J’haussai les épaules, partant en direction de Nini. Elle avait raison, la roboticienne, quand elle disait que cette Davi était détestable. Mon Maître aimait peut-être la lumière, et, après tout, c’était bien la moindre des choses pour un homme de triomphe tel que lui. Il n’y avait rien de mal à ça. Mais lors de la dernière épreuve, le but n’avait pas été de s’élever au-dessus des autres, seulement de travailler en équipe. On l’avait fait ensemble. Pour moi, peu importaient les commentaires de la vieille, parce que ce n’était pas l’un ou l’autre des membres à lui tout seul qui formait le binôme. Une équipe, c’était un tout, un ensemble indivisible. Et chacune était unique. Finalement, cette épreuve n’avait que peu de sens à mes yeux. Si les intentions de Davi n’étaient qu’une course aux récompenses, elle n’avait rien d’une scientifique, et je n’avais rien à faire avec elle.
Je me réjouis, quoi qu’un peu surprise et apeurée lorsque Nini me sourit ; le petit rictus qu’elle m’adressait était vraiment effrayant – était-ce de la sympathie ou une envie de meurtre ? Pour la fille à côté, c’était pas mieux. Elle affichait un tout petit sourire, qui lui donnait l’air gentille mais niaise, et un peu flippante aussi. Si Nini ne semblait pas d’une intelligence terrifiante, ces deux-là auraient parfaitement collé ensemble. Mais je me méfiais tout de même des apparences. Et à en écouter Nini, j’avais raison. Ces deux filles étaient impressionnantes. Battre des types sortis de la prison la plus grande et la plus sûre du monde, et réussir cet exploit en si peu de temps, c’était pas commun. J’ouvris deux grands yeux ronds en les écoutant, me rappelant que sans l’intervention de la vieille, je serais morte de la patte d’une machine à la limite de l’obsolescence.
▬Eh bah, vous faites pas dans la dentelle, vous !
Je préférais ne pas m’attarder sur mon propre combat, qui était loin d’être exceptionnel à côté du leur. Seulement, comme j’avais affaire à deux férues de technologies, savoir comment elles auraient réagi face à des machines m’intéressait particulièrement. Sans trop entrer dans les détails, je demandai leur avis :
▬Nous, on a eu droit à des machines. Deux tourelles, deux gros robots et un cy-wolf. Mais comme j’y connais rien, j’avais aucune idée de comment en venir à bout. J’imagine que vous savez parfaitement ce qu’il aurait fallu…
Avant que je ne puisse finir ma phrase, un gars venait de débarquer de nulle part pour me parler. Je me tournai vers lui, le dévisageant de bas en haut avec un air de dédain certain pour lui faire comprendre qu’il n’était pas le bienvenu dans mon espace vital. Puis je répondis :
▬En personne ! Mais je ne suis pas sûre que Davi et Iliena aient le même genre de relation.
Je ne savais pas d’où sortait ce type, mais il me gonflait déjà. Il était venu comme une fleur pour m’insulter devant mes camarades. Je venais de passer à côté de la mort, et ce merdeux pensais que je n’avais rien de mieux à faire que de recevoir ses piques à la con. Il voulait savoir ce que ça faisait d’être pistonnée, parce que forcément, ça voulait dire que je n’avais jamais rien accompli. Hé bah… ça faisait du bien d’être pistonnée, après avoir été envoyée combattre des hommes-poissons, après avoir failli être vendue par mon supérieur hiérarchique, après avoir marchandé avec des fanatiques psychopathes, après avoir menti et m’être engagée dans la Marine pour survivre… et tout et tout. Mais s’il pensait que j’allais rester éternellement dans l’ombre de l’Archer, il se trompait. Dans la vie commune comme au sein de la Couronne, j’étais sa soumise, c’était un fait que je ne comptais pas changer et qui m’allait parfaitement. Mais dans mon domaine, dans la chimie, je me ferais un nom, et le mérite de mes efforts ne reviendraient qu’à moi et à moi seule. Ghetis Archer n’était pas un chimiste ; mes compétences ne lui étaient pas dues.
Et puis, c’est bien d’être pistonnée, parce qu’à compétences égales, je serais prise et pas toi juste parce qu’on peut associer mon nom à celui d’un vice-amiral, trou du cul.
En clair, je n’avais qu’une hâte : que ce type se barre. Mais j’avais conscience d’être représentante de la Couronne, en ce lieu. De ce fait, je me devais d’agir en ce nom. Je souris poliment au garçon et demandai :
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Dim 3 Fév - 11:21
Davi Natali avait disparu des radars, elle s'était esseulée dans l'un des couloirs ouverts donnant sur la salle de rassemblement. Là-bas, l'on trouvait quelques pièces vides, toutes à la disposition des candidats pour revoir leur équipement, préparer de nouvelles formules en urgence ou encore panser ses blessures, à l'image de l'envoyée de la Vice-Amirale Iliena qui, pour le coup, avait du pain sur la planche.
Nini Zaka et Kurumi
Devant l'intervention inopportune de cet illustre inconnu, la fan de robotique et sa comparse toujours aussi absente se mirent à souffler de lassitude. La première car on interrompait sa conversation avec la logia, seule personne digne d'intérêt dans la salle selon elle alors que la seconde ne faisait qu'imiter la première. La maman de Kurumi lui avait toujours dit, avant de mourir d'une infection après avoir tenter de remplacer son bras avec du métal de piètre qualité, que pour se faire des amis, il fallait être flexible, rassurante et surtout, toujours d'accord. Pourquoi la cyborg soufflait-elle, elle n'en avait pas la moindre idée, mais elle le faisait pour plaire à Nini et Etsu, même si elle devait se mettre le binoclard à dos par la même occasion.
A ces côtés, Nini, agacée, se leva avec lenteur pour détailler l'homme qui était finalement bien plus grand qu'elle. Quel dommage, elle qui voulait le toiser d'un regard supérieur, elle était dépassée et surpassée de plusieurs têtes. Sachant donc un "chier" discret, elle arbora son regard le plus dédaigneux et le planta dans les pupilles de l'agresseur verbal.
- Repêchée au piston ? Elles ont défoncé des robots face de gland, un putain de Cy-Wolf. Tu comprends ? T'as fait quoi toi ? T'as ébloui tes ennemis avec les reflets de tes cheveux ? T'es un vendeur de shampoing ?
Donas Iberis
L'homme arqua un sourcil interrogateur, aussi bien deux la réaction de la Ogawa, qui semblait à l'heure actuelle particulièrement idiote, que devant la réaction de la Zaka qui l'irritait au plus au point. Donas n'était pas un combattant, il ne le cachait pas et son physique penchait à bien confirmer la chose. Non, il ne misait pas sur son corps, pas sur des explosions tonitruantes ou des robots destructeurs mais bel et bien sur la plus belle chose au monde à ces yeux : la chimie. D'une profession identique à celle d'Etsu, il ne pouvait se baser sur un fruit du démon démentiel ou sur des ressources illimitées fournies par un Vice-Amiral en quête de gloire : il était seul et devait se débrouiller. Doté d'une intelligence plus que remarquable et d'un sens de l'auto-apprentissage inné, le rosatre avait transcendé son art et était maintenant un maître chimiste, pour sûr un atout majeur pour la section scientifique, s'il parvenait à terminer ce parcours initiatique.
Il tourna lentement la tête vers la blonde hirsute et se mit à afficher une mine moqueuse, amusé par l'idiotie des personnes avec qui il était en concurrence.
- Défoncer des robots ? Un Cy-Wolf ? Je vois... Le combat a été stoppé, sinon ta copine aurait été défigurée par le Cy-Wolf... Un modèle obsolète en plus.
Il laisserait là la gamine à ses tergiversations avant de se reporter à sa principale cible, celle qu'il souhaitait voir éliminer, sortir du "tournoi" et rejoindre son maître qui continuerait à lui offrir moyens et plaisirs d'ordre intime, apparemment.
- Je sais beaucoup de choses, tu ne sais rien. Voici la différence entre nous. Tu n'es pas digne de connaitre mon nom mais tu peux m'appeler Professeur, je te surpasse dans notre domaine d'activité, c'est donc à propos. La chimie n'est pas un jeu Ogawa, c'est une douce amie et tu ne sais rien d'elle. Lors de la prochaine épreuve, je montrerai le fossé qui nous sépare et je ferai en sorte que mes capacités rendent les tiennes dérisoires. Un logia ne fait pas tout, se faire prendre par un gradé non plus.
Faisant alors volte-face, le gamin à la crinière rose se dirigea vers le centre de la salle, lentement. Il espérait être attaqué par Etsu, les règles étaient claires : pas d'agression entre candidats tant qu'une règle contraire ne l'autorise pas.
Sur le balcon de la grande pièce, plus haut, un homme en blouse blanche battait le rappel des troupes, dans son dos, Minerva approchait lentement, une sorte de petite console dans les mains.
Minerva Hijima, membre de la section scientifique
- Bon bon bon, la deuxième épreuve est finie. Bravo à tous, tout ça tout ça... Maintenant, troisième épreuve, ma préférée, on va enfin voir ce que vous valez, ce que valent vos connaissances et si vous êtes assez bons pour rejoindre la section scientifique du gouvernement mondial les jeunes. Veuillez tous emprunter le couloir qui se trouve en dessous de ce balcon et prenez place dans la salle que vous trouverez.
En effet, après une à deux minutes de marche, les candidats tomberaient bientôt sur une salle relativement grande et garnie uniquement de chaises et de tables : une bonne salle d'examen écrit en somme.
Davi Natali est lvl 26 (haki de l'armement + explosifs) Nini Zaka est lvl ??? (robots miniatures) Kurumi est lvl ??? (Cyborg) Donas Iberis est lvl ???
