Hojo Mijushike.

Le Nouveau Monde était en pleine ébullition. Les guerres se succédaient et s'entassaient, par-delà Red Line, à l'autre bout de Mariejoa, et l'absence assumée des forces gouvernementales n'offraient à l'Alliance des Chasseurs de Primes qu'une raison supplémentaire, s'il en fallait bel et bien une de plus, afin de veiller au grain. C'étaient eux qui, finalement, permettaient majoritairement au monde civil de dormir serein, sur ses deux oreilles... Eux et ces raclures de Schichibukai, bien entendu, Mifune en tête de lice. Les Yonkous, en tout cas, ne semblaient plus ignorer que leurs jours étaient comptés : exception faite de Tengen, dont les déplacements erratiques demeuraient encore et toujours parfaitement imprévisibles, tous s'étaient récemment engagés dans quelques opérations ou avaient eu à se défendre contre une menace extérieure des plus tangibles. Si Hadès contrôlait encore son Empire d'une poigne d'acier, Erika trouvait à l'évidence en Kyo Kara un assaillant plus tenace et impétueux que les plus fins observateurs de la géopolitique du Nouveau Monde n'avaient pu le pressentir au préalable. Ce gamin blond avait fait du chemin, et il conservait une intelligence vive, laquelle rendait sa maturité d'autant plus palpable et flagrante... Il avait transcendé la figure de l'outsider depuis belle lurette et s'il se cantonnait encore à une guérilla couarde, alternant entre les coups d'éclats et les disparitions insaisissables, il y avait fort à parier qu'il finirait par représenter une menace d'envergure aux yeux des Orato si ces derniers ne parvenaient à l'évincer de la course au trône dans les délais les plus brefs. Restait enfin Eko... Le pauvre aveugle aux prises avec l'Alliance des Chasseurs de Primes, harcelé sur ses arrières par le vieillard orgueilleux et en quête inlassable de pouvoir et de domination. Il serait le premier à tomber, Mijushike y veillerait : les trois autres suivraient tôt ou tard, une fois l'équilibre rompu en faveur du Gouvernement Mondial.

Les victoires récentes permettaient à Mijushike de se montrer sous un jour radieux : la guerre n'était bien sûr pas irrémédiablement gagnée, et les pirates pouvaient le surprendre méchamment tant qu'ils n'étaient pas définitivement éradiqués, mais il avait un ascendant des plus confortables et une armée qui, petit-à-petit, trouvait ses marques et apprenait à fonctionner de concert. Le plus complexe avait été d'instaurer une hiérarchie efficace et respectée par toutes et tous... Un exercice périlleux considérant les innombrables rivalités qui avaient pu être tissés entre les chasseurs les plus réputés, lesquels pouvaient être tentés de demander à l'Hojo un rôle de prestige au sein de leur armada. Un exercice où le Tueur de Yonkous avait excellé, si l'on considérait les faibles abandons et désertions qu'il avait eu à dénombrer, les premiers jours durant...

-C'est lui-même. Je vous écoute... Vice-Amiral.

Les clairons de la guerre n'en avaient pas fini de sonner : les gouvernementaux continuaient à affluer, à son chevet. Tantôt des demandes officielles, tantôt des discussions plus privées : il était, à l'extérieur des institutions vieillissantes et poussiéreuses du Gouvernement Mondial, le protecteur de la paix le plus émérite et le plus vénéré au Monde. D'aucuns critiquaient ouvertement le goût pour l'argent que la majorité des chasseurs développaient au fil de leurs captures : tous, en revanche, savaient lucidement que Mijushike Hojo ne demandaient plus rien en échange de ses coups d'éclats, y compris les plus glorieux. Il était à la fois l'électron libre le plus puissant et le plus fidèle au concept de justice. Le soldat parfait, celui qui n'attendait pas les ordres pour se mettre en branle, celui qui, tout en faisant fi de l'autorité, faisait trembler les criminels les plus intrépides du plus redoutable des océans.

Hojo Mijushike.

