naïve du Nabeshima qui, justement, se rendit bientôt compte du fait qu'il était vain de tenter de prévoir quoi que ce soit, en matière de comportement animalier, s'il n'avait pas l'ombre d'une connaissance dans le domaine... Car les rongeurs firent bientôt office d'escorte, à leur tour, semblant envelopper le contingent de soldats et les deux nobles pour former une espèce de marée animale infranchissable. Les quelques culs-terreux qui auraient pu être enthousiastes à l'idée de dérober un fusil à un garde apeuré et en cavale semblèrent brusquement moins enjoués et se cantonnèrent à une observation lointaine de ce troupeau atypique, qui n'en finissait plus de se ruer vers les portes de la muraille. Incompréhensif, le marine fit tout simplement en sorte de poursuivre sa progression sans se poser davantage de question, pour l'heure. Toute cette situation était déjà assez folle sans qu'il n'ait à se triturer les méninges à son sujet...
Alors que la porte se faisait de plus en plus visible, et de plus en plus détaillée, un autre événement survint malheureusement. L'enfant semblait éreinté, à cause probablement des émotions qui s'étaient enchaînées et succédées sans lui laisser le moindre répit, comme une cascade interminable. Il ralentissait l'allure, et nul ne semblait vouloir lui prêter main forte... Pas même son père, qui avait beuglé quelque chose de vaguement compréhensible à l'attention d'Ito. Le marine fronça automatiquement les sourcils, songeant sans peine qu'un ordre avait dû fuser à son égard, le contraignant à prendre soin de la progéniture de ce riche habitant qu'il exécrait définitivement de plus en plus. Entre sa conduite irresponsable qui avait bien failli causer un massacre, voire les mener à leur mort prématurément, et sa décision de délaisser la sécurité de son propre fils pour veiller à sa survie... Il apparaissait de plus en plus nettement comme étant une espèce de crapule peu soucieuse d'autrui, et vaniteuse de surcroît. Comme personne ne prêtait main forte au garnement, ce dernier parvint bientôt au niveau du vampire et, sans crier gare, s'effondra lourdement, à bout de souffle, tâchant de récupérer un brin d'endurance, désemparé et effrayé par la tournure de la situation. N'écoutant que son cœur, le jeune soldat, quant à lui, n'hésita pas l'ombre d'un instant : il se pencha conservant son sabre dans sa main droite, et glissa son bras gauche sous l'épaule de l'autre jeune, lui offrant un appui secoureur pour lui permettre de se redresser. Il en profita pour lui glisser quelques mots rassurants et réconfortants, conservant un œil braqué sur la marée de rats qui semblaient s'être immobilisés, sur leurs flancs.
-Respire ! Calme-toi ! Je suis là !
S'il cédait à la panique, le gamin n'allait pas tarder à devenir un poids mort considérable. Ils ne devaient pas ralentir exagérément, même si les gardes allaient bientôt tirer l'alarme... Ils devaient continuer à progresser, sans quoi les mendiants risquaient de revenir à la charge, poussés à bout. Toutefois, c'étaient principalement les rongeurs que le Nabeshima tenait à l’œil, pour l'heure. Rien ne semblait pouvoir expliquer le comportement étrange de ces animaux, et pourtant... Ils les entouraient toujours, délaissant même le paternel et les gardiens de la cité. A quoi cela rimait-il ? Le bretteur en herbe n'eut finalement jamais le loisir d'obtenir une réponse à cette question : une voix se fit bientôt entendre, émanant de la grande porte du Grey Terminal, et il reconnut une silhouette vêtue d'un uniforme qui, fusil à la main, lui adressait à quelques dizaines de mètres de là de grands signes de la main afin de s'accaparer son attention.
-Ito, bordel ! Qu'est-ce que tu fous là ?!
C'était Steff ! La mine réjouie qui vint fleurir sur le visage de l'épéiste à la vision de son collègue en disant long. Il ne pensait plus possible de recevoir un coup de main... Alors certes, le gouvernemental semblait être seul, pour l'heure, mais c'était quelqu'un sur qui il pouvait compter... Le jeune vampire tenta alors d'accompagner Choryo jusqu'à la grande porte en lui offrant un soutien physique pour lui permettre de progresser à son rythme. Maintenant qu'il avait perçu une présence amicale, le Nabeshima se sentait assurément moins pressé par le temps... Même s'il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter quelque peu de la présence des rongeurs. Il espérait simplement que ceux-ci ne tenteraient rien à leur encontre : l'autre jeune avait montré des signes de faiblesse en ralentissant puis en s'effondrant... Chose qui pouvait pousser ces vicieuses bestioles à se montrer belliqueuses, malheureusement.