Maître-Jeu
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Ven 22 Fév - 22:35
Nouvelle épreuve
« Le combat a été stoppé, sinon ta copine aurait été défigurée par le Cy-Wolf... »
Touchée. Enfoiré. Je cachais mes poings serrés dans mes poches, tandis que la blessure sur ma joue se mettait à palpiter. Ce type me gonflait. Mais s’il pensait que je faisais partie de ces petites gens fragiles et sans estime de soi, il faisait fausse route. Je connaissais parfaitement mes capacités et savais ce que je valais. Ni plus, ni moins. Ouais, j’aurais pu y passer si la vieille n’était pas intervenue et l’idée d’être vulnérable me foutait le cafard. Le Gasu Gasu ne me procurait pas une totale immunité, comme je l’avais pensé tout au long de ma vie. Mais cet affront, cette nouvelle crainte du trépas, ce n’était pas une fatalité. Alors qu’il tentait de m’enfoncer, le roux m’encourageait à penser à l’exact opposé. Non, je ne me contenterais pas de geindre de mes faiblesses. Elles n’étaient qu’un obstacle qui se changerait en objectif. C’était de cette manière que l’on m’avait éduquée. Lui, le roux, il avait tout appris seul. Moi, on m’avait formée : c’était là ma force. J’avais été instruite par différentes personnes, il n’avait été instruit que par lui. Alors, cette faille à mes pouvoirs, je la comblerais. J’allais apprendre à me défendre.
Mes poings se desserrèrent et, détendue, je tirai les mains hors de mes poches pour croiser les bras sur ma poitrine. De toute manière, qu’aurais-je de mes poings ? Le frapper, c’était non seulement le meilleur moyen de me faire virer, mais en plus j’aurais eu l’air ridicule. Même un type frêle comme lui, j’étais pas capable de lui faire mal.
Et blaaaablaaaablaaaa « je suis meilleur que toi en chimie ». Pauv’ con.
La chimie, une douce amie. C’était beau, mais j’étais pas là pour jouer les poètes, moi. La chimie, c’était une science, point. Tant de belles paroles pour décrire un simple domaine d’étude. La chimie, comme la physique ou la biologie et bien d’autres sciences, n’était que l’une des multiples manières de voir le monde. Personnaliser la chimie, c’était une erreur, à mon sens. Le chimiste ne traitait pas sa science comme on traite un ami. Le lien entre le chimiste et la chimie était bien plus sombre qu’une tendresse amicale. Si la nature posait ses propres limites aux possibilités de la matière, le chimiste, lui, avait pour objectif de détourner ces règles fondamentales pour remanier le monde à son goût. Alors, si, la chimie se rapprochait bien plus d’un jeu, un jeu dangereux, que d’une douce amitié.
Le fossé qui nous séparait, je le voyais déjà. Le roux et moi n’avions rien en commun. Et si l’un de nous deux était meilleur, ça ne comptait peut-être pas. Après tout, nous ne savions pas tout des critères de recrutements. Et nos personnalités étaient trop différentes pour que nos seuls niveaux de maîtrise de la chimie suffisent à nous départager. Que nos caractères jouent un rôle dans les recrutements n’avait rien d’étonnant.
Je soupirai, étrangement moins en colère que ce à quoi j’aurais pu m’attendre. Finalement, je souris :
▬Ok, merci Prof’ !
Merci ?
Ouais, merci. Parce que grâce à lui, je m’étais auto-convaincue que j’avais les capacités d’être recrutée au sein de la Section Scientifique, et que je n’avais pas peur de lui. J’avançai tranquillement vers la foule qui se formait lorsque la vieille revint nous parler de la prochaine épreuve. Un devoir théorique, où, visiblement, une personnalité intéressante ne serait pas des plus utiles. Peut-être qu’à présent, je pouvais craindre le Prof.
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Jeu 28 Fév - 18:44
En s'asseyant à leur place, les candidats de ce test peu commun adoptèrent des comportements passablement différents en fonction de leur état d'esprit, de leur habitudes, caractères ou tout simplement humeur du moment. La Natali tirait une gueule de six pieds de long, Nini jouait avec ses mains pour donner l'image d'une bataille épique entre ses deux pouces. Son amie improvisée et presque obligée était assise plus loin, par obligation, elle semblait se moquer de tout et louchait avec une aisance incroyable : un oeil fixé sur la fan de robotique et un sur la Ogawa. Ces deux-là étaient ses super copines pour la vie et elle défoncerait toute personne qui leur voulait du mal, pour l'instant. De son côté, celui que la rose appelait professeur avait l'oeil déterminé, totalement fixe, dévisageant la grande pile de papier qui trônait fièrement sur le bureau proche du tableau blanc.
Une fois que tout le monde fut installé, de nombreuses têtes diverses en blouse blanche entrèrent, un pour chaque ligne de table alors que l'examinatrice en chef, une illustre inconnue se pointait derrière le bureau principal, posant une main sur la pile. Elle débuta son explication, faisant rapidement comprendre aux candidats que le temps de la théorie mêlée à la pratique était arrivé. Le but de l'exercice était simple : un cas pratique à résoudre par des moyens scientifiques, un sujet par spécialité et donc, une conclusion : Etsu serait comparée au professeur qu'elle détestait tant.
Les feuilles furent distribuées et, devant les chimistes, un texte n'attendait qu'à être lu :
" Première étape :
Vous êtes chef de secteur, section chimie combattive, pour le compte d'une base de la marine située sur une île de North Blue. L'île fait très exactement 2312 km carré et se compose principalement de trois types de terrain. L'intégralité des côtes Ouest et Nord sont recouvertes de montagnes denses, très difficilement praticables et où toute accostage nécessite un niveau de compétence plus qu'avancé. Les côtes Est et Sud sont quant à elles composées de grandes plages de sable blanc sans le moindre relief. Pour le reste, le centre de l'île, zone bien plus étendue, est un plateau surélevé, en-dessous du niveau montagneux mais bien au-dessus de la zone de plage. Sur ce plateau est érigé une ville de 45 678 habitants protégée par une base gouvernementale où sont en poste 2789 membres des forces de la marine, dont vous.
Dans l'optique de défense de la base, et de l'île, des tourelles de défenses ont été érigées en direction de la place et des montagnes, toutes d'importance équivalente et de puissance de destruction relativement sobre. Vous êtes chargé de la mise en place de système de défense avec un budget moyen, aucun achat superflue de nous est permis ou il sera le seul élément de défense qui vous sera alloué. Vous devez donc préparer le terrain dans un souci de protectorat."
La première feuille représentait donc un cas simple dans lequel le scientifique devait mettre son art au service de La Défense des intérêts de la marine et des civils. Il s'agissait là d'une partie commune à l'intégralité des filières scientifiques mais où la spécialisation de chacun était demandée. Pour autant, aucun participant ne savait ce que pouvait avoir son voisin sur sa feuille. La second étape constituait une première spécialisation.
" Deuxième étape :
Après quelques mois de calme où vos mesures on put être mises en place, une information de Seppen Town vous est transmise : votre île sera la cible d'une attaque massive des forces de Centes Decima. Vous ne savez pas où et comment les forces vont vous assaillir mais les préparatifs de bataille sont en marche et l'heure n'est plus à la prévoyance mais bien à la protection. Votre tâche est simple : utiliser votre art non pas pour vaincre mais pour ralentir l'arrivée des forces ennemies et permettre aux civils d'être évacuer, vos choix détermineront la voie d'évacuation de la population et chaque perte sera mise sur le compte de votre plan non suffisamment préparé. Votre rôle est ici clair, vous n'avez pas de forces déléguées sous vos ordres au moment de la bataille et devez prévoir des systèmes autonomes que vous pouvez activer seul ou avec un ou deux assistants, pas plus. Enfin, vous devez également prévoir un moyen de destruction des informations confidentielles de la base, peu important les moyens et d'évacuation des forces en cas de repli. L'utilisation de votre de domaine de spécialité est ici essentielle. "
La chimie au service de tous mais surtout du gouvernement, voilà l'une des directives de la section scientifique.
"Troisième étape :
Du fait d'un élément inattendu, l'évacuation de la population selon votre plan s'avère impossible, il vous faut user de vos capacités et de votre spécialité pour retourner la situation : les forces décimas assaillent la ville de toute part mais en particulier en provenance des montagnes. Ici, vos prérogatives et vos moyens sont bien plus grands et l'intégralité des forces armées de l'île sont sous vos ordres pour la mise en place de vos idées. Encore une fois, l'usage de votre art doit être au centre de votre stratégie et de vos développement."
Apparemment, les candidats auront du pain sur la planche.
Davi Natali est lvl 26 (haki de l'armement + explosifs) Nini Zaka est lvl ??? (robots miniatures) Kurumi est lvl ??? (Cyborg) Donas Iberis est lvl ???
Maître-Jeu
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Mar 2 Avr - 20:02
L'incroyable histoire d'Etsu Ogawa
Woh. Bon, ok, on se calme. Ca doit pas être si compliqué.
J’attrapai le premier crayon venu, mordillant le bout en réfléchissant à une phrase d’accroche. Une phrase d’accroche, ça faisait bien. De toutes les revues et autres ouvrages scientifiques qu’il m’avait été donné de lire, celles qui m’avaient le plus marquée commençaient toutes par quelques mots claquants, réfléchis, et parfois presque poétiques. On m’avait souvent dit que les sciences n’avaient pas besoin de figures de styles, que les sciences étaient concrètes et carrées. Alors je n’avais jamais appris à bien écrire. Et si ces idées étaient non seulement fausses, car rien ne fluctuait plus que la nature, objet d’étude des sciences, je savais que rien n’était plus marquant que des mots savamment choisis. Obsédée par cet handicap, consciente des limites que j’aurais lors de cet examen, je levai la tête vers le plafond, rongeant de plus belle le petit crayon de bois sans trouver de phrase d’accroche.
Avais-je seulement déjà disserté ? Des comptes-rendus, des cahiers de laboratoire, ça, je ne les comptais plus. Mais cette fois, c’était tout autre. Je sentais le bois s’effriter sous mes dents et écoutais des dizaines de mines gratter sur leurs copies, comme si toutes ces gens y étaient habituées. Brusquement, une douleur me prit au ventre. Je grimaçais, déconcentrée, avant de passer une main sur la blessure encore fraiche sur ma joue. Putain, j’avais risqué ma vie pour en arriver là, et je bloquais sur une pauvre épreuve écrite. Merde. Je venais de péter mon crayon.
Non, trop tard pour abandonner, trop tard pour tout foutre en l’air. Ghetis comptait sur moi. Je comptais sur moi. Si je n’entrais pas dans la section scientifique, qu’est-ce que j’allais devenir ? Ce que j’avais toujours été, certainement. Juste une chimiste. Une chimiste sans opportunités. Impossible, impossible. C’était tout bonnement inconcevable. J’allais réussir parce que je le voulais. Je ne savais pas disserter, mais…
« L'incroyable histoire d'Etsu Ogawa, par Etsu Ogawa – Partie 1»
J’aimais bien les histoires.