Le whisky tourbillonna dans le verre massif que le maître des chasseurs tenait entre ses doigts. Il eut un sourire amusé tandis que les dires du vice-amiral s'enchaînaient sans relâche, apportant tout un tas d'informations qu'il se plaisait à ouïr. Il avait effectivement eu vent des actions récentes de Ghetis Archer, lequel avait su s'imposer au sein de la nouvelle ère de la Marine, notamment en écrasant le félon Kokuwo Makui... C'était là un prestigieux fait d'arme qui allait, à n'en pas douter, le suivre toute sa vie durant. C'étaient ce type de profils qui faisaient défaut à Chairoka, ces derniers temps : elle manquait de talents... De vrais talents. D'hommes susceptibles de rallier les foules... Mais aussi et surtout d'écraser des armées par la seule force de leurs bras. On avait souvent demandé à Mijushike de réintégrer le Gouvernement Mondial et les demandes ne s'étaient tues qu'à partir du moment où il avait accepté de se confronter aux Yonkous directement... Avant cela, les hautes autorités de Mariejoa avaient rêvé pendant des années de le voir intégrer l'amirauté afin de redorer le blason d'une armée quasiment omnipotente mais en dangereuse perdition sur le plan du soutien populaire. C'était peut-être en partie grâce à l'émergence de profils semblables à celui de l'Archer qu'on avait finalement décidé de lui lâcher la grappe momentanément... On ne comptait plus les jeunes têtes prometteuses qui parvenaient à gravir les échelons prestement, sans jamais se démonter. La vérité résidait ici : on arrivait au terme d'un cycle, d'une époque, et de nouveaux combattants s'érigeaient en héros afin d'imposer leur volonté et leur bravoure aux yeux de tous. L'amirale-en-chef elle-même était d'une jeunesse époustouflante considérant les responsabilités titanesques qui pesaient sur elle... Et si Ghetis Archer était d'un âge relativement respectable, sans être vénérable pour autant, sa carrière très récente suffisait à contrebalancer sa maturité apparente. Il n'était, à sa manière, qu'un jeune gradé.  

-La prime de Yorkshire est sous-estimée. C'est un piège à cons. Ou plutôt... Sa force mérite 530 millions. Son intelligence en mérite aisément 800. C'est une perte de temps. Il est trop rusé, et pas assez dangereux pour que je m'y intéresse. Et mes seuls lieutenants qui seraient susceptibles de l'éliminer me sont indispensables dans ma guerre face à Eko Taka. Personne ne l'a traqué depuis belle lurette, les informations à son sujet ne sont pas rares... Elles sont inexistantes. Si vous voulez le coffrer, il faudra le trouver d'abord, et à partir de rien, ou presque.

Si Mijushike Hojo jetait son dévolu sur un primé, maintenant qu'il ne chassait plus par appât du gain, c'était uniquement dans le but d'éprouver un semblant de frisson, d'adrénaline, d'exaltation. A ce titre, un Tobun Temochida ou, bien sûr, un Shouten Doji serait mille fois plus intéressant qu'un Yorkshire Mendela, lequel n'était pas foncièrement reconnu pour son sens martial. Enfin, ces quelques questions venaient d'être évacuées promptement et le maître de l'Alliance n'allait pas s'y replonger de si tôt : il n'avait rien à y gagner, et cet ancien Schichibukai était sûrement quelque part, dans le Nouveau Monde, terré dans l'obscurité à attendre une occasion en or pour refaire surface... Il était du genre observateur et opportuniste, c'était de notoriété commune. Restait donc le reste des palabres du vice-amiral : palabres qui, pour le coup, revêtaient aux yeux du prestigieux Tueur de Yonkours un intérêt autrement plus élevés que quelques interrogations malhabiles et hasardeuses au sujet d'un criminel quasiment quelconque, comme on en voyait des dizaines au-delà de Mariejoa.