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Lun 4 Juin - 3:27
Retour au Bercail !
Choryo demeurait là par terre, la face contre le sol tandis que son souffle venait soulever un peu de poussière autour de ses yeux. Il n'en pouvait plus, sa respiration était devenue difficile et à présent il n'avait plus la concentration nécessaire pour ignorer la douleur lancinante présente dans ses jambes et dans tout le reste de son corps. Depuis le début de cette cavalcade il avait été balancé dans tous les sens au sein de la charrette et pris un nombre de coup à la tête particulièrement important. Et désormais il craquait mentalement, n'ayant plus la force de se motiver à continuer de courir sa fatigue psychologique relâchait finalement en lui sa fatigue physique, achevant de le clouer sur place. Néanmoins alors que plus aucun de ses membres ne semblait vouloir bouger il se sentit se relever, comme soulevé par une nouvelle force. Son regard épuisé se tourna vers l'homme qui lui sauvait la vie déjà pour la deuxième fois de la journée, faisant fi de leurs assaillants et de sa propre douleur physique pour lui venir en soutien. Ses yeux tentèrent de détailler le visage de cet individu qu'il ne connaissait en rien, qu'il admirait en tout, et dont il était l'antithèse. Lorsque la peur le faisait fuir le gouvernemental avait le courage d'affronter le danger, lorsqu'il tombait l'homme à la mouette le relevait. En cet instant ils étaient si proches et pourtant si différents !
Ses jambes se remirent à s'activer comme commandés par celui qui supportait désormais une partie de son poids, lui redonnant le rythme de course afin de le forcer à avancer. La douleur et la fatigue étaient toujours présente mais cet allié soudain provoquait chez le jeune garçon une certaine euphorie qui lui permettait de passer outre. Il s'était vu mourir, il se voyait revivre ! Pour autant il avait perdu la notion des pas qu'il effectuait, du temps qui passait ou du monde qui les entourait. A présent il ne semblait plus qu'agir telle une machine poussée par son inventeur, mettant un pied devant l'autre avec un équilibre supporté par son partenaire du jour sans réellement en comprendre le but. Des bruits lui parvinrent aux oreilles, tantôt éloignés et tantôt proches, comme des paroles incompréhensibles. Se forçant à relever la tête il aperçu la porte, ne prêtant aucune attention aux rats qui s'étaient écartés de leur chemin et les escortaient de nouveau. Son regard se stoppa sur un visage, celui de son père qui, se frayant un chemin à travers quelques civils, revenait déjà avec beaucoup plus de gardes, le visage encore rouge de l'effort qu'il venait de fournir et de la soufflante qu'il venait de passer à ceux qui l'avaient forcés à abandonner son fils. Aussitôt le sentiment d'insécurité et d'abandon ressenti quelques instants plus tôt disparu, la peur maladive d'un enfant trop chéri reprenant sa juste place tandis que l'hypnotiseur perdait en même temps toute volonté de lutter. Il n'en avait plus besoin, son père était là, il n'avait plus à souffrir pour avancer. Se dégageant sans le vouloir du bras de celui qui l'avait ramené jusqu'ici il sembla trébucher sur un ou deux pas avant de s'effondrer dans les bras de son paternel.