« L’histoire se passe dans le passé. A peu près. Sur une île, à bien des lieux d’ici, vivait Etsu Ogawa, une chimiste plutôt pas mal – vraiment pas mal - dans son domaine. Elle n’avait pas d’histoire, si ce n’était une petite aventure sentimentale avec Ricardo, qui vivait à quelques pas de son quartier. Tous deux filaient le parfait amour, multipliant les balades sur le sable tiède au crépuscule et les coïts nuptiaux qui s’ensuivaient. Seulement, Ricardo trouvait Etsu trop bruyante, et lui avait proposé de la bâillonner et de lui faire l’amour sauvagement et tous les deux trouvaient l’idée très sexy… »
Oups, je m’emporte. J’aurais pas dû mettre une histoire d’amour. Tant pis.
« Mais ce n’est pas le sujet de l’histoire. Un matin, alors qu’Etsu et Ricardo se réveillaient après une nuit torride au bord de l’eau, un clairon retentit depuis la ville, pour prévenir d’une terrible nouvelle. Ils rejoignirent à toute vitesse la cité, et lorsqu’ils arrivèrent, tout le monde était déjà au courant : une guerre venait d’être déclarée. Tout s’organisa très vite ensuite, et les hommes aptes furent recrutés dans l’armée. Ricardo faisait partie de ces hommes.
- Ricardo, non ! Ne me laisse pas…
Etsu se jeta contre lui, se blottissant contre son torse musculeux et rassurant et très-très sexy qui mettait en feu sa libido. Elle ne voulait pas le laisser partir. Mais pourtant, Ricardo connaissait son devoir. Il serra Etsu dans ses bras et lui murmura :
- Je reviendrai, mon amour. Je te le promets.
Il lui laissa pour tout souvenir un baiser sur le front, parce qu’il était trop radin pour lui donner un petit objet ou quelque chose d’un peu mieux, mais justifia son geste par son symbolisme. Il partit rejoindre les autres soldats, laissant Etsu seule, triste, et surtout frustrée.
***
Seule, elle ne le resta pas longtemps. On connaissait ses compétences sur l’île, et le quartier général de la Marine venait de la convoquer – rien que ça. Enfin après c’est une fiction, cette Etsu Ogawa n’a rien à voir avec moi. Même si elle a aussi des pouvoirs liés à son fruit du démon. Et que c’est une chimiste.
- Ô grande Etsu, chimiste tip top trop forte ! Vous devez nous aider. L’île doit être protégée. Vous connaissez le terrain, et voici tout ce que vous avez à savoir sur nos moyens, dit le commandant en lui tendant un dossier plein de feuilles.
Etsu l’attrapa, et acquiesça sans un mot. Si elle protégeait l’île comme il se doit, Ricardo n’aurait pas besoin de se battre. Le destin de leur vie sexuelle amour était entre ses mains.
Durant des jours et des jours, elle chercha des idées de protection, restant éveillée même la nuit, travaillant tant et si bien que sa libido s’était enfouie dans le néant. Et un jour, alors qu’elle était dans son bain, la jeune chimiste claqua des doigts et s’écria : Eurêka ! avant qu’une pomme, pleine de bactéries mortes à cause de la pénicilline qu’on avait mis dessus, ne lui tombe sur la tête. Elle s’évanouit. Puis lorsqu’elle se réveilla, elle courut jusqu’au quartier général et ouvrit sans toquer la porte du commandant.
- J’ai une idée !
- Mais vous êtes nue !
- Oui ! Il faut construire des murs sous le sol, partout sur la plage.
Elle se calma et s’installa en face du commandant, qui ne pouvait s’empêcher d’admirer et envier le corps désirable d’Etsu. Là, elle lui expliqua tout, même si elle avait bien deviné qu’il n’écoutait qu’à moitié. Comment lui en vouloir ? Elle était si bien faite.
L’idée était de créer des sables mouvants. Il suffisait donc, grossièrement, de faire un mélange eau / sable aux proportions précises. Seulement, sur un sol spongieux, l’affaire n’était pas mince. Il était donc nécessaire de rendre des parties du sol imperméables, en bâtissant des cubes de ciment sous terre, imperméables, pour empêcher que l’eau mise dans ces cubes ne s’en échappe. Ainsi, le mélange resterait fixe, l’eau ne s’écoulerait pas, et les sables mouvants mis en place sur la plage empêcheraient les ennemis d’avancer.
Seulement, Etsu se doutait que pour des moussaillons qui connaissaient bien la mer et les plages, reconnaître un sable mouvant n’était pas une rude épreuve. Ainsi, il faudrait les cacher. Pour ce faire, en réalité, la plage serait séparée en deux parties : la première serait recouverte de mines gazeuses explosives, enfouies sur le sol, qui permettraient deux choses : gazer l’ennemi, et soulever un nuage de poussière et de sable qui rendrait le terrain bien moins praticable. Ainsi, ceux qui passeraient les mines se verraient quelques peu aveuglés, sinon gênés, par la poussière autour d’eux, et repèreraient moins bien les sables mouvants. Ils seraient pris dedans.
Etsu intima au commandant une recommandation :
- Ne tirez pas sur ceux qui sont pris dans les sables mouvant. Laissez-les en vie, et attendez que d’autres personnes viennent les aider. Comme ça, vous aurez un peu moins de travail et vous pourrez vous concentrer sur ceux qui réussiront à passer les protections.
Elle lui tendit un dessin pour mieux expliquer ses idées. Le commandant avoua que l’idée était bonne, comme elle. Seulement, une petite chose le titillait :
- Comment produire autant de gaz ?
- Je peux en produire autant que désiré. Après tout, je suis une logia de qualité. D’ailleurs, ce serait intéressant de mettre deux sortes de gaz différents : un soporifique, l’autre irritant et si possible réactif au sel. Comme ça, on pourra faire des prisonniers si besoin avec le premier, et pour le deuxième… Je dois encore faire des recherches, mais si les ennemis essaient de se débarrasser du gaz avec de l’eau, ils devront le faire avec de l’eau de mer… salée, donc. Avec un gaz réactif au sel, ils n’auront que deux choix : subir les effets du gaz, ou se soigner avec de l’eau salée, qui ne fera qu’empirer les effets du gaz.
- Vous êtes vraiment très intelligente, mademoiselle Ogawa.
- Je sais.
- Mais comment ferez-vous pour les montagnes ? Si jamais ils attaquent de l’autre côté de l’île ?
- Ahah, j’attendais que vous me posiez la question ! C’est simple : nous creuserons des labyrinthes sous-terrain pour qu’ils s’y perdent. Ces tunnels, dont les entrées seront côté mer, n’iront que dans des culs de sac, et percés de fins tubes reliés à des poches de gaz. Là, sous terre, il y aura des sortes de… petits appareils, qui, lorsqu’on marche dessus, tirent sur des dispositifs de bras mécaniques derrière les murs du tunnel pour ouvrir les tubes et laisser tomber le gaz. Il y aura sûrement, aussi, de plus gros bras mécaniques vers l’entrée du tunnel pour qu’une partie du plafond s’effondre, les empêche de sortir autant que possible et retienne le gaz à l’intérieur.
- Mh, je vois… Très ingénieux !
- Oh, ce n’est rien.
Comme Etsu, toute intelligente qu’elle était, se doutait qu’il fallait une évacuation pour les civils, elle poursuivit dans sa lancée. De l’autre côté de la montagne, il y aurait un autre tunnel, peut-être un labyrinthe aussi si on le souhaitait – et si le budget et le temps le permettaient. Au bout de ce tunnel, une seule sortie pour rejoindre des navires d’évacuation. Mais cette sortie ne se trouverait pas de l’autre côté de la montagne, vers la mer, mais sous la mer, où des navires correctement équipés pourraient récupérer les civils en fuite.
Quant aux attaques aériennes, Etsu ne s’en souciait pas. Les protections qu’elle prévoyait étaient déjà lourdes : s’il fallait défendre les airs, on enverrait des soldats et des oiseaux attaquer le ciel. Et si c’était du vent qu’on s’inquiétait, puisqu’il pouvait dissiper les gaz, là non plus, rien à craindre : la moitié des oiseaux resteraient au niveau du sol, assez équipés pour être protégés des gaz et, si on pouvait encore une fois se le permettre, des coups de feu et des lames des ennemis. »
« L'incroyable histoire d'Etsu Ogawa, par Etsu Ogawa – Partie 2 » - Mademoiselle Ogawa, nous venons d’apprendre qu’un assaut aurait lieu dans peu de temps ! Il faut agir vite !
- Tout est prêt. Ne vous inquiétez pas.
Oh, comme il avait envie d’elle. Sa beauté n’avait d’égale que son intelligence, et la nonchalance dont elle faisait preuve face à une telle nouvelle, qui en aurait effrayé plus d’un, la rendait encore plus désirable. Mais la demoiselle avait raison. Que faire de plus ? Les montagnes étaient protégées, et elles se protégeraient automatiquement par explosion, et en gazant ceux qui rentreraient dans les longs couloirs rocheux. Ceux qui y survivraient se perdraient dans les labyrinthes et y mouraient sûrement. Le tunnel qui devait permettre aux citadins de fuir était terminé. Les mines étaient placées et les bacs de sables mouvants montés depuis longtemps.
Il ne restait plus qu’à enduire les bateaux pour leur permettre de naviguer sous l’eau, et de les placer devant les tunnels. Comme se procurer la résine naturelle pour les revêtements était trop chronophage, Etsu devrait fabriquer une résine de synthèse. Ca n’avait rien de compliqué, la chimiste avait prévu le coup : elle avait fait commander les espèces chimiques commerciales nécessaires, bien moins chères que la résine naturelle et dont l’import se ferait plus rapidement. Dès qu’il fallut agir, Etsu se prépara à ne pas dormir durant plusieurs jours. Ce qu’elle redoutait le plus, c’était le temps de fabrication de la résine. La recette était simple, mais il en fallait des quantités industrielles alors qu’elle était seule pour le faire. Un epoxyde, un diol, et quelques autres composés pour se rapprocher au mieux de la résine originale, et le tour était joué. Alors la jeune femme s’activa des jours durant, pour réussir ce que tout le monde pensait impossible. Après tout, son ardeur au travail faisait aussi partie de ses talents.
Et ses qualités, en plus d’être nombreuses, étaient contagieuses : enduire les bateaux de revêtement fut extrêmement rapide grâce à l’efficacité des hommes de mains qui l’accompagnaient. Avant l’arrivée même des agents Décima, les navires de sauvetage furent en place. L’évacuation pourrait avoir lieu.