-Si vous décidez d'épauler mon Alliance dans cette guerre ou dans une autre, vice-amiral, je ne m'y opposerai pas. Quelques compagnons ne sont jamais de refus, quand on affronte un Empereur... Maintenant, je ne saurais que trop vous conseiller de vous tenir à l'écart d'Eko Taka. Il n'est pas vraiment du même acabit que Kokuwo Makui. Il n'est certes pas réputé pour sa force physique... Mais s'il a su pendant des années s'imposer en tant qu'Empereur, ça n'est pas sans raison.

En attendant, s'il n'était pas du genre à repousser un coup de main gracieux, Mijushike gardait précieusement à l'esprit l'idée que Ghetis Archer était, au sein de son organisation, la seule tête dont la réputation rayonnait largement. Le contre-amirale Caligula Spown l'épaulait, pour le peu qu'il avait pu en apprendre au travers des lectures de quelques journaux officiels... Mais c'était tout. Les subordonnés du vice-amiral avaient encore beaucoup à prouver. Ils ne seraient peut-être pas d'une aide conséquente face aux troupes redoutables d'un Empereur... Il était en tout cas bien trop tôt pour l'affirmer. Seul l'avenir le leur dirait.

Hojo Mijushike.

Un accord avec un dragon céleste ? Il y avait réellement des gens qui, tout en étant parvenus aux hautes strates de ce Monde, considéraient sérieusement que ces nobles orgueilleux étaient des partenaires viables et souhaitables ? Mijushike réprima avec difficulté un rire jaune et moqueur. L'envie de se gausser de Ghetis Archer ne lui manquait assurément pas mais il tâchait de la modérer en songeant que le vice-amiral devait avoir ses raisons, et que le jeu devait, d'une certaine manière, en valoir la chandelle. Qu'avait-il donc espéré obtenir en échange d'une capture aussi âpre et épineuse ? Difficile à dire mais, du point de vue du Roi des Chasseurs de Primes, l'argent ne pouvait décemment pas rentrer en ligne de mire. Il aurait été stupide de s'encombrer du concours d'un Tenryubito en échange d'une somme, aussi rondelette soit-elle. La vérité était limpide : pour la majorité des chasseurs, il était infiniment plus rentable de demeurer sur Paradise à enchaîner les Supernovas plutôt qu'à se rendre sur le Nouveau Monde dans l'objectif de mettre la main sur des proies d'une plus conséquente envergure. La prime n'était pas exponentielle là où la force, la dangerosité et l'expérience, elles, l'étaient. Il était toujours mille fois plus aisé de capturer trois primés à deux cent millions de berrys qu'un seul à six cent... Enfin, tout cela n'était guère le sujet de leur échange actuel et, techniquement, l'Hojo n'en avait par ailleurs que faire. Il se concentra donc sur la suite des dires de son interlocuteur qui, de son côté, semblait vouloir marquer les esprits durablement et se hisser vers les sommets de la Marine. Grande ambition... Était-elle démesurée ? Difficile à dire. L'arrogance était souvent l'apanage des gens brillants, et s'il était désormais moins fiévreux à ce sujet, Mijushike lui-même avait longtemps eu à en souffrir. Au même titre que bien des pirates, ou que bien des gouvernementaux... Les gens extraordinaires se ressemblaient souvent, à cet égard. Il n'avait pas dérogé à cette règle quasi unanime. Pas éternellement, en tout cas.

-Si vous avez au moins l'humilité de vous dire que vous n'êtes probablement pas encore de taille à affronter un Yonkou, vous avez possiblement vos chances d'arriver en vie au titre d'amiral, effectivement. Quant au reste, je vous souhaite bon courage. Il est toujours infiniment plus facile de conquérir que de conserver...

Règle évidente, mais qu'il était de bon ton de remémorer aussi fréquemment que possible. Combien de prétendants au titre d'Empereur s'étaient brisés les dents après avoir évincé le tenant du titre précédent, étant dans l'incapacité de gérer un territoire trop vaste, composé de populations trop mixtes, et trop souvent hostiles ? Plus un territoire était étendu, plus il risquait d'être riche ou influent. Plus il était riche ou influent, plus il générait la jalousie et les convoitises chez ceux qui le toisaient... C'était pour cela que des îles, parfois gouvernées par de simples civils incapables de brandir des armes, souffraient de moins de misère que les plus grands Royaumes du Monde : ils n'attiraient pas les ennuis aussi intensément.