Aussitôt les soldats les entourèrent, commençant à pénétrer dans Grey Terminal d'un air menaçant et tenant les badauds à l'écart. En réalité la majorité des brigands avaient pris les jambes à leurs cou devant les rats ou en voyant les gardes revenir, mais ceux-ci ne risquaient pas de leur laisser croire qu'ils pouvaient effectuer ce genre d'action à nouveau. Mais pour l'instant la horde de rats qui commençait à se rapprocher à nouveau d'eux semblait les rendre nerveux, les nouveaux-venus paraissant déterminés à éradiquer les rongeurs qui les menaçaient de leur point de vue. Au creux des bras de son père un léger sourire naquît sur le visage de Choryo qui redressa quelque peu sa main, claquant des doigts suffisamment fort pour que son sujet du jour l'entende, rompant ainsi l'hypnose. Il paru y avoir un instant de calme, ou rien ne se passa, comme si son action n'avait eut aucun effet. Puis en un instant les animaux s'éparpillèrent dans tous les sens, disparaissant au milieu des ordures tandis que les gardes tentaient de taper le sol pour les faire fuir. Oubliant presque ses déboires du jour il sourit en pensant à ce qu'il avait pu accomplir grâce au merveilleux art qu'il apprenait. Probablement devrait-il en étudier encore plus, il était excité à cette simple idée. Mais à ce moment précis il ne pensait qu'à une chose, un bon chocolat chaud et le confort de leur maison sécurisé dans la ville de Goa. La troupe pénétra finalement de nouveau à l'intérieur des remparts, les gardes de la ville appelant visiblement les habitants à rentrer avant la fermeture des portes suite à l'incident. Le père du jeune garçon l'écarta gentiment, lui caressant la tête affectueusement avant de demander à deux hommes de l'escorter jusque chez lui. Trop heureux de pouvoir accéder à son envie la plus forte à cet instant Choryo acquiesça simplement, quittant les lieux sans même remercier son sauveur, en réalité il n'y pensait déjà plus. Son père en revanche ne l'avait pas oublié, se frayant un passage à travers la foule amassée près des portes il parvint jusqu'à l'homme du Gouvernement Mondial, venant lui dire d'une voix sincère :
Je vous remercie mille fois, je dois régler cette affaire avec ces incapables mais je serais ravi de vous recruter. Quel est votre nom ? J'en parlerais à votre supérieur dès que j'en aurais terminé ici.
Il avait désigné les gardes en parlant, certains risquaient de se faire taper sur les doigts. Les nobles n'étaient pas connus pour leur bon caractère et après ce qu'ils avaient fait aujourd'hui il allait se faire un devoir de mener campagne pour que les choses changent. Il n'avait même pas demandé l'avis du marine avant de lui parler de recrutement et de supérieur, n'envisageant même pas que sa réponse puisse être négative. L'homme était un simple soldat du gouvernement, entrer à son service serait probablement bien plus avantageux pour celui-ci. En réalité il porta à peine attention à la réponse de l'individu, il irait vanter ses louanges à son supérieur de toute manière, pour l'instant il devait passer sa colère sur le chef de la garde qu'il venait d'apercevoir !
Voilà qui conclu pour moi je te laisse PNJser la réaction du père si tu le souhaites
Choryo Supai
Invité
Invité
Lun 4 Juin - 11:37
Nettoyage de gueux.
Avec Choryo.
Si les péripéties de cette journée inédite semblaient toucher au but, et s'il semblait, du point de vue du vampire, que rien de plus ne viendrait troubler le calme de Goa, ce dernier comprit bien vite qu'il s'était encore lourdement fourvoyé : alors que le père du garnement et toute une cohorte de gardes revenaient à la charge pour leur permettre de rentrer en ville l'esprit tranquille, ledit gamin, qu'il avait relevé et qu'il aidait désormais à progresser, ne tarda guère à lui gausser compagnie pour s'en retourner au sein des bras de son géniteur. Si le marine fut quelque peu déstabilisé par cette décision, puisqu'il était évident, à ses yeux, que le paternel n'avait rien fait d'autre qu'abandonner son marmot en considérant que la lenteur de ce dernier pouvait lui porter préjudice, il ne pipa mot et se contenta plutôt de lorgner du côté des rats... Jusqu'à ce qu'un claquement de doigts parvienne, seul, à les disperser. Si personne ne sembla véritablement prendre garde à cette coïncidence, jugeant sans doute que le comportement des rats était simplement trop farfelu pour être compris, le sabreur en herbe, en revanche, comprit bien vite que Choryo était peut-être moins anodin et banal qu'il ne semblait l'être de prime abord. Il fronça donc les sourcils en détaillant le garnement, toujours manifestement épuisé, tandis que Steff revenait à sa hauteur pour l'enguirlander, l'entraînant sans plus tarder en direction des quais où ils allaient sans doute devoir passer les prochaines heures.
-A quoi tu joues ? On t'avait dit de pas t'aventurer jusqu'ici ! Qui sait ce qui aurait pu advenir si...