***
Mais alors que l’on s’occupait des navires, Etsu ne se présentait pas. Quelque part dans la ville, dans un quartier peu fréquenté, la scientifique croisait les jambes, installée peu confortablement sur une chaise trop petite pour elle, feignant de boire un thé aux côtés de Monsieur Nounours et Poupée Chiffon.
- Alors, tu acceptes ?
- Mmmh, vous êtes sûre que ça ne craint rien ?
- Qui se douterait qu’une petite fille détient les documents les plus secrets de la Marine ?
Etsu jeta une bourse sur la minuscule table, dont le poids fit sursauter le service à thé en plastique. La gamine ouvrit de grands yeux ronds, visiblement consciente de la somme que cela représentait. La chimiste posa à côté les papiers en question, sûre de son choix. La gamine les attrapa aussitôt, cachant les papiers dans le ventre de Monsieur Nounours. Avant qu’elle ne le referme, Etsu la retint, plantant sa main dans le ventre de la peluche. Là, un gaz se dégagea de son poing, tandis que de l’autre main, Etsu sortait un briquait de sa poche.
- Tiens. Si jamais il y a un problème, balance ça sur le Nounours. Ca le fera péter, mais tu pourras t’en racheter un autre avec tout cet argent.
La gamine accepta. Elle aussi, était particulièrement intelligente. Peut-être qu’elle deviendrait comme la chimiste, plus tard. »
Merde, plus que 20 minutes !
« L'incroyable histoire d'Etsu Ogawa, par Etsu Ogawa – Partie 3
- RICARDO !
Rien ne s’était déroulé comme prévu. Ricardo venait de mourir sous les yeux de sa tendre. »
Cool, finalement c’était pas si dur de s’en débarrasser.
« - Ma douce… ton cul corps va me manquer, là-haut.
Là-haut ? Mais si Dieu existait, il n’aurait jamais pris Ricardo. Le cœur d’Etsu était brisé, mais il restait encore le commandant pour occuper ses jours. Aucune raison de se venger, non. D’ailleurs, l’heure n’était pas à l’apitoiement : la ville venait d’être assiégée par les sbires de Centes Decima, les citadins n’avaient pas été évacués, et des soldats arrivaient encore depuis les montagnes. - Fais chier ! Jura la chimiste qui avait focalisé les protections sur la plage.
Mais elle n’avait pas dit son dernier mot. Rapidement, elle demanda à une vingtaine de soldats sous ses ordres de la suivre jusqu’à la montagne, en décrivant un cercle assez large autour de la zone de combat pour esquiver les Decimas déjà présents. Le reste des marines devaient concentrer ses forces sur la protection de la ville. Dès qu’elle eut atteint les hauteurs de l’île, la chimiste, logia du gaz, changea son corps en un nuage d’où provenait sans cesse toujours plus de gaz. Le gaz, explosif, se répandait tout en haut de la montagne alors que le corps nébuleux d’Etsu se déplaçait à tout vitesse le long du sol rocheux. La montagne, déjà fragilisée par les tunnels qui y avaient été creusés, ne tarderait pas à connaître sa dernière heure. Dès que la chimiste s’était lancée dans sa course, elle avait donné l’ordre aux soldats qui l’avaient accompagnée de lancer des grenades autant vers le nuage, tant qu’ils le pouvaient. Le gaz explosif ne tarda pas à faire son effet : dans une réaction en chaîne, les flancs de la montagne se fissurèrent et une avalanche rocheuse déferla sur les soldats Decimas qui arrivaient, et sur ceux qui venaient de passer du côté des plaines. Malheureusement, les gouvernementaux qui accompagnaient la demoiselle se retrouvèrent pris à leur propre jeu, mais Etsu savait que leur sacrifice faisait partie du jeu de la guerre. Ils avaient accepté de la suivre, ils avaient accepté de lancer les grenades, ils savaient ce qu’ils risquaient. Ils avaient donné leurs vies, mais en sauveraient des milliers d’autres.
Seulement, des Decimas, il en restait encore des tas. Heureusement, la chimiste avait de la suite dans les idées. Tout aussi rapidement qu’elle était venue, elle rejoignit le quartier général du gouvernement mondial et se dirigea ostensiblement vers le bureau du commandant, absent pour l’heure. Elle fit en sorte d’être bien vue de certains Decimas, lorsqu’elle attrapa un dossier dans ses mains, qu’elle serra contre elle avant de prendre la fuite. Là, un grand nombre de soldats ennemis la suivirent, tandis qu’elle se dirigeait vers la plage. Passant non loin de la ville, elle donna l’ordre à un quart des soldats de la suivre pour la protéger, et surtout pour protéger les documents. Il restait la moitié des hommes pour protéger la ville : pour la chimiste, ce serait suffisant.
Une fois sur la plage, elle se transforma en gaz, gardant seulement ses mains pour tenir le dossier. Elle ordonna aux soldats de continuer leur route le long de la plage, sans marcher dessus, à quelques centaines de mètres. Les Decimas qui la suivraient se retrouveraient pris dans les sables mouvants et les mines, tandis que les marines, eux, tireraient sur tout ennemi encore debout.
Et puis »
Pas le temps de finir !
« Et puis Etsu était trop forte donc elle a gagné et ils ont fait une orgie pour fêter sa victoire. »
Hum… j’ai peut-être abusé sur la fin… et depuis le début ? Tant pis, merde, faut rendre !
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Mer 24 Avr - 22:59
Minerva Hijima, membre de la section scientifique
- Ding Doooooong !
La scientifique déjà confirmé arriva au moment exact où ne l'attendait plus, ou pas du tout finalement, et avait imité avec une ressemblance quasi nulle le bruit annonciateur de la fin d'une épreuve. Animer ce grand concours d'entrée ne lui plaisait pas plus que ça finalement, c'était incroyablement long et, surtout, incroyablement chiant. Heureusement, il ne restait plus qu'une seule épreuve et la correction des essais de chacun des participants la dernière des formalités étant un test de moral et de motivation ultime où les participants seraient mis devant un dilemme d'importance, le choix d'une vie.
Ainsi, plusieurs hommes appartenant au corps des examinateurs commencèrent à récupérer les copies de chacun des candidats qui semblaient confiants pour les uns, terrifiés pour les autres. Si Nini et Donas sortaient tous les deux avec un air qui ne permettaient pas de douter de leur réussite sur le test, Davi semblait bien plus sombre, presque éteinte, pire encore qu'à la sortie de son test combat en compagnie de la future mère. S'agissant de Kurumi, et égale à elle-même, la cyborg était totalement placide, personne ne parvenant à savoir si elle avait échoué lamentablement, si elle avait assuré un service minimum ou si elle s'était envolée avec une grâce sans égale, surpassant ainsi tous ses camarades. Quoiqu'il en soit, les dès étaient maintenant jetés et alors que les premiers concurrents s'apprêtaient à sortir de la salle, l'examinatrice principale les interpella, tous.
- Messieurs et demoiselles, la dernière épreuve va commencer immédiatement, sans distinction et sans sélection sur cette actuelle dissertation qui sera corrigée dans les jours à venir par nos experts, des personnes spécialisées dans votre propre branche d'activité. Pour l'heure, vous êtes donc susceptible de tous être qualifiés, sachez également que votre implication dans le prochain test pourrait rattraper une troisième épreuve moyenne. Préparez-vous, ça commence maintenant.
Les aspirants seraient alors tous menés dans des petites salles individuelles, plongées dans une obscurité intense et où seule une silhouette assise sur une chaise devant chacun était décelable. Etsu, comme tous ses camarades, serait invitée à s'asseoir avant que les choses réelles ne commencent et qu'une voix féminine qu'elle aurait déjà entendu quelque part lui expliquerait le déroulé des choses.
- Mademoiselle Ogawa, ce dernier test diffère du premier, il ne s'agit pas d'un test de connaissance et de motivation mais bien d'une rencontre mesurant votre implication et votre fidélité. Êtes-vous prête ?
Lorsqu'elle répondrait par la positive, la rose se verrait être mise face à une question qu'elle aurait sans doute aimé ne pas avoir à affronter.
- Êtes-vous enceinte ?
Davi Natali est lvl 26 (haki de l'armement + explosifs) Nini Zaka est lvl ??? (robots miniatures) Kurumi est lvl ??? (Cyborg) Donas Iberis est lvl ???
Maître-Jeu
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Jeu 25 Avr - 0:40
Une femme heureuse
▬...
A une telle question, je m’attendais à répondre « non », le plus naturellement du monde. Pourtant, rien. Rien qu’une bouche bée qui ne trouvait la force d’émettre aucun son.
Enceinte ?
Soudain, toute la malice, toute l’espièglerie, toute la vie dans mon regard s’étaient éteintes. Un vide profond m’envahit, comme si mon âme venait d’être tirée de mon corps, sans lutte. J’étais brusquement loin de tout, de moi-même et d’un monde qui venait de s’arrêter. L’ombre de cette pièce était bien choisie : elle représentait parfaitement l’infinie obscurité qui m’habitait.
Je me souvenais des dernières minutes comme d’un autre temps, durant lequel j’avais franchi la porte de la salle d’examen, relativement satisfaite des mécanismes de défense proposés dans mon écrit sans être sûre que la forme plairait. J’avais pensé parler à Nini et sa copine, peut-être revoir l’autre con, et pourquoi pas Davi. Mais pas le temps, les épreuves duraient depuis déjà assez longtemps et les examinateurs voulaient en finir au plus vite. Il n’en restait qu’une, et d’après la vieille, ça pouvait être l’occasion de se rattraper. Assez perplexe devant mon écrit, et consciente que l’épreuve physique avait été médiocre, je m’étais redonné un élan de motivation pour ce dernier entretien. Je devais montrer le meilleur de moi-même, ne pas me laisser abattre par quoi que ce fût. Plus la journée avançait, moins les erreurs étaient permises. Et je savais qu’à cet instant, aucune ne le serait. Alors j’étais entrée toute pimpante, mettant toute mon énergie dans un « Bonjour ! » rayonnant, et répondais naïvement « Oui, je suis prête ! ».
Enceinte.