-Je ferai appel à vous si l'opportunité s'en fait sentir. Merci pour cette proposition, vice-amiral.

Mijushike était du genre cavalier solitaire, à l'origine, mais il ne crachait jamais sur un brin d'aide. Bien sûr, le soutien du Gouvernement Mondial était tacite dans la furieuse guerre dans laquelle il s'était élancé... Et il était de bon ton, pour un candidat à l'amirauté, d'entrer dans les bonnes grâces d'un homme qui aurait pu lui subtiliser la place d'un coup d'un seul s'il l'avait souhaité.

Hojo Mijushike.

-Pour Akainu et Aokiji, je ne peux être sûr de rien, mais Kizaru était à son paroxysme un combattant suffisamment capable pour tenir tête aux Yonkous... A n'importe quel Yonkou, m'est avis. Enfin, si les rumeurs au sujet des pions sont vrais, il n'est plus une menace, maintenant qu'il est décérébré...

Il avait quitté la Marine bien avant l'âge d'or de William Lancaster et d'Anna Mendez, ces blancs becs qui avaient su obtenir de dantesques responsabilités à un âge pour le moins prématuré, et il ne pouvait donc décemment pas estimer leur puissance. Il avait bien sûr entendu quelques ragots à leurs sujets, mais de là à se prononcer ouvertement... Quant à Kizaru, en revanche, il avait à quelques reprises eut l'occasion de s'entretenir avec lui, voire de lui tenir tête, durant des entraînements musclés. Ils avaient également pu combattre côte-à-côte, en des temps plus anciens... Et Reis Jacob avait quasiment toujours été plus compétent que lui, malgré la dizaine d'années qui les séparait en faveur du Tueur de Yonkous. Autant dire que le singe jaune, en pleine possession de ses moyens, était a minima largement capable de s'occuper du cas d'Eko Taka à condition de se voir offrir l'opportunité d'un combat singulier. Restait à savoir s'il pouvait également se frotter aux autres Empereurs, réputés pour être plus redoutables en solitaire que l'épéiste aveugle... Une question à laquelle, une fois de plus, le chasseur ne pouvait malheureusement pas répondre. Ce n'était pas tout les jours qu'on se confrontait à un Yonkou et il n'avait pas eu la chance d'en affronter un autre que le gérant de Wa no Kuni depuis belle lurette.

-Kali Nomade ? Ça me rappelle quelques souvenirs... C'était une pirate, fut un temps. Du Nouveau Monde. Elle m'a traîné dans les pattes à maintes reprises, mais j'ai fini par... l'évincer, dirons-nous. Elle en porte encore quelques hypothétiques séquelles... Elle déteste le Gouvernement Mondial et à l'époque, elle n'utilisait pas de fruit du démon pour combattre. Je n'en sais pas plus, mais si elle est alliée à Centes, il s'est dégoté une amie de premier ordre.

Et c'était tant mieux pour ce présumé Monarque dont les forces étaient, tout de même, encore assez embryonnaires à côté de l'omnipotence gouvernementale qu'on retrouvait jusque sur le Nouveau Monde... La plus grande force de frappe de Centes, les pions, pouvaient être libérés par Chairoka comme ils avaient pu l'être déjà à d'innombrables reprises. Il avait donc besoin d'autres soldats d'élites afin de pouvoir se déplacer plus librement, sans avoir constamment la crainte de croiser la route de l'amirale-en-chef capable de réduire ses armées à néant d'un claquement de doigts... Si Kali Nomade faisait partie de sa joyeuse troupe, elle en augmentait en tout cas la dangerosité. Enfin... Elle était loin d'être invincible, comme Mijushike avait pu le prouver en la blessant grièvement par le passé.

Hojo Mijushike.

-Centes Decima ? C'est tout juste le bouffon du Roi qu'il prétend être.