Mais Steff fut bientôt coupé dans son élan désapprobateur : le nobliau, estimant apparemment avoir contracté une espèce de dette à l'encontre d'Ito, se rapprocha de lui pour louer ses mérites et lui faire une proposition à laquelle le jeune marine ne s'attendait guère. Travailler pour lui ? S'il ne doutait pas un traître instant du fait que l'emploi proposé était plus agréable qu'une vie de pérégrinations, d'une mer à l'autre, à traquer des criminels de toute nature, l'élève d'Hato n'avait malheureusement pas la moindre envie de s'y abandonner. Entre le fait que ce paternel en question lui semblait odieux et le fait qu'il n'avait pas la moindre ambition de s'attarder sur une île aux mœurs aussi douteux, qui reléguait dans un dépotoir les habitants les plus démunis sans s'encombrer de précautions pour garantir leur survie et leur confort, y compris le plus élémentaire, il n'avait bien entendu pas la moindre envie d'accepter cette proposition. Il prit donc le partie de la refuser poliment tandis que Steff, de son côté, l'observait abasourdi.
-Je suis Nabeshima Ito. Mais désolé, mon allégeance va au Gouvernement Mondial. Merci tout de même pour votre offre, monsieur.
Comme le type semblait promptement lâcher l'affaire sans plus s'y acharner, se ruant dans la direction d'un membre de la garde gradé afin de le houspiller, les deux marines purent reprendre leur route. Ito eut néanmoins un dernier regard destiné au gamin qui s'enfuyait gaiement, comme si toute cette sordide affaire n'avait pas eu lieu. Lui, de son côté, était assurément moins insouciant : cet événement aurait pu se solder sur un massacre gargantuesque, duquel il aurait également pu être une sinistre victime. Pourquoi diable les nobles locaux semblaient prendre un malin plaisir à rabaisser les pauvres qu'ils étaient pourtant censés épauler ? Lui, qui avait toujours placé les préceptes de fraternité et d'entraide sur un piédestal, trouvait soudain ces majestueux remparts à la fois immondes et répugnants. Une idée folle germa alors dans son esprit : et si la Marine décidait de proposer des emplois à ces pauvres gens pour les extirper de leur terrible environnement ? C'était un projet qu'il n'avait évidemment pas les moyens de mettre en oeuvre : il n'en possédait absolument pas l'influence, en tant que simple mousse attaché à la base de Logue Town... Ce projet vint donc prendre une place toute privilégiée au sein de ses fantasmes et il se promit à lui-même qu'il finirait tôt ou tard par le réaliser. La justice n'avait jamais trop d'hommes à ses ordres, après tout, et il semblait que les mendiants étaient ici bien peu désirés... Toutefois, pour l'heure, le bretteur en herbe ne pouvait rien faire d'autre que réprimer ses nausées en tâchant de ne pas songer aux réprimandes auxquelles les mendiants s'étaient exposés en menaçant directement le noble et son fils. Les conséquences risquaient d'être déplorables, mais il se savait absolument impuissant... Réceptif au dégoût que le Nabeshima ressentait, son collègue ne tarda guère à lui déposer une main cordiale et chaleureuse sur l'épaule, comprenant instinctivement sa frustration et tâchant de lui apporter une réponse plus ou moins réconfortante.
-Aller. N'y penses pas. T'as fait de ton mieux... De toute façon, on ne peut rien y changer. Les Royaumes mènent leurs propres politiques indépendantes. Y compris lorsqu'elles sont aussi répugnantes...
Un soupir secoua Ito qui décida de ne pas rétorquer à cette évidence. Lors même qu'East Blue était célèbre de part le monde comme étant l'océan le plus tranquille et le plus pacifique, il y existait ce genre d'endroits sinistres... Combien d'autres places étaient similaires sinon pires de par le monde ? Combien de milliers d'âmes souffraient actuellement à cause de la tyrannie imposée par des Rois ou par des brigands de bas étage ? S'il savait qu'il ne pouvait rien y changer, le jeune épéiste ne pouvait pas s'empêcher de se sentir dégoûté face à cette interrogation qui demeurait lourdement en suspend. Il allait avoir besoin d'un temps faramineux pour s'ôter toutes ces questions de l'esprit... Et cela ne pourrait être possible qu'une fois qu'ils auraient définitivement et irrémédiablement quitté le Royaume de Goa. La prochaine fois qu'il viendrait, ce serait pour mettre un terme à ces pratiques barbares qui semblaient pourtant être encouragées par la Royauté locale...