C’était pas possible. Pas comme ça, pas maintenant. Et même, jamais, en fait. J’avais jamais voulu ça. Je savais depuis longtemps que je n’aurais pas d’enfants. Pas à cause d’un problème de stérilité ou autre chose de ce genre, non. Juste par choix. Maman m’avait élevée comme une reine. Je ne pense pas qu’on puisse rêver meilleure qu’elle. Elle avait de nombreux défauts, évidemment, qui l’handicapaient pour bien des choses – l’alcoolisme entre autres. Mais comme mère, elle avait toujours été attentionnée, aimante, souriante. Elle ne pleurait pas devant ses enfants, jamais. Elle les comblait de tout ce dont ses petits avaient besoin. Elle était forte. Du moins, se montrait-elle forte. J’avais toujours vu ma mère ainsi. D’abord parce que j’avais été trop jeune pour comprendre. Puis, en grandissant, parce que je voulais être heureuse. Et parce que ma mère aussi, voulait me voir heureuse. Mais elle, elle ne l’avait jamais été. Elevée par des chercheurs trop occupés pour regarder leur fille, mariée à un homme qui ne l’aimerait pas toute sa vie, entourée d’enfants qui, trop gâtés, ne sauraient jamais lui rendre son amour ; le bonheur pour elle n’avait jamais duré. S’il avait existé. Maman avait toujours été seule.
Je me retrouvais donc avec deux images du rôle parental : une mère parfaite mais une femme malheureuse, ou des scientifiques accomplis qui n’avaient su dire « je t’aime » à leur propre enfant. C’était impossible de choisir. Je ne voulais ni mon malheur, ni celui de mon… de ma famille. Je ne voulais reproduire ni le parcours de Maman, ni celui de Mamie Miu et Pépé Bunmei. Aucun ne me convenait. C’était une chose toute réfléchie. Et voilà qu’en cet instant, la simple question « Etes-vous enceinte ? » renversait toutes mes convictions et me forçait à choisir. Mais je ne voulais pas. Je ne pouvais pas. Et devant ce dilemme, je me sentais faiblir. Je me sentais mal.
On m’avait éduquée avec ce que l’on pourrait appeler un « principe de vie ». J’entends par là que ce qui importait, dans ma famille, c’était le bien-être des vivants. Il n’y avait rien de plus crucial que la vie, et, justement, je m’apprêtais à donner la vie. Pourtant, je n’en voulais pas de ce bébé. Je ne l’aimais pas. J’aurais souhaité ne l’avoir jamais eu. Je ne voulais pas sentir ses coups dans mon ventre, je ne voulais pas caresser mon ventre, je ne voulais pas accoucher, pas allaiter, pas le voir grandir et me voir vieillir. Je savais qu’une fois né, il ne me rendrait pas heureuse, et je ne le rendrais pas heureux.
Je ne veux pas être mère.
Je me sentais mal. Vraiment mal. Vraiment. D’un coup, une violente douleur me frappa à l’estomac, qui me força à me plier en deux… et rendre tripes et boyaux sur tout ce qui venait devant moi. Si la dame de l’interrogatoire était touchée, je m’empresserais de bondir sur elle, reprenant mes esprits, essuyant de mes manches le dégueulis que j’avais libéré à l’instant.
▬Pardon, pardon ! Euh… voilà, ça se voit plus trop ! Désolée.
Je remuai légèrement les bras pour détacher le vomi de mes bras, le laissant tomber sur le sol, et poursuivis, yeux baissés :
▬Euuh… ben… j’imagine que ça répond à la question…
Résumé : La question est un peu violente pour Etsu, qui ne veut pas être mère. Du coup, elle vomit sur la dame.
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Ven 26 Avr - 21:25
La section scientifique disposait de très nombreux moyens au potentiel qui dépassaient bien souvent l'imaginaire de n'importe quel homme lambda mais bien souvent aussi celui de cerveaux remarquables. Ici, plusieurs des scientifiques de cet institut avaient placé plusieurs scanners et autres collecteurs d'information technologiques partout au sein de ce complexe d'examen. De cette façon, dès le moment où elle était entrée dans la salle d'affrontement contre les robots, la logia du Gaz avait eu l'honneur d'être la cible de nombreux relevés physiologiques, à commencer par un taux bien trop élevé, un indice qui ne mentait pas sur l'état d'une femme. Ainsi, alors qu'elle affrontait robots, tourelles et Cy-Wolf, la rose dévoilait ses secrets à ses examinateurs et celui qu'elle désirait cacher par dessus tout.
Aussi, de cette façon, l'examinatrice au visage plongé dans la pénombre posait la question dans un but de test uniquement, elle connaissait déjà la réponse et souhaitait simplement voir la réaction de la principale intéressée. Elle ignorait les circonstances de la conception, l'identité du père, l'avenir souhaité pour l'enfant et les désirs de la future mère mais peu importait, elle était présente pour déterminer la faim de réussite de la maudite. Alors, quand un haut le coeur prit le dessus sur la volonté de la logia, l'examinatrice esquiva d'un pas de côté rapide avant de reprendre sa place dans l'ombre, calmement.
- Quelle est la chose la plus importante pour vous Mademoiselle ? Votre enfant à naître ou votre avenir parmi la section scientifique ?
Le calme de la voix de la questionnante ne souffrait pas le moindre accroc, elle n'avait pas été déstabilisée par la vomissure qui ornait maintenant le sol ni par le manque de sang froid de la jeune femme. Au sein de la section, il y avait des caractères très sérieux mais aussi des savants totalement fous, des hommes spéciaux qui pouvaient être la cause des plus grandes avancées. Elle n'en tint donc pas rigueur à la Ogawa pour le moment et se recentra sur l'essentiel : le test. Elle attendit donc sa réponse, s'attendant à voir la science prendre la priorité et poserait alors sa seconde question.
- Si nous vous demandions d'abandonner votre enfant pour nous rejoindre, le feriez-vous ?
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Dim 28 Avr - 4:14
Nouveau souffle
▬Bien sûr ! Je ne veux pas de… de ça ! Je suis prête à tout pour rejoindre les rangs de la section scientifique.
Dès lors que la question avait été posée, mon visage avait repris des couleurs. Comme si, soudain, cette histoire de grossesse n’était pas réelle, comme si elle n’importait pas. Je ne souhaitais qu’une chose : qu’on éloigne cet enfant de moi, qu’il soit élevé des meilleures façons qu’il soit tandis que je me concentrerais sur mon travail. En fait, tout ce qu’il me fallait, c’était éviter une relation qui serait, aussi bien pour lui que pour moi, un véritable poison. Je ne pouvais pas être une bonne mère, alors autant qu’il n’en ait pas.
Seulement, ce n’était pas tout de prôner par quelques paroles mon désir, ma volonté, mon besoin d’être là. Reprenant confiance en moi, sans pourtant réussir à assumer mon état, trahis par ma position légèrement recroquevillée avec les bras croisés sur la table, de manière à cacher mon ventre, je sentais mon cerveau bouillonner à nouveau. Mes idées fusaient trop vite, trop nombreuses, mais ce nouveau souffle m’encourageait à poursuivre plutôt qu’à baisser les bras.
En fait, telle que la question avait été posée, on ne me laissait envisager que deux options : élever l’enfant ou rentrer dans la Section Scientifique. Et, à vrai dire, j’avais déjà fait mon choix depuis longtemps. Mais c’était à moi de prendre les devants, de montrer que cette question n’entrait pas dans le cadre de mon travail et que la Section Scientifique n’avait pas à s’inquiéter de cet accident, car j’étais autonome. Sans attendre la question suivante, j’entamai la suite de ma réponse, la voix tremblante, incertaine, et pourtant pleine d’entrain et de bonne volonté :
▬Mais ne vous en faites pas pour lui. Son père a assez d’hommes et de femmes à ses ordres pour s’en occuper. Et sinon, assez d’argent pour payer une nourrice. En fait, je pense qu’il vaut mieux qu’il ne me connaisse pas. En tout cas, la Section Scientifique n’aura rien à faire, je gère tout. Et je vous promets que cette chose ne posera jamais problème.
Et si jusque-là, j’avais surtout pensé à moi, à comment m’en débarrasser et tout le reste, évoquer son père me rappela qu’après tout, je n’étais pas la seule à devoir donner mon avis. Du moins, l’abandon de l’enfant restait certain pour moi, mais je devais être sûre que son géniteur puisse s’en occuper, d’une manière ou d’une autre. Et, au passage, lui apprendre la nouvelle et le rassurer quand au devenir de l’enfant. Je levai légèrement les yeux vers la dame, sans retenir la naissance d’un sourire sur mes lèvres tandis que mon assurance montait.
▬Enfin, ça, c’est moi qui le dis. Il vaut mieux appeler son père pour savoir ce qu’il en pense. Vous auriez un Den Den Mushi ? Je ne sais pas ce que Ghetis Archer fait pour le moment, mais je pense qu’il aura deux minutes pour parler de sa… progéniture.
Résumé : Etsu propose de laisser l'enfant à Ghetis, projette de ne jamais assumer son lien de parenté avec lui pour travailler tranquillou.
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Dim 28 Avr - 19:17
Si la résilience ne semblait pas faire défaut à cette jeune femme suite à sa première réponse, son examinatrice parfaitement dissimulée ne pouvait qu'admettre un sentiment ambivalent à l'entente du complément qu'avait pu ajouter la jeune rose. Se résigner à abandonner son enfant sans nul autre forme de délai, de déférence ou de respect des normes sociales devant une étrangère faisait de la maudite une femme engagée ou, plus problématique, une menteuse qui cherchait à donner "la bonne réponse". Pourtant, chercher à se justifier, parlant à une femme inconnue d'un enfant sur lequel elle n'avait pas le moindre intérêt n'avait finalement aucune utilité, en principe...
A peine avait-elle parler de ses moyens, de son influence et des possibilités que pouvait offrir ce père encore anonyme que déjà un nom se dessinait dans l'esprit de la questionnante. Il était maintenant de notoriété publique que l'Archer était le bienfaiteur de la femme, qu'il existait un relation passablement étrange entre ces deux-là et que, par déduction, le futur père était probablement le haut-gradé de la marine, une déduction qui fut bien vite confirmée par la principale intéressée et accompagnée de propositions quant à la nudité de la rose.
- Bien je vois.