Son ton railleur et l'injure proférée à l'encontre de Centes allaient sans doute déstabiliser Ghetis, mais c'était bel et bien là le peu d'affection que Mijushike Hojo portait au Monarque des Seas Blues. Le blondinet aux prétentions royales ne s'était jamais aventuré sur le Nouveau Monde et, selon toute vraisemblance, ça n'était pas prêt de changer avant belle lurette. Il allait possiblement finir par se rapprocher des Empereurs les plus borderlines, éventuellement, à savoir Hadès Tenryon et Erika Orato, mais quant aux deux autres, il allait certainement les éviter autant qu'il le pourrait... Les Nebulas non plus n'était généralement pas du genre à fricoter avec quiconque souhaitait leur dicter leur conduite. En bout de course, il allait sans dire que le Monarque, comme on l'appelait de l'autre côté de Red Line, n'avait pas sa place sur la plus dangereuse et impitoyable de toutes les mers : pas pour l'instant, en tout cas. Toutefois, les fanfaronnades seules étaient grotesques, considérant le danger qu'il revêtait envers et contre tout. Il avait déjà eu l'occasion de gêner le Gouvernement Mondial, voire d'infliger à certains de ses ténors des déconvenues cuisantes. Aussi le maître de l'Alliance des Chasseurs de Primes s'empressa-t-il de mettre un filet d'eau dans son vin, diluant l'acrimonie de ses propos avec un brin de méfiance.

-Je ne suis pas son ennemi. Pas tant qu'il reste à sa place. Mais je préfère le tenir à l’œil, tout de même. La prudence est de mise, avec ce genre d'outsiders. Ce ne serait pas la première fois qu'un gamin défraye la chronique et même si la majorité finissent par se mordre les doigts de leur impudence, il en demeure quelques uns qui font parler d'eux pendant des siècles...

Depuis combien de temps un garnement n'avait pas à ce point marqué l'histoire ? Ceux qui régnaient sur les pirates, par exemple, étaient tous d'un âge mûr, voire avancé, à l'instar d'Hadès. Ceux qui régnaient sur le Gouvernement Mondial était déjà en moyenne légèrement plus jeunes, comme Asya Lida, mais les plus grandes figures d'autorité de ces célèbres institutions alliés, comme les Cinq Etoiles ou le Général des Armées, étaient tous des vieillards savants et sages. Combien de temps faudrait-il attendre encore pour qu'un jeunot bouleverse cette équation ? Ce jeunot serait-il Centes Decima ? Tant d'interrogations pour tant d'incertitudes...

Hojo Mijushike.

-Je n'y manquerai pas, vice-amiral. Bonne continuation.

Cet appel avait été une surprise totale, mais une bonne surprise : recevoir des nouvelles d'un agent du Gouvernement Mondial renommé afin d'en savoir davantage quant à ses positions et quant à l'aide qu'il pouvait concrètement apporter sur le terrain, c'était une chose rassurante pour le maître des chasseurs de primes. En effet, plus le temps passait et plus ce dernier prenait fatalement conscience de la pugnacité des forbans. C'était là une qualité que toutes les raclures qu'il avait pu combattre récemment avaient en commun... L'une des rares, par ailleurs, qui transcendait ces raclures de la pire espèce et leur permettait, de temps à autres, de collaborer même lorsqu'ils ne jouissaient d'aucune espèce de valeur susceptible de les unifier. Les Empereurs, les Nebulas, tous ces primés influents étaient redoutables à cause de leur persévérance et de leur témérité... Mijushike était-il tombé à d'innombrables reprises sur des pirates redoutables parce que sa propre réputation les attirait comme des mouches, ou simplement car il ne se donnait pas la peine de traquer les quelques fanfarons qui parvenaient à s'attirer l'ire de la Marine sans pour autant posséder de réel argument susceptible de les rendre dangereux ? Question infinie, et qu'il ne souhaitait par ailleurs pas véritablement résoudre... Sans empressement, le quarantenaire raccrocha sans davantage de politesses et de courtoisies, se contentant d'ajuster sa pipe entre ses crocs. Quoiqu'il arrive, les jours et les semaines à venir promettaient d'être exaltants, et ce à plus d'un titre...