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Ven 9 Nov - 13:53
Dario Josta, "le Roi des Ombres"
- Tu t'es surpassé. - Excellent, n'est-ce pas ?
Une nouvelle gorgée vint délecter les papilles gustatives de l'être de la nuit, tandis que le liquide chatoyant se déversait dans sa gorge. Un simple sourire de satisfaction accompagna la dégustation, alors qu'il rivait quelques instant ses yeux dans l'ombre insondable qui lui faisait face. Il n'avait aucune confiance en cet homme. Il n'avait confiance en quiconque, à dire vrai : c'était là la base même de sa réussite passée... et de son retour au pouvoir futur. Si ses sens sur-développés auraient pu sentir un quelconque poison dans son vin, il ne pensait pas son subordonné assez ignare pour tenter un tel coup de force. Ils avaient tous les deux bien plus à gagner en travaillant ensemble... malgré les facéties erratiques et létales de ce lieutenant particulier.
- Nous buvons donc à la fin d'un monde.
Les mots tombèrent, avec un certain sérieux. L'homme qui se tenait debout resta stoïque. De son côté, l'ancien Empereur de l'Underground se leva de sa chaise confortable pour venir observer la lueur de la lune au travers du verre froid de sa fenêtre. Pendant un instant, personne ne parla: ni son sbire, ni son garde du corps personnel... ni les individus qui observaient le vide, absents, sa suggestion hypnotique ayant pris une telle ampleur sur eux qu'ils commençaient à ne plus faire la différence entre leurs idées et celles plantées dans leur tête la nuit.
- Nous allons pouvoir profiter du spectacle... ainsi que nous servir abondamment dans les restes.
Un sourire mauvais passa sur les lèvres du suceur de sang. Cette occasion était rêvée. Il n'avait pas assez fait parler de lui pour devenir une menace tangible : pas pour le moment. Au mieux, ses adversaires les plus avisés s'attendraient à sa venue, conscients qu'un charognard comme lui n'aurait aucun scrupule à les frapper alors même qu'ils seraient déjà au sol. Mais ils allaient trop vite en besogne... tout ce don Dario avait besoin, c'était de temps : une ressource dont il disposait de façon tellement excessive qu'il ne prendrait pas la peine de forcer le pas.
- Je gage que nous sommes prêts ?
Cette question était rhétorique. Bien sûr, qu'ils l'étaient. Il supervisait lui même les opérations, bien qu'il sembla déléguer une partie de la charge à ses laquais dont le nombre grossissait de jour en jour. On le disait capable de tout voir et, même si tous n'y croyaient pas, la plupart le craignaient et le respectaient pour cela : la paranoïa d'être découvert en train de tenter un coup en douce dans son dos commençait doucement à prendre le pas sur les ambitions individuelles. Oh, il ne serait jamais tranquille : lui même aurait trouvé cela d'un ennui total. Malgré tout, calmer le fond du panier avait l'avantage de lui permettre de dédier son attention à ce qui se trouvait au dessus. Il s'assit à nouveau, laissant ses jambes fuselées passer par dessus le bureau de ce nouveau repaire, acquis deux jours auparavant suite à un prolifique échange. Son réseau d'informateurs s'étendait. Ses placements fructifiaient. Son business se diversifiait. Son regard devenait peu à peu de plus en plus complet, de plus en plus global... quant à sa propre survie, il avait pris ses précautions. Cette guerre serait un tremplin, dans lequel il allait sauter à pieds joints. Là où on ne l'attendrait pas.
Dans l'ombre de la pièce faiblement éclairée, un mouvement attira son oeil, bien qu'il en eut déjà conscience avant même que son émetteur ne l'eut enclenché. Jouant de façon dextre avec un large paquet de carte dont il semblait maîtriser la manipulation de façon tout à fait surnaturelle, son interlocuteur masqué s'approcha. Son aura était à la fois âcre et doucereuse, réchauffante et frigorifiante, agréable et inquiétante. De sa démarche impeccable se dégageait une grâce discrète mais certaine, tandis que son attirail suscitait aussi bien fascination que méfiance. C'était une belle perle qu'il avait recruté là. La voix s'éleva dans les airs, mystérieuse et plaisante, comme la lueur prédatrice d'un poisson abyssal.
- La partie va effectivement pouvoir commencer, Messire.
Visconti Tarrochi, "L'Excuse", Primé à 715.000.000 de Berrys