Etsu le ressentirait sans le moindre mal, la meneuse de l'entretien était dubitative quant à la position de l'aspirante au sein d'un avenir poste parmi les scientifiques du gouvernement. Le don de la vie n'était pas interdit au sein du groupe, la preuve, le chef de la section avait lui-même eu une fille aujourd'hui parmi les plus grandes têtes pensantes de leur organisation, pourtant... En début de carrière, avec un bagage encore non-vérifié, la charge d'un enfant représentait un obstacle à prendre en compte dans une sélection où les candidats ne manquaient. L'autre souci, car il n'en existait pas qu'un, était davantage relatif à la proximité que pouvait entretenir la Ogawa et son capitaine et bienfaiteur. Gouvernemental de haut rang, être affiliée à Ghetis Archer avait ses avantages mais aussi, évidemment, ses inconvénients, surtout dans le cadre d'un rapprochement de la section scientifique.
A l'image des Cipher Pol ou de l'AOI, la Section Scientifique avait pour elle une certaine indépendance, elle ne dépendait pas de la marine et n'avait pas à se soumettre aux ordres des Vices-Amiraux. Ces derniers pouvaient formuler des demandes que la section accomplissait, ou non, en fonction de la faisabilité, de la renommée de la personne, de ses exploits guerriers mais aussi, et surtout, de son bon vouloir. Avoir une membre si proche d'un homme amené à prendre des responsabilités restait problématique dans le sens où cela signifiait un risque d'ingérence de l'ex chasseur de prime dans les affaires scientifiques du gouvernement : une ingérence impensable pour les praticiens. Basée sur ce constat difficile, l'examinatrice reprit lentement et calmement.
- Je vois. Vous parlez de votre enfant, de votre indépendance vis-à-vis de ce foetus à naître mais vous semblez particulièrement attachée à votre supérieur, son sceau étant même gravé en votre chair. Evidemment, vous vous en doutez, notre organisation travaille sur de nombreuses inventions et différents projets absolument et strictement confidentiels. La mise en courant de votre capitaine d'un tel projet serait synonyme d'une sanction d'ampleur. Qu'en pensez-vous ?
Elle attendrait sa réponse mais n'en tiendrait pas immédiatement compte car poserait une autre question.
- Si nous souhaitions que votre enfant reste un secret pour votre supérieur, le feriez-vous ?
Un test d'engagement, à la rose de prouver sa motivation.
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Maître-Jeu
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Dim 28 Avr - 21:02
Mon foetus, ma bataille
J’avais beau ne pas voir son visage, le silence qui précéda sa réponse - trop courte d’ailleurs – en dit long sur les pensées de mon examinatrice. L’ambiance était froide, et mes quelques mots ne l’avaient pas convaincue. Mon engouement s’éteignait peu à peu, les battements de mon cœur, qui s’étaient accélérés alors que je lui déballais toutes mes idées, se calmaient, comme si à nouveau, j’étais prête à abandonner. Mais il n’en était rien. Bizarrement, plus on parlait, plus le devenir de l’enfant et toutes les questions liées devenaient un sujet purement scientifique, pour moi. J’y réfléchissais comme je réfléchissais aux problématiques de mes recherches, ce qui me confortait dans l’idée que je ne pouvais pas être mère ; on n’éduquait pas un enfant avec des principes scientifiques. J’écoutais attentivement les questions, attendant la fin de la deuxième pour y répondre au mieux.
Pour la première, la réponse vint sans hésitation. A vrai dire, il n’y avait aucune ambiguïté pour moi :
▬Si les ordres de mon Maître vont dans le même sens que ceux de la Section Scientifique, je les exécuterai. Dans le cas inverse, je ferai passer vos intérêts en premier. En fait, j’ai du mal à voir pourquoi j’irais parler à Ghetis Archer de projets secrets s’il n’est pas concerné.
Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de trouver les questions de plus en plus bizarres. Elles sonnaient comme une demande de trahison, alors que le vice-amiral avait été mon ticket d’entrée pour ces examens. « Seriez-vous capable d’abandonner Ghetis pour nous ? ». Bonne question. Un instant, je me tus pour prendre le temps d’y penser. A vrai dire, j’étais déjà sûre d’une chose : les sciences passeraient avant. Je plaçais mes ambitions en plus haute estime que ma relation avec mon Maître. A la limite, Ghetis, c’était de la rigolade, un passe-temps. Bien sûr, je l’aimais, je l’adorais, mais quel était ce sentiment face à ce que m’apportaient les sciences, et ce qu’elles pourraient apporter au monde entier ? Je ne pouvais pas me permettre de laisser passer mes batifolages avant elles. Et puis, si j’avais déjà changé de Maître une fois, je pourrais recommencer et en trouver un autre parmi la communauté scientifique. Après tout, l’épisode de Konomi et mes multiples conquêtes le montraient : je n’avais jamais été très fidèle. Je devais admettre préférer atteindre mes objectifs que ceux de Ghetis Archer. Et à cet instant, mon objectif, c’était d’entrer dans la Section Scientifique pour obtenir les moyens de réaliser mon dessein. Mon dessein, pas celui de mon ancien Maître, pas celui de Ghetis. Le mien, digne de mes principes et à la hauteur de mes capacités : une meilleure version du monde.
Mais là n’était pas la question. Maintenant, on me demandait de ne pas révéler l’existence de cet enfant à Ghetis. Ca confirmait assez bien mes hypothèses : on voulait m’éloigner de lui. Mais je n’étais pas certaine de comprendre le but de cette manœuvre. Quel intérêt avait la Section Scientifique à cacher ma grossesse à mon Maître ?
Très vite, sans pouvoir apporter de réponse à cette question, j’en vins à me demander les avantages que j’avais à tirer d’un tel secret. C’était moi, et moi seule qui portais cet enfant. De ce fait, j’étais la seule maîtresse de son destin. Ghetis et moi serions trop occupés pour prendre soin de lui, ou devrions sacrifier un peu de nos carrières, un peu de nos ambitions pour pouvoir le faire. J’étais sûre d’une chose : ni lui, ni moi n’étions prêts à sacrifier nos travails pour un marmot. Du moins… j’en étais sûre pour moi. Finalement, ne pas l’appeler, c’était peut-être nous protéger de complications inutiles. Soit il était du même avis que moi, et je lui épargnais la culpabilité de ne pas élever son enfant, soit il ne l’était pas, et nous évitions des discussions dans lesquelles nous ne nous entendrions jamais.
▬Je le ferai, oui. C’est sûrement mieux comme ça. Désolée pour les propositions à la volée, c’est juste que… tout ça me perturbe un peu.
Par contre, que deviendrait l’enfant, dans ce cas ? Je ne voulais pas le garder, j’en étais incapable. Si Ghetis ne devait pas être mis au courant, je devais trouver un autre moyen de le mettre en sécurité. J’étais responsable de sa vie jusqu’à ce qu’il vienne au monde, et jusqu’à ce qu’il ait un foyer convenable. C’était à moi de trouver des solutions, et une fois qu’il ne m’appartiendrait plus, je n’aurais plus à m’en occuper.
▬Je me permets de poser une condition. Il ira vivre dans ma famille, à South Blue. Maman ou Ichirô pourront en prendre soin. Hum… Ichirô, c’est mon frère aîné.
Ca me faisait bizarre, de penser que je pourrais retourner à South Blue. Je ne l’avais jamais envisagé depuis mon départ.
Résumé : Etsu réalise qu'elle serait prête à abandonner Ghetis pour la SS. Pour le bébé, elle est persuadée que c'est à elle seule de régler les problèmes qui y sont liés et accepte de ne rien dire à Ghetis si on l'autorise à laisser le bébé chez sa mère ou son frère. Elle pense que là-bas, il sera bien élevé.
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Maître-Jeu
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Mer 1 Mai - 18:12
Une fois encore, et avec la patience la plus grande, l'examinatrice recueillie l'intégralité des réponses de l'examinée, la première coulant sous le sens, elle n'allait jamais dire qu'elle révélerait les secrets scientifiques de l'institution la plus pointue au monde à un Vice-Amiral qui était intéressé par la grosseur de ses bras que par la géopolitique internationale. Pour le reste, elle avouait choisir le bien de la section avant celui de son supérieur, un préalable nécessaire à toute création de relation de confiance entre les scientifiques et l'envoyée de l'Archer. En effet, beaucoup des surveillants présents voyait en Etsu, comme ils voyaient en Davi, les deux chiennes de deux entités plus puissantes cherchant à, non seulement profiter du nom de leur tuteur pour se faire une place au soleil, mais aussi a fortiori à appuyer encore davantage la suprématie et les moyens de leur chef respectif. Quoiqu'il en soit, et pour ce que cela valait, la jeune rose semblait honnête, toute la question était de savoir si elle l'était avec elle-même sur la relation ô combien étrange qu'elle entretenait avec le vairon.
- Bien je vois, et je vous avoue que prioriser les intérêts de la section scientifique est la condition sine qua non de toute éventuelle incorporation.
S'essayant plus confortablement tout en gardant son visage parfaitement dissimulé par l'ombre ambiante, la femme qui tenait tête à la Ogawa reçu finalement les confessions de la future mère sur l'avenir de l'enfant qu'elle portait, un souci de taille qui l'était encore peut-être davantage lorsque l'on connaissait l'identité du géniteur. En effet, s'il était le fruit d'un débile de bistro, mettre l'enfant à droite ou à gauche n'avait pas la moindre importance mais... La progéniture d'un titan de la marine, non, ils ne pouvaient décemment pas le jeter dans les bras des premiers venus, quand bien même ces derniers s'avéraient être les grands-parents du foetus. A l'heure actuelle, Ghetis Archer était fidèle au gouvernement, mais les choses se bousculaient toujours rapidement, en témoignait encore la traitresse qu'il avait accueilli à son bord plusieurs mois. Un moyen de pression, une récompense dûment méritée, une future arme en devenir, l'enfant pouvait représenter beaucoup de choses aussi bien à l'égard du maudit des arènes qu'envers celle du Gaz. Sûre d'elle, et ayant l'autorité de son côté, l'examinatrice reprit la parole et vint briser les rêves de la petite rose.
- Je crains que vous ne faisiez fausse route Mademoiselle Ogawa. Vous êtes venue à nous, vous souhaitez nous rejoindre pour accomplir vos rêves, pas l'inverse. Vous n'êtes, en somme, pas en position de négocier des conditions. Voyez-vous, il semblerait que votre enfant représente un véritable intérêt, le fruit de l'union entre un monstre de puissance et un cerveau bien formé pour devenir un cadre majeur de sa génération. Pour l'heure, je vous demande de ne pas en parler à votre supérieur et, dans le même temps, je me dois de vous solliciter sur une ultime question quant au sujet de votre grossesse.
Décroisant les jambes, posant ses coudes sur ses genoux sans jamais s'avancer suffisamment pour dévoiler son visage, la tortionnaire mentale planta ses yeux dans ceux d'Etsu, il s'agissait de la réponse qu'elle attendait probablement le plus.
- Laisseriez-vous votre progéniture aux bons soins de la section scientifique ?
Pas question de tests étranges sur l'enfant ou de ce genre de chose mais plutôt un projet, quelque chose de grand qui pourrait profiter à beaucoup, au final.
Une fois le sujet de la grossesse réglée, ce fut des questions tout aussi personnelles mais moins poussées qui prirent le relai, à commencer par une question purement pratique.
- Si vous rejoignez nos rangs, vous comprenez que nous serons amené à vous solliciter pour porter des projets à bien, vous intervenir en soutien d'une équipe de recherche ou ce genre de choses. Votre rythme de vie changera, vous ne pourrez plus rester en compagnie de vos amis de voyage comme avant. Êtes-vous prête à assumer cette nouvelle vie ?
Après le sort de son enfant, de telles questions seraient sans doute une formalité, à moins que ...
Davi Natali est lvl 26 (haki de l'armement + explosifs) Nini Zaka est lvl ??? (robots miniatures) Kurumi est lvl ??? (Cyborg) Donas Iberis est lvl ???
Maître-Jeu
Invité
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Mer 1 Mai - 20:51
A quel prix ?
Responsable de sa vie. Putain d’idée. A quel moment j’avais pensé pouvoir en être capable ? Si on ne m’avait jamais fait chier avec ça, peut-être que j’aurais accouché sans même m’en rendre compte. J’aurais pondu un gosse, et je l’aurais laissé, là, sans m’en préoccuper. Mais en acceptant ma grossesse, en acceptant sa réalité, j’avais endossé toutes les responsabilités que cela engendrait. Si je ne m’occupais pas de lui, je devais le placer dans un foyer sain, où il grandirait avec tout l’amour qu’un enfant doit recevoir de ses parents.
Sérieuse, comme si les quelques minutes d’entretien avaient suffi à retirer l’enfance qui restait à mon âme, j’acquiesçai à la première réponse de la dame. Et ce fut tout. J’étais là pour réaliser mes rêves. Elle avait raison. Réaliser mes rêves aux dépends d’une vie : étais-je capable d’aller jusque-là ? Ma voix s’éleva faiblement dès que la question fut posée :
▬Aux bons soins de la Section Scientifique ? Je ne suis pas sûre de comprendre...
Mais je savais bien trop ce que cela signifiait. On m’en demandait plus que ce que je pouvais supporter. Que la réponse vienne ou non, tout mon visage changea brusquement : mes yeux s’assombrirent, mes traits se tirèrent et ma mâchoire se serra. La rage pouvait se lire plus que clairement sur ma face. Pas une rage pleine de haine, celle qui vous pousse à tuer, mais une rage acharnée, prête à tout pour ne rien lâcher. La docilité qui me caractérisait habituellement avait disparue ; pour l’une des rares fois de ma vie, j’affirmais être l’unique maîtresse de mes désirs et surtout de mes actes. Je ne savais pas à quel point ils me connaissaient, à quel point ils avaient pu pénétrer l’intimité de mes sentiments les plus enfouis, mais quoi qu’il en fût, ils ne pouvaient qu’être surpris par ce changement, bien que silencieux, car je me découvrais moi-même une nouvelle facette. Je n’aimais pas la tournure que l’entretien prenait, et je ne m’en cachais pas.
J’étais une scientifique, donc nécessairement quelqu’un de sceptique. Evidemment, j’avais des convictions, et je m’y tenais – sans quoi il m’aurait été difficile de vivre. Mais ça faisait partie de mon métier, et même de moi, cette méfiance face à l’inconnu. Je remettais en question ce qui m’entourait pour mieux m’assurer de leur véridicité. Et là, je n’arrivais pas à faire confiance à cette dame. C’était un sentiment légitime, pas une rébellion d’adolescente. Comment pouvait-elle me demander, en tant que paire, d’avoir une foi aveugle en une parfaite inconnue, cachée dans l’obscurité de la pièce, qui plus est ? Rien chez elle, ni son mystère, ni ses questions, ne stimulait ma confiance. Accepter bêtement toutes ses demandes n’aurait fait que montre de naïveté, ou, au mieux, d’un manque de sérieux. Je réfléchis un instant, pas certaine de devoir tout dire. D’une voix sèche, froide, j’apportai un élément de réponse :
▬Ne pensez pas que je prenne cette histoire à la légère. Ce bébé, je n’en veux pas, et je ne changerai pas d’avis là-dessus. Mais ce n’est pas par caprice. Seulement, c’est mon… C’est mon enfant. C’est à moi, et à moi seule, que reviennent toutes les décisions qui le concernent. Particulièrement celle de son placement. Et je veux qu'il vive chez des personnes de confiance.
Qui était-elle pour moi ? Qui était-elle pour lui ? Je ne la connaissais pas, je ne connaissais personne ici. Confier la vie de mon fils, ou de ma fille à des inconnus, c’était tout bonnement impensable. A quel prix aurais-je été capable de faire ça ?
Etsu… Qu’est-ce que tu nous fais ? Tu ne peux pas lui parler comme ça. Ne joue pas un autre rôle que le tien. Tu es faible. Tu fais partie des parasites qui se servent des puissants pour survivre. Et pour le moment, personne n’est là pour te protéger.
J’obtenais toujours ce que je voulais. Cependant, elle était en position de force, j’en avais conscience. Alors, pour le moment, je devais apprendre à faire des concessions. Parce qu’en réalité, la question n’était pas « A quel prix suis-je capable d’abandonner mon enfant ? », mais plutôt « Quel prix suis-je prête à payer pour entrer dans la Section Scientifique ? ». Brusquement, comme si je redevenais moi-même, mon corps se ramollit, lâchant un soupire qui signalait une détente, alors que je réalisai la condescendance dangereuse dont je venais de faire preuve. Je le savais, je devais obéir. Comme je l’avais toujours fait. Jusque-là, ça avait toujours fonctionné. Je passai une main sur mon visage, pour me frotter les yeux, me réveiller.
▬De toute façon, j’aurai tout le loisir d’apprendre à vous connaître pendant la grossesse hein ? Je veux dire… je finirai par vous faire confiance.
D’une certaine manière, je venais d’accepter. Ce n’était même pas une demande, même pas une condition. Juste une affirmation. Parce qu’on ne me laisserait pas le choix, je prédisais cette future crédulité.
Lorsque la question suivante vint, sans réfléchir, comme vidée de tout entrain, j’acquiesçai, appuyant le geste d’une voix à peine audible :
▬Oui.
En réalité, j’étais ailleurs. Cette question importait peu, j’avais toujours vécu dans les bagages. Petite, je rencontrai des amis dans le monde entier, lors des voyages avec mes grands-parents. Je les voyais quelques jours, quelques semaines, au mieux quelques mois. Mais je finissais par partir et ne plus jamais les revoir. J’étais habituée à ça, à ne pas m’attacher.
Je suis habituée à ne pas m’attacher. Alors pourquoi je m’acharne, avec ce gosse ?
Soudain, je me redressai. A vrai dire, j’avais omis un fait important : « votre enfant représente un véritable intérêt ». Pourquoi ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Je craignais de comprendre.
▬J'aimerais quand même savoir ce qu'il deviendrait, dans la Section Scientifique
Résumé : Etsu commence à vraiment trouver bizarre qu'on veuille de son bébé, elle maintient que c'est à elle de décider où il ira, pas à la SS, mais finit par céder. Seulement, elle veut savoir ce que deviendra le bébé.
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Dim 5 Mai - 12:27
Devant les nouvelles prises de position contraires à ce qu'elle aurait aimé entendre, c'est à dire une simple acceptation bourrée de dévotion, l'examinatrice ne fit que pousser un long soupir d'exaspération, toujours cachée dans l'ombre. En réalité, cette femme jouait parfaitement l'ennui alors qu'elle trouvait à l'insistance de la Ogawa un atout majeur nécessaire à tout scientifique et à tout membre de la section : une volonté de creuser les choses, une certaine passion. La faire douter, voilà là l'intérêt du jeu que jouait la femme de l'ombre depuis quelques minutes, un jeu qu'Etsu ne semblait pas jouer, elle ne se mettait pas à genoux et défendait sa position : un excellent point dans un monde où les théories cédaient souvent devant la pratique, où la majorité des tentatives étaient des échecs et où la persévérance était obligatoire. Quoiqu'il en soit, et si la rose marquait quelques points, l'examinatrice repartit bien rapidement sur le sujet de fond que l'examinée remettait sur le devant de la scène : le sort de cet enfant.
- Je vous ai demandé si vous seriez capable de le confier à la section scientifique, pas que nous le garderions. Voyez-vous, certaines instances du gouvernement ont besoin de moyens, d'autres ont besoin de bras, de promesse de jeunesse. La section scientifique concentre beaucoup de moyens mais d'autres ont besoin d'effectif là où nous sélectionnons de façon bien plus drastique. Votre foetus ne sera pas destiné aux premières lignes, à la chair à canon de la marine mais davantage à une certaine élite dont je dois taire le nom pour des raisons de confidentialité.
Elle croisa les jambes et marqua un nouveau silence pour permettre à son interlocutrice de peser le pour et le contre, de réfléchir avec toutes les cartes que venaient de lui présenter l'examinatrice, des informations rassurantes à bien des égards mais demeurant particulièrement sombres néanmoins.
- Je peux vous assurer de plusieurs choses. Votre enfant aura une enfance difficile, assurément, comme tout membre d'une élite en devenir. Mais s'il passe les étapes qu'il aura à traverser, il sera un élu, un être à la destinée gouvernementale exemplaire. Alors, quelle est votre décision ?
Elle ne mettrait pas de nom sur l'entité à qui serait envoyé l'enfant en cas de naissance viable, simplement des promesses que la chimiste devait croire ou non, le choix était sien. Pour le reste, sans davantage de question et en cas de réponse positive, ou négative, l'examinatrice proposerait de mettre fin à cette entrevue, probablement encore pensive quant à l'orientation de la rosée, sa réponse déterminant pas mal de chose, à moins qu'elle ne souhaite poursuivre l'échange.
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Dim 5 Mai - 15:33
A quel prix ? (bis)
La question n’avait pas été tout à fait innocente. Quel que fut le projet, l’idée de laisser ma progéniture à de parfaits inconnus ne me plaisait pas. En fait, plus que de savoir ce qu’il deviendrait, je voulais savoir à quel point eux, ils voulaient de cet enfant. Je voulais connaître le prix qu’ils mettaient sur lui. Car jusque-là, l’examinatrice avait voulu me faire croire que je n’avais pas le choix, que je devais accepter tout ce qu’on me demanderait si je souhaitais entrer dans la Section Scientifique et réaliser mes rêves. Mais je n’étais peut-être pas la seule à convoiter quelque chose. Oui, ils pouvaient m’apporter ce que je désirais le plus au monde. Mais je pouvais choisir de leur laisser ou non un bébé, qui, clairement, représentait un « grand intérêt ».
Sagement, j’écoutais la réponse de la dame, les bras croisés sur la table qui nous séparait. Et elle ne me satisfit qu’à moitié. J’avais bien la confirmation qu’ils avaient de grands projets pour lui, mais malheureusement, pas dans la Section Scientifique. En fait, je devais m’avouer avoir imaginé quelques excentricités scientifiques, comme une étude secrète qui aurait fait de lui un surhomme, ou quelque chose de ce genre. Ceci dit, je n’avais pas vraiment obtenu d’informations sur ce projet. Tout ce que je savais, c’était que ce ne serait pas rien.
Quant à cette histoire d’élitisme, je m’en foutais pas mal. Surtout dans le gouvernement. Il pourrait devenir pirate, chasseur de prime ou rien du tout, tant qu’il ne devenait pas un trou du cul bon à suivre des ordres sans réfléchir, ça m’allait. De toute façon, ce n’était pas à moi de choisir qui il deviendrait. Ce n’était qu’un bébé pour le moment, mais en grandissant, il écrirait lui-même son histoire, et seuls ses choix et ses actes le définiraient réellement. A vrai dire, tout ce que je voulais, c’était qu’il grandisse bien. Pas que sa vie soit facile, merveilleuse et remplie de bisounours, mais juste qu’on prenne soin de lui, comme ma mère et mes grands-parents l’avaient fait avec moi. Mais je pensais comprendre que si j’acceptais, ce ne serait pas le cas.
En tout cas, j’avais la confirmation qu’au contraire de ce qu’on avait voulu me faire croire, des négociations étaient envisageables. Alors, je souris :
▬J’accepte.
Fais une pause, marque le suspens ! Et profites-en pour réfléchir à ce que tu veux... Des pacifistas ? Un laboratoire gigantesque rien que pour toi ? Toutes les dernières technologies et inventions en chimie ? Pouvoir changer de sexe à volonté ? Etre mise sous l'aile des plus grands scientifiques du monde ?
▬J’accepte seulement si je peux faire partie du projet, et garder un œil sur lui. Je vous l’ai dit, je ne compte pas le laisser à des inconnus. Si je dois me soumettre à ça malgré tout, je veux être mise au courant de tout ce qui le concerne.
C'était pas ce que je voulais éviter, ça ? Merde.
Trop tard pour revenir en arrière. Si ma proposition était acceptée, je devais me préparer à un exercice particulier : voir mon enfant grandir sans assumer nos liens familiaux.
Résumé : Visiblement, ça arrangerait bien la marine d'avoir le bébé. Donc Etsu ouvre les négociations, en réfléchissant à ce qu'elle voudrait le plus au monde... et elle demande à être faire partie du #projetbébé
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Lun 6 Mai - 18:26
Enfin une acceptation, une réjouissance mais une petite déception en même temps, probablement par un savant mélange d'obtenir de ce qu'elle désirait et de voir l'implication de la logia dans l'oeuvre de la section mais aussi un dépit de ne pas pouvoir continuer cette joute oratoire à moins que ...
Alors que l'examinatrice mi-satisfaite mi-déçu s'apprêtait à ponctuer son intervention d'un "très bien", nous reviendrons vers vous pour vous donner notre réponse, dans l'attente nous vous logerons à Marijoa pour que vous puissiez poursuivre votre grossesse sans ennuis et loin des regards de personnes que nous préférons laisser dans l'ignorance". Malheureusement, ou heureusement, la rose ne lâcha pas le morceau et poursuivit pour venir chercher quelque chose, un élément évident face à une telle reddition : la contrepartie. Devant toute concession, le négociateur attendait le bienfait qui venait rééquilibrer la balance, le petit cadeau que l'on pouvait lui concéder à son tour pour obtenir une sorte de gain de compensation. Ainsi donc, devant le don de sa progéniture, la gazeuse aurait pu solliciter un poste de titulaire au sein de la section, l'accès à du matériel de pointe ou même un ou plusieurs assistants : des choses utiles pour sa future éventuelle carrière au sein de la section.
- Je ne m'attendais pas à tant d'intérêt pour l'enfant, vous qui disiez ne pas le désirer. Enfin, j'imagine que la maternité entraine son lot d'inconvénients ou peut-être est-ce votre sens scientifique qui vous intime de poursuivre l'étude dans laquelle vous avez investi. Qui sait finalement.
La femme de l'ombre se leva alors et dévoila son visage à la future mère, elle n'avait rien d'exceptionnel. Grande de près d'un mètre quatre vingt, maigre à l'extrême, le visage creusé par des cernes marquant les nuits blanches en laboratoire de l'examinatrice, elle portait le poids des années et de la négligence de son apparence sur elle. Les cheveux totalement blancs, en bataille malgré une queue de cheval faite à la va-vite, l'absence totale de traces de produits de beauté féminins, un dos vouté et une posture globale déplorable : tout laissait à penser que cette femme faisait passer son bien-être après tout le reste, et surtout après la section scientifique. Et c'était effectivement le cas.
Membre de faible importance, la vieille femme n'avait jamais eu la chance de révolutionner le monde, elle n'avait jamais apposé son nom sur une découverte majeure et, plus grave encore, n'avait jamais eu la chance de participer à un groupe de développement d'un produit utile. En gros, elle était une ratée parmi les têtes de la section et compensait son manque de chance par une quantité de travail dantesque. L'idée de prendre l'enfant de la rose n'était pas exclusivement venue d'elle mais... Elle appréciait cette proposition qui lui avait été faite. S'avançant donc dans la lumière, surplombant largement l'aspirante devant elle, elle se mit à sourire et à tendre une main froide vers le ventre de la Ogawa.
- A sa sortie, le fœtus sera confié à un corps d'élite, ils l'entrainerons, lui apprendront la ferveur et la fidélité au gouvernement. Alors, il pourra devenir un être d'exception, Le Bras armé d'une justice merveilleuse, peut-être pourrait-il travailler un jour de concert avec notre groupe et avec vous le cas échéant. Si vous êtes acceptez parmi nous, l'enfant sera intégré à cette entité, dans le cas contraire, vous pourrez garder votre marmot et continuer à servir l'Archer.
Elle se retourna alors et s'approcha de la porte en silence, elle baissa la poignée et se tourna de profil pour adresser ses ultimes mots à Etsu.
- Notre réponse interviendra dans les prochains jours Mademoiselle, restez à Marijoa et ne prévenez personne de votre état, comme convenu. Pour le reste, je ne peux vous en dire plus quant au groupe qui accueillera l'enfant, je m'arrangerai pour que des rapports sur lui vous soit transmis, peut-être le croiserez vous un jour mais... En aucun cas il ne saura qui est sa mère. Bonne journée.
Elle tira sa révérence et disparut : Etsu ne la reverrait jamais, elle qui mourrait quelques jours plus tard dans une explosion incontrôlée dont elle était l'instigatrice. Au moins, avant d'y passer, elle avait pu pousser une future maman dans ses retranchements et la faire abandonner son enfant. Si la Ogawa n'était pas prise, elle vivrait et donnerait naissance à un être avec la honte de l'avoir cédé sans plus de difficultés.
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Lun 6 Mai - 19:29
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N’empêche, elle avait raison, la vieille : pourquoi je m’acharnais ? Je voulais pas du gosse, c’était la première chose que j’avais pensée, plus fort que tout. Mais toute cette discussion n’avait eu lieu que le temps d’un entretien, et je venais à peine d’ « accepter » être génitrice du gamin. C’était difficile de faire des choix qui faisaient sens. J’étais encore sous le choc, trop perturbée pour exprimer mes réelles envies, mes réels désirs. Avec tout ça, je n’avais même pas parlé de mes projets dans la Section Scientifique. Elle en avait joué, c’était certain. Je m’étais laissée faire ; et ça continuait.
Silencieuse, j’acquiesçai en signe d’accord, ou plutôt de compréhension. J’entendais ce qu’elle me racontait, mais je n’adhérais pas à toutes ses idées. Et surtout, je la dévisageai, croisant enfin un regard qui me paraissait vitreux, presque mort tant la fatigue semblait l’écraser. La voir ne me donnait envie de rien. En tout cas, pas de finir comme elle. La seule chose dont j’étais sûre, c’était que si je devenais scientifique à Marijoa, je ferais tout pour ne pas finir comme elle : vieille et triste. En fait, peut-être que je mourrais jeune. Ca m’allait assez bien, puisque comme ça, je laisserais le souvenir d’une jeune femme belle, intelligente, pleine de ressources. Mais en attendant, tant que j’étais en vie, je devais savoir quelles étaient mes priorités. Devais-je tout sacrifier pour un enfant dont je ne voulais pas, ou faire passer mes propres intérêts en premier lieu… sachant que ces derniers pourraient servir, plus qu’un être, le monde entier ?
Une seconde, mes yeux s’écarquillèrent, surpris par une idée qui me paraissait folle. Je me cantonnais à des choix, encore et encore, mais je pouvais obtenir ce que je voulais, lier les deux, et inclure l’enfant dans mes projets. Ca ne semblait pas très éthique, pas très moral, mais ce n’était pas avec les codes communs qu’on réinventait le monde. L’idée était à creuser.
J’avais le temps de savoir ce que je voulais réellement. En fait, tant que l’enfant suscitait leur intérêt, et surtout tant qu’il m’appartenait, l’avenir m’ouvrait toutes ses portes.
Confortée dans cette idée, j’attendis patiemment que la vieille loque sorte du bureau, que la porte se referme derrière elle et que quelques longues secondes passent pour m’étaler de tout mon long sur ma chaise.